Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique :
Dans cette troisième messe, le thème du retour du Seigneur se fait entendre de nouveau avec force. Nous pouvons définir le caractère de la messe à peu près comme ceci : le Christ apparaît au Saint-Sacrifice avec la “phalange des martyrs vêtus de blanc” ; c’est l’anticipation de son retour au jour du jugement (Ép. et Év.). L’Introït chante la vie des martyrs (le psaume tout entier éclaire le sens de l’image) : Les méchants étaient puissants et heureux, ils opprimaient les bons, ils les torturaient même et les conduisaient à la mort ; mais Dieu fut le salut des bons, il ne les abandonna pas au temps de la nécessité. Dans l’Epître, les martyrs nous parlent. Ils nous parlent des “jours passés” où les premiers chrétiens, “après leur illumination (le baptême), avaient à soutenir une dure persécution”. Ils languissaient dans les prisons, supportaient avec joie la perte de leurs biens... Maintenant ils se tournent vers nous et nous demandent : Voulez-vous devenir nos compagnons ? “Il est nécessaire que, vous aussi, vous pratiquiez la patience ; c’est le seul moyen d’accomplir la volonté de Dieu.” L’épreuve ne sera pas de longue durée ; le Seigneur “viendra bientôt et il ne tardera pas” (en ce moment, à la messe, il anticipe déjà son retour).
Le Graduel est encore un écho de l’Épître : Dans leur besoin, les martyrs ont jeté un cri d’appel et Dieu les a entendus ; il en sera de même pour nous, “car Dieu est proche de ceux qui ont le cœur oppressé .et il élève ceux qui ont l’esprit abattu”. A l’Evangile, le Seigneur apparaît dans la splendeur de ses martyrs (Allel.) et il nous insuffle l’esprit des martyrs : Ce que le Seigneur nous révèle dans le silence des saints mystères, nous devons le réaliser dans le monde ; aussi nous ne devons rien craindre des hommes, qui ne peuvent tuer que le corps. La seule crainte que nous devions avoir, c’est celle de la mort éternelle ; à part cela, nous n’avons rien à craindre. Nous devons savoir que nous sommes en toute tranquillité entre les mains de Dieu ; pas un seul cheveu ne tombera de notre tête sans sa permission. Confessons donc le Christ sur la terre et le Christ nous confessera “devant les anges de Dieu” au jour de son retour. Les deux lectures nous insufflent donc l’esprit des martyrs : dans la première, ce sont les martyrs qui nous parlent ; dans la seconde, c’est le Christ ; ces deux paroles tendent au même but et atteignent leur point culminant dans le thème de la parousie du Seigneur. A l’Offertoire, nous considérons .le martyre d’un point de vue plus élevé : “Les âmes des justes sont dans la main de Dieu... ; aux yeux des insensés ils ont paru mourir, mais, en réalité, ils sont dans la paix”, c’est-à-dire dans la glorieuse béatitude. La Communion évoque le souvenir des catacombes d’où sont sortis les martyrs. Ce que le Maître leur a dit à l’oreille, là, au Saint-Sacrifice, dans le silence de la nuit, ils le proclament et le confessent devant le monde ; c’est aussi notre devoir. Le matin, à la messe, le Christ vient à nous silencieusement, pour ainsi dire dans l’obscurité, et il nous parle à l’oreille ; ensuite, il nous faut retourner dans le monde hostile comme les témoins du Christ.
