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Vendredi des Quatre-Temps de Pentecôte

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

La Station se faisait dans le sanctuaire des Douze Apôtres qui constituèrent l’Église naissante que « le Saint-Esprit consuma dans les flammes de son divin amour » (Secr.) et dont il est l’âme. L’abondance des fruits de la terre, que l’Église demande à Dieu en cette saison d’été qui commence, est une figure de l’affluence des biens spirituels que l’Esprit-Saint apporte en ces jours à nos âmes (Ép.). Aussi la liturgie mettait-elle sur les lèvres de ses enfants nouvellement nés par le baptême des chants de louange à Dieu (Intr., Off.), et à l’Esprit du Seigneur si bon et si doux à notre égard (Alléluia). L’Évangile nous montre les prodiges que Jésus opéra par la vertu du Saint-Esprit en guérissant les malades et plus spécialement le paralytique auquel il remit ses péchés en même temps qu’il lui rendait la santé. L’Église formée par le Saint-Esprit (Or.) imite spécialement en ces jours le divin Maître, car aux jours de la Pentecôte elle reçoit en abondance celui qui est « la rémission des péchés » (Postc. du Mardi) et elle exerce le pouvoir que Jésus lui a donné lorsqu’il lui a dit en la personne des Apôtres : « Recevez le Saint-Esprit, ceux à qui vous remettrez le Saint-Esprit, il leur sera remis ». Demandons à l’Esprit Saint de venir en aide a notre faiblesse (Postc.), en nous protégeant contre les attaques de nos ennemis (Or.).

Textes de la Messe

Feria Sexta Quatuor Temporum Pentecostes
Vendredi des Quatre-Temps de Pentecôte
I classis
1ère classe
ante 1960 : semiduplex
avant 1960 : semidouble
Statio ad Ss. duodecim Apostolos
Station aux Douze-Apôtres
Ant. ad Introitum. Ps. 70, 8 et 23.Introït
Repleátur os meum laude tua, allelúia : ut possim cantáre, allelúia : gaudébunt lábia mea,dum cantávero tibi, allelúia, allelúia.Que ma bouche soit remplie de ta louange, alléluia, pour que je chante, alléluia ; l’allégresse sera sur mes lèvres, lorsque je vous chanterai, alléluia, alléluia.
Ps. ibid., 1-2.
In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in iustítia tua líbera me et éripe me.C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; que je ne sois pas à jamais confondu. Dans votre justice, délivrez-moi et secourez-moi.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Da, quǽsumus, Ecclésiæ tuæ, miséricors Deus : ut, Sancto Spíritu congregáta, hostíli nullaténus incursióne turbétur. Per Dóminum… in unitáte eiúsdem.Dieu de miséricorde, donnez à votre Église, nous vous en prions : que rassemblée par le Saint-Esprit, elle ne soit troublée en aucune façon par les attaques ennemies. Par N.-S... en l’unité du même.
Léctio Ioélis Prophétæ.Lecture du prophète Joël.
Ioël. 2, 23-24 et 26-27.
Hæc dicit Dóminus Deus : Exsultáte, fílii Sion, et lætámini in Dómino, Deo vestro : quia dedit vobis doctórem iustítiæ, et descéndere fáciet ad vos imbrem matutínum et serótinum, sicut in princípio. Et implebúntur áreæ fruménto et redundábunt torculária vino et óleo Et comedétis vescéntes et saturabímini, et laudábilis nomen Dómini, Dei vestri, qu fecit mirabília vobíscum : et non confundátur pópulus me us in sempitérnum. Et sciétis, quia in médio Israël ego sum : et ego Dóminus, Deus vester, et non est ámplius : et non confundétur pópulus me us in ætérnum : ait Dóminus omnípotens.Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Soyez dans l’allégresse, et réjouissez-vous dans le Seigneur votre Dieu, parce qu’il vous a donné un docteur de justice, et qu’il fera descendre sur vous la pluie d’automne et la pluie du printemps, comme au commencement. Les aires seront pleines de blé, et les pressoirs regorgeront de vin et d’huile. Vous mangerez, et vous serez rassasiés, et vous louerez le nom du Seigneur votre Dieu, qui a fait pour vous des merveilles, et mon peuple ne tombera plus jamais dans la confusion. Vous saurez alors que je suis au milieu d’Israël, que je suis le Seigneur votre Dieu,et qu’il n’y en a pas d’autre que moi ; et mon peuple ne tombera plus jamais dans la confusion, dit le Seigneur tout-puissant.
Allelúia, allelúia. V/. Sap 12, 1. O quam bonus et suávis est, Dómine, Spíritus tuus in nobis !Allelúia, allelúia. V/. 0 Seigneur, que votre esprit en nous est bon et suave.
Allelúia. (Hic genuflectitur) V/. Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium : et tui amóris in eis ignem accénde.Allelúia. (On se met à genoux) V/. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour.
Sequentia. Séquence.
Veni, Sancte Spíritus,
et emítte cǽlitus
lucis tuæ rádium.
Venez, ô Saint-Esprit,
Et envoyez du ciel
Un rayon de votre lumière.
Veni, pater páuperum ;
veni, dator múnerum ;
veni, lumen córdium.
Venez, père des pauvres,
Venez, distributeur de tous dons,
Venez, lumière des cœurs.
Consolátor óptime,
dulcis hospes ánimæ,
dulce refrigérium.
Consolateur suprême,
Doux hôte de l’âme,
Douceur rafraîchissante.
In labóre réquies,
in æstu tempéries,
in fletu solácium.
Repos dans le labeur,
Calme, dans l’ardeur,
Soulagement, dans les larmes.
O lux beatíssima,
reple cordis íntima
tuórum fidélium.
0 lumière bienheureuse,
Inondez jusqu’au plus intime,
Le cœur de vos fidèles.
Sine tuo númine
nihil est in hómine,
nihil est innóxium.
Sans votre secours,
Il n’est en l’homme, rien,
Rien qui soit innocent.
Lava quod est sórdidum,
riga quod est áridum,
sana quod est sáucium.
Lavez ce qui est souillé,
Arrosez ce qui est aride,
Guérissez ce qui est blessé.
Flecte quod est rígidum,
fove quod est frígidum,
rege quod est dévium.
Pliez ce qui est raide,
Échauffez ce qui est froid.
Redressez ce qui dévie.
Da tuis fidélibus,
in te confidéntibus,
sacrum septenárium.
Donnez à vos fidèles,
qui en vous se confient
Les sept dons sacrés.
Da virtútis méritum,
da salútis éxitum,
da perénne gáudium. Amen. Allelúia.
Donnez-leur le mérite de la vertu,
Donnez une fin heureuse,
Donnez l’éternelle joie. Ainsi soit-il. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
Luc. 5, 17-26.
In illo témpore : Factum est in una diérum, et Iesus sedébat docens. Et erant pharisǽi sedéntes, et legis doctóres, qui vénerant ex omni castéllo Galilǽæ et Iudǽæ et Ierúsalem : et virtus Dómini erat ad sanándum eos. Et ecce, viri portántes in lecto hóminem, qui erat paralýticus : et quærébant eum inférre, et pónere ante eum. Et non inveniéntes, qua parte illum inférrent præ turba, ascendérunt supra tectum, et per tégulas summisérunt eum cum lecto in médium ante Iesum. Quorum fidem ut vidit, dixit : Homo, remittúntur tibi peccáta tua. Et cœpérunt cogitáre scribæ et pharisǽi, dicéntes : Quis est hic, qui lóquitur blasphémias ? Quis potest dimíttere peccáta nisi solus Deus ? Ut cognóvit autem Iesus cogitatiónes eórum, respóndens dixit ad illos : Quid cogitátis in córdibus vestris ? Quid est facílius dícere : Dimittúntur tibi peccáta, an dícere : Surge et ámbula ? Ut autem sciátis, quia Fílius hóminis habet potestátem in terra dimitténdi peccáta (ait paralýtico) : Tibi dico, surge, tolle lectum tuum et vade in domum tuam. Et conféstim consúrgens coram illis, tulit lectum, in quo iacébat : et ábiit in domum suam, magníficans Deum. Et stupor apprehéndit omnes et magnificábant Deum. Et repléti sunt timóre, dicéntes : Quia vídimus mirabília hódie.En ce temps-là : Il arriva que Jésus était assis et enseignait. Et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient venus de tous les villages de la Galilée, et de la Judée, et de Jérusalem, étaient assis auprès de lui : et la puissance du Seigneur agissait pour opérer des guérisons, et voici que des gens, portant sur un lit un homme qui était paralytique, cherchaient à le faire entrer et à le déposer devant Jésus. Mais, ne trouvant point par où le faire entrer, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit, et, par les tuiles, ils le descendirent avec le lit au milieu de l’assemblée, devant Jésus. Dès qu’il vit leur foi, il dit : Homme, tes péchés te sont remis. Alors, les scribes et les pharisiens se mirent à penser et à dire en eux-mêmes : Quel est celui-ci, qui profère des blasphèmes ? Qui peut remettre les péchés, si ce n’est Dieu seul ? Mais Jésus, connaissant leurs pensées, prit la parole, et leur dit : Que pensez-vous dans vos cœurs ? Lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés te sont remis ; ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés : Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison. Et aussitôt, se levant devant eux, il prit le lit sur lequel il était couché, et s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. Et la stupeur les saisit tous, et ils glorifiaient Dieu. Et ils furent remplis de crainte, et ils disaient : Nous avons vu aujourd’hui des choses prodigieuses.
Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 145,2.Offertoire
Lauda, ánima mea, Dóminum : laudábo Dóminum in vita mea : psallam Deo meo, quámdiu ero, allelúia.0 mon âme, loue le Seigneur. Je louerai le Seigneur pendant ma vie ; je chanterai mon Dieu tant que je serai, alléluia.
Secreta.Secrète
Sacrifícia, Dómine, tuis obláta conspéctibus, ignis ille divínus absúmat, qui discipulórum Christi, Fílii tui, per Spíritum Sanctum corda succéndit. Per eúndem Dóminum . . . in unitáte eiúsdem.Que les sacrifices offerts en votre présence, Seigneur, soient consumés par ce feu divin dont le Saint-Esprit embrasa les cœurs des disciples du Christ votre Fils. Par le même N.-S... en l’unité du même.
Præfatio, Communicantes et Hanc igitur, ut in die Pentecostes. Préface, Communicantes et Hanc igitur du jour de la Pentecôte .
Ant. ad Communionem. Ioann. 14, 18.Communion
Non vos relínquam órphanos : véniam ad vos íterum, allelúia : et gaudébit cor vestrum, allelúia.Je ne vous laisserai pas orphelins ; je reviendrai à vous, alléluia : et votre cœur sera dans la joie, alléluia.
Postcommunio.Postcommunion
Súmpsimus, Dómine, sacri dona mystérii : humíliter deprecántes ; ut, quæ in tui commemoratiónem nos fácere præcepísti, in nostræ profíciant infirmitátis auxílium : Qui vivis.Nous avons reçu, Seigneur, les dons de vos saints mystères, vous demandant humblement, que ce sacrifice que vous nous avez ordonné d’accomplir en mémoire de vous, nous serve de secours profitable dans notre faiblesse.

