Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Office |
Textes de la Messe |
Dom Guéranger ne donne pas un cométaire particulier pour chacun des trois jours des Quatre-Temps de Septembre, seulement une explication générale qu’on retrouvera ici.
Il est de règle que la station du mercredi des Quatre-Temps soit toujours à Sainte-Marie-Majeure, et les trois lectures de la messe sont un reste de l’antique coutume liturgique romaine, qui évoque ces tout premiers temps où, à la double lecture de la Thora et des Prophètes, en usage dans les synagogues de la Diaspora, les Apôtres en ajoutèrent une troisième, tirée des Évangiles.
L’antienne pour l’entrée du cortège du célébrant est tirée du psaume 80 et contient une heureuse application à la solennité de cette semaine. Celle-ci a, en effet, dans la liturgie, un caractère complexe, parce que, tout en conservant intact le souvenir de la fête latine des vendanges, elle veut pourtant apparaître comme la continuation chrétienne des deux solennités juives du commencement de l’année et du jour de l’Expiation. Le Psalmiste invite donc Israël à faire résonner le tambourin, à faire vibrer la harpe et la douce cithare, à sonner du cor, à l’occasion de la septième nouvelle lune (celle qui, autrefois, commençait l’année juive), parce que c’est là une tradition sainte en Israël et une loi du Dieu de Jacob.
C’est donc l’autorité divine qui a donné naissance aux fêtes liturgiques. Outre le culte privé et individuel moyennant lequel toute créature doit offrir l’hommage de sa propre adoration au Créateur, Dieu a voulu que la société des croyants, précisément parce que société extérieure et visible, eût des rites, des fêtes collectives, tant pour rendre au Créateur l’hommage dû par la société, comme telle, que pour procurer à l’individu, en ces actes sociaux, les moyens de se sanctifier. L’isolement est condamné : vae soli. L’homme est naturellement sociable, car c’est seulement en société qu’il peut atteindre son perfectionnement naturel. D’autre part, dans l’ordre surnaturel, le fidèle est admis à faire partie d’une société divine qui est l’Église, parce que, grâce à elle seulement, il pourra obtenir les moyens nécessaires à sa sanctification personnelle. Gardons-nous de perdre de vue cette loi, d’exagérer notre individualisme, et de sacrifier le culte extérieur, social, liturgique, à l’amour d’un culte intérieur et spirituel à l’excès, et exclusivement personnel. Nous ne sommes pas le corps du Christ tout entier, chacun de nous n’en est qu’un membre. Pour que l’intégrité de ce corps mystique se réalise, il est donc nécessaire que les membres ne se séparent ni du Chef ni entre eux. Jésus a voulu nous donner l’exemple de cette piété qu’on appelle, de nos jours, liturgique, et que nous appellerons simplement piété chrétienne au sens le plus parfait du mot. D’abord dans sa sainte Famille, puis avec le groupe de ses apôtres, II prenait part aux solennités liturgiques des synagogues. Aux temps prescrits, II montait au temple pour y célébrer la Pâque, la solennité de la Dédicace, celle des Tabernacles. Bien plus, l’on peut dire, conformément à ce dont les saints nous ont donné l’assurance, que sa vie était une prière ininterrompue, parce qu’après les nuits consacrées à l’oraison, il passait les journées, soit à Jérusalem, soit ailleurs, dans le Temple ou dans les synagogues, assistant ponctuellement aux psalmodies quotidiennes et aux sacrifices que l’on y célébrait.
Après la prière litanique vient la collecte, qui, autrefois, en était considérée comme la conclusion normale.
Dans la prière qui met fin à la prostration et à l’oraison privée de toute l’assemblée, le prêtre rappelle que notre fragile nature, viciée par la faute originelle, succombe sous le poids des maux qui sont comme le triste héritage du péché. Sur cette nature accablée et humiliée qui, ayant déposé l’ancienne jactance — la superbia vitae comme dit saint Jean — expérimente maintenant tout l’abîme de sa honte, le prêtre invoque, comme l’unique voie du salut, l’ineffable et divine miséricorde.
