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Commun des Docteurs : In médio Ecclésiæ

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Sommaire

  Liste des Docteurs de l’Église  
  Utilisation de ce commun  
  Textes de la Messe  
  Office  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Pour l’Église catholique romaine, un Docteur de l’Église est un théologien ou un religieux dont les écrits ou l’enseignement sont considérés comme ayant servi la religion de façon exceptionnelle et dont la vie est regardée comme exemplaire au regard des exigences de celle-ci.

Cette appellation n’est pas équivalente à celle de Père de l’Église, qui est réservée aux maîtres des tout premiers siècles, et dont la liste n’est d’ailleurs pas officiellement arrêtée. Par ailleurs, tous les Docteurs de l’Église sont pris parmi les saints, ce qui n’est pas le cas de certains Pères (par exemple : Origène, Tertullien ...)

Plusieurs Pères des Églises orientales sont reconnus comme Docteurs de l’Église.

Tous les Docteurs de l’Église ont été soit canonisés, soit officiellement considérés comme saints pour les plus anciens d’entre eux. Trois femmes sont reconnues Docteurs de l’Église, mais ayant été proclamées après l’édition du missel de 1962, elles ne sont pas concernés par ce formulaire.

Liste des Docteurs de l’Église

L’Église catholique romaine reconnaît 33 Docteurs de l’Église qui sont les suivants, avec (si elle est connue) la date à laquelle ils ont été proclamés :

Les quatre Docteurs latins de la tradition :
Ambroise de Milan (339 - 394), évêque, fête le 7 décembre
Augustin d’Hippone (354 - 430), évêque, fête le 28 août
Jérôme de Stridon (vers 347 - 420), moine, fête le 30 septembre
Grégoire Ier le Grand (540 - 604), pape, fête le 12 mars

Les quatre Docteurs grecs de la tradition :
Athanase d’Alexandrie (vers 296 - 373), patriarche, fête le 2 mai
Basile de Césarée ou Basile le Grand (330 - 379), évêque, fête le 14 juin
Grégoire de Nazianze ou Grégoire le Théologien (329 - 390), fête le 9 mai
Jean Chrysostome (345 - 407), patriarche, fête le 27 janvier

Les Docteurs proclamés par l’Église catholique depuis le XVIe siècle :
Thomas d’Aquin (1225 - 1274) - 1568, dominicain, appelé "docteur commun", "docteur des docteurs", "docteur angélique", "maître de l’École", fête le 7 mars
Bonaventure de Bagnorea (1221 - 1274) - 1588, franciscain, appelé "docteur séraphique", fête le 14 juillet
Anselme de Cantorbéry (1033 - 1109) - 1720, évêque, appelé "docteur magnifique", fête le 21 avril
Isidore de Séville (vers 560 - 636)- 1722, évêque, fête le 4 avril
Pierre Chrysologue (vers 380 - 450) - 1729, évêque, fête le 4 décembre
Léon Ier le Grand (406 - 461) - 1754, pape, fête le 11 avril
Pierre Damien (vers 1007 - 1072) - 1828, cardinal, fête le 23 février
Bernard de Clairvaux (1090 - 1153) - 1830, moine, appelé "docteur savoureux", fête le 20 août
Hilaire de Poitiers (315 - 367) - 1851, évêque, fête le 14 janvier
Alphonse de Liguorí (1696 - 1787) – 1871, fête le 2 août
François de Sales (1567 - 1622) - 1877, évêque, fête le 29 janvier
Cyrille d’Alexandrie (vers 380 - 444) - 1883, patriarche, fête le 9 février
Cyrille de Jérusalem ( ? - 387) - 1883, patriarche, fête le 18 mars
Jean Damascène (vers 675 - vers 749) – 1883, fête le 27 mars
Bède le Vénérable (672/3 - 735) - 1899, moine, fête le 27 mai
Éphrem le Syrien (306 - 373) - 1920, diacre, fête le 18 juin
Pierre Canisius (1521 - 1597) - 1925, jésuite, fête le 27 avril
Jean de la Croix (1542 - 1591) - 1926, carme, appelé "docteur mystique", fête le 24 novembre
Robert Bellarmin (1542 - 1621) - 1931 cardinal, jésuite, fête le 13 mai
Albert le Grand (vers 1193 - 1280) - 1931, dominicain, appelé "docteur universel", fête le 15 novembre
Antoine de Padoue (vers 1195 - 1231) - 1946, franciscain, appelé "docteur évangélique", fête le 13 juin
Laurent de Brindisi (1559 - 1619) - 1959, capucin, appelé "docteur apostolique", fête le 21 juillet
Thérèse d’Avila (1515 - 1582) - 1970, carmélite, fête le 15 octobre
Catherine de Sienne (1347 - 1380) – 1970, fête le 30 avril
Thérèse de Lisieux (1873 - 1897) ou Thérèse de l’Enfant-Jésus - 1997, carmélite, fête le 3 octobre

Les trois derniers Docteurs, les trois premières femmes, ayant été proclamés après l’édition du missel de 1962, ne sont pas concernés par ce formulaire.

