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Commun des Fêtes de la bienheureuse Vierge Marie

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Sommaire

  Aux 1ères Vêpres.  
  A Matines.  
  A Laudes.  
  Aux 2èmes Vêpres.  
  Dom Pius Parsch, Le bréviaire expliqué  

Commun du bréviaire romain pour les Fêtes de la Ste Vierge : les éléments de ce Commun sont utilisés soit entièrement soit partiellement quand une fête de la Ste Vierge ne possède pas d’office propre où un office complet.

Aux 1ères Vêpres.

Ant. 1 Dum esset Rex * in accúbitu suo, nardus mea dedit odórem suavitátis.Ant. 1 Pendant que le Roi * se reposait, mon nard [1] a exhalé une suave odeur [2].
Psaume 109
Ant. 2 Læva eius * sub cápite meo, et déxtera illíus amplexábitur me.Ant. 2 Sa main gauche [3] * est sous ma tête ; et sa droite m’embrassera [4].
Psaume 112
Ant. 3 Nigra sum, * sed formósa, fíliæ Ierúsalem ; ídeo diléxit me Rex, et introdúxit me in cubículum suum.Ant. 3 Je suis noire [5], * mais je suis belle, filles de Jérusalem : c’est pour quoi le Roi m’a aimée et m’a introduite dans le lieu de son repos [6].
Psaume 121
Ant. 4 Iam hiems tránsiit, * imber ábiit et recéssit : surge, amíca mea, et veni.Ant. 4 Déjà l’hiver est passé, * la pluie a cessé, elle s’est retirée [7], levez- vous, mon amie, et venez [8].
Psaume 126
Ant. 5 Speciósa * facta es et suávis in delíciis tuis, sancta Dei Génitrix.Ant. 5 Toute belle * vous avez été faite, Sainte Mère de Dieu, et vous êtes pleine de douceur au milieu de vos délices [9].
Psaume 147
Capitulum Eccli. 24. 14. Capitule
Ab inítio et ante sǽcula creáta sum, et usque ad futúrum sǽculum non désinam, et in habitatióne sancta coram ipso ministrávi.Dès le commencement et avant tous les siècles, j’ai été créée, et dans la suite des âges je ne cesserai point d’être ; et, dans la demeure sainte, j’ai exercé devant lui mon ministère [10].
Hymnus Hymne
Prima stropha sequentis Hymni dicitur flexis genibus. La première strophe de l’Hymne suivante est dite à genoux.
Ave, maris stella,
Dei Mater alma,
Atque semper Virgo,
Felix cæli porta.
Salut, étoile de la mer,
Mère de Dieu féconde,
Salut, ô toujours Vierge,
Porte heureuse du ciel !
Sumens illud Ave
Gabriélis ore,
Funda nos in pace,
Mutans Hevæ nomen.
Vous qui de Gabriel
Avez reçu l’Ave,
Fondez-nous dans la paix,
Changeant le nom d’Ève [11].
Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis,
Mala nostra pelle,
Bona cuncta posce.
Délivrez les captifs,
Éclairez les aveugles,
Chassez loin tous nos maux,
Demandez tous les biens.
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces,
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus.
Montrez en vous la Mère,
Vous-même offrez nos vœux
Au Dieu qui, né pour nous,
Voulut naître de vous.
Virgo singuláris,
Inter omnes mitis,
Nos, culpis solútos,
Mites fac et castos.
O Vierge incomparable,
Vierge douce entre toutes,
Affranchis du péché,
Rendez-nous doux et chastes
Vitam præsta puram,
Iter para tutum,
Ut, vidéntes Iesum,
Semper collætémur.
Donnez une vie pure,
Préparez un chemin sûr [12],
Pour que voyant Jésus
Notre liesse soit éternelle.
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus,
Spirítui Sancto,
Tribus honor unus.
Amen.
Louange à Dieu le Père,
Gloire au Christ souverain,
Louange au Saint-Esprit,
Aux trois un seul hommage.
Amen.
V/. Dignáre me laudáre te, Virgo sacráta. V/. Rendez-moi digne de vous louer, Vierge sainte [13].
R/. Da mihi virtútem contra hostes tuos. R/. Donnez-moi de la force contre vos ennemis [14].
Ad Magnificat Ant. Sancta María, * succúrre míseris, iuva pusillánimes, réfove flébiles, ora pro pópulo, intérveni pro clero, intercéde pro devóto femíneo sexu : séntiant omnes tuum iuvámen, quicúmque célebrant tuam sanctam festivitátem [15]. Ant. au Magnificat Sainte Marie, * secourez les malheureux, venez en aide aux faibles, consolez les affligés, priez pour tout le peuple, intervenez en faveur du clergé [16], intercédez pour les femmes consacrées par vœu : qu’ils éprouvent tous votre assistance, ceux qui célèbrent votre sainte fête.
Magnificat
OratioPrière
Concéde nos fámulos tuos, quǽsumus, Dómine Deus, perpétua mentis et córporis sanitáte gaudére : et, gloriósa beátæ Maríæ semper Vírginis intercessióne, a præsénti liberári tristítia et ætérna pérfrui lætítia. Per Dóminum.Seigneur notre Dieu, accordez, s’il vous plaît, à nous vos serviteurs, de jouir d’une perpétuelle santé de l’âme et du corps : et grâce à la glorieuse intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, d’être délivrés des tristesses du temps présent, puis de goûter les joies éternelles.

A Matines.