Office

A MATINES

Invitatorium Invitatoire
Allelúia, Spíritus Dómini replévit orbem terrárum [1] : * Veníte, adorémus, allelúia.Alléluia, l’Esprit du Seigneur a rempli l’univers : * Venez, adorons-le, alléluia.
Psaume 94 (Invitatoire)
Hymnus Hymne
Iam Christus astra ascénderat,
Revérsus unde vénerat,
Patris fruéndum múnere,
Sanctum datúrus Spíritum.
Déjà le Christ était monté aux cieux,
retourné d’où il était venu,
pour nous donner le Saint-Esprit,
qui fera jouir de la grâce du Père.
Solémnis urgébat dies,
Quo mystico septémplici
Orbis volútus sépties,
Signat beáta témpora.
Il approchait le jour solennel,
où le cycle parcouru sept fois
du septénaire mystérieux,
annonce les temps bienheureux [2].
Cum lucis hora tértia
Repénte mundus íntonat,
Apóstolis orántibus
Deum veníre núntiat.
A la troisième heure du jour,
soudain le monde tonne,
aux apôtres en prière
il annonce que Dieu vient.
De Patris ergo lúmine
Decórus ignis almus est,
Qui fida Christi péctora
Calóre Verbi cómpleat.
C’est donc de la lumière du Père
qu’est nourrit ce feu magnifique,
qui remplit de la chaleur du Verbe
les cœurs fidèles aux Christ.
Impléta gaudent víscera,
Affláta Sancto Spíritu,
Vocésque divérsas sonant,
Fantur Dei magnália.
Au souffle de l’Esprit-Saint,
ils sont intérieurement comblés de joie,
ils répandent des paroles diverses,
ils publient les merveilles de Dieu.
Notíque cunctis Géntibus,
Græcis, Latínis, Bárbaris,
Simúlque demirántibus,
Linguis loquúntur ómnium.
Compris par toutes les nations,
les Grecs, les Latins, les Barbares,
et, à l’étonnement de tous,
ils parlent le langage de tous.
Iudǽa tunc incrédula,
Vesána torvo spíritu,
Madére musto sóbrios
Christi fidéles íncrepat.
La Judée alors incrédule,
égarée par un esprit mauvais,
accuse d’un excès de vin nouveau
les sobres disciples du Christ.
Sed éditis miráculis
Occúrrit, et docet Petrus,
Falsum profári pérfidos,
Ioéle teste cómprobans.
Mais par les miracles accomplis
Pierre répond et enseigne,
que les incrédules ont menti
selon le témoignage du Prophète Joël [3].
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sǽcula.
Amen.
Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts,
Ainsi qu’au Consolateur,
Dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
Ad NocturnumAu Nocturne [4]
Ant. 1 Factus est * repénte de cælo sonus adveniéntis spíritus veheméntis, allelúia, allelúia.Ant. 1 Il se fit * soudain un bruit du ciel, comme celui d’un vent impétueux qui arrive [5], alléluia, alléluia.
Psaume 47
On répète l’antienne du psaume après chaque psaume.
Ant. 2 Confírma hoc, Deus, * quod operátus es in nobis : a templo sancto tuo, quod est in Ierúsalem [6], allelúia, allelúia.Ant. 2 Affermissez, ô Dieu, * ce que vous avez opéré parmi nous, du milieu de votre saint temple, qui est dans Jérusalem, alléluia, alléluia.
Psaume 67
Ant. 3 Emítte Spíritum tuum, * et creabúntur : et renovábis fáciem terræ [7], allelúia, allelúia.Ant. 3 Vous enverrez votre Esprit, * et vous renouvellerez la face de la terre, alléluia, alléluia.
Psaume 103
V/. Spíritus Paráclitus, allelúia.V/. L’Esprit Paraclet [8], alléluia.
R/. Docébit vos ómnia, allelúia.R/. Vous enseignera toutes choses, alléluia.
Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
Cap. 5, 17-26.
In illo témpore : Factum est in una diérum, et Iesus sedébat docens. Et erant pharisǽi sedéntes, et legis doctóres, qui venérant ex omni castéllo Galilǽæ et Iudǽæ, et Ierúsalem : et virtus Dómini erat ad sanándum eos. Et réliqua.En ce temps-là : Il arriva que Jésus était assis et enseignait. Et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient venus de tous les villages de la Galilée, et de la Judée, et de Jérusalem, étaient assis auprès de lui : et la puissance du Seigneur agissait pour opérer des guérisons. Et le reste.
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi.Homélie de saint Ambroise, Évêque.
Liber 5 in cap. 5 Lucæ, post initium
Non otiósa huius paralýtici, nec angústa medicína est, quando Dóminus et orásse præmíttitur ; non útique propter suffrágium, sed propter exémplum. Imitándi enim spécimen dedit, non precándi ámbitum requisívit. Et conveniéntibus ex omni Galilǽa, et Iudǽa, et Ierúsalem, legis doctóribus, inter ceterórum remédia debílium, paralýtici istíus medicína descríbitur. Primum ómnium, quod ante díximus, unusquísque æger peténdæ precatóres salútis debet adhibére, per quos nostræ vitæ compágo resolúta, actuúmque nostrórum clauda vestígia, verbi cæléstis remédio reforméntur.La guérison de ce paralytique n’est ni inutile, ni d’une portée restreinte, puisque nous y voyons que le Seigneur commença par prier, non certes qu’il eût besoin de quelque suffrage, mais afin de nous donner l’exemple. Il a proposé un modèle à notre imitation, ce n’est pas l’ostentation dans la prière qu’il a recherchée. Alors que beaucoup de docteurs de la loi étaient rassemblés de toute la Galilée, de la Judée et de Jérusalem, parmi les guérisons d’autres malades, l’Évangile nous raconte celle de ce paralytique. Et d’abord, comme nous l’avons dit plus haut, tout malade doit employer des intercesseurs pour demander son salut, afin que, grâce à eux, le relâchement de notre vie et la marche chancelante de nos actions soient réformés par le remède de la parole céleste.
R/. Non vos me elegístis, sed ego elégi vos, et pósui vos : * Ut eátis, et fructum afferátis, et fructus vester máneat, allelúia, allelúia.R/. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis [9] : * Pour que vous alliez et rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure, alléluia, alléluia.
V/. Sicut misit me Pater, et ego mitto vos.V/. Comme mon Père m’a envoyé, ainsi moi je vous envoie [10].
* Ut eátis, et fructum afferátis, et fructus vester máneat, allelúia, allelúia. * Pour que vous alliez et rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure, alléluia, alléluia.
Lectio ii2e leçon
Sint ígitur áliqui monitóres mentis, qui ánimum hóminis, quamvis exterióris córporis debilitáte torpéntem, ad superióra érigant. Quorum rursus adminículis et attóllere et humiliáre se fácilis ante Iesum locétur, Domínico vidéri dignus aspéctu. Humilitátem enim réspicit Dóminus : quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ. Quorum fidem ut vidit, dixit : Homo, remittúntur tibi peccáta tua. Magnus Dóminus, qui aliórum mérito ignóscit áliis : et dum álios probat, áliis reláxat erráta. Cur apud te, homo, colléga non váleat, cum apud Deum servus et interveniéndi méritum, et ius hábeat impetrándi ?Qu’il y ait donc quelques personnes, qui, avertissant l’esprit de l’homme, élèvent son âme vers les choses supérieures, bien qu’elle soit engourdie par la faiblesse de son enveloppe corporelle. Que l’homme, se prêtant alors à s’élever par leur secours et à s’humilier, soit placé devant Jésus, digne d’être aperçu par le divin regard. Le Seigneur en effet regarde l’humilité, car « il a regardé l’humilité de sa servante » [11]. Le Fils de Dieu, dès qu’il vit leur foi, dit : « Homme, tes péchés te sont remis » [12]. Qu’il est grand le Seigneur qui pardonne ainsi aux uns leurs péchés, par égard pour les mérites des autres ; et qui, donnant son approbation à ceux-ci, absout ceux-là de leurs égarements ! Pourquoi donc, Ô homme, la prière de ton égal n’a-t-elle pas d’influence sur toi lorsqu’auprès de Dieu un esclave possède le mérite qu’il faut pour intercéder, et le droit d’obtenir ?
R/. Spíritus Dómini replévit orbem terrárum : * Et hoc quod cóntinet ómnia, sciéntiam habet vocis, allelúia, allelúia.R/. L’Esprit du Seigneur remplit l’univers [13] : * Et comme Il contient tout, Il connaît tout ce qui se dit, alléluia, alléluia.
V/. Omnium est enim ártifex, omnem habens virtútem, ómnia prospíciens.V/. Car il est l’auteur de toutes choses, il peut tout, il voit tout.
* Et hoc quod cóntinet ómnia, sciéntiam habet vocis, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Et hoc quod cóntinet ómnia, sciéntiam habet vocis, allelúia, allelúia.* Et comme Il contient tout, Il connaît tout ce qui se dit, alléluia, alléluia. Gloire au Père. * Et comme Il contient tout, Il connaît tout ce qui se dit, alléluia, alléluia.
Lectio iii3e leçon
Disce, qui iúdicas, ignóscere : disce, qui æger es, impetráre. Si grávium peccatórum díffidis véniam, ádhibe precatóres, ádhibe Ecclésiam, quæ pro te precétur, cuius contemplatióne, quod tibi Dóminus negáre posset, ignóscat. Et quamvis históriæ fidem non debeámus omíttere, ut vere paralýtici istíus corpus credámus esse sanátum : cognósce tamen interióris hóminis sanitátem, cui peccáta donántur. Cum Iudǽi assérunt peccáta a solo Deo posse concédi, Deum útique eum confiténtur ; suóque iudício perfídiam suam produnt, qui opus ástruunt, ut persónam negent.Toi qui juges, apprends à pardonner ; toi qui es malade, apprends à obtenir. Si tu te défies du pardon de tes fautes graves, fais paraître des intercesseurs, fais paraître l’Église pour qu’elle prie pour toi, et afin qu’en considération d’elle, le Seigneur te pardonne ce qu’il pourrait refuser à toi-même. Et bien que nous ne devions pas laisser de croire à la vérité de cette histoire (car nous croyons que le corps de ce paralytique a été réellement guéri), il nous faut reconnaître aussi en lui la guérison de l’homme intérieur, auquel les péchés sont remis. Lorsque les Juifs affirment que Dieu seul peut remettre les péchés, ils confessent assurément par là que Jésus est Dieu, et ils proclament eux-mêmes, par leur propre jugement, leur infidélité ; ils affirment l’œuvre divine, pour nier la divinité de la personne.
Te Deum

