Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique :
Les saintes femmes, c’est-à-dire celles qui ont vécu dans l’état du mariage, spécialement les saintes veuves, ont, elles aussi, un commun spécial avec deux formulaires différents, l’un pour les martyres, l’autre pour. les non martyres.
La Messe “ Cognovi ”
La messe du commun d’une sainte femme présente les deux aspects de la vie féminine : la vie intérieure de la vierge et le dévouement de la mère ; l’amour de l’épouse pour le Christ et l’apostolat courageux : l’immanence et la transcendance du christianisme (c’est-à-dire le contact avec les choses du monde, tout en se tenant au-dessus du monde), les occupations de Marthe et le détachement de Marie. La messe débute, comme souvent, par une parole de la sainte : Elle jette un regard sur sa vie passée ; Dieu lui a envoyé mainte épreuve, mainte humiliation (veuvage, incompréhension) ; maintenant elle reconnaît que tout cela était bien et elle demande un martyre non sanglant. Puisse la crainte surnaturelle de Dieu l’attacher à la croix ! Les deux lectures constituent une opposition évidente. La Leçon décrit l’idéal de la femme et de la mère de famille tout entière absorbée par ses devoirs ; elle se dépense pour son époux, ses enfants, ses serviteurs ; elle a pour les pauvres un cœur plein de miséricorde ; c’est donc une femme qui de ses deux pieds tient à la terre. Les deux allégories de l’Evangile (du trésor et de la perle) nous montrent la femme dont le cœur est tout entier au Christ ; tout ce qui est terrestre, elle l’abandonne pour la perle précieuse du royaume de Dieu, pour l’amour du Christ. Et pourtant l’idéal du chrétien est de savoir unir harmonieusement ces deux devoirs opposés : l’immanence et la transcendance du christianisme. La Leçon est un magnifique portrait de la femme que toute femme devrait avoir toujours sous les yeux : “Une femme forte, qui la trouvera ?” Dans notre sainte nous l’avons trouvée. “La grâce est vaine, la beauté passe ; une femme qui craint Dieu est digne de toute louange.” L’Evangile nous découvre la source de la grandeur et de la beauté des âmes : c’est le trésor de l’amour du Christ.
L’Eucharistie nous donne force et grâce pour atteindre ce double résultat : trouver le trésor et accomplir virilement son devoir. L’Eucharistie maintiendra vivant en nous le feu de l’amour du Christ, mais nous donnera aussi la force de répandre ce feu au dehors. A travers les trois morceaux suivants retentit le cantique nuptial de l’Église (le psaume 44) qui chante l’union du Christ avec l’Église. Notre sainte n’est-elle pas précisément une figure de l’Église, à la fois mère et vierge ? Les deux lectures ne découvrent-elles pas la nature intime de l’Église ? Nous devons reproduire les traits de notre mère.
Ce formulaire dispose d’une deuxième Epître pour les Veuves, commentaire de Dom Lefebvre, Missel :
Dès les premiers temps, l’Église organisa la charité à l’égard des veuves. Et l’Apôtre dit ce que la veuve chrétienne doit être. Puis, passant à la veuve mondaine et frivole, il dit que sous les apparences d’une vie extérieure très agitée, son âme, de fait, est morte. Il termine en disant à quelles conditions on acceptait alors que la veuve s’occupât d’un ministère secondaire, analogue à celui des diaconesses. L’Église a donc en grande estime l’état de viduité.
Commun des Saintes Femmes | |
Pour une sainte Femme non Martyre | |
Ant. ad Introitum. Ps. 118, 75 et 120. | Introït |
Cognóvi, Dómine, quia .quitas iudícia tua, et in veritáte tua humiliásti me : confíge timóre tuo carnes meas, a mandátis tuis tímui. (T.P. Allelúia, allelúia.) | J’ai reconnu, Seigneur, que vos jugements sont équitables, et que vous m’avez humilié selon votre justice. Transpercez ma chair par votre crainte ; je redoute vos jugements. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. Ibid., 1. | |
Beáti immaculáti in via : qui ámbulant in lege Dómini. | Heureux ceux qui sont immaculés dans la voie, qui marchent dans la loi du Seigneur. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Exáudi nos, Deus, salutáris noster : ut, sicut de beátæ N. festivitáte gaudémus ; ita piæ devotiónis erudiámur afféctu. Per Dóminum. | Exaucez-nous, û Dieu notre Sauveur, afin que, comme la fête de la Bienheureuse N., nous donne de la joie, elle nous enseigne aussi la ferveur d’une sainte dévotion. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | |
Prov. 31, 10-31. | |
