Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Ant. ad Introitum. Phil. 4, 4-6 | Introït |
Gaudéte in Dómino semper : íterum dico, gaudéte. Modéstia vestra nota sit ómnibus homínibus : Dóminus enim prope est. Nihil sollíciti sitis : sed in omni oratióne petitiónes vestræ innotéscant apud Deum. | Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ! Je vous le répète : soyez joyeux. Votre sérénité dans la vie doit frapper tous les regards, car le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais dans toutes vos prières exposez à Dieu vos besoins. |
Ps. 84, 2 | |
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob. | Seigneur, vous avez béni votre domaine, vous avez délivré Jacob de la captivité. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Aurem tuam, quǽsumus, Dómine, précibus nostris accómmoda : et mentis nostræ ténebras, grátia tuæ visitatiónis illústra : Qui vivis. | Seigneur, prêtez l’oreille à nos prières : et quand vous nous ferez la grâce de venir parmi nous, apportez votre lumière dans l’obscurité de nos âmes. |
Lectio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Philippénses | Lecture de l’Epitre de Saint Paul aux Philippiens. |
Philipp. 4, 4–7 | |
Fratres : Gaudéte in Dómino semper : íterum dico, gaudéte. Modéstia vestra nota sit ómnibus homínibus : Dóminus prope est. Nihil sollíciti sitis : sed in omni oratióne et obsecratióne, cum gratiárum actióne, petitiónes vestræ innotéscant apud Deum. Et pax Dei, quæ exsúperat omnem sensum, custódiat corda vestra et intellegéntias vestras, in Christo Iesu, Dómino nostro. | Mes Frères : Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous. Que votre modération soit connue de tous les hommes : le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute circonstance faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. |
Graduale. Ps. 79, 2, 3 et 2 | Graduel |
Qui sedes, Dómine, super Chérubim, éxcita poténtiam tuam, et veni. | Vous, Seigneur, dont le trône est porté par les Chérubins, réveillez votre puissance et venez. |
V/. Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph. | Ecoutez-nous, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem. | Suite du Saint Evangile selon saint Jean. |
Ioann, I, 19–28 | |
In illo tempore : Misérunt Iudǽi ab Ierosólymis sacerdótes et levítas ad Ioánnem, ut interrogárent eum : Tu quis es ? Et conféssus est, et non negávit : et conféssus est : Quia non sum ego Christus. Et interrogavérunt eum : Quid ergo ? Elías es tu ? Et dixit : Non sum. Prophéta es tu ? Et respondit : Non. Dixérunt ergo ei : Quis es, ut respónsum demus his, qui misérunt nos ? Quid dicis de te ipso ? Ait : Ego vox clamántis in desérto : Dirígite viam Dómini, sicut dixit Isaías Prophéta. Et qui missi fúerant, erant ex pharisǽis. Et interrogavérunt eum, et dixérunt ei : Quid ergo baptízas, si tu non es Christus, neque Elías, neque Prophéta ? Respóndit eis Ioánnes, dicens : Ego baptízo in aqua : médius autem vestrum stetit, quem vos nescítis. Ipse est, qui post me ventúrus est, qui ante me factus est : cuius ego non sum dignus ut solvam eius corrígiam calceaménti. Hæc in Bethánia facta sunt trans Iordánem, ubi erat Ioánnes baptízans. | En ce temps-là : Les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites vers Jean pour demander : « Qui êtes-vous ? » Il déclara, et ne le nia point ; il déclara : " »Je ne suis point le Christ. » Et ils lui demandèrent : « Quoi donc ! Etes-vous Elie ? » Il dit « Je ne le suis point » « Etes-vous le prophète ? » Il répondit « Non » « Qui êtes-vous donc », lui dirent-ils, « afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ». « Que dites-vous de vous-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplaniss"ez le chemin du Seigneur, comme l’a dit le prophète Isaïe. » Or ceux qu’on lui avait envoyés étaient des Pharisiens. Et ils l’interrogèrent, et lui dirent : « Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n’êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi je baptise dans l’eau ; mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas, C’est celui qui vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure. » Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 84, 2. | Offertoire |
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob : remisísti iniquitatem plebis tuæ. | Seigneur, vous avez béni votre domaine, vous avez délivré Jacob de la captivité. Vous avez pardonné les fautes de votre peuple. |
Secreta. | Secrète |
Devotiónis nostræ tibi, quǽsumus, Dómine, hóstia iúgiter immolétur : quæ et sacri péragat institúta mystérii, et salutáre tuum in nobis mirabíliter operétur. Per Dóminum. | Faites, Seigneur, que sans cesse vous soit offerte la victime de notre sacrifice, pour que s’accomplisse le mystère divin que vous avez institué, et que s’opère en nous l’œuvre merveilleuse de notre salut. |
Præfatio communis. | Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Is. 35, 4. | Communion |
Dícite : pusillánimes, confortámini et nolíte timére : ecce, Deus noster véniet et salvábit nos. | Dites à ceux dont le cœur défaille : « Courage ! n’ayez plus peur !Voici notre Dieu qui vient : il va nous sauver. » |
Postcommunio. | Postcommunion |
Implorámus, Dómine, cleméntiam tuam : ut hæc divína subsídia, a vítiis expiátos, ad festa ventúra nos prǽparent. Per Dóminum. | Nous implorons Votre clémence, Seigneur : que cette nourriture divine nous purifie de nos fautes et nous prépare ainsi aux fêtes qui approchent. |
Leçons des Matines
Du Prophète Isaïe. Cap. 30, 18-20 ; 22-28.