A LAUDES.

Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia.Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [14], alléluia.
Psaume 92
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia.Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [15], alléluia.
Psaume 99
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia.Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [16], alléluia, alléluia.
Psaume 62
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia.Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [17], alléluia.
Cantique des trois Enfants
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia.Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [18], alléluia, alléluia.
Psaume 148
Capitulum Act. 2. 1-2. Capitule
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes.Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis.
Hymnus Hymne
Beáta nobis gáudia
Anni redúxit órbita,
Cum Spíritus Paráclitus
Illápsus est Apóstolis.
Le cycle de l’année nous ramène
les joies bienheureuses
du jour où l’Esprit Paraclet
descendit sur les Apôtres.
Ignis vibránte lúmine
Linguæ figúram détulit,
Verbis ut essent próflui,
Et caritáte férvidi.
Le feu à l’éclat vibrant
a pris la forme d’une langue,
pour qu’ils abondent de paroles
et soient brûlants de charité.
Linguis loquúntur ómnium ;
Turbæ pavent Gentílium,
Musto madére députant
Quos Spíritus repléverat.
Ils parlent les langues de tous ;
les foules de Gentils sont dans la stupeur,
ils croient pris de vin nouveau
ceux que l’Esprit vient de remplir.
Patráta sunt hæc mýstice,
Paschæ perácto témpore,
Sacro diérum círculo,
Quo lege fit remíssio.
Ces faits s’accomplissent selon le mystère,
le temps pascal étant écoulé,
s’ouvre un cycle sacré de jours
où la loi remettait toutes les dettes [19].
Te nunc, Deus piíssime,
Vultu precámur cérnuo :
Illápsa nobis cælitus
Largíre dona Spíritus.
Vous, maintenant, Dieu très clément,
nous vous en prions, prosternés :
accordez-nous les dons de l’Esprit
qui nous viennent du ciel.
Dudum sacráta péctora
Tua replésti grátia :
Dimítte nostra crímina,
Et da quiéta témpora.
Vous venez de consacrer ces cœurs
remplis de votre grâce :
remettez nos crimes,
donnez des jours paisibles.
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sǽcula.
Amen.
Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts,
Ainsi qu’au Consolateur,
Dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
V/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto, allelúia. V/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, alléluia [20].
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia.
Ad Bened. Ant. Dixit Iesus : * Ut sciátis autem quia Fílius hóminis habet potestátem in terra dimitténdi peccáta, ait paralýtico : Tibi dico, surge : tolle lectum tuum, et vade in domum tuam, allelúia. Ant. au Benedictus Jésus dit : * afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, il dit au paralytique : C’est à toi que je parle : lève-toi, prends ton lit et va-t’en en ta maison [21], alléluia.
Benedictus
OratioPrière
Da, quǽsumus, Ecclésiæ tuæ, miséricors Deus : ut, Sancto Spíritu congregáta, hostíli nullaténus incursióne turbétur. Per Dóminum… in unitáte eiúsdem.Dieu de miséricorde, donnez à votre Église, nous vous en prions : que rassemblée par le Saint-Esprit, elle ne soit troublée en aucune façon par les attaques ennemies. Par N.-S... en l’unité du même.

AUX VÊPRES.

Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia.Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [22], alléluia.
Psaume 109
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia.Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [23], alléluia.
Psaume 110
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia.Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [24], alléluia, alléluia.
Psaume 111
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia.Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [25], alléluia.
Psaume 112
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia.Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [26], alléluia, alléluia.
Psaume 113
Capitulum Act. 2. 1-2. Capitule
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes.Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis.
Hymnus Hymne
Veni, Creátor Spíritus,
Mentes tuórum vísita
Imple supérna grátia,
Quæ tu creásti péctora.
Venez, Esprit Créateur [27],
Visitez les âmes de vos fidèles,
Remplissez de la grâce céleste
Les cœurs que vous avez créés.
Qui díceris Paráclitus,
Altíssimi donum Dei,
Fons vivus, ignis, cáritas,
Et spiritális únctio.
Vous êtes appelé le Paraclet [28],
Le Don [29] de Dieu très haut,
La source d’eau vive, le feu, l’Amour,
Et l’onction spirituelle [30].
Tu septifórmis múnere,
Dígitus patérnæ déxteræ,
Tu rite promíssum Patris,
Sermóne ditans gúttura.
Vous êtes l’Auteur des sept dons [31],
Le doigt de la droite du Père [32] :
Vous, promis solennellement par le Père,
Vous mettez sur nos lèvres votre parole.
Accénde lumen sénsibus :
Infúnde amórem córdibus :
Infírma nostri córporis
Virtúte firmans pérpeti.
Allumez la lumière dans nos esprits [33] ;
Versez l’amour dans nos cœurs ;
Soutenez la faiblesse de notre corps
Par votre incessante énergie.
Hostem repéllas lóngius,
Pacémque dones prótinus :
Ductóre sic te prǽvio
Vitémus omne nóxium.
Repoussez l’ennemi loin de nous,
Hâtez-vous de nous donner la paix,
Marchant ainsi sous votre conduite,
Nous éviterons tout mal.
Per te sciámus da Patrem,
Noscámus atque Fílium,
Teque utriúsque Spíritum
Credámus omni témpore.
Par vous, que nous connaissions le Père,
Faites-nous connaître aussi le Fils,
Et qu’en vous, Esprit de l’un et de l’autre
Nous croyons en tout temps.
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sǽcula.
Amen.
Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts,
Ainsi qu’au Consolateur,
Dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
V/. Loquebántur váriis linguis Apóstoli, allelúia. V/. Les Apôtres annonçaient en diverses langues [34], alléluia.
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia.
Ad Magnificat Ant. Paráclitus autem * Spíritus Sanctus, quem mittet Pater in nómine meo, ille vos docébit ómnia, et súggeret vobis ómnia, quæcúmque díxero vobis, allelúia. Ant. au Magnificat Le Paraclet, * l’Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit [35], alléluia.
Magnificat
OratioPrière
Da, quǽsumus, Ecclésiæ tuæ, miséricors Deus : ut, Sancto Spíritu congregáta, hostíli nullaténus incursióne turbétur. Per Dóminum… in unitáte eiúsdem.Dieu de miséricorde, donnez à votre Église, nous vous en prions : que rassemblée par le Saint-Esprit, elle ne soit troublée en aucune façon par les attaques ennemies. Par N.-S... en l’unité du même.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Jusqu’ici nous avons considéré l’action du Saint-Esprit dans l’Église ; il nous faut maintenant la suivre sur un théâtre moins étendu, il nous faut l’étudier dans le cœur du chrétien. Là encore nous puiserons de nouveaux sentiments d’admiration et de reconnaissance pour ce divin Esprit qui daigne se prêter à tous nos besoins, et nous conduire à la fin bienheureuse pour laquelle nous avons été crées.

De même que l’Esprit Saint envoyé « pour demeurer avec nous » s’emploie à maintenir et à diriger la sainte Église, afin qu’elle soit toujours l’Épouse fidèle de Jésus son Époux immortel ; ainsi s’attache-t-il à nous pour nous rendre les dignes membres de ce chef saint et glorieux. Sa mission est de nous unir à Jésus si étroitement que nous lui soyons incorporés. C’est à lui de nous créer dans l’ordre surnaturel, de nous donner et de nous conserver la vie de la grâce, en nous appliquant les mérites que Jésus notre médiateur et notre Sauveur nous a conquis.

Elle est sublime cette mission du Saint-Esprit qui lui a été conférée par le Père et par le Fils, et qu’il exerce sur le genre humain. Au sein de la divinité l’Esprit-Saint est produit et ne produit pas. Le Père engendre le Fils, le Père et le Fils produisent le Saint-Esprit ; cette différence est fondée dans la nature divine elle-même, qui n’est et ne peut être qu’en trois personnes. De là vient, comme l’enseignent les Pères, que le Saint-Esprit a reçu pour le dehors la fécondité qu’il n’exerce pas dans l’essence divine. Si donc il s’agit de produire l’humanité du Fils de Dieu au sein de Marie, c’est lui qui opère ; et s’il s’agit de créer le chrétien du sein de la corruption originelle, et de l’appeler à la vie de la grâce, c’est lui encore qui exercera son action : en sorte que, selon l’énergique expression de saint Augustin, « la même grâce qui a produit le Christ à son commencement, produit le chrétien lorsqu’il commence à croire ; le même Esprit duquel le Christ a été conçu est le principe de la nouvelle naissance du fidèle » [36].

Nous nous sommes étendu longuement sur l’action du Saint-Esprit dans la formation et le gouvernement de l’Église, parce que l’œuvre principale de ce divin Esprit est de former sur la terre l’Épouse du Fils de Dieu, et que c’est par elle que nous viennent tous les biens. Elle est dépositaire d’une partie des grâces de cet auguste Paraclet, qui a daigné se mettre à sa disposition pour nous sauver et nous sanctifier. C’est pour nous également qu’il l’a rendue catholique, visible à tous les regards, afin qu’il nous fût plus facile de la trouver ; c’est pour nous qu’il maintient dans son sein la vérité et la sainteté, afin que nous soyons abreuvés à ces deux sources ineffables. Aujourd’hui nous voici attentifs à ce qu’il opère dans les âmes, et tout d’abord nous nous trouvons en face de son pouvoir créateur. N’est-ce pas en effet une véritable création, d’amener une âme plongée dans la déchéance originelle, ou, ce qui est plus merveilleux encore, une âme défigurée par le péché volontaire et personnel, de l’amener à devenir en un moment la fille adoptive du Père céleste, le membre chéri du Fils de Dieu ? Le Père et le Fils se complaisent à voir accomplir cette œuvre par l’Esprit qui est leur amour mutuel. Ils l’ont envoyé afin qu’il agisse, afin qu’il se conduise en maître dans sa mission, et partout où il règne, ils règnent aussi.

Éternellement l’âme élue a été présente à la divine Trinité ; mais, le moment arrivé, l’Esprit descend. Il s’empare de cette âme comme de l’objet désigné à son amour. Le vol de la colombe miséricordieuse est plus rapide que celui de l’aigle qui fond sur sa proie. Que la volonté humaine n’entrave pas son action, et il arrivera de cette âme ce qui est arrivé pour l’Église elle-même, c’est-à-dire que « ce qui n’était même pas triomphera de « ce qui était » [37]. On voit alors des miracles d’un ordre étonnant, « la grâce surabondant là même où le péché avait abondé » [38].

Nous avons vu l’Emmanuel conférer aux eaux la vertu de purifier les âmes ; mais nous nous souvenons que lorsqu’il descendit dans les flots du Jourdain, la colombe divine vint se poser sur sa tête, et prit possession de l’élément régénérateur. La fontaine baptismale est demeurée son domaine. « C’est là, nous dit le grand saint Léon, qu’il préside à la nouvelle naissance de l’homme, rendant féconde la fontaine sacrée, comme autrefois il rendit fécond le sein de la Vierge, à cette différence que le péché fut absent dans la conception sacrée du Fils de Dieu, tandis que la mystérieuse ablution le détruit en nous » [39].

Avec quelle tendresse l’Esprit divin contemple cette nouvelle créature sortant des eaux ! Avec quelle impétuosité d’amour il fait irruption en elle ! Il est le Don du Dieu très haut, envoyé sur nous pour résider en nous. Il prend donc son habitation dans cette âme toute neuve, qu’elle soit celle de l’enfant d’un jour, ou celle de l’adulte déjà chargé d’années. Il se complaît dans ce séjour qu’il a éternellement ambitionné ; il l’inonde de ses feux et de sa lumière, et comme il est par nature inséparable des deux autres personnes divines, sa présence est cause que le Père et le Fils viennent établir aussi leur demeure en cette âme fortunée [40].

Mais l’Esprit-Saint a ici son action propre, sa mission sanctificatrice, et pour bien comprendre la nature de sa présence dans le chrétien, il faut savoir qu’elle ne se borne pas à l’âme. Le corps fait aussi partie de l’homme, et il a eu sa part dans la régénération ; c’est pourquoi l’Apôtre, en même temps qu’il nous révèle l’heureuse « habitation » du divin Esprit en nous [41], nous apprend encore que nos membres matériels sont eux-mêmes ses temples [42]. Il veut les faire servir à la justice et à la sainteté [43] ; il dépose en eux un germe d’immortalité qui les conservera dans la dissolution même du tombeau, en sorte qu’au jour de la résurrection ils reparaîtront, mais spiritualisés [44], gardant ainsi le signe de l’Esprit qui les aura possédés en cette vie mortelle.

Le chrétien étant donc ainsi l’habitation de l’Esprit-Saint, nous ne devons pas nous étonner que ce divin Esprit songe à orner dignement la demeure qu’il s’est choisie. Quelle plus noble parure que celle des vertus théologales : la Foi qui nous met en possession certaine et substantielle des vérités divines que notre intelligence ne peut voir encore ; l’Espérance qui rend déjà présent le secours divin qui nous est nécessaire et la félicité éternelle que nous attendons ; la Charité qui nous unit à Dieu par le plus fort et le plus doux des liens ! Or, ces trois vertus, ces trois moyens pour l’homme régénéré d’être en rapport avec sa fin, c’est à la présence du Saint-Esprit que le chrétien les doit. Il a daigné signaler son arrivée par ce triple bienfait qui dépasse tous nos mérites passés, présents et futurs.

