Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Ant. ad Introitum. Is. 30, 30. | Introït |
Pópulus Sion, ecce, Dóminus véniet ad salvándas gentes : et audítam fáciet Dóminus glóriam vocis suæ in lætítia cordis vestri. | Peuple de Sion, voici que le Seigneur vient pour sauver les nations. Il va faire retentir sa voix majestueuse, et vous aurez le cœur en joie. |
Ps. 79, 2 | |
Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph. | Ecoutez-moi, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Excita, Dómine, corda nostra ad præparándas Unigéniti tui vias : ut, per eius advéntum, purificátis tibi méntibus servíre mereámur : Qui tecum. | Excitez, Seigneur, nos cœurs pour préparer la route à votre Fils unique, afin que sa venue nous permette de vous servir avec une âme plus pure. |
Lectio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Romános. | Lecture de l’Epître de Saint Paul aux Romains |
Rom. 15, 4-13. | |
Fratres : Quæcúmque scripta sunt, ad nostram doctrínam scripta sunt : ut per patiéntiam et consolatiónem Scripturárum spem habeámus. Deus autem patiéntiæ et solácii det vobis idípsum sápere in altérutrum secúndum Iesum Christum : ut unánimes, uno ore honorificétis Deum et Patrem Dómini nostri Iesu Christi. Propter quod suscípite ínvicem, sicut et Christus suscépit vos in honórem Dei. Dico enim Christum Iesum minístrum fuísse circumcisiónis propter veritátem Dei, ad confirmándas promissiónes patrum : gentes autem super misericórdia honoráre Deum, sicut scriptum est : Proptérea confitébor tibi in géntibus, Dómine, et nómini tuo cantábo. Et íterum dicit : Lætámini, gentes, cum plebe eius. Et iterum : Laudáte, omnes gentes, Dóminum : et magnificáte eum, omnes pópuli. Et rursus Isaías ait : Erit radix Iesse, et qui exsúrget régere gentes, in eum gentes sperábunt. Deus autem spei répleat vos omni gáudio et pace in credéndo : ut abundétis in spe et virtúte Spíritus Sancti. | Mes Frères : Tout ce qui a été écrit avant nous l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance. Que le Dieu de la patience et de la consolation vous donne d’avoir les uns envers les autres les mêmes sentiments selon Jésus-Christ, afin que, d’un même cœur et d’une même bouche, vous glorifiez Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. J’affirme, en effet, que le Christ a été ministre des circoncis, pour montrer la véracité de Dieu, en accomplissant les promesses faites à leurs pères, tandis que les Gentils glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : " C’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom. " L’Ecriture dit encore : " Nations, réjouissez-vous avec son peuple. " Et ailleurs : " Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, célébrez-le tous. " Isaïe dit aussi : " Il paraîtra, le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour régner sur les nations ; en lui les nations mettront leur espérance. " Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que, par la vertu de l’Esprit-Saint, vous abondiez en espérance ! |
Graduale. Ps. 49, 2-3 e.t 5. | Graduel |
Ex Sion species decóris eius : Deus maniféste véniet | De Sion où brille sa beauté, Dieu va paraître au grand jour. |
V/. Congregáta illi sanctos eius, qui ordinavérunt testaméntum eius super sacrifícia. | Rassemblez-lui ses fidèles, qui ont scellés par des sacrifices leur alliance avec lui. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Suite du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth, 11, 2–10. | |
