Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Ant. ad Introitum. Is. 30, 30. | Introït |
Pópulus Sion, ecce, Dóminus véniet ad salvándas gentes : et audítam fáciet Dóminus glóriam vocis suæ in lætítia cordis vestri. | Peuple de Sion, voici que le Seigneur vient pour sauver les nations. Il va faire retentir sa voix majestueuse, et vous aurez le cœur en joie. |
Ps. 79, 2 | |
Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph. | Ecoutez-moi, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Excita, Dómine, corda nostra ad præparándas Unigéniti tui vias : ut, per eius advéntum, purificátis tibi méntibus servíre mereámur : Qui tecum. | Excitez, Seigneur, nos cœurs pour préparer la route à votre Fils unique, afin que sa venue nous permette de vous servir avec une âme plus pure. |
Lectio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Romános. | Lecture de l’Epître de Saint Paul aux Romains |
Rom. 15, 4-13. | |
Fratres : Quæcúmque scripta sunt, ad nostram doctrínam scripta sunt : ut per patiéntiam et consolatiónem Scripturárum spem habeámus. Deus autem patiéntiæ et solácii det vobis idípsum sápere in altérutrum secúndum Iesum Christum : ut unánimes, uno ore honorificétis Deum et Patrem Dómini nostri Iesu Christi. Propter quod suscípite ínvicem, sicut et Christus suscépit vos in honórem Dei. Dico enim Christum Iesum minístrum fuísse circumcisiónis propter veritátem Dei, ad confirmándas promissiónes patrum : gentes autem super misericórdia honoráre Deum, sicut scriptum est : Proptérea confitébor tibi in géntibus, Dómine, et nómini tuo cantábo. Et íterum dicit : Lætámini, gentes, cum plebe eius. Et iterum : Laudáte, omnes gentes, Dóminum : et magnificáte eum, omnes pópuli. Et rursus Isaías ait : Erit radix Iesse, et qui exsúrget régere gentes, in eum gentes sperábunt. Deus autem spei répleat vos omni gáudio et pace in credéndo : ut abundétis in spe et virtúte Spíritus Sancti. | Mes Frères : Tout ce qui a été écrit avant nous l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance. Que le Dieu de la patience et de la consolation vous donne d’avoir les uns envers les autres les mêmes sentiments selon Jésus-Christ, afin que, d’un même cœur et d’une même bouche, vous glorifiez Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. J’affirme, en effet, que le Christ a été ministre des circoncis, pour montrer la véracité de Dieu, en accomplissant les promesses faites à leurs pères, tandis que les Gentils glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : " C’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom. " L’Ecriture dit encore : " Nations, réjouissez-vous avec son peuple. " Et ailleurs : " Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, célébrez-le tous. " Isaïe dit aussi : " Il paraîtra, le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour régner sur les nations ; en lui les nations mettront leur espérance. " Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que, par la vertu de l’Esprit-Saint, vous abondiez en espérance ! |
Graduale. Ps. 49, 2-3 e.t 5. | Graduel |
Ex Sion species decóris eius : Deus maniféste véniet | De Sion où brille sa beauté, Dieu va paraître au grand jour. |
V/. Congregáta illi sanctos eius, qui ordinavérunt testaméntum eius super sacrifícia. | Rassemblez-lui ses fidèles, qui ont scellés par des sacrifices leur alliance avec lui. |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 121, 1. Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. J’étais tout heureux quand on m’a dit : “Nous irons dans la maison du Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Suite du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth, 11, 2–10. | |
In illo tempore : Cum audísset Ioánnes in vínculis ópera Christi, mittens duos de discípulis suis, ait illi : Tu es, qui ventúrus es, an alium exspectámus ? Et respóndens Iesus, ait illis : Eúntes renuntiáte Ioánni, quæ audístis et vidístis. Cæci vident, claudi ámbulant, leprósi mundántur, surdi áudiunt, mórtui resúrgunt, páuperes evangelizántur : et beátus est, qui non fúerit scandalizátus in me. Illis autem abeúntibus, cœpit Iesus dícere ad turbas de Ioánne : Quid exístis in desértum vidére ? arúndinem vento agitátam ? Sed quid exístis videre ? hóminem móllibus vestitum ? Ecce, qui móllibus vestiúntur, in dómibus regum sunt. Sed quid exístis vidére ? Prophétam ? Etiam dico vobis, et plus quam Prophétam. Hic est enim, de quo scriptum est : Ecce, ego mitto Angelum meum ante fáciem tuam, qui præparábit viam tuam ante te. | En ce temps-là : Jean, dans sa prison, ayant entendu parler des œuvres du Christ, lui envoya dire par ses disciples : « Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Qu’êtes-vous donc aller voir ? Un homme vêtus d’(habits) somptueux ? Mais ceux qui portent des (habits) somptueux se trouvent dans les demeures des rois. Mais qu’êtes-vous allés (voir) ? Voir un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de vous, pour vous préparer la voie devant vous. » |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Ps. 84, 7-8 | Offertoire |
Deus, tu convérsus vivificábis nos, et plebs tua lætábitur in te : osténde nobis, Dómine, misericórdiam tuam, et salutáre tuum da nobis. | Mon Dieu, tournez-vous vers nous pour nous donner la vie ; et votre peuple en vous trouvera la joie. Faites-nous voir votre miséricorde, Seigneur, et donnez-nous votre Sauveur. |
Secreta. | Secrète |
Placáre, quǽsumus, Dómine, humilitátis nostræ précibus et hóstiis : et, ubi nulla suppétunt suffrágia meritórum, tuis nobis succúrre præsídiis. Per Dóminum. | Soyez apaisé, Seigneur, vous vous en prions, par les prières et les sacrifices de notre humilité : et puisque nous n’avons pas de mérite à y joindre en recommandation, que votre grâce vienne à notre secours. |
Præfatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur præfatio communis. | Préface de la Sainte Trinité ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Bar. 5, 5 ; 4, 36 | Communion |
Ierúsalem, surge et sta in excélso, ei vide iucunditátem, quæ véniet tibi a Deo tuo. | Jérusalem, lève-toi ! Rassemble toi sur la hauteur et contemple le bonheur qui va venir vers toi de la part de ton Dieu. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Repléti cibo spirituális alimóniæ, súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, huius participatióne mystérii, dóceas nos terréna despícere et amáre cæléstia. Per Dóminum nostrum. | Rassasiés par cette nourriture spirituelle, nous vous prions humblement, Seigneur, de nous apprendre, dans la communion à ce mystère, à mépriser les biens de la terre pour aimer ceux du ciel |
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Ant. 1 Voici que dans les nuées du ciel* le Seigneur viendra avec une grande puissance, alléluia. [1]
Ant. 2 Notre ville forte * est Sion ; le Sauveur y sera mis comme mur et avant-mur. Ouvrez les portes, parce que Dieu est avec nous, alléluia. [2]
Ant. 3 Voici que paraîtra * le Seigneur et il ne trompera pas ; s’il met un délai, attends le, car il viendra et il ne tardera pas, alléluia. [3]
Ant. 4 Les montagnes et les collines [4] * chanteront devant Dieu des louanges, et tous les arbres des forêts battront des mains, parce que le Seigneur dominateur viendra pour régner éternellement, alléluia, alléluia. [5]
Ant. 5 Voici que notre Seigneur * viendra avec puissance et illuminera les yeux de ses serviteurs, alléluia. [6]
Capitule. Rom. 15, 4. Mes Frères : tout ce qui a été écrit avant nous l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance.
