Extrait de « Les rites et les prières du Saint Sacrifice de la Messe », livre I, chap. 4, du Chan. Aug. Croegaert, non daté, probablement de l’immédiat après guerre (1945-1950), sans éditeur.
Même si ces commentaires semblent datés, ils expriment le fond de la liturgie catholique.
Trois autels sont particulièrement chers à tout chrétien :
1. L’autel papal du Souverain Pontife, chef de l’Église universelle ;
2. L’autel cathédral de l’évêque, chef de l’Église particulière ;
3. L’autel paroissial du curé.
Telle est la connexion entre l’autel et l’église que les fêtes propres à celle-ci (dédicace, titulaire) concernent aussi celui-là.
Lorsqu’en 313 Constantin rendit la paix à l’Église, il dota celle-ci avec une munificence impériale. Partout surgissaient de somptueuses basiliques : en Terre sainte, au Mont des Oliviers, au Saint Sépulcre, à Bethléem, à Antioche, à Constantinople, etc.
Rome surtout bénéficia de ses largesses : Sainte-Croix de Jérusalem, Sainte-Marie-Majeure, les Saints Apôtres, Saint-Paul-hors-les-murs, Saint-Laurent-hors-les-murs, Saint-Pierre les proclament à l’envi. Une pourtant émine, somptueuse entre toutes : la donation du Latran au pape Miltiade (+ 314).
Édifié sur le plan des luxueuses demeures patriciennes, le vaste palais des « Laterani » dominait de ses constructions et de sa basilique les flancs du Cœlius à l’intérieur de la cité.
Le jour où S. Sylvestre (+ 337) dressa sa chaire, « le saint siège apostolique » au fond de l’abside de la basilique constantinienne, il fit du Latran le centre de l’enseignement et du gouvernement de l’Église. En y consacrant son autel (324) il en fit le foyer de la liturgie catholique.
Comme l’enseignait le Pape Pie XI lors du XVIème centenaire de cette dédicace (9 novembre 1924) : « Basilicam... effectam esse Pontificis, ut Episcopi Romani et œcumenici, ut heredis integrae apostolicae potestatis, Cathedralem Eccesiam » [1]. Elle est la cathédrale de l’Évêque de Rome, l’église œcuménique de la catholicité.
Successivement, les Pontifes Romains agrandirent et enrichirent leur résidence en y construisant leurs oratoires, baptistères, cloîtres, bibliothèques, hospices et galeries.
N’entrons pas dans toutes les vicissitudes que traversa l’Archibasilique, tour à tour détruite par les Vandales de Genséric et reconstruite par S. Léon le Grand (+ 461) et Adrien I (+ 795) ; ruinée par les Normands et rebâtie par Serge III (+ 911) ; incendiée une première fois en 1308 et réédifiée par Clément V (+ 1314) ; incendiée à nouveau en 1360 et reconstruite par Urbain V (+ 1370) et Grégoire XI (+ 1378).
Signalons du point de vue liturgique les événements marquants de son histoire : la consécration de la basilique au S, Sauveur en 324 ; la translation des chefs de S. Pierre et de S. Paul dans le ciborium qui surmonte l’autel papal ; la nouvelle consécration de l’église à S. Jean-Baptiste par Serge III (+ 911) et la dédicace complémentaire à S. Jean l’Évangéliste par Lucius II (+ 1145).
Par une solennité spéciale la liturgie a perpétué le souvenir de la première consécration de l’Archibasilique. Chaque année, en effet, le 9 novembre, l’Église universelle célèbre cet événement capital : « Dedicatio Archibasilicae S. Salvatoris », fête double de IIème classe.
Malgré tous les revers, la première période de l’histoire du Latran est des plus glorieuses : du haut de 1’« Episcopium Lateranense », de S. Sylvestre à Boniface VIII (+ 1303), cent soixante papes gouvernèrent la chrétienté.
C’est de cette époque que datent la plupart des vingt-cinq conciles, dont cinq œcuméniques (1123 - 1139 - 1179 - 1215 - 1512), qui se réunirent dans ses murs.
Le départ de Clément V pour Avignon en 1307 arrête brusquement cette ère glorieuse.
Le long séjour des papes en France (1307-1377) laissa leur palais désert.
Transportée dans des cadres nouveaux, la liturgie pontificale dut s’adapter à leurs exigences. Désormais, c’est dans les chapelles du palais avignonnais que Clément V et ses successeurs [2] célèbrent les fonctions sacrées. Par une conséquence toute naturelle, la liturgie papale évolue en liturgie de cour.
Le terme si caractéristique de « chapelles pontificales palatines » désigna non seulement les oratoires du palais construits par les papes, mais aussi, et surtout, les fonctions liturgiques que les souverains pontifes y célébraient.
Ce cérémonial liturgique finit par se cristalliser dans des formes traditionnelles.
