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Les Saintes Reliques

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Sommaire

  En certains Lieux  
  Dans le Diocèse de Nancy et de Toul  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  

Dans beaucoup de diocèse, soit ce jour, soit le dimanche qui suit la Toussaint, on célèbre les Saintes Reliques. La messe est en général celle qui figure au supplément du Missel Romain. Nous donnons aussi le texte de la messe propre au diocèse de Nancy et de Toul jusqu’en 1955 qui, en utilisant une épître et un évangile absent du Missel Romain, est un véritable hymne à la foi en la résurrection des morts.

Pro aliquibus Locis

En certains Lieux

die 5 novembris
le 5 novembre
SACRARUM RELIQUIARUM
LES RELIQUES SACRÉES
Ant. ad Introitum. Ps. 33, 20-21.Introït
Multæ tribulatiónes iustórum, et de his ómnibus liberávit eos Dóminus : Dóminus custódit ómnia ossa eórum : unum ex his non conterétur.Les tribulations des justes sont nombreuses et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines. Le Seigneur préserve tous leurs os ; il n’y en aura pas un seul de brisé.
Ps. ib., 2.
Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus eius in ore meo. Je bénirai le Seigneur en tout temps ; toujours sa louange sera dans ma bouche.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Auge in nobis, Dómine, resurrectiónis fidem, qui in Sanctórum tuórum Relíquiis mirabília operáris : et fac nos immortális glóriæ partícipes, cuius in eórum cináribus pígnora venerámur. Per Dóminum.Augmentez en nous, Seigneur, la foi en la résurrection, vous qui opérez des miracles par les Reliques de vos Saints : et donnez-nous part à la gloire immortelle dont nous vénérons le gage en leurs ossements.
Léctio libri Sapiéntiæ.Lecture du Livre de la Sagesse.
Eccli. 44, 10-15.
Hi viri misericórdiæ sunt, quorum pietátes non defuérunt : cum semine eórum pérmanent bona, heréditas sancta nepótes eórum, et in testaméntis stetit semen eórum : et fílii eórum propter illos usque in ætérnum manent : semen eórum et glória eórum non derelinquétur. Córpora ipsórum in pace sepúlta sunt, et nomen eórum vivit in generatiónem et generatiónem. Sapiéntiam ipsórum narrent pópuli, et laudem eórum núntiet Ecclésia.C’étaient des hommes de miséricorde, dont les œuvres de piété subsistent à jamais. Les biens qu’ils ont laissés demeurent à leur postérité ; leurs descendants sont un saint héritage, et leur race est demeurée fidèle à l’alliance ; à cause d’eux, leurs fils subsistent éternellement, et ni leur race ni leur gloire n’aura de fin. Leurs corps ont été ensevelis en paix, et leur nom vivra de génération en génération. Que les peuples racontent leur sagesse et que l’assemblée publie leurs louanges.
Graduale. Ps. 149, 5 et 1.Graduel
Exsultábunt Sancti in glória : lætabúntur in cubílibus suis.Les saints tressailliront dans la gloire ; ils se réjouiront sur leurs couches.
V/. Cantáte Dómino cánticum novum : laus eius in ecclésia sanctórum.V/. Chantez au Seigneur un cantique nouveau : que sa louange retentisse dans l’assemblée des saints.
Allelúia, allelúia. V/. Ps.67, 4. Iusti epuléntur, et exsúltent in conspéctu Dei : et delecténtur in lætítia. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Que les justes soient comme dans un festin et qu’ils tressaillent en la présence de Dieu et qu’ils soient dans des transports de joie. Alléluia.
In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, diciturAux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit :
Tractus. Ps. 125, 5-6.Trait
Qui séminant in lácrimis, in gáudio metent.Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans l’allégresse.
V/. Eúntes ibant et flébant, mitténtes sémina sua.V/. Ils allaient et venaient en pleurant, tandis qu’ils jetaient leurs semences.
V/. Veniéntes autem vénient cum exsultatióne, portántes manípulos suos.V/. Mais ils reviendront avec allégresse chargés de leurs gerbes.