Première leçon. Le Seigneur attend, afin d’avoir pitié de vous, et pour cela il sera exalté en vous épargnant ; car c’est un Dieu de justice que le Seigneur ; bienheureux tous ceux qui l’attendent. Car le peuple de Sion habitera dans Jérusalem ; pleurant, tu ne pleureras pas du tout ; ayant pitié, il aura pitié de toi ; à la voix de ton cri, dès qu’il entendra, il te répondra. Et le Seigneur vous donnera un pain restreint, et une eau peu abondante ; et il ne fera pas que celui qui t’instruit s’en aille loin de toi ; et tes yeux verront ton maître [1].
R/. Égypte, ne pleure pas, car ton Dominateur, en présence duquel les abîmes seront ébranlés, viendra à toi * Pour délivrer son peuple de la main et du pouvoir [de ses ennemis]. V/. Voici que viendra le Seigneur des armées, ton Dieu viendra avec une grande puissance. [2] * Pour délivrer son peuple.
Deuxième leçon. Sors, lui diras-tu [3] : Et la pluie sera accordée à ta semence, partout où tu auras semé sur la terre ; et le pain, [produit] des grains de la terre, sera très abondant et gras. Dans ta possession, en ce jour-là, l’agneau paîtra spacieusement ; et les taureaux, et les petits des ânes qui labourent la terre, mangeront les grains mêlés ensemble, comme dans l’aire ils auront été vannés [4]. Et il y aura sur toute haute montagne et sur toute colline élevée, des ruisseaux d’eaux courantes, au jour où beaucoup auront été tués, et lorsque seront tombées les tours [5].
R/. Près de venir est son temps, et ses jours ne seront pas différés : [6] * Car le Seigneur aura pitié de Jacob, et Israël sera sauvé. V/. Retourne, vierge d’Israël, retourne vers ces cités tiennes. [7] * Car le Seigneur aura pitié.
Troisième leçon. Et sera la lumière de la lune comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sextuplée, égale à la lumière de sept jours, au jour où le Seigneur aura lié la blessure de son peuple et guéri le coup de sa plaie [8]. Voici que le nom du Seigneur vient de loin [9] ; ardente est sa fureur, et lourde à porter ; ses lèvres sont pleines d’indignation, sa langue est comme un feu dévorant. Son souffle est comme un torrent débordé [qui atteint] jusqu’au milieu du cou, pour réduire les nations au néant, et [briser] le frein d’erreur qui était aux mâchoires des peuples.
R/. Le Seigneur descendra comme la pluie sur une toison : [10] * Dans ses jours s’élèvera la justice et une abondance de paix. [11] V/. Et tous les rois de la terre l’adoreront, toutes les nations le serviront. [12] * Dans ses jours. Gloire au Père. * Dans ses jours.
A LAUDES.
Le Mardi à partir du 17 décembre
A LAUDES ET AUX HEURES.
