Ne sont repris ici que les leçons et répons de l’office de Matines de la 4ème semaine de Carême.
Une partie des traductions a déjà été publiée sur le Forum Catholique par Alexandre. Un grand merci à ce dernier pour le travail réalisé.
4ème dimanche de Carême |
Lundi |
Mardi |
Mercredi |
Jeudi |
Vendredi |
Samedi |
Lectio i | 1ère leçon |
De libro Exodi | Lecture du livre de l’Exode |
Cap. 3, 1-6 | |
Móyses autem pascébat oves Iethro sóceri sui sacerdótis Mádian ; cumque minásset gregem ad interióra desérti, venit ad montem Dei Horeb. Apparuítque ei Dóminus in flamma ignis de médio rubi ; et vidébat quod rubus ardéret et non comburerétur. Dixit ergo Móyses : Vadam, et vidébo visiónem hanc magnam, quare non comburátur rubus. Cernens autem Dóminus quod pérgeret ad vidéndum, vocávit eum de médio rubi, et ait : Móyses, Móyses ! Qui respóndit : Adsum. At ille : Ne apprópies, inquit, huc : solve calceaméntum de pédibus tuis ; locus enim, in quo stas, terra sancta est. Et ait : Ego sum Deus patris tui, Deus Abraham, Deus Isaac, et Deus Iacob. Abscóndit Móyses fáciem suam : non enim audébat aspícere contra Deum. | Moïse conduisait les brebis de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madian ; et ayant mené son troupeau au fond du désert, il vint à la montagne de Dieu, nommée Horeb. Alors le Seigneur lui apparut dans une flamme de feu qui sortait du milieu d’un buisson, et il voyait brûler le buisson sans qu’il fût consumé. Moïse dit donc : « Il faut que j’aille reconnaître quelle est cette merveille que je vois, et pourquoi ce buisson ne se consume point. » Mais le Seigneur, le voyant venir pour considérer ce phénomène, l’appela du milieu du buisson, et lui dit : « Moïse, Moïse ! » Il lui répondit : « Me voici. » Et Dieu dit : « N’approchez pas d’ici ; ôtez vos souliers de vos pieds, parce que le lieu où vous êtes est une terre sainte. » Il dit encore : « Je suis le Dieu de votre père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Moïse se cacha le visage, parce qu’il n’osait regarder Dieu. |
R/. Locútus est Dóminus ad Móysen, dicens : Descénde in Ægýptum, et dic Pharaóni, * Ut dimíttat pópulum meum : indurátum est cor Pharaónis : non vult dimíttere pópulum meum, nisi in manu forti. | R/. Le Seigneur parla à Moïse [1], disant : Descend en Egypte, et dit à Pharaon : * Qu’il laisse aller mon peuple ; le cœur de Pharaon est endurci, il ne veut pas laisser aller mon peuple, s’il n’y est contraint par une main forte. |
V/. Clamor filiórum Israël venit ad me, vidíque afflictiónem eórum : sed veni, mittam te ad Pharaónem. | V/. La clameur des enfants d’Israël est venue jusqu’à moi et j’ai vu leur affliction, mais viens, et je t’enverrai à Pharaon. |
R/. Ut dimíttat pópulum meum : indurátum est cor Pharaónis : non vult dimíttere pópulum meum, nisi in manu forti. | R/. Qu’il laisse aller mon peuple ; le cœur de Pharaon est endurci, il ne veut pas laisser aller mon peuple, s’il n’y est contraint par une main forte. |
Lectio ii Cap. 3, 7-10 | 2e leçon |
Cui ait Dóminus : Vidi afflictiónem pópuli mei in Ægýpto, et clamórem eius audívi propter durítiam eórum qui præsunt opéribus : et sciens dolórem eius, descéndi ut líberem eum de mánibus Ægyptiórum, et edúcam de terra illa in terram bonam et spatiósam, in terram quæ fluit lacte et melle, ad loca Chananǽi, et Hethǽi, et Amorrhǽi, et Pherezǽi, et Hevǽi, et Iebusǽi. Clamor ergo filiórum Israël venit ad me : vidique afflictiónem eórum, qua ab Ægýptiis opprimúntur. Sed veni, et mittam te ad Pharaónem, ut edúcas pópulum meum, fílios Israël de Ægýpto. | Le Seigneur lui dit : « J’ai vu l’affliction de mon peuple, qui est en Égypte ; j’ai entendu le cri qu’il jette à cause de la dureté de ceux qui président aux travaux. Et, sachant quelle est sa douleur, je suis descendu pour le délivrer des mains des Égyptiens, et pour le faire passer de cette terre en une terre bonne et spacieuse ; en une terre où coulent le lait et le miel, au pays des Chananéens, des Héthéens, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens. Le cri des enfants d’Israël est donc venu jusqu’à moi ; J’ai vu leur affliction et de quelle manière ils sont opprimés par les Égyptiens. Mais venez, j vous enverrai vers le Pharaon, afin que vous fassiez sortir de l’Égypte mon peuple, les enfants d’Israël. » |
R/. Stetit Móyses coram Pharaóne, et dixit : Hæc dicit Dóminus : * Dimítte pópulum meum, ut sacríficet mihi in desérto. | R/. Moïse se présenta [2] devant Pharaon et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : * Laisse aller mon peuple, afin qu’il me sacrifie dans le désert. |
V/. Dóminus Deus Hebræórum misit me ad te, dicens. | V/. Le Seigneur, Dieu des Hébreux, m’a envoyé te dire : |
R/. Dimítte pópulum meum, ut sacríficet mihi in desérto. | R/. Laisse aller mon peuple, afin qu’il me sacrifie dans le désert. |
Lectio iii Cap. 3, 11-15 | 3e leçon |
Dixítque Móyses ad Deum : Quis sum ego, ut vadam ad Pharaónem, et edúcam fílios Israël de Ægýpto ?. Qui dixit ei : Ego ero tecum : et hoc habébis signum, quod míserim te : Cum edúxeris pópulum de Ægýpto, immolábis Deo super montem istum. Ait Móyses ad Deum : Ecce, ego vadam ad fílios Israël, et dicam eis : Deus patrum vestrórum misit me ad vos. Si díxerint mihi : Quod est nomen eius ? quid dicam eis ? Dixit Deus ad Móysen : Ego sum qui sum. Ait : Sic dices fíliis Israël : Qui est, misit me ad vos. Dixítque íterum Deus ad Móysen : Hæc dices fíliis Israël : Dóminus Deus patrum vestrórum, Deus Abraham, Deus Isaac, et Deus Iacob, misit me ad vos ; hoc nomen mihi est in ætérnum, et hoc memoriále meum in generatiónem et generatiónem. | Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d’Égypte les enfants d’Israël ? » Dieu lui répondit : « Je serai avec vous, et ceci sera pour vous le signe que c’est moi qui vous ai envoyé. Lorsque vous aurez tiré mon peuple de l’Égypte, vous offrirez à Dieu un sacrifice sur cette montagne. » Moïse dit à Dieu : « J’irai donc vers les enfants d’Israël, et je leur dirai : ‘Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous’. Mais s’ils me disent : ‘Quel est son nom ?’ que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis Celui qui est. Voici, ajouta-t-il, ce que vous direz aux enfants d’Israël : ‘Celui qui est m’a envoyé vers vous’. » Dieu dit encore à Moïse : « Vous direz ceci aux enfants d’Israël : ‘Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous.’ Voilà mon nom pour l’éternité, et voilà mon mémorial de génération en génération. » |
R/. Cantémus Dómino : glorióse enim honorificátus est, equum et ascensórem proiécit in mare : * Adiútor et protéctor factus est mihi Dóminus in salútem. | R/. Chantons [3] le Seigneur car il s’est glorieusement signalé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait. * Le Seigneur est devenu mon aide et mon protecteur pour me sauver. |
V/. Dóminus quasi vir pugnátor. Omnípotens nomen eius. | V/. Le Seigneur est comme un combattant, le tout-puissant est son nom. |
* Adiútor et protéctor factus est mihi Dóminus in salútem. Glória Patri. * Adiútor et protéctor factus est mihi Dóminus in salútem. | * Le Seigneur est devenu mon aide et mon protecteur pour me sauver. Gloire au Père. * Le Seigneur est devenu mon aide et mon protecteur pour me sauver. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Basilíi Magni | Sermon de saint Basile le Grand |
Homilia 1 de ieiunio, ante medium | |
Móysen per ieiúnium nóvimus in montem ascendísse : neque enim áliter ausus esset vérticem fumántem adire, atque in calíginem íngredi, nisi ieiúnio munítus. Per ieiúnium mandáta dígito Dei in tábulis conscrípta suscépit. Item supra montem ieiúnium legis latæ conciliátor fuit : inférius vero, gula ad idololatríam pópulum dedúxit, ac contaminávit. Sedit, inquit, pópulus manducáre et bíbere, et surrexérunt lúdere. Quadragínta diérum labórem ac perseverántiam, Dei servo contínuo ieiunánte ac oránte, una tantum pópuli ebríetas cassam irritámque réddidit. Quas enim tábulas Dei dígito conscríptas ieiúnium accepit, has ebríetas contrívit : Prophéta sanctíssimo indígnum existimánte, vinoléntum pópulum a Deo legem accípere. | Nous savons que Moïse gravit la montagne grâce au jeûne, car il n’aurait pas osé approcher de ce sommet fumant et entrer dans la nuée, s’il n’avait été fortifié par le jeûne. C’est grâce au jeûne qu’il reçut les lois gravées par le doigt de Dieu sur des tables. De même, sur la montagne, le jeûne obtint le don de la loi, mais au pied de cette montagne, la gourmandise fit tomber le peuple dans l’idolâtrie et le souilla de péché. « La foule s’assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir. » [4] L’effort et la persévérance des quarante jours que le serviteur de Dieu avait passés dans la prière et le jeûne continuels, une seule ivresse du peuple les rendit inutiles et vains. Ces tables, en effet, gravées par le doigt de Dieu, que le jeûne avait accueillies, l’ivresse les brisa : le très saint prophète jugea qu’un peuple plein de vin était indigne de recevoir de Dieu une loi. |
R/. In mare viæ tuæ, et sémitæ tuæ in aquis multis : * Deduxísti sicut oves pópulum tuum in manu Móysi et Aaron. | R/. Dans la mer a été votre route [5], et vos sentiers ont été de grandes eaux : * Vous avez conduit [6], comme des brebis, votre peuple par les mains de Moïse et d’Aaron. |
V/. Transtulísti illos per mare Rubrum, et transvexísti eos per aquam nímiam. | V/. Vous les avez conduits [7] par la mer Rouge, et les avez fait passer à travers des eaux immenses. |
R/. Deduxísti sicut oves pópulum tuum in manu Móysi et Aaron. | R/. Vous avez conduit [8], comme des brebis, votre peuple par les mains de Moïse et d’Aaron. |
Lectio v | 5e leçon |