De plus, à leur retour à Rome (1377), les papes ne s’établissent plus au Latran. C’est le palais du Vatican en hiver, celui du Quirinal en été, qui deviennent les résidences pontificales habituelles.
Déjà, lors de son retour éphémère, dans la ville, Urbain V (+ 1370) avait habité le Vatican.
De ce chef, l’importance de la basilique de St-Pierre allait s’affirmer grandissante. Sans doute, la sollicitude de Martin V (+ 1431) et d’Eugène IV (+ 1447) pour le Latran se dépense en d’importants travaux de restauration. Mais l’attention des Papes se concentre de plus en plus sur la basilique vaticane. Nicolas V (+ 1455) résolut de reconstruire de fond en comble l’ancienne basilique.
En 1452, il donna ordre d’attaquer les travaux. Brusquement, la mort du Pape arrêta l’entreprise.
Ce n’est que cinquante ans plus tard que celle-ci fut reprise : en 1506, Jules II, en présence de trente-cinq cardinaux, procéda à la pose de la première pierre.
Sous la vigoureuse impulsion de ce pape (+ 1513), de son successeur Léon X (+ 1521), et plus tard de Paul V (+ 1621), les efforts combinés du Bramante (+ 1514) et de Raphaël (+ 1516) dressèrent la fameuse Basilique que Michel-Ange (+ 1564) recouvrit d’une coupole, et qu’achevèrent Maderna (+ 1629) et le Bernin (+ 1680).
Entretemps, dans l’enceinte de leur palais, les papes développaient les « chapelles palatines ». Comme Sixte IV (+ 1484) avait construit « la Sixtine », Paul IV (+ 1559) au Vatican, Paul V (+ 1621) au Quirinal, érigèrent leurs « chapelles paulines ».
Et pourtant, malgré tant de travaux et d’embellissements qui firent de la basilique vaticane l’église la plus vaste et la plus somptueuse du monde, l’Archibasilique du Latran garda intangibles les droits de la primauté.
Celle-ci s’avère spécialement dans une cérémonie solennelle entre toutes, inaugurale de chaque règne et demeurée traditionnelle depuis le moyen âge jusqu’à Pie IX (+ 1878) : la prise de possession du Latran par les papes.
Ce cérémonial mérite qu’on le considère.
Immédiatement après leur couronnement, c’est à leur cathédrale que les papes réservaient leur première visite.
Quelle que soit l’antiquité de cette cérémonie qui remonte à Etienne III (+ 757) selon les uns, à Léon II (+ 816) selon les autres, il est certain que dès le XIIème siècle elle ouvrait chaque nouveau pontificat.
Le faste déployé à cette occasion par les papes du XIIIème siècle jusqu’à Boniface VIII (+ 1303) était resté célèbre. Sans doute, le séjour à Avignon avait interrompu cette coutume pendant soixante dix ans. Mais, en 1377, Grégoire XI, rentré à Rome, renoua aussitôt les traditions.
Jusque là, la prise de possession du Latran était le complément même du rite du couronnement.
Jules II, couronné le 26 novembre 1503, fut le premier pontife qui dissocia les deux cérémonies.
Léon X, en 1513, déploya pour la prise de possession une magnificence sans précédent.
La sollicitude des Papes pour le Latran se manifeste encore sous bien d’autres formes.
Pie IV (+ 1565) transforma l’Archibasilique dans le style de la Renaissance.
Sixte V (+ 1590), par sa Constitution apostolique « Egregia » du 13 février 1586, entreprit même de restaurer la tradition antique et de rétablir la vénérable liturgie stationnale dans les sept basiliques. Pour ramener ses successeurs à l’ancienne résidence pontificale, il y exécuta d’admirables travaux. Son initiative, toutefois, resta sans lendemain.
Clément XII (+ 1740) rendit à la primauté latérane un éclatant témoignage en gravant au frontispice de l’Archibasilique la célèbre inscription : « Omnium Ecclesiarum Urbis et Orbis Mater et Caput », « Église-Mère et Maîtresse de toutes les Églises de Rome et de l’Univers ».
Après Léon X le cérémonial de la prise de possession du Latran avait été simplifié ; néanmoins, la cérémonie restait toujours très imposante.
Pie IX, qui prit possession du Latran en 1846, fut avant la prise de Rome, le dernier pape qui accomplit cette cérémonie [3]
Lui aussi fit exécuter au Latran d’importants travaux. Il restaura la confession, l’autel papal et le baldaquin. Mais, depuis 1870, par suite de la situation violente créée au Saint-Siège, le pape se trouvait relégué loin de son autel.
Léon XIII (+ 1903), prisonnier au Vatican, ne put prendre possession de sa cathédrale : la tradition liturgique plus de huit fois séculaire se trouvait interrompue. Pour l’Archibasilique, il fit preuve d’une sollicitude spéciale. C’est lui qui transforma le chœur du Latran en faisant reculer l’abside.