Suit la réconfortante lecture d’Amos (9, 13-15) oh, en couleurs vives, est décrite la fécondité de la terre promise, si fertile que la moisson se prolonge jusqu’au temps de la vendange et que celle-ci dure jusqu’à la saison des semailles. Non seulement ces divines prophéties ont une signification spirituelle, mais elles promettent aussi la prospérité matérielle aux nations qui observent les divins commandements. Si maintenant les campagnes semblent devenues stériles, et si les maladies des champs, des arbres et du bétail rappellent le souvenir des plaies d’Égypte, la vraie raison s’en trouve dans les péchés des peuples, dans leur apostasie collective- de Dieu et de son Église, dans la sensualité, dans l’anarchie, dans la profanation des fêtes et dans les nombreux blasphèmes par lesquels, encore plus qu’avec les grains de froment, se font les semailles dans nos champs.
Le premier graduel est tiré du psaume 112, où est exaltée la transcendance de Dieu, pour qui non seulement la terre, mais même les sommets des cieux ne sont rien autre que de profonds abîmes de bassesse. Toutefois, si haut que Dieu trône, l’humilité a la force de l’attirer jusqu’à elle. Du haut des cieux, Dieu écoute la voix du pauvre, de l’humble, il descend vite à son secours, le prend entre ses bras et vole, vole dans les hauteurs, jusqu’à ce qu’il l’ait placé sur les cimes les plus élevées de son royaume.
Comme conclusion de la lecture et du psaume responsorial, le président de l’assemblée récite la collecte, où l’on implore la grâce divine afin que l’abstinence de nourriture concorde avec la vie immaculée du chrétien, lequel se prive de tout ce qui pourrait servir d’amorce aux passions. Voici le texte de cette belle oraison. Prière : « Nous vous prions, Seigneur, d’accorder à votre famille appliquée à l’observance du jeûne sacré que, tandis qu’elle s’abstient des aliments matériels, son esprit aussi s’éloigne des péchés. Par notre Seigneur. » La lecture du Livre d’Esdras (II, 8, 1-10) traite de la solennelle promulgation de la Loi accomplie par le Prophète après le retour de l’exil de Babylone, le premier jour du septième mois. L’invitation finale à célébrer une solennité d’action de grâces au Seigneur, bien qu’élevée dans le Missel à un sens purement spirituel et symbolique, révèle toutefois le caractère primitif de ces antiques fêtes romaines marquées de l’empreinte de la joie la plus vive et de la reconnaissance envers le Seigneur, dispensateur magnifique des fruits de la terre.
Le second graduel est le même que celui du dimanche précédent. Bienheureux ce peuple qui a le Seigneur pour Dieu, car, tandis que tous les autres dominateurs exercent l’empire à leur avantage, Dieu seul crée et gouverne parce qu’il aime, c’est-à-dire parce qu’il veut du bien, ce qui est l’immédiate conséquence de l’amour. S’il nous veut ce bien, il nous le donnera assurément puisqu’il est la source de ce bien diffusivum sui ; contrairement à l’amour inconstant et inefficace de toutes les créatures qui souvent ou ne veulent ou ne peuvent nous donner le bien parce qu’elles n’en disposent pas.
Le passage évangélique de saint Marc (9, 16-28) traite de la guérison du lunatique et de la nécessité de la prière et du jeûne pour triompher des esprits immondes. De fait, rien n’abaisse autant l’homme qu’une vie adonnée aux plaisirs des sens ; et le démon, sentant toute la supériorité de sa propre nature sur ces caractères sensuels, se plaît à les avilir par les chutes les plus honteuses. Au contraire, l’humble prière et le jeûne spiritualisent notre nature élevée en outre à l’état surnaturel, et la rendent inébranlable devant les coups funestes de Satan.
Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 118 ; il est commun au second dimanche (vacat) de Carême. « Je méditerai vos commandements, dans lesquels je me délecte tant, et, avec mon bras, je me mettrai joyeusement en mesure de les observer. » C’est précisément là le but des synaxes liturgiques, spécialement de celles qui, autrefois, se prolongeaient jusqu’à l’heure de none : nous apprendre la sainte loi de Dieu, non pour satisfaire une simple curiosité de l’intelligence, mais pour former à nouveau la conscience, selon une règle plus pure, la volonté même de Dieu. Un poète célèbre le disait naguère, quand il écrivait qu’un nouveau livre est moins que rien, si ce livre n’améliore pas le monde.
La secrète est commune au IIIe dimanche après l’Épiphanie : « Regardez favorablement, Seigneur, cette offrande. » La formule est au singulier, car, bien qu’on déposât autrefois, sur l’autel, outre les nombreux pains, plusieurs calices anses destinés à la Communion de l’évêque, du clergé et du peuple, ces offrandes présentées par chacun des fidèles constituaient pourtant une unique oblation sociale et collective, par laquelle la communauté chrétienne tout entière consacrait la solennité du Seigneur. — L’effet de ce regard de Dieu qu’on demande ici, est la purification des consciences, pour que soient saints les corps, et plus saints encore les cœurs de tous ceux qui prennent part à l’offrande du Sacrifice eucharistique.
La seule pureté intérieure ne suffit donc pas, surtout pour les prêtres destinés à toucher de leurs mains les redoutables Mystères de nos autels. Nous dirons donc avec l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ : combien simples doivent être ces yeux qui ont coutume de contempler le Corps du Christ ; combien plus pures encore que le rayon du soleil ces mains qui, alors que les anges, autour de la table sacrée, adorent en tremblant, brisent les saintes Espèces pour signifier la séparation violente de l’âme et du corps de Jésus au moment de sa mort, et les divisent pour la Communion des fidèles.
Le verset pour la Communion est emprunté au texte d’Esdras mentionné plus haut. Il semblerait à la vérité peu indiqué pour un jour de jeûne ; mais il faut penser au caractère festif qu’avait primitivement cette messe, et plus encore au fait que, anciennement, la messe, retardée jusqu’à l’heure de none, selon la règle des jours de jeûne, mettait fin à l’abstinence, en sorte qu’après la sainte Communion, les fidèles pouvaient librement préparer la table et se refaire du long jeûne soutenu jusqu’au soir.
De plus, les joies et les récompenses matérielles octroyées aux Israélites sont un symbole des grâces spirituelles qui sont accordées dans la Loi nouvelle à ceux qui croient au Christ. La vie chrétienne, avec ses multiples mortifications, est comme une longue période de jeûne. Quand elle prendra fin, Dieu préparera dans le ciel un banquet — Isaïe l’appelle le banquet de la vendange — et il nourrira ses saints, rassasiant, selon la promesse évangélique, tous ceux qui, ici-bas, furent tourmentés par la faim et la soif de la justice, c’est-à-dire de la sainteté. Alors s’accomplira la prophétie d’Esdras dans son sens le plus vaste et le plus vrai : « Mangez les animaux engraissés et buvez le lait nouvellement trait ; envoyez-en aussi une partie à ceux qui ne se sont rien préparé. Aujourd’hui est le jour consacré au Seigneur, et il ne convient pas d’être affligés. Notre force réside dans la sainte joie de Dieu. ».
Dans la collecte d’action de grâces, on souhaite que l’action liturgique et le divin Sacrifice, au moyen desquels nous affirmons extérieurement notre servitude dévouée envers le Seigneur, soient accompagnés des dispositions intimes de notre cœur. C’est seulement ainsi que la participation sacramentelle au Mystère du Corps et du Sang du Christ devient, comme l’explique si bien saint Augustin, une participation à l’Esprit et à la Vie. L’effet sûr mais suave de la divine grâce dans l’âme, nous est décrit aujourd’hui par Amos, quand il la compare à une rosée silencieuse qui descend dans le calice des fleurs, féconde les lis et leur fait répandre alentour le doux parfum de la sainteté.