Hymnus | Hymne |
Creátor alme síderum,
Ætérna lux credéntium, Iesu, Redémptor ómnium, Inténde votis súpplicum. | Bienfaisant Créateur des Cieux,
lumière éternelle des croyants, Rédempteur de tous les hommes, ô Jésus, écoutez les vœux de ceux qui vous prient. |
Qui dǽmonis ne fráudibus
Períret orbis, ímpetu Amóris actus, lánguidi Mundi medéla factus es. | Afin d’empêcher la terre
de périr par les pièges du démon, dans l’élan de votre amour, vous vous êtes fait le remède des maux de ce monde coupable. |
Commúne qui mundi nefas
Ut expiáres, ad crucem E Vírginis sacrário Intácta prodis víctima. | Pour expier, sur la croix,
le crime commun des hommes, ô victime innocente, vous sortez de l’auguste sein de la Vierge. |
Cuius potéstas glóriæ,
Noménque cum primum sonat, Et cǽlites et ínferi Treménte curvántur genu. | A la vue de votre gloire et de votre puissance,
et dès que votre nom se fait entendre, au Ciel et dans les enfers tout fléchit le genou avec crainte. |
Te deprecámur últimæ
Magnum diéi Iúdicem, Armis supérnæ grátiæ Defénde nos ab hóstibus. | Juge souverain du dernier jour,
nous vous en supplions, daignez nous défendre de nos ennemis, par les armes de la grâce céleste. |
Virtus, honor, laus, glória
Deo Patri cum Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sǽcula. | Puissance, honneur, louange et gloire
à Dieu le Père et à son Fils, ainsi qu’au saint Consolateur dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
A MATINES. avant 1960
Invitatoire. Le Roi qui doit venir, le Seigneur, * venez, adorons-le.
Hymnus | Hymne |
Verbum supérnum, pródiens
E Patris ætérni sinu, Qui natus orbi súbvenis, Labénte cursu témporis : | Verbe suprême
qui sortez du sein éternel du Père, et qui, né dans le temps, venez au secours de l’uni vers. |
Illúmina nunc péctora,
Tuóque amóre cóncrema ; Ut cor cadúca déserens Cæli volúptas ímpleat. | Illuminez en ce moment nos cœurs ;
embrasez-les de votre amour ; pour que, détachés des biens périssables, ils soient remplis d’une joie céleste ; |
Ut, cum tribúnal Iúdicis
Damnábit igni nóxios, Et vox amíca débitum Vocábit ad cælum pios ; | Afin, qu’au jour où le Juge,
du haut de son tribunal, condamnera les coupables aux flammes ; et, d’une voix amie, conviera les bons au ciel, |
Non esca flammárum nigros
Volvámur inter túrbines, Vultu Dei sed cómpotes Cæli fruámur gáudiis. | Nous ne soyons pas du nombre de ceux qui,
voués à des feux éternels, seront lancés dans un noir tourbillon ; mais que, favorisés de la vue de Dieu, nous goûtions les délices du Paradis. |
Patri, simulque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus, Sicut fuit, sit iúgiter Sæclum per omne glória. Amen. | Au Père, au Fils
et à vous, Esprit-Saint, soient à jamais dans tous les siècles, comme il fut toujours, la gloire. Ainsi soit-il. |
Au premier nocturne.
Ant. 1 Voici que viendra le Roi, le Très-haut, avec une grande puissance, pour sauver les nations, alléluia. Ps. 1.
Ant. 2 Fortifiez les mains languissantes, prenez courage et dites : Voici notre Dieu viendra et il nous sauvera, alléluia. [8] Ps. 2.
Ant. 3 Réjouissez-vous tos et livrez-vous à la joie, car voici que le Seigneur de la vengeance viendra, il amènera la rétribution, il viendra lui-même et nous sauvera. [9] Ps. 3.
V/. C’est de Sion que vient l’éclat de sa splendeur. [10]
R/. Notre Dieu viendra manifestement.
Du Prophète Isaïe. Cap. 11, 1-10.
Première leçon. Et il sortira un rejeton de la racine de Jessé, et une fleur s’élèvera de sa racine. Et l’esprit du Seigneur reposera sur lui : l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de science et de piété ; et l’esprit de la crainte du Seigneur le remplira. II ne jugera pas d’après ce qu’auront vu les yeux, et il ne condamnera pas d’après ce qu’auront ouï les oreilles ; mais il jugera les pauvres dans la justice, et il se prononcera avec équité pour les doux de la terre.
R/. Jérusalem, ton salut viendra bientôt ; pourquoi es-tu consumée par le chagrin ? Est-ce que tu n’as point de conseiller, puisque la douleur t’a débordée ? [11] * Je te sauverai et je te délivrerai, ne crains pas. V/. Car je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur. [12] * Je te sauverai.
Deuxième leçon. Et il frappera !a terre de la verge de sa bouche, et du souffle de ses lèvres, il tuera l’impie. Et la justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité, le ceinturon de ses flancs. Le loup habitera avec l’agneau ; et le léopard se couchera près du chevreau ; le jeune taureau, et le lion, et la brebis demeureront ensemble ; et un petit enfant les conduira. Le veau et l’ours iront aux mêmes pâturages, leurs petits se reposeront ensemble ; et le lion, comme le bœuf, mangera la paille.
R/. Voici que le Seigneur viendra, et tous ses Saints avec lui, et il y aura en ce jour-là une grande lumière ; et ils sortiront de Jérusalem comme une eau pure : et le Seigneur régnera éternellement. [13] * Sur toutes les Nations. V/. Voici que le Seigneur viendra avec puissance : et le royaume, et la puissance, et l’empire sont dans sa main. [14] * Sur toutes.
Troisième leçon. Et l’enfant à la mamelle se jouera sur te trou de l’aspic : et celui qui viendra d’être sevré portera sa main dans la caverne du basilic. Ils ne nuiront pas et ils ne tueront pas sur toute ma montagne sainte ; parce que la terre est remplie de la connaissance du Seigneur, comme les eaux qui couvrent la mer [15]. En ce jour-là viendra la racine de Jessé, qui est comme l’étendard des peuples [16] ; c’est lui à qui les nations adresseront leurs prières, et son sépulcre sera glorieux.
R/. Ne pleure pas, ville de Jérusalem, car le Seigneur est touché de tes maux. * Et il t’enlèvera toute affliction. V/. Voici que le Seigneur viendra dans sa puissance, et que son bras dominera. [17] * Et. Gloire au Père. * Et.
Au deuxième nocturne.
Ant. 1 Réjouis-toi et livre-toi à la joie, fille de Jérusalem ; voici que ton Roi vient à toi ; Sion, ne crains pas, car ton salut viendra bientôt. [18] Ps. 8.
Ant. 2 Notre Roi, le Christ, viendra, lui que Jean a prédit être l’Agneau qui doit venir. Ps. 9 i.
Ant. 3 Voici que je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, dit le Seigneur ; c’est de donner à chacun selon ses œuvres. [19] Ps. 9 ii.
V/. Envoyez, Seigneur, l’Agneau dominateur de la terre. [20]
R/. De la pierre du désert à la montagne de la fille de Sion.
du Commentaire de saint Jérôme, prêtre, sur le Prophète Isaïe.