Au-dessous des trois vertus théologales, il établit ces quatre autres qui sont comme les assises de la vie morale de l’homme : la justice, la force, la prudence et la tempérance ; qualités naturelles, qu’il transforme en les adaptant à la fin surnaturelle du chrétien. Enfin comme un dernier lustre qu’il ajoute à sa demeure, il y dépose le septénaire sacré de ses dons, destines à répandre le mouvement et la vie dans le septénaire des vertus.

Mais les vertus et les dons qui tous tendent vers Dieu, réclament l’élément supérieur qui est le moyen essentiel de l’union avec lui : élément indispensable et que rien ne peut suppléer, âme de l’âme, principe vivifiant, sans lequel elle ne saurait ni voir ni posséder Dieu ; c’est la Grâce sanctifiante. Avec quelle satisfaction l’Esprit divin l’introduit dans l’âme à laquelle elle s’incorpore, et qu’elle rend l’objet des complaisances divines ! Une étroite alliance existe entre cette grâce et la présence de l’Esprit-Saint ; car si l’âme venait à donner entrée au péché mortel, l’Esprit cesserait d’habiter cette âme infortunée, au moment même où s’éteindrait en elle la grâce sanctifiante.

Mais il veille soigneusement sur son héritage, et il n’y demeure pas oisif. Les vertus qu’il a infusées dans cette âme si chère ne doivent pas demeurer inertes ; il faut qu’elles produisent les actes vertueux, et que le mérite qu’elles obtiendront vienne accroître la puissance de l’élément fondamental, fortifier et développer cette grâce sanctifiante qui enchaîne si étroitement le chrétien à Dieu. L’Esprit-Saint ne cesse donc de mouvoir l’âme vers l’action soit à l’intérieur, soit à l’extérieur, par ces touches divines que la théologie appelle grâces actuelles. Il obtient ainsi que sa créature s’élève de plus en plus dans le bien, qu’elle s’enrichisse et se consolide toujours davantage, enfin qu’elle serve à la gloire de son auteur qui la veut féconde et agissante.

Dans cette intention, l’Esprit qui s’est donné à elle, qui l’habite avec une si vive tendresse, la pousse à la prière par laquelle elle pourra tout obtenir, lumière, force et succès. « Mais, dit l’Apôtre, savons-nous comment il faut prier ? » A cette question il répond lui-même d’après son expérience : « Ce sera l’Esprit qui demandera pour nous dans des gémissements inénarrables » [45]. Ainsi le divin Esprit s’associe à tous nos besoins ; il est Dieu, et il gémit comme la colombe, afin de mettre ses accents à l’unisson des nôtres. « Il crie vers Dieu dans nos cœurs, » dit le même Apôtre [46] ; nous certifiant ainsi par sa présence et ses opérations en nous que nous sommes les enfants de Dieu [47]. Se peut-il rien de plus intime, et devons-nous nous étonner que Jésus nous ait dit qu’il n’y avait qu’à demander pour recevoir [48], lorsque c’est son Esprit même qui demande en nous ?

Auteur de la prière, il coopère puissamment à l’action. Son intimité avec l’âme fait qu’il ne laisse à celle-ci que la liberté nécessaire au mérite ; pour le reste, il la meut, il la soutient, il la dirige, en sorte qu’à son tour elle n’a plus qu’à coopérer à ce qu’il fait en elle et par elle. A cette action commune de l’Esprit et du chrétien, le Père céleste reconnaît ceux qui lui appartiennent, et c’est pour cela que l’Apôtre nous dit encore que « ceux-là sont les enfants de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu » [49]. Heureuse société qui mène le chrétien à la vie éternelle, qui fait triompher Jésus en lui, Jésus dont l’Esprit-Saint imprime les traits dans sa créature, afin qu’elle soit un membre digne d’être uni à son Chef !

Mais, hélas ! Cette société fortunée peut se dissoudre. Notre liberté, qui ne se transforme qu’au ciel, peut amener et amène trop souvent la rupture entre l’Esprit sanctificateur et l’homme sanctifié. Le désir malheureux de l’indépendance, les passions que l’homme aurait le moyen de régler s’il était docile à l’Esprit, ouvrent le cœur imprudent à la convoitise de ce qui est au-dessous de lui. Satan, jaloux du règne de l’Esprit, ose faire briller aux yeux de l’homme la trompeuse image d’un bonheur ou d’un contentement hors de Dieu. Le monde, qui est aussi un esprit maudit, ose rivaliser avec l’Esprit du Père et du Fils. Subtil, audacieux, actif, il excelle à séduire, et nul ne pourrait compter les naufrages qu’il a causés. Il est cependant dénoncé aux chrétiens par Jésus lui-même qui nous a déclaré qu’il ne prierait pas pour lui [50], et par l’Apôtre qui nous avertit « que ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais bien l’Esprit qui est de Dieu » [51].

Néanmoins un cruel divorce s’opère fréquemment entre l’homme et son hôte divin. Il est précédé pour l’ordinaire par un refroidissement qui se manifeste du côté de la créature envers son bienfaiteur. Un manque d’égards, une légère désobéissance, sont les préludes de la rupture. C’est alors qu’a lieu chez le divin Esprit ce froissement qui montre si clairement l’amour qu’il porte à l’âme, et que l’Apôtre nous rend d’une manière expressive, lorsqu’il nous recommande de ne pas contraster l’Esprit-Saint qui nous marqua de son sceau au jour où la rédemption venait à nous [52]. Parole remplie d’un sentiment profond, et qui nous révèle la responsabilité qu’entraîne après lui le péché véniel. L’habitation de l’Esprit-Saint dans l’âme devient pour lui une cause d’amertume, une séparation est à craindre ; et si, comme l’enseigne saint Augustin, « il n’abandonne pas qu’il ne soit abandonné, » si la grâce sanctifiante demeure encore, les grâces actuelles deviennent plus rares et moins pressantes.

Mais le comble du malheur est dans la rupture du pacte sacré qui unissait l’âme et l’Esprit divin dans une si étroite alliance. Le péché mortel est l’acte d’une souveraine audace et d’une cruelle ingratitude. Cet Esprit si rempli de douceur se voit expulsé de l’asile qu’il s’était choisi, et qu’il avait embelli en tant de manières. C’est le comble de l’outrage, et l’on n’a pas droit de s’étonner de l’indignation de l’Apôtre quand il s’écrie : « Quel supplice ne mérite-t-il pas celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, méprisé le sang de l’alliance, et fait une telle injure à l’Esprit de grâce ? » [53].

Cependant cette situation désolante du chrétien infidèle au Saint-Esprit peut encore exciter la compassion de celui qui, étant Dieu, a été envoyé vers nous pour être notre hôte plein de mansuétude. Il est si triste l’état de celui qui, en chassant l’Esprit divin, a perdu l’âme de son âme, qui a vu s’éteindre au même moment le flambeau de la grâce sanctifiante, et s’anéantir tous les mérites dont elle s’était accrue. Chose admirable et digne d’une reconnaissance éternelle ! L’Esprit-Saint expulsé du cœur de l’homme aspire à y rentrer. Telle est l’étendue de la mission qu’a reçue du Père et du Fils celui qui est amour, et qui par amour ne veut pas abandonner à sa perte le chétif et ingrat vermisseau qu’il avait voulu élever jusqu’à la participation de la nature divine [54].

On le verra donc, avec une abnégation sublime dont l’amour seul a le secret, faire le siège de cette âme, jusqu’à ce qu’il ait pu s’en emparer de nouveau. Il l’effrayera par les terreurs de la justice divine, il lui fera sentir la honte et le malheur où se précipite celui qui a perdu la vie de son âme. Il le détache ainsi du mal par ces premières atteintes que le saint Concile de Trente appelle « les impulsions de l’Esprit-Saint qui meut l’âme au dehors, sans l’habiter encore au dedans » [55]. L’âme inquiète et mécontente d’elle-même finit par aspirer à la réconciliation ; elle rompt les liens de son esclavage, et bientôt le sacrement de Pénitence va répandre en elle l’amour qui ranime la vie, en consommant la justification. Qui pourrait exprimer le charme et le triomphe de la rentrée du divin Esprit dans son domaine chéri ! Le Père et le Fils reviennent vers cette demeure souillée naguère, et peut-être depuis longtemps. Tout revit dans l’âme renouvelée ; la grâce sanctifiante y renaît telle qu’elle était au moment où l’âme sortit de la fontaine baptismale. Les mérites acquis en avaient développé la puissance, mais nous les avons vus tristement sombrer dans la tempête ; ils sont restitués en leur entier, et l’Esprit de vie se réjouit de ce que son pouvoir est égal à son amour.