In illo tempore : Cum audísset Ioánnes in vínculis ópera Christi, mittens duos de discípulis suis, ait illi : Tu es, qui ventúrus es, an alium exspectámus ? Et respóndens Iesus, ait illis : Eúntes renuntiáte Ioánni, quæ audístis et vidístis. Cæci vident, claudi ámbulant, leprósi mundántur, surdi áudiunt, mórtui resúrgunt, páuperes evangelizántur : et beátus est, qui non fúerit scandalizátus in me. Illis autem abeúntibus, cœpit Iesus dícere ad turbas de Ioánne : Quid exístis in desértum vidére ? arúndinem vento agitátam ? Sed quid exístis videre ? hóminem móllibus vestitum ? Ecce, qui móllibus vestiúntur, in dómibus regum sunt. Sed quid exístis vidére ? Prophétam ? Etiam dico vobis, et plus quam Prophétam. Hic est enim, de quo scriptum est : Ecce, ego mitto Angelum meum ante fáciem tuam, qui præparábit viam tuam ante te. | En ce temps-là : Jean, dans sa prison, ayant entendu parler des œuvres du Christ, lui envoya dire par ses disciples : « Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Qu’êtes-vous donc aller voir ? Un homme vêtus d’(habits) somptueux ? Mais ceux qui portent des (habits) somptueux se trouvent dans les demeures des rois. Mais qu’êtes-vous allés (voir) ? Voir un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de vous, pour vous préparer la voie devant vous. » |
Ant. ad Offertorium. Ps. 84, 7-8 | Offertoire |
Deus, tu convérsus vivificábis nos, et plebs tua lætábitur in te : osténde nobis, Dómine, misericórdiam tuam, et salutáre tuum da nobis. | Mon Dieu, tournez-vous vers nous pour nous donner la vie ; et votre peuple en vous trouvera la joie. Faites-nous voir votre miséricorde, Seigneur, et donnez-nous votre Sauveur. |
Secreta. | Secrète |
Placáre, quǽsumus, Dómine, humilitátis nostræ précibus et hóstiis : et, ubi nulla suppétunt suffrágia meritórum, tuis nobis succúrre præsídiis. Per Dóminum. | Soyez apaisé, Seigneur, vous vous en prions, par les prières et les sacrifices de notre humilité : et puisque nous n’avons pas de mérite à y joindre en recommandation, que votre grâce vienne à notre secours. |
Præfatio communis. | Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Bar. 5, 5 ; 4, 36 | Communion |
Ierúsalem, surge et sta in excélso, ei vide iucunditátem, quæ véniet tibi a Deo tuo. | Jérusalem, lève-toi ! Rassemble toi sur la hauteur et contemple le bonheur qui va venir vers toi de la part de ton Dieu. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Repléti cibo spirituális alimóniæ, súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, huius participatióne mystérii, dóceas nos terréna despícere et amáre cæléstia. Per Dóminum nostrum. | Rassasiés par cette nourriture spirituelle, nous vous prions humblement, Seigneur, de nous apprendre, dans la communion à ce mystère, à mépriser les biens de la terre pour aimer ceux du ciel |
Leçons des Matines
Du Prophète Isaïe. Cap. 13, 1-11.
Première leçon. Malheur accablant de Babylone [1] qu’a vu Isaïe, fils d’Amos. Sur une montagne couverte de nuages [2], levez un étendard, haussez la voix, levez la main [3], et que, dans les portes, entrent les chefs [4]. Moi, j’ai donné mes ordres à mes sanctifiés, et j’ai, dans ma colère, appelé mes forts [5], qui exultent dans ma gloire. La voix d’une multitude sur les montagnes est comme celle de peuples nombreux ; voix retentissante de rois, de nations réunies.
R/. Recevez, Vierge Marie, la parole du Seigneur, qui vous est transmise par un Ange : vous concevrez et enfanterez un Dieu et un homme tout ensemble. * Et ainsi vous serez dite bénie entre toutes les femmes. V/. Vous enfanterez vraiment un fils, et votre virginité n’en souffrira point de détriment : vous-concevrez, et vous serez mère toujours sans tache. * Et ainsi.
