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24ème et dernier dimanche après la Pentecôte

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Ce dimanche est toujours célébré comme dernier de l’année liturgique, que celle ci comporte moins de 24 dimanches (23 dimanches en 2011, nous omettrons le 23ème, et le 24ème prendra sa place) ou plus de 24 dimanches (en 2008, ce dimanche fut célébré comme 28ème dimanche après la Pentecôte). Dans le cas où l’année comporte plus de 24 dimanches, on intercale alors les dimanches mobiles.

L’Antiphonaire a pris fin au 23ème dimanche, les chants de la messe sont donc les mêmes que ce dimanche-là : on en trouvera le commentaire au 23ème dimanche.

Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Office  
  Textes de la Messe  
  Dominica Vigesima Quarta et Ultima post Pentecosten  
  24ème et dernier Dimanche après la Pentecôte  

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le nombre des Dimanches après la Pentecôte peut dépasser vingt-quatre et s’élever jusqu’à vingt-huit, selon que la Pâque s’est rapprochée plus ou moins, dans les diverses années, de l’équinoxe du printemps. Mais la Messe qui suit est toujours réservée pour la dernière ; on remplit l’intervalle avec celles, plus ou moins nombreuses, des Dimanches après l’Épiphanie, qui, dans ce cas, n’ont point eu leur emploi au commencement de l’année. Ceci toutefois doit s’entendre exclusivement des Oraisons, Épîtres et Évangiles ; car, ainsi que nous l’avons dit, les Introït, Graduel, Offertoire et Communion restent jusqu’à la fin les mêmes qu’au vingt-troisième Dimanche.

On a vu que cette Messe du vingt-troisième Dimanche était véritablement considérée par nos pères comme la dernière du Cycle. L’Abbé Rupert nous a révélé le sens profond de ses diverses parties. Selon la doctrine que nous avions eu l’occasion de méditer précédemment [1], la réconciliation de Juda nous y est apparue comme le terme, dans le temps, des intentions divines ; les dernières notes de la sainte Liturgie sont venues s’y confondre avec le dernier mot pour Dieu de l’histoire du monde. Le but cherché dans la création par l’éternelle Sagesse, et miséricordieusement poursuivi dans la rédemption après la chute, est en effet pleinement atteint désormais ; car ce but n’était autre que l’union divine avec l’humanité rassemblée dans l’unité d’un seul corps [2] Maintenant que les deux peuples ennemis, gentil et juif, sont réunis en un seul homme nouveau dans Jésus-Christ leur chef [3], les deux Testaments, qui marquèrent si profondément au milieu des siècles la distinction des temps anciens et nouveaux, s’effacent d’eux-mêmes pour faire place aux splendeurs de l’alliance éternelle.

L’Église arrêtait donc ici, autrefois, la marche de sa Liturgie. Elle était satisfaite d’avoir amené ses fils, non seulement à pénétrer en cette manière le développement complet de la pensée divine, mais encore et surtout à s’unir ainsi d’une union véritable au Seigneur, par une communauté réelle de vues, d’intérêts et d’amour. Aussi ne revenait-elle même pas sur l’annonce du second avènement de l’Homme-Dieu et du jugement final, qui avait fait, au temps de l’Avent, l’objet de leurs méditations dans les débuts de la vie purgative C’est depuis quelques siècles seulement que, dans la pensée de donner au Cycle une conclusion plus précise et plus appréhensible aux chrétiens de nos jours, elle le termine par le récit prophétique de la redoutable arrivée du Seigneur, qui clôt les temps et inaugure l’éternité. Saint Luc se trouvant de temps immémorial chargé d’annoncer dans les jours de l’Avent cet avènement terrible [4], l’Évangile de saint Matthieu fut choisi pour le décrire de nouveau, et plus longuement, au dernier Dimanche après la Pentecôte

L’exercice des bonnes oeuvres avec l’aide de la grâce nous fait obtenir une grâce plus grande. Demandons avec l’Église, dans la Collecte, une action efficace de ce moteur divin sur nos volontés.

ÉPÎTRE

Action de grâces et prière : c’est le résumé de notre Épître et la digne conclusion des instructions de l’Apôtre, comme du Cycle entier de la sainte Liturgie. Le Docteur des nations n’a point défailli dans la tâche que lui avait confiée la Mère commune ; il ne tient pas à lui que les âmes dont il avait pris la conduite au lendemain de la descente de l’Esprit d’amour, ne soient toutes parvenues aux sommets de perfection qu’il rêvait pour elles toutes. Et de fait, les chrétiens fidèles à marcher sans faiblir dans la voie ouverte, il y a un an, devant eux par la sainte Église, savent maintenant, pour en avoir acquis la bienheureuse expérience, que cette carrière de salut aboutissait sûrement à la vie d’union où règne en souveraine la divine charité ! En quel homme, du reste, pour peu que cet homme ait laissé prendre son intelligence et son cœur à l’intérêt que présente le développement des saisons liturgiques, en quel homme ne s’est pas développée du même coup la lumière ? Or la lumière est l’indispensable élément qui nous arrache à l’empire des ténèbres et nous transfère, par le secours du Dieu très-haut, dans le royaume de son Fils bien-aimé. L’œuvre de la rédemption que ce Fils de son amour est venu accomplir ici-bas à sa gloire, n’a donc pu qu’avancer dans tous ceux qui se sont associés d’une façon quelconque aux pensées de l’Église, depuis les semaines de l’Avent jusqu’en ces derniers jours du Cycle. Tous dès lors, qui que nous soyons, nous devons rendre grâces à ce Père des lumières [5], qui nous a rendus dignes d’avoir une part, si minime soit-elle, à l’héritage des saints.

