Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique :
La première messe d’une Vierge Martyre entrelace les deux couronnes du martyre et de la virginité. La sainte se présente à nous, à l’Introït, et nous parle de son “témoignage” : “Devant les rois j’ai confessé ton témoignage et je n’ai pas été confondue” ; mais elle parle aussi de sa virginité volontaire : “J’ai médité tes commandements que j’aimais par-dessus tout.” Le verset du psaume chante la vie toute pure de la vierge. La Leçon est un hymne d’action de grâces après la victoire du martyre : “Je te glorifie, Maître et Roi..., car tu as été mon aide et mon protecteur. Tu as arraché mon corps à la corruption... aux bêtes rugissantes qui voulaient me dévorer, à la flamme brûlante qui m’encerclait... C’est pourquoi mon âme veut jusqu’à la mort glorifier le Seigneur.” Il nous semble voir le Colisée, à Rome, où la vierge a précisément consommé son martyre. Dans les deux chants qui suivent et dans l’Evangile (des vierges sages) auquel ils servent d’introduction, le thème nuptial résonne clairement. Le cantique nuptial de l’Église, le psaume 44, nous présente l’Époux, le Christ, et l’Épouse, l’Église ; notre vierge est l’une des épouses-vierges qui composent la suite du Roi. L’Evangile complète l’allégorie ; notre sainte est une des cinq vierges sages qui ont rempli leurs lampes avec l’huile de l’amour du Christ, leur Époux, et qui attendent la venue de l’Époux. Il est venu à la mort de la vierge et, à la messe, nous pouvons nous aussi nous porter, sous la conduite de la vierge, avec nos lampes pleines d’huile, à la rencontre de l’Époux. A l’Offertoire, nous sommes les vierges présentées et offertes avec la sainte (“post eam” — “à sa suite”) — (les anciens textes portent non pas “afferentur”, mais “offerentur” ; c’est donc un véritable Offertoire). A la Communion, la liturgie revient à la pensée du martyre ; la sainte parle encore de sa confession et de sa fidélité à Dieu. Unis à elle et fortifiés par l’Eucharistie, nous pouvons faire la même promesse.
Commun des Vierges | |
Pour une Vierge Martyre | |
Ant. ad Introitum. Ps. 118, 46-47. | Introït |
Loquébar de testimóniis tuis in conspéctu regum, et non confundébar : et meditábar in mandátis tuis, quæ diléxi nimis. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Je parlais de vos préceptes devant les rois, et je n’en avais pas de confusion. Et je méditais sur vos commandements, car je les aime. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. Ibid., 1. | |
Beáti immaculáti in via : qui ámbulant in lege Dómini. | Heureux ceux qui sont immaculés dans la voie ; qui marchent dans la loi du Seigneur. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui inter cétera poténtiæ tuæ mirácula étiam in sexu frágili victóriam martýrii contulísti : concéde propítius ; ut, qui beátæ N. Vírginis et Mártyris tuæ natalítia cólimus, per eius ad te exémpla gradiámur. Per Dóminum. | O Dieu, qui, entre autres merveilles de votre puissance, avez fait remporter la victoire du martyre même par le sexe le plus faible ; faites, dans votre bonté, qu’honorant la naissance au ciel de la Bienheureuse N., votre Vierge et Martyre, nous tendions vers vous par l’imitation de ses exemples. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du Livre de la Sagesse. |
Eccli. 51, 1-8 et 12. | |
Confitébor tibi, Dómine, Rex, et collaudábo te Deum, Salvatórem meum. Confitébor nómini tuo : quóniam adiútor et protéctor factus es mihi, et liberásti corpus meum a perditióne, a láqueo línguæ iníquæ et a lábiis operántium mendácium, et in conspéctu astántium factus es mihi adiutor. Et liberasti me secúndum multitúdinem misericórdiæ nóminis tui a rugiéntibus, præparátis ad escam, de mánibus quæréntium ánimam meam, et de portis tribulatiónum, quæ circumdedérunt me : a pressúra flammæ, quæ circúmdedit me, et in médio ignis non sum æstuáta : de altitúdine ventris inferi, et a lingua coinquináta, et a verbo mendácii, a rege iníquo, et a lingua iniústa : laudábit usque ad mortem ánima mea Dóminum : quóniam éruis sustinéntes te, et líberas eos de mánibus géntium, Dómine, Deus noster. | Je vous rendrai grâces, ô Seigneur roi, et je vous louerai, Dieu mon sauveur. Je rendrai gloire à votre nom, parce que vous avez été mon aide et mon protecteur. Vous avez délivré mon corps de la perdition, des pièges de la langue injuste, et des lèvres des ouvriers du mensonge, et en face de mes adversaires vous vous êtes fait mon défenseur. Vous m’avez délivré, selon la multitude de vos miséricordes, de ceux qui rugissaient, prêts à me dévorer, des mains de ceux qui cherchaient à m’ôter la vie, et de la puissance des tribulations qui m’environnaient ; de la violence de la flamme qui m’entourait, et au milieu du feu je n’ai point senti la chaleur ; de la profondeur des entrailles de l’enfer, de la langue souillée et des paroles de mensonge, du roi inique et de la langue injuste. Mon âme louera le Seigneur jusqu’à la mort, car vous tirez du péril ceux qui vous attendent, Seigneur, et vous les délivrez des mains des nations, ô Seigneur notre Dieu. |
Graduale. Ps. 44, 8. | Graduel |
Dilexísti iustítiam, et odísti iniquitátem. | Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. |
V/. Proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiæ. | V/. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a oint d’une huile d’allégresse. |