Deuxième leçon. Le Seigneur des armées a commandé une milice de guerre, à ceux qui venaient d’une terre lointaine, de l’extrémité du ciel [6] ; le Seigneur et les instruments de sa fureur s’avancent pour perdre entièrement toute la terre [7]. Poussez de hauts cris, parce qu’est proche le jour du Seigneur ; il viendra du Seigneur comme une dévastation. A cause de cela, toutes les mains seront affaiblies, et tout cœur d’homme se desséchera, et sera brisé. Des tourments et des douleurs les tiendront ; ils souffriront comme une femme en travail ; chacun regardera son voisin avec stupeur ; leurs visages seront comme des faces brûlées par le feu.
R/. Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte ; montagnes, faites retentir la louange ; car notre Dieu viendra. [8] * Et il aura pitié de ses pauvres. V/. Dans ses jours s’élèvera la justice et une abondance de paix. [9] * Et.
Troisième leçon. Voici que le jour du Seigneur viendra, cruel et plein d’indignation, et de colère, et de fureur, pour réduire la terre en solitude et en exterminer ses pécheurs. Parce que les étoiles du ciel et leur splendeur ne répandront pas leur lumière ; le soleil s’est couvert de ténèbres à son lever et la lune ne luira pas dans sa lumière. Et je visiterai les crimes de l’univers, ainsi que l’iniquité des impies, et je ferai cesser l’orgueil des infidèles ; et l’arrogance des forts, je l’humilierai.
R/. Les étrangers, ne traverseront plus Jérusalem ; [10] * Mais en ce jour-là, les montagnes distilleront la douceur, et les collines feront couler le lait et le miel, dit le Seigneur V/. Dieu viendra du Liban, [11] et le saint de la montagne ombreuse et couverte d’un bois épais. [12] * Mais. Gloire au Père. * Mais.
A LAUDES.
Capitule. Is. 2, 3. Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur, de Jérusalem.
Ant. au Bénédictus Le Seigneur dominateur viendra du ciel, * et dans sa main, sont la gloire et l’empire. [13]
AUX VÊPRES.
Capitule. Gen. 49, 10. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations.
Ant. au Magnificat Voici que viendra le Roi* et Seigneur de la terre ; lui-même enlèvera le joug de notre captivité. [14]
Regem ventúrum Dóminum, veníte, adorémus. | Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le. |
L’Église nous remet encore aujourd’hui sous les yeux l’effrayant spectacle du dernier Avènement de Jésus-Christ. Cette Babylone pécheresse dont parle Isaïe, c’est le monde vieilli dans ses crimes ; ce jour cruel, plein d’indignation et de colère, c’est celui où le Messie reviendra et fera briller son étendard sur la nuée. Les paroles qu’emploie le Prophète pour peindre la consternation des habitants de Babylone sont si expressives, qu’elles glacent d’effroi ceux qui les méditent sérieusement. O vous donc qui, en cette seconde Semaine de préparation à la Naissance du Sauveur, hésiteriez encore sur ce que vous avez à faire pour le jour où il va venir, réfléchissez sur l’enchaînement des deux Avènements. Si vous ouvrez au Sauveur dans le premier, vous pourrez être sans inquiétude sur le second ; si au contraire vous dédaignez le premier, le second fondra sur vous comme sur une proie ; et les cris de votre désespoir ne vous sauveront pas. Le Juge viendra à l’improviste, au milieu de la nuit, au moment précis où vous vous flatterez qu’il est loin encore.