Pie X (+ 1914), son successeur, compléta les restaurations.
Mais depuis la prise de Rome, le siège pontifical dressé au fond de l’abside latérane demeurait vide, l’autel papal restait désert.
Depuis 1870, la messe n’avait plus été célébrée au maître-autel de l’Archibasilique, où seul le Pape a le droit de monter.
Le XVIe centenaire de la libération de l’Église par Constantin (313) fournit au Pape Pie X l’occasion de concéder une dérogation à cette règle.
Par son autorisation spéciale en date du 27 mars 1913, un Cardinal célébra la Messe jubilaire à l’autel pontifical.
Le Pape Pie XI a rattaché à jamais son nom à la vénérable Archibasilique.
Déjà lors du XVIe centenaire de la Dédicace, en sa lettre du 4 mai 1924 au Cardinal Vicaire de Rome, Pie XI avait célébré les grandeurs, du Latran et annoncé les solennelles fonctions liturgiques et commémoratives qui s’y déroulaient au mois de novembre.
Par sa lettre du 22 octobre, il autorisa le même Cardinal à célébrer en son nom à l’autel papal la messe du centenaire le 9 novembre, et un autre Cardinal à célébrer au même autel le jour octave.
Mais toutes ces solennités liturgiques n’étaient que le prélude de l’événement capital qui a rempli le monde chrétien d’allégresse, le traité qui unit indissolublement le nom de Pie XI au Latran.
En assignant à l’échange des signatures les cadres de l’antique palais pontifical, Pie XI souligna la primauté latérane d’un geste hautement significatif.
C’est dans la résidence du Latran qu’Adrien Ier reçut de Charlemagne confirmation de la donation de Pépin : base territoriale de l’indépendance pontificale.
C’est dans le même palais que Pie XI, Souverain reconnu de la Cité vaticane, recouvra sa liberté.
C’est en l’Archibasilique du Latran qu’Achille Ratti, le 20 décembre 1879, reçut l’ordination sacerdotale.
Cinquante ans plus tard, pour célébrer ses noces d’or sacerdotales, il y rentra en Pape et Souverain indépendant.
Après 59 ans d’interruption, renouant les traditions séculaires, Pie XI reprit possession du siège apostolique et célébra « sa première messe » pontificale à l’autel du Latran.
En sa liturgie, l’Église ramène périodiquement ses enfants au Latran, les groupe en esprit autour de l’autel papal et renforce leur attachement au Père commun de la catholicité. Vraiment, elle forme des catholiques romains.
1. l’anniversaire de la Dédicace (9 novembre)
Chaque année, le 9 novembre, elle commémore la consécration solennelle de l’Archibasilique du Latran et de l’autel papal (Dedicatio Archibasilicae S. Salvatoris) en une fête double de IIe classe, célébrée dans l’univers.
2. la célébration du Titulaire, S. Sauveur, le 6 août.
De même, le 6 août, elle célèbre dans le monde entier, comme fête double de IIe classe, le Titulaire de l’Archibasilique : le S. Sauveur (fête de la Transfiguration).
3. la célébration stationnale pendant l’année liturgique.
A maintes reprises, au cours de l’année liturgique, l’Église inscrit en tête de ses messes stationnales : « Statio ad S. Joannem in Laterano ». Cet intitulé signifie qu’à tel jour, le Pape, entouré du clergé et du peuple romain, célébrait solennellement le Saint Sacrifice à son autel papal, hommage cultuel suprême de l’Église romaine comme telle, une et indivise.
Cette mention se retrouve :
a) au début et à la fin du carême ancien : le premier dimanche de carême et le Jeudi-Saint ;
b) le dimanche des Rameaux ;
c) en tête de la célébration de la « grande nuit » pascale (du soir du samedi à l’aurore du dimanche de Pâques) ;
d) le samedi in Albis qui clôturait l’octave pascale ;
e) le mardi des Rogations ;
f) en la solennelle vigile de Pentecôte.
ANNEXE : L’AUTEL PAPAL DANS LES BASILIQUES MAJEURES.
En outre, à Rome, un autel papal se dresse en chacune des Basiliques dites majeures (Basilicae majores), c.-à-d. dans les basiliques de Saint-Pierre au Vatican, de Saint-Paul-hors-les-murs et de Sainte-Marie-Majeure.
Seul, le Pape a le droit de célébrer à ce maître-autel.
Chaque année, la liturgie ramène ses enfants à ces vénérables basiliques dont la dédicace est célébrée comme fête double majeure ’dans le monde entier.
La dédicace des basiliques des SS. Pierre et Paul est commémorée le 18 novembre ; celle de Sainte-Marie-Majeure le 5 août.
Devant son autel cathédral, l’évêque paraît dans tout l’éclat de sa plénitude sacerdotale.