Invitatorium Invitatoire
Sancta María, Dei Génetrix Virgo, * Intercéde pro nobis.Sainte Marie, Mère de Dieu et Vierge, * Intercédez pour nous.
Psaume 94 (Invitatoire)
Hymnus Hymne
Quem terra, pontus, sídera
Colunt, adórant, prǽdicant,
Trinam regéntem máchinam,
Claustrum Maríæ báiulat.
Celui que terre, mer, astres
vénèrent, adorent, annoncent,
Celui qui régit ce triple monde,
Marie le porte caché dans son sein [17].
Cui luna, sol et ómnia
Desérviunt per témpora,
Perfúsa cæli grátia,
Gestant puéllæ víscera.
Celui que lune, soleil et toutes choses
servent en tout temps,
est porté par les entrailles d’une jeune vierge,
toute pénétrée de la grâce céleste.
Beáta Mater múnere,
Cuius, supérnus Artifex
Mundum pugíllo cóntinens,
Ventris sub arca clausus est.
La bienheureuse mère, par la grâce,
dans l’arche [18] de son sein,
renferme l’Artisan suprême
qui tient le monde dans sa main.
Beáta cæli núntio,
Fœcúnda Sancto Spíritu,
Desiderátus géntibus
Cuius per alvum fusus est.
Bienheureuse, à la parole d’un messager du ciel,
féconde par le Saint-Esprit,
et son sein donne au monde
le désiré des nations.
Iesu tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre, et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula.
Amen.
O Jésus, gloire à vous
qui êtes né de la Vierge,
ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier,
dans les siècles éternels.
Ainsi soit-il.
In I NocturnoAu 1er Nocturne [19]
Ant. 1 Benedícta tu * in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui.Ant. 1 Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni [20].
Psaume 8
Ant. 2 Sicut myrrha * elécta, odórem dedísti suavitátis, sancta Dei Génetrix.Ant. 2 Comme une myrrhe [21] * de choix vous avez exhalé un parfum suave, ô sainte Mère de Dieu [22].
Psaume 18
Ant. 3 Ante torum * huius Vírginis frequentáte nobis dúlcia cántica drámatis.Ant. 3 Devant le trône * de cette Vierge, chantez-nous souvent de doux cantiques qui nous rappellent ses saintes actions.
Psaume 23
V/. Spécie tua et pulchritúdine tua.V/. Dans votre gloire et votre beauté [23].
R/. Inténde, próspere procéde, et regna.R/. Avancez heureusement, avancez et régnez [24].
Lectio i1ère leçon
De Parábolis Salomónis.Des Proverbes de Salomon.
Cap. 8, 12-17.
Ego sapiéntia hábito in consílio et erudítis intérsum cogitatiónibus. Timor Dómini odit malum : arrogántiam, et supérbiam, et viam pravam, et os bilíngue detéstor. Meum est consílium et ǽquitas, mea est prudéntia, mea est fortitúdo. Per me reges regnant, et legum conditóres iusta decérnunt ; per me príncipes ímperant, et poténtes decérnunt iustítiam. Ego diligéntes me díligo ; et qui mane vígilant ad me, invénient me.Moi, sagesse, j’habite dans le conseil, et je suis présente aux savantes pensées. La crainte du Seigneur hait le mal : l’arrogance et l’orgueil, une voie dépravée, et une langue double, je les déteste. A moi est le conseil et l’équité : à moi est la prudence, à moi est la force. Par moi les rois règnent et les législateurs décrètent des choses justes. Par moi les princes commandent, et les puissants rendent la justice. Moi, j’aime ceux qui m’aiment et ceux qui dès le matin veillent pour me chercher me trouveront.
R/. Sancta et immaculáta virgínitas, quibus te láudibus éfferam néscio : * Quia quem cæli cápere non póterant, tuo grémio contulísti.R/. Sainte et immaculée virginité, je ne sais par quelles louanges vous exalter : * Car vous avez porté dans votre sein celui que les cieux ne peuvent contenir.
V/. Benedícta tu in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui.V/. Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de votre sein est béni [25].
* Quia quem cæli cápere non póterant, tuo grémio contulísti. * Car vous avez porté dans votre sein celui que les cieux ne peuvent contenir.
Lectio ii2e leçon
Cap. 8, 18-25.
Mecum sunt divítiæ et glória, opes supérbæ et iustítia. Mélior est enim fructus meus auro et lápide pretióso, et genímina mea argénto elécto. In viis iustítiæ ámbulo, in médio semitárum iudícii, ut ditem diligéntes me et thesáuros eórum répleam. Dóminus possédit me in inítio viárum suárum, ántequam quidquam fáceret a princípio. Ab ætérno ordináta sum et ex antíquis, ántequam terra fíeret. Nondum erant abýssi, et ego iam concépta eram ; necdum fontes aquárum erúperant, necdum montes gravi mole constíterant ; ante colles ego parturiébar.Avec moi sont les richesses et la gloire [26] des biens superbes et la justice. Car mieux vaut mon fruit que l’or et les pierres précieuses, et mieux valent mes produits que l’argent le meilleur. Je marche dans les voies de la justice, au milieu des sentiers du jugement, afin d’enrichir ceux qui m’aiment, et de remplir leurs trésors. Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies ; avant qu’il fît quelque chose dès le principe. Dès l’éternité, j’ai été établie ; dès les temps anciens, avant que la terre fût faite. Les abîmes n’étaient pas encore, et moi déjà j’avais été conçue : les sources d’eaux n’avaient pas encore jailli : les montagnes à la pesante masse n’étaient pas encore affermies, et mol, avant les collines, j’étais engendrée [27].
R/. Congratulámini mihi, omnes qui dilígitis Dóminum : quia cum essem párvula, plácui Altíssimo, * Et de meis viscéribus génui Deum et hóminem.R/. Vous tous qui aimez le Seigneur, réjouissez-vous avec moi, parce que comme j’étais petite [28], j’ai plu au Très-Haut : * Et de mes entrailles j’ai enfanté le Dieu-Homme.
V/. Beátam me dicent omnes generatiónes, quia ancíllam húmilem respéxit Deus.V/. Toutes les générations me diront bienheureuse, parce que Dieu a regardé son humble servante [29].
* Et de meis viscéribus génui Deum et hóminem. * Et de mes entrailles j’ai enfanté le Dieu-Homme.
Lectio iii3e leçon
Cap. 8, 34-36 et 9, 1-5.
Beátus homo qui audit me, et qui vígilat ad fores meas quotídie, et obsérvat ad postes óstii mei. Qui me invénerit, invéniet vitam, et háuriet salútem a Dómino ; qui autem in me peccáverit, lædet ánimam suam. Omnes, qui me odérunt, díligunt mortem. Sapiéntia ædificávit sibi domum, excídit colúmnas septem. Immolávit víctimas suas, míscuit vinum et propósuit mensam suam. Misit ancíllas suas ut vocárent ad arcem et ad mœnia civitátis : Si quis est párvulus, véniat ad me. Et insipiéntibus locúta est : Veníte, comédite panem meum, et bíbite vinum quod míscui vobis.Bienheureux l’homme qui m’écoute, et qui veille tous les jours à l’entrée de ma demeure, et se tient en observation auprès de ma porte [30]. Celui qui me trouvera, trouvera la vie et puisera le salut dans le Seigneur : mais celui qui péchera contre moi blessera son âme. Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. La sagesse s’est bâti une maison, elle a taillé sept colonnes [31]. Elle a immolé ses victimes, mêlé le vin, et dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes pour appeler ses conviés à la forteresse et aux murs de la cité. Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi [32]. Et à des insensés elle a dit : Venez, mangez mon pain et buvez le vin que je vous ai mêlé [33].
R/. Beáta es, Virgo María, quæ Dóminum portásti, Creatórem mundi : * Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo.R/. Vous êtes bienheureuse, ô Vierge Marie, qui avez porté le Seigneur Créateur du monde : * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais.
V/. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum.V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous [34].
* Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. Glória Patri. * Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo.* Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. Gloire au Père. * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais.
In II NocturnoAu 2nd Nocturne [35]
Ant. 4 Spécie tua * et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde, et regna.Ant. 4 Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez [36].
Psaume 44
Ant. 5 Adiuvábit eam * Deus vultu suo : Deus in médio eius, non commovébitur.Ant. 5 Dieu la protège * de son regard : Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée [37].
Psaume 45
Ant. 6 Sicut lætántium * ómnium nostrum habitátio est in te, sancta Dei Génetrix.Ant. 6 Comme celui de tous ceux qui possèdent la vraie joie [38], * notre refuge est en vous, sainte Mère de Dieu [39].
Psaume 86
V/. Adiuvábit eam Deus vultu suo.V/. Dieu la protège de son regard [40].
R/. Deus in médio eius, non commovébitur.R/. Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée.
Lectio iv4e leçon
Sermo sancti Ioánnis Chrysóstomi.Sermon de saint Jean Chrysostome.
Apud Metaphrasten
Dei Fílius non divitem aut locuplétem áliquam féminam sibi matrem elégit, sed beátam Vírginem illam, cuius ánima virtútibus ornáta erat. Cum enim beáta María supra omnem humánam natúram castitátem serváret, proptérea Christum Dóminum in ventre concépit. Ad hanc ígitur sanctíssimam Vírginem et Dei Matrem accurréntes, eius patrocínii utilitátem assequámur. Itaque, quæcúmque estis vírgines, ad Matrem Dómini confúgite ; illa enim pulchérrimam, pretiosíssimam et incorruptíbilem possessiónem, patrocínio suo, vobis conservábit.Le Fils de Dieu s’est choisi pour mère, non pas une femme riche et opulente, mais cette bienheureuse Vierge dont l’âme était ornée de vertus. Comme la Bienheureuse Marie surpassait en pureté le reste de l’humanité, c’est pour cette raison qu’elle conçut dans son sein le Christ notre Seigneur. En recourant à cette très sainte Vierge, Mère de Dieu, nous obtiendrons les bienfaits de son patronage. Ainsi, vous toutes qui êtes vierges, réfugiez-vous auprès de la Mère du Seigneur. Sa protection vous conservera cette vertu dans toute sa beauté, dans tout son prix, dans toute son intégrité.
R/. Sicut cedrus exaltáta sum in Líbano, et sicut cypréssus in monte Sion : quasi myrrha elécta, * Dedi suavitátem odóris.R/. Comme un cèdre, je me suis élevée sur le Liban, et comme un cyprès sur la montagne de Sion [41] : comme la myrrhe de choix [42], * J’ai exhalé une odeur suave [43].
V/. Et sicut cinnamómum et bálsamum aromatízans.V/. Et comme le cinnamome et le baume aromatique,
* Dedi suavitátem odóris. * J’ai exhalé une odeur suave.
Lectio v5e leçon
Magnum revéra miráculum, fratres dilectíssimi, fuit beáta semper Virgo María. Quid namque illa maius aut illústrius ullo umquam témpore invéntum est, seu aliquándo inveníri póterit ? Hæc sola cælum ac terram amplitúdine superávit. Quidnam illa sánctius ? Non Prophétæ, non Apóstoli, non Mártyres, non Patriárchæ, non Angeli, non Throni, non Dominatiónes, non Séraphim, non Chérubim ; non dénique áliud quídpiam, inter creátas res visíbiles aut invisíbiles, maius aut excelléntius inveníri potest. Eadem ancílla Dei est et mater ; eádem Virgo et Génetrix.Ce fut en réalité un grand miracle, mes très chers frères, que la Bienheureuse Marie toujours Vierge. Quelle dignité, quelle gloire plus grande que la sienne a-t-on jamais découverte en aucun siècle, ou pourra-t-on trouver un jour ? Elle seule surpasse en excellence le ciel et la terre. Existe-t-il une créature plus sainte que Marie ? Non, ni les Prophètes, ni les Apôtres, ni les Martyrs, ni les Patriarches, ni les Anges, ni les Trônes, ni les Dominations, ni les Séraphins, ni les Chérubins, en un mot aucune créature visible ou invisible, plus grande, plus parfaite que Marie, ne se peut rencontrer. Elle est à la fois la servante et la mère de Dieu, à la fois Vierge et Mère.
