Psalmus 23 | Psaume 23 [1] |
Dómini est terra, et plenitúdo eius : * orbis terrárum, et univérsi qui hábitant in eo. | Au Seigneur est la terre et tout ce qu’elle renferme : * le globe du monde et tous ceux qui l’habitent [2]. |
Quia ipse super mária fundávit eum : * et super flúmina præparávit eum. | Car c’est Lui qui l’a fondé sur les mers : * et qui l’a établi sur les fleuves [3]. |
Quis ascéndet in montem Dómini ? * aut quis stabit in loco sancto eius ? | Qui montera sur la montagne du Seigneur ? * ou qui se tiendra dans son lieu saint ? |
Innocens mánibus et mundo corde, * qui non accépit in vano ánimam suam, nec iurávit in dolo próximo suo. | Celui qui a les mains [4] innocentes et le cœur pur [5], * qui n’a pas livré son âme à la vanité [6], ni fait à son prochain un serment trompeur. |
Hic accípiet benedictiónem a Dómino : * et misericórdiam a Deo, salutári suo. | Celui-là recevra la bénédiction du Seigneur : * et la miséricorde de Dieu, son Sauveur. |
Hæc est generátio quæréntium eum, * quæréntium fáciem Dei Iacob. | Telle est la race de ceux qui Le cherchent, * de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. |
Attóllite portas, príncipes, vestras, et elevámini, portæ æternáles : * et introíbit Rex glóriæ. | Élevez vos portes [7], ô princes, et élevez-vous, portes éternelles : * et le roi de gloire entrera [8]. |
Quis est iste Rex glóriæ ? * Dóminus fortis et potens : Dóminus potens in prǽlio. | Qui est ce roi de gloire ? * C’est le Seigneur fort et puissant : le Seigneur puissant dans le combat. |
Attóllite portas, príncipes, vestras, et elevámini, portæ æternáles : * et introíbit Rex glóriæ. | Élevez vos portes, ô princes, et élevez-vous, portes éternelles : * et le roi de gloire entrera. |
Quis est iste Rex glóriæ ? * Dóminus virtútum ipse est Rex glóriæ. | Quel est ce roi de gloire ? * Le Seigneur des armées est Lui-même ce roi de gloire. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. Le Roi de gloire venant en ce monde se révèle à nous revêtu de son humanité. Sa venue est annoncée au temps de l’Avent ; c’est pourquoi l’Église y chante souvent ce psaume ; nous le retrouvons à l’Octave de Noël ; au samedi saint : le Roi de gloire visite les limbes et y entre triomphant ; à l’Ascension où ce mystère y paraît tout particulièrement décrit. Si riche des mystères de l’Incarnation, il trouve place à l’office de la sainte Vierge. L’Église le chante encore aux Matines des saints Mar¬tyrs et Confesseurs, il leur est applicable dans le sens de leur union et de leur unité avec Jésus-Christ le Roi de gloire. (Le P. Emmanuel).
[2] Tout appartient au Créateur et tout appartient au Christ puisque sa gloire est proposée partout à la foi des peuples. (Saint Augustin). Son droit de propriété est universel, absolu, imprescriptible. (Lesêtre).
[3] D’après le récit de la création, la terre était au commencement cachée sous les eaux, la parole divine l’en fit émerger et les continents séparés des eaux paraissent reposer sur elles. « Le Christ a fondé son Église sur les flots du siècle qui doivent lui être soumis et ne jamais lui nuire. » (S. Augustin).
[4] Les mains désignent les œuvres extérieures ; le cœur, les sentiments et les pensées. (Crampon).
[5] L’innocence des mains et la pureté du cœur, c’est-à-dire la sainteté extérieure et intérieure, légale et morale. (Lesêtre).
[6] Celui-là n’a pas reçu son âme en vain, qui pratique les bonnes œuvres (Saint Jérôme) et ne la laisse point s’attacher aux vanités périssables. (Saint Augustin).
[7] Cœurs des chrétiens, portes de l’âme, ouvrez-vous au Roi de gloire qui frappe et qui vous dit (Apoc., III, 20) : « Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je souperai avec lui et lui avec moi. » (Duguet).
[8] Arrivé près de l’antique cité des Jébuséens, le cortège des prêtres et des lévites qui accompagnaient l’arche d’alliance s’adresse aux princes qui gardaient les portes de la ville, puis aux portes elles-mêmes, et demande qu’elles s’élèvent et s’élargissent en l’honneur de la majesté divine. Mais qu’est ce cortège triomphal comparé à la gloire du Seigneur remontant dans les cieux ! « Lors de son Ascension, les anges qui le précédaient faisaient entendre aux autres princes des hiérarchies célestes ces exclamations ». (S. Jérôme).