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Samedi des Quatre-Temps (1ère semaine)

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1960.


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Textes de la Messe

Sabbato Quatuor Temporum Quadragesimæ
Samedi des Quatre-Temps de Carême
II Classis
2 ème Classe
Statio ad S. Petrum
Station à St-Pierre
FORMA MISSÆ LONGIORMESSE COMPLETE
Hæc forma adhibenda est in Missa conventuali et in Missa, in qua Ordines conferuntur ; in ceteris Missis adhiberi potest forma brevior ut infra.Ce formulaire dout être utilisé à la messe conventuelle et à la messe où l’on confère les ordinations ; pour les autres messes, on peut utiliser la forme brève qui suit.
In sabbato Quatuor Temporum, Missa, in qua Ordines conferuntur, dicenda est de sabbato, etiam festo I vel II classis occurrente, et in ea additur oratio ritualis « In collatione Ordinum » sub unica conclusione cum oratione quæ sequitur Dóminus vobíscum, et omittuntur omnes commemorationes, nisi sint privilegiatæ.Le Samedi des Quatre-Temps, la messe où l’on confère les ordinations doit être celle du samedi, même si ce jour là tombe une fête de Ière ou Iième classe ; on y ajoute l’oraison « Pour la collation des Ordres » sous la même conclusion à l’oraison qui suit le Dóminus vobíscum, et on omet toutes les autres commémoraisons, sauf celles privilégiées
Ant. ad Introitum. Ps. 87, 3.Introït
Intret orátio mea in conspéctu tuo : inclína aurem tuam ad precem meam, Dómine.Que ma prière pénètre jusqu’à vous, Seigneur, prêtez l’oreille à ma supplication.
Ps. ibid., 2.
Dómine, Deus salútis meæ : in die clamávi, et nocte coram te.Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous j’ai crié le jour et la nuit.
V/.Glória Patri.
Post Kýrie, eléison, dicitur :Après le Kýrie, eléison, on dit :
Orémus. Flectámus génua.Prions. Fléchissons les genoux.
V/. Leváte. V/. Levez-vous.
Oratio.Prière
Pópulum tuum, quǽsumus, Dómine, propítius réspice : atque ab eo flagella tuæ iracúndiæ cleménter avérte. Per Dóminum.Regardez, Seigneur, votre peuple d’un œil favorable, et, dans votre clémence, détournez de lui les fléaux de votre colère.
Léctio libri Deuteronómii.Lecture du livre du Deutéronome.
Deut. 26, 12-19.
In diébus illis : Locútus est Móyses ad pópulum, dicens : Quando compléveris décimam cunctárum frugum tuárum, loquéris in conspéctu Dómini, Dei tui : Abstuli, quod sanctificátum est de domo mea, et dedi illud levítæ et ádvenæ et pupíllo ac víduæ, sicut iussísti mihi : non præterívi mandáta tua, nec sum oblítus impérii tui. Obœdívi voci Dómini, Dei mei, et feci ómnia, sicut præcepísti mihi. Réspice de sanctuário tuo et de excélso cælórum habitáculo, et benedic pópulo tuo Israël, et terræ, quam dedísti nobis, sicut iurásti pátribus nostris, terræ lacte et melle manánti. Hódie Dóminus, Deus tuus, præcépit tibi, ut fácias mandáta hæc atque iudícia : et custódias et ímpleas ex toto corde tuo et ex tota ánima tua. Dóminum elegísti hódie, ut sit tibi Deus, et ámbules in viis eius, et custódias cæremónias illíus et mandáta atque iudícia, et ob.dias eius império. Et Dóminus elegit te hódie, ut sis ei pópulus peculiáris, sicut locútus est tibi, et custódias ómnia præcépta illíus : et fáciat te excelsiórem cunctis géntibus, quas creávit in laudem et nomen et glóriam suam : ut sis populus sanctus Dómini, Dei tui, sicut locútus est.En ces jours-là, Moïse parla au peuple en ces termes : Lorsque tu auras achevé de lever toute la dîme de tes produits, la troisième année, l’année de la dîme, et que tu la donneras au lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, pour qu’ils la mangent dans tes portes et qu’ils se rassasient, tu diras devant le Seigneur, ton Dieu : "J’ai ôté de ma maison ce qui est consacré, et je l’ai donné au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, selon tous vos préceptes que vous m’avez donnés ; je n’ai transgressé ni oublié aucun de vos préceptes. Je n’ai pas mangé de ces choses pendant mon deuil, je n’en ai rien transporté hors de ma maison dans l’état d’impureté, et je n’en ai rien donné à l’occasion d’un mort ; j’ai obéi à la voix du Seigneur, mon Dieu, j’ai agi selon tout ce vous m’avez prescrit. Regardez de votre demeure sainte, du ciel, et bénissez votre peuple d’Israël et le sol que vous nous avez donné, comme vous l’avez juré à nos pères, ce pays où coulent le lait et le miel." Aujourd’hui le Seigneur, ton Dieu, te commande de mettre en pratique ces lois et ces ordonnances ; tu les observeras et les mettras en pratique de tout ton coeur et de toute ton âme. Tu as fait déclarer aujourd’hui au Seigneur qu’il sera ton Dieu, toi t’engageant de ton côté à marcher dans ses voies, à observer ses lois, ses commandements et ses ordonnances, et à obéir à sa voix. Et le Seigneur t’a fait déclarer aujourd’hui que tu lui serais un peuple particulier, comme il te l’a dit, observant tous ses commandements, lui s’engageant de son côté à te donner la supériorité sur toutes les nations qu’il a faites, en gloire, en renom et en splendeur, en sorte que tu sois un peuple saint le Seigneur, ton Dieu, comme il l’a dit.
Graduale. Ps. 78, 9 et 10.Graduel
Propítius esto, Dómine, peccátis nostris : ne quando dicant gentes : Ubi est Deus eórum ?Seigneur, pardonnez-nous nos péchés : de peur qu’on ne dise parmi les nations : où est leur Dieu ?
V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster : et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos.Aidez-nous, ô Dieu notre Sauveur, et pour l’honneur de votre nom, Seigneur, délivrez-nous.
Post Kýrie, eléison, dicitur :Après le Kýrie, eléison, on dit :
Orémus. Flectámus génua.Prions. Fléchissons les genoux.
V/. Leváte. V/. Levez-vous.
Oratio.Prière
Protéctor noster, áspice, Deus : ut, qui malórum nostrórum póndere prémimur, percépta misericórdia, líbera tibi mente famulémur. Per Dóminum.O Dieu, notre protecteur, abaissez vos regards sur nous qui sommes écrasés sous le poids de nos maux, afin que, par l’effet de votre miséricorde, nous servions avec un esprit libre.
Léctio libri Deuteronómii.Lecture du livre du Deutéronome.
Deut. 11, 22-25.
In diébus illis : Dixit Móyses fíliis Israël : Si custodiéritis mandáta, quæ ego præcípio vobis, et fecéritis ea, ut diligátis Dóminum, Deum vestrum, et ambulétis in ómnibus viis eius, adhærén-tes ei, dispérdet Dóminus omnes gentes istas ante fáciem vestram, et possidébitis eas, quæ maióres et fortióres vobis sunt. Omnis locus quem calcáverit pes vester, vester erit. A desérto et a Líbano, a flúmine magno Euphráte usque ad mare Occidentále, erunt términi vestri. Nullus stabit contra vos : terrórem vestrum et formídinem dabit Dóminus, Deus vester, super omnem terram, quam calcatúri estis, sicut locútus est vobis Dóminus, Deus vester.En ces jours-là, Moïse dit aux enfants d’Israël : si vous observez soigneusement tous ces commandements que je vous prescris d’accomplir, aimant le Seigneur, votre Dieu, marchant dans toutes ses voies et vous attachant à lui, le Seigneur chassera toutes ces nations devant vous, et vous vous rendrez maîtres de nations plus grandes et plus puissantes que vous. Tout lieu que foulera la plante de vos pieds sera à vous ; votre frontière s’étendra du désert au Liban, et du fleuve de l’Euphrate jusqu’à la mer occidentale. Nul ne tiendra devant vous ; le Seigneur, votre Dieu, répandra devant vous, comme il vous l’a dit, la crainte et l’effroi sur tout le pays où vous mettrez le pied, selon que vous l’a promis le Seigneur votre Dieu.
Graduale. Ps. 83, 10 et 9.Graduel
Protéctor noster, áspice, Deus, et réspice super servos tuos.Vous qui êtes notre protecteur, regardez, ô Dieu, et jetez les yeux sur vos serviteurs.
V/. Dómine, Deus virtútum, exáudi preces servórum tuórum.Seigneur, Dieu des armées, exaucez les prières de vos serviteurs.
Post Kýrie, eléison, dicitur :Après le Kýrie, eléison, on dit :
Orémus. Flectámus génua.Prions. Fléchissons les genoux.
V/. Leváte. V/. Levez-vous.
Oratio.Prière
Adésto, quǽsumus, Dómine, supplicatiónibus nostris : ut esse, te largiénte, mereámur et inter próspera húmiles, et inter advérsa secúri. Per Dóminum.Daignez, nous vous en supplions, Seigneur, être attentif à nos supplications, afin que par votre grâce, nous puissions rester humbles dans la prospérité, et confiants dans l’adversité.
Léctio libri Machabæórum.Lecture du livre des Machabées.
2 Mach. l, 23-26 et 27.
In diébus illis : Oratiónem faciebant omnes sacerdotes, dum consummarétur sacrifícium, Iónatha inchoánte, céteris autem respondéntibus. Et Nehemíæ erat orátio hunc habens modum : Dómine Deus, ómnium Creátor, terríbilis et fortis, iustus et miséricors, qui solus es bonus rex, solus præstans, solus iustus et omnípotens et ætérnus, qui líberas Israël de omni malo, qui fecísti patres electos et sanctificásti eos : accipe sacrifícium pro univérso pópulo tuo Israël, et custódi partem tuam et sanctífica : ut sciant gentes, quia tu es Deus noster.En ces jours-là, pendant que se consumaient les victimes, les prêtres firent une prière, et avec eux tous les assistants ; ce fut Jonathan qui commença, et les autres unirent leurs voix à la sienne, ainsi que Néhémie. Cette prière était ainsi conçue : "Seigneur, Seigneur, Dieu, créateur de toutes choses, terrible et fort, juste et compatissant, qui êtes seul roi et bon, seul libéral et seul juste, tout-puissant et éternel, qui délivrez Israël de tout mal, qui avez fait de nos pères vos élus et les avez sanctifiés, recevez ce sacrifice pour tout votre peuple d’Israël ; gardez votre héritage et sanctifiez-le, afin que les nations sachent que vous êtes notre Dieu.