R/. Quæ est ista quæ procéssit sicut sol, et formósa tamquam Ierúsalem ? [44] * Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam.R/. Quelle est celle-ci qui s’avance comme le soleil, et belle comme Jérusalem ? * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée.
V/. Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília conválliumV/. Et comme un jour de printemps, les rosés l’entouraient, ainsi que les lys des vallées [45].
* Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée.
Lectio vi6e leçon
Hæc eius mater est, qui a Patre ante omne princípium génitus fuit ; quem Angeli et hómines agnóscunt Dóminum rerum ómnium. Visne cognóscere quanto Virgo hæc præstántior sit cæléstibus Poténtiis ? Illæ cum timóre et tremóre assístunt, fáciem velántes suam : hæc humánum genus illi offert, quem génuit. Per hanc et peccatórum véniam conséquimur. Ave ígitur, mater, cælum, puélla, virgo, thronus. Ecclésiæ nostræ decus, glória et firmaméntum : assídue pro nobis precáre Iesum, Fílium tuum et Dóminum nostrum, ut per te misericórdiam inveníre in die iudícii, et quæ repósita sunt iis qui díligunt Deum bona cónsequi possímus, grátia et benignitáte Dómini nostri Iesu Christi : cum quo Patri simul et Sancto Spirítui glória, et honor, et impérium, nunc et semper in sæcula sæculórum. Amen.Elle est la Mère de Celui qui a été engendré du Père avant tout commencement et que les Anges et les hommes reconnaissent pour le Seigneur de toutes choses. Voulez-vous savoir combien cette Vierge l’emporte sur les puissances du ciel ? Ces puissances se tiennent devant Dieu en se voilant la face, avec crainte et tremblement : Marie, elle, offre la nature humaine à Celui qu’elle a enfanté. C’est par Elle aussi que nous obtenons le pardon de nos péchés. Salut, donc, ô Mère, ô ciel, ô jeune fille, ô Vierge, ô trône ! De notre Église vous êtes l’honneur, la gloire et l’appui. Priez sans cesse pour nous Jésus, votre Fils et notre Seigneur ; afin que, par vous, nous trouvions miséricorde au jour du jugement, et que nous puissions obtenir les biens réservés à ceux qui aiment Dieu, par la grâce et la bonté de notre Seigneur Jésus-Christ, à qui soient comme au Père et à l’Esprit-Saint, gloire, honneur et empire, maintenant et toujours dans les siècles des siècles. Amen.
R/. Ornátam monílibus filiam Ierúsalem Dóminus concupivit [46] : * Et vidéntes eam fíliæ Sion, beatíssimam prædicavérunt, dicéntes : * Unguéntum effúsum nomen tuum.R/. Le Seigneur a aimé la fille de Jérusalem, parée de colliers : * Et les filles de Sion, la voyant, l’ont proclamée la plus heureuse, disant : * C’est un parfum répandu que votre nom [47].
V/. Astitit regína a dextris tuis in vestítu deauráto, circúmdata varietáte [48].V/. La reine s’est tenue debout à votre droite, dans un vêtement d’or, couverte d’ornements variés [49].
* Et vidéntes eam fíliæ Sion, beatíssimam prædicavérunt, dicéntes : Glória Patri. * Unguéntum effúsum nomen tuum.* Et les filles de Sion, la voyant, l’ont proclamée la plus heureuse, disant : Gloire au Père. * C’est un parfum répandu que votre nom.
In III NocturnoAu 3ème Nocturne [50]
Ant. 7 Gaude, María Virgo : * cunctas hǽreses sola interemísti in univérso mundo.Ant. 7 Réjouissez-vous, Vierge Marie : * vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier [51].
Psaume 95
Ant. 8 Dignáre me * laudáre te, Virgo sacráta : da mihi virtútem contra hostes tuos.Ant. 8 Rendez-moi digne * de vous louer, ô Vierge sainte ; donnez-moi de la force contre vos ennemis [52].
Psaume 96
Ant. 9 Post partum, * Virgo, ínvioláta permansísti : Dei Génetrix, intercéde pro nobis.Ant. 9 Après l’enfantement, * ô Vierge vous êtes demeurée dans votre intégrité première ; Mère de Dieu, intercédez pour nous.
In Adventu :Pendant l’Avent :
Ant. 9 Angelus Dómini * nuntiávit Maríæ, et concépit de Spíritu Sancto.Ant. 9 L’Ange du Seigneur * l’annonça à Marie, et elle conçut par le Saint-Esprit. [53]
Psaume 97
V/. Elégit eam Deus, et præelégit eam.V/. Dieu l’a élue et choisie avec prédilection.
R/. In tabernáculo suo habitáre facit eam.R/. Il l’a fait habiter dans son tabernacle.
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
Cap. 11, 27-28.
In illo témpore : Loquénte Iesu ad turbas, extóllens vocem quædam múlier de turba dixit illi : Beátus venter qui te portávit. Et réliqua.En ce temps-là : Jésus parlant aux foules, une femme, élevant la voix d’au milieu de la foule lui dit : Heureux le sein qui vous a porté. Et le reste.
Homilía sancti Bedæ Venerábilis Presbyteri.Homélie de saint Bède le Vénérable, Prêtre.
Liber 4, cap. 49 in Luc. 11
Magnæ devotiónis et fídei hæc múlier osténditur, quæ, scribis et pharisǽis Dóminum tentántibus simul et blasphemántibus, tanta eius incarnatiónem præ ómnibus sinceritáte cognóscit, tanta fidúcia confitétur, ut et præséntium prócerum calúmniam, et futurórum confúndat hæreticórum perfídiam. Nam, sicut tunc Iudǽi, Sancti Spíritus ópera blasphemándo, verum consubstantialémque Patri Dei Fílium negábant ; sic hærétici póstea, negándo Maríam semper Vírginem, Sancti Spíritus operánte virtúte, nascitúro cum humánis membris Unigénito Dei, carnis suæ matériam ministrásse, verum consubstantialémque matri Fílium hóminis fatéri non debére dixérunt.Cette femme fit bien voir la grandeur de sa dévotion et de sa foi. Tandis que les Scribes et les Pharisiens tentent le Seigneur et blasphèment contre lui, elle reconnaît avec tant de sincérité son incarnation, elle la proclame avec tant d’assurance qu’elle confond tout à la fois la calomnie dont les principaux d’entre les Juifs tâchaient alors de noircir le Fils de Dieu, et la perfidie des hérétiques qui devaient s’élever dans la suite des temps. De même qu’à cette époque les Juifs, blasphémant contre l’ouvrage du Saint-Esprit, niaient que Jésus-Christ fût le vrai Fils de Dieu, consubstantiel au Père ; ainsi les hérétiques devaient-ils plus tard, en niant que Marie, toujours Vierge, eût par l’opération du Saint-Esprit, fourni de sa propre chair au Fils de Dieu la matière de ses membres humains, prétendre qu’il ne faut pas le reconnaître pour le vrai fils de l’homme et de la même substance que sa mère.
R/. Felix namque es, sacra Virgo María, et omni laude digníssima : * Quia ex te ortus est sol iustítiæ, Christus, Deus noster.R/. Vous êtes heureuse, sainte Vierge Marie, et grandement digne de toute louange : * Car c’est de vous qu’est sorti le soleil de justice, le Christ notre Dieu.
V/. Ora pro pópulo, intérveni pro clero, intercéde pro devóto femíneo sexu : séntiant omnes tuum iuvámen, quicúmque célebrant tuam sanctam festivitátem.V/. Priez pour le peuple, intervenez en faveur du clergé, intercédez pour les femmes consacrées par vœu ; qu’ils éprouvent tous votre assistance, ceux qui célèbrent votre sainte fête.
* Quia ex te ortus est sol iustítiæ, Christus, Deus noster. * Car c’est de vous qu’est sorti le soleil de justice, le Christ notre Dieu.
Lectio viii8e leçon
Sed, si caro Verbi Dei secúndum carnem nascéntis a carne Vírginis matris pronuntiátur extránea, sine causa venter qui eam portásset, úbera quæ lactássent, beatificántur. Dicit autem Apóstolus : Quia misit Deus Fílium suum, factum ex mulíere, factum sub lege. Neque audiéndi sunt, qui legéndum putant : Natum ex mulíere, factum sub lege, sed Factum ex mulíere ; quia concéptus ex útero virgináli, carnem non de níhilo, non aliúnde, sed matérna traxit ex carne. Alióquin nec vere Fílius hóminis dicerétur, qui oríginem non habéret ex hómine. Et nos ígitur, his contra Eutychen dictis, extollámus vocem cum Ecclésia cathólica, cuius hæc múlier typum gessit, extollámus et mentem de médio turbárum, dicamúsque Salvatóri : Beátus venter qui te portávit, et úbera quæ suxísti. Vere enim beáta parens, quæ, sicut quidam ait, Eníxa est puérpera Regem, qui cælum terrámque tenet per sǽcula.Mais si la chair que le Verbe de Dieu a prise en s’incarnant, n’est pas formée de celle de la Vierge sa Mère, c’est sans motif qu’on appelle heureux le sein qui l’a porté et les mamelles qui l’ont allaité. L’Apôtre a dit : « Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme soumise à la loi » [54]. Il ne faut pas écouter ceux qui pensent qu’il faut lire : Né d’une femme assujettie à la loi ; mais on doit lire : « Formé d’une femme », parce qu’ayant été conçu dans le sein d’une Vierge, il n’a pas tiré sa chair de rien ; mais de la chair de sa mère. Autrement il ne serait pas appelé avec vérité, fils de l’homme puisqu’il ne tirerait pas son origine de l’humanité. Élevons donc, nous aussi, la voix contre Eutychès, avec l’Église catholique, dont cette femme était la figure, élevons aussi notre esprit au-dessus de la foule, et disons au Sauveur : « Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées ». Car elle est vraiment une Mère heureuse, celle qui, selon l’expression d’un auteur, « a enfanté le Roi qui gouverne dans tous les siècles le ciel et la terre ».
R/. Beátam me dicent omnes generatiónes, * Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius.R/. Toutes les générations me diront bienheureuse [55] : * Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint.
V/. Et misericórdia eius a progénie in progénies timéntibus eum.V/. Et sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
* Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius. Glória Patri. * Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius.* Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint. Gloire au Père. * Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint.
Lectio ix9e leçon
Quinímmo beáti qui áudiunt verbum Dei et custódiunt. Pulchre Salvátor attestatióni mulíeris ánnuit, non eam tantúmmodo quæ Verbum Dei corporáliter generáre merúerat, sed et omnes qui idem Verbum spiritáliter audítu fídei concípere, et boni óperis custódia vel in suo vel in proximórum corde párere et quasi álere studúerint, assevérans esse beátos ; quia, et eádem Dei Génetrix, et inde quidem beáta quia Verbi incarnándi minístra facta est temporális, sed inde multo beátior quia eiúsdem semper amándi custos manébat ætérna.« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » Le Sauveur approuve éminemment ce qu’avait dit cette femme, quand il affirme que non seulement celle qui a mérité d’engendrer corporellement le Verbe de Dieu, mais aussi tous ceux qui s’efforcent de concevoir spirituellement le même Verbe par l’audition de la foi, de l’enfanter et de le nourrir par la pratique des bonnes œuvres, soit dans leur cœur, soit en celui de leur prochain, sont véritablement heureux. Certes, la Mère de Dieu est bienheureuse d’avoir servi dans le temps, et contribué à l’incarnation du Verbe ; mais elle est encore plus heureuse d’avoir mérité, en l’aimant toujours, de le garder en elle éternellement.
Te Deum

