Ne sont repris ici que les leçons et répons de l’office de Matines de la 1ère semaine de Carême.
Une partie des traductions a déjà été publiée sur le Forum Catholique par Alexandre. Un grand merci à ce dernier pour le travail réalisé.
1er dimanche de Carême |
Lundi |
Mardi |
Mercredi des Quatre-Temps |
Jeudi |
Vendredi des Quatre-Temps |
Samedi des Quatre-Temps |
Lectio i | 1ère leçon |
De Epistola secúnda beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios | De la Seconde Epître de saint Paul apôtre aux Corinthiens |
Cap. 6, 1-10 | |
Adiuvántes autem exhortámur, ne in vácuum grátiam Dei recipiátis. Ait enim : Témpore accépto exaudívi te, et in die salútis adiúvi te. Ecce, nunc tempus acceptábile, ecce, nunc dies salútis. Némini dantes ullam offensiónem, ut non vituperétur ministérium nostrum : sed in ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia, in tribulatiónibus, in necessitátibus, in angustiis, in plagis, in carcéribus, in seditiónibus, in labóribus, in vigiliis, in ieiuniis, in castitate, in sciéntia, in longanimitáte, in suavitáte, in Spíritu Sancto, in caritáte non ficta, in verbo veritátis, in virtúte Dei, per arma iustítiæ a dextris, et a sinístris, per glóriam, et ignobilitátem, per infámiam, et bonam famam : ut seductóres, et veráces, sicut qui ignóti, et cógniti : quasi moriéntes, et ecce vívimus : ut castigáti, et non mortificáti : quasi tristes, semper autem gaudéntes : sicut egéntes, multos autem locupletántes : tamquam nihil habéntes, et ómnia possidéntes. | Puisque nous sommes ses collaborateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. En effet, il dit : « Au moment favorable, je t’exauce ; au jour du salut, je te viens en aide. » [1] C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. Nous ne donnons à personne aucune occasion de chute, pour que notre ministère ne soit pas décrié. Au contraire, nous nous comportons en tout comme il convient à des ministres de Dieu : avec une grande endurance dans les calamités, les détresses, les angoisses, dans les coups, les prisons, les émeutes, dans les fatigues, les veilles, les jeûnes ; avec intégrité, intelligence, patience, affabilité ; dans l’Esprit-Saint, dans la charité sincère, dans la Parole de vérité, dans la puissance de Dieu ; avec les armes de la justice pour attaquer et nous défendre ; à travers gloire et déshonneur, à travers blâmes et éloges ; on nous prend pour des imposteurs, quand nous sommes véridiques ; pour des inconnus, quand nous sommes bien connus ; pour des mourants, et voilà que nous vivons ; pour des gens qu’on châtie, et nous échappons à la mort ; pour des gens tristes, quand nous sommes toujours joyeux ; pour des pauvres, quand nous faisons tant de riches ; pour des gens qui n’ont rien, quand nous possédons tout. |
R/. Ecce, nunc tempus acceptábile, ecce, nunc dies salútis : commendémus nosmetípsos in multa patiéntia, in ieiúniis multis, * Per arma iustítiæ virtútis Dei. | R/. C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. [2] Rendons-nous recommandables par une grande patience, par des jeûnes nombreux. * Par les armes de la justice de la puissance de Dieu. |
V/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia, in ieiúniis multis. | V/. Montrons-nous en toutes choses comme des ministres de Dieu, dans une grande patience, dans des jeûnes fréquents. |
R/. Per arma iustítiæ virtútis Dei. | R/. Par les armes de la justice de la puissance de Dieu. |
Lectio ii Cap. 6, 11-16 | 2e leçon |
Os nostrum patet ad vos, o Corínthii, cor nostrum dilatátum est. Non angustiámini in nobis : angustiámini autem in viscéribus vestris : eamdem autem habéntes remuneratiónem, tamquam fíliis dico, dilatámini et vos. Nolíte iugum dúcere cum infidélibus. Quæ enim participátio iustítiæ cum iniquitáte ? Aut quæ socíetas luci ad ténebras ? Quæ autem convéntio Christi ad Bélial ? Aut quæ pars fidéli cum infidéli ? Qui autem consénsus templo Dei cum idólis ? Vos enim estis templum Dei vivi, sicut dicit Deus : Quóniam inhabitábo in illis, et inambulábo inter eos, et ero illórum Deus, et ipsi erunt mihi pópulus. | Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens ; notre cœur s’est grand ouvert. Vous n’êtes pas à l’étroit chez nous ; c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit. Payez-nous donc de retour ; je vous parle comme à mes enfants, ouvrez tout grand votre cœur, vous aussi. Ne formez pas avec des incroyants d’attelage disparate. Quel rapport en effet entre la justice et l’iniquité ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Bélial ? Quelle association entre le croyant et l’incroyant ? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles ? Or, c’est nous qui le sommes, le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l’a dit : « J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » [3] |
R/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia : * Ut non vituperétur ministérium nostrum. | R/. Montrons-nous en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience : * afin que notre ministère ne soit pas décrié. [4] |
V/. Ecce, nunc tempus acceptábile, ecce, nunc dies salútis : commendémus nosmetípsos in multa patiéntia. | V/. C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. Rendons-nous recommandables par une grande patience. |
R/. Ut non vituperétur ministérium nostrum. | R/. afin que notre ministère ne soit pas décrié. [5] |
Lectio iii Cap. 7, 4-9 | 3e leçon |
Replétus sum consolatióne, superabúndo gáudio in omni tribulatióne nostra. Nam et, cum venissémus Macedóniam, nullam réquiem hábuit caro nostra, sed omnem tribulatiónem passi sumus : foris pugnæ, intus timóres. Sed qui consolátur húmiles, consolátus est nos Deus in advéntu Titi. Non solum autem in advéntu eius, sed étiam in consolatióne, qua consolátus est in vobis, réferens nobis vestrum desidérium, vestrum fletum, vestram æmulatiónem pro me, ita ut magis gaudérem. Quóniam etsi contristávi vos in epístola, non me pœnitet : et si pœnitéret, videns quod epístola illa (etsi ad horam) vos contristávit ; nunc gáudeo : non quia contristáti estis, sed quia contristáti estis ad pœniténtiam. | Je suis tout rempli de consolation ; je surabonde de joie dans toutes nos tribulations. De fait, à notre arrivée en Macédoine, notre pauvre être ne connut pas d’apaisement. De tous côtés des tribulations : au dehors, des luttes ; au dedans des craintes. Mais le Dieu qui console les faibles nous a consolés par l’arrivée de Tite. Il nous a consolé non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que vous-mêmes lui aviez donnée. Il nous a fait part de votre ardent désir, de votre désolation, de votre zèle pour moi, si bien que ma joie s’en est encore accrue. Vraiment, si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Et si je l’ai regretté, – je vois bien que cette lettre vous a, ne fût-ce qu’un instant, attristés –, je m’en réjouis à présent. Non certes de ce que vous avez été attristés, mais de ce que cette tristesse vous a portés au repentir. |
R/. In ieiúnio et fletu orábunt sacerdótes, dicéntes : * Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. | R/. Les prêtres [6] prieront dans le jeûne et dans les larmes, disant : * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. |
V/. Inter vestíbulum et altáre plorábunt sacerdótes, dicéntes. | V/. Entre le portail et l’autel les prêtres pleureront et diront : |
* Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. Glória Patri. * Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. | * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. Gloire au Père. * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Leónis Papæ | Sermon de saint Léon, pape |
Sermo 4 de Quadrag. | |
Prædicatúrus vobis, dilectíssimi, sacratíssimum maximúmque ieiúnium, quo áptius utar exórdio, quam ut verbis Apóstoli, in quo Christus loquebátur, incípiam, dicámque quod lectum est : Ecce, nunc tempus acceptábile : ecce, nunc dies salútis ? Quamvis enim nulla sint témpora, quæ divínis non sint plena munéribus, et semper nobis ad misericórdiam Dei per ipsíus grátiam præstétur accéssus : nunc tamen ómnium mentes maióri studio ad spiritáles proféctus movéri, et amplióri fidúcia opórtet animári, quando ad univérsa pietátis offícia, illíus nos diéi, in quo redémpti sumus, recúrsus invítat : ut excéllens super ómnia passiónis Domínicæ sacraméntum, purificátis et corpóribus et ánimis celebrémus. | Pour vous prêcher, frères très aimés, le jeûne le plus sacré et le plus solennel, pourrais-je trouver exorde mieux adapté que les mots de l’Apôtre en qui le Christ lui-même parlait ? Je commence donc par vous redire ce qui vient d’être lu : « C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. » Sans doute, il n’est aucun temps qui ne soit plein des dons divins et toujours par sa propre grâce nous est offert l’accès à la miséricorde de Dieu ; maintenant cependant il convient que tous les esprits portés avec plus d’ardeur au progrès spirituel soient animés d’une confiance plus assurée, alors que le retour du jour de notre Rédemption nous invite à tous les devoirs de la miséricorde. Ainsi, le corps et l’âme purifiés, nous célébrerons le mystère, qui l’emporte sur tous les autres, de la Passion du Seigneur. |
