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Dimanche dans l’Octave de la Nativité

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1960.


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Dominica infra Octavam Nativitatis  
  Dimanche dans l’octave de la Nativité  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Avant 1960, les fêtes de St Etienne, St Jean et des Sts Innocents l’emportaient sur le dimanche dans l’octave de Noël.

Rubrique après 1960 Du dimanche dans l’octave de Noël, c’est-à-dire de celui qui tombe du 26 au 31 décembre, on fait toujours l’office, avec commémoraison de la fête qui pourrait être en occurrence, selon les rubriques, à moins que ce dimanche tombe sur une fête de 1re classe ; en ce cas, on fait l’office de la fête, avec commémoraison du dimanche.

Rubrique avant 1960 Si la Fête de la Nativité de Notre-Seigneur, de saint Etienne, de saint Jean l’Évangéliste et des Saints Innocents tombe le Dimanche, on ne dit ces jours-là rien de l’Office du Dimanche ; mais l’Office entier est transféré au 30, avec tous ses privilèges même quand il y a concurrence, comme s’il tombait ce jour même du 30. Mais si le Dimanche tombe le jour de la Fête de saint Thomas ou de saint Silvestre, on fait ce jour-là l’Office du Dimanche, avec Mémoire de la Fête occurrente et de l’Octave de la Nativité ; et le 30 décembre on fait l’Office du 6e jour dans la même Octave, comme il est marqué en son lieu. Si cependant le 30 décembre on célèbre quelque Fête de neuf leçons, alors l’Office du Dimanche, à transférer comme il vient d’être dit plus haut, est placé le jour où il y a occurrence d’une Fête du rite le moins élevé entre le 29 et le 31 décembre, en sauvegardant les droits du Dimanche s’il y a concurrence. Et si toutes les fêtes entre le 29 et le 31 décembre sont de rite double de 1ere ou de 2e classe, on fait Mémoire du Dimanche à la Fête du rite le moins élevé, comme plus haut. Au cas où le rite serait également élevé pour les deux. Offices, on fait l’Office ou la Mémoire du Dimanche à la première Fête occurrente.