Utilisation de ce commun

Ce commun n’est pas utilisé pour tous les Docteurs : certains ont leur formulaire de messe propre, d’autres une ou plusieurs oraisons propres, le formulaire de certains Docteurs emprunte des antiennes à d’autres communs selon les autres titres du saint.

4/12 St Pierre Chrysologue : collecte, graduel et Alléluia de la messe d’un confesseur pontife, Communion Dómine, quinque talénta
7/12 St Ambroise : certaines antiennes prises d’autres communs
14/01 St Hilaire : tout au commun
27/01 St Jean Chrysostome : collecte propre, graduel et Alléluia pris d’un autre commun
29/01 St François de Sales : collecte propre

9/02 St Cyrille d’Alexandrie : oraisons propres
23/02 St Pierre Damien : collecte propre
7/03 St Thomas d’Aquin : collecte propre, épître propre (Sap. 7, 7-14)
12/03 St Grégoire le Grand : commun des Souverains Pontifes depuis 1942, oraisons propres
18/03 St Cyrille d’Alexandrie : oraisons propres, deuxième épître du commun
27/03 St Jean Damascène : messe propre
4/04 : St Isidore de Séville : tout au commun
11/04 : St Léon le Grand : tout au commun des Souverains Pontifes depuis 1942
21/04 : St Anselme : tout au commun
27/04 : St Pierre Canisius : collecte propre
2/05 : St Athanase : messe propre
9/05 : St Grégoire de Nazianze : tout au commun avec la seconde épître
13/05 : St Robert Bellarmin : messe propre
27/05 : St Bède le Vénérable : collecte propre
13/06 : St Antoine de Padoue : oraisons propres
14/06 : St Basile le Grand : oraisons, Alléluia et offertoire propres
18/06 : St Éphrem le Syrien : collecte propre
14/07 : St Bonaventure : oraisons, Alléluia et offertoire propres
21/07 : St Laurent de Brindes : collecte propre
2/08 : St Alphonse de Liguorí : messe propre
20/08 : St Bernard : tout au commun avec la seconde épître
28/08 : St Augustin : oraisons et Alléluia propres
30/09 : St Jérôme : oraisons propres
15/11 : St Albert : oraisons propres
24/11 : St Jean de la Croix : collecte propre

Le Credo n’est plus dit aux messes des Docteurs depuis le Code des rubriques de Jean XXIII (1960)

Certains Docteurs ont aussi un formulaire propre au Supplément du Missel Romain appelé Pro aliquibus locis, en certains lieux, qui peut depuis 1960 être pris par tout prêtre à la place de la Messe prévue dans le sanctoral du Missel [*].

