Oraisons pour le 3ème dimanche d’octobre |
Messe pour la Propagation de la Foi |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Le 3ème dimanche d’octobre, consacré aux Missions, on rajoute aux oraisons de la Messe du dimanche les oraisons ci-dessous, ou on dit, comme Messe votive de IIe classe (en violet, sans Gloria) la Messe pour la Propagation de la Foi
Oraisons pour le 3ème dimanche d’octobre | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui omnes hómines vis salvos fíeri et ad agnitiónem veritátis veníre : mitte, quǽsumus, operários in messem tuam, et da eis cum omni fidúcia loqui verbum tuum ; ut sermo tuus currat et clarificétur, et omnes gentes cognóscant te solum Deum verum, et quem misísti Iesum Christum, Fílium tuum, Dóminum nostrum : Qui tecum vivit. | Dieu, qui voulez que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité : envoyez, nous vous en prions, des ouvriers à votre moisson et donnez-leur d’annoncer votre parole avec toute confiance ; afin que votre doctrine se répande et soit honorée, et que toutes les nations vous reconnaissent, vous, le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils. |
Secreta | Secrète |
Protéctor noster, áspice, Deus, et réspice in fáciem Christi tui, qui dedit redemptiónem semetípsum pro ómnibus : et fac ; ut ab ortu solis usque ad occásum magnificétur nomen tuum in géntibus, ac in omni loco sacrificétur et offerátur nómini tuo oblátio munda. Per eúndem Dóminum. | Dieu notre protecteur, regardez et considérez le visage de votre Christ qui s’est donné lui-même en rachat pour tous les hommes : et faites ; que du levant au couchant, votre nom soit glorifié dans les nations, et qu’en tout lieu vous soit sacrifiée et offerte l’oblation pure. |
Postcommunio | Postcommunion |
Redemptiónis nostræ múnere vegetáti : quǽsumus, Dómine ; ut, hoc perpétuæ salútis auxílio, fides semper vera profíciat. Per Dóminum. | Nourris du don de notre rédemption : nous vous demandons, Seigneur ; qu’avec le secours de ce salut perpétuel, la vraie foi ne cesse de se propager. |
Messe pour la Propagation de la Foi | |
Ant. ad Introitum. Ps. 66, 2-3. | Introït |
Deus misereátur nostri, et benedícat nobis : illúminet vultum suum super nos, et misereátur nostri : ut cognoscámus in terra viam tuam, in ómnibus géntibus salutáre tuum. | Que Dieu ait pitié de nous, et nous bénisse ; qu’il fasse briller son visage sur nous, et qu’il ait pitié de nous : afin que nous connaissions votre voie sur la terre, et votre salut parmi toutes les nations. |
Ps. ibid., 4. | |
Confiteántur tibi pópuli, Deus : confiteántur tibi pópuli omnes. | Que les peuples vous glorifient, ô Dieu : que tous les peuples vous glorifient ! |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui omnes hómines vis salvos fíeri et ad agnitiónem veritátis veníre : mitte, quǽsumus, operários in messem tuam, et da eis cum omni fidúcia loqui verbum tuum ; ut sermo tuus currat et clarificétur, et omnes gentes cognóscant te solum Deum verum, et quem misísti Iesum Christum, Fílium tuum, Dóminum nostrum : Qui tecum vivit. | Dieu, qui voulez que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité : envoyez, nous vous en prions, des ouvriers à votre moisson et donnez-leur d’annoncer votre parole avec toute confiance ; afin que votre doctrine se répande et soit honorée, et que toutes les nations vous reconnaissent, vous, le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 36, 1-10 et 17-19. | |
