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Matines de la 3ème semaine de Carême

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Ne sont repris ici que les leçons et répons de l’office de Matines de la 3ème semaine de Carême.

Une partie des traductions a déjà été publiée sur le Forum Catholique par Alexandre. Un grand merci à ce dernier pour le travail réalisé.

Sommaire

  3ème dimanche de Carême  
  Lundi  
  Mardi  
  Mercredi  
  Jeudi  
  Vendredi  
  Samedi  

3ème dimanche de Carême

In I Nocturno
1er Nocturne
Lectio i1ère leçon
De libro GénesisDu Livre de la Genèse
Cap. 37, 2-10
Ioseph, cum sédecim esset annórum, pascébat gregem cum frátribus suis adhuc puer : et erat cum fíliis Balæ et Zelphæ uxórum patris sui, accusavítque fratres suos apud patrem crímine péssimo. Israël autem diligébat Ioseph super omnes fílios suos, eo quod in senectúte genuísset eum : fecítque ei túnicam polymítam. Vidéntes autem fratres eius quod a patre plus cunctis fíliis amarétur, óderant eum, nec póterant ei quidquam pacífice loqui. Accídit quoque, ut visum sómnium reférret frátribus suis : quæ causa maióris ódii seminárium fuit. Dixítque ad eos : Audíte sómnium meum quod vidi : Putábam nos ligáre manípulos in agro : et quasi consúrgere manípulum meum, et stare, vestrósque manípulos circumstántes adoráre manípulum meum. Respondérunt fratres eius : Numquid rex noster eris ? Aut subiciémur ditióni tuæ ? Hæc ergo causa somniórum atque sermónum, invídiæ et ódii fómitem ministrávit. Aliud quoque vidit sómnium, quod narrans frátribus, ait : Vidi per sómnium, quasi solem, et lunam, et stellas úndecim adoráre me. Quod cum patri suo et frátribus rettulísset, increpávit eum pater suus, et dixit : Quid sibi vult hoc sómnium quod vidísti ? num ego, et mater tua, et fratres tui adorábimus te super terram ?Joseph, âgé de seize ans, et n’étant encore qu’un enfant, conduisait le troupeau de son père avec ses frères, et il était avec les enfants de Bala et de Zelpha, femmes de son père. Il accusa alors ses frères, devant son père, d’un crime énorme. Israël aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu’il l’avait eu étant déjà vieux ; et il lui avait faire une robe de plusieurs couleurs. Ses frères, voyant donc que leur père l’aimait plus que tous ses autres enfants, le haïssaient et ne pouvaient lui parler avec douceur. Il arriva aussi que Joseph rapporta à ses frères un songe qu’il avait eu, qui fut encore la semence d’une plus grande haine. Car il leur dit : « Ecoutez le songe que j’ai eu. Il me semblait que je liais des gerbes dans la campagne, que ma gerbe se leva et se tient debout, et que les vôtres, entourant la mienne, l’adoraient. » Ses frères lui répondirent : « Est-ce que tu seras notre roi, et serons-nous soumis à ta puissance ? » Ces songes et ses entretiens allumèrent donc encore davantage l’envie et la haine qu’ils avaient contre lui. Il eut encore un autre songe, qu’il raconta à ses frères, en leur disant : « J’ai vu en songe que le soleil et la lune, et onze étoiles m’adoraient. » Lorsqu’il eut rapporté ce songe à son père et à ses frères, son père lui en fit réprimande, et il lui dit : « Que voudrait dire ce songe que tu as eu ? Est-ce que ta mère, tes frères et moi nous t’adorerons sur la terre ? »
R/. Vidéntes Ioseph a longe, loquebántur mútuo fratres, dicéntes : Ecce somniátor venit : * Veníte, occidámus eum, et videámus si prosint illi sómnia sua.R/. Voyant [1] Joseph de loin, ses frères se disaient mutuellement : Voici le songeur qui vient. * Venez, tuons-le, et on verra ce que lui servent ses songes.
V/. Cumque vidíssent Ioseph fratres sui, quod a patre cunctis frátribus plus amarétur, óderant eum, nec póterant ei quidquam pacífice loqui, unde et dicébant.V/. Les frères [2] de Joseph, voyant qu’il était plus aimé par son père que tous ses autres frères, le haïssaient et ne pouvaient rien lui dire avec douceur, c’est pourquoi ils disaient entre eux.
R/. Veníte, occidámus eum, et videámus si prosint illi sómnia sua.R/. Venez, tuons-le, et on verra ce que lui servent ses songes.
Lectio ii Cap. 37, 11-202e leçon
Invidébant ei ígitur fratres sui : pater vero rem tácitus considerábat. Cumque fratres illíus in pascéndis grégibus patris moraréntur in Sichem, dixit ad eum Israël : Fratres tui pascunt oves in Síchimis : veni, mittam te ad eos. Quo respondénte : Præsto sum ; ait ei : Vade, et vide, si cuncta próspera sint erga fratres tuos, et pécora : et renúntia mihi, quid agátur. Missus de Valle Hebron, venit in Sichem : invenítque eum vir errántem in agro, et interrogávit quid quǽreret. At ille respóndit : Fratres meos quæro, índica mihi, ubi pascant greges. Dixitque ei vir : Recessérunt de loco isto : audívi autem eos dicéntes : Eámus in Dóthain. Perréxit ergo Ioseph post fratres suos, et invénit eos in Dóthain. Qui cum vidíssent eum procul, ántequam accéderet ad eos, cogitavérunt illum occídere : et mútuo loquebántur : Ecce somniátor venit : veníte, occidámus eum, et mittámus in cistérnam véterem, dicemúsque : Fera péssima devorávit eum : et tunc apparébit quid illi prosint sómnia sua.Ainsi ses frères étaient transportés d’envie contre lui ; mais son père considérait tout cela en silence. Il arriva alors que les frères de Joseph s’arrêtèrent à Sichem, où ils faisaient paître les troupeaux de leur père. Et Israël dit à Joseph : « Tes frères font paître nos brebis dans le pays de Sichem ; viens, et je t’enverrai vers eux. » « Je suis tout prêt, lui dit Joseph. » Jacob ajouta : « Va, et vois si tes frères se portent bien et si les troupeaux sont en bon état, et tu me rapporteras ce qui se passe. » Ayant donc été envoyé de la vallée d’Hébron, il vint à Sichem ; et un homme, l’ayant trouvé errant dans la campagne, lui demanda ce qu’il cherchait. Il lui répondit : « Je cherche mes frères ; je vous prie de me dire où ils font paître leurs troupeaux. » Cet homme lui répondit : « Ils se sont retirés de ce lieu, et j’ai entendu qu’ils se disaient : Allons vers Dothaïn. » Joseph alla donc après ses frères, et il les trouva à Dothaïn. Lorsqu’ils l’eurent aperçu de loin, avant qu’il se fût approché d’eux, ils résolurent de le tuer ; et ils se disaient l’un à l’autre : « Voici notre songeur qui vient. Allons, tuons-le et jetons-le dans une vieille citerne ; nous dirons qu’une bête sauvage l’a dévoré, et après cela on verra à quoi ses songes lui auront servi. »
R/. Dixit Iudas frátribus suis : Ecce Ismaëlítæ tránseunt ; veníte, venumdétur, et manus nostræ non polluántur : * Caro enim et frater noster est.R/. Juda [3] dit à ses frères : Voilà des Ismaélites qui passent, venez, et qu’il leur soit vendu, et que nos mains ne soient pas souillées : * Car il est notre chair et notre frère.
V/. Quid enim prodest, si occidérimus fratrem nostrum, et celavérimus sánguinem ipsíus ? mélius est ut venumdétur.V/. Que nous servira si nous tuons notre frère et nous cachons son sang ? Il vaut vieux qu’il soit vendu.
R/. Caro enim et frater noster est.R/. Car il est notre chair et notre frère.
Lectio iii Cap. 37, 21-283e leçon
Audiens autem hoc Ruben, nitebátur liberáre eum de mánibus eórum, et dicébat : Non interficiátis ánimam eius, nec effundatis sánguinem : sed proícite eum in cistérnam hanc, quæ est in solitúdine, manúsque vestras serváte innóxias. Hoc autem dicébat, volens erípere eum de mánibus eórum, et réddere patri suo. Conféstim ígitur ut pervénit ad fratres suos, nudavérunt eum túnica talári et polymíta : miserúntque eum in cistérnam véterem, quæ non habébat aquam. Et sedéntes ut coméderent panem, vidérunt Ismaëlítas viatóres veníre de Gálaad, et camélos eórum portántes arómata, et resínam, et stacten in Ægýptum. Dixit ergo Iudas frátribus suis : Quid nobis prodest, si occidérimus fratrem nostrum, et celavérimus sánguinem ipsíus ? Mélius est ut venumdétur Ismaëlítis, et manus nostræ non polluántur : frater enim et caro nostra est. Acquievérunt fratres sermónibus illíus. Et prætereúntibus Madianítis negotiatóribus, extrahéntes eum de cistérna, vendidérunt eum Ismaëlítis vigínti argénteis : qui duxérunt eum in Ægýptum.Ruben, les ayant entendus parler ainsi, tâchait de le tirer d’entre leurs mains, et il leur disait : « Ne le tuez point et ne répandez point son sang, mais jetez-le dans cette citerne qui est au désert, et conservez vos mains pures. » Il disait cela dans le dessein de le tirer de leurs mains et de le rendre à son père. Aussitôt donc que Joseph fut arrivé près de ses frères, ils lui ôtèrent sa robe de plusieurs couleurs, qui le couvrait jusqu’en bas ; et ils le jetèrent dans cette vieille citerne, qui était sans eau. S’étant ensuite assis pour manger, ils virent des Ismaëlites qui passaient, et qui, venant de Galaad, portaient sur leurs chameaux des parfums, de la résine et de la myrrhe, et s’en allaient en Egypte. Judas dit alors à ses frères : Que nous servira si nous tuons notre frère et nous cahcons son sang ? Il vaut mieux qu’il soit vendu aux Ismaélites, et que nos mains ne soient pas souillées ; car il est notre frère et notre chair. Ses frères acquiescèrent à ses discours. Et des marchands Madianites passant, ils le retirèrent de la citerne et le vendirent vingt pièces d’argent aux Ismaélites qui le menèrent en Egypte.
R/. Extrahéntes Ioseph de lacu, vendidérunt Ismaëlítæ vigínti argénteis : * Reversúsque Ruben ad púteum, cum non invenísset eum, scidit vestiménta sua cum fletu, et dixit : * Puer non compáret, et ego quo ibo ?R/. Retirant [4] Joseph de la citerne, ils le vendirent vingt pièces d’argent aux Ismaélites : * Ruben étant revenu à la citerne, comme il ne le trouva pas, il déchira ses vêtements en pleurant et dit : * L’enfant ne paraît pas, et moi, où irai-je ?
V/. At illi, intíncta túnica Ioseph in sánguine hædi, misérunt qui ferret eam ad patrem, et díceret : Vide, si túnica fílii tui sit, an non.V/. Mais eux trempèrent la tunique de Joseph dans le sang d’un chevreau, et ils envoyèrent des gens pour la porter à leur père, et pour lui dire : Vois si c’est la tunique de ton fils ou non.
* Reversúsque Ruben ad púteum, cum non invenísset eum, scidit vestiménta sua cum fletu, et dixit : Glória Patri. * Puer non compáret, et ego quo ibo ?* Ruben étant revenu à la citerne, comme il ne le trouva pas, il déchira ses vêtements en pleurant et dit : Gloire au Père. * L’enfant ne paraît pas, et moi, où irai-je ?
In II Nocturno
2e Nocturne
Lectio iv4e leçon
Ex libro sancti Ambrósii Epíscopi de sancto IosephLivre de l’évêque saint Ambroise sur le Patriarche Joseph
Cap. 1
Sanctórum vita céteris norma vivéndi est. Ideóque digéstam plénius accépimus sériem Scripturárum ; ut dum Abraham, Isaac, et Iacob, ceterósque iustos legéndo cognóscimus, velut quemdam nobis innocéntiæ trámitem, virtúte eórum reserátum imitántibus vestígiis persequámur. De quibus mihi cum frequens tractátus fúerit, hódie sancti Ioseph história occúrrit : in quo cum plúrima fúerint génera virtútum, præcípue tamen insigne effulsit castimoniæ. Iustum est ígitur, ut cum in Abraham didicéritis ímpigram fídei devotiónem, in Isaac sínceræ mentis puritátem, in Iacob singulárem ánimi laborúmque patiéntiam : ex illa generalitáte virtútum in ipsas spécies disciplinárum intendatis animum.C’est pour les autres une règle de conduite que la vie des saints. Aussi l’Ecriture nous en offre-t-elle une série ample et ordonnée. Cette lecture nous fait connaître Abraham, Isaac, Jacob et d’autres justes. Leur vie, tel un sentier d’innocence, frayé par leur vertu, s’ouvre aux pas de notre imitation. J’ai eu souvent déjà l’occasion d’en parler. Aujourd’hui se présente l’histoire du saint patriarche Joseph. De nombreuses vertus le signalent à notre admiration, mais c’est la chasteté qui brille en lui d’un éclat sans pareil. Ainsi donc, nous avons reçu d’Abraham l’enseignement d’une inlassable dévotion de foi, d’Isaac, celui d’une parfaite pureté de cœur, de Jacob, celui d’une remarquable fermeté d’âme et de patience dans les épreuves. Il convient de passer de la considération de ces types généraux de vertus à des enseignements plus particuliers.
R/. Videns Iacob vestiménta Ioseph, scidit vestiménta sua cum fletu, et dixit : * Fera péssima devorávit fílium meum Ioseph.R/. Jacob [5], voyant les vêtements de Joseph, déchira ses vêtements en pleurant et dit : * Une bête cruelle a dévoré mon fils Joseph.