Textes de la Messe

Commune Doctorum
Commun des Docteurs
Ant. ad Introitum. Eccli. 15, 5.Introït
In médio Ecclésiæ apéruit os eius : et implévit eum Dóminus spíritu sapiéntiæ et intelléctus : stolam glóriæ índuit eum. (T.P. Allelúia, allelúia.)Au milieu de l’Église, il a ouvert la bouche : et le Seigneur l’a rempli de l’esprit de sagesse et d’intelligence : il l’a revêtu de la robe de gloire. (T.P. Alléluia, alléluia.)
Ps. 91,2.
Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime.Il est bon de louer le Seigneur : et de chanter votre nom, ô Très-Haut.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Deus, qui pópulo tuo ætérnæ salútis beátum N. minístrum tribuísti : præsta, quǽsumus ; ut, quem Doctórem vitæ habúimus in terris, intercessórem habére mereámur in cælis. Per Dóminum.Dieu, vous avez donné à votre peuple le bienheureux N. pour ministre du salut éternel : faites, nous vous en prions, que nous méritions d’avoir pour intercesseur dans les cieux celui qui fut sur terre Docteur de la vie.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Timótheum.Lecture de l’Épître de Saint Paul Apôtre à Timothée.
2 Tim. 4, 1-8.©AEL 1964 [1]
Caríssime : Testíficor coram Deo, et Iesu Christo, qui iudicatúrus est vivos et mórtuos, per advéntum ipsíus et regnum eius : prǽdica verbum, insta opportúne, importune : árgue, óbsecra, íncrepa in omni patiéntia, et doctrína. Erit enim tempus, cum sanam doctrínam non sustinébunt, sed ad sua desidéria, coacervábunt sibi magistros, pruriéntes áuribus, et a veritáte quidem audítum avértent, ad fábulas autem converténtur. Tu vero vígila, in ómnibus labóra, opus fac Evangelístæ, ministérium tuum imple. Sóbrius esto. Ego enim iam delíbor, et tempus resolutiónis meæ instat. Bonum certámen certávi, cursum consummávi, fidem servávi. In réliquo repósita est mihi coróna iustítiæ, quam reddet mihi Dóminus in illa die, iustus iudex : non solum autem mihi, sed et iis, qui díligunt advéntum eius.Fils bien-aimé, je t’adjure devant Dieu et le Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, au nom de son Avènement et de son règne : prêche la parole, insiste à temps et à contre-temps ; réfute, menace, exhorte avec beaucoup de patience et le souci d’instruire. Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais, au gré de leurs passions, ils collectionneront les maîtres, pour satisfaire leur démangeaison d’entendre. Ils détourneront leurs oreilles de la vérité pour se tourner vers les fables. Mais toi, reste toujours sur tes gardes, supporte l’épreuve, travaille à répandre l’Évangile, accomplis avec fidélité ton service. Pour moi, je suis déjà offert en sacrifice, et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat ; j’ai achevé la course ; j’ai maintenu la foi. A présent la couronne des justes est préparée pour moi ; le Seigneur me la donnera en ce grand jour, lui, le juste Juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront attendu avec amour son Avènement.
Item alia Epistola pro Doctoribus : Autre Epître :
Léctio libri Sapiéntiæ.Lecture du livre de la Sagesse.
Eccli. 39, 6-14.©AEL 1964 [2]
Iustus cor suum tradet ad vigilándum dilúculo ad Dóminum, qui fecit illum, et in conspéctu Altíssimi deprecábitur. Apériet os suum in oratióne, et pro delíctis suis deprecábitur. Si enim Dóminus magnus volúerit, spíritu intellegéntias replébit illum : et ipse tamquam imbres mittet elóquia sapiéntiæ suæ, et in oratióne confitébitur Dómino : et ipse díriget consílium eius et disciplínam, et in abscónditis suis consiliábitur. Ipse palam fáciet disciplínam doctrínæ suæ, et in lege testaménti Dómini gloriábitur. Collaudábunt multi sapiéntiam eius, et usque in sǽculum non delébitur. Non recédet memória eius, et nomen eius requirétur a generatióne in generatiónem. Sapiéntiam eius enarrábunt gentes, et laudem eius enuntiábit ecclésia.Dès l’aurore, le juste tournera son cœur vers le Seigneur qui l’a créé. En présence du Très-Haut il priera ; il ouvrira sa bouche pour supplier, et pour ses péchés il priera. Si le Seigneur, qui est grand, le veut bien, il sera rempli de l’esprit d’intelligence. Il répandra comme une ondée ses paroles de sagesse, et dans la prière il rendra grâce au Seigneur. Sa réflexion et sa science, il les conduira dans le droit chemin, et il méditera sur les secrets de Dieu. Il répétera les connaissances qu’on lui a enseignées, et sa fierté, il la trouvera dans les paroles de l’alliance du Seigneur. Beaucoup de gens feront l’éloge de son intelligence ; tout au long des siècles, elle ne sera pas effacée. Son souvenir ne disparaîtra pas, son nom vivra de génération en génération. Les peuples raconteront sa sagesse, et l’assemblée proclamera sa louange.
Graduale. Ps. 36, 30-31.Graduel
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium.La bouche du juste méditera la sagesse, et sa langue prononcera la justice.
V/. Lex Dei eius in corde ipsíus : et non supplantabúntur gressus eius.V/. La loi de son Dieu est dans son cœur : et on ne le renversera point.
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus, et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné : Il l’a revêtu d’une robe de gloire. Alléluia.
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, diciturAprès la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit :
Tractus. Ps. 111, 1-3.Trait
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis.Heureux l’homme qui craint le Seigneur : il met ses délices dans ses commandements.
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicéturV/. Sa race sera puissante sur la terre : la postérité des justes sera bénie.
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi.V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison : et sa justice demeure dans les siècles des siècles.
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur :Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus, et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné : Il l’a revêtu d’une robe de gloire.
Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit sicut lílium : et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia.Allelúia. V/. Le juste germera comme le lis : et il fleurira éternellement en présence du Seigneur. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Suite du Saint Évangile selon saint Mathieu.
Matth. 5, 13-19.©AEL 1964 [3]
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Vos estis sal terræ. Quod si sal evanúerit, in quo saliétur ? Ad níhilum valet ultra, nisi ut mittátur foras, et conculcétur ab homínibus. Vos estis lux mundi. Non potest cívitas abscóndi supra montem pósita. Neque accéndunt lucérnam, et ponunt eam sub módio, sed super candelábrum, ut lúceat ómnibus qui in domo sunt. Sic lúceat lux vestra coram homínibus, ut vídeant ópera vestra bona, et gloríficent Patrem vestrum, qui in cælis est. Nolíte putáre, quóniam veni sólvere legem aut prophétas : non veni sólvere, sed adimplére. Amen, quippe dico vobis, donec tránseat cælum et terra, iota unum aut unus apex non præteríbit a lege, donec ómnia fiant. Qui ergo solvent unum de mandátis istis mínimis, et docúerit sic hómines, mínimus vocábitur in regno cælórum : qui autem fécerit et docúerit, hic magnus vocábitur in regno cælórum.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel devient fade, avec quoi va-t-on le saler ? Il n’est plus bon à rien, sinon à être jeté dehors et piétiné par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut être cachée, quand elle est située sur une montagne. Et lorsqu’on allume une lampe, on ne la met pas non plus sous un boisseau, mais sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et glorifient votre Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes : Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. Car, en vérité, je vous le dis : avant que passent le ciel et la terre, la plus petite lettre, le plus petit trait, ne disparaîtra pas de la Loi » jusqu’à ce que tout soit réalisé. Celui donc qui violera un seul de ces commandements, même les plus petits, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera tenu pour le plus petit dans le Royaume des Cieux. Mais celui qui les pratiquera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux ».
Ante 1960 : CredoAvant 1960 : Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 91, 13.Offertoire
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus, quæ in Líbano est, multiplicábitur. (T.P. Allelúia.)Le juste fleurira comme le palmier : et il se multipliera comme le cèdre du Liban. (T.P. Alléluia.)
I Pro Doctore PontificeI Pour un Docteur évêque
Secreta.Secrète
Sancti N. Pontíficis tui atque Doctóris nobis, Dómine, pia non desit orátio : quæ et múnera nostra concíliet ; et tuam nobis indulgéntiam semper obtíneat. Per Dóminum.Que la pieuse intercession de saint N., votre Pontife et Docteur, ne nous fasse point défaut, Seigneur : qu’elle vous rende nos dons agréables et nous obtienne toujours votre indulgence.
2 Pro Doctore non Pontifice2 Pour un Docteur non évêque
Secreta.Secrète
Sancti N. Confessóris tui atque Doctóris nobis, Dómine, pia non desit orátio : quæ et múnera nostra concíliet ; et tuam nobis indulgéntiam semper obtíneat. Per Dóminum.Que la pieuse intercession de saint N., votre Confesseur et Docteur, ne nous fasse point défaut, Seigneur : qu’elle vous rende nos dons agréables et nous obtienne toujours votre indulgence.
Ant. ad Communionem. Luc. 12, 42.Communion
Fidélis servus et prudens, quem constítuit dóminus super famíliam suam : ut det illis in témpore trítici mensúram. (T.P. Allelúia.)Voici le serviteur fidèle et prudent que le maître a établi sur sa famille pour leur donner au temps fixé leur mesure de blé. (T.P. Alléluia.)
I Pro Doctore PontificeI Pour un Docteur évêque
Postcommunio.Postcommunion
Ut nobis, Dómine, tua sacrifícia dent salútem : beátus N. Póntifex tuus et Doctor egrégius, quǽsumus, precátor accédat. Per Dóminum nostrum.Afin, Seigneur, que votre saint sacrifice nous procure le salut : que le bienheureux N., votre Pontife et votre admirable Docteur, intercède pour nous.
2 Pro Doctore non Pontifice2 Pour un Docteur non évêque
Postcommunio.Postcommunion
Ut nobis, Dómine, tua sacrifícia dent salútem : beátus N. Conféssor tuus et Doctor egrégius, quǽsumus, precátor accédat. Per Dóminum nostrum.Afin, Seigneur, que votre saint sacrifice nous procure le salut : que le bienheureux N., votre Confesseur et votre admirable Docteur, intercède pour nous.