Graduale. Ps. 89, 13 et 1.Graduel
Convértere, Dómine, aliquántulum, et deprecáre super servos tuos.Revenez, Seigneur, laissez-vous fléchir en faveur de vos serviteurs.
V/. Dómine, refúgium factus es nobis, a generatióne et progénie.Seigneur, vous avez été pour nous un refuge de génération en génération.
Post Kýrie, eléison, dicitur :Après le Kýrie, eléison, on dit :
Orémus. Flectámus génua.Prions. Fléchissons les genoux.
V/. Leváte. V/. Levez-vous.
Oratio.Prière
Preces pópuli tui, quǽsumus, Dómine, cleménter exáudi : ut, qui iuste pro peccátis nostris afflígimur, pro tui nóminis glória misericórditer liberémur. Per Dóminum nostrum.Nous vous en supplions, Seigneur, exaucez dans votre clémence les prières de votre peuple, afin que nous qui sommes justement affligés pour nos péchés, nous soyons miséricordieusement délivrés pour la gloire de votre nom.
Léctio libri Sapientiæ.Lecture du livre de la Sagesse.
Eccli. 36, 1-10.
Miserére nostri, Deus ómnium, et réspice nos, et osténde nobis lucem miseratiónum tuárum : et immítte timórem tuum super gentes, quæ non exquisiérunt te, ut cognóscant, quia non est Deus nisi tu, et enárrent magnália tua. Alleva manum tuam super gentes aliénas, ut vídeant poténtiam tuam. Sicut enim in conspéctu eórum sanctificátus es in nobis, sic in conspéctu nostro magnificáberis in eis, ut cognóscant te, sicut et nos cognóvimus, quóniam non est Deus præter te, Dómine. Innova signa et immúta mirabília. Glorífica manum et bráchium dextrum. Excita furórem et effúnde iram. Tolle adversárium et afflíge inimícum. Festína tempus et meménto finis, ut enárrent mirabília tua, Dómine, Deus noster.Ayez pitié de nous, ô Dieu de l’univers et regardez ; et répandez votre terreur sur toutes les nations. Levez votre main contre les peuples étrangers, et qu’ils sentent votre puissance ! De même que vous avez montré devant eux votre sainteté en nous punissant, ainsi montrez votre grandeur devant nous en les châtiant ; et qu’ils apprennent, comme nous l’avons appris nous-mêmes, qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, Seigneur ! Renouvelez les prodiges, et reproduisez les merveilles ; glorifiez votre main et votre bras droit. Réveillez votre courroux et répandez votre colère ; détruisez l’adversaire et anéantissez l’ennemi. Hâtez le temps et souvenez-vous du serment ; et qu’on célèbre vos hauts faits ô Seigneur notre Dieu.
Graduale. Ps. 140, 2.Graduel
Dirigátur orátio mea sicut incénsum in conspéctu tuo, Dómine.Que ma prière, Seigneur, s’élève devant vous comme l’encens.
V/. Elevátio mánuum meárum sacrifícium vespertínum.Que l’élévation de mes mains vous soit comme le sacrifice du soir.
Post Kýrie, eléison, dicitur :Après le Kýrie, eléison, on dit :
Orémus. Flectámus génua.Prions. Fléchissons les genoux.
V/. Leváte. V/. Levez-vous.
Oratio.Prière
Actiónes nostras, quǽsumus, Dómine, aspirándo prǽveni, et adiuvándo proséquere : ut cuncta nostra orátio et operátio a te semper incípiat, et per te cœpta finiátur. Per Dóminum.Nous vous prions, Seigneur, de prévenir nos actions par votre inspiration et de les conduire par votre grâce, afin que toutes nos prières et toutes nos œuvres aient toujours en vous leur principe et leur achèvement.
Léctio Daniélis Prophétæ.Lecture du Prophète Daniel.
Dan. 3, 47-51.
In diébus illis : Angelus Dómini descéndit cum Azaría et sóciis eius in fornácem : et excússit flammam ignis de fornáce, et fecit médium fornácis quasi ventum roris flantem. Flamma autem effundebátur super fornácem cúbitis quadragínta novem : et erúpit, et incéndit, quos répperit iuxta fornácem de Chald.is, minístros regis, qui eam incendébant. Et non tétigit eos omníno ignis, neque contristavit, nec quidquam moléstiæ íntulit. Tunc hi tres quasi ex uno ore lau-dábant, et glorificábant, et benedicébant Deum in fornáce, dicéntes :En ces jours-là, l’Ange du Seigneur descendit auprès d’Azarias et de ses compagnons dans la fournaise, et il écarta les flammes et le feu de la fournaise, et il fit au milieu de la fournaise comme un vent de rosée qui soufflait et la flamme s’élevait quarante-neuf coudées de haut au-dessus de la fournaise ; et elle s’élança et brûla ceux qu’elle trouva près de la fournaise, d’entre les Chaldéens, les serviteurs du roi, qui l’activaient. Mais le feu ne toucha même pas les trois jeunes Hébreux ; il ne les incommoda pas et ne leur causa aucune peine. Alors ces trois hommes, comme d’une seule bouche, louaient, glorifiaient et bénissaient Dieu dans la fournaise, en disant :
Hic non respondetur Deo grátias.ici on ne répond pas Nous rendons grâce à Dieu
Hymnus. Dan. ibid., 52–53.Hymne.
Benedíctus es, Dómine, Deus patrum nostrórum. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Et benedíctum nomen glóriæ tuæ, quod est sanctum. Et laudábile et gloriósum in sǽcula.
Benedíctus es in templo sancto glóriæ tuæ. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Benedíctus es super thronum sanctum regni tui. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Benedíctus es super sceptrum divinitátis tuæ. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Benedíctus es, qui sedes super Chérubim, íntuens abýssos. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Benedíctus es, qui ámbulas super pennas ventórum et super undas maris. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Benedícant te omnes Angeli et Sancti tui. Et laudent te et gloríficent in sǽcula.
Benedícant te cæli, terra, mare, et ómnia quæ in eis sunt. Et laudent te et gloríficent in sǽcula.
Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. Et laudábili et glorióso in sǽcula.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper : et in sǽcula sæculórum. Amen. Et laudábili et glorióso in sǽcula.
Benedíctus es, Dómine, Deus patrum nostrórum. Et laudábilis et gloriósus in sǽcula.
Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Et le nom de votre gloire, qui est saint, est béni. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni dans le temple saint de votre gloire. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni sur le trône saint de votre royaume. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni sur le sceptre de votre divinité. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni, vous qui, étant assis sur les Chérubins, voyez le fond des abîmes. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni, vous qui marchez sur les ailes des vents, et sur les flots de la mer. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Que tous les Anges et les Saints vous bénissent. Qu’ils vous louent et vous glorifient dans les siècles.
Que les cieux, la terre et la mer, et tout ce qu’ils renferment, vous bénissent. Qu’ils vous louent et vous glorifient dans les siècles.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. Et à celui qui est digne de louange et de gloire dans les siècles.
Comme c’était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Et à celui qui est digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Hic dicitur V/. Dóminus vobíscum, sine Flectámus génua.Ici on dit V/. Le Seigneur soit avec vous, sans Fléchissons les genoux.
Oratio.Prière
Deus, qui tribus púeris mitigásti flammas ígnium : concéde propítius ; ut nos fámulos tuos non exúrat flamma vitiórum. Per Dóminum nostrum.O Dieu, qui avez enlevé leur ardeur aux flammes de la fournaise pour les trois jeunes gens, accordez-nous dans votre miséricorde que nous, vos serviteurs, nous ne soyons pas brûlés par le feu des passions.
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Thessalonicénses.Lecture de l’Épître de Saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens.
1 Thess. 5, 14-23.
Fratres : , corrípite inquiétos, consolámini pusillánimes, suscípite infirmos, patiéntes estóte ad omnes. Vidéte, ne quis malum pro malo alicui reddat : sed semper quod bonum est sectámini in ínvicem, et in omnes. Semper gaudéte. Sine intermissióne oráte. In ómnibus grátias ágite : hæc est enim volúntas Dei in Christo Iesu in ómnibus vobis. Spíritum nolíte exstínguere. Prophetías nolíte spérnere. Omnia autem probáte : quod bonum est tenéte. Ab omni spécie mala abstinéte vos. Ipse autem Deus pacis sanctíficet vos per ómnia : ut ínteger spíritus vester, et ánima, et corpus sine queréla, in advéntu Dómini nostri Iesu Christi servétur.Mes frères, nous vous en prions, reprenez ceux qui sont dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. Prenez garde gué personne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, et entre vous, et envers vous. Soyez toujours dans la joie. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses ; car c’est là ce que Dieu veut de vous tous en Jésus-Christ. N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties ; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute espèce de mal. Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même de toute manière, afin que tout votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés irréprochables lors de l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Tractus. Ps. 116, 1-2.Trait.