V/. Tulérunt autem fratres eius túnicam illíus, mitténtes ad patrem : quam cum cognovísset pater, ait.V/. Ses frères prirent donc sa tunique, l’envoyant à son père qui lorsqu’il l’eut reconnu, s’écria.
R/. Fera péssima devorávit fílium meum Ioseph.R/. Une bête cruelle a dévoré mon fils Joseph.
Lectio v5e leçon
Sit ígitur nobis propósitus sanctus Ioseph tamquam speculum castitátis. In eius enim móribus, in eius áctibus lucet pudicítia, et quidam splendet castimóniæ comes, nitor gratiæ. Unde étiam a paréntibus plus quam ceteri fílii diligebátur. Sed ea res invídiæ fuit : quod siléntio prætereúndum non fuit : hinc enim arguméntum totius históriæ procéssit : simul ut cognoscámus, perféctum virum non movéri ulciscéndi dolóris invídia, nec malórum repéndere vicem. Unde et David ait : Si réddidi retribuéntibus mihi malaQue le saint patriarche Joseph nous apparaisse donc comme un miroir de chasteté. En sa conduite et en ses actes brille la pudeur et se répand l’éclat de ce charme inséparable de la chasteté. C’est pour cela même que ses parents l’aimaient plus que leurs autres fils. Or, de cette préférence naquit la haine. C’est un fait à ne pas oublier, car il commande tout l’enchaînement de l’histoire ; de plus, nous apprenons par là que l’homme parfait ne se laisse pas ébranler par la violence d’une douleur à venger et ne rend pas le mal pour le mal. Aussi David a-t-il dit : « Si j’ai rendu le mal à qui me le faisait [que je tombe devant mes ennemis]. » [6]
R/. Ioseph dum intráret in terram Ægýpti, linguam quam non nóverat, audívit : manus eius in labóribus serviérunt : * Et lingua eius inter príncipes loquebátur sapiéntiam.R/. Joseph [7], quand il entra dans la terre d’Egypte, entendit une langue qu’il ne connaissait pas ; ses mains furent asservies au travail : * Et il parlait avec sagesse devant les princes.
V/. Humiliavérunt in compédibus pedes eius : ferrum petránsiit ánimam eius, donec veníret verbum eius.V/. On humilia [8] ses pieds dans des entraves, un fer transperça son âme, jusqu’à ce que s’accomplit sa parole.
R/. Et lingua eius inter príncipes loquebátur sapiéntiam.R/. Et il parlait avec sagesse devant les princes.
Lectio vi6e leçon
Quid autem esset, quod præférri Ioseph mererétur céteris, si aut lædéntes læsísset, aut diligéntes dilexísset ? Hoc enim pleríque fáciunt. Sed illud mirábile, si díligas inimícum tuum : quod Salvátor docet. Iure ergo mirándus, qui hoc fecit ante Evangélium, ut læsus párceret, appetítus ignósceret, venditus non reférret iniúriam, sed grátiam pro contumelia sólveret : quod post Evangélium omnes didícimus, et serváre non póssumus. Discámus ergo et Sanctórum invídiam, ut imitémur patiéntiam : et cognoscamus, illos non natúræ præstantióris fuisse, sed observantióris : nec vítia nescísse, sed emendásse. Quod si invídia étiam Sanctos adússit, quanto magis cavéndum est, ne inflammet peccatóres ?En effet, pourquoi Joseph aurait-il mérité qu’on le préfère aux autres, s’il avait voulu faire du tort à qui lui en faisait, et aimer seulement qui l’aimait ? Cela, la plupart le font. Mais voici ce qui est admirable, c’est d’aimer son ennemi, comme le Sauveur l’enseigne. Il mérite à bon droit qu’on l’admire, celui qui a fait cela avant l’Evangile. Offensé, il ne tient pas rigueur ; attaqué, il pardonne ; vendu, il ne compte pas le dommage, mais au contraire, il paie en bienfait le prix de l’outrage. Cela, l’Evangile nous l’a appris à tous, et nous ne savons pas l’observer. Même les saints ont éprouvé la haine, apprenons-le pour imiter leur patience et sachons qu’ils n’étaient pas d’une nature supérieure à la nôtre, mais d’une plus généreuse fidélité au devoir. Ils n’ont pas ignoré le vice, mais ils ont su le vaincre. Si donc la brûlure de la haine a touché même les saints, combien plus ne faut-il pas craindre qu’elle n’atteigne les pécheurs ?
R/. Meménto mei, dum bene tibi fúerit : * Ut súggeras Pharaóni, ut edúcat me de isto cárcere : * Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum.R/. Souviens-toi [9] de moi quand bien t’arrivera : * Et suggère à Pharaon de me tirer de cette prison ; * Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse.
V/. Tres enim adhuc dies sunt, post quos recordábitur Phárao ministérii tui, et restítuet te in gradum prístinum : tunc meménto mei.V/. Trois jours encore et après Pharaon se souviendra de ton ministère, et te rétablira dans ton ancienne charge ; alors souviens-toi de moi.
* Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum. Glória Patri. * Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum.* Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse. Gloire au Père. * Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse.
In III Nocturno
3e Nocturne
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du saint évangile selon saint Luc.
Cap. 11, 14-28
In illo témpore : Erat Iesus eíciens dæmónium, et illud erat mutum. Et cum eiecísset dæmónium, locútus est mutus, et admirátæ sunt turbæ. Et réliqua. En ce temps-là, Jésus chassait un démon, et ce démon était muet. Et lorsqu’il eut chassé le démon, le muet parla, et les foules furent dans l’admiration. Et le reste. [10]
De Homilía sancti Bedæ Venerábilis PresbyteriHomélie de saint Bède le Vénérable, prêtre
Lib. 4 cap. 48 in cap. 11 Lucæ
Dæmoníacus iste apud Matthǽum non solum mutus, sed et cæcus fuísse narrátur : curatúsque dícitur a Dómino, ita ut loquerétur, et vidéret. Tria ergo signa simul in uno hómine perpetráta sunt : cæcus videt, mutus lóquitur, posséssus a dǽmone liberátur. Quod et tunc quidem carnáliter factum est, sed et quotídie complétur in conversióne credéntium : ut, expúlso primum dǽmone, fídei lumen aspíciant ; deínde ad laudes Dei tacéntia prius ora laxéntur. Quidam autem ex eis dixérunt : in Beélzebub príncipe dæmoniórum éicit dæmónia. Non hæc áliqui de turba, sed pharisǽi calumniabántur, et scribæ, sicut álii Evangelístæ testántur.Dans Matthieu on raconte que ce démoniaque est non seulement muet mais aveugle aussi. Il fut guéri par le Seigneur, nous dit-on, si bien qu’il pouvait parler et voir. Trois miracles sont accomplis simultanément dans un seul homme : l’aveugle voit ; le muet parle ; le possédé est délivré du démon. Mais ce qui fut fait alors dans la chair, s’accomplit chaque jour dans la conversion des croyants. Une fois le démon expulsé, ils perçoivent la lumière de la foi, ensuite la bouche, jadis muette, s’ouvre pour louer Dieu. « Mais il s’en trouva pour dire : C’est par Béelzéboub, le chef des démons, qu’il chasse les démons. » Ceux qui dénigraient ainsi, n’étaient pas des personnes dans la foule, mais des scribes et des pharisiens comme l’attestent d’autres évangélistes.
R/. Mérito hæc pátimur, quia peccávimus in fratrem nostrum, vidéntes angústias ánimæ eius, dum deprecarétur nos, et non audívimus : * Idcírco venit super nos tribulátio.R/. C’est justement [11] que nous souffrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère, voyant l’angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l’avons pas écouté : * C’est pour cela qu’est venu sur nous cette tribulation.
V/. Dixit Ruben frátribus suis : Numquid non dixi vobis, Nolíte peccáre in púerum ; et non audístis me ?V/. Ruben dit à ses frères : Ne vous ai-je pas dit : ne péchez pas contre cet enfant ? Et vous ne m’avez pas écouté.
R/. Idcírco venit super nos tribulátio.R/. C’est pour cela qu’est venu sur nous cette tribulation.
Lectio viii8e leçon
Turbis quippe, quæ minus erúditæ videbántur, Dómini semper facta mirántibus ; illi contra, vel negáre hæc, vel quæ negáre nequíverant, sinístra interpretatióne pervértere laborábant : quasi non hæc divinitátis, sed immúndi spíritus ópera fuíssent. Et álii tentántes, signum de cælo quærébant ab eo. Vel in morem Elíæ ignem de sublimi veníre cupiébant ; vel in similitúdinem Samuelis témpore æstivo mugire tonítrua, coruscáre fúlgura, imbres rúere : quasi non possent et illa calumniári, et dícere, ex occúltis et variis áëris passiónibus accidísse. At tu, qui calumniáris ea, quæ óculis vides, manu tenes, utilitáte sentis ; quid féceris de iis, quæ de cælo venerint ? Utique respondebis, et magos in Ægýpto multa signa fecísse de cælo.Car les foules, bien que manifestement moins instruites, s’émerveillaient toujours des faits et gestes da Seigneur ; tandis que ceux-ci les niaient, ou bien, s’ils ne trouvaient rien à nier, ils s’efforçaient de les dénaturer par une interprétation malveillante ; comme s’ils eussent été l’œuvre, non de la divinité, mais de l’esprit impur. « D’autres, pour le mettre à l’épreuve, lui demandaient un signe venant du ciel. » [12] Ils désiraient, par exemple, qu’à la manière d’Elie, il fasse venir le feu du ciel, ou bien, semblable à Samuel, qu’il fasse, par un beau temps d’été, gronder le tonnerre, briller les éclairs, et tomber l’averse à torrents ; comme s’ils ne pouvaient dénigrer cela aussi et affirmer l’effet dû aux causes occultes et aux diverses perturbations atmosphériques, mais toi qui ergotes sur ce que tu vois de tes yeux, ce que tu tiens en mains, ce que tu perçois à l’usage, que ferais-tu de ce qui viendrait du ciel ? Sans doute répondras-tu que les mages en Egypte faisaient aussi beaucoup de signes dans le ciel.
R/. Dixit Ruben frátribus suis : Numquid non dixi vobis, Nolíte peccáre in púerum, et non audístis me ? * En, sanguis eius exquíritur.R/. Ruben [13] dit à ses frères : Nous vous ai-je pas dit : ne péchez pas contre cet enfant ? et vous ne m’avez pas écouté : * Voilà que son sang est redemandé.
V/. Mérito hæc pátimur, quia peccávimus in fratrem nostrum, vidéntes angústias ánimæ eius, dum deprecarétur nos, et non audívimus.V/. C’est justement que nous soufrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère voyant l’angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l’avons pas écouté.
R/. En, sanguis eius exquíritur.R/. Voilà que son sang est redemandé.
Lectio ix9e leçon
Ipse autem ut vidit cogitatiónes eórum, dixit eis : Omne regnum in seípsum divisum desolábitur, et domus supra domum cadet. Non ad dicta, sed ad cogitáta respóndit : ut vel sic compelleréntur credere poténtiæ eius, qui cordis vidébat occúlta. Si autem omne regnum in seípsum divisum desolátur ; ergo Patris et Fílii et Spíritus Sancti regnum non est divisum ; quod sine ulla contradictióne, non áliquo impúlsu desolándum, sed ætérna est stabilitáte mansúrum. Si autem sátanas in seípsum divisus est : quómodo stabit regnum ipsíus, quia dícitis, in Beélzebub eicere me dæmónia ? Hoc dicens, ex ipsórum confessióne volébat intelligi, quod in eum non credéndo, in regno diaboli esse elegíssent, quod útique advérsum se divisum stare non posset.« Mais lui, sachant leur pensée leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même va à sa ruine, et maison sur maison s’écroule. » Il répond aux pensées, non aux paroles ; ainsi seraient-ils forcés, sans doute, d’admettre la puissance de celui qui voyait les secrets du cœur. Mais si tout royaume divisé contre lui-même va à sa ruine, alors le royaume du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint n’est pas divisé ; car, sans conteste, il ne sera ruiné par aucun assaut, mais il doit subsister éternellement. « Si donc Satan est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il, puisque vous dites que c’est par Béelzéboub que moi, je chasse les démons ? » En disant ceci il voulait leur faire comprendre, par leur propre aveu, qu’en refusant de croire en lui, ils ont opté pour le royaume du diable, qui ne peut évidemment pas tenir divisé contre lui-même.
R/. Lamentabátur Iacob de duóbus fíliis suis : Heu me, dolens sum de Ioseph pérdito, et tristis nimis de Béniamin ducto pro alimóniis : * Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere.R/. Jacob se lamentais ainsi sur la perte de ses deux fils : Malheureux que je suis, la perte de Joseph me plonge dans la douleur, et ma tristesse est profonde de voir Benjamin emmené pour obtenir des vivres : * Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir.
V/. Prostérnens se Iacob veheménter cum lácrimis pronus in terram, et adórans ait.V/. Jacob se prosterna contre terre avec beaucoup de larmes et adora disant.
* Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere. Glória Patri. * Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere.* Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir. Gloire au Père. * Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir.