Miserére nostri, Deus ómnium, et réspice nos, et osténde nobis lucem miseratiónum tuárum : et immítte timórem tuum super gentes, quæ non exquisiérunt te, ut cognóscant, quia non est Deus nisi tu, et enárrent magnália tua. Alleva manum tuam super gentes aliénas, ut vídeant poténtiam tuam. Sicut enim in conspéctu eórum sanctificátus es in nobis, sic in conspéctu nostro magnificáberis in eis, ut cognóscant te, sicut et nos cognóvimus, quóniam non est Deus præter te, Dómine. Innova signa et immúta mirabília. Glorífica manum et bráchium dextrum. Excita furórem et effúnde iram. Tolle adversárium et afflíge inimícum. Festína tempus et meménto finis, ut enárrent mirabília tua. Da testimónium his, qui ab inítio creatúræ tuæ sunt, et súscita prædicatiónes, quas locúti sunt in nómine tuo prophétæ prióres. Da mercédem sustinéntibus te, ut prophétæ tui fidéles inveniántur : et exáudi oratiónes servórum tuórum, secúndum benedictiónem Aaron de pópulo tuo, et dírige nos in viam iustítiæ, et sciant omnes, qui hábitant terram, quia tu es Deus conspéctor sæculórum. | Ayez pitié de nous, ô Dieu de toutes choses ; regardez-nous favorablement, et montrez-nous la lumière de vos miséricordes ; et répandez votre terreur sur les nations qui ne Vous ont pas recherché, afin qu’elles reconnaissent qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, et qu’elles proclament vos grandeurs. Levez votre main sur les peuples étrangers, afin qu’ils voient Votre puissance. De même qu’à leurs yeux vous avez manifesté votre sainteté parmi nous, de même, à nos yeux, manifestez votre grandeur parmi eux, afin qu’ils vous connaissent, comme nous connaissons nous-mêmes qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, Seigneur. Renouvelez vos prodiges, et faites des miracles nouveaux. Glorifiez votre main et votre bras droit. Excitez votre fureur, et répandez votre colère. Détruisez l’adversaire, et châtiez l’ennemi. Pressez le temps, et hâtez la fin, afin qu’ils proclament vos grandeurs. Rendez témoignage à ceux qui sont vos créatures depuis le commencement, et vérifiez les prédictions que les anciens prophètes ont prononcées en votre nom. Récompensez ceux qui vous attendent, afin que vos prophètes soient trouvés fidèles, et exaucez les prières de vos serviteurs, selon la bénédiction d’Aaron à votre peuple, et conduisez-nous dans la voie de la justice, afin que tous ceux qui habitent la terre sachent que vous êtes le Dieu qui contemple les siècles. |
Graduale. Ps. 66, 6-8. | Graduel |
Confiteántur tibi pópuli, Deus, confiteántur tibi pópuli omnes : terra dedit fructum suum. | Que les peuples vous glorifient, ô Dieu : que tous les peuples vous glorifient : la terre a donné son fruit. |
V/. Benedícat nos Deus, Deus noster, benedícat nos Deus : et métuant eum omnes fines terræ. | V/. Que Dieu, notre Dieu, nous bénisse, que Dieu nous bénisse : et que tous les confins de la terre le craignent ! |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 99, 1. Iubiláte Deo, omnis terra : servíte Dómino in lætítia : introíte in conspéctu eius, in exsultatióne. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Acclamez Dieu, toute la terre : servez le Seigneur avec joie : entrez en sa présence avec allégresse. Alléluia. |
¶ Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 95, 3-5. | Trait |
Annuntiáte inter gentes glóriam Dómini, in ómnibus pópulis mirabília eius. | Annoncez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples. |
V/. Quóniam magnus Dóminus, et laudábilis nimis : terríbilis est super omnes deos. | V/. Car le Seigneur est grand et infiniment louable : il est plus redoutable que tous les dieux. |
V/. Quóniam omnes dii géntium dæmónia : Dóminus autem coelos fecit. | V/. Car tous les dieux des nations sont des démons : mais le Seigneur a fait les cieux. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 99, 1-2. Iubiláte Deo, omnis terra : servíte Dómino in lætítia : introíte in conspéctu eius, in exsultatióne. | Allelúia, allelúia. V/. Acclamez Dieu, toute la terre : servez le Seigneur avec joie : entrez en sa présence avec allégresse. |