Laudáte Dóminum, omnes gentes : et collaudáte eum, omnes pópuli.Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, louez-le tous.
V/. Quóniam confirmáta est super nos misericórdia eius : et véritas Dómini manet in ætérnum.Car sa miséricorde a été affermie, et la vérité du Seigneur demeure éternellement.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 17, 1-9.
In illo témpore : Assúmpsit Iesus Petrum, et Iacóbum, et Ioánnem fratrem eius, et duxit illos in montem excélsum seórsum : et transfigurátus est ante eos. Et resplénduit fácies eius sicut sol : vestiménta autem eius facta sunt alba sicut nix. Et ecce, apparuérunt illis Moyses et Elías cum eo loquéntes. Respóndens autem Petrus, dixit ad Iesum : Dómine, bonum est nos hic esse : si vis, faciámus hic tria tabernácula, tibi unum, Móysi unum et Elíæ unum. Adhuc eo loquénte, ecce, nubes lúcida obumbrávit eos. Et ecce vox de nube, dicens : Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui : ipsum audíte. Et audiéntes discípuli, cecidérunt in fáciem suam, et timuérunt valde. Et accéssit Iesus, et tétigit eos, dixítque eis : Súrgite, et nolíte timére. Levántes autem óculos suos, néminem vidérunt nisi solum Iesum. Et descendéntibus illis de monte, præcépit eis Iesus, dicens : Némini dixéritis visiónem, donec Fílius hóminis a mórtuis resúrgat.En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean son frère, et les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige. Et voici que Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Alors Pierre prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, voici qu’une nuée lumineuse les couvrit ; et voici qu’une voix sortit de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. Les disciples, l’entendant, tombèrent le visage contre terre, et furent saisis d’une grande crainte. Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et leur dit : Levez-vous, et ne craignez point. Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Lorsqu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de ce que vous avez vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
Ant. ad Offertorium. Ps. 87, 2-3.Offertoire
Dómine, Deus salútis meæ, in die clamávi et nocte coram te : intret orátio mea in conspéctu tuo, Dómine.Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous j’ai crié le jour et la nuit ; que ma prière pénètre jusqu’à vous, Seigneur.
Secreta.Secrète
Præséntibus sacrifíciis, quǽsumus, Dómine, ieiúnia nostra sanctífica : ut, quod observántia nostra profitétur extrínsecus, intérius operétur. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Seigneur, daignez sanctifier nos jeûnes par le présent sacrifice, pour que le changement que leur observation marque extérieurement, s’accomplisse intérieurement en nos âmes.
Præfatio de Quadragesima. Préface du Carême .
Ant. ad Communionem. Ps. 7, 2.Communion
Dómine, Deus meus, in te sperávi : líbera me ab ómnibus persequéntibus me, et éripe me.Seigneur, mon Dieu, j’ai espéré en vous ; sauvez-moi de tous ceux qui me persécutent et délivrez-moi.
Postcommunio.Postcommunion
Sanctificatiónibus tuis, omnípotens Deus, et vítia nostra curéntur, et remédia nobis ætérna provéniant. Per Dóminum.Dieu tout puissant, que, grâce à vos secours sanctifiants, nos vices soient guéris et notre âme pourvue de remèdes spirituels en vue de l’éternité.
Super populum : Orémus. Humiliáte cápita vestra Deo.Sur le peuple : Prions. Humiliez vos têtes devant Dieu.
Oratio.Prière
Fidéles tuos, Deus, benedíctio desideráta confírmet : quæ eos et a tua voluntáte numquam fáciat discrepáre, et tuis semper indúlgeat benefíciis gratulári. Per Dóminum.Que votre bénédiction, ô Dieu, affermisse vos fidèles qui la désirent, qu’elle les retienne dans votre volonté et qu’elle leur donne de se réjouir sans cesse de vos bienfaits.
FORMA MISSÆ BREVIORMESSE BREVE
Ant. ad Introitum. Ps. 87, 3.Introït
Intret orátio mea in conspéctu tuo : inclína aurem tuam ad precem meam, Dómine.Que ma prière pénètre jusqu’à vous, Seigneur, prêtez l’oreille à ma supplication.
Ps. ibid., 2.
Dómine, Deus salútis meæ : in die clamávi, et nocte coram te.Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous j’ai crié le jour et la nuit.
V/.Glória Patri.
Post Kýrie, eléison, dicitur :Après le Kýrie, eléison, on dit :
Orémus. Flectámus génua.Prions. Fléchissons les genoux.
V/. Leváte. V/. Levez-vous.
Oratio.Prière
Pópulum tuum, quǽsumus, Dómine, propítius réspice : atque ab eo flagella tuæ iracúndiæ cleménter avérte. Per Dóminum.Regardez, Seigneur, votre peuple d’un œil favorable, et, dans votre clémence, détournez de lui les fléaux de votre colère.
Léctio libri Deuteronómii.Lecture du livre du Deutéronome.
Deut. 26, 12-19.
In diébus illis : Locútus est Móyses ad pópulum, dicens : Quando compléveris décimam cunctárum frugum tuárum, loquéris in conspéctu Dómini, Dei tui : Abstuli, quod sanctificátum est de domo mea, et dedi illud levítæ et ádvenæ et pupíllo ac víduæ, sicut iussísti mihi : non præterívi mandáta tua, nec sum oblítus impérii tui. Obœdívi voci Dómini, Dei mei, et feci ómnia, sicut præcepísti mihi. Réspice de sanctuário tuo et de excélso cælórum habitáculo, et benedic pópulo tuo Israël, et terræ, quam dedísti nobis, sicut iurásti pátribus nostris, terræ lacte et melle manánti. Hódie Dóminus, Deus tuus, præcépit tibi, ut fácias mandáta hæc atque iudícia : et custódias et ímpleas ex toto corde tuo et ex tota ánima tua. Dóminum elegísti hódie, ut sit tibi Deus, et ámbules in viis eius, et custódias cæremónias illíus et mandáta atque iudícia, et ob.dias eius império. Et Dóminus elegit te hódie, ut sis ei pópulus peculiáris, sicut locútus est tibi, et custódias ómnia præcépta illíus : et fáciat te excelsiórem cunctis géntibus, quas creávit in laudem et nomen et glóriam suam : ut sis populus sanctus Dómini, Dei tui, sicut locútus est.En ces jours-là, Moïse parla au peuple en ces termes : Lorsque tu auras achevé de lever toute la dîme de tes produits, la troisième année, l’année de la dîme, et que tu la donneras au lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, pour qu’ils la mangent dans tes portes et qu’ils se rassasient, tu diras devant le Seigneur, ton Dieu : "J’ai ôté de ma maison ce qui est consacré, et je l’ai donné au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, selon tous vos préceptes que vous m’avez donnés ; je n’ai transgressé ni oublié aucun de vos préceptes. Je n’ai pas mangé de ces choses pendant mon deuil, je n’en ai rien transporté hors de ma maison dans l’état d’impureté, et je n’en ai rien donné à l’occasion d’un mort ; j’ai obéi à la voix du Seigneur, mon Dieu, j’ai agi selon tout ce vous m’avez prescrit. Regardez de votre demeure sainte, du ciel, et bénissez votre peuple d’Israël et le sol que vous nous avez donné, comme vous l’avez juré à nos pères, ce pays où coulent le lait et le miel." Aujourd’hui le Seigneur, ton Dieu, te commande de mettre en pratique ces lois et ces ordonnances ; tu les observeras et les mettras en pratique de tout ton coeur et de toute ton âme. Tu as fait déclarer aujourd’hui au Seigneur qu’il sera ton Dieu, toi t’engageant de ton côté à marcher dans ses voies, à observer ses lois, ses commandements et ses ordonnances, et à obéir à sa voix. Et le Seigneur t’a fait déclarer aujourd’hui que tu lui serais un peuple particulier, comme il te l’a dit, observant tous ses commandements, lui s’engageant de son côté à te donner la supériorité sur toutes les nations qu’il a faites, en gloire, en renom et en splendeur, en sorte que tu sois un peuple saint le Seigneur, ton Dieu, comme il l’a dit.
Graduale. Ps. 78, 9 et 10.Graduel
Propítius esto, Dómine, peccátis nostris : ne quando dicant gentes : Ubi est Deus eórum ?Seigneur, pardonnez-nous nos péchés : de peur qu’on ne dise parmi les nations : où est leur Dieu ?
V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster : et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos.Aidez-nous, ô Dieu notre Sauveur, et pour l’honneur de votre nom, Seigneur, délivrez-nous.
Hic dicitur V/. Dóminus vobíscum, sine Flectámus génua.Ici on dit V/. Le Seigneur soit avec vous, sans Fléchissons les genoux.
Oratio.Prière
Protéctor noster, áspice, Deus : ut, qui malórum nostrórum póndere prémimur, percépta misericórdia, líbera tibi mente famulémur. Per Dóminum.O Dieu, notre protecteur, abaissez vos regards sur nous qui sommes écrasés sous le poids de nos maux, afin que, par l’effet de votre miséricorde, nous servions avec un esprit libre.
Epistola Rogámus vos et reliquaEpître Rogámus vos et la suite