Mais tous aussi, quelle qu’en soit la mesure, nous avons à prier pour que le don excellent [6] déposé dans nos cœurs, se prête au développement que doit lui apporter le nouveau Cycle à la veille de s’ouvrir. Le juste ne peut rester stationnaire ici-bas : il faut qu’il descende ou qu’il monte ; et quelle que soit la hauteur où l’a déjà porté la grâce, il doit toujours, tant qu’il est en cette vie, monter davantage [7]. Les Colossiens, auxquels s’adressait l’Apôtre, avaient pleinement reçu l’Évangile ; la parole de vérité semée en eux y fructifiait merveilleusement dans la foi, l’espérance et l’amour [8] saint Paul, qui priait déjà, ne cesse plus de le faire. Prions donc nous aussi. Demandons à Dieu qu’il nous remplisse encore et toujours de sa divine Sagesse et de l’Esprit d’intelligence. Nous en avons besoin pour répondre à ses intentions miséricordieuses. L’année qui va commencer réserve à notre fidélité des ascensions nouvelles, laborieuses peut-être ; mais elles seront récompensées par des aspects nouveaux dans les jardins de l’Époux, et la production de fruits plus nombreux et plus suaves. Marchons donc d’une façon digne de Dieu, joyeux et forts sous le regard de son amour, dans la voie montante qui nous conduit au repos sans fin de la vision bienheureuse.

ÉVANGILE.

Bien des fois, dans les semaines de l’Avent, les circonstances qui accompagneront le dernier avènement du Seigneur ont fait l’objet de nos méditations ; sous peu de jours, les mêmes enseignements vont revenir pénétrer nos âmes d’une terreur salutaire. Qu’il nous soit permis aujourd’hui de nous retourner, dans le désir et la louange, vers le Chef adoré dont l’heure solennelle du jugement doit consommer l’œuvre et marquer le triomphe. O Jésus, qui viendrez alors délivrer votre Église et venger Dieu d’insultes prolongées si longtemps, elle sera en effet terrible au pécheur cette heure de votre arrivée ! Il comprendra clairement alors que le Seigneur a tout fait pour lui-même, tout jusqu’à l’impie, réservé pour glorifier sa justice au jour mauvais [9]. L’univers, conjuré pour la perte des méchants [10], se dédommagera enfin de la servitude de péché qui lui fut imposée [11]. Vainement les insensés crieront aux montagnes de les écraser, afin d’échapper au regard de celui qui siégera sur le trône [12] : l’abîme refusera de les engloutir ; obéissant à celui qui tient les clefs de la mort et de l’enfer [13], il vomira jusqu’au dernier ses tristes habitants au pied du redoutable tribunal.

O Jésus, ô Fils de l’homme, combien grande apparaîtra votre puissance, entouré que vous serez d’autre part des célestes phalanges [14] formant votre cour brillante, et rassemblant vos élus des quatre coins de l’univers ! Car nous aussi, nous vos rachetés, devenus vos membres en devenant ceux de votre Église bien-aimée, nous serons là en ce jour ; et notre place, ineffable mystère sera celle que l’Époux réserve à l’Épouse : votre trône [15], où, siégeant avec vous, nous jugerons les anges mêmes [16] Dès maintenant tous les bénis du Père [17], ces élus dont la jeunesse s’est tant de fois renouvelée comme celle de l’aigle au contact de votre sang précieux [18], n’ont-ils pas leurs yeux préparés pour fixer sans faiblir, quand il se montrera au ciel, le Soleil de justice ? Dans leur faim accrue des lenteurs de l’exil, qui donc pourrait arrêter leur vol, quand paraîtra la proie sacrée de votre divin corps ? quelle force romprait l’impétuosité de l’amour [19] qui les rassemblera au banquet de la Pâque éternelle ? Car c’est la vie et non la mort, la destruction de l’antique ennemie [20], la rédemption s’étendant jusqu’aux corps [21], le plein passage à la vraie terre promise, la Pâque en un mot, cette fois réelle pour tous et sans couchant, que proclamera la trompette de l’Ange sur les tombeaux des justes. Quelle ne sera pas l’allégresse de ce vrai jour du Seigneur [22], pour tous ceux qui par la foi ont vécu du Christ, qui l’ont aimé sans le voir [23] ! S’identifiant à vous, ô Jésus, malgré l’infirmité de leur chair fragile, ils ont continué ici-bas votre vie de souffrances et d’humiliations ; quel triomphe, quand, délivrés à jamais du péché, revêtus de leurs corps immortels, ils seront transportés au-devant de vous pour être avec vous toujours [24] !