Quatrième leçon. « Et il y sortira un rejeton de la racine de Jessé. » Jusqu’au commencement de la vision ou du poids [21] de Babylone, que vit Isaïe, fils d’Amos, toute cette prophétie se rapporte au Christ. Nous allons l’expliquer par parties, de peur que, proposée et discutée à la fois tout entière, elle ne jette la confusion dans la mémoire du lecteur. Les Juifs prétendent que le rejeton et la fleur, sortis de la racine de Jessé, désignent le Seigneur lui-même, dont la puissance royale serait indiquée par le rejeton, et la beauté figurée par la fleur.
R/. Voici que viendra le Seigneur, notre protecteur le Saint d’Israël. [22] * Ayant sur sa tête la couronne royale. V/. Et il dominera depuis une mer jusqu’à une autre mer, et depuis le fleuve [23] jusqu’aux limites de la terre. [24] * Ayant.
Cinquième leçon. Quant à nous, par la tige s’élevant de la racine de Jessé, entendons plutôt la sainte Vierge Marie, qui ne s’est jamais unie à quelque autre tige et dont il est dit plus haut déjà : « Voici qu’une vierge concevra, et enfantera un fils. » Par la fleur, nous entendons le Seigneur, notre Sauveur, qui dit, dans le Cantique des cantiques : « Je suis la fleur du champ et le lys des vallées. »
R/. Comme une mère console ses enfants, ainsi je vous consolerai, dit le Seigneur ; et de Jérusalem, la ville que j’ai choisie, viendra pour vous le secours : [25] * Et vous verrez, et votre cœur se réjouira. V/. J’établirai dans Sion le salut, et dans Jérusalem, ma gloire. [26] * Et.
Sixième leçon. Donc, sur cette fleur qui, par la Vierge Marie, s’élève tout à coup du tronc et de la racine de Jessé, se reposera l’Esprit du Seigneur ; puisqu’il a plu à Dieu que « toute la plénitude de la divinité habite en lui corporellement » et qu’elle n’y soit pas en partie, comme dans les autres Saints, selon ces paroles que les Nazaréens lisent dans leur Évangile, écrit en langue hébraïque : Toute la source du Saint-Esprit descendra sur lui. Or, le Seigneur est esprit, et où est l’esprit du Seigneur se trouve la liberté.
R/. Jérusalem, tu planteras une vigne sur tes montagnes : tu tressailliras de joie, parce que le jour du Seigneur viendra ; lève-toi, Sion, retourne au Seigneur ton Dieu ; Jacob, réjouis-toi, et sois dans l’allégresse. [27] * Parce que ton Sauveur viendra du milieu des Nations. V/. Tressaille d’une joie parfaite, fille de Sion ; jubile, fille de Jérusalem. [28] * Parce que. Gloire au Père. * Parce que.
Au troisième nocturne.
Ant. 1 L’Ange Gabriel parla à Marie, disant : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. [29] Ps. 9 iii.
Ant. 2 Marie dit : Quelle pensez-vous que soit cette salutation ? Parce que mon âme a été troublée, et que je dois enfanter un Roi qui ne violera pas ma virginité. Ps. 9 iv.
Ant. 3 En l’avènement du souverain Roi, que les cœurs des hommes soient purifiés afin que nous marchions à sa rencontre d’une manière digne : car voici qu’Il vient et Il ne tardera pas. Ps. 10.
V/. Le Seigneur sortira de son lieu saint. [30]
R/. Il viendra pour sauver son peuple.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 11, 2-10.
En ce temps-là : Jean, dans sa prison, ayant entendu parler des œuvres du Christ, lui envoya dire par ses disciples : Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Et le reste.
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Septième leçon. Après tant de signes et de prodiges que le Sauveur avait fait voir, il ne pouvait être pour personne un sujet de scandale, mais il aurait dû rester pour tous un sujet d’admiration. Cependant après tant de miracles, sa mort causa un très grand scandale dans l’esprit des infidèles ; et c’est pourquoi saint Paul a dit : « Nous prêchons le Christ crucifié ; scandale pour les Juifs, folie pour les Gentils ». Oui, les hommes regardèrent comme une folie que l’auteur de la vie mourût pour le salut des hommes ; et ainsi l’homme a tiré un sujet de scandale de ce qui devait le plus exciter sa reconnaissance. Car Dieu doit être honoré par les hommes d’une manière d’autant plus digne, qu’il a souffert pour les hommes de plus indignes traitements.
R/. Le Seigneur sortira de Samarie par la porte qui regarde l’Orient : et il viendra en Bethléem marchant sur les eaux de la rédemption de Juda : [31] * Alors tout homme sera sauvé ; car voici qu’il viendra. V/. Et dans la miséricorde sera préparé son trône, et il s’y assiéra dans la vérité. [32] * Alors.
Huitième leçon. Quel est donc le sens de ces paroles : « Bienheureux celui qui ne sera point scandalisé de moi ? » N’est-ce pas une déclaration manifeste de l’abjection et de l’humiliation de sa mort ? Comme s’il disait ouvertement : II est vrai que je fais des choses admirables ; mais je ne dédaigne pas d’en souffrir d’abjectes. Puisque donc, en mourant, je me fais semblable à toi, que les hommes qui vénèrent mes miracles, se gardent bien de mépriser en moi la mort.
R/. Hâtez-vous, Seigneur, ne tardez pas : * Et délivrez votre peuple. V/. Venez, Seigneur, et ne tardez pas, pardonnez les péchés de votre peuple. * Et.
Neuvième leçon. Mais, écoutons ce que le Sauveur dit aux foules, en leur parlant de Jean, après avoir renvoyé les disciples de ce même Jean : « Qu’êtes-vous allé voir au désert ? un roseau agité par le vent ? » Question qu’il pose non pour affirmer l’exactitude de la comparaison, mais pour la nier. Un roseau s’incline vers le côté opposé dès que la brise le touche. Et que nous désigne le Sauveur par ce terme de roseau, sinon l’âme charnelle ? Celle-ci, aussitôt que la faveur ou la disgrâce viennent l’atteindre, s’incline d’un côté ou de l’autre.
R/. Voici que le Seigneur viendra, descendant avec splendeur, et sa force avec lui. [33] * Visiter son peuple dans la paix, et établir sur lui une vie éternelle. [34] V/. Voici que notre Seigneur viendra dans sa puissance. [35] * Visiter. Gloire au Père. * Visiter.
A LAUDES.
Ant. 1 Voici que dans les nuées du ciel* le Seigneur viendra avec une grande puissance, alléluia. [36]
Ant. 2 Notre ville forte * est Sion ; le Sauveur y sera mis comme mur et avant-mur. Ouvrez les portes, parce que Dieu est avec nous, alléluia. [37]
Ant. 3 Voici que paraîtra * le Seigneur et il ne trompera pas ; s’il met un délai, attends le, car il viendra et il ne tardera pas, alléluia. [38]
Ant. 4 Les montagnes et les collines [39] * chanteront devant Dieu des louanges, et tous les arbres des forêts battront des mains, parce que le Seigneur dominateur viendra pour régner éternellement, alléluia, alléluia. [40]
Ant. 5 Voici que notre Seigneur * viendra avec puissance et illuminera les yeux de ses serviteurs, alléluia. [41]
Capitule. Rom. 15, 4. Mes Frères : tout ce qui a été écrit avant nous l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance.
