Accueil - Missel - Temporal - Temps de l’Avent

Jeudi de la 2ème semaine de l’Avent

Version imprimable de cet article Version imprimable Partager


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Textes de la Messe

Messe de la Férie pour la 2ème semaine de l’Avent
Ant. ad Introitum. Is. 30, 30.Introït
Pópulus Sion, ecce, Dóminus véniet ad salvándas gentes : et audítam fáciet Dóminus glóriam vocis suæ in lætítia cordis vestri.Peuple de Sion, voici que le Seigneur vient pour sauver les nations. Il va faire retentir sa voix majestueuse, et vous aurez le cœur en joie.
Ps. 79, 2
Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph.Ecoutez-moi, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Excita, Dómine, corda nostra ad præparándas Unigéniti tui vias : ut, per eius advéntum, purificátis tibi méntibus servíre mereámur : Qui tecum.Excitez, Seigneur, nos cœurs pour préparer la route à votre Fils unique, afin que sa venue nous permette de vous servir avec une âme plus pure.
Lectio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Romános.Lecture de l’Epître de Saint Paul aux Romains
Rom. 15, 4-13.
Fratres : Quæcúmque scripta sunt, ad nostram doctrínam scripta sunt : ut per patiéntiam et consolatiónem Scripturárum spem habeámus. Deus autem patiéntiæ et solácii det vobis idípsum sápere in altérutrum secúndum Iesum Christum : ut unánimes, uno ore honorificétis Deum et Patrem Dómini nostri Iesu Christi. Propter quod suscípite ínvicem, sicut et Christus suscépit vos in honórem Dei. Dico enim Christum Iesum minístrum fuísse circumcisiónis propter veritátem Dei, ad confirmándas promissiónes patrum : gentes autem super misericórdia honoráre Deum, sicut scriptum est : Proptérea confitébor tibi in géntibus, Dómine, et nómini tuo cantábo. Et íterum dicit : Lætámini, gentes, cum plebe eius. Et iterum : Laudáte, omnes gentes, Dóminum : et magnificáte eum, omnes pópuli. Et rursus Isaías ait : Erit radix Iesse, et qui exsúrget régere gentes, in eum gentes sperábunt. Deus autem spei répleat vos omni gáudio et pace in credéndo : ut abundétis in spe et virtúte Spíritus Sancti.Mes Frères : Tout ce qui a été écrit avant nous l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance. Que le Dieu de la patience et de la consolation vous donne d’avoir les uns envers les autres les mêmes sentiments selon Jésus-Christ, afin que, d’un même cœur et d’une même bouche, vous glorifiez Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. J’affirme, en effet, que le Christ a été ministre des circoncis, pour montrer la véracité de Dieu, en accomplissant les promesses faites à leurs pères, tandis que les Gentils glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : " C’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom. " L’Ecriture dit encore : " Nations, réjouissez-vous avec son peuple. " Et ailleurs : " Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, célébrez-le tous. " Isaïe dit aussi : " Il paraîtra, le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour régner sur les nations ; en lui les nations mettront leur espérance. " Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que, par la vertu de l’Esprit-Saint, vous abondiez en espérance !
Graduale. Ps. 49, 2-3 e.t 5.Graduel
Ex Sion species decóris eius : Deus maniféste vénietDe Sion où brille sa beauté, Dieu va paraître au grand jour.
V/. Congregáta illi sanctos eius, qui ordinavérunt testaméntum eius super sacrifícia.Rassemblez-lui ses fidèles, qui ont scellés par des sacrifices leur alliance avec lui.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Suite du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth, 11, 2–10.
In illo tempore : Cum audísset Ioánnes in vínculis ópera Christi, mittens duos de discípulis suis, ait illi : Tu es, qui ventúrus es, an alium exspectámus ? Et respóndens Iesus, ait illis : Eúntes renuntiáte Ioánni, quæ audístis et vidístis. Cæci vident, claudi ámbulant, leprósi mundántur, surdi áudiunt, mórtui resúrgunt, páuperes evangelizántur : et beátus est, qui non fúerit scandalizátus in me. Illis autem abeúntibus, cœpit Iesus dícere ad turbas de Ioánne : Quid exístis in desértum vidére ? arúndinem vento agitátam ? Sed quid exístis videre ? hóminem móllibus vestitum ? Ecce, qui móllibus vestiúntur, in dómibus regum sunt. Sed quid exístis vidére ? Prophétam ? Etiam dico vobis, et plus quam Prophétam. Hic est enim, de quo scriptum est : Ecce, ego mitto Angelum meum ante fáciem tuam, qui præparábit viam tuam ante te. En ce temps-là : Jean, dans sa prison, ayant entendu parler des œuvres du Christ, lui envoya dire par ses disciples : « Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Qu’êtes-vous donc aller voir ? Un homme vêtus d’(habits) somptueux ? Mais ceux qui portent des (habits) somptueux se trouvent dans les demeures des rois. Mais qu’êtes-vous allés (voir) ? Voir un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de vous, pour vous préparer la voie devant vous. »
Ant. ad Offertorium. Ps. 84, 7-8Offertoire
Deus, tu convérsus vivificábis nos, et plebs tua lætábitur in te : osténde nobis, Dómine, misericórdiam tuam, et salutáre tuum da nobis.Mon Dieu, tournez-vous vers nous pour nous donner la vie ; et votre peuple en vous trouvera la joie. Faites-nous voir votre miséricorde, Seigneur, et donnez-nous votre Sauveur.
Secreta.Secrète
Placáre, quǽsumus, Dómine, humilitátis nostræ précibus et hóstiis : et, ubi nulla suppétunt suffrágia meritórum, tuis nobis succúrre præsídiis. Per Dóminum.Soyez apaisé, Seigneur, vous vous en prions, par les prières et les sacrifices de notre humilité : et puisque nous n’avons pas de mérite à y joindre en recommandation, que votre grâce vienne à notre secours.
Præfatio communis. Préface Commune .
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu.Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent .
Ant. ad Communionem. Bar. 5, 5 ; 4, 36 Communion
Ierúsalem, surge et sta in excélso, ei vide iucunditátem, quæ véniet tibi a Deo tuo.Jérusalem, lève-toi ! Rassemble toi sur la hauteur et contemple le bonheur qui va venir vers toi de la part de ton Dieu.
Postcommunio.Postcommunion
Repléti cibo spirituális alimóniæ, súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, huius participatióne mystérii, dóceas nos terréna despícere et amáre cæléstia. Per Dóminum nostrum. Rassasiés par cette nourriture spirituelle, nous vous prions humblement, Seigneur, de nous apprendre, dans la communion à ce mystère, à mépriser les biens de la terre pour aimer ceux du ciel