Uno témporis moménto ob gulam pópulus ille per máxima prodígia Dei cultum edóctus, in Ægyptíacam idololatríam turpíssime devolútus est. Ex quo si utrúmque simul cónferas, vidére licet, ieiúnium ad Deum dúcere, delícias vero salútem pérdere. Quid Esau inquinávit, servúmque fratris réddidit ? nonne esca una, propter quam primogénita véndidit ? Samuélem vero nonne per ieiúnium orátio largíta est matri ? Quid fortíssimum Samsónem inexpugnábilem réddidit ? nonne ieiúnium, cum quo in matris ventre concéptus est ? Ieiúnium concépit, ieiúnium nutrívit, ieiúnium virum effécit. Quod sane Angelus matri prǽcepit, monens quæcúmque ex vite procéderent, ne attíngeret, non vinum, non síceram bíberet. Ieiúnium prophétas génuit, poténtes confírmat atque róborat. | En un moment de temps, à cause de sa gourmandise, ce peuple que les plus grands prodiges avaient instruit du culte à rendre à Dieu, versa de la façon la plus honteuse dans l’idolâtrie des Égyptiens. Si l’on compare ces deux faits, on peut voir que le jeûne conduit à Dieu, tandis que les délices anéantissent le salut. Qu’est-ce qui corrompit Ésaü et le rendit serviteur de son frère ? N’est-ce pas un seul mets pour lequel il vendit son droit d’aînesse ? Et Samuel ? N’est-ce pas au contraire par le jeûne qu’il fut accordé à la prière de sa mère ? Qu’est-ce donc qui a rendu invincible le très fort Samson, sinon le jeûne avec lequel il fut conçu dans le sein de sa mère ? Le jeûne le conçut, le jeûne le nourrit, le jeûne en fit un homme. Un ange l’a sûrement prescrit à sa mère, l’avertissant de s’abstenir de tout ce qui provient de la vigne, de ne boire ni vin ni boisson fermentée. Le jeûne engendre les prophètes, affermit et fortifie les puissants. |
R/. Qui persequebántur pópulum tuum, Dómine, demersísti eos in profúndum : * Et in colúmna nubis ductor eórum fuísti. | R/. Ceux qui poursuivaient votre peuple [9], Seigneur, vous les avez jetés au fond de la mer : * Et dans une colonne de nuée, vous avez été le guide. |
V/. Deduxísti sicut oves pópulum tuum in manu Móysi et Aaron. | V/. Vous avez conduit [10], comme des brebis, votre peuple par les mains de Moïse et d’Aaron. |
R/. Et in colúmna nubis ductor eórum fuísti. | R/. Et dans une colonne de nuée, vous avez été le guide. |
Lectio vi | 6e leçon |
Ieiúnium legislatóres sapiéntes facit : ánimæ óptima custódia, córporis sócius secúrus, fórtibus viris muniméntum et arma, athlétis et certántibus exercitátio. Hoc prætérea tentatiónes propúlsat, ad pietátem armat, cum sobrietáte hábitat, temperántiæ ópifex est : in bellis fortitúdinem affert, in pace quiétem docet : nazarǽum sanctíficat, sacerdótem pérficit : neque enim fas est sine ieiúnio sacrifícium attíngere, non solum in mýstica nunc et vera Dei adoratióne, sed nec in illa, in qua sacrifícium secúndum legem in figura offerebátur. Ieiúnium Elíam magnæ visiónis spectatórem fecit : quadragínta namque diérum ieiúnio cum ánimam purgásset, in spelúnca meruit, quantum fas est homini, Deum vidére. Móyses íterum legem accípiens, íterum ieiúnia secútus est. Ninivítæ, nisi cum illis et bruta ieiunássent, ruínæ minas nequáquam evasíssent. In desérto autem quorúmnam membra cecidérunt ? nonne illórum, qui carnes appetivére ? | Le jeûne rend les législateurs sages ; il est pour l’âme la meilleure sauvegarde ; pour le corps, un compagnon sûr ; pour les hommes courageux, une protection et une arme ; pour les athlètes et les combattants, un entraînement. En outre, il écarte les tentations, dispose à la piété, habite avec la sobriété, est artisan de la tempérance. Dans la guerre, il apporte le courage ; dans la paix, il apprend la tranquillité. Il sanctifie le nazir, rend le prêtre parfait, car il n’est pas permis d’aborder le sacrifice sans être à jeun, et cela, non seulement aujourd’hui, en cette adoration sacramentelle et véritable de Dieu, mais même dans celle où, en figure, le sacrifice était offert selon la loi. C’est le jeûne qui rendit Élie digne de contempler sa grande vision ; car, après avoir purifié son âme par un jeûne de quarante jours, il mérite, dans une caverne, de voir Dieu autant que cela est permis à un homme. Lorsque Moïse reçut de nouveau la loi, il observa de nouveau un jeûne. Les Ninivites n’auraient échappé en aucune manière à la destruction qui les menaçait s’ils n’avaient jeûné et fait jeûner avec eux jusqu’aux animaux. Dans le désert, par contre, qui vit fléchir ses membres, sinon ceux qui eurent envie de viandes ? |
R/. Móyses fámulus Dei ieiunávit quadragínta diébus et quadragínta nóctibus : * Ut legem Dómini mererétur accípere. | R/. Moïse, serviteur de Dieu [11], jeûna pendant quarante jours et quarante nuits, * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. |
V/. Ascéndens Móyses in montem Sínai ad Dóminum, fuit ibi quadragínta diébus et quadragínta nóctibus. | V/. Moïse monta sur la montagne de Sinaï, auprès du Seigneur ; et il fut là quarante jours et quarante nuits. |
* Ut legem Dómini mererétur accípere. Glória Patri. * Ut legem Dómini mererétur accípere. | * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. Gloire au Père. * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 6, 1-15 | |
In illo témpore : Abiit Iesus trans mare Galilǽæ, quod est Tiberíadis : et sequebátur eum multitúdo magna, quia vidébant signa, quæ faciébat super his qui infirmabántur. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus s’en alla au delà de la mer de Galilée, ou de Tibériade ; et une multitude nombreuse le suivait, parce qu’ils voyaient les miracles qu’il opérait sur les malades. Et le reste. [12] |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi | Homélie de saint Augustin, évêque |
Tract. 24 in Ioannem | |
Mirácula, quæ fecit Dóminus noster Iesus Christus, sunt quidem divína ópera, et ad intelligéndum Deum de visibílibus ádmonent humánam mentem. Quia enim ille non est talis substántia, quæ vidéri óculis possit ; et mirácula eius, quibus totum mundum regit, universámque creatúram adminístrat, assiduitáte viluérunt, ita ut pene nemo dignétur atténdere ópera Dei mira et stupénda in quólibet séminis grano : secúndum ipsam suam misericórdiam, servávit sibi quædam, quæ fáceret opportúno témpore præter usitátum cursum ordinémque natúræ ; ut non maióra, sed insólita vidéndo stupérent, quibus quotidiana vilúerant. | Les miracles accomplis par notre Seigneur Jésus-Christ sont vraiment des œuvres divines et ils invitent l’esprit humain à s’élever des événements visibles à la connaissance de Dieu. Dieu, en effet, n’est pas de telle substance qu’il puisse être vu des yeux du corps. D’autre part, ses miracles, grâce auxquels il régit le monde entier et prend soin de toute la création, sont, par leur fréquence, devenus communs, au point que personne, pour ainsi dire, ne daigne prêter attention à l’action admirable et étonnante de Dieu dans n’importe quelle semence. C’est pourquoi, en sa miséricorde même, il s’est réservé d’opérer, en temps opportun, certains prodiges en dehors du cours habituel et ordinaire de la nature : ainsi la vue de faits, non plus grands, mais insolites, frappera tout de même d’étonnement ceux pour qui les miracles quotidiens sont devenus quelconques. |
R/. Spléndida facta est fácies Móysi, dum respíceret in eum Dóminus : * Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. | R/. La face de Moïse était devenue rayonnante de lumière, depuis que le Seigneur l’avait regardé : * Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte. |
V/. Cumque descendísset de monte Sínai, portábat duas tábulas testimonii, ignorans quod cornúta esset fácies eius ex consórtio sermónis Dei. | V/. Et lorsque [13] Moïse descendit de la montagne de Sinaï, il tenait les deux tables du témoignage, et il ignorait que sa face était rayonnante de lumière depuis l’entretien du Seigneur avec lui. |
R/. Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. | R/. Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte. |
Lectio viii | 8e leçon |
Maius enim miráculum est gubernátio tótius mundi, quam saturátio quinque míllium hóminum de quinque pánibus. Et tamen hoc nemo mirátur : illud mirántur hómines, non quia maius est, sed quia rarum est. Quis enim et nunc pascit univérsum mundum, nisi ille, qui de paucis granis ségetes creat ? Fecit ergo quo modo Deus. Unde enim multiplicat de paucis granis ségetes, inde in mánibus suis multiplicávit quinque panes : potéstas enim erat in mánibus Christi. Panes autem illi quinque, quasi sémina erant, non quidem terræ mandáta, sed ab eo, qui terram fecit, multiplicáta. | Car c’est un plus grand miracle de gouverner le monde entier que de rassasier de cinq pains cinq mille personnes. Et pourtant, nul ne s’étonne du premier prodige, tandis que l’on est rempli d’admiration pour le second, non parce qu’il est plus grand, mais parce qu’il est rare. Qui, en effet, maintenant encore, nourrit le monde entier, sinon celui qui, de quelques grains, fait sortir les moissons ? Jésus a donc agi à la manière de Dieu. En effet, par cette même puissance qui d’un petit nombre de grains multiplie les moissons, il a multiplié entre ses mains les cinq pains. Car la puissance était entre les mains du Christ. Ces cinq pains étaient comme des semences non plus confiées à la terre, mais multipliées par celui qui a fait la terre. |
R/. Ecce mitto Angelum meum, qui præcédat te, et custódiat semper : * Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. | R/. Voici [14] que j’enverrai mon Ange, afin qu’il te précède et te garde toujours : * Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera. |