Adorateur en titre à la tête de son Église, sanctificateur premier de son troupeau, c’est ici qu’il exerce sa puissance pontificale et fait monter, d’une part, la glorification authentique vers la Trinité Sainte et, d’autre part, descendre la grâce dans l’âme de ses ouailles.
C’est ici que, pour toute son Église et selon l’ordre du Cérémonial des évêques, il célèbre la messe et les divins offices, qu’il administre les Sacrements et les Sacramentaux. En effet, c’est lui au premier chef qui est investi de la charge de baptiser, de confirmer, de célébrer la messe, de dispenser l’Eucharistie, de réconcilier les pécheurs, de bénir les unions, d’assister les mourants.
Cette primauté de l’évêque et de son autel ressort en un saisissant relief dans deux fonctions pontificales qu’il importe de signaler spécialement ici : les ordinations sacerdotales et la consécration des saintes huiles.
1. les ordinations sacerdotales.
L’Évêque siégeant à la tête d’un peuple nombreux, ne peut multiplier partout sa présence et subvenir seul à tous les besoins religieux et spirituels des ouailles qui lui sont confiées.
C’est pourquoi, par le sacrement de l’Ordre, il communique la puissance sacerdotale à quelques élus, ses prêtres et ses coopérateurs.
Près de son autel cathédral, dans une fonction pontificale incomparable, l’ordination sacerdotale, il leur confère le pouvoir de célébrer la messe, de remettre les fautes, d’administrer les sacrements, bref de glorifier la Trinité Sainte et de répandre à profusion la vie du Christ dans les âmes.
S’il y a donc des prêtres en mesure d’offrir le Saint Sacrifice et d’ouvrir toutes larges les sources intarissables de la vie surnaturelle : d’absoudre les péchés, de dispenser le Corps et le Sang du Christ, de bénir les unions, d’assister les mourants, d’infuser de toutes manières la vie du Christ dans les âmes par cet ensemble d’actes en lesquels se diversifie leur ministère sacré, c’est parce qu’ils en ont reçu le pouvoir le jour où leur évêque les suscita au sacerdoce au pied de son autel.
Mais considérons bien que toutes ces énergies glorifiantes et sanctifiantes dont disposent ces nouveaux ministres, tout ce qu’ils ont et tout ce qu’ils sont dans l’ordre sacerdotal, jaillit un jour d’une source unique : des profondeurs de l’épiscopat du Pasteur.
C’est l’évêque qui les a élus, c’est lui qui les a instruits, c’est lui qui les a formés, c’est lui qui les a appelés (vocation), c’est lui qui, près de son autel et par l’imposition de ses mains, les a rendus participants du sacerdoce de Jésus-Christ.
Tout dérive de l’évêque et de l’autel cathédral.
2. la consécration des saintes huiles.
Une fois l’an, le Jeudi-Saint, l’évêque [4] entouré de douze prêtres, de sept diacres, de sept sous-diacres et de nombreux ministres, procède à la consécration solennelle de l’huile des infirmes, de l’huile des catéchumènes et du saint chrême, au cours de la messe pontificale qu’il célèbre à son autel cathédral.
Sauf empêchement légitime, cette consécration doit avoir lieu à l’église-mère du diocèse, la Cathédrale [5], et ce d’une manière publique.
Ce point de discipline liturgique mérite de retenir l’attention et témoigne une fois de plus du souci constant de notre Mère la Sainte Église de maintenir et d’accentuer ce caractère hiérarchique de son culte, qui rattache et subordonne si étroitement à la personne de l’évêque et à l’église-mère, la cathédrale, les coopérateurs préposés aux (églises) filiales des paroisses. En effet, chaque année le Jeudi-Saint les Doyens envoient un prêtre ou du moins un clerc pour recevoir les saintes huiles à la Curie épiscopale.
Au doyenné, cette partie des saintes huiles est subdivisée à son tour : par les délégués des Curés elles sont transmises aux paroisses.
Enfin, par les prêtres elles sont étendues sur les membres des baptisands [6] et des mourants.
Ainsi, d’un Jeudi-Saint à l’autre, en toute l’étendue du diocèse et jusque dans les moindres villages, sans distinction d’âge, de langue, de condition sociale, tous ceux qui recevront les onctions saintes au baptême ou à la confirmation, tout les ordinands qui ouvriront les mains pour la consécration sacerdotale, tous les mourants qui présenteront leurs membres pour les extrêmes onctions, recevront de la même huile puisée à la même ampoule consacrée par le même Pasteur.
Une fois de plus s’avère toute l’importance didactique de la liturgie comme témoin du dogme, comme méthode d’intuition, comme école de respect envers la hiérarchie. Ainsi donc, l’autel cathédral apparaît comme la pierre angulaire de l’Église particulière, le foyer de convergence et le centre de ralliement de la communauté chrétienne, la symbole de l’unité du Pasteur et du troupeau.