Office

Leçons des Matines

Du Prophète Isaïe. Cap. 19, 1-6 ; 11-13

Première leçon. Malheur accablant de l’Égypte. Voici que le Seigneur montera sur un nuage léger et qu’il entrera dans l’Égypte, et que seront ébranlés les simulacres de l’Égypte devant sa face, et le cœur de l’Égypte se fondra au milieu d’elle [1]. Et je ferai courir des Égyptiens contre des Égyptiens ; et un homme contre son frère, et un homme contre son ami, une cité contre une cité, un royaume contre un royaume.

Deuxième leçon. Et l’esprit de l’Égypte sera déchiré dans ses entrailles, et je détruirai son conseil ; et ils interrogeront leurs simulacres, et leurs devins, et les pythoniens, et les magiciens. Et je livrerai l’Égypte à la main de maîtres cruels, et un roi puissant les dominera, dit le Seigneur, Dieu des armées [2]. Et l’eau disparaîtra de la mer, et le fleuve sera détruit et desséché. Et les rivières tariront, et les ruisseaux retenus par des digues diminueront et seront desséchés.

Troisième leçon. Ils sont atteints de folie, les princes de Tanis ; les sages conseillers de Pharaon ont donné un conseil insensé. Comment direz-vous à Pharaon : Je suis fils des sages, fils des anciens rois ? Où sont maintenant tes sages ? Qu’ils t’annoncent, qu’ils t’apprennent, ce qu’à résolu le Seigneur des armées touchant l’Égypte. Ils sont devenus fous, les princes de Tanis ; ils se sont amoindris, les princes de Memphis ; ils ont séduit l’Égypte, soutien de ses peuples.

A LAUDES.

Capitule. Is. 2, 3. Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur, de Jérusalem.

Ant. au Bénédictus Est-ce vous qui devez venir, * Seigneur et que nous attendons, pour que vous sauviez votre peuple ? [3]

AUX VÊPRES.

Capitule. Gen. 49, 10. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations.