R/. Emendémus in mélius, quæ ignoránter peccávimus : ne súbito præoccupáti die mortis, quærámus spátium pœniténtiæ, et inveníre non possímus : * Attende, Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | R/. Réparons en agissant mieux, les fautes que l’ignorance nous a fait commettre, de peur que surpris tout à coup par le jour de la mort, nous cherchions le temps de faire pénitence et ne puissions pas le trouver. * Ecoutez [7], Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous. |
V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster, et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos. | V/. Aidez-nous [8], ô Dieu notre Sauveur, et pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous. * Ecoutez. |
R/. Attende, Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | R/. Ecoutez [9], Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous. |
Lectio v | 5e leçon |
Debebátur quidem tantis mystériis ita incessábilis devótio, et continuáta reveréntia, ut tales permanerémus in conspéctu Dei, quales nos in ipso Pascháli festo dignum est inveníri. Sed quia hæc fortitúdo paucórum est : et dum carnis fragilitáte austérior observántia relaxátur, dumque per várias actiónes vitæ huius sollicitúdo disténditur, necésse est de mundáno púlvere étiam religiósa corda sordéscere : magna divínæ institutiónis salubritáte provísum est, ut ad reparándam méntium puritátem quadragínta nobis diérum exercitátio mederétur, in quibus aliórum témporum culpas, et pia ópera redímerent, et ieiúnia casta decóquerent. | De tels mystères certes exigeraient une dévotion sans défaillance et une révérence sans relâche en sorte que nous demeurions sous le regard de Dieu, tels qu’il convient de nous trouver en la fête même de Pâques. Mais cette force d’âme n’est l’apanage que d’un petit nombre ! Une observance plus austère se relâche par suite de la fragilité de la chair, tandis que le zèle se détend sous l’effet des activités diverses de cette vie, il est inévitable que les cœurs même religieux se ternissent de la poussière du monde. Aussi la Providence divine a-t-elle ménagé une institution salutaire afin qu’un entraînement de quarante jours nous procure un remède pour restaurer la pureté de nos âmes. Pendant ces jours, les fautes des autres temps sont rachetées par les œuvres de miséricorde et consumées par des jeûnes rigoureux. |
R/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius : * Quia benígnus et miséricors est, et præstábilis super malítia Dóminus Deus noster. | R/. Que l’impie [10] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui, * Car le Seigneur notre Dieu [11] est bon et miséricordieux, et sa bonté surpasse notre malice. |
V/. Non vult Dóminus mortem peccatóris, sed ut convertátur et vivat. | V/. Le Seigneur [12] ne veut point la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. |
R/. Quia benígnus et miséricors est, et præstábilis super malítia Dóminus Deus noster. | R/. Car le Seigneur notre Dieu [13] est bon et miséricordieux, et sa bonté surpasse notre malice. |
Lectio vi | 6e leçon |
Ingressúri ígitur, dilectíssimi, dies mýsticos, et purificándis ánimis atque corpóribus sacrátius institútos, præcéptis apostólicis obédire curémus, emundántes nos ab omni inquinaménto carnis ac spíritus : ut castigátis colluctatiónibus, quæ sunt inter utrámque substántiam, ánimus, quem sub Dei gubernáculis constitútum, córporis sui decet esse rectórem, dominatiónis suæ obtineat dignitátem : ut némini dantes ullam offensiónem, vituperatiónibus obloquéntium non simus obnóxii. Digna enim ab infidélibus reprehensióne carpémur, et nostro vítio linguæ impiæ in iniúriam se religiónis armábunt, si ieiunántium mores a puritáte perféctæ continéntiæ discrepárint. Non enim in sola abstinéntia cibi stat nostri summa ieiúnii : aut fructuóse corpori esca subtráhitur, nisi mens ab iniquitáte revocétur. | Nous allons donc, mes chers frères, aborder ces jours mystiques et consacrés à la purification des âmes ainsi qu’aux jeûnes salutaires. Veillons à observer les préceptes de l’Apôtre, « purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit. » Alors, après répression des conflits qui opposent l’un à l’autre ces deux éléments, l’âme qui, placée sous la conduite de Dieu, doit à son tour diriger le corps, obtiendra la dignité de son empire. Désormais, nous ne donnerons à personne aucune occasion de chute, pour que nous ne soyons plus exposés aux reproches des contradicteurs. En effet, c’est à bon droit que les infidèles nous adresseront des critiques et c’est dans nos vices mêmes que les langues impies trouveront des armes pour nuire à la religion si la manière de vivre de ceux qui jeûnent est en désaccord avec la pureté d’une parfaite abstinence. Ce n’est pas en effet dans la seule abstention de nourriture que réside le tout de notre jeûne et il n’y a aucun profit à soustraire la nourriture au corps si l’âme ne se détourne de l’injustice. |
R/. Paradísi portas apéruit nobis ieiúnii tempus : suscipiámus illud orántes, et deprecántes : * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. | R/. Le temps du jeûne ouvre les porte du paradis : entreprenons ce jeûne en priant et suppliant, * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. |
V/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia. | V/. Montrons-nous [14] en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience. |
* Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. Glória Patri. * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. | * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. Gloire au Père. * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint évangile selon saint Matthieu. |
Cap. 4, 1-11 | |
In illo témpore : Ductus est Iesus in desértum a Spíritu, ut tentarétur a diabolo. Et cum ieiunásset quadragínta diébus et quadragínta nóctibus, póstea esúriit. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus fut conduit dans le désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable. Et lorsqu’il eut jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Et le reste. [15] |
Homilía sancti Gregórii Papæ | Homélie de saint Grégoire, pape |
Homilía 2 in Evangelia | |
Dubitári a quibúsdam solet, a quo spíritu sit Iesus ductus in desértum, propter hoc quod súbditur : Assúmpsit eum diábolus in sanctam civitátem : et rursum : Assúmpsit eum in montem excélsum valde. Sed vere et absque ulla quæstióne conveniénter áccipitur, ut a Sancto Spíritu in desértum ductus credátur : ut illuc eum suus Spíritus dúceret, ubi hunc ad tentándum malígnus spíritus inveníret. Sed ecce cum dícitur Deus homo vel in excélsum montem, vel in sanctam civitátem a diábolo assúmptus, mens réfugit crédere, humánæ hoc audíre aures expavéscunt. Qui tamen non esse incredibília ista cognóscimus, si in illo et ália facta pensámus. | Plus loin il est dit : « Le diable l’emmène dans la Ville Sainte » ; et encore, « Il l’emmène sur une montagne très haute. » Ceci porte habituellement certains à se demander par quel esprit Jésus fut conduit au désert. Mais nous devons croire comme assuré, et hors de question, qu’il fut conduit au désert par le Saint-Esprit. Ainsi son Esprit l’a conduit là où l’esprit malin le trouvera pour le mettre à l’épreuve. Mais, quand il est dit que l’Homme-Dieu fut emmené par le diable sur une haute montagne ou dans la Ville Sainte, voilà que l’âme se refuse à le croire ; les oreilles humaines ont horreur de l’entendre. Or, si nous réfléchissons à d’autres faits le concernant, nous verrons que ceux-ci ne sont pas incroyables. |
R/. Scíndite corda vestra, et non vestiménta vestra : et convertímini ad Dóminum Deum vestrum : * Quia benígnus et miséricors est. | R/. Déchirez vos cœurs [16] et non vos vêtements, et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu ; * Parce qu’il est bon et miséricordieux. |
V/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius. | V/. Que l’impie [17] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui. |
R/. Quia benígnus et miséricors est. | R/. Parce qu’il est bon et miséricordieux. |
Lectio viii | 8e leçon |
Certe iniquórum ómnium caput diábolus est : et huius cápitis membra sunt omnes iniqui. An non diaboli membrum fuit Pilatus ? an non diáboli membra Iudǽi persequéntes, et milites crucifigéntes Christum fuérunt ? Quid ergo mirum, si se ab illo permisit in montem duci, qui se pértulit étiam a membris illíus crucifigi ? Non est ergo indignum Redemptóri nostro quod tentári vóluit, qui vénerat occídi. Iustum quippe erat, ut sic tentatiónes nostras suis tentatiónibus vínceret, sicut mortem nostram vénerat sua morte superare. | Il n’y a pas de doute. Le diable est la tête de tous les méchants. Et tous les méchants sont les membres de cette tête. Ou bien Pilate, ne fut-il pas membre du diable ? Ou bien ne furent-ils pas membres du diable les Juifs qui ont fait condamner le Christ, et les soldats qui l’ont crucifié ? Alors, pourquoi s’étonner s’il se laisse emmener sur la montagne par celui dont les membres ont pu le crucifier ? Il n’est donc pas indigne de notre Rédempteur d’avoir voulu être tenté, lui qui était venu se faire tuer. Il était même juste qu’ainsi, par ses tentations, il surmontât nos tentations, tout comme il était venu par sa mort vaincre notre mort. |