1. l’anniversaire de la Dédicace.
La consécration de l’autel cathédral constitue un événement bien mémorable dont l’importance se répercute non seulement dans l’église cathédrale même, mais dans la cité épiscopale, dans toute l’étendue du diocèse et dans chacune de ses paroisses. Aussi, l’anniversaire de la Dédicace (Dedicatio Ecclesiae cathedralis) est-elle célébrée chaque année comme une fête double du Ière classe avec octave jusque dans les paroisses les plus reculées du diocèse [7].
2. la célébration du Titulaire.
De même, le Titulaire de l’église cathédrale (Tilulus Ecclesiae Cathedralis) est célébré dans tout le diocèse comme fête double de Ie classe avec octave [8].
Ainsi, chaque année, pendant deux octaves, d’un bout du diocèse à l’autre, les fidèles sont mis en contact étroit avec l’autel cathédral de leur pasteur.
Le culte de l’église cathédrale, si expressif aux âges de foi, tient à ce qu’il y a de plus intime à la vraie mentalité d’un enfant de la Sainte Église.
« L’église cathédrale est 1’« ecclesia major » du diocèse, celle qui mérite le plus de respect, « l’église première principale », l’« ecclesia senior », « l’église mère », en un mot la « sedes » [9]. Du jour ou l’évêque fixait sa chaire dans une église, celle-ci devenait aux yeux des fidèles le siège officiel d’une chrétienté, d’une paroisse, d’un diocèse. La chaire épiscopale y est en vénération ; elle donne à l’église sa dignité et l’église n’existe que pour elle. Telle était la vénération qui s’attachait à ce sanctuaire, que l’abandonner semblait synonyme de dissoudre l’unité ecclésiastique.
Ce n’est qu’à la dernière extrémité au cours des invasions que l’on se décidait à abandonner la cathedra pour la transporter ailleurs. De son côté, l’évêque doit avoir une prédilection pour son église. Rappelant un concile d’Afrique, celui d’Aix-la-Chapelle de 789 demande à l’évêque « qu’il ne fréquente pas une autre église de préférence à sa cathédrale ».
« L’église de St-Rombaut, écrivait le Cardinal Mercier, fut la première église de la cité malinoise ; les autres églises paroissiales dépendent d’elle comme les enfants dépendent de leur mère. De même qu’à l’origine des temps chrétiens, à mesure que la foi faisait des conquêtes, les successeurs de Pierre étendirent à des « titres » nouveaux, c.-à-d. à des paroisses nouvelles, la juridiction de l’Église romaine, de même les successeurs de S. Rombaut créèrent successivement à Malines d’abord, sur des territoires plus distants ensuite, ces multiples foyers de vie chrétienne ; qui forment nos églises paroissiales d’aujourd’hui. Mais, ni les titres de la ville de Rome ne furent jamais, ni ne sont indépendants de leur église centrale à telle enseigne que les Cardinaux, héritiers de ces titres, s’appellent aujourd’hui encore Cardinaux-prêtres de la Sainte Église romaine ; ni les paroisses secondaires d’une ville épiscopale ne sont séparées, ni séparables de l’église primaire dont elles sont issues. L’unité de la hiérarchie catholique réclame cette subordination. Les fidèles du monde entier se plaisent à aller en pèlerinage à Rome ; les fidèles du diocèse et plus spécialement la ville de Malines doivent avoir à cœur de faire de temps à autre, en leur église métropolitaine, un pèlerinage pieux [10]. »
Dans son volume, la « Vie Intérieure », (VIe entretien, 2e lecture), le Cardinal revient à la rescousse et précise sa pensée :
« Pour fortifier les liens de la famille diocésaine et faire renaître dans les âmes chrétiennes cet attachement filial que les premiers chrétiens avaient pour leur évêque, ne pourrait-on demander au Souverain Pontife une indulgence plénière pour tous ceux qui feraient le pèlerinage de l’église-mère pendant l’octave de la Dédicace On sait la place qu’ont toujours occupée les pèlerinages dans la vie chrétienne du peuple. Peut-on souhaiter un but plus élevé et plus profondément catholique ? Les pieux pèlerins trouveraient leur cathédrale en fête, parée comme aux jours de ses noces ; les glorieuses reliques du saint Patron du diocèse et des vieux saints locaux seraient exposées dans leurs riches châsses ; l’office choral, la Messe Capitulaire, tous ces actes essentiellement diocésains, s’accompliraient devant eux, l’homélie faite par leur Père, dans la foi, ferait revivre les temps des Augustin et des Ambroise ; ne serait-ce pas un spectacle digne des grands siècles chrétiens ? »
Et si les docteurs en sciences pratiques, condamnent ces « utopies », on conviendra du moins que c’est dans ce sens profondément catholique qu’il faut orienter la formation religieuse des nouvelles générations, surtout dans nos maisons d’éducation. Nous ne sommes pas seulement chrétiens pour défendre notre foi contre les adversaires, nous le sommes avant tout pour la vivre avec nos frères.