Dans le verset de psaume chanté aujourd’hui à la Communion, l’Église nous demande avec insistance de faire fête, ajoutant que cette sainte joie dans le Seigneur est ce qui alimente notre force spirituelle. En effet, la tristesse dans le chemin de la perfection dénote le plus souvent du découragement ou un manque de foi. Dans les luttes de l’esprit, quand l’âme se confie en l’aide de Dieu, elle a tout à espérer et rien à craindre, même s’il en résulte pour elle des pertes matérielles, car celles-ci pèsent fort peu dans les balances de l’éternité.
On trouvera le commentaire général de Dom Pius Parsch sur les Quatre-Temps de Septembre ici.
Ne soyez pas tristes ; la joie du Seigneur est notre force
Quiconque vit avec l’Église célèbre aujourd’hui la messe des Quatre-Temps !
La Messe (Exsultate). — Le mercredi des Quatre-Temps est toujours une journée consacrée à Marie ; nous célébrons l’office dans le grand sanctuaire de Marie à Rome. La messe est très ancienne, elle remonte à la plus haute antiquité ; nous le voyons déjà aux trois lectures.
L’Introït ressemble à un joyeux coup de clairon destiné à célébrer solennellement la fête de la nouvelle lune ; on chantait aussi le psaume 80 à la fête des tabernacles et à celle de la néoménie.
Dans la première leçon, le pâtre-prophète Amos décrit le règne messianique par l’image de la fécondité des vignes et des jardins ; telle doit être, à la fin de l’année liturgique, la fécondité du jardin de nos âmes.
La seconde leçon présente un épisode de l’histoire des Juifs : après le retour de l’exil, Esdras lit aux Juifs, au « premier jour du septième mois », le texte de la loi qui est écouté dans l’enthousiasme et avec un profond silence. Ainsi devons nous, aux jours de renouvellement spirituel, nous enquérir de la loi et renouveler notre alliance avec Dieu.
La liturgie fait de la belle dernière phrase le leitmotiv de la messe : « Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces (Communion) ; envoyez une part à ceux qui n’ont rien pu se préparer (Offrande), car saint est le jour du Seigneur ; ne soyez pas tristes, la joie du Seigneur est notre force. ». A l’offertoire et à la communion, ces paroles deviennent une réalité.
Les deux premières leçons nous présentent le renouvellement spirituel sous des images empruntées à la nature et à l’histoire du salut ; l’Évangile nous montre l’opération de la grâce dans la messe. Notre nature déchue est semblable à l’enfant possédé ; elle est purifiée au baptême, mais l’Eucharistie doit, pendant toute notre vie, chasser le démon, et la férie des Quatre-Temps concourt aussi à cet exorcisme, car « cette espèce ne peut être chassée que par la prière et par le jeûne » (maintenant aux Quatre-Temps), (verset principal de l’Évangile). —
A l’Offertoire, nous apportons (comme aux autres mercredis de Quatre-Temps) à l’autel notre obéissance entière aux commandements de Dieu : « Je médite tes commandements, car j’ai pour eux un très grand amour. »
L’antienne de la communion, qui met en lumière la pleine signification de la férie des Quatre-Temps, est particulièrement belle : « Mangez des viandes grasses, buvez des liqueurs douces, donnez une part à ceux qui n’ont rien pu préparer ; car saint est le jour du Seigneur. Ne soyez pas tristes, la joie du Seigneur est notre force. » Cette antienne nous révèle quelque chose de la joyeuse foi des chrétiens de la primitive Église.
Leçons des Matines
Lecture du saint Évangile selon saint Marc.
En ce temps-là : Un homme de la foule, prenant la parole, dit : Maître, je vous ai amené mon fils, qui est possédé d’un esprit muet. Et le reste.
Homélie de saint Bède le Vénérable, Prêtre.
Première leçon. Ce démoniaque, que le Seigneur guérit en descendant de la montagne, saint Marc dit qu’il était sourd et muet ; saint Matthieu, qu’il était lunatique. Il nous paraît l’image de ces hommes dont il est écrit : « L’insensé est changeant comme la lune ; » de ceux qui, ne demeurant jamais dans le même état, portés tantôt à tels vices et tantôt à tels autres, semblent croître et décroître. Ils sont muets, ne confessant pas la foi ; sourds, n’entendant pas, jusqu’à un certain point, la parole même de la vérité. Ils écument, quand leur sottise les rend sans consistance, comme l’eau. C’est en effet le propre des fous, des malades énervés et des gens hébétés, de laisser échapper de leur bouche l’écume salivaire. Ils grincent des dents, lorsqu’ils sont enflammés par la fureur de la colère ; ils se dessèchent, lorsqu’ils languissent dans la torpeur de l’oisiveté, et ils vivent sans énergie, n’étant soutenus par aucune des forces de la vertu.