Mais leur joie immense sera surtout d’assister, en ce grand jour, à la glorification de leur Chef bien-aimé par la manifestation de la puissance qui lui fut donnée sur toute chair [25]. C’est alors, ô notre Emmanuel, que, brisant la tête des rois et réduisant vos ennemis à vous servir de marchepied [26], vous apparaîtrez comme le seul prince des nations [27]. C’est alors que le ciel, la terre et l’enfer réunis, fléchiront les genoux [28] devant ce Fils de l’homme venu autrefois dans la forme d’esclave, jugé, condamné, mis à mort entre des scélérats ; alors vous jugerez, ô Jésus, les juges iniques auxquels vous annonciez, du sein de vos humiliations, cette venue sur les nuées du ciel [29]. Et lorsque, la redoutable sentence une fois prononcée, les réprouvés iront au supplice éternel et les justes à la vie sans fin [30], votre Apôtre nous apprend que, pleinement vainqueur de vos ennemis, roi sans conteste, vous remettrez au Père souverain ce royaume conquis sur la mort, comme l’hommage parfait du Chef et des membres [31]. Dieu sera tout en tous. Ce sera l’accomplissement de la prière sublime que vous apprîtes aux hommes [32], et qui s’élève plus fervente chaque jour du cœur de vos fidèles, lorsque s’adressant à leur Père qui est aux cieux, ils lui demandent sans se lasser, au milieu de la défection générale, que son Nom soit sanctifié, que son règne arrive, que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Incomparable sérénité de ce jour où cessera le blasphème ; où, purifiée par le feu de la fange du péché, la terre sera un nouveau paradis ! Quel chrétien donc ne tressaillirait, dans l’attente de ce dernier des jours qui ouvrira l’éternité ? qui ne compterait pour bien peu les angoisses de la dernière heure, à la pensée que ces souffrances ne signifient rien autre chose sinon, comme le dit l’Évangile, que le Fils de l’homme est tout près et à la porte ?

O Jésus, détachez-nous toujours plus de ce monde dont la figure passe [33] avec ses vains travaux, ses gloires contrefaites et ses faux plaisirs. Ainsi que vous nous l’aviez annoncé, comme aux jours de Noé, comme à Sodome, les hommes continuent de manger et de boire, de s’absorber dans le trafic et la jouissance ; sans plus songer à la proximité de votre avènement que leurs devanciers ne se préoccupèrent du feu du ciel et du déluge, jusqu’à l’instant qui les perdit tous [34]. Laissons-les se réjouir et s’envoyer des présents, comme le dit votre Apocalypse, à la pensée que c’en est fait du Christ et de son Église [35]. Tandis qu’ils oppriment en mille manières votre cité sainte, et lui imposent des épreuves qu’elle n’avait point connues, ils ne se doutent pas que ce sont les noces de l’éternité qu’ils avancent ; il ne manquait plus à l’Épouse que les joyaux de ces épreuves nouvelles, et la pourpre éclatante dont l’orneront ses derniers martyrs. Pour nous, prêtant l’oreille aux échos de la patrie, nous entendons déjà sortir du trône la voix qui crie, au bruit des tonnerres qu’entendit le prophète de Pathmos : « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous tous qui le craignez, petits et grands. Alléluia ! car il règne nôtre Seigneur tout-puissant. Réjouissons-nous et tressaillons, rendons-lui gloire ; car le temps des noces de l’Agneau est arrivé, et son Épouse s’est préparée [36] ! » Encore un peu de temps, afin que se complète le nombre de nos frères [37] ; et, avec l’Esprit et l’Épouse, nous vous dirons dans l’ardeur de nos âmes trop longtemps altérées : « Venez, ô Jésus [38] ! Venez nous consommer dans l’amour par l’union éternelle, à la gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dans les siècles sans fin ! »

Demandons au Seigneur, dans la Secrète, qu’à l’approche du dernier jugement il tourne vers lui tous les cœurs, et qu’il daigne remplacer en nous les appétits de la terre par les désirs et les goûts du ciel.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

C’est le dernier du cycle d’été, et il sert comme de prélude au saint temps de l’Avent. La première collecte qui, en termes encore énigmatiques, nous promet remedia maiora, et la lecture évangélique, avec la description de la seconde venue du Fils de Dieu, préparent l’âme au grand événement qui va être célébré ; dans cinq semaines, le Verbe de Dieu, revêtu de chair humaine, fera sa première entrée dans le monde, et, comme le dit aujourd’hui l’Apôtre dans l’épître aux Colossiens, Dieu Lui-même nous introduira alors définitivement dans le royaume de l’amour fondé par son Fils Unique et bien-aimé.

L’Antiphonaire grégorien n’assigne que vingt-quatre dimanches à la période qui s’étend delà Pentecôte à l’Avent. Toutefois, comme la durée effective de ce cycle dépend de la date de Pâques, si, en raison d’une trop précoce Septuagésime, on a dû omettre les offices de quelques dimanches après l’Épiphanie, leurs collectes et leurs lectures sont reprises après le XXIIIe dimanche après la Pentecôte. On fait alors en sorte que les chants, tant antiphoniques que responsoriaux, de ce dernier dimanche du cycle d’automne soient répétés en chacune de ces synaxes dominicales supplémentaires. La messe assignée au XXIVe dimanche conserve néanmoins son privilège de précéder immédiatement le cycle de l’Avent ; aussi les messes intercalaires doivent-elles se placer entre le XXIIIe dimanche et le XXIVe, qui, pour cette raison, a dans le Missel le titre de dernier après la Pentecôte.

Ce caractère un peu incertain et flottant des dernières synaxes des deux cycles, après l’Épiphanie et avant l’Avent, apparaît dès l’antiquité. Le recours aux mêmes chants à répéter en ces dimanches rappelle la pauvreté des cycles grec et milanais. Dans le rit grec, par exemple, le livre Oktôêkos contient les offices du cycle liturgique qui va de l’octave de la Pentecôte au dimanche dit du Pharisien et du Publicain, c’est-à-dire celui qui, chez nous, précède la septuagésime. Cette série comprend toutefois huit dimanches seulement, selon le nombre des tons musicaux grecs, et se répète indéfiniment pendant la plus grande partie de l’année.

La liturgie ambrosienne a quelque chose de semblable, puisque la série des messes dominicales offre seulement six types, lesquels se répètent invariablement. La liturgie romaine est beaucoup plus riche, puisque même ce dernier groupe de messes qui clôt le cycle de la Pentecôte, outre qu’il offre des caractères de vénérable antiquité, ne peut être considéré comme manquant entièrement de variété ni d’élégance.