Ant. au Magnificat Celui qui viendra après moi * a été fait avant moi, fui de qui je ne suis pas digne de délier les chaussures. [4]

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Regem ventúrum Dóminum, veníte, adorémus.Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.
Du Prophète Isaïe. CHAP. XIX. (Voir leçons des Matines plus haut)

Cette Égypte que le Seigneur vient visiter, dont il va renverser les idoles et bouleverser l’empire, est la Cité de Satan qui doit crouler et faire place à la Cité de Dieu. Admirons l’entrée pacifique du triomphateur ; c’est sur un nuage, et sur un nuage léger, qu’il monte en guise de char. Que de mystères en peu de mots ! « Il y a trois nuages, dit Pierre de Blois dans son IIe Sermon de l’Avent : l’obscurité des Prophéties, la profondeur des divins Conseils, la merveilleuse fécondité de la Vierge. » En effet, il est de l’essence de toute Prophétie d’être enveloppée d’une certaine obscurité, afin que la liberté des hommes demeure intacte ; mais le Seigneur arrive sous le nuage, et le jour de l’accomplissement révèle toutes choses. Ainsi en fut-il du premier Avènement ; ainsi en sera-t-il du second. Les desseins de Dieu ne se rendant visibles pour l’ordinaire que dans les causes secondes, il arrive presque toujours, et il arriva en particulier dans le grand événement de l’Incarnation, que l’extrême simplicité des moyens employés parla Sagesse divine trompa la prévoyance des hommes. Ils auraient cru volontiers que, pour rétablir le monde tombé, il serait besoin d’un déploiement de puissance égal au moins à celui de la première création ; et on leur dit simplement : Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. O toute-puissance de Dieu, que vous reluisez admirablement à travers ce nuage ! que vous êtes forte dans cette apparente faiblesse ! Mais le troisième nuage est la Vierge Marie ; nuage léger ; « car, dit saint Jérôme, ni la concupiscence, ni le fardeau du mariage terrestre, ne l’appesantissent » ; nuage fécond en rosée rafraîchissante, puisqu’il contient le Juste qui doit pleuvoir sur nous pour éteindre nos ardeurs sensuelles et fertiliser le champ de notre vie. Qu’il est doux l’éclat de la majesté de notre divin Roi, quand nous le contemplons à travers le nuage de Marie ! O Vierge incomparable ! toute l’Église vous reconnaît dans ce nuage mystérieux que, des sommets du Carmel, le prophète Elie aperçut s’élevant de la mer, petit d’abord comme le pas d’un homme, mais bientôt montant à l’horizon, et envoyant sur la terre une pluie si abondante, qu’elle suffit à désaltérer tout Israël. Donnez-nous bientôt cette rosée divine qui est en vous ; nos péchés ont rendu le ciel d’airain sur notre tête : vous seule êtes juste et pure, ô Marie ! Priez le Seigneur, dont vous êtes le Trône miséricordieux, de venir bientôt terrasser nos ennemis et nous apporter la paix.

HYMNE DE L’AVENT.
(Bréviaire Mozarabe, au Ier Dimanche de l’Avent.)

Le tout-puissant Roi de toutes choses venant sauver le monde, a pris un corps formé à notre ressemblance.
Celui qui règne avec le Très-Haut entre au sein d’une Vierge, pour naître dans la chair et briser les liens de la mort.
Les nations étaient dans les ténèbres ; elles verront l’éclat de la lumière, quand le Sauveur sera venu racheter ceux qu’il a créés.
Celui que les Prophètes ont chanté dans leurs oracles sur l’avenir, le voici qui vient entouré de gloire : c’est pour guérir nos plaies.
Réjouissons-nous maintenant dans le Seigneur, réjouissons-nous ensemble dans le Fils de Dieu, nous préparant à le recevoir, dans la gloire de son Avènement. Amen.

PRIÈRE DU BRÉVIAIRE AMBROSIEN.
(Au VIe Dimanche de l’Avent, Préface.)

C’est une chose digne et juste, équitable et salutaire de vous rendre grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, et de joindre à l’invocation de votre force la mémoire solennelle de la bienheureuse Vierge Marie ; c’est elle dont les entrailles ont produit ce Fruit qui a daigné nous rassasier du Pain des Anges. Ève avait dévoré un fruit dans sa désobéissance ; Marie nous a rendu un Fruit de salut. Bien différente est l’œuvre du serpent de celle de la Vierge. L’un a versé les poisons qui nous ont mis en péril ; de l’autre sont sortis les mystères du Sauveur. D’un côté a paru l’iniquité du tentateur ; de l’autre, la Majesté du Rédempteur est venue au secours. Rédempteur, il est né, et il a connu la mort ; Créateur, il est ressuscité ; et par lui l’humaine nature a vu cesser son esclavage et a recouvré sa liberté, retrouvant dans le Christ, son créateur , ce qu’elle avait perdu en Adam, son premier père.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Le Bhx Schuster, ne commentant que le Liber Sacramentorum, s’en tient au Missel, on trouvera le commentaire de la messe de la Férie au 2nd Dimanche ici.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