Allelúia, allelúia. V/. Ibid., 15 et 16. Adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius afferéntur tibi in lætítia. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Des vierges seront amenées au roi après vous ; vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. Alléluia. |
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. | Trait |
Veni, Sponsa Christi, áccipe corónam, quam tibi Dóminus præparávit in ætérnum : pro cuius amóre sánguinem tuum fudísti. | Venez, épouse du Christ, recevez la couronne que le Seigneur vous a préparée pour l’éternité. C’est pour son amour que vous avez répandu votre sang. |
V/. Ps. 44, 8 et 5. Dilexísti iustítiam, et odísti iniquitátem : proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiæ præ consórtibus tuis. | V/. Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a ointe d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. |
V/. Spécie tua et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde et regna. | V/. Avec votre gloire et votre majesté, avancez, marchez victorieusement et régnez. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 44, 15 et 16. Adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius afferéntur tibi in lætítia. | Allelúia, allelúia. V/. Des vierges seront amenées au roi après vous ; vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. |
Allelúia. V/. Ibid., 5. Spécie tua et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde et regna. Allelúia. | Allelúia. V/. Avec votre gloire et votre majesté, avancez, marchez victorieusement et régnez. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 25, 1-13. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis parábolam hanc : Simile erit regnum cælórum decem virgínibus : quæ, accipiéntes lámpades suas, exiérunt óbviam sponso et sponsæ. Quinque autem ex eis erant fátuæ, et quinque prudéntes : sed quinque fátuæ, accéptis lampádibus, non sumpsérunt óleum secum : prudéntes vero accepérunt óleum in vasis suis cum lampádibus. Horam autem faciénte sponso, dormitavérunt omnes et dormiérunt. Média autem nocte clamor factus est : Ecce, sponsus venit, exíte óbviam ei. Tunc surrexérunt omnes vírgines illae, et ornavérunt lámpades suas. Fátuæ autem sapiéntibus dixérunt : Date nobis de óleo vestro : quia lámpades nostræ exstinguúntur. Respondérunt prudéntes, dicéntes : Ne forte non suffíciat nobis et vobis, ite pótius ad vendéntes, et émite vobis. Dum autem irent émere, venit sponsus : et quæ parátæ erant, intravérunt cum eo ad núptias, et clausa est iánua. Novíssime vero véniunt et réliquæ vírgines, dicéntes : Dómine, Dómine, áperi nobis. At ille respóndens, ait : Amen, dico vobis, néscio vos. Vigiláte ítaque, quia nescítis diem neque horam. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent au-devant de l’époux et de l’épouse. Or, cinq d’entre elles étaient folles, et cinq étaient sages. Les cinq folles, ayant pris leur lampe, ne prirent pas d’huile avec elles ; mais les sages prirent de l’huile dans leurs vases avec leurs lampes. L’époux tardant à venir, elles s’assoupirent toutes, et s’endormirent. Mais, au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : Voici l’époux qui vient ; allez au-devant de lui. Alors toutes ces vierges se levèrent, et préparèrent leurs lampes. Mais les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages leur répondirent : De peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous, allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Mais pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée. Enfin les autres vierges viennent aussi, en disant : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous. Mais il leur répondit : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais point. Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l’heure. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 44, 15 et 16. | Offertoire |
Afferéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius afferéntur tibi in lætítia et exsultatióne : adducántur in templum Regi Dómino. (T.P. Allelúia.) | Des vierges seront amenées au roi après vous ; vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. On les conduira au temple du roi. (T.P. Alléluia.) |
Secreta. | Secrète |
Súscipe, Dómine, múnera, quæ in beátæ N. Vírginis et Mártyris tuæ sollemnitáte deférimus : cuius nos confídimus patrocínio liberári. Per Dóminum. | Recevez, Seigneur, les dons que nous vous présentons en la fête de la Bienheureuse N., votre Vierge et Martyre ; en la protection de qui nous avons confiance pour être délivrés. |
Ant. ad Communionem. Ps. 118, 78 et 80. | Communion |
Confundántur supérbi, quia iniúste iniquitátem fecérunt in me : ego autem in mandátis tuis exercébor, in tuis iustificatiónibus, ut non confúndar. (T.P. Allelúia.) | Que les superbes soient confondus, pour m’avoir maltraité injustement ; mais moi, je m’exercerai dans vos commandements et dans vos lois, afin que je ne sois pas confondu. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio. | Postcommunion |
Auxiliéntur nobis, Dómine, sumpta mystéria : et, intercedénte beáta N. Vírgine et Mártyre tua, sempitérna fáciant protectióne gaudére. Per Dóminum. | Qu’ils nous soient un secours efficace, ô Seigneur, les mystères auxquels nous avons participé et que la bienheureuse N., votre Vierge et Martyre, intercédant pour nous, ils nous fassent jouir d’une protection constante. |