Allelúia. V/. Scitóte quóniam Dóminus ipse est Deus : ipse fecit nos, et non ipsi nos. Allelúia. | Allelúia. V/. Sachez que c’est le Seigneur qui est Dieu : c’est lui qui nous a faits, et non pas nous-mêmes. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Matthieu. |
Mt. 9, 35-38. | |
In illo témpore : Circuíbat Iesus omnes civitátes et castélla, docens in synagógis eórum et prǽdicans evangélium regni, et curans omnem languórem et omnem infirmitátem. Videns autem turbas, misértus est eis : quia erant vexáti et iacéntes sicut oves non habéntes pastórem. Tunc dicit discípulis suis : Messis quidem multa, operárii autem pauci. Rogáte ergo Dóminum messis, ut mittat operários in messem suam. | En ce temps-là, Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute langueur et toute infirmité. Et voyant les foules, il en eut compassion ; car elles étaient accablées, et gisaient comme des brebis qui n’ont point de pasteur. Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 95, 7-9. | Offertoire |
Afférte Dómino, pátriæ géntium, afférte Dómino glóriam et honórem, afférte Dómino glóriam nómini eius : tóllite hóstias, et introíte in átria eius : adoráte Dóminum in átrio sancto eius. | Offrez au Seigneur, familles des nations, offrez au Seigneur la gloire et l’honneur, offrez au Seigneur la gloire due à son nom : Prenez des victimes et entrez dans ses parvis : adorez le Seigneur dans son saint tabernacle. |
Secreta | Secrète |
Protéctor noster, áspice, Deus, et réspice in fáciem Christi tui, qui dedit redemptiónem semetípsum pro ómnibus : et fac ; ut ab ortu solis usque ad occásum magnificétur nomen tuum in géntibus, ac in omni loco sacrificétur et offerátur nómini tuo oblátio munda. Per eúndem Dóminum. | Dieu notre protecteur, regardez et considérez le visage de votre Christ qui s’est donné lui-même en rachat pour tous les hommes : et faites ; que du levant au couchant, votre nom soit glorifié dans les nations, et qu’en tout lieu vous soit sacrifiée et offerte l’oblation pure. |
Ant. ad Communionem. Ps. 116, 1-2. | Communion |
Laudáte Dóminum, omnes gentes : laudáte eum, omnes pópuli : quóniam confirmáta est super nos misericordia eius, et véritas Dómini manet in ætérnum. | Nations, louez toutes le Seigneur : peuples, louez-le tous : car sa miséricorde a été affermie sur nous, et la vérité du Seigneur demeure éternellement. |
Postcommunio | Postcommunion |
Redemptiónis nostræ múnere vegetáti : quǽsumus, Dómine ; ut, hoc perpétuæ salútis auxílio, fides semper vera profíciat. Per Dóminum. | Nourris du don de notre rédemption : nous vous demandons, Seigneur ; qu’avec le secours de ce salut perpétuel, la vraie foi ne cesse de se propager. |
¶ Item altera Epistola : | ¶ De même seconde Épître |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Timótheum. | Lecture de l’Epître de saint Paul Apôtre à Timothée. |
1. Tim. 2, 1-7. | |
Obsecro primum ómnium fíeri obsecratiónes, orationes, postulatiónes, gratiárum actiónes, pro ómnibus homínibus : pro régibus et ómnibus, qui in sublimitáte sunt, ut quiétam et tranquíllam vitam agámus, in omni pietáte et castitáte ; hoc enim bonum est et accéptum coram Salvatóre nostro Deo, qui omnes hómines vult salvos fíeri et ad agnitiónem veritátis veníre. Unus enim Deus, unus et mediátor Dei et hóminum, homo Christus Iesus : qui dedit redemptiónem semetípsum pro ómnibus, testimónium tempóribus suis : in quo pósitus sum ego prædicátor et apóstolus (veritátem dico, non méntior), doctor