Et ne dites pas que la fin des temps n’est pas venue pour le monde, que le genre humain n’a pas accompli ses destinées. Il s’agit ici, non du genre humain, mais de vous. Sans doute, le jour du Seigneur apparaîtra effroyable, quand ce monde sera brisé comme un vase fragile, et que les débris de la création seront la proie d’un affreux incendie ; mais, avant ce jour de terreur universelle, viendra pour vous en particulier celui de l’Avènement du Juge inexorable. Vous aurez à vous trouver en face de lui sans défense, et l’arrêt qu’il rendra alors demeurera à jamais : Avènement terrible, quoique ses résultats demeurent secrets jusqu’au dernier et solennel Avènement. Comprenez donc que l’effroi du dernier jour ne sera si grand, que parce que, en ce jour-là même, on entendra confirmer avec solennité ce qui aura été jugé déjà irrévocablement, quoique sans éclat ; comme aussi la voix amie qui conviera les amis de Dieu au festin éternel ne fera que répéter, devant l’Assemblée des Anges et des hommes, ce qui déjà aura été résolu dans l’heureuse entrevue du Seigneur et de ses bien-aimés, au moment de leur sortie de ce monde. Donc, ne comptez plus sur des siècles, ô chrétiens ! cette nuit on redemandera votre âme [15]. Le Seigneur vient : hâtez-vous d’aller au-devant de lui dans la confusion de votre visage, dans la contrition de votre cœur, dans la conversion de vos œuvres.
CHANT DU JUGEMENT DERNIER.
(C’est le Répons Libera, interpolé dans les XVe et XVIe siècles.)
R/. Délivrez-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable ;
* Quand les cieux et la terre seront ébranlés ;
* Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
V/. Les Anges et les Archanges seront épouvantés : et les impies, où seront-ils i
* Quand les cieux et la terre seront ébranlés.
V/. Que dirai-je ? que ferai-je, moi malheureux, qui n’ai rien de bon à présenter devant un si grand juge ?
* Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
V/. A peine le juste sera-t-il sauvé, et moi, infortuné, où serai-je ?
* Quand les cieux et la terre seront ébranlés.
V/. Lumière sans nuage , sauvez-moi des ténèbres ; empêchez que je ne tombe dans les flammes obscures de l’enfer ;
* Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
V/. Toutes les nations de la terre pleureront sur elles-mêmes ;
* Quand les cieux et la terre seront ébranlés.
V/. Alors, une voix des cieux : O vous, morts qui êtes étendus dans les sépulcres, levez-vous, et venez au jugement du Sauveur ;
* Lorsque vous viendrez, Seigneur, juger le siècle par le feu.
V/. O mon âme, loue le Seigneur ! Je louerai le Seigneur durant ma vie, et je mériterai de voir Dieu dans ma chair ;
* Lorsque vous viendrez, Seigneur, juger le siècle par le feu.
V/. Quand le Dieu, fils de la Vierge, viendra juger le monde, il dira aux justes placés à sa droite : Approchez, mes fils bien-aimés ; c’est à vous que j’ai résolu de donner mon Royaume. O heureuse parole ! heureuse promesse ! Heureux bienfaiteur ! heureux bienfait !
* Quand les cieux et la terre seront ébranlés.
V/. Ensuite, il dira à ceux qui seront à la gauche : Sectateurs du péché, je ne vous connais pas. La gloire du siècle vous a séduits : descendez au fond des enfers, avec le diable et ses ministres. O douleur ! ô tristesse ! ô deuil ! ô soupirs !
* Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
V/. Déjà le Roi se prépare pour le jugement ; le jour affreux va éclater ; dans cette extrémité, quel sera notre refuge ? Nous n’en avons point d’autre que la Vierge Mère, l’espoir universel : qu’elle daigne pour nous supplier son fils ! O Roi Jésus ! exaucez nos prières, et nous serons sauvés ;
* Quand les cieux et la terre seront ébranlés.
V/. Créateur de toutes choses, ô Dieu ! qui m’avez formé du limon de la terre, et m’avez racheté de votre propre sang, par un admirable amour ; vous qui devez, au jour du Jugement, faire sortir du sépulcre mon corps qui est à la veille de tomber en pourriture, exaucez-moi, exaucez-moi, et daignez ordonner que mon âme soit placée au sein du patriarche Abraham ;
* Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
PRIÈRE DE LA LITURGIE AMBROSIENNE. (Dans la troisième semaine de l’Avent.)