Hymnus | Hymne |
En clara vox redárguit
Obscúra quæque, pérsonans : Procul fugéntur sómnia : Ab alto Iesus prómicat. | La voix puissante prêche ;
elle retentit au sein des obscurités ; que les songes fuient loin de nous : des hauteurs célestes, Jésus vient. |
Mens iam resúrgat, tórpida
Non ámplius iacens humi : Sidus refúlget iam novum, Ut tollat omne nóxium. | Que l’âme engourdie se réveille enfin,
qu’elle ne gise plus sur le sol : un astre nouveau déjà resplendit, pour faire disparaître tout ce qui nuit à notre bien. |
En Agnus ad nos míttitur
Laxáre gratis débitum : Omnes simul cum lácrimis Precémur indulgéntiam ; | Voici qu’un Agneau nous est envoyé
pour remettre gratuitement la dette ; joignons, tous, nos prières et nos larmes pour obtenir le pardon ; |
Ut, cum secúndo fúlserit,
Metúque mundum cínxerit, Non pro reátu púniat, Sed nos pius tunc prótegat. | Afin qu’au jour où, brillant à nos yeux pour la seconde fois,
il remplira le monde de crainte, le Seigneur n’ait point à nous punir de nos crimes ; mais plutôt à nous protéger dans sa miséricorde. |
Virtus, honor, laus, glória
Deo Patri cum Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Puissance, honneur, louange et gloire
à Dieu le Père et à son Fils, ainsi qu’au saint Consolateur, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
Ant. au Bénédictus Or Jean, * quand il eut appris dans la prison les œuvres de Jésus-Christ, envoyant deux de ses disciples, lui dit : Est-ce vous qui devez venir, ou est-ce un autre que nous attendons ? [42]
AUX DEUXIÈMES VÊPRES. Les Antiennes & le Capitule de Laudes.
Hymnus | Hymne |
Creátor alme síderum,
Ætérna lux credéntium, Iesu, Redémptor ómnium, Inténde votis súpplicum. | Bienfaisant Créateur des Cieux,
lumière éternelle des croyants, Rédempteur de tous les hommes, ô Jésus, écoutez les vœux de ceux qui vous prient. |
Qui dǽmonis ne fráudibus
Períret orbis, ímpetu Amóris actus, lánguidi Mundi medéla factus es. | Afin d’empêcher la terre
de périr par les pièges du démon, dans l’élan de votre amour, vous vous êtes fait le remède des maux de ce monde coupable. |
Commúne qui mundi nefas
Ut expiáres, ad crucem E Vírginis sacrário Intácta prodis víctima. | Pour expier, sur la croix,
le crime commun des hommes, ô victime innocente, vous sortez de l’auguste sein de la Vierge. |
Cuius potéstas glóriæ,
Noménque cum primum sonat, Et cǽlites et ínferi Treménte curvántur genu. | A la vue de votre gloire et de votre puissance,
et dès que votre nom se fait entendre, au Ciel et dans les enfers tout fléchit le genou avec crainte. |
Te deprecámur últimæ
Magnum diéi Iúdicem, Armis supérnæ grátiæ Defénde nos ab hóstibus. | Juge souverain du dernier jour,
nous vous en supplions, daignez nous défendre de nos ennemis, par les armes de la grâce céleste. |
Virtus, honor, laus, glória
Deo Patri cum Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sǽcula. | Puissance, honneur, louange et gloire
à Dieu le Père et à son Fils, ainsi qu’au saint Consolateur dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Cieux, répandez la rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
R/. Que la terre s’ouvre et germe le Sauveur.
Ant. au Magnificat Est-ce vous qui devez venir, * ou est-ce un autre que nous attendons ? Dites à Jean ce que vous avez vu : Des aveugles reviennent à la lumière, des morts ressuscitent, des pauvres sont évangélisés, alléluia. [43]
L’Office de ce Dimanche est rempli tout entier des sentiments d’espérance et de joie que donne à l’âme fidèle l’heureuse nouvelle de la prochaine arrivée de celui qui est son Sauveur et son Époux. L’Avènement intérieur, celui qui s’opère dans les âmes, est l’objet presque exclusif des prières de l’Église en ce jour : ouvrons donc nos cœurs, préparons nos lampes, et attendons dans l’allégresse ce cri qui se fera entendre au milieu de la nuit : Gloire à Dieu ! Paix aux hommes !
L’Église Romaine fait en ce jour la Station en la Basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem. C’est dans cette vénérable Église que Constantin déposa une portion considérable de la vraie Croix, avec le Titre qui y fut attaché par ordre de Pilate, et qui proclamait la Royauté du Sauveur des hommes. On y garde encore ces précieuses reliques ; et, enrichie d’un si glorieux dépôt, la Basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem est considérée, dans la Liturgie Romaine, comme Jérusalem elle-même ; ainsi qu’on peut le voir aux allusions que présentent les diverses Messes des Stations qu’on y célèbre. Dans le langage des saintes Écritures et de l’Église, Jérusalem est le type de l’âme fidèle ; telle est aussi la pensée fondamentale qui a présidé à la composition de l’Office et de la Messe de ce Dimanche. Nous regrettons de ne pouvoir développer ici tout ce magnifique ensemble, et nous nous hâtons d’ouvrir le Prophète Isaïe. et d’y lire, avec l’Église, le passage où elle puise aujourd’hui le motif de ses espérances dans le règne doux et pacifique du Messie. Mais adorons d’abord ce divin Messie.
Regem ventúrum Dóminum, veníte, adorémus. | Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le. |
Du Prophète Isaïe. Chap. XI. (Voir leçons des Matines plus haut)
Que de choses dans ces magnifiques paroles du Prophète ! La Branche ; la Fleur qui en sort ; l’Esprit qui se repose sur cette fleur ; les sept dons de cet Esprit ; la paix et la sécurité rétablies sur la terre ; une fraternité universelle dans l’empire du Messie. Saint Jérôme, dont l’Église emprunte aujourd’hui les paroles dans les Leçons du second Nocturne, nous dit « que cette Branche sans aucun nœud qui sort de la tige de Jessé, est la Vierge Marie, et que la Fleur est le Sauveur a lui-même, qui a dit dans le Cantique : Je suis la fleur des champs et le lis des vallons ». Tous les siècles chrétiens ont célébré avec transport et la Branche merveilleuse, et sa divine Fleur. Au moyen âge, l’Arbre de Jessé couvrait de ses prophétiques rameaux le portail des Cathédrales, étincelait sur leurs vitraux, s’épandait en broderie sur les tapisseries du sanctuaire ; et la voix mélodieuse des prêtres chantait le doux Répons composé par Fulbert de Chartres et mis en chant grégorien par le pieux roi Robert :
R/. La tige de Jessé a produit une branche, et la branche une fleur ; * Et sur cette fleur l’Esprit divin s’est reposé. V/. La Vierge Mère de Dieu est la branche, et son fils est la fleur ; * Et sur cette fleur l’Esprit divin s’est reposé.