Office

A MATINES

Hymne : Ex more docti mýstico (matines du Carême)

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
Cap. 17, 1-9
In illo témpore : Assúmpsit Iesus Petrum, et Iacóbum, et Ioánnem fratrem eius, et duxit illos in montem excélsum seórsum : et transfigurátus est ante eos. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean son frère, et les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Et le reste. [1]
Homilía sancti Leónis PapæHomélie de saint Léon, Pape
Homilía de Transfiguratione Domini
Evangélica lectio, dilectíssimi, quæ per aures córporis interiórem méntium nostrárum pulsávit audítum, ad magni sacraménti nos intelligéntiam vocat : quam, aspiránte grátia Dei, facílius assequémur, si consideratiónem nostram ad ea, quæ paulo supérius sunt narráta, referámus. Salvátor enim humáni géneris Iesus Christus, condens eam fidem, quæ et ímpios ad iustítiam, et mórtuos révocat ad vitam, ad hoc discípulos suos doctrínæ mónitis, et óperum miráculis imbuébat, ut idem Christus et Unigénitus Dei, et hóminis Fílius crederétur. Nam unum horum sine áltero non próderat ad salútem : et æquális erat perículi, Dóminum Iesum Christum aut Deum tantúmmodo sine hómine, aut sine Deo solum hóminem credidísse : cum utrumque esset páriter confiténdum : quia sicut Deo vera humánitas, ita hómini ínerat vera divínitas.Mes bien-aimés, cette lecture de l’Évangile, qui, par les oreilles de notre corps, a pénétré jusqu’à l’entendement intérieur de notre âme, nous appelle à l’intelligence d’un grand mystère, intelligence à laquelle nous parviendrons plus facilement, la grâce de Dieu aidant, si nous reportons notre attention sur les faits qui ont été racontés un peu plus haut. Le Sauveur du genre humain, Jésus-Christ, établissant cette foi qui rappelle les impies à la justice, et les morts à la vie, ne se bornait pas à enseigner de vive voix sa doctrine à ses disciples ; il les éclairait aussi par des actions miraculeuses, afin qu’ils crussent fermement que le Christ est tout ensemble, et le Fils unique de Dieu, et le fils de l’homme. L’un sans l’autre n’aurait point servi pour le salut, et il y aurait eu un égal péril à croire que notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu seulement sans être homme, ou à croire qu’il est seulement homme sans être Dieu. Il fallait reconnaître en même temps l’une et l’autre nature, puisque, effectivement la vraie divinité était unie en lui à l’humanité, comme la vraie humanité était en lui unie au Dieu.
R/. Scíndite corda vestra, et non vestiménta vestra : et convertímini ad Dóminum Deum vestrum : * Quia benígnus et miséricors est.R/. Déchirez vos cœurs [2] et non vos vêtements, et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu ; * Parce qu’il est bon et miséricordieux.
V/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius.V/. Que l’impie [3] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui.
R/. Quia benígnus et miséricors est.R/. Parce qu’il est bon et miséricordieux.
Lectio ii2e leçon
Ad confírmándam ergo huius fídei salubérrimam cognitiónem interrogáverat discípulos suos Dóminus, inter divérsas aliórum opiniónes quid ipsi de eo créderent, quidve sentírent. Ubi Petrus Apóstolus, per revelatiónem summi Patris corpórea súperans, et humána transcéndens, vidit mentis óculis Fílium Dei vivi, et conféssus est glóriam Deitátis ; quia non ad solam respéxit substántiam carnis et sánguinis : tantúmque in hac fídei sublimitáte complácuit, ut beatitúdinis felicitáte donátus, sacram ínviolábilis petræ accíperet firmitátem : super quam fundáta Ecclésia, portis ínferi et mortis légibus prævaléret : nec in solvéndis aut ligándis quorumcúmque causis áliud rátum esset in cælis, quam quod Petri sedísset arbítrio.Pour confirmer la salutaire connaissance de cette foi, le Seigneur avait interrogé ses disciples, leur demandant ce qu’eux-mêmes, parmi tant d’opinions diverses, croyaient ou pensaient de lui. Ce fut alors que l’Apôtre Pierre, s’élevant par une révélation du Père céleste au-dessus des choses corporelles, et montant plus haut que tout ce qui n’est qu’humain, vit des yeux de l’esprit le Fils du Dieu vivant, et confessa la gloire de sa divinité, parce qu’il ne se borna pas à considérer la substance de la chair et du sang. Il fut si agréable au Sauveur, ce sublime témoignage de foi, que Pierre, déclaré bienheureux, reçut comme privilège la fermeté sacrée de cette pierre inviolable sur laquelle l’Église est fondée. Les portes de l’enfer et les lois de la mort ne peuvent prévaloir contre elle, et dans n’importe quelle cause, qu’il s’agisse de lier ou de délier, tout est ratifié au Ciel, conformément à la sentence de Pierre.
R/. Frange esuriénti panem tuum, et egénos vagósque induc in domum tuam : * Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua.R/. Romps ton pain [4] pour celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les indigents et ceux qui errent : * Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face.
V/. Cum víderis nudum, óperi eum, et carnem tuam ne despéxeris.V/. Lorsque tu verras quelqu’un nu, couvre le, et ne méprise point ta chair.
R/. Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua.R/. Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face.
Lectio iii3e leçon
Hæc autem, dilectíssimi, laudátæ intelligéntiæ celsitúdo instruénda erat de inferióris substántiæ sacraménto : ne apostólica fides ad glóriam confiténdæ in Christo Deitátis evécta, infirmitátis nostræ receptiónem indígnam impassíbili Deo atque incóngruam iudicáret : et ita iam in Christo humánam créderet glorificátam esse natúram, ut nec supplício posset áffici, nec morte dissólvi. Et ídeo dicénte Dómino, quod oportéret eum ire Ierosólymam, et multa pati a senióribus et scribis, ac princípibus sacerdótum, et occídi, et tértia die resúrgere : cum beátus Petrus, qui supérno illustrátus lúmine, de ardentíssima Fílii Dei confessióne fervébat, contumélias illusiónum et crudelíssimæ mortis oppróbrium religióso, ut putábat, et líbero fastídio respuísset ; benígna a Iesu increpatióne corréptus, et ad cupiditátem participándæ cum eo passiónis animátus est.Or il fallait, mes bien-aimés, que Pierre en qui le Fils de Dieu venait de louer cette haute connaissance, reçût une instruction du mystère qui se devait accomplir dans la substance inférieure unie au Verbe. Il le fallait pour que l’Apôtre, dont la foi avait été élevée jusqu’à ce degré de gloire de confesser la divinité du Christ, ne regardât pas comme indigne d’un Dieu impassible de prendre sur lui notre infirmité, et ne s’imaginât point que la nature humaine était déjà tellement glorifiée en la personne de Jésus-Christ, qu’elle ne pouvait plus ni souffrir, ni mourir. C’est pourquoi le Seigneur ayant dit qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des Scribes et des princes des prêtres, qu’il fût mis à mort, et que le troisième jour il ressuscitât ; comme le bienheureux Pierre, tout embrasé du feu allumé en lui par le témoignage Qu’une lumière d’en haut lui avait fait rendre à la divinité du Fils de Dieu, rejetait avec liberté, et avec une répugnance qu’il croyait religieuse, l’idée que son Maître pût endurer tous ces outrages et l’opprobre d’une mort très cruelle, il fut repris par Jésus avec une douce sévérité, et excité au désir de participer à ses souffrances.
R/. Abscóndite eleemósynam in sinu páuperum, et ipsa orábit pro vobis ad Dóminum : * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum.R/. Cache l’aumône [5] dans le sein du pauvre, et elle-même priera pour toi le Seigneur, * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché.
V/. Abscóndite eleemósynam in sinu páuperum, et ipsa orábit pro vobis ad Dóminum : * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum.V/. Faites [6] l’aumône, et tout sera pur pour vous.
* Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. Glória Patri. * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum.* Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. Gloire au Père. * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché.