Textes de la Messe

Dominica infra Octavam Nativitatis

Dimanche dans l’octave de la Nativité

II classis (ante CR 1960 : duplex ; ante 1955 : semiduplex)
IIème classe (avant 1960 : double ; avant 1955 : semidouble)
Ant. ad Introitum. Sap. 18, 14-15.Introït
Dum médium siléntium tenérent ómnia, et nox in suo cursu médium iter háberet, omnípotens Sermo tuus, Dómine, de cælis a regálibus sédibus venit.Tandis que tout reposait dans le silence, et que la nuit, dans sa course, était au milieu de son chemin, votre parole toute-puissante, Seigneur, vint des cieux du trône royal.
Ps. 92, 1.
Dóminus regnávit, decórem indútus est : indútus est Dóminus fortitúdinem, et præcínxit se.Le Seigneur a régné et a été revêtu de gloire ; le Seigneur a été revêtu et s’est ceint de force.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Omnípotens sempitérne Deus, dírige actus nostros in beneplácito tuo : ut in nómine dilécti Fílii tui mereámur bonis opéribus abundáre : Qui tecum.Dieu tout-puissant et éternel, imprimez à nos actes une direction conforme à votre bon plaisir, afin qu’au nom de votre Fils bien-aimé, nous méritions de produire en abondance les fruits des bonnes œuvres.
Lectio Epístolæ beati Pauli Apostoli ad Gálatas.Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre aux Galates.
Gal. 4, 1-7.
Fratres : Quanto témpore heres párvulus est, nihil differt a servo, cum sit dóminus ómnium : sed sub tutóribus et actóribus est usque ad præfinítum tempus a patre : ita et nos, cum essémus párvuli, sub eleméntis mundi erámus serviéntes. At ubi venit plenitúdo témporis, misit Deus Fílium suum, factum ex mulíere, factum sub lege, ut eos, qui sub lege erant, redímeret, ut adoptiónem filiórum reciperémus. Quóniam autem estis fílii, misit Deus Spíritum Fílii sui in corda vestra, clamántem : Abba, Pater. Itaque iam non est servus, sed fílius : quod si fílius, et heres per Deum.Mes frères : Aussi longtemps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ; mais il est soumis à des tuteurs et à des curateurs jusqu’au temps marqué par le père. De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde. Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, né sous la Loi, pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, tu es fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier grâce à Dieu.
Graduale. Ps. 44, 3 et 2.Graduel
Speciósus forma præ filiis hóminum : diffúsa est gratia in lábiis tuis.Vous surpassez en beauté les enfants des hommes ; la grâce est répandue sur vos lèvres.
V/. Eructávit cor meum verbum bonum, dico ego ópera mea Regi : lingua mea cálamus scribæ, velóciter scribéntis.V/. De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi. Ma langue est comme le roseau du scribe qui écrit rapidement.
Allelúia, allelúia. V/.Ps. 92, 1. Dóminus regnávit, decórem índuit : índuit Dóminus fortitúdinem, et præcínxit se virtúte. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur a régné et a été revêtu de gloire ; le Seigneur a été revêtu et s’est ceint de force. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 2, 33-40.
In illo témpore : Erat Ioseph et María Mater Iesu, mirántes super his quæ dicebántur de illo. Et benedíxit illis Símeon, et dixit ad Maríam Matrem eius : Ecce, pósitus est hic in ruínam et in resurrectiónem multórum in Israël : et in signum, cui contradicétur : et tuam ipsíus ánimam pertransíbit gládius, ut reveléntur ex multis córdibus cogitatiónes. Et erat Anna prophetíssa, fília Phánuel, de tribu Aser : hæc procésserat in diébus multis, et víxerat cum viro suo annis septem a virginitáte sua. Et hæc vídua usque ad annos octogínta quátuor : quæ non discedébat de templo, ieiúniis et obsecratiónibus sérviens nocte ac die. Et hæc, ipsa hora supervéniens, confitebátur Dómino, et loquebátur de illo ómnibus, qui exspectábant redemptiónem Israël. Et ut perfecérunt ómnia secúndum legem Dómini, revérsi sunt in Galilǽam in civitátem suam Názareth. Puer autem crescébat, et confortabátur, plenus sapiéntia : et grátia Dei erat in illo.En ce temps là : Joseph et Marie, la mère de Jésus, étaient dans l’étonnement pour les choses que l’on disait de lui. Et Siméon les bénit, et il dit à Marie, sa mère : "Voici qu’il est placé pour la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël, et pour être un signe en butte à la contradiction, — vous-même, un glaive transpercera votre âme, — afin que soient révélées les pensées d’un grand nombre de cœurs." Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d’Aser ; elle était fort avancée en âge, ayant vécu, depuis sa virginité, sept ans avec son mari, et veuve jusqu’à quatre-vingt-quatre ans. Elle ne quittait point le temple, servant Dieu nuit et jour par des jeûnes et des prières. Survenant à cette heure, elle se mit à louer Dieu et à parler de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qui était selon la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. L’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 92, 1-2.Offertoire
Deus firmávit orbem terræ, qui non commovébitur : paráta sedes tua, Deus, ex tunc, a sǽculo tu es.Dieu a affermi le globe de la terre qui ne sera point ébranlé : votre trône, ô Dieu, est établi depuis longtemps ; vous êtes de tote éternité.
Secreta.Secrète
Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut óculis tuæ maiestátis munus oblátum, et grátiam nobis piæ devotiónis obtineat, et efféctum beátæ perennitátis acquírat. Per Dóminum.Accordez-nous, Dieu tout-puissant, que ce don mis sous les yeux de votre majesté, nous obtienne la grâce d’une fervente piété et nous acuqière la possession de la béatitude éternelle.
Præfatio de Nativitate Domini. Préface de la Nativité .
Infra actionem : Communicántes et diem sacratíssimum celebrántes.Pendant le canon : Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint [**].
Ant. ad Communionem. Matth. 2, 20.Communion
Tolle Púerum et Matrem eius, et vade in terram Israël : defúncti sunt enim, qui quærébant ánimam Púeri.Prends l’enfant et sa mère, et va dans le pays d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie d elenfant sont morts.
Postcommunio.Postcommunion
Per huius, Dómine, operatiónem mystérii, et vitia nostra purgéntur, et iusta desidéria compleántur. Per Dóminum.Faites, ô Seigneur, que par la vertu de ce mystère sacré, nos fautes soient éffacées et nos justes désirs accomplis.

Office

A MATINES. avant 1960

Au premier nocturne.

Après 1960 : si le dimanche tombe le 26, le 27 ou le 28 décembre, on reprend les leçons du 1er nocturne de la Nativité Isai. 9, 1-6 ; 40, 1-8 ; 52, 1-6. ; si le dimanche tombe le 29, 30 ou 31, on prend les lectures occurrentes de l’Epître aux Romains de ces jours là (29 : Rom. 1, 1-19. ; 30 : Rom. 2, 1-13. ; 31 : Rom. 3, 19-31..