Et le dévot saint Bernard, commentant ce Répons dans sa deuxième Homélie sur l’Avent, disait : « Le Fils de la Vierge est la fleur, fleur blanche et pourprée, choisie entre mille ; fleur dont la vue réjouit les Anges, et dont l’odeur rend la vie aux morts ; Fleur des champs, comme elle le dit elle-même, et non fleur des jardins ; car la fleur des champs pousse d’elle-même sans le secours de l’homme, sans les procédés de l’agriculture. Ainsi le chaste sein de la Vierge, comme un champ d’une verdure éternelle, a produit cette divine fleur dont la beauté ne se corrompt pas, dont l’éclat ne se fanera jamais. O Vierge ! branche sublime, à quelle hauteur ne montez-vous pas ? Vous arrivez jusqu’à celui qui est assis sur le Trône, jusqu’au Seigneur de majesté. Et je ne m’en étonne pas ; car vous jetez profondément en terre les racines de l’humilité. O plante céleste, la plus précieuse de toutes et la plus sainte ! O vrai arbre de vie, qui seule avez été digne de porter le fruit du salut ! »
Parlerons-nous de l’Esprit-Saint et de ses dons, qui ne se répandent sur le Messie qu’afin de descendre ensuite sur nous, qui seuls avons besoin de Sagesse et d’Intelligence, de Conseil et de Force, de Science, de Piété et de Crainte de Dieu ? Implorons avec instances ce divin Esprit par l’opération duquel Jésus a été conçu et formé au sein de Marie, et demandons-lui de le former aussi dans notre cœur. Mais réjouissons-nous encore sur les admirables récits que nous fait le Prophète, de la félicité, de la concorde, de la douceur qui règnent sur la Montagne sainte. Depuis tant de siècles le monde attendait la paix : elle vient enfin. Le péché avait tout divisé ; la grâce va tout réunir. Un tendre enfant sera le gage de l’alliance universelle. Les Prophètes l’ont annoncé, la Sibylle l’a déclaré, et dans Rome même encore ensevelie sous les ombres du Paganisme, le prince des poètes latins, écho des traditions antiques, a entonné le chant fameux dans lequel il dit : « Le dernier âge, l’âge prédit par la Sibylle de Cumes va s’ouvrir ; une nouvelle race d’hommes descend du ciel. Les troupeaux n’auront plus à craindre la fureur des lions. Le serpent périra ; et l’herbe trompeuse qui donne le poison sera anéantie [44]. »
Venez donc, ô Messie, rétablir l’harmonie primitive ; mais daignez vous souvenir que c’est surtout dans le cœur de l’homme que cette harmonie a été brisée ; venez guérir ce cœur, posséder cette Jérusalem, indigne objet de votre prédilection. Assez longtemps elle a été captive en Babylone ; ramenez-la de la terre étrangère. Rebâtissez son temple ; et que la gloire de ce second temple soit plus grande que celle du premier, par l’honneur que vous lui ferez de l’habiter, non plus en figure, mais en personne. L’Ange l’a dit à Marie : Le Seigneur Dieu donnera à votre fils le trône de David son père ; et il régnera dans la maison de Jacob à jamais, et son règne n’aura point de fin. Que pouvons-nous faire, ô Jésus ! si ce n’est de dire, comme Jean le bien-aimé, à la fin de sa Prophétie : Amen ! Ainsi soit-il ! Venez, Seigneur Jésus !
A LA MESSE.
La solennité du Sacrifice s’ouvre par un chant de triomphe qui s’adresse à Jérusalem, Ce chant exprime la joie qui saisira le cœur de l’homme, quand il aura entendu la voix de son Dieu. Il célèbre la bonté de ce divin Pasteur, pour lequel chacune de nos âmes est une brebis chérie, qu’il est prêt à nourrir de sa propre chair.
Dans la Collecte Prêtre insiste sur la pureté que nos cœurs doivent avoir pour l’Avènement du Sauveur.
ÉPÎTRE.
Ayez donc patience, Chrétiens ; croissez dans l’espérance ; et vous goûterez le Dieu de paix qui va venir en vous. Mais soyez unis de cœur les uns aux autres ; car c’est la marque des enfants de Dieu. Le Prophète nous annonce que le Messie fera habiter ensemble le loup et l’agneau ; et voici que l’Apôtre nous le montre réunissant dans une même famille le Juif et le Gentil. Gloire à ce souverain Roi, puissant rejeton de la tige de Jessé, et qui nous commande d’espérer en lui ! Voici que l’Église nous avertit encore qu’il va paraître en Jérusalem (Graduel) : « C’est de Sion que va briller l’éclat de sa beauté : il va paraître au grand jour, notre Dieu. V/. Rassemblez autour de lui ses Saints, tous ceux qui ont contracté avec lui une alliance scellée par le sacrifice. »
ÉVANGILE.
C’est bien vous, Seigneur, qui deviez venir, et nous ne devons pas en attendre un autre. Nous étions aveugles, vous nous avez éclairés ; notre marche était chancelante, vous l’avez raffermie ; la lèpre du péché nous couvrait, vous nous avez guéris ; nous étions sourds à votre voix, vous nous avez rendu l’ouïe ; nous étions morts par nos iniquités, vous nous avez tirés du tombeau ; enfin, nous étions pauvres et délaissés, vous êtes venu nous consoler. Tels ont été, tels seront les fruits de votre visite dans nos âmes, ô Jésus ! visite silencieuse, mais puissante ; dont la chair et le sang n’ont point le secret, mais qui s’accomplit dans un cœur touché. Venez ainsi en moi, ô Sauveur ! Votre abaissement, votre familiarité ne me scandaliseront pas ; car vos œuvres dans les âmes disent assez que vous êtes un Dieu. C’est parce que vous les avez créées que vous pouvez les guérir.
Après le chant du Symbole de la Foi, quand le Prêtre procède à l’oblation du Pain et du Vin, unissez-vous à l’Église qui demande d’être vivifiée par l’Hôte divin qu’elle attend : « O Dieu, vous vous tournerez vers nous, et vous nous rendrez la vie ; et votre peuple se réjouira en vous. Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, et donnez-nous le Salut dont vous êtes la source. »
Pendant la Communion, la voix de l’Église fait retentir encore la félicité de Jérusalem. Son Dieu vient à elle, et il veut la traiter en Épouse : qu’elle se prépare donc à l’honneur de cette visite, en s’élevant au-dessus de tout ce qui est inférieur à cet Époux divin qui daigne descendre pour elle : « Lève-toi, Jérusalem , et monte sur un lieu élevé : et considère les délices que ton Dieu versera en toi. »
L’Église, dans l’Oraison suivante, explique en quoi consiste cette élévation que Jérusalem doit chercher : aimer les choses du ciel d’où vient le Sauveur, mépriser celles de la terre dont l’amour sépare de Dieu : « Rassasiés de la nourriture spirituelle, nous vous supplions , Seigneur, de nous apprendre, par la participation de ce Mystère, à mépriser les choses de la terre et à aimer celles du ciel. Par Jésus-Christ notre Seigneur. »
Après Bethlehem et la crèche, vient le Golgotha avec la Croix qui brille déjà de loin sur la paisible campagne d’Ephrata, où le Verbe incarné fait sa première apparition. C’est pourquoi la station est dans la basilique Sessorienne, — reproduction romaine du Martyrium de Jérusalem ; on y gardait la sainte Croix, que l’impératrice Hélène avait donnée à l’Église de Rome. Il est nécessaire en effet, pour couper court aux illusions sentimentales, de relever nettement et de bonne heure le caractère de cette première apparition messianique, dans l’humiliation et la pauvreté, à savoir que le Christ vient s’offrir en victime d’expiation pour les péchés du monde ; nous éviterons ainsi de tomber dans le péché des Juifs, qui, dans leur sensualisme orgueilleux, refusèrent d’accepter Jésus pour Messie, uniquement parce qu’il ne répondait pas au concept mégalomane qu’ils s’en étaient fait. Combien d’âmes, aujourd’hui encore, trouvent leur pierre d’achoppement dans la Croix ! Combien disent qu’ils cherchent Jésus et qui, le rencontrant couronné d’épines et la croix sur l’épaule dans le chemin du Calvaire, ne s’aperçoivent pas que c’est Lui, et passent outre !