A Laudes.

Ant. 1 Dum esset Rex * in accúbitu suo, nardus mea dedit odórem suavitátis.Ant. 1 Pendant que le Roi * se reposait, mon nard [56] a exhalé une suave odeur [57].
Psaume 92
Ant. 2 Læva eius * sub cápite meo, et déxtera illíus amplexábitur me.Ant. 2 Sa main gauche [58] * est sous ma tête ; et sa droite m’embrassera [59].
Psaume 99
Ant. 3 Nigra sum, * sed formósa, fíliæ Ierúsalem ; ídeo diléxit me Rex, et introdúxit me in cubículum suum.Ant. 3 Je suis noire [60], * mais je suis belle, filles de Jérusalem : c’est pour quoi le Roi m’a aimée et m’a introduite dans le lieu de son repos [61].
Psaume 62
Ant. 4 Iam hiems tránsiit, * imber ábiit et recéssit : surge, amíca mea, et veni.Ant. 4 Déjà l’hiver est passé, * la pluie a cessé, elle s’est retirée [62], levez- vous, mon amie, et venez [63].
Cantique des trois Enfants
Ant. 5 Speciósa * facta es et suávis in delíciis tuis, sancta Dei Génitrix.Ant. 5 Toute belle * vous avez été faite, Sainte Mère de Dieu, et vous êtes pleine de douceur au milieu de vos délices [64].
Psaume 148
Capitulum Eccli. 24. 14. Capitule
Ab inítio et ante sǽcula creáta sum, et usque ad futúrum sǽculum non désinam, et in habitatióne sancta coram ipso ministrávi.Dès le commencement et avant tous les siècles, j’ai été créée, et dans la suite des âges je ne cesserai point d’être ; et, dans la demeure sainte, j’ai exercé devant lui mon ministère [65].
Hymnus Hymne
O gloriósa vírginum,
Sublímis inter sídera,
Qui te creávit, párvulum
Lacténte nutris úbere.
O la plus glorieuse des vierges,
élevée au-dessus des astres,
vous nourrissez du lait de votre sein
Celui qui vous a créée, devenu petit enfant.
Quod Heva tristis ábstulit,
Tu reddis almo gérmine :
Intrent ut astra flébiles,
Cæli reclúdis cárdines.
Vous nous rendez par votre auguste Fils,
ce dont Ève nous avait malheureusement privés :
vous ouvrez les portes du ciel
pour y faire entrer ceux qui pleurent.
Tu Regis alti iánua
Et aula lucis fúlgida :
Vitam datam per Vírginem,
Gentes redémptæ, pláudite.
Vous êtes la porte du grand Roi,
et son palais, éclatant de lumière :
Nations rachetées, célébrez toutes la vie
qui nous est donnée par cette Vierge.
Iesu tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre, et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula.
Amen.
O Jésus, gloire à vous
qui êtes né de la Vierge,
ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier,
dans les siècles éternels.
Ainsi soit-il.
V/. Diffúsa est grátia in lábiis tuis. V/. La grâce [66] est répandue sur vos lèvres [67].
R/. Proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. R/. C’est pourquoi Dieu vous a bénie pour l’éternité.
Ad Bened. Ant. Beáta es, * María, quæ credidísti : perficiéntur in te, quæ dicta sunt tibi a Dómino, allelúia. Ant. au Benedictus Vous êtes bienheureuse, * Marie, vous qui avez cru : car ce qui vous a été dit par le Seigneur s’accomplira en vous, alléluia [68].
Benedictus
OratioPrière
Concéde nos fámulos tuos, quǽsumus, Dómine Deus, perpétua mentis et córporis sanitáte gaudére : et, gloriósa beátæ Maríæ semper Vírginis intercessióne, a præsénti liberári tristítia et ætérna pérfrui lætítia. Per Dóminum.Seigneur notre Dieu, accordez, s’il vous plaît, à nous vos serviteurs, de jouir d’une perpétuelle santé de l’âme et du corps : et grâce à la glorieuse intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, d’être délivrés des tristesses du temps présent, puis de goûter les joies éternelles.