A LAUDES

Hymne : O sol salútis, íntimis (laudes du Carême)

Ad Bened. Ant. Assúmpsit Iesus * discípulos suos, et ascéndit in montem, et transfigurátus est ante eos. Ant. au Bénédictus Jésus prit * ses disciples, et il monta sur une montagne, et il fut transfiguré devant eux.

Benedictus

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La Station est dans la Basilique de Saint-Pierre au Vatican, où le peuple se réunissait sur le soir pour assister à l’Ordination des Prêtres et des ministres sacrés. Ce jour était appelé le Samedi aux douze Leçons, parce qu’on lisait d’abord douze passages des saintes Écritures, comme au Samedi saint. La Messe à laquelle se conférait l’Ordination avait lieu dans la nuit, déjà sur le Dimanche. Dans la suite, on a anticipé au Samedi cette Messe de l’Ordination ; mais, en mémoire de l’antique usage, on n’a pas assigné d’autre Évangile pour le Dimanche que celui qui se lit maintenant au Samedi : ce qui amène la répétition de cet Évangile deux jours de suite. Nous avons observé la même particularité au Samedi des Quatre-Temps de l’Avent, parce que la Messe de l’Ordination y a été pareillement avancée d’un jour.

LEÇON.

Le Seigneur nous apprend, dans ce passage de Moïse, qu’une nation fidèle à garder toutes les prescriptions du service divin sera bénie entre toutes les autres. L’histoire est là pour attester la vérité de cet oracle. De toutes les nations qui ont péri, il n’en est pas une seule qui ne l’ait mérite par son oubli de la loi de Dieu ; et il en doit être ainsi. Quelquefois le Seigneur attend avant de frapper ; mais c’est afin que le châtiment soit plus solennel et plus exemplaire. Veut-on se rendre compte de la solidité des destinées d’un peuple ? Que l’on étudie son degré de fidélité aux lois de l’Église. Si son droit public a pour base les principes et les institutions du christianisme, cette nation peut avoir quelques germes de maladie ; mais son tempérament est robuste ; les révolutions l’agiteront sans la dissoudre. Si la masse des citoyens est fidèle à l’observation des préceptes extérieurs ; si elle garde, par exemple, le jour du Seigneur, les prescriptions du Carême, il y a là un fonds de moralité qui préservera ce peuple des dangers d’une dissolution. De tristes économistes n’y verront qu’une superstition puérile et traditionnelle, qui n’est bonne qu’à retarder le progrès ; mais que cette nation, jusqu’alors simple et fidèle, ait le malheur d’écouter ces superbes et niaises théories, un siècle ne se passera pas sans qu’elle ait à s’apercevoir qu’en s’émancipant de la loi rituelle du christianisme, elle a vu baisser chez elle le niveau de la morale publique et privée, et que ses destinées commencent à chanceler. L’homme peut dire et écrire tout ce qu’il voudra ; Dieu veut être servi et honoré par son peuple, et il entend être le maître des formes de ce service et de cette adoration. Tous les coups portés au culte extérieur, qui est le véritable lien social, retomberont de tout leur poids sur l’édifice des intérêts humains. Quand bien même la parole du Seigneur n’y serait pas engagée, il est de toute justice qu’il en soit ainsi.

ÉVANGILE.

Cette lecture du saint Évangile, qui nous sera proposée demain encore, est destinée à accompagner aujourd’hui l’Ordination ; les anciens liturgistes, à la suite du savant Abbé Rupert, nous en donnent l’intelligence. L’Église veut porter notre pensée sur la sublime dignité dont viennent d’être honorés les Prêtres qui ont reçu aujourd’hui l’onction sacrée. Ils sont figurés dans ces trois Apôtres que Jésus conduit avec lui sur la montagne, et qui seuls contemplent sa gloire. Les autres disciples du Sauveur sont demeurés dans la plaine ; Pierre, Jacques et Jean sont seuls montés sur le Thabor. C’est d’eux que les autres disciples, que le monde entier apprendront, quand il en sera temps, de quelle gloire Jésus a paru environné, et avec quel éclat la voix du Père céleste a tonné sur le sommet de la montagne pour déclarer la grandeur et la divinité du Fils de l’homme. « Cette voix du ciel, nous l’avons entendue, dit saint Pierre, quand nous étions avec lui sur la sainte montagne. Elle disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le [7]. » De même, ces nouveaux Prêtres qui viennent d’être consacrés sous vos yeux, pour lesquels vous avez offert vos jeûnes et vos prières, ils entreront dans la nuée où réside le Seigneur. Ils sacrifieront la victime de votre salut dans le silence du Canon sacré. Dieu descendra pour vous entre leurs mains ; et, sans cesser d’être mortels et pécheurs comme vous, ils seront chaque jour en communication avec la divinité. Le pardon que vous attendez de Dieu, en ce temps de réconciliation, passera par leurs mains ; leur pouvoir surhumain ira le chercher pour vous jusque dans le ciel. C’est ainsi que Dieu a apporté le remède à notre orgueil. Le serpent nous dit aux premiers jours : « Mangez ce fruit, et vous serez comme des dieux. » Nous avons eu le malheur d’adhérer à cette perfide suggestion ; et la mort a été le seul fruit de notre prévarication. Dieu cependant voulait nous sauver ; mais pour abattre nos prétentions, c’est par des hommes qu’il nous applique ce salut. Son Fils éternel s’est fait homme, et il a laissé d’autres hommes après lui, auxquels il a dit : « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie [8] ». Honorons donc Dieu en ces hommes qui viennent d’être aujourd’hui l’objet d’une si sublime distinction, et comprenons que le respect du sacerdoce fait partie de la religion de Jésus-Christ.

En ce jour du Samedi, recourons à Marie, l’Avocate des pécheurs ; et, plaçant sous sa protection maternelle les faibles œuvres de notre pénitence, offrons-lui cette Prose naïve des anciens Missels de Cluny :

SEQUENCE.
Salvatoris Mater pia,
Mundi hujus spes Maria,
Ave plena gratia.
Tendre Mère du Sauveur, Marie, espoir de ce monde : salut, ô pleine de grâce !
Porta cœli,
Templum Dei,
Maris portus ad quem rei
Currunt cum fiducia.
Porte du ciel, temple de Dieu, port assuré où les pécheurs se retirent avec confiance.
Summi Regis sponsa digna,
Cunctis clemens et benigna,
Operum suffragio.
Digne Épouse du souverain Roi, clémente à tous et pleine de tendresse, tu nous aides par tes efforts.
Caecis lumen,
Claudis via,
Nudis Martha et Maria,
Mentis desiderio.
Lumière pour l’aveugle, sentier sûr pour nos pas chancelants, Marthe et Marie pour nos besoins, ton affection est pour nous.
Inter spinas flos fuisti :
Sic flos flori patuisti,
Pietatis gratia.
Entre les épines tu fus la fleur, fleur qui s’ouvrit pour la Fleur céleste, par ton grand amour.
Verbum verbo concepisti,
Regem regum peperisti,
Virgo viri nescia.
Par ta parole tu conçus le Verbe, tu enfantas le Roi des rois, ô Vierge franche du joug de l’homme.
Regi nato adhæsisti,
Quem lactasti et pavisti,
More matris debito.
Fidèle au Roi né de ton sein, tu l’allaitas, tu le nourris, comme font les mères.
Quae conjuncta nunc eidem, Et regina facta pridem, Operum pro merito.Dès longtemps à lui réunie, tu es devenue reine, pour prix de tes vertus.
Reis ergo fac, Regina, Apud Regem ut ruina Relaxentur debita.O Reine ! Daigne auprès du Roi intercéder pour les coupables ; qu’il leur accorde le pardon ;
Et regnare fac renatos A reatu expurgatos, Pietate solita. Amen.Qu’il daigne dans sa bonté les rendre à la vie, les purifier de leurs souillures. les faire régner avec toi. Amen.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Collecte à Sainte-Marie « in Transpontina »
Station à Saint-Pierre.

Sainte-Marie Transpontina s’élevait, comme nous l’attestent les auteurs, in capite porticus, c’est-à-dire entre le pont Aelius et le portique qui conduisait à Saint-Pierre. Tout auprès était le terebinthus Neronis, d’où partait la procession du clergé, quand elle accompagnait le nouvel empereur allant recevoir la couronne à Saint-Pierre des mains du Pape. Cette église fut détruite, sous Pie IV peut-être, et celle qui en porte actuellement le nom n’est pas ancienne et ne s’élève pas au même endroit, mais environ à trois cents mètres plus près du Vatican.