L’introït est tiré d’Isaïe (ch. XXX) et du psaume 79, où l’on prie le Seigneur de se révéler enfin devant les fidèles tribus d’Israël. C’est le psaume des « Apparitions » que l’Église répète très souvent durant le cycle de Noël, parce qu’il exprime le désir suprême des patriarches et des justes, implorant la « Puissance du Très-Haut » pour qu’elle vienne racheter l’humanité et dissipe l’empire de Satan, le fort armé qui garde jalousement sa proie.
La collecte s’inspire du cri fameux du grand saint Jean-Baptiste : préparez les voies au Seigneur, et nous prions Dieu qu’il répande cette grâce dans nos cœurs. Cette préparation consiste dans l’esprit de contrition qui purifie l’âme et dans le propos sincère d’obéir aux préceptes divins.
Dans la lecture, saint Paul (Rom., XV, 4-19) trace à grands traits la mission du Rédempteur, qui est de renverser le mur de division entre la race d’Abraham selon la chair et le reste de l’humanité, pour en former une seule famille, l’Église. Jésus est bien en vérité la fleur qui s’épanouit sur la tige de Jessé, selon la promesse faite par Dieu aux patriarches ; mais en même temps II est le monarque universel, au nom de qui les nations doivent être bénies, selon le pacte jadis conclu avec Abraham, qui, par sa foi, est devenu le père de tous les croyants.
Le répons-graduel est pris au psaume 49, qui, en des couleurs vives et saisissantes, décrit la parousie du divin Juge, venant dans le monde entouré de la multitude de ses saints, pour rendre à chacun selon ses actes. Entre la première apparition de Jésus Enfant et la venue finale du Juge suprême des vivants et des morts, il y a une connexion intime, que l’Église ne manque pas de nous faire remarquer. C’est le commencement et la fin de l’ère messianique.
Le verset alléluiatique est emprunté au psaume 121, et, faisant une délicate allusion à la Sancta Hierusalem où se célèbre aujourd’hui la station, il exprime la joie de l’âme à l’aurore de son prochain retour en la Jérusalem céleste.
Jean est l’ange qui précède la venue de l’Homme-Dieu ; c’est pourquoi l’Évangile de ce jour (Matth., XI, 2-19), tenant plus compte de l’ordre logique que de la suite chronologique des événements, nous décrit le saint Précurseur envoyant ses disciples à Jésus, pour apprendre de sa bouche même l’annonce de la Bonne Nouvelle. Jésus, mieux que par des paroles, démontre sa mission messianique par ses œuvres et, en appelant aux miracles, Il enseigne que le plus grand de tous les prodiges qui attestent sa divinité est celui de la conversion du monde nonobstant le scandale de la Croix. Ce fut là, en effet, que les Israélites trouvèrent leur pierre d’achoppement, tandis que les gentils, au contraire, arrivèrent à la béatitude en adorant précisément la divinité de Celui qui était suspendu sur un gibet.
L’offertoire est tiré du psaume 84, qui est nettement messianique. Après de longs siècles d’indignation, Dieu inaugure enfin l’ère de la grâce et regarde son peuple avec douceur. Celui-ci espère et prie, afin que Yahweh révèle bientôt au monde sa Miséricorde qui est justement Jésus « Sauveur ».
La Rédemption, la « Kháris », qui est l’esprit du Nouveau Testament, n’est pas due aux mérites, mais elle est un pur don de la bonté de Dieu. C’est pourquoi, dans la collecte sur les oblations, nous reconnaissons notre insuffisance, et nous invoquons notre pauvreté et notre misère comme un motif pour implorer la grâce.
L’antienne pour la Communion est tirée de Baruch (IV et V) qui, sous le symbole de la Hierusalem stationnale, invite aujourd’hui l’âme à se préparer aux joies futures que le Seigneur lui réserve pour Noël.
La grâce eucharistique que nous implorons dans la collecte est que le Pain divin, mémorial de la mort du Seigneur, détruise en nous les germes vicieux et nous nourrisse pour la vie céleste.
Au moyen âge, la vénérable basilique Sessorienne était simplement appelée : Sancta Hierusalem ; cela explique les gracieuses allusions à ce titre, qui se trouvent dans la liturgie de ce jour.
Deuxième semaine de l’Avent
L’Épouse se prépare.
Le Seigneur vient dans sa ville de Jérusalem. Jérusalem, la ville et en même temps l’épouse du grand Roi, se pare et s’apprête à le recevoir solennellement. C’est le second message de l’Avent ; c’en est en même temps le progrès et le développement.
L’Église. — Le Sauveur raconta un jour une parabole singulière. Un homme trouva, dans le champ qu’il avait loué, un grand trésor ; il s’en alla alors rapidement, rassembla tout son avoir, afin d’acheter le champ et d’entrer ainsi en possession du trésor. Le Seigneur raconte encore une parabole semblable à la première. Un marchand eut connaissance d’une perle grosse et rare ; il vendit tout ce qu’il possédait, afin d’acquérir la perle. Je comparerais volontiers les paraboles du Seigneur à des noix ; elles ont souvent une écorce rude et grise, sans apparence et dure ; mais elles ont un noyau délicieux qui reste intact pendant tous les siècles. Quand on sait briser ces noix, on a la révélation d’un grand et profond mystère du royaume de Dieu. Combien de fois, au cours des dernières années, avons-nous pensé à cette double parabole ! Il nous est arrivé ce qui arriva au cultivateur et au marchand. Nous avons trouvé un grand trésor. Nous osons le dire avec une sainte fierté. Devons nous répandre ce trésor devant le monde ? C’est un grand coffre rempli d’or et de pierres précieuses. Qu’y trouvons-nous ? La messe, l’année liturgique, la Bible, le Christ, l’Église, la vie divine ; bref, la vie dans l’Église. Tels sont les trésors que nous avons déterrés. Que les pharisiens n’aillent pas nous dire : Oh ! il y a longtemps que tout cela existait. Non, cela n’existait pas, cela était oublié. Et vous qui parlez ainsi, vous n’avez pas encore découvert le trésor. Réjouissons-nous, ce sera là une grande partie de notre joie de l’Avent, réjouissons-nous d’avoir trouvé le trésor. Aujourd’hui est le jour d’honneur de l’Église, de notre Mère l’Église. Allons à sa rencontre et disons-lui : O Mère, nous ne faisons que commencer à te connaître. Tu es notre royaume de Dieu, tu es le corps du Christ ; c’est toi qui nous donnes ce que nous avons de plus grand, la vie divine ; tu es plus que notre mère selon la chair, tu es notre Mère, celle qui a enfanté en nous la vie divine. Et la promesse que nous t’apportons, en ce jour qui est ton jour d’honneur, est celle-ci : nous voulons vivre avec l’Église.
Deuxième Dimanche de l’Avent
Samedi soir : Le soir nous récitons déjà et nous chantons les Vêpres du second dimanche. Les antiennes sont de nouveau remplies de l’attente de l’Avent : « Voyez, dans les nuées du ciel, le Seigneur va venir avec une grande puissance, Alléluia. » Puis nous nous tournons vers la ville de Jérusalem. Demain nous entendrons beaucoup parler d’elle : « La ville de notre force est Sion, le Sauveur est établi en elle comme mur et avant-mur ; ouvrez les portes, car Dieu est avec nous, Alléluia. » Et de nouveau l’Église nous console : « Voici que le Seigneur va paraître et il ne mentira pas ; s’il tarde, attends-le, car il viendra et l’attente ne sera pas longue, Alléluia. » A l’arrivée du Seigneur, la Création louera Dieu : « Les montagnes et les collines chanteront au Seigneur un cantique de louange et tous les arbres des forêts applaudiront, parce que le Seigneur souverain viendra dans son royaume éternel. » Son arrivée sera aussi pour nous une illumination : « Voici que le Seigneur va venir avec puissance et il illuminera les yeux de ses serviteurs, Alléluia. » A Magnificat, nous chantons avec supplication ardente : « Viens, Seigneur, visite-nous dans la paix afin que nous nous réjouissions devant Toi, d’un cœur parfait. »
Station à Sainte-Croix en Jérusalem.