Les Antiennes suivantes se disent à Laudes et aux Heures dans les six Féries qui précèdent la Vigile de la Nativité. On les commence le 17 Décembre, par les Antiennes assignées au jour où l’on se trouve. On dit de même, les jours qui suivent, celtes qui sont propres à la Férie où l’on est. Si le 17 Décembre tombe un Dimanche, ces Antiennes se commencent le Lundi, c’est-à-dire le 18. Quant à celles qui devraient se dire les jours où il y a occurrence d’une Fête à neuf Leçons, elles sont omises cette année-là.Ant. 1 Cieux, versez votre rosée d’en haut, * et que les nuées pleuvant un juste : que la terre s’ouvre et qu’elle germe un Sauveur. [13]
Ant. 2 Envoyez, Seigneur, l’Agneau * Dominateur de la terre, de la Pierre du désert à la montagne de la fille de Sion. [14]
Ant. 3 Afin que nous connaissions, Seigneur, * sur la terre votre voie, et votre salut dans toutes les Nations. [15]
Ant. 4 Récompensez, Seigneur, * ceux qui vous ont attendu patiemment, afin que vos Prophètes soient trouvés fidèles. [16]
Ant. 5 La loi a été donnée par Moïse, * la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. [17]
Capitule. Is. 2, 3. Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur, de Jérusalem.
Ant. au Bénédictus Toi, Bethléem, * terre de Juda, tu ne seras pas la moindre, car c’est de toi que sortira le chef qui doit régir Israël, mon peuple. [18]
AUX VÊPRES.
Capitule. Gen. 49, 10. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations.
Ant. au Magnificat Lève-toi, lève-toi, * réveille toi, Jérusalem ; romps les fers de ton cou, fille de Sion captive. [19]
Introduction générale aux Antiennes O, voir ici
Si ce jour tombe les 17, 18 ou 19 décembre, on dit une Antienne O [20]Le 17 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Sapiéntia, * quæ ex ore Altíssimi prodiísti, attíngens a fine usque ad finem, fórtiter suavitérque dispónens ómnia : veni ad docéndum nos viam prudéntiæ. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Sagesse, * qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut [21], atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur [22] : venez pour nous enseigner la voie de la prudence. [23] Le 18 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Adonái, * et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Adonaï, * et Conducteur de la maison d’Israël [24], qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent [25], et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras. [26] Le 19 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O radix Iesse, * qui stas in signum populórum, super quem continébunt reges os suum, quem Gentes deprecabúntur : veni ad liberándum nos, iam noli tardáre. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Racine de Jessé, * qui êtes comme l’étendard des peuples [27], devant qui les rois fermeront leur bouche [28], et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus. [29]
Prope est iam Dóminus : veníte, adorémus. | Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le. |
Donc, ô Jésus ! Nous ne pleurerons plus : vous allez vous rendre à nos cris, et nos yeux vous verront, vous, notre Maître, notre Docteur. Si vous tardez encore, c’est pour nous faire miséricorde : car vous avez mis votre gloire à pardonner. O félicité de votre Royaume ! ô fertilité de nos champs, c’est-à-dire de nos âmes, quand votre rosée sera tombée sur elles ! ô douceur et suavité de notre Pain qui sera vous-même, ô Pain vivant descendu du ciel ! ô splendeur de la lumière dont vous réjouirez nos yeux mortels, au jour même où vous banderez nos plaies ! qu’il vienne donc bientôt, ce jour fortuné : qu’elle approche, cette nuit radieuse où Marie déposera son divin fardeau. Telle est la confiance de nos cœurs dans ce miséricordieux Avènement, que nous éprouvons moins de terreur à l’annonce formidable que nous fait votre Prophète, qui, franchissant les ânes avec la rapidité de votre parole, nous dénonce déjà l’approche du jour redoutable où vous arriverez tout à coup, ardent dans votre fureur, les lèvres pleines d’indignation, et la langue semblable à un feu dévorant. Aujourd’hui nous ne faisons qu’espérer, et nous attendons un Avènement tout pacifique : soyez-nous propice au dernier jour ; mais présentement laissez-nous vous dire avec un de vos pieux serviteurs, le vénérable Pierre de Celles, dans son premier Sermon de l’Avent : « Oui, venez, ô Jésus ! mais dans les langes, non dans les armes ; dans l’humilité, non dans la grandeur ; dans la crèche, non sur les nuées du ciel ; dans les bras de votre Mère, non sur le trône de votre Majesté ; sur l’ânesse, et non sur les Chérubins ; vers nous, et non contre nous ; pour sauver, et non pour juger ; pour visiter dans la paix, et non pour condamner dans la fureur. Si vous venez ainsi, ô Jésus ! au lieu de vous fuir c’est vers vous que nous fuirons. »
HYMNE TIRÉE DE L’ ANTHOLOGIE DES GRECS.