Avant 1960 : si le dimanche tombe le 26, le 27 ou le 28 décembre, on fait tout l’office du saint du jour ; si le dimanche tombe le 29, 30 ou 31, on prend les lectures occurrentes de l’Epître aux Romains de ces jours là (29 : Rom. 1, 1-19. ; 30 : Rom. 2, 1-13. ; 31 : Rom. 3, 19-31..

Au deuxième nocturne.

Sermon de saint Léon, Pape.

Quatrième leçon. La grandeur des œuvres divines est, mes très chers frères, bien au-dessus des ressources de l’éloquence humaine, et la difficulté de s’exprimer vient ici de la raison même qui nous défend de garder le silence ; car ces paroles du Prophète : « Qui racontera sa génération ? » se doivent entendre non seulement de la divine essence de Jésus-Christ, mais aussi de la nature humaine qui est en lui. Si la foi ne croit que ces deux natures sont unies dans une seule personne, la parole ne peut l’expliquer. Aussi ce sujet de louanges est-il intarissable, parce que le talent de celui qui loue reste toujours insuffisant.
R/. Heureuse est Marie, la Mère de Dieu, dont le sein n’a rien perdu de sa pureté virginale : * Elle a aujourd’hui enfanté le Sauveur du monde. V/. Bienheureuse celle qui a cru : car tout ce qui lui avait été dit, de la part du Seigneur, s’est accompli en elle. * Elle.

Cinquième leçon. Réjouissons-nous de l’impuissance où nous sommes de parler dignement de ce grand mystère de miséricorde ; et, si nous ne pouvons bien pénétrer la profondeur des mystères de notre rédemption, estimons-nous heureux d’être vaincus par l’immensité d’un tel bienfait. Personne, en effet, n’approche plus de la connaissance de la vérité que celui qui comprend que, dans les choses divines, lors même qu’on avance beaucoup, il reste toujours beaucoup à chercher. Car celui qui a la présomption de croire être parvenu où il tendait, n’a pas trouvé ce qu’il cherchait : il n’a fait que s’arrêter dans ses recherches.
R/. O sainte et immaculée virginité, je ne sais par quelles louanges vous exalter : * Car vous avez renfermé dans votre sein, Celui que les cieux ne peuvent contenir. V/. Bénie êtes-vous entre les femmes, et béni est le fruit de votre sein. * Car.

Sixième leçon. Cependant, ne nous laissons pas troubler à la pensée des limites étroites dans lesquelles nous resserre notre faiblesse. Les paroles de l’Évangile et des Prophètes viennent à notre secours : éclairés par leur lumière, nous apprenons à considérer la Nativité du Seigneur, ce mystère du Verbe fait chair, moins comme le souvenir d’un événement passé, que comme un fait qui se passe sous nos yeux. En effet, ce que l’Ange vint annoncer aux pasteurs qui veillaient à la garde de leurs troupeaux, nous l’avons entendu nous-mêmes. Nous sommes en ce moment à la tête des ouailles du Seigneur, parce que nous conservons au fond de notre cœur les paroles qui ont été dites de la part de Dieu ; c’est comme si l’on nous disait encore, en la solennité d’aujourd’hui : « Je vous apporte la bonne nouvelle d’une grande joie pour tout le peuple : c’est qu’il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ et le Seigneur. »
R/. Heureuses les entrailles de la Vierge Marie, qui ont porté le Fils du Père éternel, et heureuses les mamelles qui ont allaité le Christ, le Seigneur : * Qui daigne aujourd’hui, pour le salut du monde naître d’une Vierge. V/. C’est un jour vraiment saint qui brille pour nous : venez, Nations, et adorez le Seigneur. * Qui. Gloire au Père. * Qui.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : Joseph et Marie, la mère de Jésus, étaient dans l’étonnement pour les choses que l’on disait de lui. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.
Septième leçon. Vous voyez que la grâce du Seigneur est abondamment communiquée à tous par la naissance du Sauveur, et que la prophétie est refusée aux incrédules, mais non pas aux justes. Car voilà Siméon qui prophétise que notre Seigneur Jésus-Christ est venu pour la ruine et la résurrection d’un grand nombre ; pour discerner les mérites des justes et des impies ; puis, en juge juste et véritable, nous décerner des récompenses ou nous infliger des supplices, selon nos œuvres.
R/. Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous : * Et nous avons vu sa gloire, sa gloire comme du Fils unique du Père, étant plein de grâce et de vérité. V/. Toutes choses ont été faites par lui, et sans lui rien n’a été fait. * Et.