Aux 2èmes Vêpres.

Ant. 1 Dum esset Rex * in accúbitu suo, nardus mea dedit odórem suavitátis.Ant. 1 Pendant que le Roi * se reposait, mon nard [69] a exhalé une suave odeur [70].
Psaume 109
Ant. 2 Læva eius * sub cápite meo, et déxtera illíus amplexábitur me.Ant. 2 Sa main gauche [71] * est sous ma tête ; et sa droite m’embrassera [72].
Psaume 112
Ant. 3 Nigra sum, * sed formósa, fíliæ Ierúsalem ; ídeo diléxit me Rex, et introdúxit me in cubículum suum.Ant. 3 Je suis noire [73], * mais je suis belle, filles de Jérusalem : c’est pour quoi le Roi m’a aimée et m’a introduite dans le lieu de son repos [74].
Psaume 121
Ant. 4 Iam hiems tránsiit, * imber ábiit et recéssit : surge, amíca mea, et veni.Ant. 4 Déjà l’hiver est passé, * la pluie a cessé, elle s’est retirée [75], levez- vous, mon amie, et venez [76].
Psaume 126
Ant. 5 Speciósa * facta es et suávis in delíciis tuis, sancta Dei Génitrix.Ant. 5 Toute belle * vous avez été faite, Sainte Mère de Dieu, et vous êtes pleine de douceur au milieu de vos délices [77].
Psaume 147
Capitulum Eccli. 24. 14. Capitule
Ab inítio et ante sǽcula creáta sum, et usque ad futúrum sǽculum non désinam, et in habitatióne sancta coram ipso ministrávi.Dès le commencement et avant tous les siècles, j’ai été créée, et dans la suite des âges je ne cesserai point d’être ; et, dans la demeure sainte, j’ai exercé devant lui mon ministère [78].
Capitulum Eccli. 24. 14. Capitule
Ab inítio et ante sǽcula creáta sum, et usque ad futúrum sǽculum non désinam, et in habitatióne sancta coram ipso ministrávi.Dès le commencement et avant tous les siècles, j’ai été créée, et dans la suite des âges je ne cesserai point d’être ; et, dans la demeure sainte, j’ai exercé devant lui mon ministère [79].
Hymnus Hymne
Prima stropha sequentis Hymni dicitur flexis genibus. La première strophe de l’Hymne suivante est dite à genoux.
Ave, maris stella,
Dei Mater alma,
Atque semper Virgo,
Felix cæli porta.
Salut, étoile de la mer,
Mère de Dieu féconde,
Salut, ô toujours Vierge,
Porte heureuse du ciel !
Sumens illud Ave
Gabriélis ore,
Funda nos in pace,
Mutans Hevæ nomen.
Vous qui de Gabriel
Avez reçu l’Ave,
Fondez-nous dans la paix,
Changeant le nom d’Ève [80].
Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis,
Mala nostra pelle,
Bona cuncta posce.
Délivrez les captifs,
Éclairez les aveugles,
Chassez loin tous nos maux,
Demandez tous les biens.
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces,
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus.
Montrez en vous la Mère,
Vous-même offrez nos vœux
Au Dieu qui, né pour nous,
Voulut naître de vous.
Virgo singuláris,
Inter omnes mitis,
Nos, culpis solútos,
Mites fac et castos.
O Vierge incomparable,
Vierge douce entre toutes,
Affranchis du péché,
Rendez-nous doux et chastes
Vitam præsta puram,
Iter para tutum,
Ut, vidéntes Iesum,
Semper collætémur.
Donnez une vie pure,
Préparez un chemin sûr [81],
Pour que voyant Jésus
Notre liesse soit éternelle.
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus,
Spirítui Sancto,
Tribus honor unus.
Amen.
Louange à Dieu le Père,
Gloire au Christ souverain,
Louange au Saint-Esprit,
Aux trois un seul hommage.
Amen.
V/. Dignáre me laudáre te, Virgo sacráta. V/. Rendez-moi digne de vous louer, Vierge sainte [82].
R/. Da mihi virtútem contra hostes tuos. R/. Donnez-moi de la force contre vos ennemis [83].
Ad Magnificat Ant. Beátam me dicent * omnes generatiónes, quia ancíllam húmilem respéxit Deus. Ant. au Magnificat Elles me diront bienheureuse, * toutes les générations, parce que Dieu a regardé son humble servante [84].
Magnificat
OratioPrière
Concéde nos fámulos tuos, quǽsumus, Dómine Deus, perpétua mentis et córporis sanitáte gaudére : et, gloriósa beátæ Maríæ semper Vírginis intercessióne, a præsénti liberári tristítia et ætérna pérfrui lætítia. Per Dóminum.Seigneur notre Dieu, accordez, s’il vous plaît, à nous vos serviteurs, de jouir d’une perpétuelle santé de l’âme et du corps : et grâce à la glorieuse intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, d’être délivrés des tristesses du temps présent, puis de goûter les joies éternelles.

Dom Pius Parsch, Le bréviaire expliqué

Outre le propre du temps, le bréviaire renferme un propre des saints. Cette partie contient tous les textes propres des fêtes des saints. Et nous connaissons tous l’ampleur de cette section. En règle générale, on n’y trouve que la légende du saint et l’oraison propre ; quelques saints ont davantage de textes propres et enfin certains ont tout leur office propre ; les antiennes et les répons sont alors empruntés à la vie du saint en question, on y trouve des perles de la prière liturgique. Mais ces offices particuliers sont rares, la plupart des fêtes de saints prennent leur textes au commun, Depuis la réforme de Pie X. la psalmodie est prise au psautier hebdomadaire. Comme le commun des saints occupe une grande place dans la récitation du bréviaire, nous allons dire quelques mots sur son contenu et sa signification. Les saints sont répartis en plusieurs groupes, d’après leur état et leur sexe : les apôtres, les martyrs (avec trois subdivisions : un martyr, plusieurs martyrs, martyrs du temps pascal), les confesseurs pontifes, les abbés, les confesseurs (docteurs de l’Église), les vierges et les saintes femmes. On y ajoute la dédicace d’une église et le commun de la Sainte Vierge.

Et maintenant encore un mot sur l’office de la Sainte Vierge. Marie se tient à la tête de tous les saints. On ne peut donc pas parler d’un commun dans le sens de réunion d’un groupe de saints ; la position de Marie est unique, elle ne peut être insérée dans aucun groupe ; au contraire, elle est au-dessus de tous les groupes comme Reine des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, ainsi que le disent les litanies de Lorette. Cet office est un commun en ce sens qu’il réunit les textes sur Marie, tandis que dans les fêtes de la Sainte Vierge nous ne considérons et célébrons que certains côtés. Nous voyons dès lors toute l’importance du commun pour bien comprendre les autres offices en l’honneur de Marie ; nous saisirons mieux les idées des fêtes séparées, si nous avons compris les grandes idées générales du commun.

Quelles sont donc les idées fondamentales du commun de la Sainte Vierge ? La réponse la plus courte nous est fournie par l’invitatoire des matines : « Sainte Marie, Mère de Dieu, Vierge, intercédez pour nous. » Nous y trouvons résumée toute la grandeur de Marie :
- 1° Sainte Marie, sa sainteté personnelle ;
- 2° Mère de Dieu, sa plus haute dignité et la raison la plus profonde de tous ses privilèges ;
- 3° Vierge, la liturgie lui donne ce nom de préférence, car il est la distinction unique, qu’elle ne partage avec personne, d’être Vierge et Mère à la fois ;
- 4° Médiatrice : c’est le motif de la grande confiance de la chrétienté envers le « Secours des chrétiens ». Voilà les idées fondamentales du commun de la Sainte Vierge et tous les éléments de l’office se ramènent à elles.