Un changement si merveilleux n’a pas lieu une fois dans un siècle ; chaque jour, chaque heure le voient s’accomplir. Telle est la mission de l’Esprit divin. Il est descendu pour sanctifier l’homme, il faut qu’il le sanctifie. Le Fils de Dieu est venu ; il s’est donné à nous. Nous ayant trouvés en proie à Satan, il nous a rachetés au prix de son sang ; il a tout disposé pour nous conduire à lui et à son Père ; et s’il a dû remonter aux cieux pour nous y préparer notre place, bientôt il a fait descendre sur nous son propre Esprit, afin qu’il soit notre second Consolateur jusqu’à son retour. Voici donc à l’œuvre ce divin auxiliaire. Éblouis de la magnificence de ses opérations, célébrons avec effusion l’amour avec lequel il nous traite, la puissance et la sagesse qu’il développe dans l’accomplissement de sa mission. Qu’il soit donc béni, qu’il soit glorifié, qu’il soit connu en ce monde qui lui doit tout, dans l’Église dont il est l’âme, et dans ces millions de cœurs qu’il désire habiter pour les sauver et les rendre heureux à jamais !

Ce jour est consacré au jeûne comme celui du mercredi précédent. L’Ordination des prêtres et des ministres sacrés aura lieu demain. Il importe de faire une plus vive instance auprès de Dieu pour obtenir que l’effusion de la grâce soit aussi abondante que sera durable et auguste le caractère que l’Esprit-Saint imprimera sur les membres de la tribu sainte qui lui seront présentés.

A Rome, la Station est aujourd’hui dans la basilique des Douze-Apôtres, où reposent les corps de saint Philippe et de saint Jacques-le-Mineur. Ce souvenir donné aux habitants du Cénacle ne saurait être plus à propos en ces jours où l’Église entière les salue comme les premiers hôtes de l’Esprit-Saint.

Les beaux chants de l’Église arménienne nous aideront encore aujourd’hui à glorifier la venue du divin Paraclet. Nous insérons ici les strophes qui se rapportent à cette journée.

CANON SEXTAE DIEl.

Tu es, ô Esprit-Saint, le calice rempli dans les cieux et qui rend immortel, dans lequel a bu au Cénacle le chœur des saints Apôtres : tu es béni, ô Esprit-Saint, tu es plein de vérité.

Tu t’es répandu sur nous avec abondance, ô flamme vivante ; car les Apôtres, après s’être désaltérés en toi, ont désaltéré toute la terre : tu es béni, ô Esprit-Saint, tu es plein de vérité.

Aujourd’hui les Églises de la gentilité se livrent au transport de la joie ; tu es le principe de cette allégresse, calice vivifiant : tu es béni, ô Esprit-Saint, tu es plein de vérité.

Toi qui procèdes de la vérité du Père, source de lumière, tu as réjoui de tes rayons les Apôtres et tu les as remplis de ta splendeur : par leurs prières aie pitié de nous.

Tu as dévoilé ton essence en te montrant sous la forme d’un feu merveilleux ; c’est la lumière divine dont tu as rempli les Apôtres en les rendant heureux : par leurs prières aie pitié de nous.

Toi qui, au commencement, as changé en lumière les ténèbres qui enveloppaient le monde, tu as aujourd’hui rempli les Apôtres de ta lumière admirable et divine, en les rendant heureux : par leurs prières aie pitié de nous.

Toi qui es assis sur ceux qui lancent des rayons enflammés et se balancent sur leurs ailes, tu as été aujourd’hui répandu du haut des cieux par un ineffable amour sur la race humaine : tu es béni, ô Esprit-Saint, ô Dieu !

Toi qui fais chanter le trisagion par des langues de feu, tu as été répandu des cieux aujourd’hui comme une flamme sur les lèvres des humains : tu es béni, ô Esprit-Saint, ô Dieu !

Toi que les Esprits dont la nature est la flamme contemplent éternellement au milieu de tes feux éblouissants, aujourd’hui tu as été répandu des cieux sur la terre comme une coupe remplie d’une liqueur embrasée : tu es béni, ô Esprit-Saint, ô Dieu !

Nous empruntons au Missel mozarabe cette allocution que le pontife adresse au peuple fidèle dans la Messe du jour de la Pentecôte, pour l’exhorter à faire un religieux accueil au divin Esprit qui s’apprête à descendre dans les âmes.

MISSA.
Quanta possumus, fratres charissimi, fide, intentione, virtute, gaudio, exsultatione, præconio, devotione, pbsequio, puritate, promissa nobis per Filium Dei, Sancti Spiritus munera hodie transmissa prædicemus. Reseretur nostrorum compago viscerum. Purgentur corda credentium, et pateant omnes sensus, atque recessus animorum. Quia nequaquam immensi laudem atque adventum, pectora angusta narrare sufficiunt. Ille etenim consors Patris, et Filii, unius ejusdemque substantiæ tertius in persona, sed unus in gloria. Quem cœlorum regna non capiunt, quia non eum circumscribunt neque claudunt, hodie ad angustum cordis nostri descendit hospitium. Et quis nostrum, fratres dilectissimi, tali se dignum hospite recognoscit ? Quis condigna advenienti exhibeat alimenta ? Quum et Angelorum et Archangelorum, et omnium Virtutum cœlestium ipse est vita. Et ideo quia nos impares tali habitatore cognoscimus, ut in nobis locum habitaculi sibimet præparet supplicemus. Amen.C’est aujourd’hui, Frères très chers, qu’il nous faut célébrer l’arrivée des dons de l’Esprit-Saint qui nous a été promis par le Fils de Dieu ; aujourd’hui que nous devons employer à l’accomplissement de ce devoir tout ce que nous avons de foi, d’ardeur et d’allégresse. Unissons à nos louanges les sentiments de la piété, joignons-y l’humilité et la pureté, et ouvrons l’intérieur de nos âmes au transport que fait naître un tel événement. Que les cœurs des croyants soient purifiés, que leurs esprits soient ouverts, que le plus intime de leurs âmes se prépare ; car une étroite poitrine serait insuffisante pour célébrer la louange et l’avènement de celui qui est sans mesure. Il est en effet le consubstantiel du Père et du Fils, le troisième dans l’ordre des personnes, mais le même dans la gloire. Celui que le royaume du ciel ne peut contenir, qui n’est renfermé par aucune limite, descend aujourd’hui dans l’humble asile de notre cœur pour y prendre l’hospitalité. Qui d’entre nous. Frères très chers, pourrait se croire digne d’un tel hôte ? Qui serait en état de lui fournir à son arrivée un festin digne de lui ? C’est par lui que vivent les Anges et les Archanges, et toutes les Vertus célestes. Reconnaissons-nous donc incapables de recevoir en nous un tel hôte, et supplions-le de préparer lui-même son habitation dans nos âmes. Amen.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Station aux Saints-Douze-Apôtres.

L’indication actuelle de cette station, dans le Missel romain, concorde bien avec le Capitulaire de Würzbourg, mais vers le milieu du VIIe siècle on la célébrait dans la maison des martyrs Jean et Paul sur le Cœlius, transformée en Titre par le sénateur Bisantius et son fils Pammachius. Le changement de la basilique stationnale s’est fait quand le jeûne d’été des Quatre-Temps fut assigné à la semaine de la Pentecôte.

La lecture de Joël annonce la venue du Saint-Esprit, doctorem iustitiae [56], évoquant ainsi le souvenir des jours anciens, alors que, miséricordieusement, il planait sur les eaux primitives, ou bien, sous le symbole d’une source vive, il rafraîchissait et fécondait la terre. Ce sont là des figures mystérieuses qui décrivent très bien l’action suave et puissante du Paraclet dans l’âme du fidèle.

Le récit évangélique du paralytique est en relation avec la fête de la Pentecôte, en tant que les guérisons opérées par Jésus sont un trait de l’amour infini dont l’Esprit Saint avait embrasé son divin Cœur à notre égard. Les Grecs célèbrent ce miracle le troisième dimanche après Pâques.

L’esprit des solennités de l’Église est un esprit d’intense et sainte joie. L’introït de ce jour contient comme le plan d’un vaste traité ascétique sur l’allégresse chrétienne : « Que mes lèvres soient remplies de votre louange » ; — c’est l’origine surnaturelle de la grâce de l’oraison — « afin que je puisse chanter » ; — voici l’acte et les conditions de la prière inspirée par l’amour, puisque cantare amantis est [57], — « mes lèvres se réjouiront en chantant vos gloires » — voici les intimes conséquences de cette prière d’amour.