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur :Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Sancti tui, Dómine, florébunt sicut lílium : et sicut odor bálsami erunt ante te. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Vos saints, Seigneur, seront comme la fleur du lis et ils seront comme le parfum du baume en votre présence.
Allelúia. V/. Ps. 115, 15. Pretiósa in conspéctu Dómini mors Sanctórum eius. Allelúia.Allelúia. V/. La mort de ses saints est précieuse aux yeux du Seigneur. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 6, 17-23.
In illo témpore : Descéndens Iesus de monte, stetit in loco campéstri, et turba discipulórum eius, et multitúdo copiósa plebis ab omni Iudǽa, et Ierúsalem, et marítima, et Tyri, et Sidónis, qui vénerant, ut audírení eum et sanaréntur a languóribus suis. Et, qui vexabántur a spirítibus immúndis, curabántur. Et omnis turba quærébat eum tangere : quia virtus de illo exíbat, et sanábat omnes. Et ipse, elevátis óculis in discípulos suos, dicebat : Beáti, páuperes : quia vestrum est regnum Dei. Beáti, qui nunc esurítis : quia saturabímini. Beáti, qui nunc fletis : quia ridébitis. Beáti eritis, cum vos óderint hómines, et cum separáverint vos et exprobráveriní, et eiécerint nomen vestrum tamquam malum, propter Fílium hóminis. Gaudéte in illa die et exsultáte : ecce enim, merces vestra multa est in cælo.En ce temps-là, Jésus descendant de la montagne s’arrêta dans la plaine avec la troupe de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée, et de Jérusalem, et de la contrée maritime, et de Tyr, et de Sidon ; ils étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Et ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une vertu sortait de lui et les guérissait tous. Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait : Bienheureux, vous qui êtes pauvres, parce que le royaume de Dieu est à vous. Bienheureux, vous qui avez faim maintenant, parce que vous serez rassasiés. Bienheureux, vous qui pleurez maintenant, parce que vous rirez. Bienheureux serez-vous lorsque les hommes vous haïront, et vous repousseront, et vous outrageront, et lorsqu’ils rejetteront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense est grande dans le ciel.
Ante 1960 : CredoAvant 1960 : Credo
In Missis votivis post Septuagesimam in fine sequentis antiphonæ Allelúia omittitur.Aux Messes votives après la Septuagésime, on omet l’Allelúia à la fin de l’antienne qui suit.
Ant. ad Offertorium. Ps. 67, 36.Offertoire
Mirábilis Deus in Sanctis suis : Deus Israël, ipse dabit virtútem et fortitúdinem plebi suæ : benedíctus Deus, allelúia.Dieu est admirable dans ses saints. Le Dieu d’Israël donnera lui-même à son peuple la puissance et la force. Dieu soit béni. Alléluia.
SecretaSecrète
Implorámus, Dómine, cleméntiam tuam : ut Sanctórum tuórum, quorum Relíquias venerámur, suffragántibus méritis, hóstia, quam offérimus, nostrórum sit expiátio delictórum. Per Dóminum nostrum.Nous implorons, Seigneur, votre clémence : pourqu’avec l’appui des mérites de vos Saints, dont nous vénérons les reliques, le sacrifice que nous vous offrons soit l’expiation de nos fautes.
Ant. ad Communionem. Ps. 32, 1.Communion
Gaudéte, iusti, in Dómino, allelúia : rectos decet collaudátio.Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, alléluia ; c’est aux hommes droits que sied la louange.
PostcommunioPostcommunion
Multíplica super nos, quǽsumus, Dómine, per hæc sancta, quæ súmpsimus, misericórdiam tuam : ut, sicut in tuórum solemnitáte Sanctórum, quorum Relíquias cólimus, pia devotióne lætámur ; ita eórum perpétua societáte, te largiénte, fruámur. Per Dóminum.Répandez sur nous, nous vous en prions Seigneur, par ces mystères que nous avons reçus, votre miséricorde : et comme nous nous sommes réjouis d’une pieuse dévotion dans la solennité de vos Saints dont nous vénérons les Reliques ; ainsi nous puissions, par le don de votre grâce, jouir de leur société durant l’éternité.
In Diœcesi Nanceiensi et Tullensi