V/. Israël, si me audíeris, non erit in te deus recens, neque adorábis deum aliénum : ego enim Dóminus. | V/. Israël [15], si tu m’écoutes, il n’y aura pas au milieu de toi de dieu nouveau, et tu n’adoreras pas de dieu étranger, car c’est moi qui suis le Seigneur. |
R/. Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. | R/. Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera. |
Lectio ix | 9e leçon |
Hoc ergo admótum est sénsibus, quo erigerétur mens : et exhíbitum óculis, ubi exercerétur intelléctus : ut invisíbilem Deum per visibília ópera mirarémur, et erécti ad fidem, et purgáti per fidem, étiam ipsum invisíbilem vidére cuperemus, quem de rebus visibílibus invisíbilem nosceremus. Nec tamen sufficit hæc intuéri in miráculis Christi. Interrogémus ipsa mirácula, quid nobis loquántur de Christo : habent enim, si intelligántur, linguam suam. Nam quia ipse Christus Verbum Dei est : étiam factum Verbi, verbum nobis est. | Ce prodige a donc été présenté à nos sens pour élever notre esprit ; il a été placé sous nos yeux pour exercer notre intelligence. Alors, admirant le Dieu invisible à travers ses œuvres visibles, élevés jusqu’à la foi et purifiés par la foi, nous désirerons même voir l’Invisible en personne ; cet Invisible que nous connaissons à partir des choses visibles. Et pourtant, il ne suffit pas de considérer cela dans les miracles du Christ. Demandons aux miracles eux-mêmes ce qu’ils nous disent du Christ ; en effet, si nous les comprenons, ils ont leur langage. Car le Christ en soi est la Parole de Dieu, l’action de la Parole aussi est parole pour nous. |
R/. Atténdite, pópule meus, legem meam : * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. | R/. Appliquez-vous [16] à la loi, ô mon peuple,. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche |
V/. Apériam in parábolis os meum : loquar propositiónes ab inítio sǽculi. | V/. J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je dirai des choses cachées dès le commencement [17] |
* Inclináte aurem vestram in verba oris mei. Glória Patri. * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. | * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche Gloire au Père. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 2, 13-25 | |
In illo témpore : Prope erat Pascha Iudæórum, et ascéndit Iesus Ierosólymam : et invénit in templo vendéntes boves, et oves, et colúmbas. Et réliqua. | En ce temps-là : La Pâque des Juifs était proche, Jésus monta à Jérusalem. Et il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de colombes. Et le reste. [18] |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Tract. 10 in Ioannem, post initium | |
Quid audívimus, fratres ? Ecce templum illud figúra adhuc erat, et eiécit inde Dóminus omnes qui sua quærébant, qui ad núndinas vénerant. Et quæ ibi vendébant illi ? Quæ opus habébant hómines in sacrifíciis illíus témporis. Novit enim cáritas vestra, quod sacrifícia illi pópulo pro eius carnalitáte, et corde adhuc lapídeo, tália data sunt, quibus tenerétur, ne in idóla deflúeret : et immolábant ibi sacrifícia, boves, oves et colúmbas. Nostis, quia legístis. | Que venons-nous d’entendre, mes frères ? Ce temple n’était que figuratif, et le Seigneur en chassa tous ceux qui, cherchant leurs intérêts, y étaient venus faire le trafic. Et qu’y vendaient-ils ? Ce dont les hommes avaient besoin pour les sacrifices de ce temps-là. Car votre charité n’ignore pas que c’était à cause de ses instincts grossiers et de son cœur de pierre, que de tels sacrifices avaient été donnés à ce peuple, pour le retenir sur le penchant qui l’entraînait au culte des idoles. Les Juifs immolaient donc dans le temple des bœufs, des brebis et des colombes. Vous le savez, car vous l’avez lu. |
R/. Vos, qui transitúri estis Iordánem, ædificáte altáre Dómino. * De lapídibus, quos ferrum non tétigit : et offérte super illud holocáusta, et hóstias pacíficas Deo vestro. | R/. Vous [19] qui devez passer le Jourdain, élevez un autel au Seigneur, * Avec des pierres que le fer n’aura pas touchées ; et offrez sur cet autel des holocaustes, et des hosties pacifiques à votre Dieu. |
V/. Cumque intravéritis terram, quam Dóminus datúrus est vobis, ædificáte ibi altáre Dómino. | V/. Lorsque vous serez entrés dans la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera, vous bâtirez là un autel au Seigneur. |
R/. De lapídibus, quos ferrum non tétigit : et offérte super illud holocáusta, et hóstias pacíficas Deo vestro. | R/. Avec des pierres que le fer n’aura pas touchées ; et offrez sur cet autel des holocaustes, et des hosties pacifiques à votre Dieu. |
Lectio ii | 2e leçon |
Non ergo magnum peccátum, si hoc vendébant in templo, quod emebátur ut offerétur in templo : et tamen eiécit inde illos. Quid si ibi ebriósos inveníret, quid fáceret Dóminus, si vendéntes ea quæ lícita sunt, et contra iustítiam non sunt (quæ enim honéste emúntur, non illícite vendúntur) éxpulit tamen, et non est passus domum oratiónis fíeri domum negotiatiónis ? | Il semble donc que ce n’était pas un grand péché de vendre dans le temple ce qui s’achetait pour être offert dans le temple, et cependant Jésus-Christ en chassa les marchands. Qu’aurait donc fait le Seigneur, s’il avait trouvé là des hommes plongés dans l’ivresse, lui qui expulsa ceux qui vendaient des choses qu’il est pourtant permis de vendre, et qui ne blessaient point la justice (car ce qu’on achète honnêtement, se vend licitement) ; qu’aurait-il fait, lui qui ne souffrit pas que la maison de la prière devint une maison de négoce ? |
R/. Audi, Israël, præcépta Dómini, et ea in corde tuo quasi in libro scribe : * Et dabo tibi terram fluéntem lac et mel. | R/. Écoute, Israël [20], les préceptes du Seigneur, et écris-les dans ton cœur comme dans un livre ; * Et je te donnerai une terre où coulent du lait et du miel. |
V/. Obsérva ígitur, et audi vocem meam : et inimícus ero inimícis tuis. | V/. Observe [21] donc et écoute ma parole, et je serai un ennemi pour ton ennemi. |
R/. Et dabo tibi terram fluéntem lac et mel. | R/. Et je te donnerai une terre où coulent du lait et du miel. |
Lectio iii | 3e leçon |
Si negotiatiónis domus non debet fíeri domus Dei, potatiónis debet fíeri ? Nos autem quando ista dícimus, strident déntibus suis advérsus nos : et consolátur nos Psalmus, quem audístis : Stridérunt in me déntibus suis. Nóvimus et nos audíre unde curémur : etsi ingeminántur flagélla Christo, quia flagellátur sermo ipsíus. Congregáta sunt, inquit, in me flagélla, et nesciébant. Flagellátus est flagéllis Iudæórum : flagellátur blasphémiis falsórum Christianórum : multíplicant flagélla Dómino Deo suo, et nésciunt. Faciámus nos, quantum ipse ádiuvat. Ego autem, cum mihi molésti essent, induébam me cilício, et humiliábam in ieiúnio ánimam meam. | Si la maison de Dieu ne doit pas devenir une maison de trafic, doit-elle devenir un lieu d’ivresse ? Quand nous parlons de la sorte, les coupables grincent des dents contre nous ; mais nous trouvons notre consolation dans les paroles du Psaume que vous venez d’entendre : « Ils ont grincé des dents contre moi. » [22] Nous savons entendre les paroles qui peuvent nous guérir, bien que leurs fouets tombent à coups redoublés sur le Christ, car c’est sa parole qui est flagellée : « Leurs fouets, dit-il, se sont réunis contre moi, et ils ne le savaient pas. » [23] Jésus-Christ a été flagellé par les verges des Juifs, il est flagellé encore par les blasphèmes des faux chrétiens ; ceux-ci multiplient les coups contre le Seigneur leur Dieu, et ils ne le savent point. Pour nous, faisons, autant que lui-même nous en donne la grâce, ce qui est marqué au même Psaume : « Mais moi, pendant qu’ils me tourmentaient, j’étais revêtu d’un cilice, j’humiliais mon âme par le jeûne. » [24] |
R/. Sicut fui cum Móyse ita ero tecum, dicit Dóminus : * Confortáre, et esto robústus : introdúces pópulum meum ad terram lacte et melle manántem. | R/. Comme [25] j’ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi, ait le Seigneur fà Josué] ; * Prends courage et sois fort : tu introduiras mon peuple dans une terre où coulent le lait et le miel. |
V/. Noli timére, quóniam tecum sum : ad quæcúmque perréxeris, non dimíttam te, neque derelínquam. | V/. Ne crains point, parce que je suis avec toi ; en quelque lieu que tu ailles, je ne te laisserai, ni ne t’abandonnerai. |
* Confortáre, et esto robústus : introdúces pópulum meum ad terram lacte et melle manántem. Glória Patri. * Confortáre, et esto robústus : introdúces pópulum meum ad terram lacte et melle manántem. | * Prends courage et sois fort : tu introduiras mon peuple dans une terre où coulent le lait et le miel. Gloire au Père. * Prends courage et sois fort : tu introduiras mon peuple dans une terre où coulent le lait et le miel. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 7, 14-31 | |
In illo témpore : Iam die festo mediánte, ascéndit Iesus in templum, et docébat. Et mirabántur Iudǽi. Et réliqua. | En ce temps-là, lorsqu’on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. Et les Juifs s’étonnaient. Et le reste. [26] |
Homilía sancti Augustíni Episcopi | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Tract. 29 in Ioánnem, sub initium | |