Deuxième leçon. Cette parole [du père du possédé] : « J’ai dit à vos disciples de la chasser, [ce démon,] et ils ne l’ont pu », accuse indirectement les Apôtres, quoique l’impossibilité de guérir soit rapportée parfois, non point à la faiblesse de ceux qui sont appelés à procurer la guérison, mais à l’état de la foi en ceux qui demandent à être guéris, le Seigneur ayant prononcé cette parole : « Qu’il te soit fait selon ta foi. » Jésus s’adressant à la foule, s’écria : « O race incrédule, jusqu’à quand serai-je avec vous ? Jusqu’à quand vous supporterai-je ? » [La patience du divin Maître] n’était ni lassée ni vaincue, car il est plein de bonté et de douceur lui qui, « semblable à l’agneau devant celui qui le tond, n’ouvrit pas la bouche, » et n’éclata pas en paroles de colère ; mais, à la façon d’un médecin qui verrait son malade se conduire contrairement à ses prescriptions, le Sauveur semble dire : Jusqu’à quand viendrai-je en ta maison ? jusqu’à quel point perdrai-je les soins de mon art, car j’ordonne une chose et tu en fais une autre ?
Troisième leçon. « Il leur dit : Ce genre [de démons] ne peut se chasser que par la prière et le jeûne. » En instruisant les Apôtres sur la manière dont le démon le plus méchant doit être chassé, Jésus-Christ nous donne à tous une règle de vie, afin que nous sachions que les tentations les plus fortes, provenant soit des esprits immondes, soit des hommes, doivent être vaincues par les jeûnes et les prières, et que la colère du Seigneur aussi, lorsqu’elle s’est allumée pour venger nos crimes, peut être apaisée par ce remède spécial. Or, le jeûne, en un sens général, consiste à s’abstenir non seulement des aliments, mais de tous les plaisirs charnels ; bien plus, à se défendre de toute affection au mal. Pareillement, la prière, en un sens général, ne s’entend pas seulement des paroles par lesquelles nous invoquons la clémence divine, mais aussi de tous l !es actes que nous accomplissons avec la dévotion de la foi pour servir notre Créateur.
Ant. du Benedictus à Laudes Cette sorte * de démon ne peut se chasser que par la prière et par le jeûne.
FERIA QUARTA
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MERCREDI
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Ant. ad Introitum. Ps. 80, 2, 3, 4 et 5. | Introït |
Exsultáte Deo, adiutóri nostro : iubiláte Deo Iacob : súmite psalmum iucúndum cum cíthara : cánite in inítio mensis tuba, quia præcéptum in Israël est, et iudícium Deo Iacob. | Célébrez avec transport le Dieu qui nous porte secours, chantez des hymnes au Dieu de Jacob, entonnez un doux cantique avec accompagnement de cithare, sonnez de la trompette en ce début du mois, car c’est un précepte en Israël et une loi en l’honneur du Dieu de Jacob. |
Ps. ibid., 6. | |
Testimónium in Ioseph pósuit illud, cum exíret de terra Ægýpti : linguam, quam non nóverat, audívit. | Il a institué cela pour être un témoignage aux descendants de Joseph lorsqu’ils sortirent de la | terre d’Égypte où Joseph entendit une langue qu’il ne connaissait pas. |
V/.Glória Patri. | |
Post Kýrie, eléison, dicitur : Orémus. Flectámus genua. R/. Leváte. | Après le Kýrie, eléison, on dit immédiatement : Prions. Fléchissons le genou. R/. Levez-vous. |
Oratio. | Collecte |
Misericórdiæ tuæ remédiis, quǽsumus, Dómine, fragílitas nostra subsístat : ut, quæ sua conditióne attéritur, tua cleméntia reparétur. Per Dóminum. | Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que notre faiblesse ait pour se soutenir les remèdes de votre miséricorde en sorte que si elle est entraînée vers la terre du fait de sa condition propre, elle soit relevée grâce à votre clémence. |