L’office mariai (c’est-à-dire le commun des fêtes de la Sainte Vierge), et les diverses fêtes de Marie sont très imagés ; la liturgie sait nous présenter Notre Dame sous des images et des symboles variés. Mais il y a trois images qui se présentent très souvent et qui ont besoin d’une appréciation particulière : Marie parait sous les traits d’une Épouse, de la Sagesse et de la ville de Jérusalem.

L’Épouse : L’office mariai contient de nombreux passages du Cantique des Cantiques. C’est un des trois ouvrages de la Sainte Écriture qui se présentent sous le nom de Salomon ; au sens littéral il chante les relations amoureuses du roi Salomon avec une bergère. Les points principaux de l’action sont les suivants : le désir ardent de l’un et de l’autre pour une union matrimoniale, diverses tentatives pour l’obtenir ; des chants et des dialogues où ils affirment leur inclination réciproque, les grands obstacles qui s’opposent à leur union. Mais le sens littéral n’est que l’enveloppe sous laquelle se cache un noyau de profondes et saintes vérités. Le Cantique décrit sous cette image l’amour de Dieu pour son peuple et au sens chrétien l’amour du Christ pour son Église, l’amour du Christ pour l’âme unie à Dieu. Cette image du fiancé et de la fiancée et du mariage est très courante dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. Dieu est « marié » avec le peuple juif, il se nomme un Dieu « jaloux » ; l’idolâtrie était regardée comme un « adultère » dans l’Ancien Testament. Le Christ et saint Paul après lui ont encore exploité plus à fond cette image du mariage ; saint Jean Baptiste présente le Christ à Israël comme un fiancé et le Sauveur lui-même se nomme l’Époux de l’Église [85]. Ce que le christianisme nous offre de plus haut est donc contenu dans cette image : l’union du Christ et de l’âme qui a atteint chez les saints son plus grand développement. Maintenant nous comprenons pourquoi cette image et en particulier le Cantique des Cantiques sont si volontiers employés dans l’office marial ; c’est en Marie que précisément cette union d’amour avec Dieu, avec le Christ a trouvé la plus grande intimité imaginable, car la Très Sainte Vierge n’est pas seulement la plus sainte et la plus parfaite créature de Dieu, mais elle a eu avec Dieu une union unique, puisque durant neuf mois elle a porté dans son sein le Fils de Dieu.

La Sagesse : Marie est comparée à la Sagesse divine. Dans les Livres Sapientiaux, la Sagesse divine est personnifiée, tantôt sous les traits d’un enfant qui joue devant son père, l’accompagne lors de la création, tantôt sous l’aspect d’une messagère divine qui enseigne aux hommes la sagesse et la vertu, la vraie religion. Par ce nom de Sagesse, la Sainte Écriture entend tout d’abord l’attribut divin, la Sagesse de Dieu avec laquelle il a tout créé et disposé dans l’univers, ensuite les idées éternelles que Dieu a mises plus ou moins complètement dans les créatures ; les Pères de l’Église voient dans cette Sagesse personnifiée le Fils de Dieu, « par qui Dieu a créé le monde ». La Sainte Écriture pense aussi à la sagesse créée, la vertu de sagesse que Dieu a donnée au peuple juif par la religion qu’il lui a révélée. Le concept de sagesse est beaucoup plus vaste dans la Sainte Écriture que dans l’usage courant de notre langue ; il signifie : philosophie, vertu, sainteté, de même que folie et péché sont mis en équivalence. Or la liturgie aime à rapporter à Marie ces passages sur la « Sagesse ». Comment cela ? Les créatures sont des images de la divine Sagesse ; et plus elles sont parfaites, plus elles reflètent la beauté, la sagesse et la sainteté de Dieu. Marie, la plus parfaite image de Dieu, est donc, pour ainsi dire, la « Sagesse » même. C’est pour cela que de toute éternité fut prise la décision divine de réaliser l’incarnation du Fils de Dieu par Marie ; Marie a donc été réellement de toute éternité avec ses perfections devant la face de Dieu. Enfin elle a possédé la sagesse créée, c’est-à-dire la sainteté et la vertu au plus haut degré, si bien que dans ce sens aussi, on peut la nommer la « Sagesse ».

Jérusalem : Marie enfin parait sous l’image de Jérusalem ou de Sion (la citadelle de cette ville) ; le motif est lumineux : Jérusalem avait entre toutes les villes une situation unique, c’était la ville où Dieu avait dressé son trône, c’était la ville choisie et aimée de Dieu. Une image hautement appropriée à Marie. A Jérusalem se trouvait le temple, la demeure du Très-Haut. Marie, le temple vivant de Dieu. Jérusalem, la mère des nations où se dirigent tous les peuples, les païens aussi — Marie, la Mère de la chrétienté. Jérusalem assiégée et attaquée — Marie, la Mère des douleurs. Jérusalem, la plus chère et la plus aimée des Juifs — Marie, la plus aimée, après Dieu, par tous les chrétiens.

[1] « Le nard est une plante de peu de hauteur et il est l’image de la sainte Vierge qui répand en tous lieux la bonne odeur de son humilité ».(Saint Antonin). « Ce parfum attira le Roi du ciel, le Verbe éternel, du sein de son Père, ou il se reposait, dans le chaste sein de Marie, pour qu’il se revêtit de la chair humaine ». (Saint Liguori). Aussi « Marie ne dit pas : il a jeté un regard sur mon innocence, sur ma sainteté ; mais, sur l’humilité de sa servante. » (Saint Laurent Justinien).

[2] Cant. 1, 11.

[3] Cette Antienne nous fait songer à la divine familiarité de Jésus-Enfant avec sa Mère. De plus Marie ne chercha jamais d’appui qu’en Dieu ; il la soutint toujours de sa main divine, et en même temps la combla de grâces. « La longueur des jours est dans sa droite, et dans sa gauche sont les richesses et la gloire », disent les Proverbes (3,16).

[4] Cant. 2, 6.

[5] Marie est noire, c’est-à-dire qu’elle a mené ici-bas une vie obscure, et qu’elle a aimé l’abaissement. C’est le soleil, peut-elle dire avec l’Épouse des cantiques, c’est-à-dire l’amour de Dieu qui m’a décolorée, sans rien enlever à ma beauté, car c’est pour lui que j’ai aimé à être cachée, c’est pour lui que j’ai connu le feu de la souffrance et que l’ombre de la croix s’est projetée sur moi.

[6] Cant. 1, 4.

[7] Quand le Sauveur est élevé sur la croix, l’hiver n’est-il pas passé pour le genre humain ? Il est le divin soleil de justice. Lorsqu’il appelle à le rejoindre au ciel, sa divine Mère, L’œuvre de la Rédemption étant accomplir, un printemps a commencé pour le monde.

[8] Cant. 2, 11.

[9] Du milieu des joies du ciel, Marie est pleine de douceur pour les pécheurs dont elle est le refuge, pour les affligés qu’elle console, « la douceur de Marie obtient le don de piété à tous ceux qui la servent ». (Révél. de sainte Agnès à sainte Brigitte). « Les délices de Marie, comme celles de J.-C. sont d’être avec les enfants des hommes ». (Corn. a Lapide). « Le sein de sa miséricorde est ouvert à tous » (Saint Bernard).

[10] « L’Église a coutume d’appliquer aux premiers débuts de la très sainte Vierge, les paroles de la sainte Écriture relatives à la Sagesse incréée parce que, en vertu d’un seul et même décret divin, elle a été prédestinée en même temps que l’Incarnation de la divine Sagesse ». (Bulle dogm. de l’Imm. Concept.) Au ciel, Marie règne à jamais, ici-bas elle a servi le Seigneur dans une demeure que lui-même sanctifiait de sa présence, elle a exercé en quel que sorte un ministère sacerdotal, en offrant à Dieu son Fils pour le salut du monde et s’offrant elle-même avec lui.