Lundi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
Cap. 4, 23-30
In illo témpore : Dixit Iesus pharisǽis : Utique dicétis mihi hanc similitúdinem : Médice, cura te ipsum : quanta audívimus facta in Caphárnaum, fac et hic in pátria tua. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus dit aux pharisiens : « Sans doute, vous m’appliquerez ce proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même ; les grandes choses faites à Capharnaüm, dont nous avons entendu parler, faites-les également ici, dans votre pays. ». Et le reste. [14]
Homilía sancti Ambrósii EpíscopiHomélie de saint Ambroise, évêque
Lib. 4 in cap. 4 Lucæ, post medium
Non medíocris invidia próditur, quæ cívicæ caritátis oblíta, in acérba ódia causas amóris infléctit. Simul hoc exémplo páriter et oráculo declarátur, quod frustra opem misericórdiæ cæléstis exspéctes, si aliénæ frúctibus virtútis invídeas. Aspernátor enim Dóminus invidórum est : et ab iis qui divína benefícia in áliis persequúntur, mirácula suæ potestátis avértit. Domínicæ quippe carnis actus, divinitátis exémplum est : et invisibília nobis eius, per ea quæ sunt visibília, demonstrántur.Ce n’est pas une animosité banale qui se fait jour ici ! Oublieuse de l’amour que l’on doit à des compatriotes, elle fait tourner en haine cruelle les motifs d’aimer. En même temps, exemple et parole enseignent que tu attendras vainement le secours de la miséricorde céleste, si tu te montres jaloux des fruits de la vertu des autres car le Seigneur méprise les envieux et il détourne les merveilles de sa puissance de ceux qui s’en prennent chez autrui aux bienfaits divins. En effet, la façon dont le Seigneur s’est comporté dans la chair est l’image de son action divine et sa nature invisible se manifeste à nous par ses dehors visibles.
R/. Tóllite hinc vobíscum múnera, et ite ad dóminum terræ : et cum invenéritis, adoráte eum super terram : * Deus autem meus fáciat eum vobis placábilem : et remíttat et hunc fratrem vestrum vobíscum, et eum quem tenet in vínculis.R/. Prenez avec vous [15] d’ici des présents, et allez au maître de ce pays, et lorsque vous serez auprès de lui, saluez-le en vous prosternant contre terre : *
V/. Súmite de óptimis terræ frugibus in vasis vestris, et deférte viro múnera.V/. Prenez des meilleurs fruits de ce pays-ci dans vos vases, et portez-les à cet homme en présent.
R/. Deus autem meus fáciat eum vobis placábilem : et remíttat et hunc fratrem vestrum vobíscum, et eum quem tenet in vínculis.R/. Que mon Dieu vous le rende favorable, afin qu’il renvoie avec vous celui-ci d’entre vos frères, et celui qu’il retient dans les liens.
Lectio ii2e leçon
Non otióse ítaque Salvátor excusat, quod nulla in pátria sua mirácula virtútis operátus sit : ne fortássis áliquis viliórem pátriæ nobis esse debére putáret afféctum. Neque enim cives póterat non amáre, qui amáret omnes : sed ipsi se caritáte pátriæ, dum ínvident, abdicárunt. In veritáte dico vobis : multæ víduæ fuérunt in diébus Elíæ. Non quia Elíæ dies fuérunt, sed in quibus Elías operátus est : aut quia Elías dies faciébat illis, qui in eius opéribus lucem vidébant grátiæ spiritális, et convertebántur ad Dóminum. Et ídeo aperiebátur cælum vidéntibus ætérna et divína mystéria : claudebátur, et fames erat, quando nulla erat cognoscéndæ divinitátis ubértas. Sed de hoc plénius díximus, cum de víduis scriberémus.Ce n’est donc pas sans raison que le Sauveur se disculpe de n’avoir pas accompli de miracles de sa puissance dans sa patrie ; ainsi nul ne sera tenté de croire que l’amour de la patrie doive compter pour peu de chose à nos yeux. Il ne pouvait pas ne point aimer ses concitoyens, lui qui aimait tous les hommes ; ce sont eux qui, par leur haine, se sont soustraits à cet amour qu’il portait à sa patrie. « En vérité, je vous le dis, il y avait beaucoup de veuves au temps d’Élie. » Non que ces jours appartenaient à Élie : c’était le temps où Élie accomplit ses oeuvres, ou encore : il faisait naître le jour pour ceux qui discernaient dans ses œuvres la lumière de la grâce spirituelle et se convertissaient au Seigneur. Et ainsi, le ciel s’ouvrait pour ceux qui voyaient les mystères divins et éternels ; il se fermait, et c’était la famine, quand venait à manquer l’abondance de la connaissance de Dieu. Mais nous avons traité de cela plus amplement dans notre écrit sur les veuves.
R/. Iste est frater vester mínimus, de quo dixerátis mihi ? Deus misereátur tibi, fili mi. * Festinavítque in domum, et plorávit : quia erumpébant lácrimæ, et non póterat se continére.R/. Celui-ci [16] est-il votre jeune frère dont vous m’avez parlé ? Dieu te soit miséricordieux, mon fils. * Il se retira précipitamment dans la maison et pleura : car des larmes s’échappaient de ses yeux, et il ne pouvait se contenir.
V/. Attóllens autem Ioseph óculos, vidit Béniamin stantem : et commóta sunt ómnia víscera eius super fratre suo.V/. Joseph, levant les yeux, vit Benjamin qui se tenait devant lui, et tout son cœur s’émut sur son frère.
R/. Festinavítque in domum, et plorávit : quia erumpébant lácrimæ, et non póterat se continére.R/. Il se retira précipitamment dans la maison et pleura : car des larmes s’échappaient de ses yeux, et il ne pouvait se contenir.
Lectio iii3e leçon
Et multi leprósi erant in Iudǽa tempóribus Eliséi prophétæ : et nemo eórum mundátus est, nisi Náaman Syrus. Evidénter hic sermo nos Dómini salutáris infórmat, et ad stúdium venerándæ divinitátis hortátur : quod nemo sanátus osténditur, et maculósi morbo córporis absolútus, nisi qui religióso offício stúduit sanitáti. Non enim dormiéntibus divína benefícia, sed observántibus deferúntur. Díximus in libro álio, in vídua illa, ad quam Elías diréctus est, typum Ecclésiæ præmíssum. Pópulus Ecclésiam congregávit, ut sequátur pópulus ille ex alienígenis congregátus. Pópulus ille ante leprósus, pópulus ille ante maculósus, priúsquam mýstico baptizarétur in flúmine : idem post sacraménta baptísmatis máculis córporis et mentis ablútus, iam non lepra, sed immaculáta virgo cœpit esse sine ruga.« Il y avait beaucoup de lépreux en Israël sous le prophète Élisée et aucun d’eux ne fut purifié, sinon Naaman, le Syrien. » Il est clair que cette parole du Seigneur notre Sauveur veut nous instruire et nous exhorter à rendre à Dieu un hommage empressé ; elle montre que nul n’est guéri et délivré de la maladie qui marque sa chair, s’il n’a recherché la santé avec un soin ardent et religieux. Car les bienfaits de Dieu ne vont pas au dormeur mais à qui sait veiller. Nous avons dit ailleurs que cette veuve vers laquelle Élie fut envoyé, préfigurait l’Église. Il convient que le peuple vienne après l’Église. Je veux parler de ce peuple rassemblé d’entre les étrangers, de ce peuple autrefois lépreux, de ce peuple autrefois couvert de taches impures, avant qu’il ne fût baptisé dans le fleuve mystique. Ce même peuple, aussitôt consommés les mystères du baptême, est purifié dans son corps et son âme. Il n’était que lèpre, voici qu’il devient une vierge sans tache ni ride.
R/. Dixit Ioseph úndecim frátribus suis : Ego sum Ioseph, quem vendidístis in Ægýptum : adhuc vivit pater noster sénior, de quo dixerátis mihi ? * Ite, addúcite eum ad me, ut possit vívere.R/. Joseph [17] dit à ses onze frères : Je suis Joseph votre frère, que vous avez vendu en Egypte ; vit-il encore notre père, ce vieillard dont vous m’avez parlé ? * Allez, amenez-le moi afin qu’il ait de quoi vivre.
V/. Biénnium enim est, quod cœpit esse fames in terra : et adhuc restant anni quinque, quibus nec arári póterit, nec meti.V/. Car il y a deux ans que la famine a commencé à être sur la terre, et il reste encore cinq ans pendant lesquels on ne pourra ni labourer, ni moissonner.
* Ite, addúcite eum ad me, ut possit vívere. Glória Patri. * Ite, addúcite eum ad me, ut possit vívere.* Allez, amenez-le moi afin qu’il ait de quoi vivre. Gloire au Père. * Allez, amenez-le moi afin qu’il ait de quoi vivre.