Dans le Diocèse de Nancy et de Toul

Ante 1955
Avant 1955 [1]
die 5 novembris
le 5 novembre
SANCTARUM RELIQUIARUM
LES SAINTES RELIQUES
QUÆ IN ECCLESIIS DIŒCESIS ADSERVANTUR
QUI SONT CONSERVÉES DANS LES ÉGLISES DU DIOCÈSE
duplex maius
double majeur
Ant. ad Introitum. Ps. 33, 20-21.Introït
Multæ tribulatiónes iustórum, et de his ómnibus liberávit eos Dóminus : Dóminus custódit ómnia ossa eórum : unum ex his non conterétur.Les tribulations des justes sont nombreuses et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines. Le Seigneur préserve tous leurs os ; il n’y en aura pas un seul de brisé.
Ps. ib., 2.
Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus eius in ore meo. Je bénirai le Seigneur en tout temps ; toujours sa louange sera dans ma bouche.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Auge in nobis, Dómine, resurrectiónis fidem, qui in Sanctórum tuórum Relíquiis mirabília operáris : et fac nos immortális glóriæ partícipes, cuius in eórum cináribus pígnora venerámur. Per Dóminum.Augmentez en nous, Seigneur, la foi en la résurrection, vous qui opérez des miracles par les Reliques de vos Saints : et donnez-nous part à la gloire immortelle dont nous vénérons le gage en leurs ossements.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corinthios.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
I Cor. 15, 31-44.
Fratres : Quotídie mórior, per vestram glóriam, quam hábeo in Christo Iesu, Dómino nostro. Si, secúndum hóminem, ad béstias pugnávi Ephesi, quid mihi prodest, si mórtui non resúrgunt ? Manducémus et bibámus : cras enim moriémur. Nolíte sedúci : corrúmpunt mores bonos collóquia mala. Evigiláte, iusti, et nolíte peccáre ; ignorántiam enim Dei quidam habent : ad reveréntiam vobis loquor. Sed dicet áliquis : Quómodo resúrgunt mórtui ? qualíve córpore vénient ? Insípiens, tu quod séminas non vivificátur, nisi prius moriátur. Et quod séminas, non corpus, quod futúrum est, séminas ; sed nudum granum, ut puta trítici, aut alicúius ceterórum. Deus autem dat illi corpus sicut vult, et unicuíque séminum próprium corpus. Non omnis caro, eadem caro ; sed ália quidem hóminum, ália vero pécorum, ália vólucrum, ália autem píscium. Et córpora cæléstia, et córpora terréstria ; sed álía quidem cæléstium glória, ália autem terréstrium. Alia clárítas solis, ália cláritas lunæ, et ália cláritas stellárum. Stella enim a stella differt in claritáte : sic et resurréctio mortuórum. Seminátur in corruptióne, surget in incorruptióne. Seminátur in ignobilitáte, surget in glória. Seminátur in infirmitáte, surget in virtúte. Seminátur corpus animále, surget corpus spiritále.Chaque jour je meurs, mes frères ; je le jure par la gloire que je reçois de vous en Jésus-Christ notre Seigneur. Si, pour parler à la manière des hommes, j’ai combattu à Ephèse contre les bêtes, à quoi cela me sert-il, si les morts ne ressuscitent point ? Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous laissez pas séduire : Les mauvais entretiens corrompent les bonnes moeurs. Veillez, justes, et ne péchez point, car quelques-uns sont dans l’ignorance du vrai Dieu ; je le dis à votre honte. Mais quelqu’un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviendront-ils ? Insensé, ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s’il ne meurt auparavant. Et quand tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui doit naître, mais une simple graine, par exemple de froment, ou de quelque autre chose. Puis Dieu lui donne un corps comme il Lui plaît ; et à chaque semence le corps qui lui est propre. Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre celle des bêtes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est l’éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, autre l’éclat des étoiles ; car une étoile diffère en éclat d’une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé dans la corruption, il ressuscitera dans l’incorruptibilité ; il est semé dans l’ignominie, il ressuscitera dans la gloire ; il est semé dans la faiblesse, il ressuscitera dans la force ; il est semé corps animal, il ressuscitera corps spirituel.
Graduale. Isai. 66, 14.Graduel
Vidébitis, et gaudébit cor vestrum : ossa vestra quasi herba germinábunt ; et cognoscétur manus Dómini servis eius.Vous le verrez, et votre coeur sera dans la joie, et vos os reprendront de la vigueur comme l’herbe ; et le Seigneur fera connaître sa main puissante à ses serviteurs.
V/. I Cor. 15, 53. Opórtet corruptíbile hoc indúere incorruptiónem, et mortále hoc indúere immortalitátem.V/. Il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité.