R/. Frange esuriénti panem tuum, et egénos vagósque induc in domum tuam : * Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua. | R/. Romps ton pain [18] pour celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les indigents et ceux qui errent : * Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face. |
V/. Cum víderis nudum, óperi eum, et carnem tuam ne despéxeris. | V/. Lorsque tu verras quelqu’un nu, couvre le, et ne méprise point ta chair. |
R/. Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua. | R/. Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face. |
Lectio ix | 9e leçon |
Sed sciéndum nobis est, quia tribus modis tentátio agitur : suggestióne, delectatióne et consénsu. Et nos cum tentamur, plerumque in delectatiónem, aut étiam in consénsum lábimur : quia de carnis peccáto propagati, in nobis ipsis étiam gérimus, unde certámina tolerámus. Deus vero, qui in útero Vírginis incarnatus, in mundum sine peccáto vénerat, nihil contradictiónis in semetípso tolerábat. Tentári ergo per suggestiónem pótuit : sed eius mentem peccáti delectátio non momórdit. Atque ídeo omnis diabolica illa tentátio foris, non intus fuit. | Cependant il nous faut savoir que la tentation comporte trois moments : la suggestion, la complaisance, et le consentement. Nous, quand nous sommes tentés nous glissons le plus souvent dans la complaisance, ou même dans le consentement, parce que, engendrés du péché charnel, nous portons aussi en nous-mêmes la source de la lutte subie. Mais Dieu, incarné dans un sein virginal était venu sans aucun péché dans le monde ; il n’admettait en lui aucune opposition. Il a donc pu être tenté par suggestion. Mais la complaisance du péché n’a pas mordu son âme. Ainsi donc, toute cette tentation diabolique fut au-dehors, nullement au-dedans. |
R/. Angelis suis Deus mandávit de te, ut custódiant te in ómnibus viis tuis : * In mánibus portábunt te, ne umquam offéndas ad lápidem pedem tuum. | R/. Dieu a commandé [19] à ses Anges à ton sujet, de te garder dans toutes tes voies : * Ils te porteront dans leurs mains, de peur que ton pied ne heurte jamais contre une pierre. |
V/. Super áspidem et basilíscum ambulábis, et conculcábis leónem et dracónem. | V/. Tu marcheras sur l’aspic et le basilic, et tu fouleras aux pieds le lion et le dragon. |
* In mánibus portábunt te, ne umquam offéndas ad lápidem pedem tuum. Glória Patri. * In mánibus portábunt te, ne umquam offéndas ad lápidem pedem tuum. | * Ils te porteront dans leurs mains, de peur que ton pied ne heurte jamais contre une pierre. Gloire au Père. * Ils te porteront dans leurs mains, de peur que ton pied ne heurte jamais contre une pierre. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint Evangile selon saint Matthieu |
Cap. 25, 31-46 | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Cum vénerit Fílius hóminis in maiestáte sua, et omnes Angeli cum eo, tunc sedébit super sedem maiestátis suæ : et congregabúntur ante eum omnes gentes. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa majesté, avec tous les Anges, il s’assiéra sur le trône de sa majesté. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Et le reste. [20] |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi | Homélie de saint Augustin, évêque |
Liber de fide et opéribus, cap. 15 tom. 4, circa medium | |
Si mandátis non servátis, ad vitam veníri potest per solam fidem, quæ sine opéribus mórtua est : illud deínde quómodo verum erit, quod eis, quos ad sinístram positúrus est, dicet : Ite in ignem ætérnum, qui parátus est diábolo, et ángelis eius : nec íncrepat, quia in eum non credidérunt ; sed quia bona ópera non fecérunt ? Nam profécto, ne sibi quisquam de fide, quæ sine opéribus mórtua est, promíttat ætérnam vitam ; proptérea omnes gentes segregatúrum se dixit, quæ permíxtæ eísdem páscuis utebántur : ut appáreat, eos illi dictúros : Dómine, quando te vídimus illa et illa patiéntem, et non ministrávimus tibi ? qui in eum credíderant, sed bona operári non curáverant, tamquam de ipsa fide mórtua ad vitam pervenirétur ætérnam. | Si l’on peut, sans garder les commandements, parvenir à la vie, par la seule foi qui « sans les œuvres est morte » [21], comment alors le Seigneur dira-t-il avec vérité à ceux qu’il placera à sa gauche : « Allez-vous-en dans le feu éternel préparé pour Satan et ses anges » [22] ? Il ne leur reproche pas de n’avoir pas cru en lui mais de n’avoir pas accompli de bonnes œuvres. Car de peur que l’on se promette la vie éternelle par la foi qui sans les œuvres est morte, il a dit qu’il séparerait toutes les nations qui paissent mêlées dans les mêmes pâturages. De la sorte, il sera manifeste que ceux qui alors lui diront : « Seigneur quand est-ce que nous t’avons vu souffrir en tel ou tel cas et que nous ne t’avons pas servi ? » [23] seront ceux-là mêmes qui, tout en croyant en lui, ne se sont guère souciés d’accomplir des bonnes œuvres, comme si l’on pouvait, par une foi morte, parvenir à la vie éternelle ! |
R/. Ecce, nunc tempus acceptábile, ecce, nunc dies salútis : commendémus nosmetípsos in multa patiéntia, in ieiúniis multis, * Per arma iustítiæ virtútis Dei. | R/. C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. [24] Rendons-nous recommandables par une grande patience, par des jeûnes nombreux. * Par les armes de la justice de la puissance de Dieu. |
V/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia, in ieiúniis multis. | V/. Montrons-nous en toutes choses comme des ministres de Dieu, dans une grande patience, dans des jeûnes fréquents. |
R/. Per arma iustítiæ virtútis Dei. | R/. Par les armes de la justice de la puissance de Dieu. |
Lectio ii | 2e leçon |
An forte ibunt in ignem ætérnum, qui ópera misericórdiæ non fecérunt : et non ibunt, qui aliéna rapuérunt ? vel corrumpéndo in se templum Dei, in seípsos immisericórdes fuérunt : quasi ópera misericórdiæ prosint áliquid sine dilectióne, dicénte Apóstolo : Si distríbuam ómnia mea paupéribus, caritátem autem non hábeam, nihil mihi prodest ? Aut díligat quisquam próximum sicut seípsum, qui non díligit seípsum ? Qui enim díligit iniquitátem, odit ánimam suam. | Dirons-nous de ceux qui n’ont pas pratiqué les œuvres de miséricorde qu’ils iront au feu éternel, tandis que là n’iraient pas ceux qui ont volé le bien d’autrui, ou bien ceux qui ont profané en eux le temple de Dieu et ont été ainsi sans miséricorde envers eux-mêmes ? Comme si les œuvres de miséricorde pouvaient avoir quelque utilité sans l’amour ! L’Apôtre le dit : « Quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres, si je n’ai pas la charité, je n’y gagne rien. » [25] Ou bien pourrait-il aimer son prochain comme lui-même, celui qui ne s’aime pas lui-même ! Oui, « qui aime l’iniquité déteste son âme » [26]. |
R/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia : * Ut non vituperétur ministérium nostrum. | R/. Montrons-nous en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience : * afin que notre ministère ne soit pas décrié. [27] |
V/. Ecce, nunc tempus acceptábile, ecce, nunc dies salútis : commendémus nosmetípsos in multa patiéntia. | V/. C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. Rendons-nous recommandables par une grande patience. |
R/. Ut non vituperétur ministérium nostrum. | R/. afin que notre ministère ne soit pas décrié. [28] |
Lectio iii | 3e leçon |
Neque illud dici hic póterit, in quo nonnúlli seípsos sedúcunt, ignem ætérnum dictum, non ipsam combustiónem ætérnam. Per ignem quippe, qui ætérnus erit, transitúros arbitrántur eos, quibus propter fidem mortuam per ignem promittunt salútem : ut vidélicet ipse ignis ætérnus sit, combústio vero eórum, hoc est, operátio ignis, nos sit in eos ætérna : cum et hoc prǽvidens Dóminus senténtiam suam conclúsit ita dicens : Sic ibunt illi in combustiónem ætérnam, iusti autem in vitam ætérnam. Erit ergo ætérna combústio, sicut ignis : et eos in illam itúros Véritas dicit, quorum non fidem, sed bona ópera defuísse declarávit. | Et qu’ici nul ne dise, comme le font quelques-uns qui s’illusionnent eux-mêmes, que si le feu est dit éternel, le châtiment, lui, ne l’est pas ! Voici leur pensée : ceux auxquels ils promettent le salut comme à travers le feu, passeront certes par ce feu éternel en châtiment de leur foi morte. Mais tout éternel que soit ce feu, leur brûlure à eux, c’est-à-dire l’action du feu, ne sera pas éternelle pour eux. Le Seigneur, en tant qu’il est Seigneur, prévoyait cette objection même aussi donne-t-il à sa sentence ces mots comme conclusion : « Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » [29] Elle sera donc éternelle, comme le feu, la brûlure et là s’en iront, dit la Vérité, tous ceux dont elle a montré clairement que leur manquaient, non la foi, mais les bonnes œuvres. |
R/. In ieiúnio et fletu orábunt sacerdótes, dicéntes : * Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. | R/. Les prêtres [30] prieront dans le jeûne et dans les larmes, disant : * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. |