Christ tout-puissant, Fils de Dieu, venez, dans votre miséricorde, sauver votre peuple, au jour de votre Nativité, et daignez, avec votre bénignité accoutumée, nous délivrer de toute inquiétude et de toute crainte temporelle. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles.
Le Bhx Schuster, ne commentant que le Liber Sacramentorum, s’en tient au Missel, on trouvera le commentaire de la messe de la Férie au 2nd Dimanche ici.
Le Seigneur vient pour la nuit sainte et pour la nuit terrible.
Lecture de l’Avent. — Le Prophète nous présente aujourd’hui un sombre tableau : Babylone, la ville du prince de ce monde, destinée au châtiment et à la destruction (chap. XIII).
« Voici que vient le jour du Seigneur, le jour terrible,
Le jour de colère et de courroux enflammé ;
Il fera du pays un désert et détruira les pécheurs
Et les étoiles ne brilleront plus de leur éclat.
Le soleil s’obscurcira à son lever et la lune ne brillera plus
Car je châtie le monde pour sa méchanceté
Et les pervers pour leur faute.
Et je rabaisse la fierté des superbes
Et j’amortis l’orgueil des tyrans ;
C’est pourquoi le ciel tremble,
La terre s’ébranle devant la colère du Seigneur des armées...
Jamais plus (le pays) ne sera peuplé,
Il ne sera pas habité de génération en génération ;
Aucun Arabe n’y dressera sa tente,
Aucun pasteur n’y campera plus.
Vos demeures seront remplies de hiboux,
Les autruches viendront y demeurer,
Les cabris viendront y bondir
Et les chacals hurleront dans ses palais
Et les hyènes dans ses châteaux voluptueux. Son temps approche,
Ses jours ne sont plus éloignés. »
Les paroles du Prophète se sont réalisées depuis longtemps. Babylone est un monceau de ruines, symbole de la destruction de toute puissance terrestre. Ainsi le Messie vient pour la bénédiction des bons, à Jérusalem, pour la malédiction des mauvais, à Babylone.
Chants de l’Avent. — Ces chants ont encore pour objet Jérusalem.
Les chants du lever et du coucher du soleil ont trait au Roi qui va venir :
« Du ciel viendra le Souverain, le Seigneur ; il a dans sa main honneur et empire » (Ant. Ben.).
« Voici que va venir le Roi, le Seigneur de la terre et il enlèvera le joug de notre captivité » (Ant. Magn.).
Quelle belle perspective ! Le soleil est pour la liturgie l’image du Roi ; dans l’esprit de l’Avent, nous sommes encore sous le joug de la servitude.
Le psaume 79. — Parmi les quatre psaumes de l’Avent, le psaume 79 est le plus intimement mêlé à l’Avent. C’est ce que montre déjà l’oraison typique de l’Avent qui apparaît en cinq variantes : « Excita potentiam tuam et veni. » « Éveille ta puissance et viens ». Ces paroles sont empruntées à notre psaume.
Le psaume 79 est une élégie très poétique. Israël, la vigne autrefois fertile de Dieu, gît déserte (c’est l’exil de Babylone) et abandonnée au caprice de ses ennemis. Le psalmiste implore le retour de l’antique magnificence. Ce qu’il faut remarquer surtout, c’est la belle parabole de la vigne et le refrain plein d’effet qui revient à la fin de chaque strophe.
Ordre des idées. Le psaume est partagé, par le retour du même refrain, en quatre strophes :
1. Strophe : Demande de secours dans la confiance au Dieu bienveillant et tout-puissant.
2. Strophe : Lamentation (Israël est profondément abattu).
3. Dans la charmante parabole de la vigne le psalmiste rappelle les soins aimants que Dieu a pris d’Israël, mais aussi le châtiment qu’il lui a infligé.