¶ Præcedens oratio sine Flectámus génua sumitur ad commemorandam feriam IV Quatuor Temporum | ¶ L’oraison précédente, sans le Flectámus génua, est prise s’il faut commémorer le Mercredi des Quatre-Temps |
Léctio Amos Prophétæ. | Lecture du Prophète Amos. |
Amos 9, 13-15. | |
Hæc dicit Dóminus Deus : Ecce, dies véniunt : et comprehéndet arátor messórem, et calcátor uvæ mitténtem semen : et stillábunt montes dulcédinem, et omnes colles culti erunt. Et convértam captivitátem pópuli mei Israël : et ædificábunt civitátes desértas et inhabitábunt : et plantábunt víneas et bibent vinum eárum : et fácient hortos et cómedent fructus eórum. Et plantábo eos super humum suam : et non evéllam eos ultra de terra sua, quam dedi eis : dicit Dóminus, Deus tuus. | Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Voici, les jours viennent, où le laboureur suivra de près le moissonneur, où celui qui foule les raisins suivra celui qui répand la semence ; les montagnes feront couler la douceur, et toutes les collines seront cultivées. Je ramènerai les captifs de mon peuple Israël ; ils rebâtiront les villes désertes, et ils les habiteront ; ils planteront des vignes, et ils en boiront le vin ; ils feront des jardins, et ils en mangeront les fruits. Je les planterai dans leur terre, et je ne les arracherai plus à l’avenir du pays que je leur ai donné, dit le Seigneur ton Dieu. |
Graduale. Ps. 112,5-7. | Graduel |
Quis sicut Dóminus, Deus noster, qui in altis hábitat, et humilia réspicit in cælo et in terra ? | Qui est semblable au Seigneur notre Dieu qui habite les hauteurs, et qui abaisse ses regards sur ce qu’il y a de plus humble dans le ciel et sur la terre ? |
V/. Súscitans a terra ínopem et de stércore érigens páuperem. | Retirant le faible de la poussière et élevant le pauvre de dessus le fumier. |
Hic dicitur V/. Dóminus vobíscum, sine Flectámus génua.
Orémus. | Ici on dit V/. Dóminus vobíscum, sans Fléchissons le genou.
Prions. |
Oratio. | Collecte |
Præsta, quǽsumus, Dómine, famíliæ tuæ supplicánti : ut, dum a cibis corporálibus se ábstinet, a vítiis quoque mente ieiúnet. Per Dóminum. | Accordez, nous vous en supplions, Seigneur, à votre famille qui vous en supplie, que comme elle se prive corporellement d’aliments elle s’abstienne aussi spirituellement des vices. |
Et dicuntur aliæ orationes forte occurrentes | Et on dit les autres oraisons occurentes |
Léctio libri Esdræ. | Lecture du livre d’Esdras. |
Neh. vel 2 Esdr. 8, 1-10. | |
In diébus illis : Congregátus est omnis pópulus quasi vir unus ad platéam, quæ est ante portam aquárum : et dixérunt Esdræ scribæ, ut afférret librum legis Moysi, quam præcéperat Dóminus Isr ?li. Attulit ergo Esdras sacérdos legem coram multitúdine virórum et mulíerum, cunctísque qui póterant intellégere, in die prima mensis séptimi. Et legit in eo apérte in platéa, quæ erat ante portam aquárum, de mane usque ad médiam diem, in conspéctu virórum et mulíerum et sapiéntium : et aures omnis pópuli erant eréctæ ad librum. Stetit autem Esdras scriba super gradum lígneum, quem fécerat ad loquendum. Et apéruit librum coram omni pópulo : super univérsum quippe pópulum eminébat : et cum aperuísset eum, stetit omnis pópulus. Et benedíxit Esdras Dómino, Deo magno : et respóndit omnis pópulus : Amen, Amen : élevans manus suas : et incurváti sunt et adoravérunt Deum proni in terram. Porro levítæ siléntium faciébant in pópulo ad audiéndam legem : pópulus autem stabat in gradu suo. Et legérunt in libro legis Dei distíncte et apérte ad intellegéndum : et intellexérunt, cum legerétur. Dixit autem Nehemías, et Esdras sacérdos et scriba, et levítæ interpretántes univérso pópulo : Dies sanctificátus est