Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Ant. ad Introitum. Is. 45, 8. | Introït |
Roráte, cæli, désuper, et nubes pluant iustum : aperiátur terra, et gérminet Salvatórem. | Cieux, répandez votre rosée ; que des nuées descende le salut ! Que s’ouvre la terre et qu’elle donne naissance au Sauveur. |
Ps. 18, 2. | |
Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum eius annúntiat firmaméntum. | Les cieux chantent la gloire de Dieu : leur voûte solide proclame la puissance de ses mains. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Excita, quǽsumus, Dómine, poténtiam tuam, et veni : et magna nobis virtúte succúrre ; ut per auxílium grátiæ tuæ, quod nostra peccáta præpédiunt, indulgéntiæ tuæ propitiatiónis accéleret : Qui vivis et regnas. | Ecxitez, Seigneur, votre puissance et venez : donnez-nous le secours de votre force infinie, et qu’avec l’aide de votre grâce, votre indulgente bonté nous accorde sans délai ce que retardent nos péchés. |
Lectio Epístolæ beati Páuli Apóstoli ad Corinthios | Lectire de la première Epître de Saint Paul aux Corinthiens. |
1 Cor. 4, 1–5. | |
Fratres : Sic nos exístimet homo ut minístros Christi, et dispensatóres mysteriórum Dei. Hic iam quǽritur inter dispensatóres, ut fidélis quis inveniátur. Mihi autem pro mínimo est, ut a vobis iúdicer aut ab humano die : sed neque meípsum iudico. Nihil enim mihi cónscius sum : sed non in hoc iustificátus sum : qui autem iúdicat me, Dóminus est. Itaque nolíte ante tempus iudicáre, quoadúsque véniat Dóminus : qui et illuminábit abscóndita tenebrárum, et manifestábit consília córdium : et tunc laus erit unicuique a Deo. | Mes Frères : Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. Eh bien ! ce que l’on cherche dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain ; je ne me juge pas moi-même ; car, quoique je ne me sente coupable de rien, je ne suis pas pour cela justifié : mon juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps jusqu’à ce que vienne le Seigneur : il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est due. |
Graduale. Ps. 144, 18 et 21. | Graduel |
Prope est Dóminus ómnibus invocántibus eum : ómnibus, qui ínvocant eum in veritáte. | Le Seigneur est proche de ceux qui le prient, de tous ceux qui le prient en vérité. |
V/. Laudem Dómini loquétur os meum : et benedícat omnis caro nomen sanctum eius. | V/. Que ma voix proclame les louange du Seigneur, que tout ce qui vit chante son nom très saint ! |
Allelúia, allelúia. V/. Veni, Dómine, et noli tardáre : reláxa facínora plebis tuæ Israël. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Venez, Seigneur, ne tardez plus ! Délivrez de ses péchés Israël votre peuple. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam. | Suite du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 3, 1–6. | |
Anno quintodécimo impérii Tibérii Cǽsaris, procuránte Póntio Piláto Iudǽam, tetrárcha autem Galilǽæ Heróde, Philíppo autem fratre eius tetrárcha Iturǽæ et Trachonítidis regionis, et Lysánia Abilínæ tetrárcha, sub princípibus sacerdotum Anna et Cáipha : factum est verbum Domini super Ioannem, Zacharíæ filium, in deserto. Et venit in omnem regiónem Iordánis, prǽdicans baptísmum pæniténtiæ in remissiónem peccatórum, sicut scriptum est in libro sermónum Isaíæ Prophétæ : Vox clamántis in desérto : Paráte viam Dómini : rectas fácite sémitas eius : omnis vallis implébitur : et omnis moris et collis humiliábitur : et erunt prava in dirécta, et áspera in vias planas : et vidébit omnis caro salutáre Dei. | La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l’Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l’Abilène ; au temps des grands prêtres Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il vint dans toute la région du Jourdain, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés, ainsi qu’il est écrit au livre des oracles du prophète Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, toute montagne et colline seront abaissées ; les chemins tortueux deviendront droits, et les raboteux unis. Et toute chair verra le salut de Dieu. » |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Luc. 1, 28. | Offertoire |
Ave, María, gratia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui. | Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénies entre les femmes ; et le fruit de vos entrailles est béni. |
Secreta. | Secrète |