Pour plusieurs Martyrs | |
Ant. ad Introitum. Ps. 36, 39. | Introït |
Salus autem iustórum a Dómino : et protéctor eórum est in témpore tribulatiónis. | Mais le salut des justes vient du Seigneur, et il est leur protecteur au temps de la tribulation. |
Ps. Ibid., 1. | |
Noli æmulári in malignántibus : neque zeláveris faciéntes iniquitátem. | Ne porte pas envie aux méchants, ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nos ánnua sanctórum Mártyrum tuórum N. et N. sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, quorum gaudémus méritis, accendámur exémplis. Per Dóminum. | Ô Dieu qui nous réjouissez en la solennité annuelle de vos saints Martyrs N. et N. ; faites, dans votre clémence, que notre piété s’enflamme aux exemples de ceux dont les mérites nous remplissent d’allégresse. |
Léctio Epístolæ beáti PauliApóstoli ad Hebrǽos. | Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux. |
Hebr. 10, 32-38. | |
Fratres : Rememorámini prístinos dies, in quibus illumináti magnum certámen sustinuístis passiónum : et in áltero quidem oppróbriis et tribulatiónibus spectáculum facti : in áltero autem sócii táliter conversántium effécti. Nam et vinctis compássi estis, et rapínam bonórum vestrórum cum gáudio suscepístis, cognoscéntes vos habere meliórem et manéntem substántiam. Nolíte itaque amíttere ! confidéntiam vestram, quæ magnam habet remuneratiónem. Patiéntia enim vobis necéssaria est : ut, voluntátem Dei faciéntes, reportétis promissiónem. Adhuc enim módicum aliquántulum, qui ventúrus est, véniet, et non tardábit. Iustus autem meus ex fide vivit. | Mes frères, Rappelez en votre mémoire ces premiers jours où, après avoir été illuminés, vous avez soutenu un grand combat de souffrances, d’une part exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre, prenant part aux maux de ceux qui étaient traités de même. Car vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie la perte de vos biens, sachant que vous aviez une richesse meilleure et permanente. N’abandonnez donc pas votre confiance, qui aura une grande rémunération. En effet, la patience vous est nécessaire, afin que faisant la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore bien peu de temps, et celui qui doit venir viendra ; il ne tardera pas. Or, mon juste vit de la foi. |
Graduale. Ps. 33, 18-19. | Graduel |
Clamavérunt iusti, et Dóminus exaudívit eos : et ex ómnibus tribulatiónibus eórum liberávit eos. | Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés, et il les a délivrés de toutes leurs tribulations. |
V/. Iuxta est Dóminus his, qui tribuláto sunt corde : et húmiles spíritu salvábit. | V/. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur affligé, et il sauvera les humbles d’esprit. |
Allelúia, allelúia. V/. Te Mártyrum candidátus laudat exércitus, Dómine. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. La blanche armée des Martyrs chante vos louanges, Seigneur. Alléluia. |
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 125, 5-6. | Trait |
Qui séminant in lácrimis, in gáudio metent. | Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans l’allégresse. |
V/. Eúntes ibant et flébant, mitténtes sémina sua. | V/. Ils allaient et venaient en pleurant, tandis qu’ils jetaient leurs semences. |
V/. Veniéntes autem vénient cum exsultatióne, portántes manípulos suos. | V/. Mais ils reviendront avec allégresse chargés de leurs gerbes. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 1-8. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Atténdite a ferménto pharisæórum, quod est hypócrisis. Nihil autem opértum est, quod non revelétur : neque abscónditum, quod non sciátur. Quóniam, quæ in ténebris dixístis, in lúmine dicéntur : et quod in aurem locuti estis in cubículis, prædicábitur in tectis. Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab his, qui occídunt corpus, et post hæc non habent ámplius quid fáciant. Osténdam autem vobis, quem timeátis : timéte eum, qui, postquam occídent, habet potestátem míttere in gehénnam. Ita dico vobis : hunc timéte. Nonne quinque pásseres véneunt dipóndio, et unus ex illis non est in oblivióne coram Deo ? Sed et capílli cápitis vestri omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis passéribus pluris estis vos. Dico autem vobis : Omnis, quicúmque conféssus fúerit me coram homínibus, et Fílius hóminis confiténtur illum coram Angelis Dei. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Car, ce que vous avez dit dans les ténèbres, on le dira dans la lumière ; et ce que vous avez dit à l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les toits. Je vous dis donc à vous, qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq passereaux ne se vendent-ils pas deux as ? Et pas un d’eux n’est en oubli devant Dieu. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or, je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu. |
Post Septuagesimam in fine sequentæ antiphonæ Allelúia omittitur. | Après la Septuagésime, on omet l’Allelúia à la fin de l’antienne qui suit. |
Ant. ad Offertorium. Sap. 3, 1, 2 et 3. | Offertoire |
Iustórum ánimæ in manu Dei sunt, et non tanget illos torméntum malítiae : visi sunt óculis insipiéntium mori : illi autem sunt in pace, allelúia. | Les âmes des Justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas ; aux yeux des insensés, ils ont paru mourir, cependant | ils sont en paix, alléluia. |
Secreta. | Secrète |
Oblátis, quǽsumus, Dómine, placáre munéribus : et, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis N. et N., a cunctis nos defénde perículis. Per Dóminum. | Laissez-vous fléchir, Seigneur, par l’offrande de ces dons ; et préservez-nous de tous les périls grâce à l’intercession de vos saints martyrs N. et N. |
Ant. ad Communionem. Matth. 10, 27. | Communion |
Quod dico vobis in ténebris, dícite in lúmine, dicit Dóminus : et quod in aure audítis, prædicáte super tecta. | Ce que je vous dis dans l’obscurité, dites-le dans la lumière, dit le Seigneur ; et ce qui est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis N. et N., cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum. | Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes ; et que par l’intercession de vos Saints Martyrs N. et N., elle nous unisse inséparablement à Celui qui s’est fait le remède céleste de nos âmes. |