V/. Inter vestíbulum et altáre plorábunt sacerdótes, dicéntes. | V/. Entre le portail et l’autel les prêtres pleureront et diront : |
* Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. Glória Patri. * Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. | * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. Gloire au Père. * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint Evangile selon saint Matthieu |
Cap. 21, 10-17 | |
In illo témpore : Cum intrásset Iesus Ierosolymam, commóta est univérsa cívitas, dicens : Quis est hic ? Et réliqua. | En ce temps-là, quand Jésus fut entré dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et disait : « Quel est celui-ci ? ». Et le reste. [31] |
Homilía sancti Bedæ Venerábilis Presbýteri | Homélie de saint Bède le Vénérable, prêtre |
Homilía 7 in Quadrag. tom. 7 | |
Quod maledicéndo ficum infructuósam per figúram fecit Dóminus, hoc idem mox apértius osténdit, eiciéndo ímprobos e templo. Neque enim áliquid peccávit arbor, quod esuriénte Dómino poma non hábuit, quorum necdum tempus advénerat : sed peccavére sacerdótes, qui in domo Dómini negótia sæculária gerébant, et fructum pietátis, quem debúerant, quemque in eis Dóminus esuriébat, ferre superséderant. Arefécit Dóminus arbórem maledícto, ut hómines hæc vidéntes, sive audiéntes, multo magis intellígerent sese divíno condemnándos esse iudício, si absque óperum fructu, de plausu tantum sibi religiósi sermónis, velut de sónitu et teguménto blandiréntur viridántium foliórum. | En chassant du Temple les trafiquants, le Seigneur exprima en plus clair cela même qu’il avait fait naguère symboliquement par la malédiction du figuier sans fruit. Or, ce n’était pas la faute de l’arbre s’il n’avait pas de figues pour rassasier le Seigneur : la saison n’en était pas encore venue. Mais les prêtres qui s’adonnaient au commerce profane dans la Maison du Seigneur et se dispensaient de porter le fruit de piété qui leur incombait, et que le Seigneur désirait goûter en eux, ceux-là étaient bien en faute. Le Seigneur dessécha l’arbre par sa malédiction ; ainsi les hommes, voyant le fait, ou l’apprenant, comprendraient combien plus ils seraient eux-mêmes condamnables au jugement divin si, sans le fruit des œuvres, ils se berçaient seulement aux applaudissements récoltés par leurs pieuses paroles comme au bruissement et à la protection d’un verdoyant feuillage. |
R/. Emendémus in mélius, quæ ignoránter peccávimus : ne súbito præoccupáti die mortis, quærámus spátium pœniténtiæ, et inveníre non possímus : * Attende, Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | R/. Réparons en agissant mieux, les fautes que l’ignorance nous a fait commettre, de peur que surpris tout à coup par le jour de la mort, nous cherchions le temps de faire pénitence et ne puissions pas le trouver. * Ecoutez [32], Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous. |
V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster, et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos. | V/. Aidez-nous [33], ô Dieu notre Sauveur, et pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous. * Ecoutez. |
R/. Attende, Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | R/. Ecoutez [34], Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous. |
Lectio ii | 2e leçon |
Verum quia non intellexérunt, in ipsos consequénter districtiónem méritæ ultiónis exércuit : et eiécit commércia rerum humanárum de domo illa, in qua divínas tantum res agi, hóstias et oratiónes Dei offérri, verbum Dei legi, audíri, et decantári præcéptum erat. Et quidem credéndum est, quia ea tantum véndi vel emi repérerit in templo quæ ad ministérium necessária essent eiúsdem templi, iuxta hoc quod alias factum légimus, cum idem templum ingrédiens, invénit in eo vendéntes et eméntes oves, et boves, et colúmbas : quia nimírum hæc ómnia non nisi ut offerréntur in domo Dómini, eos qui de longe vénerant, ab indígenis comparáre credéndum est. | Mais parce qu’ils n’ont pas compris, le Seigneur exerça sur eux la rigueur d’un châtiment mérité. Il rejeta le trafic des affaires humaines hors de cette maison où il avait été ordonné de ne traiter que les affaires divines : offrir à Dieu des victimes et des prières ; lire, entendre, et chanter la Parole de Dieu. Il est néanmoins à croire qu’il ne vit vendre ou acheter dans le Temple que le nécessaire pour le service de ce Temple, selon le récit que nous lisons ailleurs : Quand il entra dans le Temple, « il y trouva les marchands de bœufs, de brebis et de colombes. » [35] Probablement, en effet, les gens qui venaient de loin se procuraient sur place tout cela, uniquement pour l’offrir dans la Maison du Seigneur. |
R/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius : * Quia benígnus et miséricors est, et præstábilis super malítia Dóminus Deus noster. | R/. Que l’impie [36] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui, * Car le Seigneur notre Dieu [37] est bon et miséricordieux, et sa bonté surpasse notre malice. |
V/. Non vult Dóminus mortem peccatóris, sed ut convertátur et vivat. | V/. Le Seigneur [38] ne veut point la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. |
R/. Quia benígnus et miséricors est, et præstábilis super malítia Dóminus Deus noster. | R/. Car le Seigneur notre Dieu [39] est bon et miséricordieux, et sa bonté surpasse notre malice. |
Lectio iii | 3e leçon |
Si ergo Dóminus nec ea volébat venúmdári in templo, quæ in templo volébat offérri, vidélicet propter stúdium avarítiæ, sive fraudis, quod próprium solet esse negotiántium fácinus : quanta putas animadversióne puníret, si invenísset ibi áliquos rísui vel vanilóquio vacántes aut álii cuílibet vítio mancipátos ? Si enim ea quæ álibi líbere geri póterant, Dóminus in domo sua temporália negótia geri non pátitur : quanto magis ea quæ nusquam fíeri licet, plus cæléstis iræ meréntur, si in ǽdibus Deo sacrátis agúntur ? Verum quia Spíritus Sanctus in colúmba super Dóminum appáruit, recte per colúmbas Sancti Spíritus charísmata signántur. Qui autem sunt in templo Dei hódie, qui colúmbas vendunt, nisi qui in Ecclésia prétium de impositióne manus accípiunt, per quam vidélicet impositiónem Spíritus Sanctus cǽlitus datur ? | Même ce qu’il désirait voir offrir dans le Temple si le Seigneur n’a pas voulu le laisser vendre dans le Temple probablement à cause du penchant à l’avarice et à la fraude, qui est habituellement le délit propre aux commerçants, quel châtiment, penses-tu, aurait-il infligé s’il y avait trouvé des gens se livrant au rire et au bavardage, ou s’adonnant à quelque autre vice ? Car si le Seigneur ne supportait pas que l’on traite dans sa Maison des affaires temporelles qui sont légitimes ailleurs, combien plus ce qui n’est jamais permis méritera-t-il la colère divine si cela se passe dans les édifices consacrés à Dieu ? Mais, puisque le Saint-Esprit est apparu en forme de colombe au-dessus du Seigneur, c’est à juste titre que les charismes de l’Esprit-Saint sont signifiés par les colombes. Or, dans le Temple de Dieu aujourd’hui, qui vend des colombes sinon ceux qui dans l’Eglise reçoivent de l’argent pour l’imposition des mains ? Par cette imposition, en effet, le Saint-Esprit est donné d’en-haut. |
R/. Paradísi portas apéruit nobis ieiúnii tempus : suscipiámus illud orántes, et deprecántes : * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. | R/. Le temps du jeûne ouvre les porte du paradis : entreprenons ce jeûne en priant et suppliant, * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. |
V/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia. | V/. Montrons-nous [40] en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience. |
* Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. Glória Patri. * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. | * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. Gloire au Père. * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint Evangile selon saint Matthieu |
Cap. 12, 38-50 | |
In illo témpore : Respondérunt Iesu quidam de scribis et pharisæis, dicéntes : Magíster, vólumus a te signum vidére. Et réliqua. | En ce temps-là, quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole et dirent à Jésus : « Maître, nous voulons voir un signe de vous. ». Et le reste. [41] |
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi | Homélie de saint Ambroise, évêque |
Liber 7 in Lucæ cap. 11 | |
Iudæórum plebe damnáta, Ecclésiæ mystérium evidénter exprímitur, quæ in Ninivítis per pœniténtiam, et in regína Austri per stúdium percipiéndæ sapiéntiæ, de totíus orbis fínibus congregátur, ut pacífici Salomónis verba cognóscat. Regína plane, cuius regnum est indivísum, de divérsis et distántibus pópulis in unum corpus assúrgens. | Le peuple juif une fois condamné, le mystère de l’Église s’exprime ici avec évidence : que ce soit par la pénitence dans la personne des Ninivites, ou par le désir de trouver la sagesse, dans celle de la Reine du Midi, elle se rassemble de toutes les régions du monde pour entendre les paroles de Salomon, le Pacifique. Reine, elle l’est assurément ; en son royaume, nulle division ; formée de peuples divers et distants dans l’espace, elle se dresse dans la stature d’un corps unique. |