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 46, 14. Sit memória illórum in benedictióne, et ossa eórum púllulent de loco sancto suo. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Que leur mémoire soit en bénédiction, et que leurs os refleurissent dans leurs sépulcres. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 20, 27-38.
In illo tempore : Accessérunt quidam sadducæórum qui negant esse resurrectiónem, et interrogavérunt Iesum, dicéntes : Magíster, Móyses scripsit nobis : Si frater alicúius mórtuus fúerit habens uxórem, et hic sine líberis fúerit, ut accípiat eam frater eius uxórem, et súscitet semen fratri suo. Septem ergo fratres erant ; et primus accépit uxórem, et mórtuus est sine fíliis. Et sequens accépit illam, et ipse mórtuus est sine fílio. Et tertius accépit illam. Simíliter et omnes septem, et non reliquérunt semen, et mórtui sunt. Novíssime ómnium mórtua est et múlier. In resurrectióne ergo, cuius eórum erit uxor, síquidem septem habuérunt eam uxórem ? Et ait illis Iesus : Fílii huius sǽculi nubunt, et tradúntur ad núptias : illi vero qui digni habebúntur sǽculo illo, et resurrectióne ex mórtuis, neque nubent, neque ducent uxóres : neque enim ultra mori póterunt : æquáles enim ángelis sunt, et fílii sunt Dei, cum sint fílii resurrectiónis. Quia vero resúrgant mórtui, et Móyses ostendit secus rubum, sicut dicit Dóminum, Deum Abraham, et Deum Isaac, et Deum Iacob. Deus autem non est mortuórum, sed vivórum : omnes enim vivunt ei.Quelques-uns des sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection, s’approchèrent, et interrogèrent Jésus, en disant : Maître, Moïse a écrit pour nous : Si le frère de quelqu’un, ayant une femme, meurt sans laisser d’enfants, son frère épousera sa femme, et suscitera une postérité à son frère. Or il y avait sept frères ; et le premier épousa une femme, et mourut sans enfants. Le second la prit, et mourut lui-même sans enfants. Le troisième la prit aussi, et de même tous les sept ; et ils ne laissèrent pas de postérité, et ils moururent. Enfin, après eux tous, la femme mourut aussi. A la résurrection donc, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse ? car les sept l’ont eue pour femme. Jésus leur dit : Les enfants de ce siécle se marient et sont donnés en mariage ; mais ceux qui seront jugés dignes du siècle à venir et de la résurrection des morts ne se marieront pas, et ne prendront pas de femme ; car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils sont égaux aux Anges, et qu’ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Mais que les morts ressuscitent, Moïse le montre lui-même, à l’endroit du Buisson, lorsqu’il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Or Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants ; car tous sont vivants pour Lui.
Credo (ratione Octavæ)Credo (en raison de l’Octave)
Ant. ad Offertorium. Apoc. 6, 9 et 11.Offertoire
Vidi subtus altáre ánimas interfectórum propter verbum Dei : et datæ sunt illis stolæ albæ : et dictum est illis ut requiéscerent adhuc tempus módicum, donec compleántur consérvi eórum.Je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été tués pour la parole de Dieu : et il leur fut donné à chacun une robe blanche : et il leur fut dit de demeurer encore un peu de temps en repos, jusqu’à ce que fût complété le nombre de leurs compagnons.
SecretaSecrète
Hóstias Maiestáti tuæ oblátas, misericors Deus, benígno, quǽsumus, súscipe intúitu : ut eórum nobis précibus fiant salutáres, quorum túmulos et Relíquias in aras ipse tibi consecrásti. Per Dóminum.Dieu miséricordieux, recevez et regardez avec bienveillances ces hosties offertes à votre Majesté : qu’elles nous deviennent salutaires par les prières de ceux dont vous avez vous même consacré pour vous dans les autels leurs tombes et leurs Reliques.
Præfatio de Sanctis Préface des Saints .
Ant. ad Communionem. I Cor. 15, 21, 54-55 et 57.Communion
Per hóminem mors, et per hóminem resurréctio mortuórum. Absórpta est mors in victória. Ubi est, mors, victória tua ? Ubi est, mors, stímulus tuus ? Deo autem grátias, qui dedit nobis victóriam per Iesum Christum.Par un homme est venue la mort, et par un homme la résurrection des morts. La mort a été absorbée dans la victoire. Où est, ô mort, ta victoire ? où est, ô mort, ton aiguillon ? Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.
PostcommunioPostcommunion
Divína libántes mystéria, quǽsumus, Dómine : ut cum Sanctis tuis, quorum hic sacris pignóribus gloriámur ; a servitúte corruptiónis erépti, libertátem glóriæ filiórum cónsequi mereámur. Per Dóminum.Nous avons offert les divins mystères et nous vous prions, Seigneur : qu’avec vos Saints, dont nous glorifions ici bas les gages de leurs salut ; nous soyons libérés de l’esclavage de la corruption et méritions de parvenir à la liberté de la gloire de vos fils.