Ille qui latébat, docébat, et palam loquebátur, et non tenebátur. Illud enim ut latéret, erat causa exémpli, hoc potestátis. Sed cum docéret, mirabántur Iudǽi. Omnes quidem, quantum árbitror, mirabántur, sed non omnes convertebántur. Et unde admirátio ? Quia multi nóverant ubi natus, quemádmodum fúerit educátus. Numquam eum víderant lítteras discéntem : audiébant autem de lege disputántem, legis testimónia proferéntem, quæ nemo posset proférre, nisi legísset, nemo légeret, nisi lítteras didicísset : et ídeo mirabántur. Eórum autem admirátio, magístro facta est insinuándæ altius veritátis occásio. | Celui qui s’était caché, enseignait, il parlait en public et on ne s’emparait pas de sa personne. Il s’était caché pour nous donner l’exemple ; et il ne permettait pas qu’on s’emparât de lui pour montrer sa puissance. Quand il enseignait, « lesjuifs s’étonnaient » ; autant que je puis en juger, tous s’étonnaient, mais tous ne se convertissaient pas. Et d’où venait leur surprise ? De ce que beaucoup savaient où il était né, comment il avait été élevé. Jamais ils ne l’avaient vu apprendre les Écritures, pourtant ils l’entendaient disserter sur la loi, citer à l’appui de ses paroles des passages de la loi, que personne ne pouvait citer sans les avoir lus, et que personne n’aurait pu lire sans avoir étudié, et c’est pourquoi ils s’étonnaient. Leur surprise fut, pour le divin Maître, l’occasion de leur insinuer profondément la vérité. |
R/. Quid me quǽritis interfícere, hóminem qui vera locútus sum vobis ? * Si male locútus sum, testimónium pérhibe de malo : si autem bene, cur me cædis ? | R/. Pourquoi [27] cherchez-vous à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité ? * |
V/. Multa bona ópera operátus sum vobis : propter quod opus vultis me occídere ? | V/. J’ai fait [28] devant vous beaucoup d’oeuvres excellentes, pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me faire mourir ? |
R/. Si male locútus sum, testimónium pérhibe de malo : si autem bene, cur me cædis ? | R/. Si j’ai mal parlé [29], rends témoignage du mal, mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? |
Lectio ii | 2e leçon |
Ex eórum quippe admiratióne et verbis, dixit Dóminus profúndum áliquid, et diligéntius ínspici et díscúti dignum. Quid ergo Dóminus respóndit eis, admirántibus quómodo sciret lítteras, quas non didícerat ? Mea, inquit, doctrína non est mea, sed eius qui misit me. Hæc est profúnditas prima : vidétur enim paucis verbis quasi contrária locútus. Non enim ait : Ista doctrína non est mea : sed, Mea doctrína non est mea. Si non tua, quómodo tua ? si tua, quómodo non tua ? Tu enim dicis utrúmque : et mea doctrína, et non mea. | En effet, leur étonnement et les paroles qu’il leur inspire, donnent lieu au Seigneur de leur révéler une vérité profonde, bien digne d’être soigneusement méditée et expliquée. Que répond donc le Seigneur à ceux qui s’étonnaient qu’il sût les écritures sans les avoir apprises ? « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. » Voici une première profondeur, car ce peu de paroles semble renfermer une contradiction. En effet, il ne dit pas : Cette doctrine n’est pas la mienne ; mais il dit : « Ma doctrine n’est pas de moi. » Si cette doctrine n’est pas de vous, comment est-elle la vôtre ? Et si elle est la vôtre, comment se fait-il qu’elle ne vienne pas de vous ? Vous dites pourtant l’un et l’autre : « c’est ma doctrine », et, « elle n’est pas de moi. » |
R/. Adduxi vos per desértum quadragínta annis ego Dóminus, et non sunt attríta vestiménta vestra : * Manna de cælo plui vobis, et oblíti estis me, dicit Dóminus. | R/. Je vous [30] ai conduit durant quarante ans à travers le désert, moi le Seigneur, et vos vêtements ne se sont pas usés : * Je vous ai fait pleuvoir la manne du ciel, et vous m’avez oublié, dit le Seigneur. |
V/. Ego edúxi vos de terra Ægýpti, et de domo servitútis liberávi vos. | V/. C’est moi [31] qui vous ai retiré de la terre d’Egypte, et de la maison de servitude, je vous ai délivré. |
R/. Manna de cælo plui vobis, et oblíti estis me, dicit Dóminus. | R/. Je vous ai fait pleuvoir la manne du ciel, et vous m’avez oublié, dit le Seigneur. |
Lectio iii | 3e leçon |
Si ergo intueámur diligénter quod ipse in exórdio dicit sanctus Evangelísta : In princípio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum : inde pendet huius solútio quæstiónis. Quæ est doctrína Patris, nisi Verbum Patris ? Ipse ergo Christus doctrína Patris, si Verbum Patris. Sed quia Verbum, non potest esse nullíus, sed alicúius : et suam doctrínam dixit seípsum, et non suam, quia Patris est Verbum. Quid enim tam tuum quam tu ? Et quid tam non tuum quam tu, si alicúius est, quod es ? | Si nous examinons avec attention ce que le saint Évangéliste dit de lui-même en son premier chapitre : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu » [32], nous trouverons dans ces paroles le principe de solution de cette difficulté. Quelle est la doctrine du Père, si ce n’est le Verbe du Père ? Le Christ est donc lui-même la doctrine du Père, puisqu’il est le Verbe du Père. Comme un verbe ne peut être le verbe de personne, mais doit l’être de quelqu’un, il a pu dire également, d’une part, qu’il était lui-même sa propre doctrine, et d’autre part, qu’elle n’était pas de lui, puisqu’il est le Verbe du Père. Et, en effet, qu’y a-t-il qui soit plus à vous que vous-même ? et qu’y a-t-il aussi qui soit moins à vous que vous-même, si ce que vous êtes est de quelque autre ? |
R/. Móyses fámulus Dei ieiunávit quadragínta diébus et quadragínta nóctibus : * Ut legem Dómini mererétur accípere. | R/. Moïse, serviteur de Dieu [33], jeûna pendant quarante jours et quarante nuits, * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. |
V/. Ascéndens Móyses in montem Sínai ad Dóminum, fuit ibi quadragínta diébus et quadragínta nóctibus. | V/. Moïse monta sur la montagne de Sinaï, auprès du Seigneur ; et il fut là quarante jours et quarante nuits. |
* Ut legem Dómini mererétur accípere. Glória Patri. * Ut legem Dómini mererétur accípere. | * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. Gloire au Père. * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 9, 1-38 | |
In illo témpore : Prætériens Iesus, vidit hóminem cæcum a nativitáte : et interrogavérunt eum discípuli eius : Rabbi, quis peccávit, hic, aut paréntes eius, ut cæcus nascerétur ? Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus, en passant, vit un homme aveugle de naissance. Et ses disciples lui demandèrent : Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Et le reste. [34] |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi | Homélie de saint Augustin, Evêque. |
Tract. 44 in Ioánnem, circa initium | |
Ea quæ fecit Dóminus noster Iesus Christus, stupénda atque miránda, et ópera, et verba sunt : ópera, quia facta sunt : verba, quia signa sunt. Si ergo quid signíficet hoc quod factum est, cogitémus : genus humánum est iste cæcus. Hæc enim cǽcitas cóntigit in primo hómine per peccátum, de quo omnes oríginem dúximus, non solum mortis, sed étiam iniquitátis. Si enim cǽcitas est infidélitas, et illuminátio fides : quem fidélem, quando venit Christus, invénit ? Quandóquidem Apóstolus natus in gente prophetárum dicit : Fúimus et nos aliquándo natúra fílii iræ, sicut et céteri. Si fílii iræ, fílii vindíctæ, fílii pœnæ, fílii gehénnæ : quómodo natúra, nisi quia peccánte primo hómine vítium pro natúra inolévit ? Si vítium pro natúra inolévit, secúndum mentem omnis homo cæcus natus est. | Les faits surprenants et merveilleux de la vie de notre Seigneur Jésus-Christ, sont à la fois des œuvres et des paroles, des œuvres, parce que ces faits se sont réellement passés, des paroles, parce qu’ils sont des signes. Si donc nous réfléchissons à la signification de ce miracle, nous verrons que l’aveugle représente, le genre humain. Cette cécité a été chez le premier homme le résultat du péché, et il nous a communiqué à tous, non seulement le germe de la mort, mais encore celui de l’iniquité. Si la cécité est l’infidélité, si l’illumination est la foi, quel est celui que le Christ a trouvé fidèle au moment de sa venue sur la terre, puisque l’Apôtre, né de la race des Prophètes, dit lui-même : « Nous étions autrefois par nature enfants de colère, comme tous les autres. » [35] Si nous étions enfants de colère, nous étions aussi enfants de la vengeance, enfants du châtiment, enfants de la géhenne. Comment l’étions-nous par nature, si ce n’est que, par le péché du premier homme, le vice est passé pour nous comme en nature ? Si le vice est devenu pour nous une seconde nature, tout homme naît aveugle, quant à son âme. |
R/. Spléndida facta est fácies Móysi, dum respíceret in eum Dóminus : * Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. | R/. La face de Moïse était devenue rayonnante de lumière, depuis que le Seigneur l’avait regardé : * Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte. |
V/. Cumque descendísset de monte Sínai, portábat duas tábulas testimonii, ignorans quod cornúta esset fácies eius ex consórtio sermónis Dei. | V/. Et lorsque [36] Moïse descendit de la montagne de Sinaï, il tenait les deux tables du témoignage, et il ignorait que sa face était rayonnante de lumière depuis l’entretien du Seigneur avec lui. |
R/. Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. | R/. Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte. |
Lectio ii | 2e leçon |
Venit Dóminus : quid fecit ? Magnum mystérium commendávit. Exspuit in terram, de salíva sua lutum fecit : quia Verbum caro factum est, et inúnxit óculos cæci. Inúnctus erat, et nondum vidébat. Misit illum ad piscínam, quæ vocátur Síloë. Pertínuit autem ad Evangelístam commendáre nobis nomen huius piscínæ, et ait : Quod interpretátur Missus. Iam quis sit missus agnóscitis. Nisi enim ille fuísset missus, nemo nostrum esset ab iniquitáte dimíssus. Lávit ergo óculos in ea piscína, quæ interpretátur Missus ; baptizátus est in Christo. Si ergo quando eum in seípso quodámmodo baptizávit, tunc illuminávit : quando inúnxit, fortásse catechúmenum fecit. | Le Seigneur est venu : Qu’a-t-il fait ? Il a voulu attirer notre attention sur un grand mystère. « Il cracha à terre et il fit de la boue avec sa salive », parce que le Verbe s’est fait chair, « et il oignit les yeux de l’aveugle. » Les yeux de cet homme étaient couverts de cette boue, et il ne voyait pas encore. Le Sauveur l’envoya à la piscine qui porte le nom de Siloé. L’Évangéliste a cru devoir nous faire remarquer le nom de cette piscine et il nous dit « qu’on l’interprète par Envoyé. » Vous savez déjà qui a été envoyé. S’il n’avait pas .été envoyé, nul d’entre nous n’eût été délivré du péché. L’aveugle lava donc ses yeux dans cette piscine dont le nom signifie Envoyé : il fut baptisé dans le Christ. Si donc le Sauveur l’a baptisé en quelque sorte lorsqu’il lui rendit la vue, on peut dire qu’il l’avait fait catéchumène quand il oignit ses yeux. |