Dimanche dernier nous entendions mainte parole de pénitence et d’avertissement, nous entendions le grondement du tonnerre annonçant le retour du Seigneur pour juger le monde. Aujourd’hui nous entendons seulement des messages joyeux. Nous pouvons les résumer dans cette parole : voici venir le royaume de Dieu. Nous savons déjà ce qu’il faut entendre par ce mot. Le royaume de Dieu a sa manifestation extérieure dans l’Église, l’Épouse du Christ ; dans nos âmes, c’est la vie divine ; du point de vue du Christ, c’est son corps mystique. C’est ce royaume de Dieu que veut instaurer le Seigneur qui va venir. Aujourd’hui nous devons apprendre de nouveau à apprécier le grand bonheur de faire partie du royaume de Dieu. Ce dimanche est une fête du royaume de Dieu. La liturgie nous le montre d’abord dans le symbole de Jérusalem.
Jérusalem. — Aujourd’hui, l’Église occidentale se rend à la messe à « Jérusalem ». L’église de station, « Sainte-Croix de Jérusalem » était considérée par les chrétiens de Rome comme leur Jérusalem.
Que signifie pour nous Jérusalem ? Dans les fouilles des cités antiques, il n’est pas rare de découvrir un certain nombre de couches superposées. La ville a été détruite par la main des ennemis et sur ses fondements on en a bâti une nouvelle ; aujourd’hui les fouilles font apparaître ces couches différentes, on trouve pour ainsi dire des villes superposées. Notre Jérusalem présente trois ou même quatre de ces couches.
Nous voyons d’abord apparaître la Jérusalem du pays de Judée, cette ville vénérable où le Seigneur Jésus a commencé sa mission de Rédempteur, où il a souffert, où il est mort. C’est la Jérusalem juive pour laquelle nous devons avoir un grand respect. Celui qui a le bonheur de faire un pèlerinage en Terre Sainte pénétrera avec un frisson dans cette ville.
Pourtant cette Jérusalem est périmée. Sur ces fondements, une autre Jérusalem s’est bâtie : la Jérusalem des chrétiens qui est le royaume de Dieu sur la terre, la sainte Église. Cette Jérusalem est toujours debout, c’est elle que le divin Roi doit visiter à Noël. Nous comprenons maintenant pourquoi, dans cette semaine, on nous parlera tant de Jérusalem. Nous devons commencer dès maintenant nos préparatifs pour la visite du grand Roi. Nous devons orner cette Jérusalem et lui donner sa parure de fête. Nous devons mettre en état les chemins et les rues pour que le Sauveur puisse venir. Maintenant aussi, nous comprenons la parole du Précurseur : « Préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers, toute vallée sera comblée et toute montagne sera abaissée ». Quel message nous apporte donc, aujourd’hui, notre sainte Mère l’Église ? Le Seigneur vient dans la Jérusalem des chrétiens, dans l’Église.
Mais cette ville a encore un troisième étage. Au-dessus de la seconde Jérusalem s’en élèvera une troisième, la Jérusalem céleste, quand les temps seront accomplis.
L’Église pense déjà à cette Jérusalem dans ses chants. Dans l’Avent nous attendons aussi le Sauveur qui doit venir au dernier jour pour nous introduire tous dans la Jérusalem céleste. Enfin nous pouvons découvrir une quatrième Jérusalem, c’est notre âme. Le Roi veut aussi faire son entrée dans cette Jérusalem et c’est cette Jérusalem qu’il nous importe spécialement d’orner et de préparer — cela aussi est une tâche de l’Avent.
Au point culminant du Cycle de Noël, à l’Épiphanie, l’Église nous annoncera le message de joie : « Illumine-toi Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » C’est là le but. Aujourd’hui, pour recevoir la visite du grand Roi, nous devons faire des préparatifs dans Jérusalem. C’est la tâche de cette semaine. L’Église dit dans son oraison : « Éveille nos cœurs pour préparer les voies à ton Fils unique, afin que nous puissions le servir avec un cœur purifié ». Nous devons préparer cette Jérusalem en lui donnant les ornements des jours de fête, nous devons construire des routes afin que l’Époux puisse venir. Au temps de l’empire romain, les empereurs aimaient à se rendre de ville en ville et à les visiter, on appelait ces visites : épiphanie ou parousie. C’était pour les villes honorées de cette visite un événement capital ; des mois entiers, on faisait des préparatifs, on construisait des rues... Faisons de même dans la Jérusalem de notre âme. Dans l’antienne de la Communion, nous nous tenons au haut du poste d’observation et nous voyons de loin venir le Seigneur. A l’Évangile a paru le Précurseur, saint Jean, il va se hâter vers la ville de Jérusalem pour annoncer la visite du Roi.
Dans la prière des Heures on chante de nombreux cantiques en l’honneur de cette Jérusalem :
Les chants de la messe, aujourd’hui, sont entièrement consacrés à Jérusalem : « Peuple de Sion, le Seigneur va venir pour sauver les Gentils. Le Seigneur fait entendre sa voix pour la joie de votre cœur (Intr.). « De Sion resplendit l’éclat de Sa gloire : Dieu va venir, d’une manière visible. Rassemblez autour de lui ses saints qui ont conclu avec lui l’alliance du sacrifice » (Grad.). « Jérusalem lève-toi et monte à l’observatoire et vois la douceur qui va te venir de ton Dieu » (Comm.). Sion, ville de notre force, le Sauveur est en toi comme un mur et un avant-mur : ouvre largement tes portes car Dieu est avec nous, Alléluia » (Ant. laudes).
Ces cantiques de Sion nous suffiront pour aujourd’hui. Mais la liturgie nous montre encore le royaume de Dieu en d’autres symboles.
Le nouveau Paradis terrestre. — Le Prophète nous décrit le royaume de Dieu comme un royaume de paix, un nouveau paradis terrestre (XI, 1-16).
« Il sortira un rameau de la racine de Jessé
Et une fleur croîtra de sa racine
Et l’Esprit du Seigneur reposera sur lui,
L’Esprit de sagesse et d’Intelligence,
L’Esprit de conseil et de force,
L’Esprit de science et de piété
Et l’Esprit de la crainte du Seigneur Le remplira.
Il ne jugera pas d’après ce qui paraît aux yeux,
Il ne se prononcera pas d’après ce qu’entendent les oreilles,
Mais Il jugera les pauvres selon la justice
Et, pour les petits de la terre, Il décidera en équité.
Il frappera le méchant de la verge de Sa bouche
Et du souffle de Ses lèvres, Il tuera l’impie.
La justice sera la ceinture de Ses flancs
Et la vérité la sangle de Ses reins. »
De qui parle le Prophète ? Quel est ce rameau qui sort d’une racine et produit une fleur charmante ? La racine est le roi David, fils d’Isaï ou Jessé. De David descend Marie ; c’est le rameau verdoyant et la fleur est Jésus-Christ notre Rédempteur. Le Prophète voit ensuite le Messie rempli des sept dons du Saint-Esprit. Ces sept dons du Saint-Esprit, nous les avons reçus nous-mêmes dans le sacrement de Confirmation. Devant les yeux du Prophète, la figure du Messie grandit. Ce n’est plus seulement la fleur du rameau de Jessé. C’est un Roi puissant père et protecteur des pauvres. C’est aussi un juge équitable des bons et des méchants. Le Prophète nous parle ensuite de son royaume qui est la sainte Église.