Pour soumettre à l’action vivifiante de son sacerdoce jusqu’aux extrémités les plus reculées de sa part d’héritage, l’évêque détache des prêtres de son sénat et les renvoie au milieu de ses ouailles avec mandat « d’offrir, de bénir, de présider, d’instruire et de baptiser » en dépendance de lui, chacun devant l’autel paroissial qu’il a dressé et consacré lui-même [11] et qu’il a recouvert — tel un joyau dans son écrin — d’une église dont il posa un jour, lui [12], la première pierre.
Fidèles à leur mission, ces prêtres partent donc, pour prolonger et étendre comme coopérateurs l’action de leur évêque.
Dépositaires du sacerdoce du Christ, constitués à leur tour les adorateurs en titre à la tête de leur communauté, ils montent donc à l’autel paroissial pour célébrer les saints mystères eucharistiques à la gloire de la Trinité sainte et abreuver leurs ouailles de la vie du Christ.
Comme les prêtres dépendent de leur évêque, les églises paroissiales, ou « filiales », dépendent de l’église-mère.
L’extension du royaume surnaturel du Christ dans les âmes par le rayonnement de sa lumière et la diffusion de sa vie constitue une œuvre de conquête conduite par la hiérarchie sacerdotale de l’Église militante, qui, au fur et à mesure qu’elle enseigne les nations, les baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, groupe ses fidèles autour de ses autels comme autour d’autant de foyers où elle leur départit sans mesure la vie surnaturelle, la vie divine, la grâce qui émane de la plénitude du Christ.
Dans un diocèse, les autels paroissiaux constituent les bornes milliaires de la prise de possession du royaume des âmes par l’Église.
Vie paroissiale et vie liturgique sont un.
A la lumière de ces données, la paternité ; du curé se dégage et reprend son véritable relief.
La paroisse est bien la « cellule de toute chrétienté », l’organisme normal créé par la Sainte Église pour développer dans le corps mystique du Christ cette vie et cette unité qui font sa force.
« Vous êtes dans le vrai, écrivait le 14 avril 1917, le Pape Benoît XV à Monseigneur Landrieux, évêque de Dijon, à propos de ses célèbres pastorales sur la vie paroissiale, vous êtes dans le vrai quand vous écrivez que d’après l’histoire du passé, comme les prévisions de l’avenir, l’Église de France, après tant et de si lamentables bouleversements, ne saurait voir s’ouvrir devant elle qu’une seule voie de prospérité : rendre aux paroisses leur constitution normale et, dès que surtout il sera permis de jouir des bienfaits d’une paix si désirée, se préoccuper de rappeler les fidèles à la discipline paroissiale, y mettre tous ses soins pour ramener une restauration des beaux jours du christianisme et paralyser les forces adverses. Nous sommes persuadés que leurs églises reviendront à leur antique splendeur quand ils auront rendu aux paroisses leur forme première et leur organisation d’autrefois » [13]
1. l’installation du nouveau curé.
Au point de vue de la conception vraie du ministère sacerdotal exercé par le prêtre dans sa paroisse, rien n’est suggestif comme le cérémonial tel qu’il est organisé dans le diocèse de Malines pour l’installation du nouveau curé : « Ordo servandus in introductione parochorum » [14].
Après l’adoration du T. S. Sacrement, le nouveau pasteur est conduit d’emblée « ad altare majus », au maître-autel paroissial. C’est ici qu’on entonne le « Veni Creator » pour solliciter les lumières et les grâces de l’Esprit-Saint sur le nouvel élu.
C’est ici que sont lues devant toute la paroisse ses lettres de nomination.
Rite suggestif : c’est ici que sont remis solennellement entre ses mains le missel, le rituel et les clefs de l’église paroissiale.
C’est à cet autel que désormais il montera pour offrir à la tête de sa communauté le sacrifice eucharistique et ainsi déférer à la Trinité sainte l’hommage de la glorification paroissiale et abreuver ses paroissiens de la vie même du Christ.
Ensuite, le nouveau pasteur est conduit successivement aux endroits où il s’acquittera de son ministère liturgique : au tabernacle, aux fonts baptismaux, au confessionnal : « ducitur successive ad tabernaculum, fontem baptismalem, confessionale », etc.
Est-ce assez dire que vie liturgique et vie paroissiale se confondent ?
Pour rendre aux fidèles le sens de la vie paroissiale et renforcer leur attachement à leur autel, il importe beaucoup de solenniser le plus possible cette cérémonie si suggestive qui est pour eux d’un intérêt vital.
2. l’Autel, pierre angulaire de la paroisse, témoin permanent et source de la vie religieuse des fidèles.