Mardi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
Cap. 18, 15-22
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si peccáverit in te frater tuus, vade, et córripe eum inter te et ipsum solum. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Si ton frère a péché contre toi, va, et reprends-le entre toi et lui seul. Et le reste. [18]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de saint Augustin, évêque
Sermo 16 de verbis Dómini, tom. 10, post initium
Quare illum córripis ? Quia tu doles, quod peccáverit in te ? Absit. Si amóre tui id facis, nihil facis : si amóre illíus facis, óptime facis. Dénique in ipsis verbis atténde, cuius amóre id fácere débeas, utrum tui, an illíus. Si te audíerit, inquit, lucrátus es fratrem tuum. Ergo propter illum fac, ut lucréris illum. Sic faciéndo lucráris : nisi fecísses, períerat. Quid est ergo, quod pleríque hómines ista peccáta contémnunt, et dicunt : Quid magnum feci ? In hóminem peccávi. Noli comtémnere : in hóminem peccásti.Pourquoi le reprends-tu ? Dans l’amertume de te sentir offensé ? Non, je l’espère ! Si tu agis ainsi par amour-propre, ton action est nulle ! Si tu agis par amour de l’autre, rien de mieux ! Pour savoir sous l’empire de quel amour tu dois agir, l’amour envers toi ou envers lui, prête donc bien attention aux paroles elles-mêmes. « S’il t’écoute, est-il dit, tu as gagné ton frère. » Donc, agis pour lui, dans l’intention de le gagner. En agissant de la sorte, tu le gagnes. Si tu ne l’eus fait, c’était sa perte. Comment est-il possible que la plupart des hommes ne prennent pas au sérieux de tels péchés ? Ils disent : « Qu’ai-je fait de grave ? J’ai péché contre un homme. » Prends cela au sérieux : c’est contre un homme que tu as péché.
R/. Nuntiavérunt Iacob dicéntes : Ioseph fílius tuus vivit, et ipse dominátur in tota terra Ægýpti : quo audíto revíxit spíritus eius, et dixit : * Súfficit mihi, vadam et vidébo eum ántequam móriar.R/. Ils portèrent [19] le message à Jacob, disant : Joseph votre fils vit encore, et c’est lui qui commande dans toute la terre d’Egypte ; ce qu’ayant entendu il reprit connaissance, et il dit : * Il me suffit, j’irai, et je le verrai avant que je meure.
V/. Cumque audísset Iacob quod fílius eius víveret, quasi de gravi somno evígilans, ait.V/. Jacob apprenant que son fils était en vie, s’éveilla comme d’un profond sommeil et dit.
R/. Súfficit mihi, vadam et vidébo eum ántequam móriar.R/. Il me suffit, j’irai, et je le verrai avant que je meure.
Lectio ii2e leçon
Vis nosse, quia in hóminem peccándo perísti ? Si te ille, in quem peccásti, corripúerit inter te et ipsum solum, et audíeris illum, lucrátus est te. Quid est, Lucrátus est te ; nisi quia períeras, si non lucrarétur te ? Nam si non períeras, quómodo te lucrátus est ? Nemo ergo contémnat, quando peccat in fratrem. Ait enim quodam loco Apóstolus : Sic autem peccántes in fratres, et percutiéntes consciéntiam eórum infírmam, in Christum peccátis : ídeo quia membra Christi omnes facti sumus. Quómodo non peccas in Christum, qui peccas in membrum Christi ?Veux-tu le savoir ? Pécher contre un homme, c’est aller à ta perte. Si celui contre qui tu as péché te reprend, seul à seul, et que tu l’écoutes, il t’a gagné. Qu’est-ce à dire : « Il t’a gagné » ? Ceci : s’il ne te gagnait, tu étais perdu. D’ailleurs si tu n’étais pas perdu, comment a-t-il pu te gagner ? Que nul donc ne le prenne à la légère, si c’est contre son frère qu’il pèche. A un certain endroit, l’Apôtre le dit : « En péchant ainsi contre vos frères, en blessant leur conscience qui est faible, c’est contre le Christ que vous péchez. » [20] Oui, certes, car tous nous sommes devenus membres du Christ. Toi qui pèches contre un membre du Christ, comment ne pèches-tu pas contre le Christ ?
R/. Ioseph dum intráret in terram Ægýpti, linguam quam non nóverat, audívit : manus eius in labóribus serviérunt : * Et lingua eius inter príncipes loquebátur sapiéntiam.R/. Joseph [21], quand il entra dans la terre d’Egypte, entendit une langue qu’il ne connaissait pas ; ses mains furent asservies au travail : * Et il parlait avec sagesse devant les princes.
V/. Humiliavérunt in compédibus pedes eius : ferrum petránsiit ánimam eius, donec veníret verbum eius.V/. On humilia [22] ses pieds dans des entraves, un fer transperça son âme, jusqu’à ce que s’accomplit sa parole.
R/. Et lingua eius inter príncipes loquebátur sapiéntiam.R/. Et il parlait avec sagesse devant les princes.
Lectio iii3e leçon
Nemo ergo dicat, quia non peccávi in Deum, sed peccávi in fratrem : in hóminem peccávi, leve, vel nullum peccátum est. Forte inde dicis : Leve est, quia cito curátur. Peccásti in fratrem : fac satis, et sanatus es. Cito fecísti mortíferam rem, sed remédium cito invenísti. Quis nostrum speret regnum cælórum, fratres mei, quando dicit Evangélium : Qui díxerit fratri suo, Fátue : reus erit gehénnæ ignis ? Magnus terror : sed vide ibi remédium. Si obtúleris munus tuum ad altáre, et ibi recordátus fúeris, quia frater tuus habet áliquid advérsum te, relínque ibi munus tuum ante altáre. Non iráscitur Deus, quia differs impónere munus tuum : te quærit Deus magis, quam munus tuum.Que personne donc ne dise : « Je n’ai pas péché contre Dieu, mais j’ai péché contre mon frère, j’ai péché contre un homme, il n’y a là que peccadille, voire même rien du tout ! » Sans doute parles-tu ainsi : « Il n’y a là que peccadille », parce que la guérison peut en être immédiate. Tu as péché contre ton frère ? Fais satisfaction et tu es guéri ! En un instant, tu l’as posé, cet acte porteur de mort. Mais en un instant, tu en as trouvé le remède. Mes frères, lequel d’entre nous oserait espérer le Royaume des Cieux, lorsque l’Évangile affirme : « Celui qui dit à son frère : mécréant sera passible de la géhenne de feu » [23] ? Terrifiante perspective ! Mais, regarde, voici le remède. « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là, tu te rappelles que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel » [24] Dieu ne s’irrite pas si tu diffères de présenter ton offrande : c’est toi que cherche Dieu plutôt que ton offrande.
R/. Meménto mei, dum bene tibi fúerit : * Ut súggeras Pharaóni, ut edúcat me de isto cárcere : * Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum.R/. Souviens-toi [25] de moi quand bien t’arrivera : * Et suggère à Pharaon de me tirer de cette prison ; * Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse.
V/. Tres enim adhuc dies sunt, post quos recordábitur Phárao ministérii tui, et restítuet te in gradum prístinum : tunc meménto mei.V/. Trois jours encore et après Pharaon se souviendra de ton ministère, et te rétablira dans ton ancienne charge ; alors souviens-toi de moi.
* Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum. Glória Patri. * Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum.* Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse. Gloire au Père. * Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse.