[11] Le sens de cette strophe roule sur le renversement de lettres qu’offrent les mots Ave et Éva. En accueillant le message de Gabriel, Marie a été la cause de notre paix.

[12] Si je vous suis, ô Marie, ce n’est pas que vous me traînez, c’est que vous m’attirez, vos attraits sont puissants ; mais n’ôtent rien au libre arbitre, puisque toute leur force consiste en leur douceur. (St Fr. de S., Traité de l’Am. de Dieu, 2-13).

[13] St. Éphrem.

[14] Les ennemis de Marie sont les démons et leurs suppôts, qui travaillent à empêcher le règne de son Fils dans les âmes. Ils sont aussi les nôtres.

[15] Ant. Attribuée à St Augustin.

[16] Le clergé séculier et régulier est compris sous ce nom : clerus.

[17] Claustrum Mariæ, le cloître de Marie : Son sein est désigné par cette image d’une enceinte fortifiée et recueillie, mot devenu chrétien avec la signification propre de cloître et clôture. (Célestin Albin).

[18] Le mot arca réveille le souvenir de l’arche d’alliance qui renfermant les tables de la loi. Marie porte le Législateur lui-même. (Célestin Albin).

[19] Les Ps. de ce Nocturne nous montrent les rapports de la Sainte Vierge avec Dieu. Le premier nous fait admirer la grandeur de Celui qui s’abaisse jusqu’à la nature humaine ; dans le second, l’Homme-Dieu nous apparaît sortant de Marie comme le soleil du sein de l’aurore ; le troisième nous fait voir le Sauveur offert au temple par Marie à son Père.

[20] Luc. 1, 42.

[21] « La myrrhe est une substance amère, symbole de souffrance. Mon-bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe. Marie le porta dans ses entrailles, le réchauffa sur son cœur » (S. Bernard) elle le suivit au Calvaire. Son bien-aimé vivait dans son âme, le parfum de Marie ne pouvait donc être différent de celui de Jésus.

[22] Cf. Eccli. 24, 20.

[23] Ps. 44, 4.

[24] « A la vue de l’incomparable beauté de Marie le Roi du ciel l’invite à prendre le sceptre qu’il lui a préparé ». (Corn. a Lapide).

[25] Luc. 1, 42.

[26] Marie fut pauvre en ce monde ; mais « le Seigneur a placé en ses mains toutes les richesses de sa grâce pour qu’elle en enrichisse ceux qui l’aiment ». (Saint Liguori).

[27] « A cause de la sagesse, Dieu a créé le ciel et la terre ; c’est-à-dire, qu’il a créé le ciel et la terre pour l’amour du Messie, son divin Fils, à qui dans les choses divines on attribue la sagesse, et pour l’amour de l’Immaculée Vierge qui est la sagesse du monde ». (Onkélos) « Jésus-Christ et sa Mère ont donc précédé la création en tant que cause finale ». (Corn. a Lapide).

[28] Petite à mes propres yeux, traduisent beaucoup d’interprètes.

[29] Luc. 1, 48.

[30] « Bienheureux celui qui se tient aux portes de Marie, pour la prier, comme les pauvres assiègent les portes des riches. Quiconque a recours à Marie trouve non seulement le remède mais encore la vie ». (Saint Liguori). « Marie est appelée porte du ciel, parce que nul ne peut entrer au ciel que par Marie ». (Saint Bonaventure).

[31] « La sagesse qui était de Dieu et qui était Dieu même, s’est bâti une demeure, a savoir sa mère, la Vierge Marie, dans laquelle il s’est taillé sept colonnes ; c’est-à-dire, qu’il l’a rendue digne de lui par la foi et les œuvres. Le nombre trois se rapporte à la foi, à cause de la Trinité, et le nombre quatre aux quatre vertus principales ». (Saint Bernard). Ces sept colonnes s’entendent aussi des sept dons du Saint-Esprit.

[32] Le Seigneur aime par dessus tout l’humilité. L’invitation aux petits que contient cette leçon est une confirmation de la parole que l’Église met sur les lèvres de Marie dans le R/. précédent.

[33] « La Sainte Vierge ne désire rien tant de ses serviteurs que de les voir approcher de la Table Sainte. Venez, nous dit-elle ; mangez mon pain, le pain céleste formé de ma chair et de mon sang, nul ne fortifie davantage le cœur de l’homme, il est le Pain de vie. — Et que boirons-nous, ô Marie, nous n’avons point de vin ? — Buvez, dit-elle, le vin que je vous ai moi- même préparé. Je suis Vierge, mon Fils est Vierge, ce vin engendre les vierges et rend les âmes pures ». ( Saint Liguori).

[34] Luc. 1, 28.

[35] Dans les Ps. du deuxième Nocturne, nous pouvons contempler la maternité de Marie. Le premier nous l’ait entendre l’épithalame de l’union mystique de la seconde Ève avec le nouvel Adam ; le deuxième nous montre la Mère de douleurs soutenue par une vertu divine ; dans le troisième retentit le cantique d’allégresse de la Mère des vivants à cause de son innombrable postérité spirituelle.

[36] Ps. 44, 4.

[37] Ps. 45, 5.

[38] Si nous sommes membres de Jésus-Christ, nous vivons en quelque sorte en Marie, car par cette tendre mère, nous viennent les grâces de vie et de croissance spirituelle, jusqu’à ce que nous lui devions encore notre naissance au Ciel.

[39] Cf. Ps. 86, 7.

[40] Ps. 45, 5.

[41] Le cèdre signifie la force, le cyprès dont la cime s’élève droit vers le ciel figure la pureté qui cherche ce qui est en haut, qui aime ce qui est en haut. Non seulement l’âme sainte de Marie, mais encore sa chair virginale est demeurée incorruptible comme les cèdres du Liban. Ses pensées ses actions, ses désirs ont pénétré les cieux ». (Mgr de la Bouillerie).

[42] Cf. Eccli. 24, 17.

[43] L’odeur de Marie a été comme le cinnamome dans l’action, comme le baume dans la contemplation, comme la myrrhe dans la passion. « Car le cinnamome signifie les parfums des bons exemples, la myrrhe celui de la pénitence et de la mortification », (Corn. a Lapide) le baume, l’onction da la ferveur spirituelle.

[44] Cant. 6, 8.

[45] Ce R/. semble se rapporter à l’Assomption de la très sainte Vierge, s’avançant vers les cieux dans l’éclat de sa pureté et de sa charité, symbolisées par les rosés et les lys ; les filles de la Jérusalem céleste proclament son bonheur.

[46] Cant. 6, 8.

[47] Votre nom, ô Marie, est l’huile de la consolation et de la force » (Corn. a Lap.) pour tous les cœurs qui l’invoquent. C’est un parfum répandu, car en tous lieux on connaît sa douceur.

[48] Ps. 44, 9.

[49] Marie s’est tenue debout au pied de la croix, elle est placée dans le ciel auprès de son divin Fils. « Elle y a apporté l’or infini de la charité de Dieu et du prochain, les pierres précieuses des vertus et des dons du Saint-Esprit, les aromates des bonnes œuvres et des bons exemples ». (Saint Bonaventure).

[50] Dans les Ps. de ce Nocturne, nous célébrons Marie comme Reine des deux et de la terre, dans ses relations avec l’Église du temps et de l’éternité.

[51] 1° C’est de Marie qu’il a été dit au prince du mensonge : « Elle t’écrasera la tête. »(Genèse, 3, 15). 2° II n’est point d’hérésie qui ne provienne de la négation de l’Incarnation ou n’y conduise, de là le lien intime qui unit Marie à tout le dogme chrétien. 3e « La grande foi de Marie qui crut Gabriel sur parole, qui voyant son Fils, faible enfant, pauvre, méprisé, crucifié, l’adora constamment comme son Dieu ; cette grande foi lui mérita de devenir la lumière de tous les fidèles. »(Saint Liguori).

[52] St. Éphrem.

[54] Gal. 4.

[55] Luc. 1, 48.