Cette messe qui précède immédiatement la période liturgique de l’Avent n’a de propres que les trois collectes et les péricopes scripturaires. Dans la première prière on prélude déjà à l’Avent, temps de réveil et de revanche, puisqu’on supplie le Seigneur d’exciter la torpeur de notre volonté par sa grâce, afin de nous disposer à obtenir de sa bonté ces remedia maiora qu’il se prépare à nous donner. Quels sont ces grands remèdes ? L’avènement de Jésus, les Sacrements, l’Eucharistie qui perpétue l’Incarnation.

Toutefois, pour que ces remèdes produisent un fruit abondant, on nous demande notre coopération, puisque, comme le disait gracieusement saint Augustin : Qui creavit te sine te, non salvabit te sine te. C’est pourquoi l’Église demande aujourd’hui la divine grâce, afin que la pratique des vertus chrétiennes serve comme de préparation et d’entraînement pour revivre le Christ dans la plénitude de sa sainteté. Cet exercice des vertus chrétiennes est appelé aujourd’hui dans la liturgie divini operis fructum ; pour le distinguer toutefois de toutes ces vertigineuses poursuites de la vie contemporaine, vie de furieuse activité matérielle qui altère le plus souvent le système nerveux et qui, sous prétexte de dominer ks éléments, tend à asservir l’esprit à la matière et aux sens, cette activité surnaturelle est dite œuvre divine parce qu’elle a pour principe la grâce et Dieu pour terme. A la différence des diverses œuvres de la vie, elle est appelée divini operis, au singulier, parce qu’une seule chose est absolument nécessaire, un unique idéal doit dominer toutes les autres activités auxquelles nous nous appliquons, cela même dont parlait Jésus aux habitants de Capharnaüm : Hoc est opus Dei, ut credatis. L’œuvre de Dieu par excellence, c’est donc une vie de foi.

Prière. — « Excitez, Seigneur, le bon vouloir de vos fidèles, afin que, coopérant de plus en plus fidèlement à la grâce du mystère eucharistique, — c’est l’opus divinum par excellence, — ils puissent obtenir de votre miséricorde des secours encore plus efficaces. Par notre Seigneur. »

Aujourd’hui commence la lecture de l’épître aux fidèles de Colosses (1, 9-14) qui autrefois se continuait aux messes fériales de cette semaine. Les diverses fêtes de saints qui, par la suite, ont occupé la place des missae cotidianae fériales, ont bouleversé cet ordre primitif des lectures. Les lectures scripturaires de l’Office nocturne y remédient toutefois quelque peu ; à grands traits elles nous font parcourir en effet, durant le cycle annuel, toute la sainte Écriture. Dans la lecture de ce jour, l’Apôtre décrit l’inépuisable richesse de l’idéal chrétien, la science des voies de Dieu, la fécondité des bonnes œuvres, la société des saints dans le royaume de la lumière, et la rémission des péchés par le Sang du Rédempteur. Il insiste beaucoup sur cette idée que le christianisme est vie, et, comme tel, requiert développement, force, déploiement d’énergie, de telle sorte que le fidèle, sous l’influence de la grâce divine, progresse de jour en jour en revivant la plénitude du Christ.

La seconde venue du Fils de Dieu sur la terre est préfigurée par la première ; c’est pourquoi aujourd’hui, au terme de l’année liturgique et avant d’ouvrir le nouveau cycle de l’Avent, l’Église, avec les paroles mêmes de Jésus (Matth., 24, 15-35), nous décrit le grand cataclysme qui mettra fin au monde et précédera le jugement universel. Jérusalem était le centre et le symbole de l’univers, aussi, en une seule vue prophétique, se compénètrent aujourd’hui dans l’Évangile deux prophéties distinctes : l’une relative au siège et à la destruction de la Cité sainte par les Romains ; l’autre, relative à la fin du monde. L’accomplissement de la première nous est le gage et la sûre garantie que la seconde également se réalisera en son temps.

Dans la collecte avant l’anaphore, on demande à la divine clémence d’accueillir les prières et les offrandes que tout le peuple a remises au prêtre afin que chacun contribue de son mieux au sacrifice dominical et collectif, qui, autrefois, était ainsi offert par toute la communauté des fidèles. C’est l’origine des messes pro populo, que, maintenant encore, aux jours de fêtes, les pasteurs d’âmes sont tenus d’offrir pour leur propre troupeau.

Par les mérites du divin Sacrifice, on demande ensuite au Seigneur que sa grâce attire à Lui nos cœurs, afin que, détachés des basses convoitises, nous n’aimions que Lui seul.

Les affections jaillissent de la nature même de l’individu et la révèlent. L’homme animal ne nourrira donc que des pensées charnelles, tandis que celui dont le Christ est la vie, comme saint Paul, n’aura de goût que pour les choses divines. Pour que nos œuvres et notre idéal soient selon Dieu, il importe donc grandement que la grâce du Saint-Esprit ne rencontre jamais aucune résistance ni opposition à la formation du Christ en nous, alors que, au dire de l’Apôtre, si consurrexistis cum Christo, quae sursum sunt quaerite, quae sursum sunt sapite, non quae super terram.

Dans la collecte eucharistique d’action de grâces, nous faisons aujourd’hui appel à l’efficacité médicinale du Sacrement, afin qu’il guérisse tout ce qu’il y a dans l’âme de défectueux ou de déformé. De cette prière il ressort avec évidence combien la doctrine de l’Église fut de tout temps contraire au rigorisme janséniste des XVIIe et XVIIIe siècles, qui, ayant exclu la plus grande partie des chrétiens de la Table sainte, faisait à peine de l’Eucharistie, préparée par Dieu aux pauvres, — parasti in dulcedine tua pauperi, Deus, —le sacrement annuel des parfaits.