R/. Scíndite corda vestra, et non vestiménta vestra : et convertímini ad Dóminum Deum vestrum : * Quia benígnus et miséricors est. | R/. Déchirez vos cœurs [42] et non vos vêtements, et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu ; * Parce qu’il est bon et miséricordieux. |
V/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius. | V/. Que l’impie [43] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui. |
R/. Quia benígnus et miséricors est. | R/. Parce qu’il est bon et miséricordieux. |
Lectio ii | 2e leçon |
Itaque sacraméntum illud magnum est de Christo et Ecclésia. Sed tamen hoc maius est, quia illud in figúra ante præcéssit, nunc autem plenum in veritáte mystérium est. Illic enim Sálomon typus, hic autem Christus in suo córpore est. Ex duóbus ígitur constat Ecclésia : ut aut peccáre nésciat, aut peccáre désinat. Pœniténtia enim delíctum ábolet, sapiéntia cavet. | Aussi « ce mystère-là est grand par rapport au Christ et à l’Église » (Ep 5, 32), mais celui-ci est plus grand encore. L’autre a précédé, à titre de figure, mais à présent, le mystère s’accomplit en toute réalité ; là, Salomon n’est que le type, ici, le Christ est présent dans son corps. L’Église offre donc un double aspect, selon qu’on ignore le péché, ou que l’on cesse de pécher, car la pénitence détruit le péché, mais la sagesse, elle, veut l’éviter. |
R/. Frange esuriénti panem tuum, et egénos vagósque induc in domum tuam : * Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua. | R/. Romps ton pain [44] pour celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les indigents et ceux qui errent : * Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face. |
V/. Cum víderis nudum, óperi eum, et carnem tuam ne despéxeris. | V/. Lorsque tu verras quelqu’un nu, couvre le, et ne méprise point ta chair. |
R/. Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua. | R/. Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face. |
Lectio iii | 3e leçon |
Céterum Ionæ signum, ut typus Domínicæ passiónis, ita étiam grávium, quæ Iudǽi commíserint, testificátio peccatórum est. Simul advértere licet et maiestátis oráculum, et pietátis indícium. Namque Ninivitárum exémplo et denuntiátur supplícium, et remédium demonstrátur. Unde étiam Iudǽi debent non desperáre indulgéntiam, si velint ágere pœniténtiam. | Par ailleurs, si le signe de Jonas figure la Passion du Seigneur, il atteste aussi la gravité des péchés commis par des Juifs. L’on peut y voir à la fois la proclamation de la majesté et le signe de la miséricorde. En effet, l’exemple des Ninivites annonce le châtiment, mais en même temps, il montre le remède. Dès lors, les Juifs non plus ne doivent pas désespérer du pardon, pourvu qu’ils consentent à faire pénitence. |
R/. Abscóndite eleemósynam in sinu páuperum, et ipsa orábit pro vobis ad Dóminum : * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. | R/. Cache l’aumône [45] dans le sein du pauvre, et elle-même priera pour toi le Seigneur, * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. |
V/. Date eleemósynam, et ecce ómnia munda sunt vobis. | V/. Faites [46] l’aumône, et tout sera pur pour vous. |
* Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. Glória Patri. * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. | * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. Gloire au Père. * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint évangile selon saint Matthieu |
Cap. 15, 21-28 | |
In illo témpore : Egréssus Iesus secessit in partes Tyri et Sidónis. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus se retira du côté de Tyr et de Sidon. Et le reste. [47] |
Homilía sancti Hierónymi Presbýteri | Homélie de saint Jérôme, prêtre |
Liber 2 Comment. in cap. 15 Matthæi | |
Scribis et pharisǽis calumniatóribus derelíctis, transgréditur in partes Tyri et Sidónis, ut Týrios Sidoniósque curáret. Múlier aútem Chananǽa egréditur de fínibus prístinis, ut clamans fíliæ ímpetret sanitátem. Obsérva quod in quintodécimo loco fília Chananǽæ sanétur. Miserére mei, Dómine, Fili David. Inde novit vocáre Fílium David, quia egréssa iam fúerat de fínibus suis, et errórem Tyriórum ac Sidoniórum loci et fídei commutatióne dimíserat. | Jésus laisse les scribes et les pharisiens calomniateurs et passe dans la région de Tyr et de Sidon pour guérir les Tyriens et les Sidoniens. Mais voilà qu’une Cananéenne sort du pays qui fut jadis le sien afin d’obtenir par ses cris la santé de sa fille. A noter que la guérison de la fille de la Cananéenne se place en quinzième lieu. « Ayez pitié de moi, Seigneur, fils de David ! » Si elle avait appris à invoquer le fils de David, c’est qu’elle avait déjà quitté son pays, et avait renoncé à l’erreur des Tyriens et des Sidoniens en changeant de lieu et de foi. |
R/. Tribulárer, si nescírem misericórdias tuas, Dómine : tu dixísti, Nolo mortem peccatóris, sed ut magis convertátur et vivat : * Qui Chananǽam et publicánum vocásti ad pœniténtiam. | R/. Je serai dans la tribulation, Seigneur, si je ne connaissais vos miséricordes ; mais c’est vous qui avez dit : Je ne veux pas [48] la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertise et qu’il vive. * C’est vous qui avez appelé la Chananéenne et le publicain. |
V/. Secúndum multitúdinem dolórum meórum in corde meo, consolatiónes tuæ lætificavérunt ánimam meam. | V/. Selon la multitude [49] de mes douleurs (qui étaient) dans mon cœur, vos consolations ont réjoui mon âme. |
R/. Qui Chananǽam et publicánum vocásti ad pœniténtiam. | R/. C’est vous qui avez appelé la Chananéenne et le publicain. |
Lectio ii | 2e leçon |
Fília mea male a dæmónio vexátur. Ego filiam Chananǽæ puto ánimas esse credéntium, quæ male a dæmónio vexabántur, ignorántes Creatórem, et adorántes lápidem. Qui non respóndit ei verbum : non de supérbia pharisáica, nec de scribárum supercílio : sed ne ipse senténtiæ suæ viderétur esse contrárius, per quam iússerat : In viam Géntium ne abiéritis, et in civitátes Samaritanórum ne intravéritis. Nolébat enim occasiónem calumniatóribus dare : perfectámque salútem Géntium passiónis et resurrectiónis témpori reservábat. | « Ma fille est tourmentée par un démon. » Pour moi, je pense que la fille de la Cananéenne représente les âmes des croyants qui étaient tourmentées par le démon tant qu’elles ne connaissaient pas le Créateur et adoraient la pierre. « Mais il ne lui répondit pas un mot. » Ce n’est pas orgueil de pharisien, ce n’est pas dédain de scribe ; mais il ne voulait pas donner l’impression que lui-même contrevient à son ordre : « Ne prenez pas le chemin des nations païennes et n’entrez pas dans les villes des Samaritains. » [50] En effet, il ne voulait pas donner prise à ses calomniateurs et réservait la plénitude du salut des nations païennes au temps de la Passion et de la Résurrection. |
R/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia : * Ut non vituperétur ministérium nostrum. | R/. Montrons-nous en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience : * afin que notre ministère ne soit pas décrié. [51] |
V/. Ecce, nunc tempus acceptábile, ecce, nunc dies salútis : commendémus nosmetípsos in multa patiéntia. | V/. C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut. Rendons-nous recommandables par une grande patience. |
R/. Ut non vituperétur ministérium nostrum. | R/. afin que notre ministère ne soit pas décrié. [52] |
Lectio iii | 3e leçon |
Et accedéntes discípuli eius, rogábant eum, dicéntes : Dimítte eam, quia clamat post nos. Discípuli illo adhuc témpore mystéria Dómini nesciéntes, vel misericórdia commóti, rogábant pro Chananǽa mulíere, quam alter Evangelísta Syrophœníssam appéllat : vel importunitáte eius carére cupiéntes, quia non ut cleméntem, sed ut durum médicum crébrius inclamáret. Ipse aútem respóndens ait : Non sum missus, nisi ad oves quæ periérunt domus Israël. Non quo et ad Gentes non missus sit, sed quo primum missus sit ad Israël : ut illis non recipiéntibus Evangélium, iusta fieret ad Gentes transmigrátio. | « S’approchant de lui, ses disciples lui demandaient : Renvoie-la, car elle crie derrière nous. » Les disciples, qui à ce moment ignoraient encore les mystères du Seigneur, intercédaient en faveur de la Cananéenne, – qu’un autre évangéliste appelle Syro-Phénicienne –, soit que la compassion les touche, soit que le désir d’être débarrassé de son importunité les anime ; car elle redoublait ses cris comme pour un médecin non pas clément, mais impitoyable. Quant à lui, voici la réponse qu’il fait : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Non qu’il n’ait pas été envoyé aussi vers les nations païennes, mais il l’a d’abord été en Israël et comme ceux-ci n’ont pas accueilli l’Évangile, son passage vers les nations païennes se justifie. |
R/. In ieiúnio et fletu orábunt sacerdótes, dicéntes : * Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. | R/. Les prêtres [53] prieront dans le jeûne et dans les larmes, disant : * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. |