 [Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch]

Nous verrons le Roi dans toute sa beauté

Lecture de l’Avent. — Le Prophète Isaïe nous fait adresser un appel d’ardente supplication au Roi qui doit venir (XXXIII, 1-24) :

« O Seigneur, aie pitié de nous, car c’est toi que nous attendons,
Sois notre bras, le matin, et notre délivrance dans la détresse.
Devant la voix de l’Ange s’enfuient les nations ;
Quand tu te lèves, les nations se dispersent...
Le Seigneur est glorifié car il habite dans les hauteurs.
Il remplit Sion d’équité et de justice.
La fidélité, en ce temps, habitera parmi les hommes
Ainsi que des trésors de salut, de sagesse et de science :
La crainte du Seigneur, voilà ton trésor ».

Quelle belle prière de l’Avent ! Mais le royaume de Dieu impose aussi des devoirs ; le prophète se demande qui sera sujet de ce royaume ?

« Qui pourra demeurer dans le feu dévorant ?
Qui pourra séjourner dans les flammes éternelles ?
Celui qui marche dans la justice et qui parle avec droiture, Qui méprise les gains extorqués,
Qui ne prête pas sa main au mal pour un gain honteux,
Qui ferme son oreille pour ne pas entendre parler de meurtre,
Qui ferme ses yeux et ne prend pas plaisir au mal,
Celui-là habitera sur les hauteurs, sa forteresse sera solidement bâtie sur le rocher ;
Son pain ne manquera pas et son eau ne tarira pas,
Il verra le Seigneur dans sa beauté ».

Le prophète voit le premier et le second avènement du Seigneur dans une seule image, c’est pourquoi il parle du « feu dévorant ». Dirigeons maintenant nos regards vers Jérusalem où le Roi va paraître :

« Regarde vers Sion la cité de nos fêtes,
Tes yeux verront Jérusalem
Comme une riche demeure, comme une tente
Qui n’a point été brisée,
Dont les pieux ne seront jamais arrachés
Et dont les cordages ne seront pas enlevés.
C’est là seulement que le Seigneur réside dans sa gloire.
Car le Seigneur est notre juge,
Le Seigneur est notre Roi, il nous apportera le salut ».

Ce passage est vraiment une lecture de l’Avent.

Chants de l’Avent. — L’Église reprend aujourd’hui ses cantiques de Sion :

« Voici que le Seigneur vient et tous ses saints avec lui
Et en ces jours se lèvera une grande lumière,
Et ils sortiront de Jérusalem comme des eaux pures
Et le Seigneur régnera éternellement sur tous les peuples.
Voici que le Seigneur va venir avec puissance,
Il a dans la main le royaume, la puissance et l’empire.
Cité de Jérusalem, ne pleure pas
Car le Seigneur s’est affligé à ton sujet
Et il enlèvera de toi toute tribulation.
Voici que le Seigneur va venir dans la force
Et son bras régnera avec puissance » (Répons).

Au lever du soleil nous crions vers le Seigneur : « Tu es Celui qui va venir, Seigneur, nous t’attendons, délivre ton peuple ». C’est ainsi que l’Église répond à la question de saint Jean dans l’Évangile de dimanche dernier.

Au coucher du soleil, nous empruntons aussi une parole de saint Jean : « Celui qui va venir était avant moi et je ne suis pas digne de dénouer les courroies de sa chaussure. »

La préparation des voies. — Le désir du Sauveur est le premier grand acte que l’Église nous recommande pendant l’Avent. Le second est la préparation au voyage. Établissons d’abord ceci. Tous les jours, l’Église nous fait réciter à Laudes ce verset : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Le dernier dimanche, nous entendons de la bouche même du Christ : « Qu’êtes-vous allés voir dans le désert : Un prophète... C’est celui dont il a été dit : J’envoie devant moi mon messager pour qu’il me prépare les voies. » Le Christ dit donc : le rôle principal de Jean est de préparer les voies au Rédempteur. Cette même parole, nous l’entendrons de nouveau à l’Évangile du IIIe et du IVe dimanches. Dans l’oraison de cette semaine, nous disons : « Réveille nos cœurs, afin que nous préparions les voies à ton Fils unique... » Les textes que nous venons de citer prouvent suffisamment que la préparation des voies est un point essentiel dans l’Avent. Que signifie cela ? L’Avent est la préparation de la venue du Christ. Nous savons déjà qu’il s’agit de l’avènement de grâce, par lequel il veut venir dans nos cœurs. L’avènement du Christ par la grâce n’est autre que la vie divine qui doit être renouvelée et couler dans notre âme comme un flot abondant. Deux fois, dans l’année, le flot de la vie divine doit remplir notre âme. C’est aux deux périodes festivales, à Noël et à Pâques. Les fêtes ne sont pas autre chose qu’un contact avec Dieu, une venue du Christ par la grâce. Ces grandes eaux de la grâce sont précédées des eaux basses, d’une préparation : l’Avent et le Carême. Pendant cette préparation, l’homme, lui aussi, doit travailler, afin que la grâce puisse venir. Or que peut faire l’homme ? Il faut qu’il croie et obéisse. L’œuvre divine, c’est la grâce ; l’œuvre de l’homme consiste dans la foi et l’observation des commandements. La foi vient en premier lieu (le désir du Sauveur), les commandements tiennent la seconde place. Voilà ce que signifie la préparation des voies. La préparation des voies, c’est la réforme de la vie.