Mulíerem fortem quis invéniet ? Procul et de últimis fínibus prétium eius. Confídit in ea cor viri sui, et spóliis non indigébit. Reddet ei bonum, et non malum, ómnibus diébus vitæ suæ. Quæsívit lanam et linum, et operáta est consílio mánuum suárum. Facta est quasi navis institóris, de longe portans panem suum. Et de nocte surréxit, dedítque prædam domésticis suis, et cibária ancíllis suis. Considerávit agrum, et emit eum : de fructu mánuum suárum plantávit víneam. Accínxit fortitúdine lumbos suos, et roborávit bráchium suum. Gustávit, et vidit, quia bona est negotiátio eius : non exstinguétur in nocte lucérna eius. Manum suam misit ad fórtia, et dígiti eius apprehénderent fusum. Manum suam apéruit ínopi, et palmas suas exténdit ad páuperem. Non timébit dómui suæ a frigóribus nivis : omnes enim doméstici eius vestíti sunt duplícibus. Stragulátam vestem fecit sibi : byssus et púrpura induméntum eius. Nóbilis in portis vir eius, quando séderit cum senatóribus terræ. Síndonem fecit et véndidit, et cíngulum tradidit Chananǽo. Fortitúdo et decor induméntum eius, et ridébit in die novíssimo. Os suum apéruit sapiéntiæ, et lex cleméntiæ in lingua eius. Considerávit sémitas domus suæ, et panem otiósa non comédit. Surrexérunt fílii eius, et beatíssimam prædicavérunt : vir eius, et laudávit eam. Multæ fíliæ congregavérunt divítias, tu supergréssa es univérsas. Fallax grátia, et vana est pulchritúdo : mulier timens Dóminum, ipsa laudábitur. Date ei de fructu mánuum suárum, et laudent eam in portis ópera eius. | Qui trouvera la femme forte ? C’est au loin et aux extrémités du monde qu’on doit chercher son prix. Le cœur de son mari se confie en elle, et il ne manquera point de dépouilles. Elle lui rendra le bien, et non le mal, tous les jours de sa vie. Elle a cherché la laine et le lin, et elle a travaillé avec des mains ingénieuses. Elle est comme le vaisseau d’un marchand, qui apporte son pain de loin. Elle se lève lorsqu’il est encore nuit, et elle donne la nourriture à ses domestiques, et les vivres à ses servantes. Elle a considéré un champ, et elle l’a acheté ; du fruit de ses mains elle a planté une vigne. Elle a ceint ses reins de force, et elle a affermi son bras. Elle a goûté, et elle a vu que son trafic est bon ; sa lampe ne s’éteindra point pendant la nuit. Elle a porté sa main à des choses fortes, et ses doigts ont saisi le fuseau. Elle a ouvert sa main à l’indigent, et elle a étendu ses bras vers le pauvre. Elle ne craindra point pour sa maison le froid de la neige, car tous ses domestiques ont un double vêtement. Elle s’est fait un vêtement de tapisserie ; elle se couvre de lin et de pourpre. Son mari est illustre aux portes de la ville, lorsqu’il est assis avec les anciens du pays. Elle a fait une tunique de lin et elle l’a vendue, et elle a livré une ceinture au Chananéen. Elle est revêtue de force et de beauté, et elle rira au dernier jour. Elle a ouvert sa bouche à la sagesse, et la loi de la clémence est sur sa langue. Elle a considéré les sentiers de sa maison, et elle n’a pas mangé son pain dans l’oisiveté. Ses fils se sont levés, et l’ont proclamée bienheureuse ; son mari s’est levé aussi, et l’a louée. Beaucoup de filles ont amassé des richesses ; toi, tu les as toutes surpassées. La grâce est trompeuse, et la beauté est vaine ; la femme qui craint le Seigneur est celle qui sera louée. Donnez-lui du fruit de ses mains, et que ses œuvres la louent aux portes de la ville. |
Graduale. Ps. 44, 3 et 5. | Graduel |
Diffúsa est grátia in labiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. | La grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a bénie à jamais et pour tous les siècles. |
V/. Propter veritátem et mansuetúdinem et iustítiam : et de ducet te mirabíliter déxtera tua. | V/. Pour la vérité, la douceur et la justice ; et votre droite voua conduira merveilleusement. |
Allelúia, allelúia. V/. Ibid., 5. Spécie tua et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde et regna. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Avec votre gloire et votre majesté, avancez, marchez victorieusement et régnez. Alléluia. |
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. | Trait |
Veni, Sponsa Christi, áccipe corónam, quam tibi Dóminus præparávit in ætérnum : pro cuius amóre sánguinem tuum fudísti. | Venez, épouse du Christ, recevez la couronne que le Seigneur vous a préparée pour l’éternité. C’est pour son amour que vous avez répandu votre sang. |
V/. Ps. 44, 8 et 5. Dilexísti iustítiam, et odísti iniquitátem : proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiæ præ consórtibus tuis. | V/. Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a ointe d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. |
V/. Spécie tua et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde et regna. | V/. Avec votre gloire et votre majesté, avancez, marchez victorieusement et régnez. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 44, 5. Spécie tua et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde et regna. | Allelúia, allelúia. V/. Avec votre gloire et votre majesté, avancez, marchez victorieusement et régnez. |