Office

Leçons des Matines au Commun des Docteurs avant 1960

Au deuxième nocturne.

Du livre des Morales de saint Grégoire, Pape [4].

Quatrième leçon. Que désignent les Hyades, étoiles qui paraissent après Orion, sinon les Docteurs de la sainte Église ? Ils ont succédé aux Martyrs et sont venus pour l’instruction du monde en un temps où la foi brillait déjà d’un vif éclat, et où l’hiver de l’infidélité ayant disparu, le soleil de la vérité communiquait de plus haut sa chaleur aux cœurs des fidèles. Ces astres se sont levés dans la sainte Église, quand la tempête de la persécution était apaisée et que les longues nuits de l’infidélité avaient achevé leur cours, quand enfin une année plus belle semblait s’ouvrir pour elle par le printemps de la croyance des peuples.

Cinquième leçon. C’est bien à juste titre que les saints Docteurs sont comparés aux Hyades. Le mot grec hyetos signifie pluie, et les Hyades ont reçu ce nom des pluies qu’elles causent à leur lever. Aussi est-ce avec raison que les Saints Docteurs sont désignés par le nom de ces étoiles, car ils sont placés comme dans le firmament de l’Église universelle et versent sur la terre aride du cœur humain les pluies d’une sainte prédication. Si la prédication n’était pas semblable à une pluie, Moïse ne se serait pas exprimé de la sorte : « Que ma parole se répande comme la pluie » [5] ; et la vérité même n’aurait pas dit par Isaïe : « Je commanderai à mes nuées de ne pas répandre sur elle de pluie » [6]. Elle n’aurait pas inspiré cette autre parole que nous avons citée un peu plus haut : C’est pourquoi les étoiles qui présagent la pluie ont été cachées.