R/. Ecce mitto Angelum meum, qui præcédat te, et custódiat semper : * Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. | R/. Voici [37] que j’enverrai mon Ange, afin qu’il te précède et te garde toujours : * Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera. |
V/. Israël, si me audíeris, non erit in te deus recens, neque adorábis deum aliénum : ego enim Dóminus. | V/. Israël [38], si tu m’écoutes, il n’y aura pas au milieu de toi de dieu nouveau, et tu n’adoreras pas de dieu étranger, car c’est moi qui suis le Seigneur. |
R/. Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. | R/. Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera. |
Lectio iii | 3e leçon |
Audístis grande mystérium. Intérroga hóminem : Christiánus es ? Respondet tibi : Non sum. Si pagánus es, aut Iudǽus ? Si autem díxerit, Non sum : adhuc quæris ab eo, Catechúmenus, an fidélis ? Si respónderit tibi, Catechúmenus : inúnctus est, nondum lotus. Sed unde inúnctus ? Quære, et respóndet. Quære ab illo, in quem credat ? Eo ipso quo catechúmenus est, dicit : In Christum. Ecce modo loquor et fidélibus et catechúmenis. Quid dixi de sputo et luto ? Quia Verbum caro factum est ; hoc catechúmeni áudiunt : sed non eis sufficit ad quod inúncti sunt : festínent ad lavácrum, si lumen inquírunt. | Ce que vous venez d’entendre est un grand mystère. Demande à un homme : Es-tu chrétien ? Il te répond : Je ne le suis pas. Tu lui demandes encore : Es-tu païen ou juif ? S’il te répond : Je ne le suis pas ; tu continues de l’interroger : Es-tu catéchumène ou fidèle ? [39] S’il te répond : Catéchumène, il a été oint, mais non encore lavé. Comment a-t-il été oint ? Interroge-le, et il te répondra. Demande-lui en qui il croit ? Par cela même qu’il est catéchumène, il te dira : Je crois au Christ. Je m’adresse maintenant aux fidèles et aux catéchumènes. Qu’ai-je dit de la salive et de la boue ? Que le Verbe s’est fait chair. C’est ce qui est enseigné aux catéchumènes ; mais il ne leur suffit pas d’avoir été oints : qu’ils se hâtent vers le bain salutaire, s’ils recherchent la lumière. |
R/. Atténdite, pópule meus, legem meam : * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. | R/. Appliquez-vous [40] à la loi, ô mon peuple,. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche |
V/. Apériam in parábolis os meum : loquar propositiónes ab inítio sǽculi. | V/. J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je dirai des choses cachées dès le commencement. |
* Inclináte aurem vestram in verba oris mei. Glória Patri. * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. | * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche Gloire au Père. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 2, 13-25 | |
In illo témpore : Ibat Iesus in civitátem, quæ vocátur Naim : et ibant cum eo discípulus eius, et turba copiósa. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec lui, ainsi qu’une foule nombreuse. Et le reste. [41] |
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi | Homélie de saint Ambroise, Évêque. |
Lib. 5 Comment. in Luc. c. 7, post initium | |
Et hic locus ad utrámque redúndat grátiam ; et ut cito flecti divínam misericórdiam matris víduæ lamentatióne credámus, eius præcípue, quæ únici fílii vel labóre, vel morte frangátur ; cui tamen víduæ gravitátis méritum exsequiárum turba concíliet : et ut hanc víduam populórum turba septam, plus vidéri esse quam féminam, quæ resurrectiónem únici et adolescéntis fílii suis lácrimis merúerit impetráre : eo quod sancta Ecclésia pópulum iuniórem a pompa fúneris atque a suprémis sepúlcri, suárum révocet ad vitam contemplatióne lacrimárum : quæ flere prohibétur eum, cui resurréctio debebátur. | Cet endroit de l’Évangile se rapporte à l’une et à l’autre grâce (dont nous allons parler). Il a d’abord pour but de nous donner l’assurance que la miséricorde divine se laisse vite fléchir par les gémissements d’une mère veuve, et surtout d’une mère brisée par la maladie ou la mort de son fils unique, d’une veuve enfin dont le mérite et la gravité sont prouvés par la foule qui l’accompagne aux funérailles. Il est destiné encore à nous faire voir plus qu’une simple femme dans cette veuve, entourée d’une grande foule de peuple, qui mérita d’obtenir par ses larmes la résurrection d’un jeune homme, son fils unique ; parce que cette veuve est l’image de la sainte Église, qui, en considération de ses larmes, obtient de rappeler du sein des pompes funèbres ou des profondeurs du sépulcre, pour le faire revenir à la vie, un jeune peuple qu’on lui a défendu de pleurer, parce que la résurrection lui est promise. |
R/. Locútus est Dóminus ad Móysen, dicens : Descénde in Ægýptum, et dic Pharaóni, * Ut dimíttat pópulum meum : indurátum est cor Pharaónis : non vult dimíttere pópulum meum, nisi in manu forti. | R/. Le Seigneur parla à Moïse [42], disant : Descend en Egypte, et dit à Pharaon : * Qu’il laisse aller mon peuple ; le cœur de Pharaon est endurci, il ne veut pas laisser aller mon peuple, s’il n’y est contraint par une main forte. |
V/. Clamor filiórum Israël venit ad me, vidíque afflictiónem eórum : sed veni, mittam te ad Pharaónem. | V/. La clameur des enfants d’Israël est venue jusqu’à moi et j’ai vu leur affliction, mais viens, et je t’enverrai à Pharaon. |
R/. Ut dimíttat pópulum meum : indurátum est cor Pharaónis : non vult dimíttere pópulum meum, nisi in manu forti. | R/. Qu’il laisse aller mon peuple ; le cœur de Pharaon est endurci, il ne veut pas laisser aller mon peuple, s’il n’y est contraint par une main forte. |
Lectio ii | 2e leçon |
Qui quidem mórtuus in lóculo materiálibus quátuor ad sepúlcrum ferebátur eleméntis, sed spem resurgéndi habébat, quia ferebátur in ligno. Quod etsi nobis ante non próderat, tamen posteáquam Iesus id tétigit, profícere cœpit ad vitam : ut esset indício, salútem pópulo per crucis patíbulum refundéndam. Audíto ígitur Dei verbo, stetérunt acérbi illi fúneris portitóres, qui corpus humánum letháli fluxu natúræ materiális urgébant. Quid enim áliud, nisi quasi in quodam féretro, hoc est, suprémi fúneris instruménto, iacémus exánimes, cum vel ignis immódicæ cupiditátis exǽstuat, vel frígidus humor exúndat, vel pigra quadam terréni córporis habitúdine vigor hebetátur animórum ; vel concréta noster spíritus labe, puræ lucis vácuus mentem alit ? Hi sunt nostri fúneris portitóres. | Le mort était porté au tombeau dans un cercueil par les quatre éléments matériels [43] ; mais il avait l’espoir de ressusciter puisqu’il était porté dans du bois. Bien que le bois ne nous ait pas été utile autrefois, il a néanmoins, depuis que Jésus-Christ l’a touché, commencé à servir pour la vie ; afin de montrer que le salut devait être rendu au monde par le gibet de la croix. En entendant la parole de Dieu, ils s’arrêtèrent donc, ces impitoyables conducteurs de convois funèbres qui poussaient le corps humain (vers la dissolution), par suite du cours mortel de la nature matérielle. Et nous, ne gisons-nous pas inanimés sur la civière mortuaire, c’est-à-dire sur un instrument des dernières pompes funèbres, lorsque le feu des passions déréglées nous brûle, ou que la froideur inonde nos âmes> ou bien quand nous sentons la vigueur de notre esprit s’émousser sous le poids de ce corps terrestre et paresseux, ou encore lorsque la pure lumière faisant défaut à notre esprit, il nourrit notre âme d’un air épais et vicié ? Voilà les porteurs qui nous mènent au tombeau. |
R/. Stetit Móyses coram Pharaóne, et dixit : Hæc dicit Dóminus : * Dimítte pópulum meum, ut sacríficet mihi in desérto. | R/. Moïse se présenta [44] devant Pharaon et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : * Laisse aller mon peuple, afin qu’il me sacrifie dans le désert. |
V/. Dóminus Deus Hebræórum misit me ad te, dicens. | V/. Le Seigneur, Dieu des Hébreux, m’a envoyé te dire : |
R/. Dimítte pópulum meum, ut sacríficet mihi in desérto. | R/. Laisse aller mon peuple, afin qu’il me sacrifie dans le désert. |
Lectio iii | 3e leçon |
Sed quamvis supréma mortis spem vitæ omnis aboléverint, et túmulo próxima córpora iáceant defunctórum : verbo tamen Dei iam mórtua resúrgunt cadávera : vox redit, rédditur fílius matri, revocátur a túmulo, erípitur a sepúlcro. Quis iste est túmulus tuus, nisi mali mores ? Túmulus tuus perfídia est : sepúlcrum tuum guttur est. Sepúlcrum enim patens, est guttur eórum, unde verba mórtua proferúntur. Ab hoc sepúlcro te líberat Christus : ab hoc túmulo surges, si audias verbum Dei. Et si grave peccátum est, quod pœniténtiæ lácrimis ipse laváre non possis ; fleat pro te mater Ecclésia, quæ pro singulis tamquam pro únicis fíliis vídua mater intérvenit. Compátitur enim quodam spiritáli dolóre natúræ, cum suos líberos lethálibus vítiis ad mortem cernit urgéri. | Mais quoique les derniers devoirs rendus aux morts aient enlevé toute espérance de vie, et que les corps des défunts gisent déjà près du tombeau, cependant, à la parole de Dieu, les cadavres ressuscitent aussitôt, la voix leur revient, un fils est rendu à sa mère, il est rappelé du tombeau, arraché du sépulcre. Quel est pour toi ce tombeau, sinon les mauvaises habitudes ? Ton ’ tombeau, c’est ta déloyauté ; ton gosier est un sépulcre, (selon ces paroles) : « C’est un sépulcre ouvert que leur gosier » [45], d’où sont proférées des paroles de mort. Le Christ te délivre de ce sépulcre ; tu sortiras de ce tombeau si tu écoutes la parole de Dieu. Et s’il est un péché grave que tu ne puisses laver toi-même par les larmes de la pénitence, que l’Église ta mère pleure pour toi, elle qui intervient en faveur de chacun de ses enfants, comme une mère veuve pour son fils unique, car elle est pleine de compassion et éprouve une douleur spirituelle qui lui est propre, lorsqu’elle voit ses enfants entraînés à leur perte par des vices mortels. |