Office

Nous donnons les parties de l’Office indiquées par Dom Guéranger, l’office pouvant varier d’un diocèse à l’autre.

AUX VÊPRES.

Ant. 1 Ceux-là sont les Saints qui ont livré leurs corps pour le testament de Dieu et lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau.
Ant. 2 Les Saints ont vaincu les royaumes par la foi, ils ont accompli la justice, ils sont en possession des promesses.
Ant. 3 La jeunesse des saints se renouvellera comme celle de l’aigle ; ils fleuriront comme le lis dans la cité du Seigneur.
Ant. 4 Dieu essuiera toute larme des yeux des Saints ; et il n’y aura plus désormais ni gémissements , ni cri, ni douleur d’aucune sorte ; car le passé n’est plus.
Ant. 5 Les Saints habitent le royaume des cieux ; leur repos sera éternel.
Capitule. Sap. 3.Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les atteindra pas. Aux yeux des insensés, ils ont paru mourir ; mais eux sont dans la paix.

Hymne Célébrons dans nos chœurs les sublimes récompenses qu’ont méritées les Saints, leurs exploits héroïques : mon âme brûle d’exalter dans ses chants leur triomphe et leur noblesse insigne.

Voilà donc ceux qu’eut en aversion la folie du monde ! monde stérile, monde sans fleurs,méprisé de ces fidèles attachés à ton nom, Jésus, doux Roi des cieux.

Pour toi ils se rirent des fureurs humaines, des farouches menaces, des fouets sanglants ; vaincue, la griffe de fer qui labourait le corps n’atteignit point leur cœur.

Ils se présentent comme des brebis au glaive : ni plainte aux lèvres, ni murmure ; le cœur tranquille, l’âme sûre d’elle reste patiente.

Quelle voix, quelle langue pourra dire les dons que tu réserves à tes Martyrs ? Empourprés de leur sang, ils ceignent glorieux le laurier des vainqueurs.

Déité une et souveraine, écoutez nos prières : effacez nos fautes, écartez tout danger ; donnez la paix à vos serviteurs, pour qu’ils chantent votre gloire dans toute la suite des âges.
Amen.

Ant. au Magnificat Les âmes des Saints qui ont suivi les traces de Jésus-Christ se réjouissent aux cieux ; pour son amour ils ont verse leur sang, leur bonheur avec lui n’aura point de terme.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La fête des saintes Reliques se célébrant en beaucoup de lieux au Dimanche dans l’Octave de la Toussaint, nous donnons la Messe et les Vêpres qui lui sont communément consacrées. Mais les formules liturgiques ne varient guère moins ici que la date même de la fête.

L’Introït est emprunté au Psaume XXXIII. Il chante la sollicitude de Dieu pour les siens dans la mort comme dans la vie. Quel qu’ait été le sort des justes sous l’épreuve ou la persécution, leurs ossements se retrouveront tous à l’appel du Fils de l’homme au dernier jour [2].

Les miracles qu’opèrent ces ossements desséchés nous révèlent en effet, dit saint Augustin, qu’ils ne sont pas vraiment morts [3]. Ils doivent augmenter notre foi dans la résurrection future, et nous faire demander comme l’Église, en la Collecte, de partager nous-mêmes au temps voulu la gloire dont cette vertu qui resplendit en eux déjà est le gage assuré.

ÉPÎTRE.

Les saintes Reliques formaient pour nos aïeux la première richesse, le trésor par excellence des cités. On eût dit que rosée du ciel et graisse de la terre [4], bénédictions de ce monde comme de l’autre, émanaient des corps saints. Leur présence imposait le respect aux armées ennemies, non moins qu’aux légions d’enfer ; elle gardait les mœurs, entretenait la foi, excitait la prière au sein des villes devenues par elles le centre envié vers lequel se portaient les foules, qu’attirent aujourd’hui moins sainement nos villes de plaisirs. De quelle vigilance on entourait l’auguste dépôt !

Tous les malheurs publics n’eussent pas égalé celui de sa perte.