Sixième leçon. C’est dans la saison où les Hyades paraissent et où les pluies commencent, que le soleil nous semble parcourir de plus grands espaces dans le ciel ; car lorsque la science des Docteurs nous éclaire et que la rosée de leur enseignement est versée dans notre âme, la foi devient en nous plus ardente. Comme la terre, pénétrée par la pluie, nourrit et fait mûrir les fruits, en la saison où le soleil échauffe davantage l’atmosphère ; ainsi produisons-nous une moisson abondante de bonnes œuvres quand de saints enseignements allument dans notre cœur une flamme plus vive. Lorsqu’une science céleste nous est, par le moyen des saints Docteurs, exposée chaque jour avec une clarté de plus en plus grande, n’est-ce pas en quelque sorte un printemps de lumière spirituelle qui commence à luire pour nous, un soleil nouveau qui illumine nos âmes : soleil que les paroles des saints Docteurs nous ont fait connaître, et qui de lui-même brille chaque jour avec plus d’éclat ? Car la fin du monde étant proche, la science des choses d’en haut progresse sur la terre, et s’augmente à mesure que le temps s’écoule.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 5, 13-19.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel devient fade, avec quoi va-t-on le saler ? Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Septième leçon. Le Seigneur nous montre qu’il faut regarder comme insensés ceux qui, recherchant l’abondance des biens temporels, ou craignant d’en être privés, perdent les biens éternels que les hommes ne peuvent ni donner, ni enlever. « Si donc le sel perd sa vertu, avec quoi le salera-t-on ? » C’est-à-dire : si vous, par qui les peuples doivent en quelque sorte recevoir leur condiment, vous perdez le royaume des cieux parce que vous craignez des persécutions temporelles, quels seront les hommes qui pourront vous arracher à l’erreur, vous que Dieu avait choisis pour délivrer les autres de l’erreur ?

Huitième leçon. Le sel affadi « n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes ». Ce n’est point celui qui souffre persécution qui est foulé aux pieds par les hommes, mais celui à qui la crainte de la persécution ôte sa vertu. On ne peut fouler aux pieds que ce qui est au-dessous de soi, et celui-là n’est point abaissé qui, bien qu’il souffre beaucoup sur la terre dans son corps, habite cependant au Ciel par le cœur.

Neuvième leçon. « Vous êtes la lumière du monde ». Comme notre Seigneur a dit plus haut : « Vous êtes le sel de la terre », il dit maintenant : « Vous êtes la lumière du monde ». Par cette terre dont il est question plus haut, il ne faut pas entendre celle que nous foulons des pieds du corps ; mais les hommes qui habitent la terre, ou encore les pécheurs ; car c’est pour les relever par le condiment (de la sagesse) et détruire leurs inclinations corrompues que le Seigneur leur a envoyé le sel apostolique. Et par monde il ne faut point entendre ici le ciel et la terre ; mais bien les hommes qui sont dans le monde ou qui aiment le monde et que les Apôtres ont mission d’éclairer. « Une ville ne peut être cachée quand elle est située sur une montagne ». C’est-à-dire, quand elle est fondée sur une grande et éminente justice ; la montagne même sur laquelle le Seigneur fait entendre sa parole, signifie aussi cette justice.

Autre Homélie Homélie de saint Hilaire, Évêque.

Septième leçon. Vous êtes le sel de la terre. Que si le sel s’affadit, ce qui en sera salé ne vaudra rien. Il n’y a point de sel de la terre, si je ne me trompe. Comment donc le Sauveur appelle-t-il ses Apôtres le sel de la terre ? Mais il nous faut chercher la propriété de ces termes ; nous la découvrirons en examinant le devoir des Apôtres et la nature du sel. Le sel contient à la fois l’élément de l’eau et celui du feu, et il est comme un composé de l’un et de l’autre.

Huitième leçon. Fait pour l’utilité du genre humain, il préserve de la corruption les corps qu’on en saupoudre, et il convient très bien pour assaisonner les aliments. Or les Apôtres annoncent les biens célestes, et semant en quelque sorte pour l’éternité, ils procurent l’immortalité à ceux qui reçoivent leur parole. C’est donc avec raison qu’ils sont appelés le sel de la terre à cause de la vertu de leur doctrine qui, comme un sel, conserve nos corps pour l’éternité.

Neuvième leçon. La nature du sel demeure toujours la même et ne peut jamais être changée ; tandis que l’homme est sujet au changement, et celui-là seul est bienheureux qui persévère jusqu’à la fin dans l’accomplissement de toutes les œuvres voulues de Dieu. C’est pourquoi Jésus-Christ, après avoir appelé ses disciples le sel de la terre, les avertit de demeurer fermes dans la vertu du pouvoir qui leur est confié, de peur qu’ils ne deviennent comme un sel affadi qui n’est plus propre à rien saler, que, perdant eux-mêmes le sentiment de la saveur qui leur a été donné, ils ne puissent vivifier ce qui est corrompu, et qu’enfin jetés hors des greniers de l’Église, ils ne soient foulés aux pieds avec ceux auxquels ils auront communiqué leur insipidité.