Dómino, Deo nostro, nolíte lugére et nolíte flere. Et dixit eis : Ite, comédite pínguia et bíbite mulsum, et míttite partes his, qui non præparavérunt sibi : quia sanctus dies Dómini est, et nolíte contristári : gáudium étenim Dómini est fortitúdo nostra. | En ces jours-là, tout le peuple s’assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux. Et ils prièrent Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur avait prescrite à Israël. Et le prêtre Esdras apporta la loi devant l’assemblée des hommes et des femmes, et de tous ceux qui pouvaient l’entendre, le premier jour du septième mois. Et il lut distinctement dans ce livre sur la place qui était devant la porte des Eaux, depuis le matin jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui étaient capables de l’entendre, et tout le peuple avait les oreilles attentives à la lecture de ce livre. Esdras, le scribe, se tint debout sur une estrade de bois qu’il avait faite pour parler au peuple. Esdras ouvrit le livre devant tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tous ; et après qu’il l’eut ouvert, tout le peuple se tint debout. Et Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu ; et tout le peuple, levant les mains, répondit : Ainsi soit-il, ainsi soit-il. Et ils s’inclinèrent, et adorèrent Dieu prosternés jusqu’à terre. Cependant les lévites faisaient faire silence au peuple, afin qu’il écoutât la loi. Or le peuple se tenait debout, chacun à sa place. Et ils lurent dans le livre de la loi de Dieu distinctement et d’une manière très intelligible, et le peuple entendit ce qu’on lui lisait. Or Néhémie, Esdras, prêtre et scribe, et les lévites qui interprétaient la loi dirent à tout le peuple : Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu ; ne vous attristez point et ne pleurez pas. Et il leur dit : Allez, mangez des viandes grasses et buvez de douces liqueurs, et faites-en part à ceux qui n’ont rien préparé, car ce jour est consacré au Seigneur ; et ne vous attristez point, car la joie du Seigneur est notre force. |
Graduale. Ps. 32, 12 et 6. | Graduel |
Beáta gens, cuius est Dóminus Deus eórum : pópulus, quem elégit Dóminus in hereditátem sibi. | Bienheureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu, le peuple que le Seigneur s’est choisi pour héritage. |
V/. Verbo Dómini cæli firmáti sunt : et spíritu oris eius omnis virtus eórum. | Les cieux ont été affermis par la parole du Seigneur et toute leur beauté, vient du souffle de sa bouche. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Marcum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Marc. |
Marc. 9, 16-28. | |
In illo témpore : Respóndens unus de turba, dixit ad Iesum : Magíster, áttuli fílium meum ad te, habéntem spíritum mutum : qui, ubicúmque eum apprehénderit, allídit illum, et spumat et stridet déntibus et aréscit : et dixi discípulis tuis, ut eícerent illum, et non potúerunt. Qui respóndens eis, dixit : O generátio incrédula, quámdiu apud vos ero ? quámdiu vos pátiar ? Afférte illum ad me. Et attúlerunt eum. Et cum vidísset eum, statim spíritus conturbávit illum : et elísus in terram, volutabátur spumans. Et interrogávit patrem eius : Quantum témporis est, ex quo ei hoc áccidit ? At ille ait : Ab infántia : et frequénter eum in ignem et in aquas misit, ut eum pérderet. Sed si quid potes, ádiuva nos, misértus nostri. Iesus autem ait illi : Si potes credere, ómnia possibília sunt credénti. Et contínuo exclámans pater pueri, cum lácrimis aiébat : Credo, Dómine : ádiuva incredulitátem meam. Et cum vidéret Iesus concurréntem turbam, comminátus est spirítui immundo, dicens illi : Surde et mute spíritus, ego præcípio tibi, exi ab eo : et