Ce samedi était autrefois aliturgique, devant se passer dans un jeûne absolu, et la messe était retardée jusqu’au terme de la veillée dominicale que l’on célébrait à Saint-Pierre. Pourtant depuis plusieurs siècles déjà, l’Église mue par un sentiment exquis de condescendance maternelle, anticipe les rites de la vigile à la matinée du samedi.

Le choix de la station dans la basilique vaticane a été suggéré par l’idée éminemment romaine que toute transmission de puissance ecclésiastique grâce à la collation d’un ordre sacré, provient de Pierre qui en a la plénitude. C’est pour cette raison qu’à Rome, les saintes ordinations doivent être célébrées au Vatican, avec cette différence que, tandis que celle du Pape avait lieu à l’autel même qui recouvrait la tombe du Prince des Apôtres, la cérémonie se déroulait pour les autres dans l’un des oratoires contigus à la basilique.

L’ambiance était extrêmement suggestive : cette basilique, qui ne sera jamais assez pleurée par les archéologues, depuis qu’elle a été rasée pour faire place à celle de Bramante et de Michel-Ange, était comme le trophée des victoires du christianisme sur l’empire païen, là même où Néron avait crucifié le premier Pape. Autour de la tombe du pêcheur de Galilée, élevé par le Christ à la dignité de pierre fondamentale de l’Église, dormaient leur sommeil de mort une couronne élue de pontifes ; toutes les nations catholiques avaient érigé à l’entour des hospices pour leurs compatriotes pèlerins, en sorte que l’on pouvait bien dire que le sépulcre de saint Pierre était le but des aspirations de la chrétienté, le centre du monde catholique.

Autrefois, tout le peuple passait cette nuit en prière, chantant des psaumes et écoutant la lecture de douze passages de l’Écriture, en grec et en latin. La cérémonie était embellie par les mélodies harmonieuses de la Schola, par la vive lumière qui tombait des lampadaires d’argent pour dissiper les ténèbres de la nuit, et par le parfum de l’encens et des aromates asiatiques dont, à chaque lecture, on encensait la tombe de saint Pierre. Saint Grégoire le Grand réduisit de moitié les douze lectures primitives de la Pannuchis romaine et les cinq lectures qui précèdent actuellement l’épître conservent l’ultime souvenir de cette antique solennité nocturne.

L’introït emprunte son antienne au psaume 87, que nous pourrions appeler le chant nocturne par excellence, car, en raison des mots : In die clamavi et nocte coram te, il revient chaque fois qu’on célèbre la Pannuchis.

Du Liber Pontificalis, dans la notice sur le pape Callixte, il semble résulter que primitivement à Rome, l’on célébrait uniquement le rite des jeûnes des Trois-Temps, correspondant aux anciennes fêtes champêtres de la moisson, de la vendange et du décuvage, c’est-à-dire au commencement de l’été, de l’automne et de l’hiver. Le printemps n’était pas compris en ce cycle, puisqu’il tombait régulièrement durant la sainte quarantaine pascale. Toutefois quand, vers l’âge d’or de Léon Ier, l’on tint à faire coïncider le jeûne hébraïque du premier mois avec le commencement du Carême et de la saison printanière, la liturgie dut nécessairement subir quelques retouches, et les lectures de la vigile en particulier furent mises en relation plus intime avec le caractère agricole propre à ces fériés solennelles des anciens Romains.

Après la première litanie, la collecte supplie Dieu de regarder favorablement son peuple, afin d’éloigner de lui les fléaux de sa justice. Puis vient un passage du Deutéronome (XXVI, 12-19), relatif à la présentation des dîmes pour les Lévites et pour les pauvres. Une espèce de contrat entre Dieu et le peuple intervient. Celui-ci s’engage à observer la loi du Seigneur et à être un spécial disciple de Dieu parmi les autres nations idolâtres ; et, d’autre part, le Seigneur promet d’exalter Israël par toutes sortes de prospérité, tant matérielle que spirituelle.

Comme l’explique saint Paul aux Galates, l’idée de contrat est le propre de l’Ancienne Loi ; cela n’empêche pas que la lecture de ce jour ait une signification profonde, avec une claire allusion aux catéchumènes, qui, moyennant les promesses baptismales, s’engagent à observer l’Évangile, héritant de la sorte en un sens beaucoup plus élevé, des privilèges messianiques promis à celui que l’apôtre appelle Israël Dei, en opposition avec l’Israël secundum carnem.

Le graduel est emprunté au psaume 78, où l’on invoque la protection de Dieu contre les Gentils. Pendant le Carême, le lundi, le mercredi et le vendredi s’ajoute dans le missel un tractus avec une mélodie d’un genre tout différent, mais avec un texte d’inspiration analogue. Cela représente deux genres psalmodiques absolument indépendants ; aussi bien, l’introduction du trait Domine, non secundum, etc. durant les messes quadragésimales, date seulement de la première période carolingienne.

Après le répons, la collecte. On supplie le Seigneur de nous délivrer du poids opprimant de nos fautes, poids d’autant plus intolérable qu’il ne s’agit pas seulement de la dépression des facultés de l’âme en raison des passions déréglées, mais aussi du châtiment par lequel, dès cette vie, Dieu punit le mal.

La seconde lecture est tirée également du Deutéronome (XI, 22-25). Le Seigneur propose au peuple de choisir entre la bénédiction et la malédiction. Si Israël garde la Thora et le pacte conclu avec Dieu, il aura toute sorte de prospérités, symbolisées par ces avantages matériels qui pouvaient produire une impression plus profonde sur ce peuple grossier et sensuel. Si, au contraire, le peuple vient à abandonner Dieu, Yahweh de son côté abandonnera Israël à son sort.

Le répons-graduel Protector est le même qu’à la messe du lundi précédent ; la collecte supplie Dieu d’imprimer lui-même dans notre conduite ce juste milieu que les anciens estimaient plus excellent que tout, et que Cassien appelle la reine des vertus, en sorte que ni la prospérité excessive ne nous enorgueillisse, ni l’adversité ne nous déprime.

C’est là l’état d’une âme affermie dans les vertus les plus ardues ; cette âme, bien établie sur la roche solide de la conformité à la volonté de Dieu, jouit d’une paix inaltérable, que n’arrive pas à troubler la variation des événements humains.

La troisième lecture est tirée des Chroniques des Macchabées (III, I, 23-27), et rapporte la prière de Néhémie quand, après le retour de l’exil, le feu céleste descendit sur le sacrifice et que le culte fut restauré dans le temple.

Le répons est pris au psaume 89, qui, de toute antiquité, appartenait aux psaumes matutinaux. On prie le Seigneur de regarder favorablement et s’accueillir les supplications du peuple fidèle, dont, à travers tous les siècles, il a toujours été le suprême refuge.

La collecte est identique à celle du dimanche de septuagésime.

La quatrième lecture est tirée de l’Ecclésiastique, mais sous le titre général de la Sagesse, conformément à la coutume romaine à l’égard de tout le recueil des livres sapientiaux. C’est une émouvante prière (XXXVI, 1-10), mais qui se ressent par trop du caractère de servage de l’Ancienne Loi de crainte ; en effet, tout en désirant la bénédiction de Dieu sur le peuple d’Israël, on invoque le bras de sa justice sur les goiim, afin qu’eux aussi, après avoir été les ministres de cette même justice sur la nation juive prévaricatrice, reçoivent à leur tour le châtiment mérité, et apprennent à craindre le Dieu d’Israël.

Le répons est celui de la messe du mardi précédent, et parce que nous avons vu plus haut un cas analogue pour la messe du lundi, cela nous indique que l’office de la Pannuchis de printemps a été composé un peu plus tard, tirant ses éléments de messes plus anciennes. La collecte vaut, à elle seule, un beau traité sur la grâce à l’époque des controverses pélagiennes. On y invoque en effet le secours divin, afin que, moyennant l’inspiration céleste, il prévienne en nous le bien faire et le seconde dans l’exercice actuel de notre vouloir et de notre agir. Si ce concours préalable et simultané, comme disent les scolastiques, vaut pour l’opération humaine dans l’ordre purement naturel, il devient absolument nécessaire dans l’ordre surnaturel, en sorte que nature et grâce opèrent en recevant de Dieu la première impulsion, et, avec son concours simultané, atteignent l’effet proposé.

La dernière lecture — comme le samedi des Quatre-Temps d’Avent — est celle de Daniel, avec l’histoire des trois jeunes gens jetés dans la fournaise de Babylone ; elle est suivie, comme il est de règle au terme de la vigile, du cantique des Benedictiones — ainsi l’appelaient les anciens — qui fait fonction de chant de transition entre l’office nocturne et la messe proprement dite.