Huitième leçon. « Et un glaive traversera votre âme. » Ni l’écriture, ni l’histoire ne nous enseignent que Marie soit morte de mort violente. De plus, ce n’est pas l’âme, mais le corps, que peut transpercer une épée matérielle. Aussi, cela prouve que la sagesse de Marie n’ignorait pas le mystère céleste. « Car la parole de Dieu est vivante, efficace et plus pénétrante que le glaive le plus tranchant ; elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles, et elle scrute les pensées du cœur, et les secrets des âmes ; car tout est à nu et à découvert devant le Fils de Dieu », à qui les secrets des consciences n’échappent pas.
R/. O Roi du ciel que tout sert ! Il est couché dans l’étable et il mesure l’univers. * Il est couché dans la Crèche et en même temps il règne au ciel. V/. Aujourd’hui nous est né le Sauveur, qui est le Christ, Le Seigneur, dans la ville de David * Il est couché. Gloire au Père. * Il est couché.

Neuvième leçon. Ainsi donc Siméon prophétisa ; une vierge avait déjà prophétisé ; une femme unie à un époux avait aussi prophétisé ; il fallait encore qu’une veuve prophétisât, afin que toute profession, et tout sexe rendît témoignage à Jésus-Christ. Et c’est pourquoi Anne qui, par l’usage qu’elle fait de sa viduité et par la sainteté de ses mœurs, nous apparaît comme une personne tout à fait digne de foi, annonce que le Rédempteur de tous est venu. Mais comme nous avons parlé de ses vertus dans notre exhortation aux veuves, nous ne croyons pas devoir recommencer, car nous avons hâte d’arriver à un autre sujet.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Nous avons démontré plus haut que la Nativité du Sauveur s’est opérée le jour du Dimanche, qui est celui où Dieu créa la lumière. Ce sera aussi le Dimanche que nous verrons le Christ ressusciter. Ce premier jour de la création, qui est, en même temps, le premier jour de la semaine, était consacré au Soleil chez les peuples anciens ; il est devenu sacré à jamais par le double lever du Soleil de justice : Noël et Pâques le réclament tour à tour. Mais, pour des raisons particulières que nous avons exposées, si Pâques est toujours célébré le Dimanche, Noël doit sanctifier successivement tous les jours de la semaine. Toutefois, le mystère de la divine Naissance est mieux exprimé dans les années où son glorieux anniversaire tombe le Dimanche ; dans les autres où cette coïncidence n’a pas lieu, les fidèles doivent du moins un honneur particulier à celui des jours de l’Octave qui se trouve dévolu à la célébration expresse du Dimanche. La sainte Église a décoré celui-ci d’une Messe et d’un Office particuliers, que nous allons reproduire ici, pour l’usage des fidèles.

A LA MESSE.

Ce fut au milieu de la nuit que le Seigneur délivra son peuple de la captivité, par le Passage de son Ange, armé du glaive, sur la terre des Égyptiens ; c’est pareillement au sein du silence nocturne que l’Ange du grand Conseil est descendu de son trône royal, pour apporter la miséricorde sur la terre. Il est juste que l’Église, célébrant ce dernier Passage, chante l’Emmanuel, revêtu de force et de beauté, qui vient prendre possession de son Empire.

La sainte Église demande, dans la Collecte, d’être dirigée par la règle souveraine qui a apparu dans notre divin Soleil de justice, afin d’éclairer et de conduire tous nos pas dans la voie des bonnes œuvres.

ÉPÎTRE.

L’enfant, né de Marie, couché dans la crèche de Bethléhem, élève sa faible voix vers le Père des siècles, et il l’appelle mon Père ! Il se tourne vers nous, et il nous appelle mes Frères ! Nous pouvons donc aussi, en nous adressant à son Père éternel, le nommer notre Père. Tel est le mystère de l’adoption divine, déclarée en ces jours. Toutes choses sont changées au ciel et sur la terre : Dieu n’a plus seulement un Fils, mais plusieurs fils ; nous ne sommes plus désormais, en sa présence, des créatures qu’il a tirées du néant, mais des enfants de sa tendresse. Le ciel n’est plus seulement le trône de sa gloire ; il est devenu notre héritage ; et une part nous y est assurée à côté de celle de notre frère Jésus, fils de Marie, fils d’Ève, fils d’Adam selon l’humanité, comme il est, dans l’unité de personne, Fils de Dieu selon la divinité. Considérons tour à tour l’Enfant béni qui nous a valu tous ces biens, et l’héritage auquel nous avons droit par lui. Que notre esprit s’étonne d’une si haute destinée pour des créatures ; que notre cœur rende grâces pour un bienfait si incompréhensible.