Il y a quelques tristes catégories de démons contre lesquels il est trop dangereux de lutter directement, corps à corps ; ce sont spécialement les démons de l’impureté, du scandale et de l’apostasie de la foi. Contre ces tentations, le moyen le plus efficace pour obtenir la victoire est toujours la fuite des occasions. Quand on voit cette abomination, il faut, selon le conseil de l’Évangile, que l’âme vole se réfugier sur les monts c’est-à-dire sur les hauteurs de la foi et de la sainteté, se mettant à l’abri dans le Cœur ouvert de Jésus.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Le Fils de l’homme vient avec grande puissance et grande majesté.

1. Pensées du Dimanche. — N’est-ce pas un coup de maître de la part de l’Église de faire passer sous le regard de notre esprit, au dernier dimanche de l’année liturgique, l’acte final du drame de la rédemption, le retour du Christ ? Comment nous comporter devant ce grand événement qui doit nous intéresser tous puisque nous y assisterons tous ? Que dit l’histoire à ce sujet ? Nous pouvons distinguer trois périodes : celles du Christ, de l’antiquité chrétienne et du Moyen Age.

a) Le Christ parle souvent de son retour ; et il le fait d’une façon particulièrement détaillée dans son grand discours eschatologique auquel est emprunté l’Évangile d’aujourd’hui. Le chrétien vivant avec l’Église devrait connaître ce discours, du moins son analyse. Le Christ n’entend pas alors satisfaire notre curiosité ; le but de son discours est de donner à la vie chrétienne un puissant développement. Il atteint, en effet, son point culminant dans cette pensée : l’heure de la fin est incertaine (cela est vrai aussi de la mort ; la mort est le retour du Christ pour chacun). La grande conséquence est celle-ci : « Nous devons être toujours prêts. Pour souligner plus fortement cette conséquence, le Christ emploie quatre paraboles qui toutes ont le même sens : celles du voleur, de l’intendant, des vierges sages et des vierges folles, et des talents.

b) Quelle est l’attitude de l’antiquité chrétienne en face du retour du Christ ? Nous le savons. Elle attend le retour du Seigneur avec un ardent désir. Elle va, joyeuse, à la rencontre du Seigneur, avec la couronne des vierges et la palme des martyrs. Maranatha, c’est-à-dire : Viens, Seigneur, était le refrain de toutes ses prières.

c) Tout autre est l’attitude du Moyen Age. Une crainte salutaire faisait trembler à la pensée du jugement dernier. Le « Dies irae » de la messe des morts nous donne une idée de l’intense émotion du Moyen Age. « Ah ! Que dirai-je, malheureux que je suis ? à quel défenseur me vouer, quand des justes eux-mêmes manquent d’assurance ?.. Je suis là en accusé ; la honte fait rougir mes joues... »

d) Et nous ? L’antiquité avait le désir ; le Moyen Age, la crainte ; nous n’avons ni l’un ni l’autre. Nous ne parvenons pas à concevoir le désir ; la crainte ne remplit pas notre cœur. Nous n’avons plus l’enthousiasme de l’antique Église, mais nous n’avons pas non plus la foi naïve du Moyen Age. Que devons-nous faire ? Revenons à la pensée du Sauveur sur le jugement : Soyons toujours prêts ! La vie à la lumière du second avènement. Adaptons cette préoccupation à l’édifice divin de notre foi. Nous croyons au second avènement ; c’est aussi cette foi qui est l’objet des méditations de l’Église dans la liturgie. Comme elle nous rappelle ta possibilité de devenir, en considérant le second avènement, riches en fruits de bonnes œuvres, la possibilité de croître dans la patience et la persévérance (Ép.) ! En vérité, ce sont des pensées que nous ne pouvons jamais oublier ; l’Église fait succéder l’acte à la parole. Nous rappeler ces pensées était le but de l’avant-messe ; mais le Saint-Sacrifice met à notre portée, sous une forme mystique, le retour du Seigneur ; car le Saint-Sacrifice est déjà lui-même un retour du Seigneur ; à la vérité, sous une autre forme. C’est un retour par la grâce : « mes pensées sont des pensées de paix et non de châtiment. » Mais c’est aussi un jugement. Le jugement de punition, il l’a pris sur lui dans sa mort qui est maintenant commémorée. Pour lui l’arrêt de mort sur la croix ; pour nous cette parole : « Venez, les bénis de mon Père... »

2. La Messe (Dicit Dominus). — Il est grand et saisissant le moment où, immédiatement après la consécration, l’Église affirme, à la messe, sa foi au grand mystère de la rédemption : « C’est pourquoi nous nous rappelons… la bienheureuse Passion, la résurrection d’entre les morts et la glorieuse ascension du Christ... » L’Église veut dire par là : le Christ est maintenant présent avec toute son œuvre rédemptrice. C’est la raison pour laquelle elle en énumère les principales phases : la Passion, la résurrection et l’ascension. Autrefois, et maintenant encore chez les Grecs, on citait aussi en dernier lieu le retour du Christ. Ainsi le Seigneur apparaissant dans le mystère de l’Eucharistie est le Christ du retour, le Christ « en grande puissance et majesté ». La messe est à la fois une anticipation, une réalisation avant la lettre, du retour du Seigneur. Cela est vrai de chaque messe, mais tout particulièrement de celle d’aujourd’hui où l’Église célèbre la solennité liturgique du retour. Aujourd’hui se réalise, dans les cérémonies saintes de la liturgie, ce que, pendant des semaines, nous avons préparé, attendu et désiré. Aujourd’hui prend fin le drame sacré de l’année liturgique.

