Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique :
Le commun des Confesseurs non Pontife (c’est-à-dire tous les saints hommes qui ne furent pas évêques, qu’ils soient fidèles laïcs ou prêtres) comprend deux formulaires de messe ; la première est la messe type des confesseurs ; nous la nommerons la messe du “serviteur vigilant”. Tandis que cette messe a un caractère plus positif, la seconde fait ressortir le côté ascétique de la vie chrétienne, le renoncement à soi-même.
Les deux messes du commun se complètent : la première fait ressortir plutôt le côté positif (voir le texte ici), la seconde plutôt le côté négatif de la dignité de confesseur. Dans la première, l’image qui prédomine est celle du serviteur qui, les reins ceints et la lampe allumée en main, attend le retour de son maître ; c’est donc une préparation et une attente de la parousie. Dans la seconde, celle d’aujourd’hui, la pensée qui est au premier plan, c’est celle de la mortification et du renoncement à soi-même. Le confesseur s’est dégagé de l’emprise du monde ; il a “tout quitté et a suivi le Maître”. Ces paroles de la Communion pourraient servir de titre à notre messe. La structure de la messe est belle et claire : A l’Introït, nous passons devant les arbres plantés dans l’atrium de la basilique et nous voyons notre saint représenté par le palmier fécond et par le cèdre élevé. A l’Épître, il se tient au milieu de nous comme prédicateur : il établit une comparaison entre lui et nous ; la conclusion en est triste : Comme nous sommes encore attachés à la terre, ambitieux, cupides, vaniteux ! — Lui, il passe, raillé comme un fou, en proie à la faim et à la soif, comme un rebut de l’humanité, à travers le monde. Pourtant le saint semble craindre d’avoir été trop sévère et trop dur pour nous ; il s’excuse, il ne voulait que nous ramener au bien, nous, ses enfants bien-aimés. A l’Evangile, le Christ nous parle : “Ne crains pas, petit troupeau...” Quelle consolation pour nous ! Quiconque veut suivre le Christ sur le chemin escarpé des cimes est condamné à cheminer seul, tandis que la foule s’écoule sur la large grand-route. Mais voici l’exhortation : Renoncez aux biens de la terre ; votre trésor doit être en dépôt au ciel. “Où est votre trésor, là aussi sera votre cœur !” Tandis que les fidèles reçoivent le Pain du ciel, le Christ parle de la récompense au centuple pour laquelle il faut tout quitter et le suivre (Comm.). Il donne en ce moment le gage et les arrhes de cette récompense.
Pour un Confesseur non Évêque | |
Ant. ad Introitum. Ps. 91, 13-14. | Introït |
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur : plantátus in domo Dómini : in átriis domus Dei nostri. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban, planté dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. Ibid., 2. | |
Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime. | Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Adésto, Dómine, supplicatiónibus nostris, quas in beáti N. Confessóris tui sollemnitáte deférimus : ut, qui nostræ iustítiæ fidúciam non habémus, eius, qui tibi plácuit, précibus adiuvémur. Per Dóminum. | Écoutez favorablement, Seigneur, les supplications que nous vous adressons en la solennité du bienheureux N., votre Confesseur ; afin que nous, qui n’avons pas dans notre propre justice sur quoi baser notre confiance, nous soyons secourus par les prières de celui qui vous a été si agréable. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens. |
1. Cor. 4, 9-14. | |
Fratres : Spectáculum facti sumus mundo et Angelis et homínibus. Nos stulti propter Christum, vos autem prudéntes in Christo : nos infírmi, vos autem fortes : vos nóbiles, nos autem ignóbiles. Usque in hanc horam et esurímus, et sitímus, et nudi sumus, et cólaphis c.dimur, et instábiles sumus, et laborámus operántes mánibus nostris : maledícimur, et benedícimus : persecutiónem pátimur, et sustinémus : blasphemámur, et obsecrámus : tamquam purgaménta huius mundi facti sumus, ómnium peripséma usque adhuc. Non ut confúndant vos, hæc scribo, sed ut fílios meos caríssimos móneo : in Christo Iesu, Dómino nostro. | Mes frères, nous sommes donnés en spectacle au monde, et aux anges, et aux hommes. Nous, nous sommes fous à cause du Christ, mais vous, vous êtes sages dans le Christ ; nous sommes faibles, et vous êtes forts ; vous êtes honorés, et nous sommes méprisés. Jusqu’à cette heure nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; on nous frappe au visage, nous n’avons pas de demeure stable ; nous nous fatiguons à travailler de nos mains ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le supportons ; on nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus comme les ordures du monde, comme les balayures de tous jusqu’à présent. Ce n’est pas pour vous faire honte que je vous écris cela, mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés, dans le Christ Jésus Notre Seigneur. |
Graduale. Ps. 36, 30-31. | Graduel |
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium. | La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité. |
V/. Lex Dei eius in corde ipsíus : et non supplantabúntur gressus eius. | V/. La loi de son Dieu est dans son cœur et on ne le renversera point. |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 111, 1. Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. Alléluia. |
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 111, 1-3. | Trait |
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. | Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. |
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur | V/. Sa race sera puissante sur la terre ; la postérité des justes sera bénie. |
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi. | V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 111, 1. Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. |
Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit sicut lílium : et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le juste germera comme le lis, et il fleurira éternellement en présence du Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 32-34. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Nolíte timére, pusíllus grex, quia complácuit Patri vestro dare vobis regnum. Véndite quæ possidétis, et date eleemósynam. Fácite vobis sácculos, qui non veteráscunt, thesáurum non deficiéntem in cælis : quo fur non apprópiat, neque tínea corrúmpit. Ubi enim thesáurus vester est, ibi et cor vestrum erit. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Ne craignez point petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumônes ; faites-vous des bourses qui ne s’usent point, un trésor inépuisable dans les deux, dont le voleur n’approche pas et que le ver ne détruit pas. Car où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 20, 2-3. | Offertoire |
In virtúte tua, Dómine, lætábitur iustus, et super salutáre tuum exsultábit veheménter : desidérium ánimæ eius tribuísti ei. (T.P. Allelúia.) | Seigneur, le juste se réjouira dans votre force, et il tressaillira d’une vive allégresse, parce que vous l’avez sauvé. Vous lui avez accordé le désir de son cœur. (T.P. Alléluia.) |
Secreta. | Secrète |
Præsta nobis, quǽsumus, omnípotens Deus : ut nostræ humilitátis oblátio et pro tuórum tibi grata sit honóre Sanctórum, et nos córpore páriter et mente puríficet. Per Dóminum. | O Dieu tout-puissant, accordez-nous, s’il vous plaît, que cette offrande que vous présente notre bassesse en l’honneur de vos Saints vous soit agréable à cause d’eux, et nous purifie en notre corps ainsi qu’en notre âme. |
Ant. ad Communionem. REF | Communion |
Amen, dico vobis : quod vos, qui reliquístis ómnia et secúti estis me, céntuplum accipiétis, et vitam ætérnam possidébitis. (T.P. Allelúia.) | En vérité, je vous le dis : vous qui avez tout quitté et m’avez suivi, vous recevrez le centuple et posséderez la vie éternelle. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio. | Postcommunion |
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui cæléstia aliménta percépimus, intercedénte beáto N. Confessóre tuo, per hæc contra ómnia advérsa muniámur. Per Dóminum nostrum. | Nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, faites qu’ayant reçu un aliment tout céleste et que le bienheureux N. votre Confesseur, intercédant pour nous, nous soyons grâce à ses secours munis contre toutes les adversités. |