A travers la succession des générations, l’autel paroissial est le témoin permanent de tous les actes marquants ou journaliers de la vie religieuse des fidèles.
C’est lui le témoin fidèle de leur saint baptême, de leur première communion, de leur profession solennelle de foi, de leur confirmation, de leur mariage, des relevailles, des noces d’argent et d’or, de la première messe, des funérailles.
Chaque semaine, et même chaque jour, les fidèles se groupent autour de l’autel paroissial pour assister au saint sacrifice de la messe et recevoir la sainte communion.
C’est autour de l’autel paroissial que gravitent, au cours des générations qui se succèdent, toutes les joies et les épreuves du foyer ou de la patrie.
Vraiment, l’autel est la pierre angulaire de la paroisse, le roc d’où jaillissent sans cesse et pour tous les eaux salutaires de la grâce qui vivifient les ouailles du Christ.
1. l’anniversaire de la Dédicace.
La consécration de l’église et de l’autel paroissiaux constitue un événement capital que les fidèles commémorent avec splendeur chaque année, comme une fête double de Iere classe avec octave [15].
Selon le Cérémonial des évêques, l’autel est décoré de verdure et de fleurs ; des festons circulent le long des murs et relient les colonnes [16].
Des guirlandes entourent les douze croix de consécration.
Depuis les premières Vêpres et pendant toute la journée anniversaire, on doit brûler les cierges devant ces douze croix [17].
Là où existe la coutume, ce jour-là, le célébrant peut encenser ces croix pendant les vêpres et le diacre pendant la messe [18]. Le jour octave, on peut les orner de lumières [19].
La liturgie de l’Église informait si profondément la vie de nos ancêtres qu’elle retentissait jusque dans maintes réjouissances populaires comme dans son prolongement.
C’est ainsi que la dédicace de l’église et de son autel a donné lieu aux « ducasses », comme le terme même l’indique.
2. la célébration du Titulaire.
La fête « lu Titulaire de l’église paroissiale (et d » son autel) est célébrée aussi comme double de Ière classe avec octave [20].
Bien souvent, la solennité (kerk-mis) a donné lieu à la « kermesse ».
« Le Pape, écrit Monseigneur Landrieux, a sonné le ralliement. Il veut qu’on s’unisse, qu’on serre les rangs : dans la chrétienté autour de lui ; dans les diocèses, autour des évêques ; et par conséquent, dans les paroisses autour des curés. Telle est la belle ordonnance de la hiérarchie catholique, par laquelle se fait l’œuvre de rédemption sur la terre.
C’est un arbre vigoureux, bien venu, bien planté.
Le Christ Jésus en est la racine cachée, source de vie où la sève s’élabore et sur qui tout repose. Le tronc qui émerge du sol, que l’on voit, qui ne fait qu’un avec la racine et qui lui aussi porte tout, c’est la Papauté. Les branches maîtresses issues du tronc, représentent les diocèses qui, eux-mêmes, se ramifient en paroisses. Et la vie circule avec la sève dans tout l’organisme jusqu’aux extrémités des moindres rameaux.
La paroisse ! Le diocèse ! Il y avait des réalités vivantes qui correspondaient à ces mots-là. Tout ce tenait, tout concordait. On était incorporé à l’Église par la paroisse et par le diocèse, comme le grain de raisin est incorporé à la vigne parce qu’il est soudé à la grappe et que la grappe pend au serment qui est branché sur le cep.
Les mots sont restés : la paroisse, le diocèse. Mais, sous les mots, l’ombre seulement des réalités d’autrefois. Le rattachement ne se fait plus que mollement et partiellement des baptisés à la hiérarchie. » [21]
La hiérarchie des autels est le symbole palpable de la hiérarchie ecclésiastique.
Nos ancêtres étaient profondément attachés à leurs autels comme à leurs foyers, « pro aris et focis » [22].
Collectivement, ils se sanctifiaient dans leur paroisse et par leur paroisse, c.-à-d. par le saint sacrifice de la messe, les divins offices, les fonctions sacramentelles célébrés à l’autel paroissial.
Puissent nos contemporains se pénétrer de l’importance hors de pair de la vie liturgique qui n’est autre que la vie de l’Église, la vie paroissiale, et, à l’exemple de leurs ancêtres, se grouper autour de leur autel pour participer aussi activement que possible par le chant collectif et les mêmes prières au saint sacrifice de la messe, qui est vraiment « le leur ».