Le verset d’introït est un chant d’amour. C’est l’âme, remplie de la sainte dilection, qui exprime en chantant ce qu’elle éprouve. Le psaume est le 70e. « Que votre louange résonne sur mes lèvres — Alléluia — afin que je puisse chanter — Alléluia ; — mes lèvres jubileront quand je vous chanterai. Alléluia, Alléluia. » Ps. : « Qu’en vous, Seigneur, repose mon espérance, afin que je ne sois jamais déçu ; dans votre justice, délivrez-moi et sauvez-moi. »

Suit la collecte, où l’Église, laissée ici-bas par son Divin Époux pauvre et abandonnée au milieu de ses adversaires, se confie avec une foi inébranlable à son Paraclet, c’est-à-dire au céleste consolateur. — « Dieu tout-puissant, faites que l’Église réunie dans votre Saint-Esprit, ne soit jamais troublée par aucun assaut hostile. Par notre Seigneur, etc. »

La lecture de Joël (II, 23-27) est en relation avec le caractère de fête champêtre qu’avaient primitivement, selon la tradition romaine, les jeûnes des Quatre-Temps. Ceux d’été étaient comme une solennité d’action de grâces après la moisson, et c’est pourquoi, aujourd’hui et demain, sont assignés comme lectures les plus réconfortants passages bibliques, où le Seigneur, en récompense de la fidélité à observer la loi, promet la fertilité de la terre et l’abondance des moissons.

Le verset alléluiatique provient aujourd’hui du livre de la Sagesse (XII, 1). « Alléluia, Alléluia. Comme il est doux et suave envers nous, Seigneur, votre Esprit ! » Il est suave envers nous, parce que, sans violenter notre libre arbitre, il nous meut irrésistiblement à aimer le Seigneur ; envers les réprouvés obstinés il est toutefois terrible, parce qu’il allume contre eux un feu inextinguible pour venger l’honneur d’un amour méconnu et renié.

Le saint Évangile nous montre aujourd’hui Jésus tout occupé à guérir les infirmités corporelles et spirituelles des Hébreux. Même dans ces miracles l’opération spéciale du Saint-Esprit est requise, puisque ce fut son feu divin qui enflamma d’amour pour nous le Cœur très saint de Jésus. En outre, les péchés du paralytique ne furent remis qu’au moyen de l’infusion de la grâce, ce qui exige l’œuvre de l’Esprit Saint.

Le paralytique symbolise notre pauvre nature corrompue par le péché et par les passions. Elle a volontairement abdiqué sa liberté, liant ses facultés spirituelles par les attaches des vices et les rendant rigides, faute de s’en servir pour faire le bien. Les cœurs compatissants, c’est-à-dire les ministres de la divine miséricorde, sont représentés par ceux qui, d’une manière ou d’une autre, vont jusqu’à descendre du toit le malheureux paralytique avec tout son grabat d’habitudes mauvaises, et le présentent au bon Jésus puisqu’il est impuissant à se mouvoir de lui-même. Le Seigneur voit leur foi, et par égard pour eux, convertit et guérit le paralytique.

Nous tous, donc, qui avons reçu du Saint-Esprit le ministère pastoral, nous ne devons jamais perdre courage, quelque désespérée que puisse sembler la position. Même si le paralytique n’a pas la foi, il suffit que le pasteur l’ait ; ayant épuisé tout autre moyen, il présente dans sa prière l’infirme à Jésus.

L’antienne de l’offertoire est tirée du psaume 145. « Mon âme, loue le Seigneur. Je louerai le Seigneur durant ma vie ; tant que je vivrai je chanterai des psaumes à mon Dieu. Alléluia. » Sous un certain aspect, auquel fait souvent allusion la sainte Écriture, la vie présente est un jour radieux durant lequel nous pouvons travailler avec vigueur pour la plus grande gloire de Dieu et pour augmenter la somme de nos mérites. La mort est une nuit obscure, où le repos succède au travail. Alors ce qui est fait est fait. Avec quelle intensité ne convient-il donc pas que nous travaillions pour Dieu durant la très brève journée qu’est notre vie !

Dans la prière sur les oblations, faisant allusion au feu céleste qui, dans l’ancienne loi, consuma les sacrifices des Patriarches pour signifier qu’ils étaient agréables à Dieu et qu’il les acceptait ; nous demandons qu’ainsi l’Esprit Saint, feu dévorant de sainteté et d’amour, enveloppe aujourd’hui de ses mystiques flammes l’offrande de la sainte Église, pour que le sacrifice eucharistique soit agréé par Dieu et profitable au peuple chrétien.

A la Communion, l’antienne est tirée de l’Évangile (Ioan., XIV, 18). « Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viendrai de nouveau à vous — Alléluia ; — votre cœur se réjouira. — Alléluia, Alléluia. » Jésus revient à nous quand il nous donne son Esprit lui-même. De plus il revient à nous dans la sainte Communion. Il revient enfin à nous une troisième fois, quand, avec le Père et le Paraclet, il établit sa demeure dans le temple de notre âme. Le fruit de ce triple retour du Christ à l’âme est toujours identique : c’est ce que l’Apôtre appelle la joie intérieure de l’Esprit Saint.

La collecte d’action de grâces souhaite que les mystères eucharistiques que nous venons de célébrer à l’autel pour nous conformer à un ordre précis de Jésus, se transforment en remède qui fortifie notre faiblesse dans la difficile pratique de la vertu.

On offre donc le divin Sacrifice pour obéir à un commandement de Jésus, exprimé durant la nuit suprême de la trahison : « Faites ceci en mémoire de moi. » C’est dans cet esprit d’obéissance que nous devons, prêtres et laïques, chacun à sa manière, célébrer ou concélébrer avec le ministre sacré, le mystère de la mort du Seigneur. Le Seigneur nous l’a ainsi ordonné — répondaient autrefois au juge certains martyrs — et il ne nous est permis d’aucune façon de laisser passer un jour de fête sans lui offrir le sacrifice eucharistique.

Ce précepte de Jésus a été scellé, comme tous les autres préceptes évangéliques, par le sang de nombreux martyrs. Il suffira de rappeler ces prêtres héroïques de la Révolution française, à qui il en coûtait la vie de célébrer la messe, et qui, joyeusement, montèrent les degrés de la guillotine, pour expier le crime d’avoir offert le divin Sacrifice par obéissance à l’ordre du Christ.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

STATION AUX DOUZE APÔTRES

Tu es le Père des orphelins ! Je ne vous laisserai pas orphelins.

Pensées du jour : La liturgie nous présente, aujourd’hui, deux cycles de pensées et de sentiments qui nous paraissent entièrement opposés : la pénitence des Quatre-Temps et la joie de la Pentecôte. L’ancienne Église avait des pensées et des sentiments entièrement différents des nôtres. Elle avait une conscience plus développée de la Rédemption. Nous autres, nous mettons trop au premier plan la conscience du péché. Cela est encore dû à la piété anthropocentrique de notre temps. Revenons donc à la piété des anciens chrétiens, à la piété de l’Église, cette piété qui se réjouit et tressaille de joie à la pensée de la délivrance du péché.

Le paralytique de l’Évangile d’aujourd’hui est un modèle pour nous. « Il s’en alla dans sa maison en louant Dieu ». La messe d’aujourd’hui est une véritable leçon qui nous enseigne cette conception du christianisme antique, disons plutôt cette conception vraiment chrétienne.

a) Les vendredis des Quatre-Temps ont toujours, dans la liturgie de la messe, un certain caractère de pénitence. Nous sommes en esprit dans l’église des douze Apôtres ; cette église inspirait aux anciens l’idée de pénitence. L’Évangile nous donne une belle image de pénitence. Quand nous songeons aux « péchés, aux offenses et aux négligences » du trimestre écoulé, alors que nous avons reçu tant de grâces et de lumières, nous nous mettons à la place de ce paralytique : mais, dans notre confiance, nous voulons ressembler aux porteurs qui découvrent le toit. Maintenant, au Saint-Sacrifice, nous recevons l’absolution du Seigneur lui-même : « Tes péchés te sont remis ! » — Que le vendredi des Quatre-Temps soit donc pour nous un jour de pénitence !

Saint Ambroise nous présente, aux Matines, un beau commentaire de l’Évangile. « Chaque malade doit avoir des intercesseurs qui demandent sa guérison. Nous avons besoin de ces intercesseurs par lesquels l’infirmité et la paralysie de notre conduite seront guéries avec l’aide de la divine parole. Nous avons besoin de moniteurs de l’esprit (de porteurs, comme le paralytique) qui, malgré la faiblesse de notre âme paralysée par la, débilité de notre corps, élèvent cette âme vers le ciel. Avec leur aide, l’âme s’élève facilement vers Jésus, se place à ses pieds et devient digne d’être regardée par le Seigneur. Car le Seigneur abaisse volontiers son regard vers ce qui est petit, comme il a abaissé son regard vers la petitesse de sa servante... Apprends ici, toi qui juges, apprends à pardonner ; apprends, toi qui es malade, à implorer le secours. Si tu doutes du pardon de tes péchés graves, recours à l’intercession de l’Église. Demande-lui de prier pour toi, et le Seigneur, à sa vue, t’accordera ce qu’il pourrait te refuser. Cette section évangélique, qui nous raconte la guérison corporelle du paralytique, nous rappelle la guérison intérieure de l’homme auquel les péchés ont été remis. »

Il est certainement dans l’intention de l’Église que nous cherchions les relations entre les pensées de pénitence et le Saint-Esprit. La postcommunion de la Pentecôte nous donne une indication à ce sujet : le Saint-Esprit est la rémission de tous les péchés. C’est là un des aspects de l’action du Saint-Esprit : il veut bannir l’esprit du monde, l’esprit du péché, bref, le mauvais esprit de notre âme dont il veut faire son temple. « Fais que ton Église, unie dans le Saint-Esprit, ne soit troublée par aucune attaque ennemie ». (Oraison).