ÉVANGILE. La marche des récits du saint Évangile contraint l’Église à nous présenter déjà le divin Enfant entre les bras de Siméon, qui prophétise à Marie les destinées de l’homme qu’elle amis au jour. Ce cœur de mère, tout inondé des joies d’un si merveilleux enfantement, sent déjà le glaive annoncé par le vieillard du temple. Le fils de ses entrailles ne sera donc, sur la terre, qu’un signe de contradiction ; et le mystère de l’adoption du genre humain ne devra s’accomplir que par l’immolation de cet Enfant devenu un homme. Pour nous, rachetés par ce sang, n’anticipons pas trop sur l’avenir. Nous aurons le temps de le considérer, cet Emmanuel, dans ses labeurs et dans ses souffrances ; aujourd’hui, il nous est permis de ne voir encore que l’Enfant qui nous est né, et de nous réjouir dans sa venue. Ecoutons Anne, qui nous parlera de la rédemption d’Israël. Voyons la terre régénérée par l’enfantement de son Sauveur ; admirons et étudions, dans un humble amour, ce Jésus plein de sagesse et de grâce qui vient de naître sous nos yeux.

Pendant l’Offrande, l’Église célèbre le renouvellement merveilleux qui s’opère en ce monde et qui l’arrache à sa ruine ; elle exalte le grand Dieu qui est descendu dans l’étable, sans quitter son trône éternel.

Pendant qu’elle distribue la nourriture sacrée aux fidèles, l’Église chante les paroles de l’Ange à Joseph. Elle leur donne cet Enfant, afin qu’ils l’emportent dans leurs cœurs, et leur recommande, de le sauver des embûches que lui tendent ses ennemis. Que le chrétien prenne donc garde qu’il ne lui soit ravi ; par sa vigilance, par ses bonnes œuvres, qu’il anéantisse de plus en plus le péché qui voudrait faire mourir Jésus dans son âme. C’est pourquoi, dans l’Oraison qui vient après, l’Église demande l’extinction de nos vices et l’accomplissement de nos désirs de vertu.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

De même que Pâques et la Pentecôte, la sainte fête de Noël avait à Rome son cycle dominical, et, dans les anciennes liste des lectionnaires, ce dimanche était précisément indiqué comme le premier après la Nativité du Seigneur. Il n’y a pas de station désignée, soit parce qu’on l’indiquait peut-être au peuple à mesure que l’occasion s’en présentait, soit encore parce que, en ces dimanches mineurs, on laissait aux prêtres titulaires le soin de célébrer la messe dans leurs propres paroisses, sans que le peuple dût se rendre processionnellement à l’église où le pape officiait.

L’introït provient du livre de la Sagesse (XVIII, 14-15), et se rapporte, au sens littéral, à la venue de l’ange exterminateur, au cœur de la nuit, pour le massacre des premiers-nés des Égyptiens, oppresseurs du peuple d’Israël. « Tandis que tout était plongé dans un profond sommeil, et que la nuit était au milieu de son cours, votre Verbe tout-puissant descendit de sa demeure éthérée de gloire. » On y ajoute le psaume 92 : « Le Seigneur a inauguré son règne, il s’est revêtu de gloire, il s’est fait comme un manteau de force et s’en est orné. »

L’ange exterminateur épargna les maisons des Hébreux sur les portes desquelles avait été répandu le sang de l’agneau pascal. Ce divin messager, ministre de la justice de Dieu pour les uns et sauveur bienfaisant pour les autres, est une figure du Verbe incarné. C’est pourquoi l’Église, suivant en cela l’interprétation authentique de l’apôtre saint Jude (5), applique ce passage de la Sagesse à Jésus. Comme la libération de l’oppression égyptienne, ainsi la délivrance de l’antique joug du péché par le Messie arriva au cœur de la nuit—l’heure de la prière plus intime et plus recueillie — tandis qu’alentour tout le créé se taisait, et que le monde civil lui-même jouissait politiquement de l’inaltérable pax romana inaugurée par Auguste. Les ténèbres sont aussi un symbole de l’ignorance et du péché où se trouvait plongée l’humanité à l’apparition de Jésus, astre splendide du matin.