R/. Cantémus Dómino : glorióse enim honorificátus est, equum et ascensórem proiécit in mare : * Adiútor et protéctor factus est mihi Dóminus in salútem. | R/. Chantons [46] le Seigneur car il s’est glorieusement signalé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait. * Le Seigneur est devenu mon aide et mon protecteur pour me sauver. |
V/. Dóminus quasi vir pugnátor. Omnípotens nomen eius. | V/. Le Seigneur est comme un combattant, le tout-puissant est son nom. |
* Adiútor et protéctor factus est mihi Dóminus in salútem. Glória Patri. * Adiútor et protéctor factus est mihi Dóminus in salútem. | * Le Seigneur est devenu mon aide et mon protecteur pour me sauver. Gloire au Père. * Le Seigneur est devenu mon aide et mon protecteur pour me sauver. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 11, 1-45 | |
In illo témpore : Erat quidam languens Lázarus a Bethánia, de castéllo Maríæ et Marthæ soróris eius. Et réliqua. | En ce temps-là : Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur. Et le reste. [47] |
Homilía sancti Augustíni Episcopi | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Tract. 49 in Ioánnem, post initium | |
In superiori lectióne meminístis, quod Dóminus éxiit de mánibus eórum, qui lapidáre illum volúerant, et discéssit trans Iordánem, ubi Ioánnes baptizábat. Ibi ergo Dómino constitúto, infirmabátur in Bethánia Lázarus : quod castéllum erat próximum Ierosólymis. María autem erat, quæ unxit Dóminum unguénto, et extérsit pedes eius capíllis suis, cuius frater Lázarus infirmabátur. Misérunt ergo soróres eius ad eum. Iam intellígimus quo misérunt, ubi erat Iesus : quóniam absens erat, trans Iordánem scílicet. Misérunt ad Dóminum, nuntiántes quod ægrotáret frater eárum, ut si dignarétur, veníret, et eum ab ægritúdine liberáret. Ille dístulit sanáre, ut posset resuscitáre. | Vous vous rappelez que dans la précédente leçon vous avez vu que le Seigneur s’échappa des mains de ceux qui voulaient le lapider, et se retira au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. Le Seigneur se trouvant donc en cet endroit, Lazare tomba malade à Béthanie, bourg situé près de Jérusalem. « Or, Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum, et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et Lazare, alors malade, était son frère. Ses sœurs envoyèrent donc vers Jésus. » Nous comprenons déjà où elles envoyèrent, là où Jésus se trouvait, car il était absent, il avait passé au delà du Jourdain. Elles envoyèrent vers le Seigneur, lui annonçant que leur frère était malade, afin que s’il daignait consentir à cette démarche, il vînt le délivrer de sa maladie, Mais le Christ différa de le guérir, afin de pouvoir le ressusciter. |
R/. In mare viæ tuæ, et sémitæ tuæ in aquis multis : * Deduxísti sicut oves pópulum tuum in manu Móysi et Aaron. | R/. Dans la mer a été votre route [48], et vos sentiers ont été de grandes eaux : * Vous avez conduit [49], comme des brebis, votre peuple par les mains de Moïse et d’Aaron. |
V/. Transtulísti illos per mare Rubrum, et transvexísti eos per aquam nímiam. | V/. Vous les avez conduits [50] par la mer Rouge, et les avez fait passer à travers des eaux immenses. |
R/. Deduxísti sicut oves pópulum tuum in manu Móysi et Aaron. | R/. Vous avez conduit [51], comme des brebis, votre peuple par les mains de Moïse et d’Aaron. |
Lectio ii | 2e leçon |
Quid ergo nuntiavérunt soróres eius ? Dómine, ecce quem amas, infirmátur. Non dixérunt : Veni : amánti enim tantúmmodo nuntiándum fuit. Non ausæ sunt dícere : Veni, et sana. Non ausæ sunt dícere : Ibi iube, et hic fiet. Cur enim non et istæ, si fides illíus centuriónis inde laudátur ? Ait enim : Non sum dignus ut intres sub tectum meum ; sed tantum dic verbo, et sanábitur puer meus. Nihil horum istæ, sed tantúmmodo : Dómine, ecce quem amas, infirmátur. Súfficit ut nóveris : non enim amas, et déseris. | En quels termes ses sœurs s’adressèrent-elles au Sauveur ? « Seigneur, voilà que celui que vous aimez est malade » ; elles ne lui dirent pas : Venez. Il suffisait d’apprendre cette nouvelle à Celui qui les aimait. Elles n’osèrent pas lui dire : Venez et guérissez-le ; elles n’osèrent pas lui dire : Commandez du lieu où vous êtes, et il sera fait ici comme vous l’ordonnerez. Pourquoi ne lui faisaient-elles pas cette prière, qui a valu des éloges à la foi du centurion ? Or il s’exprima ainsi : « Je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit, mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » Les sœurs de Lazare ne dirent rien de semblable, mais simplement : « Seigneur, voilà que celui que vous aimez est malade. » il suffit que vous le sachiez, car ceux que vous aimez, vous ne les abandonnez pas. |
R/. Qui persequebántur pópulum tuum, Dómine, demersísti eos in profúndum : * Et in colúmna nubis ductor eórum fuísti. | R/. Ceux qui poursuivaient votre peuple [52], Seigneur, vous les avez jetés au fond de la mer : * Et dans une colonne de nuée, vous avez été le guide. |
V/. Deduxísti sicut oves pópulum tuum in manu Móysi et Aaron. | V/. Vous avez conduit [53], comme des brebis, votre peuple par les mains de Moïse et d’Aaron. |
R/. Et in colúmna nubis ductor eórum fuísti. | R/. Et dans une colonne de nuée, vous avez été le guide. |
Lectio iii | 3e leçon |
Dicit áliquis : Quómodo per Lázarum peccátor significabátur, et a Dómino sic amabátur ? Audiat eum dicéntem : Non veni vocáre iustos, sed peccatóres. Si enim peccatóres Deus non amaret, de cælo ad terram non descénderet. Audiens autem Iesus, dixit eis : Infírmitas hæc non est ad mortem, sed pro glória Dei, ut glorificétur Fílius Dei. Talis glorificátio ipsíus non ipsum auxit, sed nobis prófuit. Hoc est ergo quod ait : Non est ad mortem, sed potius ad miráculum : quo facto créderent hómines in Christum, et vitárent veram mortem. Sane vidéte quemádmodum tamquam ex oblíquo Dóminus Deum se dixit : propter quosdam qui negant Fílium Dei Deum esse. | Quelqu’un demandera : Comment Lazare pouvait-il être une figure du pécheur, et être aimé ainsi par le Seigneur ? Que celui-là écoute Jésus-Christ, disant : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » Si Dieu n’aimait pas les pécheurs, il ne serait pas descendu du ciel sur la terre. « Or Jésus, entendant cela, leur dit : Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu en soit glorifié. » Cette glorification du Fils de Dieu n’a pas augmenté sa gloire, mais elle nous a été utile. Il dit donc : « Cette maladie ne va pas à la mort », parce que la mort même de Lazare n’allait point à la mort, mais bien plutôt au miracle qui devait s’accomplir pour amener les hommes à croire en Jésus-Christ, et à éviter la véritable mort. Considérez ici comment notre Seigneur donne une preuve indirecte de sa divinité, contre ceux qui nient que le Fils soit Dieu lui-même. |
R/. Móyses fámulus Dei ieiunávit quadragínta diébus et quadragínta nóctibus : * Ut legem Dómini mererétur accípere. | R/. Moïse, serviteur de Dieu [54], jeûna pendant quarante jours et quarante nuits, * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. |
V/. Ascéndens Móyses in montem Sínai ad Dóminum, fuit ibi quadragínta diébus et quadragínta nóctibus. | V/. Moïse monta sur la montagne de Sinaï, auprès du Seigneur ; et il fut là quarante jours et quarante nuits. |
* Ut legem Dómini mererétur accípere. Glória Patri. * Ut legem Dómini mererétur accípere. | * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. Gloire au Père. * Afin qu’il méritât de recevoir la loi du Seigneur. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Lecture du Saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 9, 1-38 | |
In illo témpore : Locútus est Iesus turbis Iudæórum, dicens : Ego sum lux mundi : qui séquitur me, non ámbulat in ténebris, sed habébit lumen vitæ. Et réliqua. | En ce temps-là, Jésus parla à la foule des Juifs disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais Il aura la lumière de la vie. Et le reste. [55] |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi | Homélie de saint Augustin, Evêque. |
Tract. 34 in Ioánnem, post initium | |
Quod ait Dóminus : Ego sum lux mundi : clarum puto esse eis, qui habent óculos, unde huius lucis partícipes fiant : qui autem non habent óculos, nisi in sola carne, mirántur quod dictum est a Dómino Iesu Christo : Ego sum lux mundi. Et forte non desit qui dicat apud semetípsum : Numquid forte Dóminus Christus est sol iste, qui ortu et occásu péragit diem ? Non enim defuérunt hærétici, qui ista sensérunt. Manichǽi solem istum óculis cárneis visíbilem, expósitum et públicum non tantum homínibus, sed étiam pecóribus ad vidéndum, Christum Dóminum esse putavérunt. | Ces paroles du Seigneur : « Je suis la lumière du monde », me semblent claires pour ceux qui ont les yeux à l’aide desquels on devient participant de cette lumière ; mais ceux qui n’ont d’autres yeux que ceux du corps s’étonnent que notre Seigneur Jésus-Christ ait dit : « Je suis la lumière du monde. » Peut-être même en est-il qui se disent intérieurement : Le Seigneur Jésus serait-il peut-être ce soleil qui fixe la durée du jour par l’alternative de son lever et de son coucher ? Il n’a pas manqué d’hérétiques pour soulever cette opinion. Les Manichéens ont cru que ce soleil visible aux yeux corporels, exposé à nos regards, et dont la lumière non seulement brille indifféremment pour tous les hommes, mais éclaire même les animaux, était le Christ, le Seigneur. |