Dans le haut moyen âge, durant ces lectures, le Pape se retirait dans l’Oratoire de Saint-André, contigu à la confession de Saint-Pierre, et là il consacrait les nouveaux prêtres et diacres. L’ordination accomplie, il rentrait dans la grande basilique au milieu des acclamations de l’hymne des trois enfants, et célébrait le divin Sacrifice ; la Communion mettait fin au long jeûne soutenu rigoureusement par le peuple depuis le vendredi soir.

Les deux lectures qui suivent — c’est-à-dire l’épître aux Thessaloniciens et l’évangile selon saint Matthieu — constituent une sorte de répétition de l’office précédent ; on sait en effet que toute la première partie de la messe actuelle reproduit, en des proportions plus restreintes, le rite de la vigile qui, dans l’antiquité, précédait régulièrement la messe dominicale. Par suite, conformément à un très ancien usage ecclésiastique, l’hymne des Bénédictions devrait précéder immédiatement l’anaphore consécratoire.

Dans le passage de la lettre aux Thessaloniciens choisi pour ce jour (I, V, 14-23), l’Apôtre trace un beau tableau de la vie chrétienne, avec une allusion particulière aux dons charismatiques, très opportune pour les nouveaux candidats au sacerdoce. Plus que jamais en effet, le clergé doit aujourd’hui travailler et agir. Spiritum nolite extinguere ; le renouvellement, pour ne pas dire la révolution sociale à laquelle nous assistons, exige peut-être de nouvelles formes, de nouvelles méthodes de propagande et d’apostolat. Néanmoins, les ecclésiastiques ne doivent pas, dans leur saint ministère, se laisser attirer par les systèmes qu’emploie le prosélytisme laïque. Ce qui a apparence de nouveau, de bien et d’utile, ne doit pas être accepté d’emblée et introduit dans l’Église, mais d’abord être examiné par l’autorité compétente : Omnia probate ; l’Église seule peut donc choisir ce qu’il y a de vraiment bon dans tous ces systèmes récents : Quod bonum est tenete.

Le psaume d’action de grâces, le 116e, vient ensuite, et forme comme la conclusion du rite des saintes ordinations. La liturgie romaine le réserve toujours, en effet, au terme de la vigile, et avant le chant solennel de l’évangile.

Il est conforme à l’esprit de l’ancienne liturgie que la péricope évangélique soit plus ou moins en relation avec le titulaire de l’église stationnale. Cette nuit, la Pannuchis se célébrant autour de la tombe de saint Pierre, vient le récit de la Transfiguration (Matth., XVII, 1-9) où, parmi les Apôtres, Pierre seul prend la parole, pour devenir en son temps le témoin le plus autorisé de cette théophanie. Le sommet haut et solitaire sur lequel Jésus se revêt de splendeur, symbolise l’état sacerdotal, qui exige un grand détachement des choses terrestres, une vie intérieure intense, et un sublime esprit de contemplation. Au ciel, la majesté de Dieu siège sur les chérubins ; sur la terre les prêtres remplissent cet honorable office.

Le verset de l’offertoire est pris, comme à l’ordinaire, du psaume vigilial 87e : « J’ai élevé jour et nuit ma prière vers vous, Seigneur. » Il est de règle que ce psaume se présente chaque fois qu’on célèbre à Rome la Pannuchis dominicale.

Dans la collecte sur les oblations, nous prions Dieu de sanctifier notre jeûne par les mérites du divin Sacrifice, afin que l’abstinence corporelle de nourriture soit accompagnée de celle, intérieure, de l’esprit renonçant à toutes ses inclinations déréglées.

Durant le carême, les psaumes pour la communion constituent une série à part dans l’antiphonaire grégorien, et ils se succèdent selon l’ordre du psautier. Quand quelque antienne ad Communionem vient troubler cet ordre, nous pouvons être certains qu’elle représente une interpolation ou une addition à la disposition primitive de saint Grégoire. Aujourd’hui vient le psaume 7 avec l’antienne qui répand tant d’espérance dans le cœur : « Seigneur, j’ai mis ma confiance en vous, délivrez-moi de mes ennemis. »

La petite collecte eucharistique demande au Seigneur que le divin Sacrement devienne en nous un remède efficace contre nos vices, et un gage de la récompense éternelle.

Voici le texte de la bénédiction avant de congédier le peuple : « Que votre bénédiction tant souhaitée, Seigneur, confirme vos fidèles dans le bien, afin que, ne nous éloignant jamais de votre volonté, nous ayons toujours à nous réjouir de vos bienfaits. »

Combien la Croix est profondément enracinée dans le cœur de Jésus ! Même au milieu des gloires du Thabor, il s’entretient avec Moïse et Élie de sa mort prochaine, pour nous montrer toute la véhémence de l’amour qui le pousse à s’immoler pour nous.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

STATION A SAINT PIERRE

Premiers rayons de la lumière de Pâques dans la nuit du Carême.

1. Solennité des Quatre-Temps. — Nous ne pouvons plus guère nous faire une idée de la solennité que l’ancienne Église donnait à la célébration des Quatre-temps. Les chrétiens se rassemblaient, après avoir jeûné toute la journée, le samedi soir. Ils passaient toute la nuit en prières, en lectures, en chants, près du tombeau de saint Pierre et célébraient de très bonne heure, le dimanche matin, la sainte Eucharistie. C’est pendant cette messe qu’on conférait les Ordres. L’Église brillamment éclairée au milieu de la nuit, le peuple réuni en grand nombre, tout le clergé groupé autour du pape, les chants célestes de la Schola, les nuages d’encens qui s’élevaient autour du tombeau de saint Pierre, tout cela faisait un cadre merveilleux à la fête des Quatre-Temps. Aujourd’hui, c’est le grand jour d’action de grâces pour les bienfaits du trimestre écoulé et, en même temps, un jour de renouvellement de l’alliance avec Dieu. Le pape saint Léon (+461) termine la plupart de ses homélies de Quatre-Temps par ces mots : « Mercredi et vendredi, jeûnons ; samedi célébrons la vigile près de l’Apôtre saint Pierre. » Nous savons aussi qu’en ce même jour il a fait une homélie sur l’Évangile de la Transfiguration. Ainsi donc, il y a au moins 1.500 ans que l’Église célèbre, en ce jour, notre messe, dans l’église de station de Saint-Pierre.

2. La messe (Intret). — La solennité d’aujourd’hui s’occupait moins, dans l’ancienne Église, des catéchumènes que de la communauté des chrétiens. L’Église voulait les fortifier de nouveau dans leur vocation à la grâce. Les chrétiens apportaient en ce jour leur offrande du Carême (la « dîme » — 1re leçon). Les prières de la messe nous mènent de la nuit au matin radieux, de la nuit de la conscience du péché au clair soleil de la vie glorieuse, de la nuit du Carême au matin de Pâques, de la nuit de la vie terrestre au retour joyeux du Seigneur glorifié. La messe est une fête de Pâques anticipée (c’est sans doute une des plus belles de l’année). A l’Introït, nous touchons la corde la plus grave de notre harpe spirituelle : « Intret » (Introït). J’appelle, le jour ; je crie, la nuit. C’est la nuit dans nos dispositions intérieures et dans notre cœur, comme dans la réalité. Il faudrait réciter en entier le psaume 87 ; c’est un des plus sombres de tout le psautier. Les leçons qui suivent montrent déjà un beau progrès. D’abord, dans les deux premières leçons, c’est Dieu qui nous parle. Comme l’aigle entraîne ses petits vers le soleil, Dieu nous appelle vers lui dans les hauteurs ; dans les deux leçons qui viennent ensuite, nous lui répondons par deux prières faites de supplication profonde ; dans la cinquième leçon, brille l’aurore. L’Épître est une image idéale du vrai chrétien et, dans l’Évangile, brille le soleil divin, le Christ transfiguré.

Dans la première leçon, nous renouvelons l’alliance avec Dieu : « Aujourd’hui, j’ai choisi le Seigneur pour qu’il soit mon Dieu — aujourd’hui, le Seigneur m’a choisi pour que je sois son peuple saint. » (Cette leçon est pleine de sentiment).

La seconde leçon est, elle aussi, très belle. Nous entendons les promesses de Dieu. Si nous lui sommes fidèles, nous serons invincibles : « Tout le sol que foulent vos pieds sera vôtre. » Si nous connaissions notre force ! Notre seul ennemi est le péché. La seconde oraison est une belle prière : elle demande que nous soyons humbles dans le bonheur et pleins d’assurance dans la souffrance. Aux deux promesses de Dieu correspondent deux leçons qui sont la réponse de l’Église.

La troisième leçon est une offrande fervente de la communauté. C’est précisément là que nous voyons que la messe du samedi de Quatre-Temps est un sacrifice d’action de grâces pour le trimestre.

La quatrième leçon est connue de tous ceux qui disent le bréviaire ; ils la récitent chaque samedi, aux Laudes, comme cantique. C’est une supplication ardente pour demander l’extension de l’Église ; c’est, en même temps, une prière de parousie : « Montre-nous la lumière de tes miséricordes (par le jeûne, à la fête de Pâques)... Hâte le temps et souviens-toi de la fin (le temps de la nuit était rempli, pour l’ancienne Église, de la pensée de la parousie). » Nous sommes encore dans la nuit, au « sacrifice du soir « (Graduel). Cependant, le jour commence à poindre.