Dans la collecte, nous demandons au Seigneur, maintenant qu’est apparu sur la terre le Pontife de notre confession et le Maître qui, par son exemple, nous montre la voie du bien, de diriger nos actes selon sa sainte volonté afin que, au nom de Jésus son Fils, nous méritions de multiplier les actes vertueux.

L’ordre primitif des messes stationnales ayant été altéré, la série des lectures fut bouleversée. Aujourd’hui, on lit l’épître aux Galates, quoique celle aux Romains dure encore jusqu’à l’Épiphanie. Pourtant, que ce soit une coïncidence fortuite ou une anticipation expressément voulue, ce passage de l’Apôtre convient parfaitement au mystère de l’enfance du Seigneur, que l’Église célèbre en ces jours. Saint Paul veut démontrer que Jésus est Fils de Dieu et invoque pour cela une raison tout intime, mais d’une portée beaucoup plus vaste et générale puisqu’elle s’étend à tous les chrétiens. L’Esprit Saint, observe-t-il, nous met sur les lèvres l’invocation filiale : « Abba, Père. » Mais le divin Paraclet est l’esprit de Jésus : donc c’est Jésus qui nous associe à sa filiation divine, nous communiquant le droit d’appeler Dieu notre Père, étant lui-même le Fils aîné et le premier et nécessaire héritier des richesses paternelles.

Ensuite vient le répons-graduel, tiré du psaume 44 : « Plus beau que tous les mortels, la grâce est répandue sur vos lèvres. Mon cœur éclatera en un hymne de louanges, je narrerai mes œuvres au roi ; ma langue est semblable au roseau du scribe qui, rapide, trace ses signes. »

Le verset alléluiatique répète le psaume 92, qui est devenu, en ces jours, le chant spécial de l’inauguration du nouveau royaume messianique.

La lecture évangélique qui le suit est d’un choix très ancien, au moins antérieur à la fête de la Purification. A l’origine, avant que les mystères de la sainte Enfance fussent vénérés en des solennités distinctes, selon leur développement chronologique, la liturgie romaine les avait groupés autour de la fête de Noël, selon l’ordre des lectures du saint Évangile.

Le sentiment le plus naturel de l’âme qui contemple les choses de Dieu, est celui d’une sainte admiration. L’Enfant Jésus était l’objet d’étude continuelle et d’émerveillement pour Marie et Joseph. Et pourtant, il n’avait pas encore ouvert la bouche, il n’avait encore opéré aucun prodige. Que sera-ce quand sa Mère bénie le contemplera sur la Croix ? Si les mystères de condescendance, d’obscurité, de suavité ineffables de la sainte Enfance de Jésus sont si profonds, que même l’âme illuminée de ses saints parents s’y perd, que ne devrons-nous pas faire pour étudier continuellement Jésus, afin de le comprendre intimement ? Un auteur ancien l’appelait : magna quaestio mundi, et il en est ainsi, en effet. Il est un mystère réconfortant pour les bons et une question pénible pour les méchants. Ceux-ci voudraient l’ignorer, ils voudraient éluder ses prétentions à la souveraineté universelle, mais c’est en vain. Ils confessent sa divinité précisément en le combattant, car, si Jésus n’était qu’homme et non pas Dieu, ils ne s’inquiéteraient pas tant de le persécuter. Signum oui contradicetur : voilà en trois mots toute l’histoire de Jésus et aussi celle de l’Église. La persécution pourra varier sa tactique et son mode, mais à travers les siècles, au fond de toutes les haines et de toutes les oppressions de l’Église, c’est toujours Jésus qui est le grand persécuté.

L’antienne de l’offertoire est identique à celle de la seconde messe de Noël.

Dans la secrète sur les oblations, nous prions Dieu de les agréer, afin que nous obtenions par là la grâce d’une sainte ferveur, qui nous assure à la fin l’entrée dans la vie bienheureuse.