Mercredi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du saint Evangile selon saint Matthieu.
Cap. 15, 1-20
In illo témpore : Accessérunt ad Iesum ab Ierosólymis scribæ et pharisǽi, dicéntes : Quare discípuli tui transgrediúntur traditiónem seniórum ? Et réliqua.En ce temps-là, des scribes et des pharisiens de Jérusalem s’approchèrent de Jésus, en disant : « Pourquoi vos disciples violent-ils la tradition des anciens ? ». Et le reste. [26]
Homilía sancti Hierónymi PresbýteriHomélie de saint Jérôme, prêtre
Lib. 2 Comment in cap. 15 Matth.
Mira pharisæórum scribarúmque stultítia. Dei Fílium árguunt, quare hóminum traditiónes et præcépta non servet : Non enim lavant manus suas, cum panem mandúcant. Manus, id est ópera, non córporis útique, sed ánimæ lavándæ sunt, ut fiat in illis verbum Dei. Ipse autem respóndens ait illis : Quare et vos transgredímini mandátum Dei propter traditiónem vestram ? Falsam calúmniam vera responsióne confútat. Cum, inquit, vos propter traditiónem hóminum præcépta Dómini negligátis : quare discípulos meos arguéndos putátis, quod seniórum iussa parvipéndant, ut Dei scita custódiant ?Étonnante folie des pharisiens et des scribes ! Ils reprochent au Fils de Dieu de ne pas garder les traditions et les préceptes des hommes : « Car ils ne se lavent pas les mains lorsqu’ils mangent du pain. » Les mains, c’est-à-dire les œuvres, qu’il faut laver, ce ne sont pas celles du corps, mais celles de l’âme afin qu’en elles se réalise la parole de Dieu. « Il leur répondit : Et vous, pourquoi violez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition ? » Par une réponse toute de vérité il réfute une calomnie toute de mensonge. Alors que vous, vous négligez, dit-il, les préceptes du Seigneur à cause d’une tradition des hommes, comment pensez-vous que mes disciples méritent un blâme parce qu’ils font peu de cas des prescriptions des anciens pour garder les préceptes de Dieu ?
R/. Mérito hæc pátimur, quia peccávimus in fratrem nostrum, vidéntes angústias ánimæ eius, dum deprecarétur nos, et non audívimus : * Idcírco venit super nos tribulátio.R/. C’est justement [27] que nous souffrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère, voyant l’angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l’avons pas écouté : * C’est pour cela qu’est venu sur nous cette tribulation.
V/. Dixit Ruben frátribus suis : Numquid non dixi vobis, Nolíte peccáre in púerum ; et non audístis me ?V/. Ruben dit à ses frères : Ne vous ai-je pas dit : ne péchez pas contre cet enfant ? Et vous ne m’avez pas écouté.
R/. Idcírco venit super nos tribulátio.R/. C’est pour cela qu’est venu sur nous cette tribulation.
Lectio ii2e leçon
Nam Deus dixit : Honóra patrem et matrem ; et, Qui maledíxerit patri, vel matri, morte moriátur. Vos autem dícitis : Quicúmque díxerit patri, vel matri : Munus quodcúmque est ex me, tibi próderit : et non honorificábit patrem suum, aut matrem suam. Honor in Scriptúris non tantum in salutatiónibus et officiis deferéndis, quantum in eleemósynis, ac múnerum oblatióne sentítur. Honóra, inquit Apóstolus, víduas, quæ vere víduæ sunt. Hic honor donum intellígitur. Et in álio loco : Presbýteri dúplici honóre honorándi sunt, máxime qui labórant in verbo et doctrína Dei. Et per hoc mandátum iubémur bovi trituránti os non cláudere : et dignus sit operárius mercéde sua.« Car Dieu a dit : Honore ton père et ta mère, et aussi : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. Mais vous, vous dites : Quiconque dit à son père ou à sa mère : ‘Les secours que tu aurais pu recevoir de moi, j’en ai fait une offrande sacrée’, celui-là n’aura pas à honorer son père ou sa mère. » Dans l’Écriture, l’honneur est bien moins dans les salutations et les marques de déférence que dans les aumônes et l’offrande de présents. « Honore les veuves, dit l’Apôtre, qui sont vraiment veuves. » [28] Ici, l’honneur signifie un don. Et dans un autre passage : « Les presbytres qui exercent bien la présidence méritent un double honneur, surtout ceux qui peinent à la parole et à l’enseignement divin. » [29] Ce précepte nous commande de ne pas museler le bœuf quand il foule le grain [30] ; aussi, que l’ouvrier mérite son salaire ! [31]
R/. Dixit Ruben frátribus suis : Numquid non dixi vobis, Nolíte peccáre in púerum, et non audístis me ? * En, sanguis eius exquíritur.R/. Ruben [32] dit à ses frères : Nous vous ai-je pas dit : ne péchez pas contre cet enfant ? et vous ne m’avez pas écouté : * Voilà que son sang est redemandé.
V/. Mérito hæc pátimur, quia peccávimus in fratrem nostrum, vidéntes angústias ánimæ eius, dum deprecarétur nos, et non audívimus.V/. C’est justement que nous soufrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère voyant l’angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l’avons pas écouté.
R/. En, sanguis eius exquíritur.R/. Voilà que son sang est redemandé.
Lectio iii3e leçon
Præcéperat Dóminus, vel imbecillitátes, vel ætátes, vel penúrias paréntum consíderans, ut fílii honorárent, étiam in vitæ necessáriis ministrándis, paréntes suos. Hanc providentíssimam Dei legem voléntes scribæ et pharisǽi subvértere, ut impietátem sub nómine pietátis indúcerent, docuérunt péssimos fílios, ut si quis ea, quæ paréntibus offerénda sunt, Deo vovére volúerit, qui verus est pater, oblátio Dómini præponátur paréntum munéribus : vel certe ipsi paréntes, quæ Deo consecráta cernébant, ne sacrilégii crimen incúrrerent, declinántes, egestáte conficiebántur. Atque ita fiébat, ut oblátio liberórum sub occasióne templi et Dei, in sacerdótum lucra céderet.En considération des infirmités, du grand âge ou de l’indigence des parents, le Seigneur avait ordonné aux enfants d’honorer leurs parents même en subvenant aux besoins de leur existence. Désireux d’annuler cette loi de Dieu si pleine de sagesse, tout en s’efforçant de travestir leur impiété sous le nom de piété, les scribes et les pharisiens enseignèrent aux enfants pervers que s’ils voulaient vouer à Dieu, leur père véritable, ce qui devait être offert à leurs parents, l’offrande au Seigneur passait avant le don aux parents ; ou bien sans doute, par crainte d’être incriminés de sacrilège, les parents eux-mêmes refusaient les biens qu’ils voyaient consacrés à Dieu et sombraient dans la misère. Et il arrivait que l’offrande des enfants, sous prétexte de servir au Temple de Dieu, passait au profit des prêtres.
R/. Lamentabátur Iacob de duóbus fíliis suis : Heu me, dolens sum de Ioseph pérdito, et tristis nimis de Béniamin ducto pro alimóniis : * Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere.R/. Jacob se lamentais ainsi sur la perte de ses deux fils : Malheureux que je suis, la perte de Joseph me plonge dans la douleur, et ma tristesse est profonde de voir Benjamin emmené pour obtenir des vivres : * Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir.
V/. Prostérnens se Iacob veheménter cum lácrimis pronus in terram, et adórans ait.V/. Jacob se prosterna contre terre avec beaucoup de larmes et adora disant.
* Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere. Glória Patri. * Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere.* Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir. Gloire au Père. * Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir.