Allelúia. V/. Propter veritátem et mansuetúdinem et iustítiam : et dedúcet te mirabíliter déxtera tua. Allelúia. | Allelúia. V/. Pour la vérité, la douceur et la justice ; et votre droite voua conduira merveilleusement. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matt 13, 44-52 | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis parábolam me : Símile est regnum cælórum thesáuro abscóndito in agro : quem qui invénit homo, abscóndit, et præ gáudio illíus vadit, et vendit univérsa, quæ habet, et emit agrum illum. Iterum símile est regnum cælórum hómini negotiatóri, quærénti bonas margarítas. Invénta autem una pretiósa margaríta, ábiit, et véndidit ómnia, quæ hábuit, et emit eam. Iterum símile est regnum cælórum sagénse, missæ in mare et ex omni génere píscium congregánti. Quam, cum impléta esset, educéntes, et secus litus sedéntes, elegérunt bonos in vasa, malos autem foras misérunt. Sic erit in consummatióne sǽculi : exíbunt Angeli, et separábunt malos de médio iustórum, et mittent eos in camínum ignis : ibi erit fletus et stridor déntium. Intellexístis hæc ómnia ? Dicunt ei : Etiam. Ait illis : Ideo omnis scriba doctus in regno cælórum símilis est hómini patrifamílias, qui profert de thesáuro suo nova et vétera. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : "Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ. Quand un homme le trouve, il le cache, puis, dans sa joie, il s’en va, il vend tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le Royaume des Cieux est comparable à un marchand qui recherche des perles fines. Quand il trouve une perle de grand prix, il s’en va, il vend tout ce qu’il possède, et il l’achète. Ou encore : Le Royaume des Cieux est comparable à un filet qu’on jette dans la mer et qui ramasse des poissons de toutes sortes. Quand il est rempli, on le tire sur le rivage ; on s’assied, et on recueille dans des paniers ce qui est bon, mais le mauvais, on le jette. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront, ils sépareront les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. Là, seront les pleurs et les grincements de dents. Avez-vous compris tout cela ?" Ils répondirent : "Oui". Il leur dit : "C’est pourquoi tout scribe instruit du Royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien." |
Ant. ad Offertorium. Ps. 44. 3. | Offertoire |
Diffúsa est grátia in lábiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum, et in sǽculum sǽculi. (T.P. Allelúia.) | La grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a bénie à jamais et pour tous les siècles. (T.P. Alléluia.) |
Secreta. | Secrète |
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuórum honóre Sanctórum : quorum se méritis de tribulatióne percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum nostrum. | Qu’elle vous soit agréable, Seigneur, l’offrande que vous fait votre peuple saint en l’honneur de vos Saints, par les mérites desquels il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation. |
Ant. ad Communionem. Ps. 44, 8. | Communion |
Dilexísti iustítiam, et odísti iniquitátem : proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiæ præ consórtibus tuis. (T.P. Allelúia.) | Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a ointe d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio. | Postcommunion |
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum. | Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours grâce à l’intervention de la sainte dont nous célébrons la fête. |
¶ Item alia Epistola pro Vidua : | ¶ Autre Epître pour les Veuves : |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Timotheum. | Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre à Timothée. |
1. Tim. 5, 3-10. | |
Caríssime : Víduas hónora, quæ vere víduæ sunt. Si qua autem vídua fílios aut nepótes habet, discat primum domum suam régere, et mútuam vicem réddere paréntibus : hoc enim accéptum est coram Deo. Quæ autem vere vídua est et desoláta, speret in Deum, et instet obsecratiónibus et oratiónibus nocte ac die. Nam quæ in delíciis est, vivens mórtua est. Et hoc prǽcipe, ut irreprehensíbiles sint. Si quis autem suórum, et máxime domesticórum curam non habet, fidem negávit, et est infidéli detérior. Vídua eligátur non minus sexagínta annórum, quæ fúerit uníus viri uxor, in opéribus bonis testimónium habens, si fílios educávit, si hospítio recépit, si sanctórum pedes lavit, si tribulatiónem patiéntibus subministrávit, si omne opus bonum subsecúta est. | Mon bien-aimé : Honore les veuves qui sont vraiment veuves. Si une veuve a des fils ou des petits-fils, qu’elle apprenne avant tout à gouverner sa maison et à rendre la pareille à ses parents ; car cela est agréable à Dieu. Mais que celle qui est vraiment veuve et délaissée, espère en Dieu, et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières. Car celle qui vit dans les délices est morte, quoique vivante. Rappelle-leur également cela, pour qu’elles soient irréprochables. Si quelqu’un n’a pas soin des siens et surtout de ceux de sa maison, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. Qu’une veuve, pour être admise, n’ait pas moins de soixante ans, qu’elle ait été la femme d’un seul mari, qu’on rende témoignage à ses bonnes œuvres : si elle a élevé des enfants, exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les affligés, si elle s’est appliquée à toute sorte de bonnes œuvres. |