L’antienne de la Communion est prise dans l’Évangile (Matth., n, 20), mais d’un autre passage que la lecture de ce jour ; ce qui prouve que l’ordre des antiennes et des péricopes scripturaires a été bouleversé. « Prends l’Enfant et sa Mère, et retournez dans la terre d’Israël, car ceux qui attentaient à la vie de l’Enfant sont morts. »

La collecte après la Communion exprime en peu de mots tous les fruits eucharistiques : « Par l’efficacité de ce Sacrement, faites, Seigneur, que nous soyons purifiés de nos vices, et que nos vœux soient heureusement exaucés. »

Dieu aime tant la vie cachée et l’humilité, que même quand il se révèle, il le fait en se cachant d’une nouvelle manière, inaccessible au sens humain. Ainsi le Verbe de Dieu apparaît sur la terre, mais il se voile sous une enveloppe de chair ; il se manifeste aux hommes, mais sous l’aspect d’un pauvre artisan ; et aujourd’hui même, si l’Évangile atteste que Jésus se fortifiait et donnait des preuves toujours plus merveilleuses de son éternelle sagesse, il ajoute pourtant tout de suite qu’il cacha cette sagesse substantielle elle-même, en vivant pendant trente ans dans l’atelier d’un charpentier, soumis et obéissant à Marie et à Joseph.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Le Roi jette un regard vers la Croix.

Ce dimanche n’est réellement célébré que lorsque l’une des trois fêtes qui suivent Noël ne tombe pas en ces jours-là Dans ce cas, on célèbre la fête et le dimanche est renvoyé à un jour libre de la semaine.

La messe du dimanche constitue un progrès dans l’évolution de la fête de Noël. On peut caractériser brièvement ce progrès en ces mots : de la Crèche à la Croix.

1. La messe (Dum medium). — Dans cette messe particulièrement impressionnante on peut distinguer trois thèmes : 1. Noël, 2. la Passion, 3. Pâques.

L’Introït nous transporte de nouveau à la nuit sainte. Nous voyons le divin Enfant dans sa crèche, mais nous voyons aussi le Roi du ciel descendre de son trône. Le psaume de résurrection, le psaume 92, retentit à travers toute la messe (nous l’avons déjà rencontré à Laudes). Il nous dit qui est l’Enfant de Bethléem et de la Crèche. C’est le Roi du monde revêtu des insignes du Créateur, mais c’est aussi le vainqueur du déluge de l’enfer, le Sauveur. Considérons le symbolisme de l’entrée du prêtre. L’évêque, dans ses habits pontificaux, ou le prêtre célébrant, est aujourd’hui l’image du Roi qui vient sur la terre.

L’Oraison est d’un sens tout pratique, elle demande que nous soyons ; riches en bonnes œuvres.

L’Épître fait la liaison entre Noël et Pâques : c’est là surtout que se : trouve la signification profonde de la messe : « Dieu a envoyé son Fils né de la femme..., afin qu’il nous rachète et que nous devenions enfants d’adoption. » Nous sommes de libres enfants de Dieu ; tout le bonheur pascal est devant nos regards ; dans le Fils de Dieu qui vient de naître nous avons été fait enfants et héritiers de Dieu.

Les chants intermédiaires (Grad. Allél.) nous montrent encore le charmant diptyque : le Saint-Enfant — le Roi vainqueur ; Noël et Pâques.

L’Évangile nous surprend. Il nous transporte quarante jours après la naissance, dans le temple de Jérusalem, et nous sommes témoins d’une scène saisissante. La Vierge tient l’Enfant Jésus dans ses bras, le vieillard Siméon prédit à l’Enfant et à sa Mère la Croix et la souffrance : « Celui-ci a été établi pour la chute et la résurrection de plusieurs... et pour un signe de contradiction. Ton âme sera percée d’un glaive… » Ces paroles ont un accent aigu dans la joie de Noël. Le petit Enfant sera bientôt l’Homme de douleurs, l’heureuse Vierge sa Mère, presque une enfant elle aussi, sera la Mère de douleurs. Le divin héros sera vainqueur des éléments déchaînés, mais comme un nouveau Samson, il sera enseveli sous les ruines de l’édifice qu’il aura renversé.

A l’Offertoire, nous reconnaissons de nouveau que la Crèche et le Trône sont notre autel, sur lequel nous attendons, au Saint-Sacrifice, l’Enfant divin, le Roi et le Crucifié. L’Antienne de la Communion (et cela nous montre que cette messe appartient au dimanche après la Circoncision) nous conduit au terme de la petite enfance du Seigneur. C’est un rappel, de l’exil, dans la patrie — pour Jésus et pour nous. Nous pouvons résumer ainsi cette messe impressionnante : Crèche, Croix, Autel.

2. L’Introït.

Pendant que le silence enveloppait la terre
Et que la nuit tenait le milieu de son cours,
Ton Verbe tout-puissant voulut descendre, Ô Père,
De son trône royal et partager nos jours.