L’âme approche aujourd’hui avec crainte de la maison de Dieu, car celle-ci est aujourd’hui le théâtre du jugement général. Aussi est-ce pour nous une consolation d’être accueillis sur le seuil de la maison par le Père céleste qui nous dit : Mes pensées sont des pensées de paix et non de châtiment. Alors, la crainte qui nous saisissait à notre entrée dans l’église se change en joie du retour dans la Jérusalem céleste (le psaume 84 est un cantique de rédemption et convient très bien ici). Le Confiteor est aujourd’hui à sa place ; il constitue une scène de jugement ; nous nous tenons devant le Juge éternel ; les saints sont nos accusateurs, mais aussi nos intercesseurs. Le Kyrie est notre chant d’exil, par opposition à l’Alléluia qui est, pour les enfants de Dieu, le chant de la patrie céleste.

L’Oraison fait déjà entendre les accents de l’Avent (Excita), une vraie prière de fin d’année : invitation à utiliser avec plus de zèle que précédemment la prochaine année de grâce.

Maintenant paraît notre mère l’Église ; elle nous adresse d’émouvantes paroles de saint Paul captif (Ép.). Elle n’est pas une visionnaire ; elle ne nous emmène pas dans les nuages du ciel, mais elle nous dispose, par des prières et des supplications, à nous rendre dignes d’aller au-devant du Seigneur qui revient. Elle nous parle et nous supplie en mère soucieuse de son devoir. Le chrétien doit ressembler à un arbre chargé de fruits, s’armer dans la vie de patience et de persévérance, aspirer avec joie et reconnaissance au jour de la venue du Seigneur. Malgré tout son sérieux, la pensée du jugement ne doit pas nous effrayer. Nous devons toutefois être reconnaissants « qu’il nous ait rendus dignes de partager l’héritage de ses saints dans la lumière et de prendre place dans le royaume de son Fils bien-aimé ».

Nous chantons avec la joie du triomphe le Graduel et avec un ardent désir l’Alléluia que nous aurons bientôt le bonheur de chanter dans les rues de la céleste Sion.

Maintenant, dans l’Évangile, c’est le Seigneur lui-même qui place sous nos yeux un tableau expressif de son jour. Mais il ne veut pas nous effrayer, car son intention est de « rassembler » ses élus pour leur faire « partager l’héritage de ses saints ».

Maintenant nous arrivons au sacrifice. Quelle est notre offrande ? L’homme peut nourrir deux convoitises : la convoitise des plaisirs de la terre ou le désir du ciel. C’est ce dernier désir que nous déposons aujourd’hui sur la table du sacrifice et que nous exprimons dans le De profundis.

Au Saint Sacrifice paraît le Christ, le Roi de majesté ; il porte encore le manteau des espèces eucharistiques ; pourtant c’est le même qui viendra en grande puissance et majesté. Et, à la communion, il se penche sur chaque âme. Du trône de son Père il laisse tomber ces paroles de consolation : Je suis glorifié ; priez avec un cœur confiant, cela vous sera donné. Le gage de cette parole de salut est l’Eucharistie. 3. La Prière des Heures. — Nous lisons la saisissante peinture du jugement dernier que saint Basile présente au bréviaire du dernier dimanche. A vrai dire, elle forme contraste avec la messe : « Si le désir de pécher s’empare de vous, alors pensez à ce terrible et insupportable jugement du Christ, où il est assis en Juge sur un trône élevé. Devant lui se tient toute la création, tremblant à son glorieux aspect. Nous sommes amenés un à un devant lui pour rendre compte de ce que nous avons fait pendant la vie. Alors, celui qui commis beaucoup de péchés dans sa vie est entoure ; d’anges hideux et effrayants, aux yeux et au souffle de feu à cause de la dureté de leur cœur, au visage sombre comme la nuit à cause de leur désespoir et de leur haine pour les hommes. De plus, représentez-vous l’abîme sans fond, les ténèbres impénétrables, le feu sans éclat, qui peut bien brûler, mais non éclairer. Pensez à la race venimeuse et carnivore des vers qui dévore insatiablement, n’est jamais assouvie et cause, par ses morsures, d’intolérables souffrances ; enfin, pensez à ce qui est le plus terrible de tous les supplices, à la honte-et à la confusion éternelle. Craignez tout cela et, instruits par cette crainte, tenez votre âme éloignée, comme par un frein, des mauvaises convoitises. »

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie dans le lieu saint, que celui qui lit comprenne. Et le reste.

Homélie de saint Jérôme, prêtre.

Septième leçon. Nous sommes invités à comprendre : c’est un signe que ce qui vient d’être dit recèle un sens mystérieux. Voici ce que nous lisons en Daniel : « Le temps d’une demi-semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation et sur l’aile du Temple sera l’abomination de la désolation jusqu’à la fin et la fin sera accordée sur une solitude ». Et à ce propos l’Apôtre dit que l’Homme d’iniquité et l’Adversaire doit se dresser contre tout ce qu’on appelle Dieu et qu’on vénère, osant même se tenir dans le Temple de Dieu, et se donner lui-même pour Dieu ; que sa venue, par l’influence de Satan, détruira et réduira à être délaissés de Dieu ceux qui l’auront accueilli.