V/. Inter vestíbulum et altáre plorábunt sacerdótes, dicéntes. | V/. Entre le portail et l’autel les prêtres pleureront et diront : |
* Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. Glória Patri. * Parce, Dómine, parce pópulo tuo ; et ne des hereditátem tuam in perditiónem. | * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. Gloire au Père. * Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple et ne livrez pas votre héritage à la perdition. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean |
Cap. 5, 1-15 | |
In illo témpore : Erat dies festus Iudæórum, et ascéndit Iesus Ierosólymam. Et réliqua. | En ce temps-là, il y eut une fête des Juifs et Jésus monta à Jérusalem. Et le reste. [54] |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi | Homélie de saint Augustin, évêque |
Tractátus 17 in Ioánnem, post initium | |
Videámus quid volúerit significáre in illo uno, quem étiam ipse servans unitátis mystérium, de tot languéntibus unum sanáre dignátus est. Invénit in annis eius númerum quemquam languóris : trigínta et octo annos habébat in infirmitáte. Hic númerus quómodo magis ad languórem pertíneat, quam ad sanitátem, paulo diligéntius exponéndum est. Inténtos vos volo : áderit Dóminus, ut cóngrue loquar, et sufficiénter audiátis. Quadragenárius númerus sacrátus nobis in quadam perfectióne commendátur ; notum esse árbitror caritáti vestræ : testántur sæpíssime divínæ Scriptúræ : ieiúnium hoc número consecrátum esse, bene nostis. Nam et Móyses quadragínta diébus ieiunávit, et Elias tótidem : et ipse Dóminus noster et Salvátor Iesus Christus hunc ieiúnii númerum implévit. Per Móysen significátur Lex, per Elíam significántur Prophétæ, per Dóminum significátur Evangélium. Ideo in illo monte tres apparuérunt, ubi se discípulis osténdit in claritáte vultus et vestis suæ : appáruit enim médius inter Móysen et Elíam, tamquam Evangélium testimónium habéret a Lege et Prophétis. | Voyons ce que le Seigneur a voulu signifier par cet unique malade que, pour garder le mystère de l’unité, il a daigné guérir, – lui seul , – parmi tant de malades. Il a trouvé dans son âge un nombre qui semble indiquer la maladie. « Il était infirme depuis trente-huit ans. » Il nous faut expliquer avec un peu plus de soin comment ce nombre convient mieux à la maladie qu’à la santé. Je demande toute votre attention. Que le Seigneur soit présent, qu’il me donne de parler comme il convient, qu’il vous accorde de bien comprendre. Quarante est pour nous un nombre sacré. Il marque une certaine perfection. Je pense que la chose est bien connue de votre charité. Très souvent, les saintes Écritures l’attestent : le jeûne est consacré par ce nombre, vous le savez bien. Car Moïse a jeûné quarante jours ; Élie aussi, tout autant. Et notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ lui-même a rempli ce nombre du jeûne. Par Moïse est signifiée la Loi, par Élie sont signifiés les Prophètes, par le Seigneur est signifié l’Évangile. Voilà pourquoi tous trois apparurent sur cette montagne où Jésus se montra à ses disciples dans l’éclat de son visage et de ses vêtements. Il apparut au milieu, entre Moïse et Élie, comme l’Évangile qui reçoit le témoignage de la Loi et des Prophètes. |
R/. Emendémus in mélius, quæ ignoránter peccávimus : ne súbito præoccupáti die mortis, quærámus spátium pœniténtiæ, et inveníre non possímus : * Attende, Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | R/. Réparons en agissant mieux, les fautes que l’ignorance nous a fait commettre, de peur que surpris tout à coup par le jour de la mort, nous cherchions le temps de faire pénitence et ne puissions pas le trouver. * Ecoutez [55], Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous. |
V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster, et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos. | V/. Aidez-nous [56], ô Dieu notre Sauveur, et pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous. * Ecoutez. |
R/. Attende, Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | R/. Ecoutez [57], Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous. |
Lectio ii | 2e leçon |
Sive ergo in Lege, sive in Prophétis, sive in Evangélio, quadragenárius númerus nobis in ieiúnio commendátur. Ieiúnium autem magnum et generále est, abstinére ab iniquitátibus et illícitis voluptátibus sǽculi, quod est perféctum ieiúnium : Ut abnegántes impietátem et sæculáres cupiditátes, temperánter et iuste et pie vivámus in hoc sǽculo. Huic ieiúnio quam mercédem addit Apóstolus ? Séquitur et dicit : Exspectántes illam beátam spem, et manifestatiónem glóriæ beáti Dei et Salvatóris nostri Iesu Christi. In hoc ergo sǽculo quasi quadragésimam abstinéntiæ celebrámus, cum bene vívimus, cum ab iniquitátibus et ab illícitis voluptátibus abstinémus : sed quia hæc abstinéntia sine mercéde non erit, exspectámus beátam illam spem, et revelatiónem glóriæ magni Dei et Salvatóris nostri Iesu Christi. In illa spe, cum fúerit de spe facta res, acceptúri sumus mercédem denárium. Ipsa enim merces rédditur operáriis in vínea laborántibus, secúndum Evangélium, quod vos credo reminísci : neque enim ómnia commemoránda sunt tamquam rúdibus et imperítis. Denárius ergo, qui accépit nomen a número decem, rédditur, et coniúnctus quadragenário fit quinquagenárius : unde cum labóre celebrámus. Quadragésimam ante Pascha ; cum lætítia vero, tamquam accépta mercéde, Quinquagésimam post Pascha. | Donc, soit dans la Loi, soit dans les Prophètes, soit dans l’Évangile, le nombre quarante nous est recommandé comme convenant au jeûne. Or, le grand jeûne, le jeûne qui oblige tous les hommes, consiste à s’abstenir du mal et des plaisirs illicites de ce monde. Tel est bien le jeûne parfait : « Rejeter l’impiété et les convoitises du monde pour vivre avec mesure, justice et piété dans le siècle d’ici-bas » [58]. Quelle récompense l’Apôtre attache-t-il à ce jeûne ? Il le dit car il poursuit : « Attendant l’espérance bienheureuse et la manifestation de la gloire de notre bienheureux Dieu et Sauveur, Jésus le Christ » [59]. Nous célébrons donc en ce monde comme un Carême d’abstinence lorsque notre vie est bonne, lorsque nous nous abstenons du mal et des plaisirs illicites. Mais comme cette abstinence ne sera pas sans récompense, nous attendons « l’espérance bienheureuse et la révélation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus le Christ. » En cette espérance, lorsque d’espérance, elle, sera devenue réalité, nous recevrons un denier pour salaire. C’est ce salaire qui, selon l’Évangile, est donné aux ouvriers qui travaillent dans la vigne, – vous vous en souvenez, je pense, et il n’est point nécessaire de tout vous rappeler comme si je m’adressais à des ignorants et à des incapables. Un denier donc, – qui tire son nom du nombre dix, – est donné. Joignons-le au nombre quarante, nous obtenons cinquante. Ainsi nous célébrons avec labeur le Carême avant Pâques, mais avec joie, les cinquante jours après Pâques comme si nous avions reçu notre salaire. |
R/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius : * Quia benígnus et miséricors est, et præstábilis super malítia Dóminus Deus noster. | R/. Que l’impie [60] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui, * Car le Seigneur notre Dieu [61] est bon et miséricordieux, et sa bonté surpasse notre malice. |
V/. Non vult Dóminus mortem peccatóris, sed ut convertátur et vivat. | V/. Le Seigneur [62] ne veut point la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. |
R/. Quia benígnus et miséricors est, et præstábilis super malítia Dóminus Deus noster. | R/. Car le Seigneur notre Dieu [63] est bon et miséricordieux, et sa bonté surpasse notre malice. |
Lectio iii | 3e leçon |
Mementóte quod proposúerim númerum trigíntaócto annórum in illo lánguido. Volo expónere, quare númerus ille trigésimus et octávus, languóris sit pótius quam sanitátis. Ergo, ut dicébam, cáritas implet Legem : ad plenitúdinem Legis in ómnibus opéribus pértinet quadragenárius númerus. In caritáte autem duo præcépta nobis commendántur : Díliges Dóminum Deum tuum ex toto corde tuo, et ex tota ánima tua, et ex tota mente tua : et díliges próximum tuum sicut teípsum. In his duóbus præcéptis tota Lex pendet, et Prophétæ. Mérito et illa vídua omnes facultátes suas, duo minúta misit in dona Dei : mérito et pro illo lánguido a latrónibus sauciáto stabulárius duos nummos accépit, unde sanarétur : mérito apud Samaritános bíduum fecit Iesus, ut eos caritáte firmáret. Binário ergo isto número cum áliquid boni significátur, máxime bipertíta cáritas commendátur. Si ergo quadragenárius númerus habet perfectiónem Legis, et Lex non implétur nisi in gémino præcépto caritátis : quid miráris, quia languébat, qui ad quadragínta, duo minus habébat ? | Souvenez-vous de mon projet : je veux expliquer en cet infirme le nombre de trente-huit ans : pourquoi ce nombre trente-huit convient-il à la maladie plutôt qu’à la santé ? Donc, comme je le disais, la charité est l’accomplissement de la Loi. Le nombre quarante indique l’accomplissement de la Loi dans toutes les œuvres. Mais dans la charité, deux commandements nous sont enjoints : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit », et « tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi ainsi que les Prophètes » [64]. Oui, cette veuve qui a donné deux petites pièces dans les offrandes faites à Dieu a bien donné tout ce qu’elle avait, et de même c’est à dessein que l’aubergiste a reçu deux deniers pour ce blessé, victime des brigands, ainsi pourra-t-il le guérir. A dessein aussi Jésus est demeuré deux jours auprès des Samaritains pour les affermir dans la charité. Et donc, lorsque par ce chiffre deux est signifié quelque bien, c’est la double charité qui nous est recommandée par-dessus tout. Par conséquent, si le nombre quarante a la perfection de la Loi et si la Loi n’est accomplie que par le double précepte de la charité, pourquoi t’étonnes-tu que soit atteint de langueur celui qui avait deux de moins que quarante ? |