géntium in fide et veritáte. | Je demande avant toutes choses que l’on fasse des supplications, des prières, des intercessions et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois, et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Car cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus-Christ, qui s’est donné Lui-même pour le rédemption de tous : c’est là un témoignage rendu en son temps, et pour lequel j’ai été prédicateur et Apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas), docteur des Gentils dans la foi et la vérité. |
La propagation de l’Évangile constitue, plus encore qu’un besoin, une redoutable responsabilité et un devoir sacré pour l’Église. L’écho de la parole de l’Apôtre : Vae mihi si non evangelizavero ! retentit encore à notre oreille. Car la famille catholique, au moyen surtout de sa hiérarchie sacrée, doit continuer sur la terre la mission rédemptrice de Jésus-Christ. C’est pour cette raison que, en ces dernières années surtout, Pie XI a donné une impulsion plus générale et plus vigoureuse à l’œuvre missionnaire ; et après avoir organisé, dans son palais du Latran, un musée ethnographique se rapportant spécialement à l’évangélisation des infidèles, il a voulu qu’au moyen de journées pour la Propagation de la Foi, de cérémonies, de quêtes et de conférences, la famille chrétienne tout entière soit intéressée au maintien et au développement des diverses œuvres missionnaires.
Parmi ces nombreuses initiatives, tient la première place la fête de la Propagation de la Foi, avec la messe spéciale qu’on dit à cette occasion.
L’antienne d’introït est tirée du psaume 66 (2-3) qui est messianique et annonce l’universalité de l’Église, laquelle communique à tous les peuples les grâces de la Rédemption : « Que Dieu ait pitié de nous et nous bénisse ; qu’il tourne vers nous un visage bienveillant et qu’il ait pitié de nous. Quand on connaîtra vos voies sur la terre, et dans toutes les nations votre salut, ils vous loueront, ô Dieu, les peuples, tous les peuples vous loueront. »
Lorsque, après le péché, le monde tourna le dos à Dieu, le Seigneur se réserva la race d’Abraham pour qu’elle fût la gardienne de la promesse messianique. Et quand, dans la plénitude des temps, le symbole prophétique atteignit en Jésus-Christ la plus splendide réalité, avec la fonction d’avant-coureur du Messie futur cessa aussi le motif du privilège concédé à Israël, et tous les enfants de Dieu, sans distinction de nations ou de civilisations, furent admis à participer au divin héritage. Tel est la magnifique pensée dont s’inspire la composition liturgique de ce jour.
Prière. — « Seigneur, qui voulez que tous se sauvent et arrivent à la lumière de la vérité, envoyez, nous vous en prions, des ouvriers à votre moisson, et faites qu’ils annoncent courageusement votre Verbe ; afin que votre parole se répande rapidement et soit vénérée, et que toutes les nations vous reconnaissent comme le seul vrai Dieu, et Celui que vous avez envoyé au monde, Jésus-Christ votre Fils et notre Seigneur, qui, etc. » : Cette collecte, comme on le voit, est formée de divers passages scripturaires et n’accuse dès lors aucune pensée originale, mais elle est dominée par cette idée exprimée dans les Livres saints, que la vocation missionnaire est une œuvre toute divine. Elle est divine dans son origine, car c’est Dieu qui destine les ouvriers à la moisson ; elle est divine dans sa cause finale, puisqu’elle se propose pour but de glorifier le Seigneur par le salut des âmes ; elle est divine dans son exécution, car les prêtres régénèrent les âmes moyennant la prédication de la parole divine, semence et germe de vie surnaturelle.