Huitième leçon. On peut comprendre simplement qu’il s’agit de l’Antichrist ou de l’image de César que Pilate fit placer dans le Temple, ou de la statue équestre d’Adrien qui se dresse encore aujourd’hui au lieu même du Saint des Saints. Dans l’Ancien Testament, abomination signifie aussi idole ; et c’est pourquoi on lui ajoute « de la désolation », parce que l’idole a été fixée dans le Temple en désolation et en ruines.

Neuvième leçon. On peut entendre l’abomination de la désolation comme toute doctrine perverse. Quand nous la verrons se tenir dans le lieu saint, c’est-à-dire dans l’Église, et se faire passer pour Dieu, nous devrons fuir de la Judée vers les montagnes, c’est-à-dire abandonner la lettre qui tue et l’erreur judaïque, nous approcher des montagnes éternelles d’où Dieu répand son admirable lumière et nous tenir sur le toit et sur la terrasse où les traits enflammés du diable ne peuvent parvenir, ne pas descendre ni prendre quoi que ce soit de la maison de notre ancienne vie ni chercher ce qui est derrière nous, mais bien plutôt semer dans le champ des Écritures spirituelles afin d’en recueillir des fruits, et ne pas emporter une seconde tunique, qu’il n’est pas permis aux Apôtres de posséder.

Ant. du Benedictus à Laudes Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie dans le lieu saint, que celui qui lit comprenne.

Ant. du Magnificat aux 2èmes Vêpres En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point, dit le Seigneur.

Textes de la Messe

Dominica Vigesima Quarta et Ultima post Pentecosten

24ème et dernier Dimanche après la Pentecôte

II Classis
2ème Classe
Ant. ad Introitum. Ier. 29,11,12 et 14.Introït
Dicit Dóminus : Ego cógito cogitatiónes pacis, et non afflictiónis : in vocábitis me, et ego exáudiam vos : et redúcam captivitátem vestram de cunctis locis.Moi, j’ai des pensées de paix et non d’affliction, dit le Seigneur ; vous m’invoquerez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de tous les lieux.
Ps. 84, 2.
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob.Vous avez béni, Seigneur, votre terre, vous ayez délivré Jacob de la captivité.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Excita, quǽsumus. Dómine, tuórum fidélium voluntátes : ut, divíni óperis fructum propénsius exsequéntes ; pietátis tuæ remédia maióra percípiant. Per Dóminum nostrum.Excitez, nous vous en supplions, Seigneur, la volonté de vos fidèles, afin que, recherchant avec plus d’ardeur, le fruit des œuvres divines, ils reçoivent de votre miséricorde des remèdes plus puissants. Par Notre-Seigneur.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Colossénses.Lecture de l’Épître du B. Ap. Paul aux Colossiens.
Col. 1, 9-14.
Fratres : Non cessámus pro vobis orántes et postulántes, ut impleámini agnitióne voluntátis Dei, in omni sapiéntia et intelléctu spiritáli : ut ambulétis digne Deo per ómnia placéntes : in omni ópere bono fructificántes, et crescéntes in scientia Dei : in omni virtúte confortáti secúndum poténtiam claritátis eius in omni patiéntia, et longanimitáte cum gáudio, grátias agentes Deo Patri, qui dignos nos fecit in partem sortis sanctórum in lúmine : qui erí puit nos de potestáte tenebrárum, et tránstulit in regnum Fílii dilectiónis suæ, in quo habémus redemptiónem per sánguinem eius, remissiónem peccatórum.Mes frères, nous ne cessons pas de prier pour vous, et de demander à Dieu que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne de Dieu, lui plaisant en toutes choses, portant des fruits en toute sorte de bonnes œuvres, et croissant dans la connaissance de Dieu ; fortifiés à tous égards par la puissance de sa gloire, pour manifester toute patience et longanimité, en même temps que la joie ; rendant grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang, et la rémission des péchés.
Graduale. Ps. 43, 8-9.Graduel
Liberásti nos, Dómine, ex affligéntibus nos : et eos, qui nos odérunt, confudísti.Vous nous avez délivrés, Seigneur, de ceux qui nous affligeaient et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient.
V/. In Deo laudábimur tota die, et in nómine tuo confitébimur in sǽcula.En Dieu nous nous glorifierons tout le jour et nous célébrerons à jamais votre nom.
Allelúia, allelúia. V/.Ps, 129, 1-2.
De profúndis clamávi ad te, Dómine : Dómine, exáudi oratiónem meam. Allelúia.Du fond des abîmes je crie vers vous, ô Seigneur ; Seigneur, exaucez ma prière. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 24, 15-35.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Cum vidéritis abominatiónem desolatiónis, quæ dicta est a Daniéle Prophéta, stantem in loco sancto : qui legit, intéllegat : tunc qui in Iudǽa sunt, fúgiant ad montes : et qui in tecto, non descéndat tóllere áliquid de domo sua : et qui in agro, non revertátur tóllere túnicam suam. Væ autem prægnántibus et nutriéntibus in illis diébus. Oráte autem, ut non fiat fuga vestra in híeme vel sábbato. Erit enim tunc tribulátio magna, qualis non fuit ab inítio mundi usque modo, neque fiet. Et nisi breviáti fuíssent dies illi, non fíeret salva omnis caro : sed propter eléctos breviabúntur dies illi. Tunc si quis vobis díxerit : Ecce, hic est Christus, aut illic : nolíte crédere. Surgent enim pseudochrísti et pseudoprophétæ, et dabunt signa magna et prodígia, ita ut in errórem inducántur (si fíeri potest) étiam elécti. Ecce, prædíxi vobis. Si ergo díxerint vobis : Ecce, in desérto est, nolíte exíre : ecce, in penetrálibus, nolíte crédere. Sicut enim fulgur exit ab Oriénte et paret usque in Occidéntem : ita erit et advéntus Fílii hóminis. Ubicúmque fúerit corpus, illic congregabúntur et áquilæ. Statim autem post tribulatiónem diérum illórum sol obscurábitur, et luna non dabit lumen suum, et stellæ cadent de cælo, et virtútes cælórum commovebúntur : et tunc parébit signum Fílii hóminis in cælo : et tunc plangent omnes tribus terræ : et vidébunt Fílium hominis veniéntem in núbibus cæli cum virtúte multa et maiestáte. Et mittet Angelos suos cum tuba et voce magna : et congregábunt electos eius a quátuor ventis, a summis cælórum usque ad términos eórum. Ab arbóre autem fici díscite parábolam : Dum iam ramus eius tener túerit et fólia nata, scitis, quia prope est æstas : ita et vos tum vidéritis hæc ómnia, scitóte, quia prope est in iánuis. Amen, dico vobis, quia nonpræteríbit generátio hæc, donec ómnia hæc fiant. Cælum et terra transíbunt, verba autem mea non præteríbunt.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie dans le lieu saint, que celui qui lit comprenne. Alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes, et que celui qui sera sur le toit n’en descende pas pour emporter quelque chose de sa maison, et que celui qui sera dans les champs ne retourne point pour prendre sa tunique. Malheur aux femmes qui seront enceintes ou qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ou un jour de sabbat. Car il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’y en a pas eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’avaient été abrégés, nulle chair n’aurait été sauvée ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés. Alors si quelqu’un vous dit : Voici, le Christ est ici ; ou : II est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, qui feront de grands signes et des prodiges au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici que je vous l’ai prédit. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert, ne sortez pas ; Le voici dans le lieu le plus retiré de la maison, ne le croyez pas. Car comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’à l’occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. Partout où sera le corps, là s’assembleront les aigles. Aussitôt après la tribulation de ces jours, le soleil s’obscurcira, et la lune ne donnera plus sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l’homme apparaîtra dans le ciel, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec une grande puissance et une grande majesté. Et il enverra ses anges, avec la trompette et une voix éclatante, et ils rassembleront les élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. Apprenez une comparaison prise du figuier. Quand ses branches sont déjà tendres, et que ses feuilles naissent, vous savez que l’été est proche ; de même, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est aux portes. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 129, 1-2.Offertoire
De profúndis clamávi ad te, Dómine : Dómine, exáudi oratiónem meam : de profúndis clamávi ad te. Dómine.Du fond des abîmes. je crie vers vous, ô Seigneur, Seigneur, exaucez, ma prière. Du fond des abîmes je crie vers vous, Seigneur.
Secreta.Secrète
Propítius esto, Dómine, supplicatiónibus nostris : et, pópuli tui oblatiónibus precibúsque suscéptis, ómnium nostrum ad te corda convérte ; ut, a terrenis cupiditátibus liberáti, ad cæléstia desidéria transeámus. Per Dóminum.Soyez propice à nos supplications, Seigneur, et après avoir reçu les offrandes et les prières de votre peuple, tournez tous nos cœurs vers vous ; afin qu’affranchis des convoitises terrestres, nous n’ayons plus que des désirs célestes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Præfatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur præfatio communis. Préface de la Sainte Trinité  ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune .
Ant. ad Communionem. Marc. 11, 24.Communion
Amen, dico vobis, quidquid orántes pétitis, crédite, quia accipiétis, et fiet vobis.En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous le recevrez et cela vous sera donné.
Postcommunio.Postcommunion
Concéde nobis, quǽsumus, Dómine : ut per hæc sacraménta quæ súmpsimus, quidquid in nostra mente vitiósum est, ipsorum medicatiónis dono curétur. Per Dóminum nostrum.Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que par la vertu des sacrements que nous avons reçus, tout ce qu’il y a de vicieux dans notre âme, soit guéri par le bienfait de leur remède. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