Jeudi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du saint Evangile selon saint Luc.
Cap. 4, 38-44
In illo témpore : Surgens Iesus de synagóga, introívit in domum Simónis. Socrus autem Simónis tenebátur magnis fébribus. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus sortit de la synagogue et entra dans la maison de Simon. Or la belle-mère de Simon était retenue par une forte fièvre. Et le reste. [33]
Homilía sancti Ambrósii EpíscopiHomélie de saint Ambroise, évêque
Lib. 4 in cap. 4 Lucæ, circa finem
Vide cleméntiam Dómini Salvatóris : nec indignatióne commótus nec scélere offénsus, nec iniúria violátus Iudǽam déserit : quin étiam ímmemor iniúriæ, memor cleméntiæ, nunc docéndo, nunc liberándo, nunc sanándo, infídæ plebis corda demúlcet. Et bene sanctus Lucas virum ab spíritu nequítiæ liberátum ante præmísit, et subdit féminæ sanitátem. Utrúmque enim sexum Dóminus curatúrus advénerat : sed prior sanári débuit, qui prior creátus est ; nec prætermítti illa, quæ mobilitáte magis ánimi, quam pravitáte peccáverat.Voyez la clémence du Seigneur notre Sauveur. Il ne délaisse pas la Judée, ému d’indignation, ni offensé par le crime, ni révolté par l’injustice ; au contraire, il oublie les torts et ne songe qu’à la clémence. Tour à tour enseignant, délivrant, guérissant, il veut surtout attendrir le cœur de ce peuple infidèle. Avec raison saint Luc mentionne d’abord l’homme délivré de l’esprit mauvais et raconte ensuite la guérison d’une femme. Car le Seigneur était venu pour soigner l’un et l’autre sexe ; mais il fallait d’abord guérir celui qui fut créé le premier sans laisser de côté celle qui avait péché plutôt par légèreté d’esprit que par dépravation.
R/. Vidéntes Ioseph a longe, loquebántur mútuo fratres, dicéntes : Ecce somniátor venit : * Veníte, occidámus eum, et videámus si prosint illi sómnia sua.R/. Voyant [34] Joseph de loin, ses frères se disaient mutuellement : Voici le songeur qui vient. * Venez, tuons-le, et on verra ce que lui servent ses songes.
V/. Cumque vidíssent Ioseph fratres sui, quod a patre cunctis frátribus plus amarétur, óderant eum, nec póterant ei quidquam pacífice loqui, unde et dicébant.V/. Les frères [35] de Joseph, voyant qu’il était plus aimé par son père que tous ses autres frères, le haïssaient et ne pouvaient rien lui dire avec douceur, c’est pourquoi ils disaient entre eux.
R/. Veníte, occidámus eum, et videámus si prosint illi sómnia sua.R/. Venez, tuons-le, et on verra ce que lui servent ses songes.
Lectio ii2e leçon
Sábbato medicínæ Domínicæ ópera cœpta signíficat, ut inde nova creatúra cœperit, ubi vetus creatúra ante desívit : nec sub lege esse Dei Fílium, sed supra legem in ipso princípio designáret : nec solvi legem, sed impléri. Neque enim per legem, sed verbo factus est mundus, sicut légimus : Verbo Dómini cæli firmáti sunt. Non sólvitur ergo lex, sed implétur : ut fiat renovátio hóminis iam labéntis. Unde et Apóstolus ait : Exspoliántes vos véterem hóminem, indúite novum, qui secúndum Deum creátus est.C’est le jour du Sabbat que le Seigneur commence son œuvre de guérison : ainsi la nouvelle création commence là où l’ancienne s’était arrêtée et, dès le début, il est manifeste que le Fils de Dieu n’est pas soumis à la loi, mais au-dessus d’elle, qu’il ne détruit pas la loi, mais l’accomplit. Car le monde a été fait non par la loi, mais par le Verbe. Nous lisons : « Par le Verbe du Seigneur les cieux ont été affermis. » [36] La loi n’est donc pas détruite, mais accomplie, afin de renouveler l’homme jadis déchu. Aussi l’Apôtre dit : « Dépouillant le vieil homme, revêtez-vous du nouveau, qui a été créé selon Dieu. » [37]
R/. Dixit Iudas frátribus suis : Ecce Ismaëlítæ tránseunt ; veníte, venumdétur, et manus nostræ non polluántur : * Caro enim et frater noster est.R/. Juda [38] dit à ses frères : Voilà des Ismaélites qui passent, venez, et qu’il leur soit vendu, et que nos mains ne soient pas souillées : * Car il est notre chair et notre frère.
V/. Quid enim prodest, si occidérimus fratrem nostrum, et celavérimus sánguinem ipsíus ? mélius est ut venumdétur.V/. Que nous servira si nous tuons notre frère et nous cachons son sang ? Il vaut vieux qu’il soit vendu.
R/. Caro enim et frater noster est.R/. Car il est notre chair et notre frère.
Lectio iii3e leçon
Et bene sábbato cœpit, ut ipsum se osténderet Creatórem, qui ópera opéribus intéxeret, et prosequerétur opus, quod ipse iam cœperat : ut si domum faber renováre dispónat, non a fundaméntis, sed a culmínibus íncipit sólvere vetustátem. Itaque ibi prius manum ádmovet, ubi ante desíerat : deínde a minóribus íncipit, ut ad maióra pervéniat. Liberáre a dǽmone et hómines, sed in verbo Dei possunt : resurrectiónem mórtuis imperáre, divínæ solíus est potestátis. Fortássis étiam in typo mulíeris illíus socrus Simónis et Andréæ, váriis críminum fébribus caro nostra languébat, et diversárum cupiditátum immódicis æstuábat illécebris. Nec minórem febrem amóris esse díxerim, quam calóris. Itaque illa ánimum, hæc corpus inflámmat. Febris enim nostra, avarítia est : febris nostra, libído est : febris nostra, luxúria est : febris nostra, ambítio est : febris nostra, iracúndia est.Aussi bien le Sauveur commence-t-il le jour du Sabbat : il montre ainsi qu’il est le Créateur qui entrelace les œuvres dans la trame des œuvres et poursuit l’ouvrage qu’il a lui-même commencé. Comme le constructeur qui entreprend de réparer une maison ne commence point par démolir ce qui est délabré dans les fondations, mais bien ce qui est caduc dans la toiture. Il met donc d’abord la main là où il s’était autrefois arrêté ; par conséquent il commence par les choses moindres pour en venir aux plus grandes. Délivrer du démon, même des hommes le peuvent, mais par le Verbe de Dieu ; commander aux morts de ressusciter n’appartient qu’à la seule puissance divine. Sous la figure de cette femme, la belle-mère de Pierre et d’André, peut-être était-ce notre chair qui souffrait des fièvres variées des péchés et s’enflammait de convoitises immodérées ? La fièvre de ta passion n’est pas moindre, dirais-je, que celle de la température. Cette fièvre-là brûle l’âme, l’autre le corps. Car notre fièvre, c’est l’avarice ; notre fièvre, c’est la débauche ; notre fièvre, c’est la luxure ; notre fièvre, c’est l’ambition ; notre fièvre, c’est la colère.
R/. Extrahéntes Ioseph de lacu, vendidérunt Ismaëlítæ vigínti argénteis : * Reversúsque Ruben ad púteum, cum non invenísset eum, scidit vestiménta sua cum fletu, et dixit : * Puer non compáret, et ego quo ibo ?R/. Retirant [39] Joseph de la citerne, ils le vendirent vingt pièces d’argent aux Ismaélites : * Ruben étant revenu à la citerne, comme il ne le trouva pas, il déchira ses vêtements en pleurant et dit : * L’enfant ne paraît pas, et moi, où irai-je ?
V/. At illi, intíncta túnica Ioseph in sánguine hædi, misérunt qui ferret eam ad patrem, et díceret : Vide, si túnica fílii tui sit, an non.V/. Mais eux trempèrent la tunique de Joseph dans le sang d’un chevreau, et ils envoyèrent des gens pour la porter à leur père, et pour lui dire : Vois si c’est la tunique de ton fils ou non.
* Reversúsque Ruben ad púteum, cum non invenísset eum, scidit vestiménta sua cum fletu, et dixit : Glória Patri. * Puer non compáret, et ego quo ibo ?* Ruben étant revenu à la citerne, comme il ne le trouva pas, il déchira ses vêtements en pleurant et dit : Gloire au Père. * L’enfant ne paraît pas, et moi, où irai-je ?