La première lecture (Eccli., 46, 1-10 ; 17-19) est en grande partie la même que la quatrième du samedi des Quatre-Temps de Carême, et elle contient une magnifique prière pour le salut d’Israël. A vrai dire, l’inspiration de la solennité de ce jour est différente. Ici, en effet, on veut que le Seigneur lève la main contre les peuples persécuteurs afin qu’eux aussi, sous le bras vengeur de Dieu, reconnaissent la puissance du Seigneur d’Abraham : Hâtez la fin — dit-on à Yahweh — et faites poindre l’heure ; rendez témoignage à la première de vos œuvres, et accomplissez la prophétie formulée en votre nom.
Nous demandons, au contraire, dans la grâce du Nouveau Testament, que tous les peuples trouvent et reconnaissent le vrai Dieu dans le sentier de l’Amour, plutôt que sous les coups de la justice divine.
Le répons-graduel contient les deux versets 6-8 du psaume de l’introït : « Ils vous loueront, ô Dieu, les peuples ; toutes les nations vous loueront. La terre a donné son fruit. Le Seigneur notre Dieu nous bénit ; que Dieu nous bénisse, et que tous le craignent jusqu’aux confins du globe. ». Dieu donne sa bénédiction, et tandis que la terre féconde les plantes et les arbres, le jardin de l’Église s’embellit sans cesse de nouvelles fleurs du paradis céleste.
Nous, prêtres et missionnaires, nous sommes : Dei adiutores, selon le mot de l’Apôtre des Gentils ; cependant l’agriculteur du terrain est unique, lui dont il est écrit : et Pater meus agricola est.
Le verset alléluiatique est tiré du psaume 99, 1, qui, au lever du jour, alors que toute la nature et l’univers entier louent le Créateur, invite le fidèle israélite à se rendre au temple pour adorer Yahweh. « Alléluia. Acclamez joyeusement Dieu, de toute la terre, servez le Seigneur avec joie. Entrez en sa présence avec de joyeux cantiques. »
Durant la période de la Septuagésime, au lieu du verset alléluiatique, le psaume trait annonce l’universalité de la rédemption messianique. Et nous maintenant, après vingt siècles environ de Rédemption, nous sommes familiarisés avec cette pensée du royaume universel de Dieu. Mais imaginons quelle devait être la stupeur et la joie qu’éprouvaient les premières générations chrétiennes, lorsque, en face des Juifs excluant des privilèges de la postérité d’Abraham ceux qui n’avaient pas été circoncis, les premiers fidèles entendaient clairement annoncer, dans l’Évangile et dans la Loi, la vocation des Gentils à la foi. « Narrez parmi les nations la gloire de Dieu, et ses merveilles parmi tous les peuples. Parce que Yahweh est grand et digne d’une immense louange, plus redoutable que tous les autres dieux. En effet, les divinités des Gentils sont des idoles mortes ; au contraire le Seigneur a créé le ciel. »
Durant le cycle pascal, après le premier verset alléluiatique : « Alléluia. Acclamez joyeusement », etc., comme ci-dessus, on ajoute : « Alléluia. Sachez que le Seigneur est notre Dieu ; c’est Lui qui nous a faits, et nous sommes siens. ». Si nous sommes l’œuvre de ses mains, la Providence divine veille amoureusement sur notre sort, car Dieu n’abandonne personne, sinon celui qui le premier se retire de Lui. Non enim diligis et deseris, comme le dit si bien saint Augustin.
La lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (9, 35-38). Le Divin Maître parcourt, infatigable, les campagnes et les villages de la Galilée, confirmant sa doctrine par de nombreux miracles en faveur des malades. Son divin Cœur est cependant accablé d’angoisse, parce qu’il voit périr un grand nombre d’âmes, à la rencontre desquelles personne ne va pour leur indiquer les pâturages salutaires. Il s’adresse donc à ses Apôtres, et observant que les moissonneurs sont trop rares pour l’abondante moisson, il leur ordonne de prier le Maître d’envoyer sans cesse à son champ de nouveaux ouvriers.