Pourtant « ici, mes Frères, dit le Cardinal Pie, j’ai à vous dévoiler un plan merveilleux du Dieu que l’Écriture appelle admirable dans ses Saints [5]. Le Seigneur Jésus, qui a dit à ses disciples : « Allez et enseignez » : Euntes ergo, docete [6], se plaît souvent à les mettre encore en mouvement après leur mort, et il se sert de leur apostolat d’outre-tombe pour porter le bienfait de la grâce à d’autres peuples qu’à ceux qu’ils ont évangélisés de leur vivant. « Je vous ai établis, leur a-t-il dit, « afin que vous alliez et que vous portiez des fruits » : Posui vos ut eatis, et fructum afferatis [7]. Conformément à ce mot d’ordre, les Saints, même après qu’ils sont arrivés au terme bienheureux de leur pèlerinage mortel, se résignent encore à redevenir voyageurs. Si j’avais le loisir de vous raconter les pérégrinations posthumes de nos illustres pontifes et thaumaturges, par exemple, les courses réitérées, les allées et les venues, les marches et les contre-marches de notre Hilaire et de notre Martin durant plus de dix siècles, et les fruits incroyables de ces étranges déplacements, tout en captivant votre attention par des récits pleins d’intérêt, je risquerais de vous fatiguer par ma longueur [8]. »

Le Graduel et son Verset, tirés des Psaumes, exaltent la gloire future dont celle qui entoure les bienheureux sur leurs couches d’honneur ici-bas n’est qu’une faible image.

ÉVANGILE.

En vérité, en vérité je vous le dis : celui qui croit en moi fera lui-même les œuvres que je « fais, et il en fera de plus grandes [9]. » Cette parole de l’Homme-Dieu s’appliquait aux Saints, aux disciples de Jésus qui croiraient en lui jusqu’à mettre pour lui leur béatitude de ce monde dans la pauvreté, la faim, les pleurs et la persécution. On devait la voir s’accomplir au temps de leur vie mortelle ; elle se justifierait toujours, et souvent plus, dans la puissance que garderait leur dépouille inanimée pourchasser les démons, guérir tout mal, obtenir toute grâce ; ce n’était pas de l’étroite province de Judée, mais des rivages du monde entier que s’ébranleraient les foules, pour venir écouter les Saints dans l’éloquent silence de leurs tombes, pour éprouver la vertu qui sortirait d’eux.

Aussi, nous dit Paulin de Noie en de poétiques développements, « Dieu secourable ménagea la distribution des Saints parmi les nations, de telle sorte que leur aide ne pût manquer aux infirmes mortels [10]. S’il donna les principales cités pour séjour aux plus grands [11], la grâce dont ils sont doués pour nous ne vit point là seulement où gît leur corps en son intégrité : où que subsiste une parcelle de ce corps, leur main s’y trouve et sa puissance, Dieu témoignant en cette manière de leur crédit au ciel [12]. Du pieux dépôt s’envolent, semences de vie, les cendres sacrées ; une goutte minime fuit de la source : source elle-même pour la grâce et l’amour, elle produit des fleuves [13]. »

Célébrons donc le Seigneur en ses Saints ; car c’est de lui que leur vient toute vertu, comme dit l’Offertoire.

« Qui jamais adora les Martyrs ? qui prit un homme pour Dieu ? » disait saint Jérôme, en sa défense des honneurs rendus aux ossements sacrés [14]. Et en effet, dans la Secrète, l’Église professe que de même que le culte de ces cendres vénérées remonte d’elles jusqu’aux Saints eux-mêmes, ainsi la puissance des Saints n’est qu’une puissance d intercession auprès du Père de l’auguste Victime dont nous vient tout salut.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a dit l’Homme-Dieu, je le ressusciterai au dernier jour [15]. » La Communion, qui dépose le germe de l’immortalité glorieuse en nos corps, justifie l’objet de cette fête et en explique la joie.

Quelle conclusion formuler dans notre prière en ce jour, sinon le vœu de vivre éternellement avec les bienheureux qui nous ont réjouis par la présence de leurs Reliques saintes ? C’est ce que fait l’Église en la Postcommunion.

Plusieurs Églises chantent en cette fête l’Hymne suivante, œuvre de Claude Santeul, qu’il ne faut pas confondre avec le Victorin son frère, et dont les compositions l’emportent sur celles de Jean-Baptiste Santeul en onction et en simplicité comme par l’orthodoxie.