R/. Paradísi portas apéruit nobis ieiúnii tempus : suscipiámus illud orántes, et deprecántes : * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. | R/. Le temps du jeûne ouvre les porte du paradis : entreprenons ce jeûne en priant et suppliant, * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. |
V/. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia. | V/. Montrons-nous [65] en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience. |
* Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. Glória Patri. * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur. | * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. Gloire au Père. * Afin qu’au jour de la résurrection nous participions à la gloire du Seigneur. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. |
Cap. 17, 1-9 | |
In illo témpore : Assúmpsit Iesus Petrum, et Iacóbum, et Ioánnem fratrem eius, et duxit illos in montem excélsum seórsum : et transfigurátus est ante eos. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean son frère, et les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Et le reste. [66] |
Homilía sancti Leónis Papæ | Homélie de saint Léon, Pape |
Homilía de Transfiguratione Domini | |
Evangélica lectio, dilectíssimi, quæ per aures córporis interiórem méntium nostrárum pulsávit audítum, ad magni sacraménti nos intelligéntiam vocat : quam, aspiránte grátia Dei, facílius assequémur, si consideratiónem nostram ad ea, quæ paulo supérius sunt narráta, referámus. Salvátor enim humáni géneris Iesus Christus, condens eam fidem, quæ et ímpios ad iustítiam, et mórtuos révocat ad vitam, ad hoc discípulos suos doctrínæ mónitis, et óperum miráculis imbuébat, ut idem Christus et Unigénitus Dei, et hóminis Fílius crederétur. Nam unum horum sine áltero non próderat ad salútem : et æquális erat perículi, Dóminum Iesum Christum aut Deum tantúmmodo sine hómine, aut sine Deo solum hóminem credidísse : cum utrumque esset páriter confiténdum : quia sicut Deo vera humánitas, ita hómini ínerat vera divínitas. | Mes bien-aimés, cette lecture de l’Évangile, qui, par les oreilles de notre corps, a pénétré jusqu’à l’entendement intérieur de notre âme, nous appelle à l’intelligence d’un grand mystère, intelligence à laquelle nous parviendrons plus facilement, la grâce de Dieu aidant, si nous reportons notre attention sur les faits qui ont été racontés un peu plus haut. Le Sauveur du genre humain, Jésus-Christ, établissant cette foi qui rappelle les impies à la justice, et les morts à la vie, ne se bornait pas à enseigner de vive voix sa doctrine à ses disciples ; il les éclairait aussi par des actions miraculeuses, afin qu’ils crussent fermement que le Christ est tout ensemble, et le Fils unique de Dieu, et le fils de l’homme. L’un sans l’autre n’aurait point servi pour le salut, et il y aurait eu un égal péril à croire que notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu seulement sans être homme, ou à croire qu’il est seulement homme sans être Dieu. Il fallait reconnaître en même temps l’une et l’autre nature, puisque, effectivement la vraie divinité était unie en lui à l’humanité, comme la vraie humanité était en lui unie au Dieu. |
R/. Scíndite corda vestra, et non vestiménta vestra : et convertímini ad Dóminum Deum vestrum : * Quia benígnus et miséricors est. | R/. Déchirez vos cœurs [67] et non vos vêtements, et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu ; * Parce qu’il est bon et miséricordieux. |
V/. Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur eius. | V/. Que l’impie [68] abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui. |
R/. Quia benígnus et miséricors est. | R/. Parce qu’il est bon et miséricordieux. |
Lectio ii | 2e leçon |
Ad confírmándam ergo huius fídei salubérrimam cognitiónem interrogáverat discípulos suos Dóminus, inter divérsas aliórum opiniónes quid ipsi de eo créderent, quidve sentírent. Ubi Petrus Apóstolus, per revelatiónem summi Patris corpórea súperans, et humána transcéndens, vidit mentis óculis Fílium Dei vivi, et conféssus est glóriam Deitátis ; quia non ad solam respéxit substántiam carnis et sánguinis : tantúmque in hac fídei sublimitáte complácuit, ut beatitúdinis felicitáte donátus, sacram ínviolábilis petræ accíperet firmitátem : super quam fundáta Ecclésia, portis ínferi et mortis légibus prævaléret : nec in solvéndis aut ligándis quorumcúmque causis áliud rátum esset in cælis, quam quod Petri sedísset arbítrio. | Pour confirmer la salutaire connaissance de cette foi, le Seigneur avait interrogé ses disciples, leur demandant ce qu’eux-mêmes, parmi tant d’opinions diverses, croyaient ou pensaient de lui. Ce fut alors que l’Apôtre Pierre, s’élevant par une révélation du Père céleste au-dessus des choses corporelles, et montant plus haut que tout ce qui n’est qu’humain, vit des yeux de l’esprit le Fils du Dieu vivant, et confessa la gloire de sa divinité, parce qu’il ne se borna pas à considérer la substance de la chair et du sang. Il fut si agréable au Sauveur, ce sublime témoignage de foi, que Pierre, déclaré bienheureux, reçut comme privilège la fermeté sacrée de cette pierre inviolable sur laquelle l’Église est fondée. Les portes de l’enfer et les lois de la mort ne peuvent prévaloir contre elle, et dans n’importe quelle cause, qu’il s’agisse de lier ou de délier, tout est ratifié au Ciel, conformément à la sentence de Pierre. |
R/. Frange esuriénti panem tuum, et egénos vagósque induc in domum tuam : * Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua. | R/. Romps ton pain [69] pour celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les indigents et ceux qui errent : * Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face. |
V/. Cum víderis nudum, óperi eum, et carnem tuam ne despéxeris. | V/. Lorsque tu verras quelqu’un nu, couvre le, et ne méprise point ta chair. |
R/. Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua. | R/. Alors ta lumière éclatera comme le matin et ta justice marchera devant ta face. |
Lectio iii | 3e leçon |
Hæc autem, dilectíssimi, laudátæ intelligéntiæ celsitúdo instruénda erat de inferióris substántiæ sacraménto : ne apostólica fides ad glóriam confiténdæ in Christo Deitátis evécta, infirmitátis nostræ receptiónem indígnam impassíbili Deo atque incóngruam iudicáret : et ita iam in Christo humánam créderet glorificátam esse natúram, ut nec supplício posset áffici, nec morte dissólvi. Et ídeo dicénte Dómino, quod oportéret eum ire Ierosólymam, et multa pati a senióribus et scribis, ac princípibus sacerdótum, et occídi, et tértia die resúrgere : cum beátus Petrus, qui supérno illustrátus lúmine, de ardentíssima Fílii Dei confessióne fervébat, contumélias illusiónum et crudelíssimæ mortis oppróbrium religióso, ut putábat, et líbero fastídio respuísset ; benígna a Iesu increpatióne corréptus, et ad cupiditátem participándæ cum eo passiónis animátus est. | Or il fallait, mes bien-aimés, que Pierre en qui le Fils de Dieu venait de louer cette haute connaissance, reçût une instruction du mystère qui se devait accomplir dans la substance inférieure unie au Verbe. Il le fallait pour que l’Apôtre, dont la foi avait été élevée jusqu’à ce degré de gloire de confesser la divinité du Christ, ne regardât pas comme indigne d’un Dieu impassible de prendre sur lui notre infirmité, et ne s’imaginât point que la nature humaine était déjà tellement glorifiée en la personne de Jésus-Christ, qu’elle ne pouvait plus ni souffrir, ni mourir. C’est pourquoi le Seigneur ayant dit qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des Scribes et des princes des prêtres, qu’il fût mis à mort, et que le troisième jour il ressuscitât ; comme le bienheureux Pierre, tout embrasé du feu allumé en lui par le témoignage Qu’une lumière d’en haut lui avait fait rendre à la divinité du Fils de Dieu, rejetait avec liberté, et avec une répugnance qu’il croyait religieuse, l’idée que son Maître pût endurer tous ces outrages et l’opprobre d’une mort très cruelle, il fut repris par Jésus avec une douce sévérité, et excité au désir de participer à ses souffrances. |