[1] Cf. XIII° Dim ap la Pentec..

[2] Eph. II, 16.

[3] Ibid. 15.

[4] Cf. Ier Dimanche de l’Avent..

[5] Jac. I, 17.

[6] Ibid.

[7] Psalm. LXXXIII, 6.

[8] ]Col. 1, 4-6.] : or, loin d’en prendre occasion de relâcher sa sollicitude à leur égard, leurs progrès sont précisément la raison pour laquelle[[Ibid 9.

[9] Prov. XVI, 4.

[10] Sap. V, 21.

[11] Rom. VIII, 21.

[12] Apoc. VI, 16.

[13] Ibid. I, 18.

[14] Ibid. XIX, 14.

[15] Ibid. III, 21.

[16] I Cor. VI, 3.

[17] Matth. XXV, 3.

[18] Psalm. CII, 5.

[19] Cant. VIII, 6.

[20] I Cor. XV, 28.

[21] Rom. VIII, 23.

[22] Psalm. CXVII, 24.

[23] I Petr. I, 8.

[24] I Thess IV, 6.

[25] Jean. XVII, 2.

[26] Psalm. CIX.

[27] Psalm. II.

[28] Philip. II, 10.

[29] Matth. XXVI, 64.

[30] Ibid. XXV, 46.

[31] I Cor. XV, 24-28.

[32] Matth. VI, 9.

[33] I Cor. VIII, 31.

[34] Luc. XVII, 16-3o.

[35] Apoc. XI, 10.

[36] Ibid. XIX, 5-7.

[37] Ibid. VI, 11.

[38] Ibid, XXII, 17.