En résumé, s’il fallait évoquer la vision de la liturgie de l’Église, il faudrait se représenter :
1) au ciel : le Christ, le Grand Prêtre, le Glorificateur en titre et le Vivificateur universel devant le sublime autel [23] de sa Personne, magnifiant la majesté de son Père, associant à ses hommages ses anges et ses membres glorifiés : c’est là la Liturgie par excellence, la seule définitive, universelle, sans délégation, éternelle, à laquelle tous nous sommes appelés ;
2) et sur terre : la Hiérarchie participant du sacerdoce du Christ, l’Église militante, associée à cette œuvre de glorification :
a) le Pape, hiérarque suprême à la tête de l’Église universelle, devant son autel papal ;
b) puis, les seize cents Evêques [24] à la tête des ouailles de leurs Églises particulières, chacun devant leur autel cathédral ;
c) ensuite, les prêtres chacun devant leur autel paroissial.
Par le Christ, avec Lui et en Lui : le Pape, les évêques, les prêtres accomplissent dans une même unité, devant leurs autels respectifs, le leiton ergon, « l’œuvre publique », la sainte Liturgie.
C’est sur ces autels que chacun d’eux offre le saint sacrifice de la messe.
C’est devant ces autels qu’ils chantent l’office.
C’est devant ces autels qu’ils célèbrent les mystères du Christ.
C’est au pied de ces autels qu’ils dispensent les sacrements et les sacramentaux.
C’est à ces autels répartis sur toute la surface de la terre que monte sans cesse vers Dieu par les actes liturgiques, la glorification de l’Église universelle. C’est par les mêmes actes liturgiques posés à ces mêmes autels, que les mêmes ministres du sacerdoce font rayonner la vie du Christ dans les âmes.
Il serait grand, assurément, ce spectacle de millions de fidèles de toute race, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, groupés comme les premiers chrétiens autour des autels de leurs Pasteurs, activement et étroitement associés à la célébration des Saints Mystères, confondant leurs voix avec celles de la Hiérarchie dans une même hymne de glorification en l’honneur de la Trinité Sainte et puisant à ces mêmes sources sans cesse jaillissantes cette vie qui émane de l’âme sacerdotale et glorifiée du Christ.
[1] Lettre apost. Card. Pmpili, 5 mai 1924. AAS 1924, p. 233
[2] Jusqu’à Grégoire XI (+ l378).
[3] Avant les accords du Latran en 1929 (note du Webmestre).
[4] Rituale Rom. T. II c. 1 n° 47 et 48 ; T. V. c. l n° 3. Pont. Rom. De Officio in Fer. V Cœnæ Domini, Cod. can. (1917) 734, par. I ; 735.
[5] Decr. 2178 ad I.
[6] Pas de faute d’orthographe : le baptisand est celui qui doit être baptisé par le baptisant, de même l’odinand, le confirmand…
[7] Octave supprimé par le décret de simplification des rubriques de 1955 (note du Webmestre).
[8] Cf. note précédente (note du Webmestre)].
[9] sedes : siège, on n’emploie plus ce terme aujourd’hui en dehors de l’expression sedes apostolica : le siège apostolique, pour désigner le Saint-Siège, Rome (note du Webmestre).
[10] « N’oubliez pas voire église St. Rombaut ». Lettre du 5 mars 1913.
[11] Ou l’un de ces prédécesseurs, unité temporel des évêques qui se suivent sur la même cathèdre.
[12] Voir note précédente.
[13] M. Landrieux. La Paroisse (renfermant les quatre pastorales 1917, 1920, 1921, 1922) préface de Benoît XV. (Edit .Notre-Dame du Roc, Marseille).
[14] Anciens Statuta diœcesis Mechlinensis : Appendix XII.
[15] Octave supprimé par le décret de simplification des rubriques de 1955.
[16] Cærem. Episc. L. I. c. XII. n. 3. : « Lors des fêtes particulières et des solennités de l’église locale, on commence par décorer l’extérieur de ses portes, en y suspendant ou en y attachant des fleurs, des rameaux et des feuillages verts, des guirlandes de teintes variées, dont le faste s’accorde aux coutumes des lieux et au caractère des temps (liturgiques). Au-dessus du linteau de la porte principale, on place l’image du Saint ou des Saints dont c’est le jour de la fête, décorée de la même manière, sous laquelle on peut apposer les armoiries du Souverain Pontife, du légat, de cardinaux, du nonce apostolique, de l’évêque, de l’État, du prince ou de la cité, par ordre de dignité. On n’appose pas les armoiries des personnes d’un ordre inférieur, surtout laïques. » (Trad. A.P.M. Mutel et P. Freeman, in Le Cérémonial des Évêques du Concile de Trente à Vatican II, edit. Hora Decima
[17] S. R. C. decr. 3876. 6.
[18] S. R. C. decr. 3175. 1 ; 3621. 1.
[19] S, R. C. decr. 3876. 7.
[20] Supprimé, voir notes précédentes (note du Webmestre)
[21] Op. cit. pp. 17-18.
[22] Pour les autels et les foyers (note du Webmestre)
[23] Sublime altare tuum, canon Romain (note du Webmestre)
[24] Aujourd’hui plus de 4000 (note du Webmestre)