[56] « Le nard est une plante de peu de hauteur et il est l’image de la sainte Vierge qui répand en tous lieux la bonne odeur de son humilité ».(Saint Antonin). « Ce parfum attira le Roi du ciel, le Verbe éternel, du sein de son Père, ou il se reposait, dans le chaste sein de Marie, pour qu’il se revêtit de la chair humaine ». (Saint Liguori). Aussi « Marie ne dit pas : il a jeté un regard sur mon innocence, sur ma sainteté ; mais, sur l’humilité de sa servante. » (Saint Laurent Justinien).

[57] Cant. 1, 11.

[58] Cette Antienne nous fait songer à la divine familiarité de Jésus-Enfant avec sa Mère. De plus Marie ne chercha jamais d’appui qu’en Dieu ; il la soutint toujours de sa main divine, et en même temps la combla de grâces. « La longueur des jours est dans sa droite, et dans sa gauche sont les richesses et la gloire », disent les Proverbes (3,16).

[59] Cant. 2, 6.

[60] Marie est noire, c’est-à-dire qu’elle a mené ici-bas une vie obscure, et qu’elle a aimé l’abaissement. C’est le soleil, peut-elle dire avec l’Épouse des cantiques, c’est-à-dire l’amour de Dieu qui m’a décolorée, sans rien enlever à ma beauté, car c’est pour lui que j’ai aimé à être cachée, c’est pour lui que j’ai connu le feu de la souffrance et que l’ombre de la croix s’est projetée sur moi.

[61] Cant. 1, 4.

[62] Quand le Sauveur est élevé sur la croix, l’hiver n’est-il pas passé pour le genre humain ? Il est le divin soleil de justice. Lorsqu’il appelle à le rejoindre au ciel, sa divine Mère, L’œuvre de la Rédemption étant accomplir, un printemps a commencé pour le monde.

[63] Cant. 2, 11.

[64] Du milieu des joies du ciel, Marie est pleine de douceur pour les pécheurs dont elle est le refuge, pour les affligés qu’elle console, « la douceur de Marie obtient le don de piété à tous ceux qui la servent ». (Révél. de sainte Agnès à sainte Brigitte). « Les délices de Marie, comme celles de J.-C. sont d’être avec les enfants des hommes ». (Corn. a Lapide). « Le sein de sa miséricorde est ouvert à tous » (Saint Bernard).

[65] « L’Église a coutume d’appliquer aux premiers débuts de la très sainte Vierge, les paroles de la sainte Écriture relatives à la Sagesse incréée parce que, en vertu d’un seul et même décret divin, elle a été prédestinée en même temps que l’Incarnation de la divine Sagesse ». (Bulle dogm. de l’Imm. Concept.) Au ciel, Marie règne à jamais, ici-bas elle a servi le Seigneur dans une demeure que lui-même sanctifiait de sa présence, elle a exercé en quel que sorte un ministère sacerdotal, en offrant à Dieu son Fils pour le salut du monde et s’offrant elle-même avec lui.

[66] « Que la grâce, sur les lèvres de Marie, a été belle dans ses très dévotes oraisons et dans ses unions intimes avec Dieu ! On trouve dans l’Évangile sept sentences de Marie qui sont les très douces paroles qu’elle a dites, à savoir deux avec l’Ange, deux avec l’homme et trois avec Dieu : avec l’Ange une parole de pureté et une d’humilité ; avec l’homme une parole de charité à Élisabeth, et un conseil de vérité aux serviteurs de Cana ; avec Dieu une parole de reconnaissance dans son cantique, une parole de plainte amoureuse à Jérusalem, où, depuis trois jours, elle cherchait son Jésus ; enfin, une parole de compassion à Cana. Marie, notre avocate ; redit encore aujourd’hui à son Fils que beaucoup d’entre nous n’ont point le vin de la vie spirituelle ». (Saint Bonaventure).

[67] Ps. 44, 2.

[68] Luc. 1, 45.

[69] « Le nard est une plante de peu de hauteur et il est l’image de la sainte Vierge qui répand en tous lieux la bonne odeur de son humilité ».(Saint Antonin). « Ce parfum attira le Roi du ciel, le Verbe éternel, du sein de son Père, ou il se reposait, dans le chaste sein de Marie, pour qu’il se revêtit de la chair humaine ». (Saint Liguori). Aussi « Marie ne dit pas : il a jeté un regard sur mon innocence, sur ma sainteté ; mais, sur l’humilité de sa servante. » (Saint Laurent Justinien).

[70] Cant. 1, 11.

[71] Cette Antienne nous fait songer à la divine familiarité de Jésus-Enfant avec sa Mère. De plus Marie ne chercha jamais d’appui qu’en Dieu ; il la soutint toujours de sa main divine, et en même temps la combla de grâces. « La longueur des jours est dans sa droite, et dans sa gauche sont les richesses et la gloire », disent les Proverbes (3,16).

[72] Cant. 2, 6.

[73] Marie est noire, c’est-à-dire qu’elle a mené ici-bas une vie obscure, et qu’elle a aimé l’abaissement. C’est le soleil, peut-elle dire avec l’Épouse des cantiques, c’est-à-dire l’amour de Dieu qui m’a décolorée, sans rien enlever à ma beauté, car c’est pour lui que j’ai aimé à être cachée, c’est pour lui que j’ai connu le feu de la souffrance et que l’ombre de la croix s’est projetée sur moi.

[74] Cant. 1, 4.

[75] Quand le Sauveur est élevé sur la croix, l’hiver n’est-il pas passé pour le genre humain ? Il est le divin soleil de justice. Lorsqu’il appelle à le rejoindre au ciel, sa divine Mère, L’œuvre de la Rédemption étant accomplir, un printemps a commencé pour le monde.

[76] Cant. 2, 11.

[77] Du milieu des joies du ciel, Marie est pleine de douceur pour les pécheurs dont elle est le refuge, pour les affligés qu’elle console, « la douceur de Marie obtient le don de piété à tous ceux qui la servent ». (Révél. de sainte Agnès à sainte Brigitte). « Les délices de Marie, comme celles de J.-C. sont d’être avec les enfants des hommes ». (Corn. a Lapide). « Le sein de sa miséricorde est ouvert à tous » (Saint Bernard).

[78] « L’Église a coutume d’appliquer aux premiers débuts de la très sainte Vierge, les paroles de la sainte Écriture relatives à la Sagesse incréée parce que, en vertu d’un seul et même décret divin, elle a été prédestinée en même temps que l’Incarnation de la divine Sagesse ». (Bulle dogm. de l’Imm. Concept.) Au ciel, Marie règne à jamais, ici-bas elle a servi le Seigneur dans une demeure que lui-même sanctifiait de sa présence, elle a exercé en quel que sorte un ministère sacerdotal, en offrant à Dieu son Fils pour le salut du monde et s’offrant elle-même avec lui.

[79] « L’Église a coutume d’appliquer aux premiers débuts de la très sainte Vierge, les paroles de la sainte Écriture relatives à la Sagesse incréée parce que, en vertu d’un seul et même décret divin, elle a été prédestinée en même temps que l’Incarnation de la divine Sagesse ». (Bulle dogm. de l’Imm. Concept.) Au ciel, Marie règne à jamais, ici-bas elle a servi le Seigneur dans une demeure que lui-même sanctifiait de sa présence, elle a exercé en quel que sorte un ministère sacerdotal, en offrant à Dieu son Fils pour le salut du monde et s’offrant elle-même avec lui.

[80] Le sens de cette strophe roule sur le renversement de lettres qu’offrent les mots Ave et Éva. En accueillant le message de Gabriel, Marie a été la cause de notre paix.

[81] Si je vous suis, ô Marie, ce n’est pas que vous me traînez, c’est que vous m’attirez, vos attraits sont puissants ; mais n’ôtent rien au libre arbitre, puisque toute leur force consiste en leur douceur. (St Fr. de S., Traité de l’Am. de Dieu, 2-13).

[82] St. Éphrem.

[83] Les ennemis de Marie sont les démons et leurs suppôts, qui travaillent à empêcher le règne de son Fils dans les âmes. Ils sont aussi les nôtres.

[84] Luc. 1, 48.

[85] Jn. III, 29 ; Matth. IX, 15.