(Au XX Décembre.)
PRIÈRE DU MISSEL GALLICAN.
(In Adventu Domini, Immolatio.)
C’est une chose digne et juste, que nous vous rendions grâces en tout temps et en tous lieux, ô vous, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, dont la nature est plutôt d’accorder le pardon du péché que de sévir par de justes châtiments. C’est vous qui avez daigné employer à relever l’édifice que vos mains avaient bâti, la même pierre qui était entrée dans sa construction ; afin que cette image vivante que vous aviez formée à votre ressemblance ne fût pas rendue dissemblable à son principe par la mort. Vous avez accordé une remise pleine d’indulgence, en sorte que la cause même qui avait produit la mort par le péché servît à réparer la vie, par votre immense miséricorde. La voix des Prophètes fit plus d’une fois retentir l’oracle, et vint l’Ange Gabriel annoncer à Marie que les temps étaient arrivés. La Vierge crut, et dans son sein s’accomplit la conception tant désirée du Verbe fidèle aux promesses : et il fut soumis aux lois de la naissance humaine, celui par la volonté duquel tous tes êtres sont produits. Le sein de la Vierge prenait accroissement, et, malgré la fécondité de ses entrailles, son corps ne perdait rien de sa merveilleuse pureté. Un remède puissant était promis au monde, par ce mystère de l’enfantement d’une femme sans le secours de l’homme ; de cette femme dont le plus léger nuage n’obscurcit jamais la pudeur, et qui pourtant, Mère future de son créateur, sentait croître en elle le fruit que nourrissaient ses entrailles.
Le Bhx Schuster, ne commentant que le Liber Sacramentorum, s’en tient au Missel, on trouvera le commentaire de la messe de la Férie au 3ème Dimanche ici.
Proche est mon Juste
Lecture de l’Avent. — Nous entendons encore de la bouche du Prophète une promesse consolante (LI, 1-11)
« Écoutez-moi, vous qui cherchez le salut, Vous qui attendez le Seigneur.
Considérez le rocher d’où vous avez été taillés
Et la carrière d’où vous avez été tirés.
Considérez votre père Abraham.
Car je l’ai appelé quand il était seul, je l’ai béni et multiplié.
Ainsi le Seigneur aura aussi pitié de Sion,
Il aura compassion de ses ruines.
Il fera un Éden de son désert
Et de sa solitude un jardin du Seigneur.
On y trouvera la joie et l’allégresse,
Les chants de louanges
Et les accents des cantiques.
Peuples, écoutez-moi,
Nations, prêtez-moi l’oreille.
C’est de moi que sort la loi
Et je ferai briller mes commandements comme une lumière des peuples.
Proche est mon Juste, en chemin est mon Sauveur.
Mon bras jugera les peuples. En moi espèreront les îles,
Elles se confieront en mon bras.
Levez les yeux vers le ciel
Et abaissez-les vers la terre :
Le ciel peut se dissiper comme une fumée
Et la terre tomber en lambeaux comme un vêtement
Et les habitants de la terre disparaître,
Cependant mon salut demeurera éternellement,
Ma justice n’aura pas de fin.
Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice,
Toi, peuple, qui portes ma loi dans ton cœur.
Ne craignez pas les moqueries des hommes,
Ne vous effrayez pas de leurs outrages.
Comme un vêtement, la teigne les dévorera,
Comme une laine les consumera la mite ;
Cependant mon salut demeurera éternellement
Et ma justice persistera de génération en génération. »
Encore une fois, cette lecture convient parfaitement à l’Avent.