Au paradis terrestre, Dieu avait attaché la filiation divine à l’observation du commandement : il en est toujours de même dans l’Église. La mission du Précurseur était de dire : Faites pénitence, le royaume de Dieu est proche. Que veut dire pénitence ? Le mot grec métanoïa signifie changement de sentiments. Le centre de gravité de nos pensées et de nos actions doit se déplacer, passer de ce qui est terrestre à ce qui est céleste, de notre moi à Dieu. Nous comprenons maintenant la parole du Baptiste : Préparez les voies du Seigneur. L’Avent n’est pas seulement le temps où nous devons renforcer notre foi dans la nécessité de la Rédemption et exciter nos saints désirs, c’est aussi le temps où nous devons réformer notre vie. Que chacun se demande : Où en suis-je ? Quels sont mes devoirs ? Où sont les vallées (omissions), où sont les montagnes et les collines (transgressions) ? Maintenant nous comprenons la belle oraison qui exprime, de la manière la plus parfaite, le contenu de l’Avent : « Éveillez nos cœurs ». Par rapport à l’affaire de notre salut, nous sommes comme des gens endormis. Nous ajoutons : « pour préparer les voies au Fils unique » — par la réforme de notre vie. Et la suite : « afin qu’au moment de sa venue », quand, à Noël, le flot de la vie divine inondera notre âme, « nous puissions le servir avec une âme purifiée ». L’âme doit donc, pendant l’Avent, recevoir un bain de purification. Le but de la préparation des voies est celui-ci : servir. Nous serons prêts pour recevoir le Rédempteur, quand nous pourrons dire avec Marie : « Voici que je suis l’esclave du Seigneur. »

[1] Le Seigneur fut porté par un nuage léger, c’est-à-dire par le corps virginal de Marie. A son entrée dans l’Égypte de ce monde, toutes les idoles furent ébranlées ; et bientôt cette prophétie s’accomplit : « L’homme aura pour ennemis ceux de sa propre famille. » (Mich.,7, 6). Il faut entendre ici par Égypte cette terre que nous habitons, ce monde qui est assujetti à l’esprit malin, attendu que Mesraïm, qu’on traduit par Égypte, veut dire : Qui donne des tribulations, ou qui assujettit aux angoisses. (Saint Jérôme).

[2] L’Égypte, ayant persévéré dans ses erreurs, s’est donné pour maîtres les démons, qui n’ont pas leurs égaux en cruauté. Le diable dominera donc sur cette Égypte ; mais un jour viendra où toute la beauté de son éloquence séchera, et le démon lui-même, source de ces fleuves dont sortent tous les mensonges, sera réduit à sec. Alors, seront insensés les princes de Tanis. Tanis a été une métropole d’Égypte. Son nom veut dire, commandement bas. Or, tous les hérétiques enseignent la bassesse contraire à la vraie grandeur, et entraînent vers les enfers. Les conseillers de Pharaon, nom qui veut dire dissipateur ou divisé et qui exprime à merveille la scission en factions diverses, seront réprimés, pour avoir donné un conseil insensé. Les hérétiques ont coutume de dire : Nous sommes des fils des sages, qui nous ont transmis la doctrine apostolique, et la science des Écritures se joint en nous à la sagesse mondaine. Isaïe les met en demeure de dire ce que le Seigneur des armées fera de l’Égypte coupable, à la consommation des temps. (Saint Jérôme).

[3] Matth. 11, 3.

[4] Johan. 1, 15 ; Luc. 3, 16.

[Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch] A partir du mercredi de la 2ème semaine de l’Avent, l’auteur ne suit plus la lecture continue d’Isaïe au bréviaire.