Autre Homélie

Homélie de saint Jean Chrysostome.

Septième leçon. Remarquez ce que dit Jésus-Christ : « Vous êtes le sel de la terre ». Il montre par là combien il est nécessaire qu’il donne ces préceptes à ses Apôtres. Car, ce n’est pas seulement, leur dit-il, de votre propre vie, mais de l’univers entier que vous aurez à rendre compte. Je ne vous envoie pas comme j’envoyais les Prophètes, à deux, à dix, ou à vingt villes ni à une seule nation, mais à toute la terre, à la mer, et au monde entier, à ce monde accablé sous le poids de crimes divers.

Huitième leçon. En disant : « Vous êtes le sel de la terre », il montre que l’universalité des hommes était comme affadie et corrompue par une masse de péchés ; et c’est pourquoi il demande d’eux les vertus qui sont surtout nécessaires et utiles pour procurer le salut d’un grand nombre. Celui qui est doux, modeste, miséricordieux et juste, ne peut justement se borner à renfermer ces vertus en son âme, mais il doit avoir soin que ces sources excellentes coulent aussi pour l’avantage des autres. Ainsi celui qui a le cœur pur, qui est pacifique et qui souffre persécution pour la vérité, dirige-sa vie d’une manière utile à tous.

Neuvième leçon. Ne croyez donc point, dit-il, que ce soit à de légers combats que vous serez conduits, et que ce soient des choses de peu d’importance dont il vous faudra prendre soin et rendre compte, « vous êtes le sel de la terre ». Quoi donc ? Est-ce que les Apôtres ont guéri ce qui était déjà entièrement gâté ? Non certes ; car il ne se peut faire que ce qui tombe déjà en putréfaction soit rétabli dans son premier état par l’application du sel. Ce n’est donc pas cela qu’ils ont fait, mais ce qui était auparavant renouvelé et à eux confié, ce qui était délivré déjà de cette pourriture, ils y répandaient le sel et le conservaient dans cet état de rénovation qui est une grâce reçue du Seigneur. Délivrer de la corruption du péché, c’est l’effet de la puissance du Christ ; empêcher que les hommes ne retournent au péché, voilà ce qui réclame les soins et les labeurs des Apôtres.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ce commentaire est issu de diverses fêtes de Docteurs.

L’antienne pour l’introït, qui est empruntée à la Messe de saint Jean évangéliste, est tirée de l’Ecclésiastique (15, 5). Le disciple de l’éternelle Sagesse devient à son tour maître de piété. Rempli de cet esprit de sagesse, d’intelligence, de conseil et de science qui parla autrefois par les prophètes et par les apôtres, il élèvera sa chaire de docteur au milieu de l’assemblée des fidèles, et leur enseignera les voies de Dieu. Ainsi l’Église, au moyen de ses saints Docteurs, des souverains pontifes et des conciles œcuméniques, demeure à travers tous les siècles ce flambeau allumé et placé sur le chandelier d’or, cette colonne immobile, soutien de toute céleste vérité, que nous décrit l’Apôtre dans sa première lettre à Timothée [7].

On demande dans la première collecte au Seigneur qu’après avoir accordé à l’Église le bienheureux Docteur comme ministre de l’éternel salut, il nous donne aussi la docilité nécessaire pour recevoir son céleste enseignement, afin que nous méritions de l’avoir pour notre intercesseur en paradis.

La première lecture est tirée de la seconde lettre de l’Apôtre à Timothée (4, 1-8). Saint Paul, sur le point de consommer son martyre, ou plutôt de répandre sa vie, telle une libation, comme il le dit en termes énergiques, conjure son disciple, par tout ce qu’il y a de plus sacré au ciel et sur la terre, de vaquer constamment à la prédication évangélique et de s’opposer aux fausses spéculations de la gnose naissante. L’Apôtre instruit Timothée des périls qui menaceront l’Église, du fait des faux docteurs ; il y expose la nécessité, pour le ministre de Jésus-Christ, d’opposer à tous ces sophismes de l’orgueil humain une saine doctrine et un apostolat patient et longanime. Mais cela ne suffit pas. Paul a prêché, il ne s’est jamais épargné mais il n’a pas encore accompli sa mission. Comme le Christ, après avoir enseigné, s’est offert sur la croix pour mériter aux âmes la grâce de croire à l’Évangile et de se sauver, ainsi doit faire aussi le prêtre de Jésus. Il doit être non seulement docteur, mais aussi victime, parce que c’est seulement dans la douleur qu’il pourra mériter la gloire de la paternité spirituelle.