Il s’agit d’un commandement précis de Jésus-Christ ; et aujourd’hui surtout, en lui offrant le Sacrifice eucharistique pour la propagande missionnaire, nous pouvons dire à bon droit : Praeceptis salutaribus moniti, et divina institutione formati, audemus dicere : mitte operarios in messem tuam. Celui qui nous a commandé de prier pour les vocations ecclésiastiques, s’engage par là même à accueillir favorablement nos vœux.
L’antienne pour l’offrande des oblations est empruntée au psaume 95 (7-9) lequel, comme tout le groupe des chants du IVe livre du Psautier, annonce joyeusement le royaume messianique universel où devront entrer toutes les nations : « Donnez au Seigneur, familles de nations, donnez au Seigneur gloire et honneur ; donnez gloire à son Nom. Apportez les oblations et entrez dans ses parvis, adorez Dieu dans son tabernacle sacré. »
Dans l’ancien temple de Jérusalem, derrière l’atrium des Gentils se trouvait la cour du peuple d’Israël, et au fond de celle-ci était le Saint, où les prêtres seuls pouvaient accéder pour offrir l’encens du soir et les autres sacrifices. Pour le peuple, l’atrium tenait donc lieu de temple, comme en général chez les Grecs et chez les Romains. Dans la cella se trouvait seulement le dieu ; l’autel pour les sacrifices était dehors.
La secrète représente au point de vue littéraire un centon scripturaire qui ne tient compte ni du cursus, ni de la signification particulière de la secrète, qui doit être une simple recommandation des oblations à consacrer. Malgré ces défauts littéraires, la prière liturgique conserve toujours cependant sa beauté et son efficacité, surtout quand elle s’inspire de la sainte Écriture.
Prière. — « Considérez, ô Dieu notre protecteur, et regardez votre Oint, qui s’est donné lui-même pour la rédemption universelle ; d’une extrémité à l’autre de la terre, glorifiez votre Nom parmi les peuples, afin que partout vous soit sacrifiée et offerte une oblation pure. Par Jésus-Christ. »
Lorsque nous montons à l’autel pour offrir les divins Mystères, Dieu agrée ceux-ci parce qu’il voit en nous son Fils bien-aimé, le Pontife de notre foi, en qui il met toutes ses complaisances. Il n’y a que Jésus qui puisse plaire entièrement à Dieu ; aussi, celui qui veut obtenir des grâces et être agréable au Seigneur doit contempler le beau visage du Christ, c’est-à-dire cacher en Jésus ses prières et ses sacrifices, et faire plaider par lui, notre avocat, la cause qu’il a à cœur.
Aujourd’hui, à la place de l’antienne pour la Communion du peuple, on récite tout le psaume 116, qui est le plus court du Psautier : « Toutes les nations, louez le Seigneur ; tous les peuples, louez-le. Parce qu’il a multiplié sur nous sa bonté, et la fidélité du Seigneur dure pour toujours. »
Lorsque l’amitié des hommes fait défaut, Dieu demeure toujours fidèle à l’âme, qui apprend souvent trop tard à se défier un peu plus des pauvres créatures, pour se confier davantage au Créateur fort et constant dans l’amitié et dans l’amour.
La collecte d’action de grâces est empruntée au samedi in albis, et on y demande que par l’efficace du Sacrement de Rédemption, qui est aussi le mystère de foi par excellence, cette sublime vertu développe de plus en plus ses rayons et les étende à toute la terre.
Il existe un lien profond entre l’Eucharistie et la sainte foi. Lorsqu’une âme reçoit Dieu qui se donne à elle, à son tour elle se confie à lui. Or cette entière remise à Dieu, et cette confiance en sa sagesse et en son amour infini constituent la vie de foi, selon ces paroles du prophète Habacuc, auxquelles saint Paul attachait tant d’importance : « Mon juste vit de la foi ; mais s’il se soustrait à cette règle, il ne pourra plus me plaire. »