« Alors le loup habitera avec l’agneau,
Avec le chevreau se couchera la panthère
Et le veau et le lionceau mangeront ensemble
Et un petit garçon les mènera.
Et la vache et l’ourse paîtront ensemble
Et leurs petits auront le même gîte
Et le lion mangera de la paille comme le bœuf
Et le nourrisson jouera devant le trou de la vipère
Et l’enfant qui vient d’être sevré mettra sa main sur la caverne du basilic
Et il arrivera en ce jour-là
Que le rejeton de Jessé sera un signe de ralliement pour les peuples ;
Les nations le rechercheront
Et son sépulcre sera glorieux. »
Voilà encore une belle prophétie. Au Paradis terrestre, toutes les bêtes étaient apprivoisées. La même chose doit se produire dans le nouvel Éden du royaume de Dieu. Assurément il faut savoir comprendre cette prophétie. Extérieurement, la terre demeure une vallée de larmes et les bêtes sauvages ne sont pas apprivoisées. Mais la prophétie est symbolique. Le Paradis terrestre sera dans les cœurs, dans les âmes des enfants de Dieu. Le prophète songe à la paix du Christ « que le monde ne peut donner », à cette paix « qui surpasse tout sentiment » et que les anges chanteront au moment de la naissance du Christ dans les plaines de Bethléem.
Concorde et amour. — Saint Paul lui aussi va nous apporter un joyeux message du royaume de Dieu. Dès l’Introït de la messe, l’Église a chanté : « Peuple de Sion, le Seigneur va venir pour sauver les Gentils. » C’est là le message de l’Apôtre des Gentils. Il montre dans l’Épître que le Christ est venu pour les deux parties de l’humanité séparées jusqu’ici : les Juifs et les Gentils. Dieu manifesta sa fidélité en faisant naître le Christ dans le peuple juif « afin d’accomplir les promesses faites à nos pères ». Quant aux Gentils qui n’ont reçu aucune promesse « ils louent Dieu à cause de sa miséricorde ». Saint Paul s’arrête à cette pensée et cite une série de textes de l’Écriture qui montrent comment Dieu a témoigné sa miséricorde aux Gentils dans le Christ. Pour nous, les descendants des païens, ces paroles ont de l’importance : nous apprécierons le bonheur de notre vocation. Mais c’est à tous que saint Paul prêche la concorde et l’amour. Dans la nouvelle Jérusalem, nous sommes tous unis et nous ne formons qu’un seul peuple.
Le Sauveur. — C’est tout d’abord l’Église qui parle de Jérusalem, ensuite le Prophète nous annonce le royaume de Dieu qui va venir, saint Paul nous parle de la réconciliation des peuples. C’est maintenant le : Christ lui-même qui va nous parler dans l’Évangile : « Allez et rapportez à Jean ce que vous avez entendu et vu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés et bienheureux celui qui n’aura pas été scandalisé à mon sujet. » Là encore, il nous faut bien comprendre ce que le divin Maître dit. Dans le royaume de Dieu, tous ces miracles se produisent chaque jour, à chaque heure. Dans ce royaume le Seigneur est continuellement le grand médecin : Il guérit les aveugles qui ne voient pas les réalités célestes. Il fait marcher les boiteux vers l’éternité. Il purifie les lépreux de la lèpre du péché ; c’est lui qui ressuscite les morts. Dans ce peu de mots, le Sauveur nous a décrit d’une manière précise son royaume divin. Cependant, dans l’Évangile, il veut nous faire entendre quelque chose encore : Il nous présente son Précurseur comme modèle de notre attente pendant l’Avent, comme modèle pour tous ceux qui cherchent Dieu. Il nous le présente en même temps comme notre guide pendant l’Avent.
Nous avons entendu aujourd’hui des vérités importantes sur le royaume de Dieu et c’est ce divin royaume que nous apporte le Seigneur qui va venir.
[1] Luc. 21, 27.
[2] Is. 26, 1.
[3] Habac. 2, 3.
[4] C’est-à-dire les Anges et les Saints. Les pécheurs deviendront de bons arbres. (Saint Jérôme).
[5] Is. 55, 12.
[6] IS. 40, 10.
[7] Ce Verset, pour être bien compris, doit être rapporté au temps où les justes et les prophètes appelaient le Messie de leurs vœux ; mais nous pouvons aussi l’appliquer à la naissance spirituelle de Jésus-Christ dans nos âmes. « Jésus-Christ est admirablement comparé à la rosée : 1° la source de la rosée est cachée ; ainsi l’incarnation du Verbe est secrète ; 2° la rosée qui n’est autre chose qu’une pure vapeur qui se change en eau, est le symbole de la virginité de la Mère de Dieu ; 3° la rosée est douce et féconde, de même Jésus-Christ vivifie le monde par sa grâce ; 4° la rosée ressemble au diamant, or l’humanité de Jésus-Christ est un diamant divin qui est l’anneau de l’alliance du Verbe avec son Église et avec toute âme fidèle. » (Cornélius a Lapide).
[8] Is. 35, 3.
[9] Is. 35, 4.
[10] Ps. 49, 2.
[11] Michée 4, 9.
[12] Is. 43, 3.
[13] Zach. 14, 5.
[14] Is. 40, 10.
[15] Le passage qui précède représente les effets de la grâce de J.-C. qui a donné aux peuples les plus farouches la douceur de l’agneau, en les soumettant aux pasteurs de l’Église, armés du seul nom de Jésus.
[16] L’étendard des peuples est la croix portant le Sauveur.
[17] Is. 40, 10.
[18] Zach. 9, 9.
[19] Apoc. 22, 12.
[20] Is. 16, 1.
[21] Ce mot poids ou fardeau précède souvent, l’annonce des calamités.
[22] Apoc. 19, 12.
[23] Le Jourdain, que les Juifs nommaient simplement le fleuve. « C’est là, en effet, que le Christ a commencé à signaler sa puissance, qu’il choisit ses disciples, qu’il fut baptisé et que l’Esprit-Saint descendit sur lui. C’est donc de là que son enseignement céleste s’est répandu » (Saint Augustin).
[24] Ps. 71, 7.
[25] Is. 36, 13.
[26] Is. 46, 13.
[27] Jerem. 31, 5.
[28] Zach. 9, 9.
[29] Luc. 1, 28.
[30] Is. 26, 1.
[31] Ezech. 44, 1.
[32] Is. 16, 5.
[33] Hab. 3, 4.
[34] Ezech. 34, 12 & 25.
[35] Is. 40, 10.
[36] Luc. 21, 27.
[37] Is. 26, 1.
[38] Habac. 2, 3.
[39] C’est-à-dire les Anges et les Saints. Les pécheurs deviendront de bons arbres. (Saint Jérôme).
[40] Is. 55, 12.
[41] IS. 40, 10.
[42] Matth. 11, 2.
[43] Matth. 11, 3.
[44] Ultima Cumæi venit jam carminis aetas...
Jam nova progenies cælo demittitur alto...
…Nec magnos metuent armenta leones...
Occidet et serpens, et fallax herba veneni
Occidet. ...