De cette suprême adjuration du grand saint Paul, où il invoque jusqu’à la terrible sentence du Christ-Juge, apprenons tous, évêques et prêtres, l’importance souveraine qu’assumé, dans le ministère pastoral, la prédication de la parole de Dieu et le compte strict que nous devrons rendre à Dieu et aux âmes qui nous sont confiées, si nous avons négligé ce devoir principal et essentiel de tout pasteur véritable. Paul en était si pénétré que, ayant confié à d’autres la mission de baptiser pour vaquer lui-même sans relâche à la prédication sacrée, il tremblait pour son âme et disait : vae ! mihi si non evangelizavero [8]. Les Onze eux aussi considéraient la prédication évangélique comme leur principal devoir, et, en élisant les sept premiers diacres, ils leur confièrent le ministère extérieur des biens de l’Église, se réservant au contraire celui de la prédication et de la prière : Nos vero orationi et ministerio verbi instantes erimus [9].

La seconde épître, utilisée pour quelques docteurs, est tirée de l’Ecclésiastique (39, 6-14) : Le docteur catholique acquiert moins la sagesse dans les livres qu’il ne la reçoit comme un don gratuit de la divine grâce, à laquelle l’âme a prêté une correspondance docile par l’humilité, la sobriété et surtout par la prière. Ainsi le serviteur de Dieu n’édifie pas seulement son propre esprit, mais, comme une pluie bienfaisante, il est destiné à faire du bien à la société chrétienne tout entière.

Le répons pour la messe des Docteurs est tiré du psaume 36 : « Les lèvres du juste proféreront des oracles de sagesse, et sa langue prononcera ce qui est juste ». — Voilà la magnifique louange que le Saint-Esprit fait de celui qui instruit les fidèles dans la voie de la vertu. Il ajoute toutefois immédiatement ce qui est exigé du prédicateur sacré, pour que sa parole puisse être vraiment fructueuse : « La loi de Dieu remplit son cœur, en sorte qu’il ne vacillera pas dans sa marche ».

Le verset alléluiatique s’inspire de l’Ecclésiastique (45, 9) : « Le Seigneur l’a aimé et l’a orné d’un manteau de gloire. » Toute grâce est un don de l’amour.

Après la Septuagésime, on omet le verset alléluiatique et l’on récite à sa place le psaume tractus. Le trait est tiré du psaume 111, qui célèbre l’éloge du Juste : « Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui trouve son bonheur dans l’observance de ses préceptes. Sa postérité sera puissante sur la terre, parce que la descendance des justes est en bénédiction. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeurera à travers tous les siècles. » C’est l’éloge messianique du Juste par excellence, c’est-à-dire du Christ, à qui les saints ont tâché de se conformer.

La lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (5, 13-19). Les apôtres et l’Église ont une mission spéciale à accomplir, et c’est pourquoi il est impossible qu’ils demeurent dans l’obscurité, cachés et ignorés. Tous les hommes doivent arriver à la connaissance du salut éternel qui se trouve dans le Christ, c’est pourquoi l’Église est comparée à un flambeau ou à une ville érigée sur une haute montagne, et que la lumière enveloppe de toute part afin que tous la voient de loin pour pouvoir diriger vers elle leurs pas. En un tel état de choses, après plus de dix-neuf siècles de rédemption, est-il possible que cette irréligion qu’affiche la société laïque actuelle soit le fruit de la seule ignorance et procède de la bonne foi ? Ou plutôt ne devra-t-on pas dire du monde contemporain ce que disait jadis Jésus de la Synagogue : la lumière parut au monde, mais les hommes préférèrent les ténèbres à la lumière.

Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 91. « Le juste, grâce à ses bonnes œuvres, fleurira comme le palmier, et, à la manière du cèdre sur le Liban, il étendra ses rameaux ».

Dans la collecte avant l’anaphore, nous demandons au Seigneur que jamais ne nous fasse défaut l’intercession du saint dont nous célébrons le natale, afin que ses prières lui rendent plus agréable notre sacrifice et qu’elles nous obtiennent les fruits magnifiques de sa miséricorde. Tel est l’office des anges et des saints près de l’autel d’or de Dieu au ciel. Ici-bas, nos prières sont faibles et froides ; mais eux, dans le ciel, tout pénétrés du feu divin, peuvent les réchauffer dans leurs cœurs afin de les présenter ensuite au Seigneur.

Le verset pour la Communion est tiré, contre toutes les règles, de l’Évangile selon saint Luc (12, 42), une péricope évangélique qui n’est pas celle de la messe de ce jour : « Voici le serviteur fidèle et prudent que le Seigneur a placé à la tête de sa famille » — La prudence est le don le plus nécessaire aux supérieurs ecclésiastiques. Toutefois pour que cette prudence ne soit pas celle de la chair qui, selon l’Apôtre, est ennemie de Dieu, il faut qu’elle s’inspire de la foi, et c’est pourquoi le saint Évangile nous parle ici du serviteur non seulement prudent, mais aussi fidèle.