Vendredi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem.Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
Cap. 4, 5-42
In illo témpore : Venit Iesus in civitátem Samaríæ, quæ dícitur Sichar : iuxta prǽdium, quod dedit Iacob Ioseph fílio suo. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus vint dans une ville de Samarie, nommée Sichar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Et le reste. [40]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de saint Augustin, évêque
Tract. 15 in Ioánnem post initium
Iam incípiunt mystéria. Non enim frustra fatigátur Iesus : non enim frustra fatigátur virtus Dei : non enim frustra fatigátur, per quem fatigáti recreántur : non enim frustra fatigátur, quo deserénte fatigámur, quo præsénte firmámur. Fatigátur tamen Iesus, et fatigátur ab itínere, et sedet, et iuxta púteum sedet, et hora sexta fatigátus sedet. Omnia ista ínnuunt áliquid, indicáre volunt áliquid : ut pulsémus, hortántur. Ipse ergo apeériat et nobis et vobis, qui dignátus est ita hortári, ut díceret : Pulsáte, et aperiétur vobis.Déjà voici le commencement des mystères. Ce n’est pas en vain que Jésus est fatigué, ce n’est pas en vain qu’est fatiguée la puissance de Dieu, ce n’est pas en vain qu’est fatigué celui par qui sont recréés ceux qui sont fatigués, ce n’est pas en vain qu’est fatigué celui dont l’abandon est notre fatigue et la présence notre force. Jésus cependant est fatigué, et il est fatigué par la route et il s’assied et il s’assied auprès du puits et à la sixième heure, fatigué, il s’assied. Toutes ces circonstances suggèrent quelque chose, veulent indiquer quelque chose : elles stimulent notre attention elles nous exhortent à frapper. Qu’il ouvre donc et pour nous et pour vous celui qui a daigné nous exhorter, jusqu’à dire : « Frappez et l’on vous ouvrira. » [41]
R/. Videns Iacob vestiménta Ioseph, scidit vestiménta sua cum fletu, et dixit : * Fera péssima devorávit fílium meum Ioseph.R/. Jacob [42], voyant les vêtements de Joseph, déchira ses vêtements en pleurant et dit : * Une bête cruelle a dévoré mon fils Joseph.
V/. Tulérunt autem fratres eius túnicam illíus, mitténtes ad patrem : quam cum cognovísset pater, ait.V/. Ses frères prirent donc sa tunique, l’envoyant à son père qui lorsqu’il l’eut reconnu, s’écria.
R/. Fera péssima devorávit fílium meum Ioseph.R/. Une bête cruelle a dévoré mon fils Joseph.
Lectio ii2e leçon
Tibi fatigátus est ab itínere Iesus. Invenímus virtútem Iesum, et invenímus infírmum Iesum : fortem, et infírmum. Fortem, quia in princípio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum : hoc erat in princípio apud Deum. Vis vidére quam iste Fílius Dei fortis sit ? Omnia per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil : et sine labóre facta sunt. Quid ergo illo fórtius, per quem sine labóre facta sunt ómnia ? Infírmum vis nosse ? Verbum caro factum est, et habitávit in nobis. Fortitúdo Christi te creávit : infírmitas Christi te recreávit. Fortitúdo Christi fecit, ut quod non erat, esset : infírmitas Christi fecit, ut quod erat, non períret. Cóndidit nos fortitúdine sua, quæsívit nos infirmitáte sua.C’est pour toi que Jésus est fatigué de la route. Nous trouvons Jésus fort et nous trouvons Jésus faible, fort et faible. Fort, car « au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. » [43] Veux-tu voir combien est fort ce Fils de Dieu ? « Tout a été fait par lui et sans lui, rien n’a été fait » [44], et tout a été fait sans peine. Qui pourrait être plus fort que celui par qui tout a été fait sans peine ? Veux-tu le connaître faible ? « Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. » [45] La force du Christ t’a créé, la faiblesse du Christ t’a recréé. La force du Christ a fait que ce qui n’était pas, fût. La faiblesse du Christ a fait que ce qui était ne pérît pas. Il nous a créés par sa force. Il nous a cherchés par sa faiblesse.
R/. Ioseph dum intráret in terram Ægýpti, linguam quam non nóverat, audívit : manus eius in labóribus serviérunt : * Et lingua eius inter príncipes loquebátur sapiéntiam.R/. Joseph [46], quand il entra dans la terre d’Egypte, entendit une langue qu’il ne connaissait pas ; ses mains furent asservies au travail : * Et il parlait avec sagesse devant les princes.
V/. Humiliavérunt in compédibus pedes eius : ferrum petránsiit ánimam eius, donec veníret verbum eius.V/. On humilia [47] ses pieds dans des entraves, un fer transperça son âme, jusqu’à ce que s’accomplit sa parole.
R/. Et lingua eius inter príncipes loquebátur sapiéntiam.R/. Et il parlait avec sagesse devant les princes.
Lectio iii3e leçon
Nutrit ergo ipse infírmus infirmos, tamquam gallína pullos suos : huic enim se símilem fecit. Quóties vólui, inquit ad Ierúsalem, congregáre fílios tuos sub alas tamquam gallína pullos suos, et noluísti ? Vidétis autem, fratres, quemádmodum gallína infirmétur cum pullis suis. Nulla enim ália avis, quod sit mater, agnóscitur. Vidémus nidificáre pásseres quóslibet ante óculos nostros : hirúndines, cicónias, colúmbas quotídie vidémus nidificáre : quos, nisi quando in nidis vidémus, paréntes esse non agnóscimus. Gallína vero sic infirmátur in pullis suis, ut étiam si ipsi pulli non sequántur, fílios non vídeas, matrem tamen intélligas.Faible, il nourrit lui-même les faibles, comme la poule ses poussins. Cette comparaison vient de lui. « Que de fois, dit-il à Jérusalem, j’ai voulu rassembler tes enfants sous mes ailes comme la poule rassemble ses poussins et tu n’as pas voulu ! » [48] Vous voyez, frères, comment la poule se rend faible avec ses poussins. Nul autre oiseau ne se fait ainsi reconnaître comme mère. Nous voyons certains passereaux faire leur nid sous nos yeux. Tous les jours, nous voyons des hirondelles, des cigognes, des colombes faire leur nid, mais ce n’est que lorsque nous les voyons sur leur nid que nous pouvons constater qu’ils ont des petits. Mais la poule se rend si faible envers ses poussins que même lorsque ses poussins ne la suivent pas, sans voir ses petits, tu comprends néanmoins qu’elle est mère.
R/. Meménto mei, dum bene tibi fúerit : * Ut súggeras Pharaóni, ut edúcat me de isto cárcere : * Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum.R/. Souviens-toi [49] de moi quand bien t’arrivera : * Et suggère à Pharaon de me tirer de cette prison ; * Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse.
V/. Tres enim adhuc dies sunt, post quos recordábitur Phárao ministérii tui, et restítuet te in gradum prístinum : tunc meménto mei.V/. Trois jours encore et après Pharaon se souviendra de ton ministère, et te rétablira dans ton ancienne charge ; alors souviens-toi de moi.
* Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum. Glória Patri. * Quia furtim sublátus sum, et hic ínnocens in lacum missus sum.* Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse. Gloire au Père. * Car j’ai été enlevé par fraude ; et innocent j’ai été jeté ici dans la fosse.

Samedi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem.Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
Cap. 8, 1-11
In illo témpore : Perréxit Iesus in montem Olivéti, et dilúculo íterum venit in templum. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne des Oliviers. Et, de grand matin, il vint de nouveau dans le temple. Et le reste. [50]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de saint Augustin, évêque
Tract. 33 in Ioánn., post initium
Iesus perréxit in montem Olivéti, in montem fructuósum, in montem unguénti, in montem chrísmatis. Ubi enim decébat docére Christum, nisi in monte Olivéti ? Christi enim nomen a chrísmate dictum est : chrisma autem Græce, Latíne únctio nominátur. Ideo autem nos unxit, quia luctatóres contra diábolum fecit. Et dilúculo íterum venit in templum, et omnis pópulus venit ad eum : et sedens docébat eos, et non tenebátur, quia nondum pati dignabátur. Nunc iam atténdite, ubi ab inimícis tentáta sit Dómini mansuetúdo.« Jésus se rendit au Mont des Oliviers », au mont fertile, au mont du parfum, au mont de l’onction. Où convenait-il au Christ d’enseigner sinon sur le Mont des Oliviers ? En effet, le nom Christ vient de ‘chrisma’ et le mot ‘chrisma’, en grec, correspond au latin ‘unctio’, onction. Ainsi donc le Christ nous a oints parce qu’il a fait de nous des lutteurs contre le démon. « Mais, dès l’aurore, il revint dans le Temple et tout le peuple se rassembla autour de lui. S’étant assis, il les enseignait. » Et l’on ne mettait pas la main sur lui parce qu’il ne consentait pas encore à souffrir. Considérez maintenant sur quel point la mansuétude du Seigneur fut mise à l’épreuve par ses ennemis.
R/. Mérito hæc pátimur, quia peccávimus in fratrem nostrum, vidéntes angústias ánimæ eius, dum deprecarétur nos, et non audívimus : * Idcírco venit super nos tribulátio.R/. C’est justement [51] que nous souffrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère, voyant l’angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l’avons pas écouté : * C’est pour cela qu’est venu sur nous cette tribulation.
V/. Dixit Ruben frátribus suis : Numquid non dixi vobis, Nolíte peccáre in púerum ; et non audístis me ?V/. Ruben dit à ses frères : Ne vous ai-je pas dit : ne péchez pas contre cet enfant ? Et vous ne m’avez pas écouté.
R/. Idcírco venit super nos tribulátio.R/. C’est pour cela qu’est venu sur nous cette tribulation.
Lectio ii2e leçon
Addúcunt autem illi scribæ et pharisǽi mulíerem in adultério deprehénsam, et statuérunt eam in médio, et dixérunt ei : Magíster, hæc múlier modo deprehénsa est in adultério : in lege autem Móyses mandávit nobis huiúsmodi lapidáre : tu ergo quid dicis ? Hæc autem dicébant tentántes eum : ut possent accusáre eum. Unde accusáre ? Numquid ipsum in áliquo facínore deprehénderant, aut illa múlier ad eum áliquo modo pertinuísse dicebátur ?« Les scribes et les pharisiens lui amenèrent alors une femme surprise en adultère. Il la mirent bien au milieu et dirent à Jésus : ‘Maître, cette femme a été surprise à commettre l’adultère. Dans la Loi, Moïse a commandé de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ?’ Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve afin de pouvoir l’accuser. » L’accuser de quoi ? Est-ce lui qu’ils avaient surpris dans quelque crime ou cette femme passait-elle pour avoir quelque rapport avec lui ?
R/. Dixit Ruben frátribus suis : Numquid non dixi vobis, Nolíte peccáre in púerum, et non audístis me ? * En, sanguis eius exquíritur.R/. Ruben [52] dit à ses frères : Nous vous ai-je pas dit : ne péchez pas contre cet enfant ? et vous ne m’avez pas écouté : * Voilà que son sang est redemandé.
V/. Mérito hæc pátimur, quia peccávimus in fratrem nostrum, vidéntes angústias ánimæ eius, dum deprecarétur nos, et non audívimus.V/. C’est justement que nous soufrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère voyant l’angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l’avons pas écouté.
R/. En, sanguis eius exquíritur.R/. Voilà que son sang est redemandé.
Lectio iii3e leçon
Intelligámus, fratres, admirábilem mansuetúdinem in Dómino fuísse. Animadvertérunt eum nímium esse mitem, nímium esse mansuétum. De illo quippe fúerat ante prædíctum : Accíngere gládio tuo circa femur tuum, potentíssime. Spécie tua et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde, et regna : propter veritátem, et mansuetúdinem, et iustítiam. Ergo áttulit veritátem ut doctor, mansuetúdinem ut liberátor, iustítiam ut cógnitor. Propter hæc eum esse regnatúrum in Spíritu Sancto prophéta prædixerat. Cum loquerétur, véritas agnoscebátur : cum advérsus inimícos non moverétur, mansuetúdo laudabátur. Cum ergo de duóbus istis, id est, de veritáte et mansuetúdine eius, inimíci livóre et invídia torqueréntur ; in tértio, id est iustítia, scándalum posuérunt.Comprenons, mes frères, l’admirable mansuétude qui était dans le Seigneur. Ils ont remarqué qu’il était d’une extrême douceur, d’une extrême mansuétude. C’est de lui qu’il avait été dit autrefois : « Ceins ton épée à ton côté, tout-puissant. Dans ton éclat et ta beauté, avance, triomphe et règne pour la vérité, la mansuétude et la justice. » [53] Il a donc apporté la vérité comme docteur, la mansuétude comme libérateur, la justice comme juge. C’est à cause de cela qu’il devait régner, selon que dans l’Esprit-Saint le prophète l’avait prédit. Lorsqu’il parlait, on reconnaissait la vérité ; lorsqu’il restait sans s’émouvoir face à ses ennemis, on louait la mansuétude. Ses ennemis donc, torturés par la jalousie et l’envie, au sujet de ces deux vertus, la vérité et la mansuétude, placèrent un piège dans la troisième, la justice.
R/. Lamentabátur Iacob de duóbus fíliis suis : Heu me, dolens sum de Ioseph pérdito, et tristis nimis de Béniamin ducto pro alimóniis : * Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere.R/. Jacob se lamentais ainsi sur la perte de ses deux fils : Malheureux que je suis, la perte de Joseph me plonge dans la douleur, et ma tristesse est profonde de voir Benjamin emmené pour obtenir des vivres : * Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir.
V/. Prostérnens se Iacob veheménter cum lácrimis pronus in terram, et adórans ait.V/. Jacob se prosterna contre terre avec beaucoup de larmes et adora disant.
* Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere. Glória Patri. * Precor cæléstem Regem, ut me doléntem nímium fáciat eos cérnere.* Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir. Gloire au Père. * Je prie le Roi des cieux d’avoir pitié de mon extrême affliction, et de me les faire revoir.