Lave toute impureté,
Arrose l’aridité
Et guéris l’homme abattu.
Amollis notre raideur,
Réchauffe notre tiédeur
Redresse nos volontés. (Séquence).

b) La certitude que le Christ, dans son sacrifice rédempteur, a racheté tous nos péchés, nous inspire, dans toutes les parties de la messe, des accents d’allégresse. Rarement un Introït respire la joie de l’Alléluia comme celui d’aujourd’hui. Remarquons ici (c’est souvent le cas dans la seconde partie du temps pascal) que l’Alléluia est le motif principal : « Ma bouche annoncera hautement : l’Alléluia. Que je puisse chanter : Alléluia. Que mes lèvres tressaillent de joie quand je chante pour toi : Alléluia, Alléluia ». Le psaume 70 peut, si nous le récitons en entier, faire une transition avec les pensées de pénitence (par exemple les versets : « Ne me rejette pas aux jours de ma vieillesse ; au déclin de mes forces, ne m’abandonne pas... Tu m’as fait éprouver des amertumes nombreuses et terribles, mais tu m’as rendu la vie... ») La cause de notre joie, c’est le Saint-Esprit qui nous a été donné.

La leçon chante ses louanges : « Tressaillez de joie, fils de Sion, réjouissez-vous dans le Seigneur, car il vous donne un docteur de justice, il fait tomber sur vous la pluie précoce et la pluie tardive, comme au commencement. Alors, les greniers se remplissent de, grains et les celliers regorgent de vin et d’huile... Et vous vous rendrez compte que je suis au milieu d’Israël... » (Joël). Ce docteur de justice, cette pluie qui féconde la moisson des âmes, c’est le Saint-Esprit. C’est l’hôte divin qui demeure au milieu de nous, dans nos cœurs. « Qu’il est doux et suave, ton Esprit, en nous, Seigneur ! » Maintenant, nous comprenons vraiment ce que le. Seigneur nous dit dans la communion et nous comprenons qu’il accomplit sa promesse : « Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viendrai de nouveau vers vous et votre cœur se réjouira. Ces paroles peuvent résumer le contenu de la messe d’aujourd’hui. Le Saint-Esprit est « le Père de tous les pauvres ».

La secrète d’aujourd’hui est d’une grande beauté : « Que les oblations soient dévorées par ce feu qui fut allumé dans le cœur des disciples par le Saint-Esprit ». Le Saint-Esprit est « le Maître du monde qui possède toute puissance et prévoit tout » (Rép. de Matines).

[1] Sap. 1, 7.

[2] Sept semaines figuratives avaient séparé la sortie d’Égypte de la promulgation de la loi sur le Sinaï, et l’Hymne divise le temps de Pâques à la Pentecôte, comme l’Écriture le fait elle-même, en sept fois sept jours, après lesquels apparaît le cinquantième qui désigne l’éternité ; le nombre sept rappelle aussi les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit.

[3] Joël. 2, 28.

[4] Comme les Matines de l’Octave de Pâques, les Matines de l’Octave de la Pentecôte ne comporte qu’un seul nocturne de trois psaumes et trois lectures.

[5] Act. 2, 2.

[6] Ps. 67, 28.

[7] Ps. 103, 30.

[8] Jn. 14, 26.

[9] Jn. 15, 16.

[10] Jn. 20, 21.

[11] Luc. 1, 48.

[12] Luc. 5, 20.

[13] Sap. 1, 7.

[14] Act. 2, 1.

[15] Sap. 1, 7.

[16] Act. 2, 4.

[17] Dan. 3, 77.

[18] Act. 2, 11.

[19] Allusion au jubilé, ère de pardon, de libération des esclaves, de remise de dettes, qui avait lieu tous les cinquante ans.

[20] Act. 2, 4.

[21] Luc. 5, 24.

[22] Act. 2, 1.

[23] Sap. 1, 7.

[24] Act. 2, 4.

[25] Dan. 3, 77.

[26] Act. 2, 11.

[27] « Le Saint-Esprit est appelé ici créateur, par rapport à la nouvelle création dont le Psalmiste a dit : « Créez en moi un cœur pur, un esprit droit. » (Ps. 50).Ce n’est pas qu’il ne soit Créateur dans la 1ère création avec le Père et le Fils ; mais la création nouvelle lui est donnée par une attribution particulière. » (Bossuet).

[28] Paraclet vient d’un mot grec qui veut dire à la fois Consolateur et Avocat. Jésus-Christ lui-même a désigné sous ce nom l’Esprit-Saint. (Saint Jean, 14, 26). L’Apôtre nous dit aussi qu’il est « le Dieu de toute consolation » (2 Cor., 1, 3), et ailleurs, « qu’il supplie pour nous avec des gémissements inénarrables » (Rom., 8, 26), et ces deux assertions répondent au sens du mot Paraclet.

[29] « Le mot Don appliqué à une personne divine forme un nom propre du Saint-Esprit. Cela se conçoit : tout don procède de l’amour, et la première chose que nous donnons est l’amour même par lequel nous désirons le bien de notre ami. Puisque l’Esprit-Saint procède comme Amour, il procède avec la nature de premier don. C’est là ce qui fait dire à saint Augustin : Les dons qui sont partagés aux membres de Jésus-Christ leur viennent du Don qui est l’Esprit-Saint. » (Saint Thomas).

[30] Le divin Esprit est cette source d’eau vive dont le Sauveur parlait à la Samaritaine. Il est le feu qui consume en nous la souillure et la rouille du péché, qui fond la glace de nos cœurs, et y allume la pure flamme du divin amour. Bien que la Trinité entière soit amour (I Saint Jean, 4, 16), dit saint Thomas, ce nom, quand il ne s’entend plus de l’essence, mais de la personne, est un nom propre de l’Esprit-Saint.— L’onction spirituelle doit s’entendre du Saint-Esprit opérant : 1° ce mystère d’amour, qui a accompagné notre justification, et par lequel nous avons été oints pour un sacerdoce royal (I Saint Pierre, 2, 9) ; 2° agissant ensuite en nous par le rayonne ment continu de sa divine présence. Cette opération persévérante est également appelée Onction, parce qu’elle est, comme l’huile, merveilleusement douce et pénétrante. » (L’abbé Pimont).

[31] « Les dons du Saint-Esprit peuvent se définir des bienfaits que Dieu nous accorde relativement aux mouvements de sa grâce, afin que nous les suivions avec promptitude. Ils présupposent les vertus théologales qui sont la base de notre union avec l’Esprit-Saint, et celui qui a la charité les possède tous. Ils sont supérieurs aux vertus intellectuelles et morales et diffèrent de ces vertus. Celles-ci sont, en effet, des habitudes qui perfectionnent notre volonté ou nos autres facultés pour suivre les ordres de la raison, tandis que les dons nous perfectionnent pour obéir fidèlement à l’Esprit-Saint qui nous meut. » (Saint Thomas).

[32] « Le divin Paraclet est ainsi nommé parce que Dieu le Père nous montre, par la lumière et l’impulsion du Saint-Esprit, les actions conformes à la justice et à la vérité qu’il faut accomplir pour lui plaire, et le mal que nous devons éviter. » (Denys le Chartreux). « C’est aussi par le Saint-Esprit qu’il grave de plus en plus dans nos âmes les pieux sentiments ». (Père de Caussade).

[33] Ou, plus littéralement : dans nos sens, ce qui doit s’entendre des sens intérieurs qui sont les facultés de notre âme.

[34] Act. 2, 11.

[35] Jn. 14, 26.

[36] De prædestinatione Sanctorum. Cap. XV.

[37] I Cor. I, 28.

[38] Rom. V, 20.

[39] Serm, XXVI. In Nativitate Domini, IV.

[40] Johan. XIV, 23.

[41] Rom. VIII, 11.

[42] I Cor. VI, 19.

[43] Rom. VI, 19.

[44] I Cor. XV, 44.

[45] Rom. VIII, 26.

[46] Gal. IV, 6.

[47] Rom. VIII, 16.

[48] Luc. XI, 9.

[49] Rom. VIII, 14.

[50] Johan. XVII, 9.

[51] I Cor. II, 12.

[52] Eph. IV, 30.

[53] Heb. X, 29.

[54] II Petr. I, 4.

[55] Sess. XIV, Cap. IV.

[56] « Docteur de justice. » Joël. 2, 23.

[57] « Chanter est le fait de celui qui aime. » Saint Augustin.