Psalmus 95 | Psaume 95 [1] |
Cantáte Dómino cánticum novum : * cantáte Dómino, omnis terra. | Chantez au Seigneur un cantique nouveau [2] : * chantez au Seigneur, toute la terre. |
Cantáte Dómino, et benedícite nómini eius : * annuntiáte de die in diem salutáre eius. | Chantez au Seigneur, et bénissez son nom : * annoncez de jour en jour [3] son salut. |
Annuntiáte inter gentes glóriam eius, * in ómnibus pópulis mirabília eius. | Annoncez sa gloire parmi les nations, * ses merveilles parmi tous les peuples. |
Quóniam magnus Dóminus, et laudábilis nimis : * terríbilis est super omnes deos. | Car le Seigneur est grand et infiniment louable : * Il est plus redoutable que tous les dieux. |
Quóniam omnes dii Géntium dæmónia : * Dóminus autem cælos fecit. | Car tous les dieux des nations sont des démons : * mais le Seigneur a fait les cieux. |
Conféssio, et pulchritúdo in conspéctu eius : * sanctimónia et magnificéntia in sanctificatióne eius. | La louange et la beauté sont en sa présence [4] : * la sainteté et la magnificence dans le lieu de sa sanctification [5]. |
Afférte Dómino, pátriæ Géntium, afférte Dómino glóriam et honórem : * afférte Dómino glóriam nómini eius. | Offrez au Seigneur, familles des nations, offrez au Seigneur gloire et honneur [6] : * offrez au Seigneur la gloire due à son nom. |
Tóllite hóstias, et introíte in átria eius : * adoráte Dóminum in átrio sancto eius. | Prenez des victimes et entrez dans ses parvis [7] : * adorez le Seigneur dans son saint parvis [8]. |
Commoveátur a fácie eius univérsa terra : * dícite in Géntibus quia Dóminus regnávit. | Que toute la terre tremble devant sa face : * Dites parmi les nations que le Seigneur a établi son règne. |
Etenim corréxit orbem terræ qui non commovébitur : * iudicábit pópulos in æquitáte. | Car Il a affermi [9] le globe de la terre, qui ne sera point ébranlé : * Il jugera les peuples avec équité. |
Læténtur cæli, et exsúltet terra : commoveátur mare et plenitúdo eius : * gaudébunt campi, et ómnia quæ in eis sunt. | Que les cieux se réjouissent, et que la terre exulte : que la mer s’agite avec ce qu’elle renferme [10] : * les champs seront dans la joie avec tout ce qu’ils contiennent. |
Tunc exsultábunt ómnia ligna silvárum a fácie Dómini, quia venit : * quóniam venit iudicáre terram. | Alors tous les arbres des forêts tressailliront en présence du Seigneur, car Il vient : * car Il vient pour juger la terre. |
Iudicábit orbem terræ in æquitáte, * et pópulos in veritáte sua. | Il jugera le globe de la terre avec équité, * et les peuples selon sa vérité [11]. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. Dans le sens littéral : à l’Office de la Dédicace des Églises : au IIIe Noct. ; dans le sens spirituel relatif aux mystères de Notre Seigneur : 1° A Noël, Matines au IIIe Noct. 2° A la Circoncision au IIe Noct. 3° A l’Épiphanie au IIIe Noct. 4° A la sainte Trinité au IIIe Noct. 5° A l’office de la très sainte Vierge au IIIe Noct., parce que c’est dans son sein virginal que s’est accompli le grand mystère de l’Incarnation. 6° A l’office des saints Anges au IIIe Noct. parce qu’ils ont chanté le cantique nouveau : Gloria in excelsis, à la venue du Sauveur, et parce qu’ils sont désignés dans le sens mystique par ces mots : Que les cieux se réjouissent du v. 11. 7° A l’Office de la sainte Croix au IIIe Nocturne, c’est par elle que le Sauveur a consommé l’œuvre du salut du monde. 8° A l’Office des saintes Vierges et des saintes Femmes, parce qu’elles ont eu une part toute spéciale dans la Rédemption, vu l’état d’humiliation et de souffrance où leur sexe était placé en punition du péché, avant la venue du Sauveur. (Le P. Emmanuel).
[2] Le cantique nouveau n’est pas ce psaume lui-même, le Psalmiste appelle ainsi la louange qui retentit dans le monde, pour célébrer le nouvel ordre de choses inauguré par le Messie. (Crampon). Pour chacune de nos âmes, le chant nouveau, c’est l’amour de Dieu. (Saint Augustin).
[3] C’est-à-dire, annoncez sans cesse la rédemption accomplie par notre Sauveur. Annoncez-la à tous les peuples et non point seulement aux Juifs. De jour en jour, chaque jour sans interruption, puisque chaque jour approche le temps du salut. (Lesêtre).
[4] Sont en sa présence, c’est-à-dire lui appartiennent (Glaire).
[5] Sa sanctification, c’est-à-dire son sanctuaire, son temple. (Glaire).
[6] Familles. C’est le sens de l’hébreu et des septante. La Vulgate porte patrie, c’est-à-dire régions, contrées (Glaire). Les Hébreux devaient aux jours de fêtes, monter par familles au temple du Seigneur. L’Esprit-Saint fait entendre ici que ce que les familles juives accomplissaient corporellement, les familles de tous les peuples devront l’accomplir spirituellement en venant à l’Église de Dieu. (Bx. Bellarmin).
[7] Allusion à la coutume hébraïque suivant laquelle les Juifs qui montaient au temple, offraient à Dieu des victimes. Mais comme en ce passage la Gentilité est invitée à venir à l’Église du Seigneur, cette oblation doit s’entendre d’offrandes spirituelles. (Bellarmin). Entrer dans la maison de Dieu avec l’humilité du cœur, c’est y entrer avec une offrande ; les victimes agréables à Dieu sont la miséricorde, l’humilité, la louange, la paix, la charité. (Saint Augustin).
[8] Dans son saint parvis, dans son Église catholique, car tel est son sanctuaire. (S. Augustin).
[9] Le Christ est venu redresser, affermir le genre humain, sa croix est la colonne qui lui sert d’appui. (S. Jérôme).
[10] Le Psalmiste excite toutes les créatures à l’allégresse parce que le Seigneur vient racheter la terre dans sa miséricorde et qu’il viendra plus tard la juger dans sa justice. (Bellarmin).
[11] Double motif d’allégresse : le Seigneur vient et il vient juger, c’est-à-dire régir et gouverner la terre, non plus par un gouvernement théocratique, comme celui de l’ancienne loi, mais par le « joug suave » du Rédempteur et de son Église. (Lesêtre).