ámplius ne intróëas in eum. Et exclámans et multum discérpens eum, éxiit ab eo, et factus est sicut mórtuus, ita ut multi dícerent : Quia mórtuus est. Iesus autem tenens manum eius, elevávit eum, et surréxit. Et cum introísset in domum, discípuli eius secréto interrogábant eum : Quare nos non potúimus eícere eum ? Et dixit illis : Hoc genus in nullo potest exíre nisi in oratióne et ieiúnio. | En ce temps-là, un homme de la foule, prenant la parole, dit : Maître, je vous ai amené mon fils, qui est possédé d’un esprit muet ; et en quelque lieu qu’il le saisisse, il le jette à terre, et l’enfant écume, grince des dents et se dessèche. J’ai dit à vos disciples de le chasser, mais ils ne l’ont pu. Jésus leur répondit : O génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand vous souffrirai-je ? Amenez-le-moi. Ils l’emmenèrent ; et aussitôt qu’il eut vu Jésus, l’esprit l’agita avec violence, et, jeté à terre, il se roulait en écumant. Jésus demanda au père de l’enfant : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Il répondit : Depuis son enfance, et l’esprit l’a souvent jeté dans le feu et dans l’eau, pour le faire périr. Mais, si vous pouvez quelque chose, secourez-nous, ayez pitié de nous. Jésus lui dit : Si tu peux croire, tout est possible à celui qui croit. Et aussitôt le père de l’enfant s’écria avec larmes : Je crois, Seigneur ; aidez mon incrédulité. Et Jésus, voyant accourir la foule, menaça l’esprit impur, et lui dit : Esprit sourd et muet, je te l’ordonne, sors de cet enfant, et ne rentre plus en lui. Alors l’esprit, poussant des cris et l’agitant avec violence, sortit, et l’enfant devint comme mort, de sorte que beaucoup disaient : Il est mort. Mais Jésus, l’ayant pris par la main, le souleva, et il se leva. Lorsque Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui demandaient en secret : Pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser ? Il leur répondit : Cette sorte de démon ne peut se chasser que par la prière et par le jeûne. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 118, 47 et 48. | Offertoire |
Meditábor in mandátis tuis, quæ diléxi valde : et levábo manus meas ad mandáta tua, quæ diléxi. | Je méditerai vos préceptes, que j’ai beaucoup aimés, et je lèverai mes mains pour pratiquer vos commandements qui me sont chers. |
Secreta. | Secrète |
Hæc hóstia, Dómine, quǽsumus, emúndet nostra delícta : et ad sacrifícium celebrándum, subditórum tibi córpora mentésque sanctíficet. Per Dóminum. | Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que cette hostie nous purifie de nos péchés et qu’elle sanctifie les corps et les âmes de vos serviteurs pour la célébration du sacrifice. |
Præfatio Communis. | Préface Commune . |
Ant. ad Communionem. 2. Esdr. 8, 10. | Communion |
Comédite pínguia et bíbite mulsum, et míttite partes his, qui non præparavérunt sibi : sanctus enim dies Dómini est, nolíte contristári : gáudium étenim Dómini est fortitúdo nostra. | Mangez les aliments nourrissants, buvez le vin mêlé de miel et envoyez une partie de vos repas aux pauvres qui ne se sont rien préparé, car le jour du Seigneur est saint ; ne soyez pas contristés, car la joie du Seigneur est notre force. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Suméntes, Dómine, dona cæléstia, supplíciter deprecámur : ut, quæ sédula servitúte, donánte te, gérimus, dignis sénsibus tuo múnere capiámus. Per Dóminum. | En prenant vos dons célestes, nous vous demandons instamment, Seigneur, que, par votre grâce, nous recevions avec des sentiments qui en soient dignes la victime de ce sacrifice que nous célébrons, vous nous le donnant, avec le désir de vous servir de notre mieux. |