Dans la prière d’action de grâces, nous supplions le Seigneur d’accueillir en notre faveur l’intercession du saint dont nous célébrons la fête, afin que ce sacrifice qui, s’il devait uniquement considérer notre mérite, serait sans doute inefficace, devienne, par les prières du saint fêté aujourd’hui, la source du salut éternel pour tous.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

La messe In medio du commun des Docteurs est tout à fait suggestive. L’Église voit dans le prêtre qui célèbre notre Docteur (les textes deviennent ainsi plus intelligibles). Quand le prêtre (autrefois l’évêque) monte à l’autel, revêtu des ornements sacerdotaux, l’Église chante : « Au milieu de l’Église, Dieu ouvre sa bouche, le Seigneur le remplit de sagesse et d’intelligence ; il l’a revêtu du vêtement de gloire » (Introït). Le Docteur de l’Église nous parle aujourd’hui encore dans l’Église de Dieu. Il nous adresse la parole dans la personne du prêtre ; les ornements sacerdotaux sont l’image de la stola gloriae, du vêtement de gloire. Dans le psaume 91, nous glorifions Dieu dans ses saints.

L’Oraison, elle aussi, vaut la peine d’être méditée : le Docteur est pour nous ici-bas un doctor vitae, un maître de vie (c’est-à-dire de la vie morale et aussi de la vie divine), mais en même temps aussi un intercesseur au ciel.

Dans l’Épître, nous voyons le saint marcher sur les traces de saint Paul ; il fut un soldat et un héraut intrépide et infatigable du royaume de Dieu — à « temps et à contre-temps », il a « exercé le ministère de l’évangéliste ». En ce jour, celui de sa mort, pour lui celui du retour du Maître, il peut nous dire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai terminé ma course... à présent m’a été réservée la couronne de justice que me donnera en ce jour le Seigneur, le Juge équitable ».

Dans la deuxième Épître, utilisée pour certains Docteurs, l’Église fait l’éloge du Sage : il s’unit à Dieu dans la prière, il déverse sur les autres l’abondance de ses connaissances, il dirige parfaitement sa conduite et parce qu’il n’a cherché que la gloire du Très-Haut, il est loué pour sa sagesse. (Dom Gaspard Lefèvre, Missel)

Nous pouvons aujourd’hui vivre, en union avec le saint, à la messe, le retour du Maître. Le saint Docteur est le sel de la terre, une lumière de l’Église, une ville sur la montagne (il nous suffit de penser à l’évêque assis dans l’église sur son trône surélevé), une lumière placée sur le chandelier dans la maison de Dieu ; nous pouvons devenir, nous aussi, un petit flambeau, en allumant notre lumière à la sienne. Il est appelé grand dans le royaume des cieux, parce qu’il agit et enseigne (Évangile). Quand nous nous présentons à l’autel pour y apporter nos dons, alors le saint « se développe » en nous : il est comme un palmier ou un cèdre qui « croît » ; nous devenons semblables à lui (Offertoire).

A la Communion, nous voyons de nouveau dans le célébrant le Docteur de l’Église : Nous voyons en esprit l’évêque de la primitive Église dans son ministère liturgique, comme prédicateur et prêtre ; dans l’avant-messe, nous entendons son enseignement ; au Saint-Sacrifice, nous le voyons distribuer la Céleste Nourriture. Enseignement et Eucharistie sont le double froment de Dieu que l’administrateur de la famille de Dieu distribue « avec prudence et fidélité ». Aujourd’hui encore, ce même froment nous est distribué par le prêtre célébrant dans l’esprit du saint du jour.

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PROPRIUM SANCTORUM PRO ALIQUIBUS LOCISPROPRE DES SAINTS POUR CERTAINS LIEUX
Infrascriptae Missae de Mysterio vel Sancto elogium in Martyrologio eo die habente, dici possunt ut festivae ubicumque, ad libitum sacerdotis, iuxta rubricas. Similiter huiusmodi Missae dici possunt etiam ut votivae, nisi aliqua expresse excipiatur. Les Messes données ici d’un Mystère ou d’un saint qui a le jour-même une mention au Martyrologe, peuvent être dites comme festives partout, selon la volonté du prêtre et les rubriques. De la même manière, les Messes peuvent être dites comme votives sauf si c’est indiqué expressément.

[1] Cf. Motu proprio Summorum Pontificum : Art. 6. Dans les Messes selon le Missel du B. Jean XXIII célébrées avec le peuple, les lectures peuvent aussi être proclamées en langue vernaculaire, utilisant des éditions reconnues par le Siège apostolique.

[2] Cf. la note à la 1ère Épître.

[3] Cf. la note à la 1ère Épître.

[4] Liv. 9, chap. 6.

[5] Deut. 32, 2.

[6] Is. 5, 5.

[7] I Tim. 3, 15 : « afin que, si je tardais, tu saches comment tu dois te conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité ».

[8] I Cor. 9, 16 : « Malheur à moi si je n’évangélise pas ».

[9] Act. 6, 4 : « Pour nous, nous nous appliquerons entièrement à la prière et au ministère de la parole ».