HYMNE.
Chœurs des chrétiens, célébrez par des chants d’allégresse les saints tombeaux, les cendres de nos Pères, chères dépouilles, gages que nous ont laissés les habitants des cieux.
Tandis qu’au ciel les âmes bienheureuses jouissent de joies égales à leurs pieux labeurs, honneur et digne louange ici-bas sont rendus au corps qui partagea leurs souffrances.
Ces ossements dispersés en tous lieux, Dieu les garde ; il se souvient de sa promesse qu’ils ne périront pas : pierres de choix, qu’il rassemble avec amour, qu’appareille sa providence.
Suprême honneur : ces restes mortels et ces tombeaux, lui-même le Dieu hostie se les consacre pour autels ; lui, la tête, se joint à ses membres ; il les immole avec lui.
Vous, dont les cendres reçoivent l’hommage, les baisers suppliants du peuple pieux qui voit en vous sa sûre défense : si ce qui nous touche vous émeut, montrez-vous bons, secourez vos clients.
Exaucez-nous, afin qu’au jour où notre chair ressuscitée s’unira aux chœurs des esprits dans la splendeur de ses attributs nouveaux, l’indivisible Trinité soit pour nous Dieu tout en tous à jamais.
Amen.

Donnons à la suite cette belle formule du Pontifical romain pour la bénédiction des châsses et reliquaires.

PRÉFACE.

C’est une chose digne et juste, équitable et salutaire, de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, inestimable, Dieu ineffable, Dieu de miséricorde et de toute consolation. Vous commandâtes à votre serviteur Moïse de faire selon l’exemplaire que vous lui montriez sur la montagne une arche de bois incorruptible, et de l’entourer d’un or très pur, afin qu’elle fût digne de garder, en témoignage pour les générations futures, et l’urne d’or remplie de la manne des cieux, et les tables du testament écrites par le doigt même de votre Majesté. Puis, dans nos temps, vous avez manifesté le sens de ces augustes mystères, lorsque vous remplîtes de toute la plénitude de la divinité le corps de votre Fils unique, conçu par l’opération du Saint-Esprit d’une Vierge très pure et vivifié par une âme raisonnable.

Nous vous implorons donc et supplions, Dieu tout-puissant, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, vous de qui relève au ciel et sur terre toute paternité : daignez, à la prière de vos Saints, répandre la bénédiction du ciel sur ces reliquaires préparés pour leurs restes sacrés ; en sorte que ceux qui recourent à eux méritent, par leur intercession, de surmonter tout mal avec votre aide, de puiser toute aisance et tout bien dans le trésor de votre largesse infinie. Eux, Seigneur, purent sous votre conduite intérieure éviter les embûches des esprits du mal ; confortés par le Seigneur Christ, non seulement les savantes tortures des hommes n’eurent que leur mépris, mais ils en triomphèrent pleinement : qu’ainsi les fidèles honorant les mérites de ces Saints, embrassant leurs Reliques avec humilité, soient protégés contre le diable et ses anges, contre la foudre et les orages, contre la grêle et les fléaux divers, contre l’empoisonnement de l’air et la mortalité des hommes ou des animaux, contre les voleurs, les assassins, les incursions ennemies, contre les animaux nuisibles, les serpents et reptiles aux multiples formes, contre la méchanceté humaine et ses intrigues pires que les autres calamités. Fléchi par les prières de vos bienheureux serviteurs, soyez propice à leurs dévots clients, étendez sur eux, toujours, en tous lieux, la droite de votre invincible puissance pour écarter les maux et répandre les biens.

Par le même Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec vous, Dieu lui-même, en l’unité du même Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

[1] En 1955, la fête des Saintes Reliques fut transformée en Toussaint Diocésaine, voir la fête ici.

[2] Johan. V, 28.

[3] Aug. Sermo CCCXIX, de Stephano Mart. VI.

[4] Gen. XXVII, 28.

[5] Psalm. LXVII, 36.

[6] Matth. XXVIII, 19.

[7] Johan. XV, 16.

[8] Cardinal Pie, Discours prononcé à la cérémonie de la translation des reliques de saint Latuin, à Séez, le mardi XXII juin MDCCCLVIII.

[9] Johan. XIV, 12.

[10] Paulin. Poema XIX, 14-50.

[11] Ibid. 51-52.

[12] Poema XXVII, 440-448.

[13] Poema XIX, 358-364.

[14] Hieron. contra Vigilantium.

[15] Joahn. VI, 55.