4. Strophe : Nouvel appel au secours.
Application liturgique. Est-il possible de mettre dans la bouche d’un chrétien en prière ce cantique poétique qui concerne entièrement le sort d’Israël ? Oui, c’est possible. Des psaumes comme celui-ci, qui ont un arrière-plan historique, sont des paraboles de prière. L’important est de trouver le point de comparaison. Quand on l’a trouvé, il est facile d’entendre la parabole. Ce qui ne sert pas à la comparaison n’est qu’un ornement accessoire de l’image. Quel est ici le point de comparaison ? L’exil et le retour des Juifs est l’image de l’état de non-rédemption et de rédemption par le Christ. La vigne est l’Église, dévastée par les péchés de ses membres, rétablie par le Christ. Tant que nous sommes sur la terre, nous vivons en exil. Le retour final dans la Jérusalem céleste aura lieu au moment du retour du Christ, Maintenant nous n’aurons pas de peine à comprendre l’usage de ce psaume pendant l’Avent, Les deux grands sentiments de l’Avent : le besoin de rédemption et le désir ardent du Christ, trouvent une expression puissante dans notre psaume. C’est pourquoi il est te chant d’Avent de l’Église.
[1] Babylone, dans le langage figuré des prophètes, représente le monde idolâtre, le monde ennemi de Jésus-Christ. Elle tire son nom et son origine de Babel.
[2] Il est ordonné aux Apôtres, quand ils marchent au combat contre Babylone, de lever le signe de la Croix de N. S., non dans un lieu bas, mais sur une montagne. Couverte de nuages, indique les saints mystères de l’Église. Moïse, pour les voir et pour entendre la voix de Dieu, dut pénétrer dans l’obscurité ; car Dieu a choisi sa retraite dans les ténèbres, les nuées sont autour de lui. (Ps. 17). (Saint Jérôme).
[3] Il hausse la voix, celui qui parle des choses célestes et méprise les biens de ce monde. Il élève la main, celui qui peut dire avec David : « Que l’élévation de mes mains soit le sacrifice du soir » (Ps. 140, 2) : et qui, de plus, étend la main sans faire attendre le pauvre. (Saint Jérôme).
[4] Les chefs de l’Église connaissent les secrets des Écritures, et ont la clef de la science pour ouvrir aux peuples. (Saint Jérôme).
[5] C’est-à-dire, mes guerriers, qui travaillent avec joie pour ma gloire. (Saint Jérôme).
[6] Du Ciel, c’est-à-dire de l’horizon, si par ces guerriers du Seigneur, on entend les Apôtres qui luttent contre l’hérésie ; mais ne sont-ce pas plutôt les Anges, qui seront envoyés à la consommation des temps, pour séparer le froment de l’ivraie ?
[7] Selon saint Jérôme, tout ce qui suit a rapport au jugement dernier. Poussez de hauts cris, c’est-à-dire livrez-vous aux gémissements de la pénitence. Les mains seront affaiblies, c’est-à-dire, qu’aucune œuvre ne sera trouvée comparable à la justice de Dieu. Alors, en comparaison delà majesté divine, les astres mêmes du Ciel sembleront ténèbres. Ce sera l’heure, non de la pénitence, mais du châtiment. Il est dit dans un Psaume : « Qu’elles sont grandes, Seigneur, celles de vos miséricordes que vous avez cachées à ceux qui vous craignent ! » (Ps. 30, 20.) C’est afin que ceux qui n’ont pas l’amour parfait de Dieu, s’éloignent du péché, par la crainte que leur inspire sa colère.
[8] Is. 49, 13.
[9] Ps. 71, 6.
[10] Joël, 3, 17.
[11] Car Liban signifie blancheur, et c’est du mont des Oliviers que Notre-Seigneur s’éleva au Ciel. (Saint Augustin). Le Liban est l’image de la virginité de Marie.
[12] Habac. 3, 3.
[13] I Par. 29, 12.
[14] Is. 10, 27.
[15] Luc. XVII, 20.