Chants de l’Avent. — Les chants de l’Église sont de plus en plus joyeux, l’attente devient de plus en plus une heureuse certitude :
L’antienne que nous chantons au lever du soleil nous conduit déjà à Bethléem : « Bethléem, terre de Juda, tu ne seras pas la plus petite ; de toi, en effet, sortira le chef qui doit régir mon peuple d’Israël. » Le soir, nous chantons : « Élève-toi, élève-toi, tiens-toi debout, Jérusalem, délie les chaînes de ton cou, fille captive de Sion. »
Ave Maria. — Les deux messagers de l’Avent, Isaïe et Jean, nous ont indiqué les deux actes humains : les saints désirs et la préparation des voies. Ces deux actes sont la préparation du grand don de grâce, la vie divine. C’est ce don que nous prêche le troisième messager de l’Avent : Marie. Examinons d’abord comment la liturgie nous présente Marie pendant l’Avent. C’est précisément sa figure très sainte qui confère à l’Avent je ne sais quoi de tendre et d’aimable. Isaïe et Jean sont des figures d’hommes un peu rudes. Cette sévérité est adoucie par l’image de la Vierge. Dès le commencement de l’Avent, la liturgie nous conduit dans la grande église mariale de Rome, qui est en même temps l’église de la Crèche, et elle nous fait déjà pressentir la joie de Noël. Chaque jour, nous récitons, comme seconde oraison, une oraison de la Sainte Vierge ; après chaque Heure nous chantons la belle antienne : Alma Redemptoris. Dans plusieurs antiennes et répons, la liturgie chante avec amour la Vierge bénie. Plus nous approchons de Noël, plus se multiplient les chants consacrés à Marie. Les deux premiers jours des Quatre-Temps appartiennent particulièrement à Marie et célèbrent deux de ses plus grands mystères : l’Annonciation et la Visitation. La piété populaire va même plus loin avec la messe « Rorate » et l’ »Angelus ». La liturgie et le peuple veulent attendre le Seigneur avec Marie.
Qui, mieux que Marie, pourrait nous enseigner comment on attend le Seigneur, comment on le porte, comment on lui fait de son cœur un berceau ? Nul n’a eu un Avent aussi sacré que le sien. Isaïe nous représente l’Avent de l’humanité, y compris le monde païen ; Jean nous montre l’Avent du peuple juif ; mais Marie symbolise pour nous l’Avent de l’âme. C’est certainement là une des pensées dont s’est inspirée la liturgie ; elle a voulu établir un parallèle entre Marie et l’âme. Comment Marie a-t-elle attendu le Seigneur ? Dans le silence, le recueillement, l’intimité et la prière. Les peintres n’ont certainement pas tort, quand ils représentent la Sainte Vierge en prière au moment de l’Annonciation. Dieu ne nous visite par sa grâce que lorsque notre cœur est silencieux et recueilli. Comme il est rare cependant que nous plongions notre âme dans ce silence ! Ne devrions-nous pas, tout au moins dans les jours qui vont suivre, attendre le Seigneur avec le recueillement et le silence de Marie.
Cependant nous n’avons pas encore examiné la question dans toute sa profondeur. Marie nous indique quelque chose de beaucoup plus élevé. Nous connaissons les trois grands biens du christianisme : la foi, les commandements et la vie divine. Isaïe nous prêche la foi au moyen des saints désirs ; Jean nous prêche l’observation des commandements par la réforme de la vie ; Marie nous apporte corporellement la vie divine dans le Christ. Sa maternité divine est la sublime image du bien le plus haut que puisse atteindre un homme : posséder Dieu dans son âme et dans son corps. Marie est l’image de l’habitation divine dans l’homme par la grâce. Dans un certain sens, l’enfant de Dieu participe au mystère de la maternité divine. C’est précisément dans le banquet sacrifical que nous devenons plus particulièrement semblables à la Mère de Dieu. Le divin grain de froment est semé dans notre cœur, où il doit croître au point d’absorber notre moi dans le Christ : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Il Nous comprendrons encore mieux maintenant pourquoi c’est la Mère de Dieu qui doit nous conduire à travers l’Avent jusqu’à Noël.
[1] L’Église applique ce qui précède à J.-C., qui est notre maître et notre docteur par excellence. « C’est pour pardonner à tous qu’il a été exalté sur la Croix. Le peuple délivré par la Passion du Seigneur habitera à Jérusalem, c’est-à-dire dans l’Église. En ce pain restreint et cette eau peu abondante est prédit l’Évangile qui, à la place des observances diffuses de la Loi, a tout résumé en un seul précepte, celui de la charité. » (Saint Jérôme).
[2] Is. 40, 10.
[3] Sors, d’après le verset 22, cet ordre est donné au démon qu’on adorait dans une statue d’or. En effet, « le Seigneur ne répandra la pluie sur la semence spirituelle, et ne donnera l’abondance de son pain, que lorsque les idoles d’or et d’argent auront été rejetées, car la vertu n’entre dans l’âme qu’après que le vice en a été banni. » (Saint Jérôme).