Ce chant merveilleux nous fait demeurer un instant plongés dans une sainte méditation, au pied de la Crèche. Un véritable Introït doit nous mettre dans l’esprit du jour, il doit être comme une goutte de rosée qui, dès notre réveil, tombe sur notre âme, il doit être la première parole du matin et résonner tout le jour comme la voix lointaine d’une cloche. C’est le cas de l’Introït d’aujourd’hui. Nous nous tenons dans la nuit sainte au pied de la Crèche. Tous les bruits se sont tus, on dirait que l’humanité retient son souffle. Alors nous voyons le Fils de Dieu descendre de son trône. Ce n’est pas le petit Enfant que nous voyons, mais le « Verbe tout Puissant » descendant de son trône, changeant son trône avec la Crèche.

« Pendant que le silence enveloppait la terre. » C’est dans le silence solennel qu’on approche de Dieu. Dans la bruyante Jérusalem, dans le palais sonore d’Hérode, le berceau d’or reste vide ; dans le silence de la paisible Bethléem, au milieu de Marie et de Joseph silencieux, Dieu descend. Le silence est la clôture de notre âme. Pour que Dieu vienne dans notre cœur, il faut qu’un profond silence enveloppe ce cœur. Silence dans notre intelligence rebelle, silence soumis dans notre volonté, silence dans le monde de nos passions. « Et que la nuit tenait le milieu de son cours. » Il était minuit quand le Fils de Dieu descendit sur la terre. Dieu ne fait rien au hasard. Dieu vient volontiers dans le silence de la nuit. Les grands événements du salut se sont accomplis dans l’obscurité. Déjà la délivrance des Juifs de la servitude de l’Égypte, symbole de notre délivrance par le Christ, s’accomplit pendant la nuit ; l’institution de l’Eucharistie se fit dans l’obscurité de la nuit ; sans doute le Christ mourut sur la Croix en plein jour, mais le soleil s’obscurcit. Les premiers chrétiens employèrent précisément la nuit pour vaquer à la Prière et à la célébration des saints mystères. Le silence et la nuit sont donc le manteau sombre dont Dieu aime à se revêtir pour venir à nous par la grâce. C’est aussi dans le silence d’une nuit sombre que le « Verbe » du Père, la seconde Personne de la Sainte Trinité, descendit de son trône royal semé d’étoiles sur notre pauvre terre.

Le Christ voulait gravir d’autres trônes. Je compte six trônes. L’Introït nous parle du premier de ces trônes. Sur ce trône, la seconde Personne de la Sainte Trinité est assise de toute éternité ; sur ce trône, elle prend part à la Création et au gouvernement du monde ; c’est là que fut décidée l’œuvre de la Rédemption. Le second trône fut la pauvre Crèche. La paille nue, les langes misérables, le vent glacial sont les premiers messagers que l’humanité envoya au Sauveur pour le recevoir. Pourtant il veut échanger ce trône avec un autre plus dur encore, la Croix. Dans l’Évangile du jour, le vieillard Siméon nous fait entrevoir ce trône « celui-ci est établi pour être un signe de contradiction. » Ce trône, le Christ l’a ardemment désiré, car c’est de « trône qu’il veut tout tirer à lui. Le quatrième trône est le trône du ciel sur lequel il prend place avec son humanité sainte, en récompense de son dur labeur ode Rédemption. Sur la terre il a encore un trône précieux, c’est l’autel. Il y descend à chaque messe. Il trouve ses délices à demeurer parmi les enfants des hommes. C’est œ trône que chante aussi l’Offertoire d’aujourd’hui ; c’est de ce trône qu’il répand ses grâces. Le sixième trône est notre cœur. Que serviraient le trône de la Crèche et le trône de la Croix, si le Christ ne -pouvait régner dans notre cœur ? C’est pour cela qu’il se voile dans le mystère de l’Eucharistie, c’est pour cela qu’il veut être notre nourriture. Veillons à ce que ce trône soit toujours prêt pour le recevoir. Puisse le chant de l’Offertoire s’appliquer toujours à nous : « Préparé est ton trône, Seigneur ! »

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Communicántes, et diem sacratíssimum celebrántes, quo beátæ Maríæ intemeráta Virgínitas huic mundo édidit Salvatórem, sed et memóriam venerántes, in primis eiúsdem gloriósæ semper Vírginis Maríæ, Genitrícis Dei et Dómini nostri Iesu Christi :Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint où la bienheureuse Marie gardant sa virginité sans tâche mit au monde le Sauveur, et honorant la mémoire tout d’abord de la glorieuse Marie toujours Vierge, Mère du même Jésus-Christ notre Dieu et Seigneur...