R/. Spléndida facta est fácies Móysi, dum respíceret in eum Dóminus : * Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. | R/. La face de Moïse était devenue rayonnante de lumière, depuis que le Seigneur l’avait regardé : * Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte. |
V/. Cumque descendísset de monte Sínai, portábat duas tábulas testimonii, ignorans quod cornúta esset fácies eius ex consórtio sermónis Dei. | V/. Et lorsque [56] Moïse descendit de la montagne de Sinaï, il tenait les deux tables du témoignage, et il ignorait que sa face était rayonnante de lumière depuis l’entretien du Seigneur avec lui. |
R/. Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. | R/. Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte. |
Lectio ii | 2e leçon |
Sed cathólicæ Ecclésiæ recta fides ímprobat tale comméntum, et diabólicam doctrínam esse cognóscit : nec solum agnóscit credéndo, sed in quibus potest convíncit étiam disputándo. Improbémus ítaque huiúsmodi errórem, quem sancta ab inítio anathematizávit Ecclésia. Non arbitrémur Dóminum Iesum Christum hunc esse solem, quem vidémus oríri ab Oriénte, occídere in Occidénte : cuius cúrsui nox succédit, cuius rádii nube obumbrántur : qui certa de loco in locum motióne cómmigrat. Non est hoc Dóminus Christus. Non est Dóminus Christus sol factus, sed per quem sol factus est. Omnia enim per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil. | Mais la foi droite de l’Église catholique condamne une telle fiction, et la reconnaît pour une doctrine diabolique : non seulement elle proclame avec assurance que c’est une erreur, mais elle cherche à en convaincre ceux qu’elle peut, par ses raisonnements. Condamnons donc nous-mêmes cette erreur que la Sainte Église a frappée, dès le commencement, de ses anathèmes. Gardons-nous de penser que le Seigneur Jésus-Christ soit ce soleil que nous voyons se lever à l’orient et se couchera l’occident, à la course duquel succède la nuit, dont les rayons sont obscurcis par les nuages, et qui, par sa révolution déterminée, passe d’un lieu dans un autre. Non, ce n’est pas là le Christ, le Seigneur. Le Christ n’est point ce soleil qui a été fait, mais il est celui par qui le soleil a été fait ; car « par lui toutes choses ont été faites, et rien n’a été fait sans lui. » [57] |
R/. Ecce mitto Angelum meum, qui præcédat te, et custódiat semper : * Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. | R/. Voici [58] que j’enverrai mon Ange, afin qu’il te précède et te garde toujours : * Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera. |
V/. Israël, si me audíeris, non erit in te deus recens, neque adorábis deum aliénum : ego enim Dóminus. | V/. Israël [59], si tu m’écoutes, il n’y aura pas au milieu de toi de dieu nouveau, et tu n’adoreras pas de dieu étranger, car c’est moi qui suis le Seigneur. |
R/. Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. | R/. Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera. |
Lectio iii | 3e leçon |
Est ergo lux, quæ fecit hanc lucem. Hanc amémus, hanc intellégere cupiámus, ipsam sitiámus, ut ad ipsam duce ipsa aliquándo veniámus : et in illa ita vivámus, ut numquam omníno moriámur. Ista enim lux est, de qua prophetía olim præmíssa ita in Psalmo cécinit : Quóniam apud te est fons vitæ, et in lúmine tuo vidébimus lumen. Advértite quid de tali luce antíquus sanctórum hóminum Dei sermo præmíserit. Hómines, inquit, et iuménta salvos fácies, Dómine : sicut multiplicáta est misericórdia tua, Deus. | Il est donc la lumière qui a fait la lumière que nous voyons. Aimons cette divine lumière, désirons-en l’intelligence, ayons soif de cette lumière, afin que nous puissions sous sa conduite arriver un jour jusqu’à elle, et que nous vivions en elle de manière à ne jamais mourir complètement. C’est en parlant de cette lumière, qu’autrefois et longtemps avant qu’elle paraisse, le Prophète a chanté dans un Psaume : « En vous est une source de vie. et dans votre lumière, nous verrons la lumière. » [60] Remarquez ce que proclame à l’avance au sujet de cette lumière l’antique parole d’un des plus saints serviteurs de Dieu : « Vous sauverez, Seigneur, les hommes et les animaux, puisque vous avez, ô Dieu, multiplié votre miséricorde [61]. » [62] |
R/. Atténdite, pópule meus, legem meam : * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. | R/. Appliquez-vous [63] à la loi, ô mon peuple,. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche |
V/. Apériam in parábolis os meum : loquar propositiónes ab inítio sǽculi. | V/. J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je dirai des choses cachées dès le commencement. |
* Inclináte aurem vestram in verba oris mei. Glória Patri. * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. | * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche Gloire au Père. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche |
[1] Ex 3
[2] Ex 5, 1
[3] Ex 15, 1
[4] Ex 32, 6
[5] Ps 76, 20
[6] Ps 72, 29
[7] Sag 10, 18
[8] Ps 72, 29
[9] 2 Esdr. 9, 11
[10] Ps 72, 29
[11] Ex 24, 18
[12] Jésus monta donc sur une montagne, et là il s’assit avec ses disciples. Or la Pâque, jour de fête des Juifs, était proche. Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : « Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ? » Mais il disait cela pour l’éprouver ; car, lui, il savait ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu. » Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » Jésus dit donc : « Faites asseoir ces hommes. » Or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Jésus prit alors les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulaient. Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui sont restés, pour qu’ils ne se perdent pas. » Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé. Ces hommes, ayant donc vu le miracle qu’avait fait Jésus, disaient : « Celui-ci est vraiment le prophète que doit venir dans le monde. » Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de nouveau, tout seul, sur la montagne.
[13] Ex 34, 29
[14] Ex 23, 20
[15] Ps 80, 9
[16] Ps 77, 1
[17] « Ces choses cachées sont les mystères de l’Evangile, la connaissance des vérités du salut, qui n’ont été révélées que depuis la venue de Jésus-Christ, comme dit Saint Paul. »(Abbé Glaire)
[18] Et des changeurs assis. Et ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; et il jeta par terre l’argent des changeurs et renversa leurs tables. Et il dit à ceux qui vendaient des colombes : Otez cela d’ici, et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Or ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de votre maison me dévore. Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel signe montrez-vous pour agir de la sorte ? Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le rétablirai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple et vous le rétablirez en trois jours ? Mais il parlait du temple de son corps. Après donc qu’il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture, et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de Pâque, beaucoup crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous, et qu’il n’avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qu’il y avait dans l’homme.
[19] Deut 27, 2
[20] Deut 27, 3
[21] Ex 23, 22
[22] Ps 34, 16
[23] Ps 34, 15
[24] Ps 34, 13
[25] Jos 1, 5
[26] Disant : Comment connaît-il les lettres, lui qui n’a pas étudié ? Jésus répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il saura, au sujet de ma doctrine, si elle est de Dieu, ou si je parle de moi-même. Celui qui parle de lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé est véridique, et il n’y a pas d’injustice en lui. Moyse ne vous a-t-il pas donné la loi et aucun de vous n’accomplit la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? La foule répond dit : Vous êtes possédé du démon ; qui est-ce qui cherche à vous faire mourir ? Jésus leur répliqua et dit : J’ai fait une œuvre, et vous en êtes tous étonnés. Cependant Moïse vous a donné la circoncision (quoiqu’elle ne vienne pas de Moïse, mais des patriarches), et vous pratiquez la circoncision le jour du sabbat. Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi, parce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice. Quelques-uns, qui étaient de Jérusalem, disaient : N’est-ce pas là celui qu’ils cherchent à faire mourir ? Et voilà qu’il parle publiquement, et ils ne lui disent rien. Est-ce que vraiment les autorités ont reconnu qu’il est le Christ ? Mais, celui-ci, nous savons d’où il est ; or, quand le Christ viendra, personne ne saura d’où il est. Jésus criait donc dans le temple, enseignant et disant : Vous me connaissez, et vous savez d’où je suis. Je ne suis pas venu de moi-même ; mais celui qui m’a envoyé est véritable, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, parce que je viens de lui et que c’est lui qui m’a envoyé. Ils cherchaient donc à l’arrêter ; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. Mais, parmi la foule, beaucoup crurent en lui.