[4] « La rosée céleste, se répandant avec ce pain qui est descendu du Ciel et qui apaise sans cesse la faim de celui qui s’en nourrit ; les agneaux, qui suivent l’Agneau partout où il va, paîtront dans un lieu des plus spa cieux. Par taureaux, Dieu désigne ceux qui labourent son champ, conformément à cette parole : Nous sommes le champ que Dieu cultive. (I Cor., 3, 9). — Ces montagnes sont ceux qui se sont élevés au faîte des vertus et ont faim et soif de la justice, aussi est-il dit dans l’Évangile que qui conque boira des eaux de J.-C., des sources d’eau vive jailliront de son sein. (Saint Jean, 7, 38).
[5] « Ces tours sont les démons et les orgueilleux. » (Saint Jérôme).
[6] Is. 14, 1.
[7] Jerem. 31, 21.
[8] S. Jérôme voit ici la gloire du monde futur, de ces nouveaux cieux dont parlent S. Pierre et S. Jean, et une description du jugement dernier.
[9] Le nom du Seigneur, c’est-à-dire le Seigneur lui-même ; il vient de loin, c’est-à-dire après un long- intervalle de temps. « C’est lui-même qui dit dans l’Évangile : Je suis venu au nom de mon Père et vous ne m’avez pas reçu » (Saint Jean, 5, 43). L’image du torrent, où l’on est plongé jusqu’au milieu du cou, montre que la fin sera venue alors pour tous. Comme le torrent suffoque l’homme jusqu’au cou de qui il est monté, ainsi le jugement de Dieu ne laissera nul coupable impuni. » (Saint Jérôme).
[10] Ps. 71, 5.
[11] Ps. 71, 6.
[12] Ps. 71, 10.
[13] Is. 45, 6.
[14] Is. 16, 1.
[15] Ps. 66, 2.
[16] Eccli. 36, 18.
[17] Johan. 1, 17.
[18] Mic. 5, 2 ; Matth. 2, 6.
[19] Is. 51, 17 ; 52, 2.
[20] On dit solennellement les Antiennes O. On les dit à Magnificat, parce que c’est Marie qui nous a donné Jésus, et à Vêpres, parce que le Messie était attendu sur le soir du monde. D’après Honorius d’Autun, ces sept Antiennes se rapportent aux sept dons du Saint-Esprit. Dans la première, Jésus est appelé sagesse, parce qu’il est venu dans l’Esprit de sagesse. Dans la seconde, Adonaï, nom que Dieu indiqua à Moïse sur le Sinaï, parce que J.-C. est venu nous racheter par l’Esprit d’intelligence. Dans la troisième, Radix Jesse in signum populorum, c’est-à-dire en signe de la croix, parce qu’il est venu nous délivrer dans l’Esprit de conseil. Dans la quatrième, Clef de David, parce qu’il ouvre le Ciel aux justes et ferme l’enfer, dans l’Esprit de force. Dans la cinquième, Orient, parce qu’il nous éclaire par l’Esprit de science. Dans la sixième, Roi des Gentils et Pierre angulaire, parce qu’il sauve tous les hommes par l’Esprit de piété. Dans la septième, Emmanuel, parce qu’il vient dans l’Esprit de crainte, mais en donnant aussi la loi de l’amour. Ce nombre septénaire signifie encore les sept misères du genre humain, savoir : l’ignorance ; les peines éternelles et la mort ; l’esclavage du démon ; le péché ; les ténèbres ; l’exil de la patrie. Et voilà pourquoi nous avons besoin d’un Docteur, O Sapientia ; d’un Rédempteur O Adonaï ; d’un Libérateur, O Radix Jesse ; d’un Sauveur, O Clavis David ; d’un illuminateur, O Oriens ; d’un Chef et guide pour ramener à la patrie, soit les Gentils (O Rex Gentium), soit les Juifs (O Emmanuel).
[21] Eccli., 24, 3.
[22] Sap. 8, 1.
[23] ou de la justiceIs. 40, 14.
[24] Exod. 6, 2, 3, 13.
[25] Exod. 3, 2.
[26] Exod. 6, 6.
[27] Is. 11, 10 & Rom. 15, 12.
[28] Is. 52, 15.
[29] Habac. 2, 3 & Hebr. 10, 37.