[1] Gen 37,18

[2] Gen 37, 4

[3] Gen 37, 26

[4] Gen 37, 28

[5] 37, 33

[6] Ps 7, 5

[7] Ps 80, 6

[8] Ps 104, 18

[9] Gen 40, 14

[10] Mais quelques-uns d’entre eux dirent : « C’est par Béelzébub, prince des démons, qu’il chasse les démons. » Et d’autres, pour le tenter, lui demandaient un signe qui vînt du Ciel. Mais lui, ayant vu leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même sera dévasté, et la maison tombera sur la maison. Si donc Satan est aussi divisé contre lui-même, comment son règne subsistera-t-il ? Car vous dites que c’est par Béelzébub que je chasse les démons. Or si c’est par Béelzébub que je chasse les démons, par qui vos fils les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, assurément le royaume de Dieu est arrivé jusqu’à vous. Lorsque l’homme fort, armé, garde sa maison, ce qu’il possède est en paix. Mais si un plus fort que lui survient et triomphe de lui, il emportera toutes ses armes, dans lesquelles il se confiait, et il distribuera ses dépouilles. Celui qui n’est point avec moi est contre moi, et celui qui ne recueille pas avec moi dissipe. Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos ; et n’en trouvant pas, il dit : Je retournerai dans ma maison, d’où je suis sorti. Et quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s’en va, et prend avec lui sept autres esprits, plus méchants que lui, et, entrant dans cette maison, ils y habitent. Et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. » Or il arriva, tandis qu’il disait ces choses, qu’une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : « Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles qui vous ont allaité. » Mais il dit : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. »

[11] Gen 42, 21

[12] Luc 11, 6

[13] Gen 42, 22

[14] Et il ajouta : « En vérité, je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. En vérité, je vous le dis, il y avait beaucoup de veuves en Israël au temps d’Élie, lorsque le ciel fut fermé pendant trois ans et six mois, et qu’il y eut une grande famine dans tout le pays ; et cependant, Élie ne fut envoyé à aucune d’elles, mais à une femme veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée ; et aucun d’eux ne fut guéri, si ce n’est Naaman, le Syrien. » Ils furent tous remplis de colère, dans la synagogue, en entendant ces paroles. Et se levant, ils le chassèrent hors de la ville, et ils le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.

[15] Gen 43, 11

[16] Gen 43, 29

[17] Gen 45, 3

[18] S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit réglée par l’autorité de deux ou trois témoins. S’il ne les écoute pas, dis-le à l’Église ; et s’il n’écoute pas l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le Ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié aussi dans le Ciel. Je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre, quelque chose qu’ils demandent, ils l’obtiendront de mon Père qui est dans les Cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Alors Pierre, s’approchant de lui, dit : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il aura péché contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? » Jésus lui dit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

[19] Gen 45, 26

[20] 1 Cor 8, 12

[21] Ps 80, 6

[22] Ps 104, 18

[23] Matt 5, 22

[24] Matt 5, 23

[25] Gen 40, 14

[26] « Car ils ne lavent pas leurs mains lorsqu’ils mangent du pain. » Mais Jésus leur répondit : « Et vous, pourquoi violez-vous le commandement de Dieu, à cause de votre tradition ? Car Dieu a dit : Honore ton père et ta mère ; et : Que celui qui maudira son père ou sa mère soit puni de mort. Mais vous, vous dites : Quiconque aura dit à son père ou à sa mère : ‘Tout don que je fais à Dieu vous profitera’, ne sera pas tenu d’honorer son père ou sa mère. Ainsi, vous avez annulé le commandement de Dieu par votre tradition. Hypocrites, Isaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ; ils me rendent un culte inutile, enseignant des doctrines et des ordonnances humaines. » Puis, ayant appelé à lui les foules, il leur dit : « Écoutez et comprenez. Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme. » Alors les disciples, s’approchant, lui dirent : « Savez-vous que les pharisiens, en entendant cette parole, se sont scandalisés ? » Mais Il répondit : « Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée. Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; or, si un aveugle conduit un aveugle, ils tombent tous deux dans la fosse. » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Expliquez-nous cette parabole. » Et Jésus dit : « Vous aussi, êtes-vous sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, et est jeté dans un lieu secret ? Mais ce qui sort de la bouche part du cœur, et c’est là ce qui souille l’homme. Car c’est du cœur que sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les blasphèmes. Voilà les choses qui souillent l’homme ; mais manger sans s’être lavé les mains ne souille pas l’homme. »

[27] Gen 42, 21

[28] 1 Tim 5, 3

[29] 1 Tim 5, 17

[30] Deut 25, 4

[31] Luc 10, 7

[32] Gen 42, 22

[33] Et ils le prièrent pour elle. Alors, debout auprès d’elle, il commanda à la fièvre, et la fièvre la quitta. Et se levant aussitôt, elle les servait. Lorsque le soleil fut couché, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenaient. Et lui, imposant les mains sur chacun d’eux, les guérissait. Et les démons sortaient d’un grand nombre, criant et disant : « Vous êtes le Fils de Dieu. » Mais il les menaçait, et il ne leur permettait pas de dire qu’ils savaient qu’il était le Christ. Lorsqu’il fut jour, il sortit et alla dans un lieu désert ; et les foules le cherchaient, et elles vinrent jusqu’à lui, et elles voulaient le retenir, de peur qu’il ne les quittât. Il leur dit : « Il faut que j’annonce aussi aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » Et il prêchait dans les synagogues de Galilée.

[34] Gen 37,18

[35] Gen 37, 4

[36] Ps 32, 3

[37] Col 3, 9

[38] Gen 37, 26

[39] Gen 37, 28

[40] Or là était le puits de Jacob. Et Jésus, fatigué du chemin, était assis sur le puits. Il était environ la sixième heure. Une femme de la Samarie vint pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » Car ses disciples étaient allés à la ville, pour acheter des vivres. Cette femme samaritaine lui dit : « Comment vous, qui êtes Juif, me demandez-vous à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » Les Juifs, en effet, n’ont point de rapports avec les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu, et quel est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, peut-être lui aurais-tu fait toi-même cette demande, et il t’aurait donné de l’eau vive. » La femme lui dit : « Seigneur, vous n’avez rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où avez-vous donc de l’eau vive ? Êtes-vous plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif ; car l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus ici pour puiser. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et viens ici. » La femme répondit : « Je n’ai pas de mari. » Jésus lui dit : « Tu as eu raison de dire : ‘Je n’ai pas de mari’ ; car tu as eu cinq maris, et maintenant celui que tu as n’est pas ton mari ; en cela, tu as dit vrai. » La femme Lui dit : « Seigneur, je vois bien que vous êtes un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que Jérusalem est le lieu où il faut adorer. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont de tels adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » La femme lui dit : « Je sais que le Messie (c’est-à-dire le Christ) doit venir ; lors donc qu’il sera venu, il nous annoncera toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » Au même instant ses disciples arrivèrent, et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme. Cependant aucun ne lui dit : « Que demandez-vous ? » ou : « Pourquoi parlez-vous avec elle ? » La femme laissa donc là sa cruche, et s’en alla dans la ville. Et elle dit aux gens : « Venez, et voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent donc de la ville, et vinrent auprès de lui. Cependant les disciples le priaient, en disant : « Maître, mangez. » Mais il leur dit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se disaient donc l’un à l’autre : « Quelqu’un lui a-t-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, pour accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois, et la moisson viendra’ ? Voici que je vous dis : ‘Levez vos yeux, et voyez les campagnes qui blanchissent déjà pour la moisson. Et celui qui moissonne reçoit une récompense, et amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que celui qui sème se réjouisse, aussi bien que celui qui moissonne.’ Car ici se vérifie cette parole : ‘Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne.’ Je vous ai envoyés moissonner là où vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leurs travaux. » Or beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en lui, sur la parole de la femme qui lui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Les Samaritains, étant donc venus auprès de lui, le prièrent de demeurer chez eux ; et il y demeura deux jours. Et il y en eut un bien plus grand nombre qui crurent en lui, à cause de sa parole. Et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. »

[41] Mt 7, 7

[42] 37, 33

[43] Jn 1, 1

[44] Jn 1, 3

[45] Jn 1, 14

[46] Ps 80, 6

[47] Ps 104, 18

[48] Mt 23, 37

[49] Gen 40, 14

[50] Et tout le peuple vint à lui ; et s’étant assis, il les enseignait. Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère ; et ils la placèrent au milieu de la foule. Et ils dirent à Jésus : « Maître, cette femme vient d’être surprise en adultère. Or Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Vous donc, que dites-vous ? » Ils disaient cela pour le tenter, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre. Et comme ils persistaient à l’interroger, il se releva, et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier. » Puis, se baissant de nouveau, il écrivait sur la terre. Mais, ayant entendu cela, ils se retirèrent l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés ; et Jésus demeura seul avec cette femme, qui était debout au milieu. Alors Jésus, se relevant, lui dit : « Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? » Elle dit : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et désormais ne pèche plus. »

[51] Gen 42, 21

[52] Gen 42, 22

[53] Ps 44, 4