La quatrième leçon est comme la formule d’une bonne intention au commencement du jour : « Préviens nos actions... » La cinquième leçon, avec l’hymne, est déjà une prière de Laudes. Les jeunes gens dans la fournaise étaient, pour l’ancienne Église, le symbole de la résurrection. Le temps des Laudes est venu, l’hymne est un cantique de résurrection. Il fait jour.

Sixième leçon : saint Paul écrit à sa communauté de prédilection — l’Église nous donne un miroir du chrétien : « Réjouissez-vous toujours, priez sans cesse, soyez reconnaissants en tout. » On entend comme un Maranatha — l’appel ardent qui implore le retour du Seigneur.

Le Trait : ce sont les Laudes de l’humanité. Et maintenant, voici que le soleil s’élève par-dessus les montagnes — le soleil eucharistique, le soleil de Pâques se lève. Une vision : Pâques et la parousie. Le Christ transfiguré renaît de nouveau et se tient devant la communauté qui l’attend. C’est le sens de l’Évangile de la Transfiguration. Travaillons sans relâche, « afin que l’esprit, l’âme et le corps se conservent irréprochables pour la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ ». L’Évangile devient une réalité au Saint-Sacrifice, c’est un accomplissement anticipé de Pâques et de la parousie.

Nous célébrons la messe au tombeau de saint Pierre. Il se tient au milieu de nous ; avec lui, nous assistons à la Transfiguration du Seigneur et nous disons comme lui : « Il fait bon ici ! » Saint Pierre a vu la nuit du Mont des Oliviers, mais il a vu aussi la nuit de la Transfiguration ; il a passé la nuit du repentir dans les larmes amères, mais il a eu sa transfiguration dans sa mort. Qu’il daigne prier pour nous, afin qu’après la nuit du carême nous puissions célébrer une fête pascale lumineuse, ici-bas et là-haut. A première vue, nous pourrions trouver étonnant, après cette ascension jusqu’aux hauteurs du Thabor, d’entendre résonner de nouveau les graves et sombres accents du psaume 87. Et pourtant, il y a là une pensée profonde. La vision de la Transfiguration n’avait d’autre but que de préparer les Apôtres à la Passion. Ils auraient dû suivre le Seigneur non seulement sur le Thabor, mais encore sur le Calvaire. La vision du Thabor n’était qu’une première lueur. Il doit en être de même pour nous. Nous aussi, nous montons maintenant au Calvaire dans le Saint-Sacrifice. Les dispositions, dans lesquelles nous a mis l’Introït, sont d’une importance capitale pour nous aider à mourir avec le Christ. La Communion parle du jugement prononcé sur les ennemis : c’est encore un prélude à la Passion. Pour nous, c’est un appel au secours, adressé à celui que nous portons en nous, afin qu’il daigne nous délivrer des ennemis du salut.

3. Au sujet de la construction interne du Carême. — L’Évangile de la Transfiguration nous paraît, au premier abord, ne pas convenir au temps du Carême. Pour ne pas tirer de conclusions erronées et ne pas introduire d’éléments étrangers dans la liturgie, recherchons les pensées des plus anciennes messes de Carême. Ce sont celles du premier dimanche de Carême, du mercredi et du samedi des Quatre-Temps. Ces trois jours nous donnent les grandes lignes de la pensée de l’Église primitive :
- 1. Dimanche de Carême. — Le Christ jeûne pendant quarante jours, il est tenté, il triomphe du diable, il est servi par les anges.
- Mercredi des Quatre-Temps. — Moïse et Élie jeûnent pendant quarante jours sur la sainte montagne, dans le désert ; le premier reçoit la Loi, le second parvient à la montagne de Dieu.
- Samedi des Quatre-Temps. — Le Christ, Moïse et Élie, sur la montagne de la Transfiguration.

Nous remarquons encore une liaison interne :
- 1. Dimanche de Carême. — Le Christ dit : « Tu ne serviras que Dieu seul. »
- Mercredi des Quatre-temps. — « Celui qui fait la volonté de mon Père est mon frère, ma sœur et ma mère. »
- Samedi des Quatre-Temps. – « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis ma complaisance, écoutez-le. »

Que nous enseigne ce rapprochement ? Examinons quatre points :
- a) Le Christ, Moïse et Élie jeûnent quarante jours.
- b) Ce jeûne est la préparation à la tentation, aux relations avec Dieu, à la marche dans le désert.
- c) Il y a une direction commune : servir Dieu.
- d) Le but est la Transfiguration.

Nous avons donc, ici, une philosophie du jeûne. Le jeûne nous prépare efficacement aux difficultés de la vie chrétienne, qui est remplie de tentations, qui est une véritable marche dans le désert, mais aussi une vie d’intimité avec Dieu. Il nous prépare au service de Dieu et nous conduit au but suprême : la transfiguration glorieuse. C’est ce que nous dit la préface du Carême en termes d’une beauté classique : « Par le jeûne corporel,. tu réprimes les vices ; tu élèves l’esprit, tu donnes la vertu et la récompense. »

4. Psaume 7 — Le juste juge. — Situation : David poursuivi par Saül ( ?) Plan : Le Psaume représente une séance de jugement dans toutes ses phases :
- 1. L’accusation : Aide-moi contre ceux qui me persécutent 2-3.
- 2. La preuve de l’innocence : Je suis innocent 4-6.
- 3. L’action judiciaire : Dans l’image du jugement universel 7-10.
- 4 Le jugement 11-14 :
— a) concernant l’innocence 11-12,
— b) avertissement aux méchants 13-14 (magnifique image du guerrier).
- 5. Exécution du châtiment 15-17 (en trois images).
- Sentence finale : Remerciement 18.

Seigneur mon Dieu, je me réfugie auprès de toi :
sauve-moi de tous mes ennemis et délivre-moi.
Autrement ils me déchireraient comme des lions
et il n’y aurait pas de salut pour moi, pas de secours.

Seigneur mon Dieu, si j’ai fait cela,
s’il y a de l’iniquité dans mes mains,
Si j’ai rendu le mal à ceux qui m’en faisaient,
que je tombe impuissant devant mes ennemis, je le mérite.
Que l’ennemi me poursuive et m’atteigne,
qu’il foule à terre ma vie,
qu’il couche ma gloire dans la poussière.

Lève-toi, Seigneur, dans ta colère
marche contre la fureur de mes ennemis.
Seigneur mon Dieu, lève-toi,
selon le jugement que tu donnes toi-même,
que l’assemblée des peuples t’environne,
et au-dessus d’elle remonte dans les hauteurs,
Seigneur, juge les peuples.
Juge-moi, Seigneur,
selon mon droit et mon innocence.
Anéantis la malice des méchants
mais affermis le juste,
toi, mon Dieu, qui sondes les reins et les cœurs.

Mon juste secours vient du Seigneur
qui sauve les hommes au cœur droit.
Dieu est un juste juge,
fort et patient
et chaque jour sa colère peut s’enflammer.
Si vous ne vous convertissez,
il brandira son glaive ;
il bande son arc et le tient prêt à tirer ;
Il dirige déjà sur vous des traits meurtriers,
ses flèches sont brûlantes.

Voici (le méchant) en travail d’iniquité ;
il a conçu le malheur et il enfante le mensonge.
Il ouvre une fosse, il la creuse,
il tombe dans l’abîme qu’il préparait ;
Le malheur retombe sur sa tête
et son iniquité descend sur son front.

Je louerai le Seigneur pour son juste jugement,
je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut.

Tout le psaume est une image de la justice de Dieu ; v. 8 : le psalmiste fait appel à Dieu pour qu’il châtie les ennemis. Cette pensée est développée d’une manière grandiose qui rappelle le jugement universel. V. 13 : considérons les fortes images employées pour exprimer le châtiment du coupable, mais aussi la patience de Dieu. Ecce parturiit (l’impie, — auparavant, c’est Dieu qui était le sujet). V. 15. Remarquons le changement de sujet. Le châtiment est présenté en trois images : 1. L’image de la naissance : le méchant a conçu le malheur et il enfante le mensonge (la désillusion, le châtiment). 2. L’image de la chasse (on creuse des fosses recouvertes de branchages pour prendre les bêtes sauvages). 3. Image : la flèche de malheur que le méchant a lancée et qui revient contre lui-même.

[1] Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige. Et voici que Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Alors Pierre prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, voici qu’une nuée lumineuse les couvrit ; et voici qu’une voix sortit de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. Les disciples, l’entendant, tombèrent le visage contre terre, et furent saisis d’une grande crainte. Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et leur dit : Levez-vous, et ne craignez point. Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Lorsqu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de ce que vous avez vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

[2] Joël 2, 13

[3] Is 55, 7

[4] Is 58, 7

[5] Eccli 29, 15 – 3, 33

[6] Luc 11, 41

[7] II Petr. 1, 17, 18.

[8] Johan. XX, 21.