[27] Jn 7, 40
[28] Jn 10, 32
[29] Jn 18, 23
[30] Deut 29, 5
[31] Deut 8, 14
[32] Jn 1, 1
[33] Ex 24, 18
[34] Jésus répondit : Ni lui n’a péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il faut que j’accomplisse les œuvres de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il est jour ; la nuit vient, pendant laquelle personne ne peut travailler. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive ; puis il oignit de cette boue les yeux de l’aveugle. Et il lui dit : Va, lave-toi dans la piscine de Siloé (nom qui signifie : Envoyé). Il y alla donc, se lava, et revint voyant. De sorte que ses voisins, et ceux qui l’avaient vu auparavant mendier, disaient : N’est-ce pas là celui qui était assis, et qui mendiait ? Les uns disaient : C’est lui. Et d’autres : Nullement, mais c’est quelqu’un qui lui ressemble. Mais lui, il disait : C’est moi. Ils lui dirent donc : Comment tes yeux ont-ils été ouverts ? Il répondit : Cet homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, et en a oint mes yeux, puis il m’a dit : Va à la piscine de Siloé, et lave-toi. J’y suis allé, et Je me suis lavé, et je vois. Ils lui dirent : Où est-il ? Il répondit : Je ne sais pas. Ils amenèrent aux pharisiens celui qui avait été aveugle. Or c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. Les pharisiens lui demandèrent donc aussi comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il m’a mis de la boue sur les yeux, et je me suis lavé, et je vois. Là-dessus, quelques-uns des pharisiens disaient : Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le sabbat. Mais d’autres disaient : Comment un homme pécheur pourrait-il faire de tels miracles ? Et il y avait division entre eux. Ils dirent donc de nouveau à l’aveugle : Toi, que dis-tu de celui qui t’a ouvert les yeux ? Il répondit : C’est un prophète. Mais les Juifs ne crurent point qu’il eût été aveugle et qu’il eût recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir ses parents. Et ils les interrogèrent, en disant : Est-ce là votre fils que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? Les parents répondirent, en disant : Nous savons que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle ; mais comment voit-il maintenant ? nous ne le savons pas ; ou qui lui a ouvert les yeux ? nous l’ignorons. Interrogez-le, il a l’âge ; qu’il parle pour lui-même. Ses parents dirent cela, parce qu’ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus ensemble que, si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait chassé de la synagogue. C’est pour cela que ses parents dirent : Il a l’âge, interrogez-le lui-même. Ils appelèrent donc une seconde fois l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Rends gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. Il leur dit : Si c’est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois. Ils lui dirent donc : Que t’a-t-il fait ? Comment t’a-t-il ouvert les yeux ? Il leur répondit : Je vous l’a déjà dit, et vous l’avez entendu ; pourquoi voulez-vous l’entendre de nouveau ? Est-ce quer vous aussi, vous voulez devenir ses disciples ? Alors ils l’accablèrent d’injures et dirent : Toi sois son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d’où il est. Cet homme leur répondit, et dit : C’est ceci qui est étonnant, que vous ne sachiez pas d’où il est, et qu’il m’ait ouvert les yeux. Or nous savons que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; mais si quelqu’un honore Dieu et fait sa volonté, c’est celui-là qu’il exauce. Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils lui répondirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu veux nous enseigner ? Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors ; et l’ayant rencontré, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? Il lui répondit, et dit : Qui est-Il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Et Jésus lui dit : Tu l’as vu, et celui qui te parle, c’est lui. Il répondit ; Je crois, Seigneur. Et se prosternant. II l’adora.
[35] Eph 2, 3
[36] Ex 34, 29
[37] Ex 23, 20
[38] Ps 80, 9
[39] On s’étonnera peut-être d’entendre demander à un homme qui a déclaré qu’il n’était pas chrétien, s’il est au nombre des fidèles ; mais peut-être saint Augustin donne-t-il ici, comme l’ont fait d’autres auteurs, et par exemple saint Cyrille de Jérusalem dans ses Catéchèses, le nom de fidèles à ceux qui, avant d’avoir reçu le baptême, croient de cœur tout ce que l’Église croit et enseigne, et appartiennent à l’âme de l’Église.
[40] Ps 77, 1
[41] Et comme il approchait de la porte de la ville, voici qu’on emportait un mort, fils unique de sa mère, et celle-ci était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de personnes de la ville. Lorsque le Seigneur l’eut vue, touché de compassion pour elle, il lui dit : Ne pleure point. Puis il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Et il dit : Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. Et le mort se mit sur son séant, et commença à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, en disant : Un grand prophète a surgi parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
[42] Ex 3
[43] Les anciens donnaient le nom d’éléments à l’air, au feu, à la terre et à l’eau, considérant que tous les corps en étaient composés, et étaient amenés à la ruine par la dissolution de ces principes constitutifs.
[44] Ex 5, 1
[45] Ps 5, 10
[46] Ex 15, 1
[47] Marie est celle qui oignit de parfum le Seigneur, et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et c’était son frère Lazare qui était malade. Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : "Seigneur, celui que vous aimez est malade." Ce qu’ayant entendu, Jésus dit : "Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle." Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, et Lazare. Ayant donc appris qu’il était malade, il resta deux jours encore au lieu où il était. Il dit ensuite à ses disciples : "Retournons en Judée." Les disciples lui dirent : "Maître, tout à l’heure les Juifs voulaient vous lapider, et vous retournez là ?" Jésus répondit : "N’y a-t-il pas douze heures dans le jour ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne se heurte point, parce qu’il voit la lumière du monde. Mais s’il marche pendant la nuit, il se heurte parce qu’il manque de lumière." Il parla ainsi, et ajouta : "Notre ami Lazare dort, mais je me mets en route pour le réveiller." Ses disciples lui dirent : "S’il dort, il guérira." Mais Jésus avait parlé de sa mort, et ils pensaient que c’était du repos du sommeil. Alors Jésus leur dit clairement : "Lazare est mort ; et je me réjouis à cause de vous de n’avoir pas été là, afin que vous croyiez ; mais allons vers lui." Et Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : "Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui." Jésus vint donc et trouva Lazare depuis quatre jours dans le sépulcre. Or, Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ. Beaucoup de Juifs étaient venus près de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Dès que Marthe eut appris que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. Marthe dit donc à Jésus : "Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je sais que tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l’accordera." Jésus lui dit : "Votre frère ressuscitera." "Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour ; Jésus lui dit : "Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra ; Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point pour toujours. Le croyez-vous ?" "Oui, Seigneur", lui dit-elle, "je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde." Lorsqu’elle eut ainsi parlé, elle s’en alla, et appela en secret Marie, sa sœur, disant : "Le Maître est là, et il t’appelle." Dès que celle-ci l’eut entendu, elle se leva promptement et alla vers lui. Car Jésus n’était pas encore entré dans le village ; il n’avait pas quitté le lieu où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient avec Marie, et la consolaient, l’ayant vue se lever en hâte et sortir, la suivirent en pensant : "Elle va au sépulcre pour y pleurer." Lorsque Marie fut arrivée au lieu où était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit : "Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort." Jésus la voyant pleurer, elle et les Juifs qui l’accompagnaient, frémit en son esprit, et se laissa aller à l’émotion. Et il dit : "Où l’avez-vous mis ?" "Seigneur, lui répondirent-ils, venez et voyez." Et Jésus pleura. Les Juifs dirent : "Voyez comme il l’aimait." Mais quelques-uns d’entre eux dirent : " Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux d’un aveugle-né, faire aussi que cet homme ne mourût point ?" Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre : c’était un caveau, et une pierre était posée dessus. "Otez la pierre", dit Jésus. Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : "Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là." Jésus lui dit : "Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ?" Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus leva les yeux en haut et dit : "Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez exaucé. Pour moi je savais que vous m’exaucez toujours ; mais j’ai dit cela à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est vous qui m’avez envoyé." Ayant parlé ainsi, il cria d’une voix forte : "Lazare, sors !" Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : "Déliez-le, et laissez-le aller." Beaucoup d’entre les Juifs qui étaient venus près de Marie et de Marthe, et qui avaient vu ce qu’avait fait Jésus, crurent en lui.
[48] Ps 76, 20
[49] Ps 72, 29
[50] Sag 10, 18
[51] Ps 72, 29
[52] 2 Esdr. 9, 11
[53] Ps 72, 29
[54] Ex 24, 18
[55] Les pharisiens lui dirent donc : Vous vous rendez témoignage à vous-même ; votre témoignage n’est pas vrai. Jésus leur répondit : Quoique je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai car je sais d’où je viens, et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens, ni où je vais. Vous jugez selon la chair ; moi je ne juge personne ; et si je juge, mon jugement est vrai car je ne suis pas seul ; mais je suis avec le Père qui m’a envoyé. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. Or je me rends témoignage à moi-même ; et le Père, qui m’a envoyé, me rend aussi témoignage. Ils lui disaient donc : Où est votre Père ? Jésus leur répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père ; et si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Jésus dit ces choses, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor ; et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.
[56] Ex 34, 29
[57] Jn 1, 3
[58] Ex 23, 20
[59] Ps 80, 9
[60] Ps 35, 10
[61] « Dieu conserve, nourrit, comble de biens, non seulement les hommes, c’est-à-dire ceux qui se servent de la raison, mais même les animaux ; c’est-à-dire ceux qui, à l’instar des bêtes, se laissent conduire par leurs sens et leurs appétits. La miséricorde de Dieu qui supporte et attend ceux qui l’offensent et le blasphèment est vraiment admirable. »(Bellarmin).
[62] Ps 37, 7
[63] Ps 77, 1