R/. Abscóndite eleemósynam in sinu páuperum, et ipsa orábit pro vobis ad Dóminum : * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. | R/. Cache l’aumône [70] dans le sein du pauvre, et elle-même priera pour toi le Seigneur, * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. |
V/. Date eleemósynam, et ecce ómnia munda sunt vobis. | V/. Faites [71] l’aumône, et tout sera pur pour vous. |
* Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. Glória Patri. * Quia sicut aqua exstínguit ignem, ita eleemósyna exstínguit peccátum. | * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. Gloire au Père. * Car comme l’eau éteint le feu, l’aumône éteint le péché. |
[1] Is 49, 8
[2] 2 Cor 6, 2
[3] Lév 26, 12
[4] 2 Cor 6, 4
[5] 2 Cor 6, 4
[6] Joël 2, 17
[7] Baruch 3,2
[8] Ps 78, 9
[9] Baruch 3,2
[10] Is 55, 7
[11] Joël 2, 13
[12] Ez 33, 11
[13] Joël 2, 13
[14] 2 Cor 6, 4
[15] Et le tentateur, s’approchant, lui dit : « Si vous êtes le Fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent des pains. » Jésus répondit : « Il est écrit : ‘L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.’ » Alors le diable le transporta dans la cité sainte, et le plaça sur le haut du temple ; et il lui dit : « Si vous êtes le Fils de Dieu, jetez-vous en bas ; car il est écrit : ‘Il a donné des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront dans leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre.’ » Jésus lui dit : « Il est aussi écrit : ‘Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.’ » Le diable le transporta encore sur une montagne tout à fait élevée, et lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire ; et lui dit : « Je vous donnerai toutes ces choses, si, vous prosternant, vous m’adorez. » Alors Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ; car il est écrit : ‘Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul.’ » Alors le diable le laissa, et voici que les anges s’approchèrent, et ils le servaient.
[16] Joël 2, 13
[17] Is 55, 7
[18] Is 58, 7
[19] Ps 90, 11
[20] Et il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : Venez, les bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé dès l’établissement du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais sans asile, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venu à moi. Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim, et que nous vous avons donné à manger ; avoir soif, et que nous vous avons donné à boire ? Quand est-ce que nous vous avons vu sans asile, et que nous vous avons recueilli ; ou nu, et que nous vous avons vêtu ? Ou quand est-ce que nous vous avons vu malade ou en prison, et que nous sommes venus à vous ? Et le Roi leur dira : En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Il dira ensuite à ceux qui seront à gauche : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais sans asile, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Alors ils lui répondront, eux aussi : Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou sans asile, ou nu, ou malade, ou en prison, et que nous ne vous avons pas assisté ? Alors il leur répondra : En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. Et ceux-ci iront au supplice éternel, mais les justes à la vie éternelle. »
[21] Jc 2, 26
[22] Mt 25, 41
[23] Mt 25, 44
[24] 2 Cor 6, 2
[25] 1 Co 13, 3
[26] Ps 10, 6
[27] 2 Cor 6, 4
[28] 2 Cor 6, 4
[29] Mt 25, 40
[30] Joël 2, 17
[31] Et le peuple disait : « C’est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée. » Jésus entra dans le temple de Dieu, et il chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes. Et il leur dit : « Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. » Alors des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple, et il les guérit. Mais les princes des prêtres et les scribes, voyant les merveilles qu’il avait faites, et les enfants qui criaient dans le temple, et qui disaient : « Hosanna au Fils de David ! » s’indignèrent, et ils lui dirent : « Entendez-vous ce qu’ils disent ? » Jésus leur dit : « Oui. N’avez-vous jamais lu cette parole : De la bouche des enfants, et de ceux qui sont à la mamelle, vous avez tirez une louange parfaite ? » Et les ayant laissés, il s’en alla hors de la ville, à Béthanie, où il demeura.
[32] Baruch 3,2
[33] Ps 78, 9
[34] Baruch 3,2
[35] Jn 2, 14
[36] Is 55, 7
[37] Joël 2, 13
[38] Ez 33, 11
[39] Joël 2, 13
[40] 2 Cor 6, 4
[41] Il leur répondit : « Cette génération méchante et adultère demande un signe, et il ne lui sera donné d’autre signe que le signe du prophète Jonas. Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, ainsi le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre. Les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement contre cette génération, et la condamneront, parce qu’ils ont fait pénitence à la prédication de Jonas ; et voici qu’il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi se lèvera au jour du jugement contre cette génération, et la condamnera ; car elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon ; et voici qu’il y a ici plus que Salomon. Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il erre dans des lieux arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison, d’où je suis sorti. Et, y revenant, il la trouve vide, balayée et ornée. Alors il va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui, et entrant dans la maison, ils y habitent, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. C’est ce qui arrivera à cette génération très mauvaise. » Comme il parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères, se tenant dehors, cherchaient à lui parler. Quelqu’un lui dit : « Voici que votre mère et vos frères sont dehors, et vous cherchent. » Mais il répondit à celui qui lui avait dit cela : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Et étendant sa main sur ses disciples, il dit : « Voici Ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. »
[42] Joël 2, 13
[43] Is 55, 7
[44] Is 58, 7
[45] Eccli 29, 15 – 3, 33
[46] Luc 11, 41
[47] Et voici qu’une femme cananéenne, venue de ces contrées, s’écria, en lui disant : « Ayez pitié de moi, Seigneur, Fils de David ; ma fille est affreusement tourmentée par le démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Et les disciples, s’approchant de lui, le priaient, en disant : « Renvoyez-la, car elle crie derrière nous. » Il répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint, et l’adora, en disant : « Seigneur, secourez-moi. » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens. » Mais elle dit : « Oui, Seigneur ; mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Alors Jésus lui répondit : « O femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu le veux. » Et sa fille fut guérie à l’heure même.
[48] Ez 33, 11
[49] Ps 93, 19
[50] Math 10, 5
[51] 2 Cor 6, 4
[52] 2 Cor 6, 4
[53] Joël 2, 17
[54] Or, dans la ville sainte, près de la porte des Brebis, il y a une piscine qui s’appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés un grand nombre de malades, d’aveugles, de boiteux et de paralytiques. Ils attendaient le bouillonnement de l’eau. Car un ange du Seigneur descendait à certains temps dans la piscine, et agitait l’eau. Et celui qui y descendait le premier après l’agitation de l’eau était guéri de son infirmité quelle qu’elle fût. Là se trouvait un homme malade depuis trente huit ans. Jésus l’ayant vu gisant et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine dès que l’eau est agitée, et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Et à l’instant cet homme fut guéri ; il prit son grabat et se mit à marcher. C’était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : « C’est le sabbat, il ne t’est pas permis d’emporter ton grabat. » Il leur répondit : « Celui qui m’a guéri m’a dit : ‘Prends ton grabat et marche’. » Ils lui demandèrent : « Qui est l’homme qui t’a dit : ‘Prends ton grabat et marche’ ? » Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus s’était esquivé, grâce à la foule qui était en cet endroit. Plus tard, Jésus le trouva dans le temple et lui dit : « Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. » Cet homme s’en alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.
[55] Baruch 3,2
[56] Ps 78, 9
[57] Baruch 3,2
[58] Tit 2, 12
[59] Tit 2, 13
[60] Is 55, 7
[61] Joël 2, 13
[62] Ez 33, 11
[63] Joël 2, 13
[64] Mt 22, 37-40
[65] 2 Cor 6, 4
[66] Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige. Et voici que Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Alors Pierre prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, voici qu’une nuée lumineuse les couvrit ; et voici qu’une voix sortit de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. Les disciples, l’entendant, tombèrent le visage contre terre, et furent saisis d’une grande crainte. Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et leur dit : Levez-vous, et ne craignez point. Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Lorsqu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de ce que vous avez vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
[67] Joël 2, 13
[68] Is 55, 7
[69] Is 58, 7
[70] Eccli 29, 15 – 3, 33
[71] Luc 11, 41