Sacrifíciis præséntibus, quǽsumus, Dómine, placátus inténde : ut et devotióni nostræ profíciant et salúti. Per Dóminum. | Jetez, Seigneur, un regard apaisé sur le sacrifice que vous nous présentons ; qu’il nous attache à vous et assure notre salut. |
Præfatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur præfatio communis. | Préface de la Sainte Trinité ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Is. 7, 14. | Communion |
Ecce, Virgo concípiet et páriet fílium : et vocábitur nomen eius Emmánuel. | Et voici : La Vierge deviendra mère et mettra au monde un fils : on lui donnera le nom d’Emmanuel. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Sumptis munéribus, quǽsumus, Dómine : ut, cum frequentatióne mystérii, crescat nostræ salútis efféctus. Per Dóminum. | Après avoir reçu vos dons, Seigneur, nous vous demandons de faire croître en nos âmes les grâces du salut, à mesure que nous recourons à ce sacrement |
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Ant. 1 Sonnez de la trompette * dans Sion, parce que le jour du Seigneur est proche : voici qu’il vient pour nous sauver, alléluia, alléluia. [1]
Ant. 2 Voici que viendra * le désiré de toutes les Nations, et la maison du Seigneur sera remplie de gloire, alléluia. [2]
Ant. 3 Les [chemins) tortueux * seront redressés et les raboteux deviendront des voies aplanies : venez, Seigneur, et ne tardez pas, alléluia. [3]
Ant. 4 Le Seigneur va venir, * allez au-devant de lui, disant : Sa puissance est grande et son règne n’aura pas de fin ; il est Dieu, Fort, Dominateur, Prince de la paix, alléluia, alléluia. [4]
Ant. 5 Votre parole toute-puis sante, * Seigneur, viendra du trône royal, alléluia. [5]
Capitule. 1 Cor. 4, 1-2.Mes Frères : Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. Eh bien ! ce que l’on cherche dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle.
Hymnus | Hymne |
Creátor alme síderum,
Ætérna lux credéntium, Iesu, Redémptor ómnium, Inténde votis súpplicum. | Bienfaisant Créateur des Cieux,
lumière éternelle des croyants, Rédempteur de tous les hommes, ô Jésus, écoutez les vœux de ceux qui vous prient. |
Qui dǽmonis ne fráudibus
Períret orbis, ímpetu Amóris actus, lánguidi Mundi medéla factus es. | Afin d’empêcher la terre
de périr par les pièges du démon, dans l’élan de votre amour, vous vous êtes fait le remède des maux de ce monde coupable. |
Commúne qui mundi nefas
Ut expiáres, ad crucem E Vírginis sacrário Intácta prodis víctima. | Pour expier, sur la croix,
le crime commun des hommes, ô victime innocente, vous sortez de l’auguste sein de la Vierge. |
Cuius potéstas glóriæ,
Noménque cum primum sonat, Et cǽlites et ínferi Treménte curvántur genu. | A la vue de votre gloire et de votre puissance,
et dès que votre nom se fait entendre, au Ciel et dans les enfers tout fléchit le genou avec crainte. |
Te deprecámur últimæ
Magnum diéi Iúdicem, Armis supérnæ grátiæ Defénde nos ab hóstibus. | Juge souverain du dernier jour,
nous vous en supplions, daignez nous défendre de nos ennemis, par les armes de la grâce céleste. |
Virtus, honor, laus, glória
Deo Patri cum Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sǽcula. | Puissance, honneur, louange et gloire
à Dieu le Père et à son Fils, ainsi qu’au saint Consolateur dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Cieux, répandez la rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
R/. Que la terre s’ouvre et germe le Sauveur. [6]
Introduction générale aux Antiennes O, voir ici
on dit l’Antienne O [7]Le 17 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Sapiéntia, * quæ ex ore Altíssimi prodiísti, attíngens a fine usque ad finem, fórtiter suavitérque dispónens ómnia : veni ad docéndum nos viam prudéntiæ. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Sagesse, * qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut [8], atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur [9] : venez pour nous enseigner la voie de la prudence. [10] Le 18 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Adonái, * et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Adonaï, * et Conducteur de la maison d’Israël [11], qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent [12], et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras. [13] Le 19 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O radix Iesse, * qui stas in signum populórum, super quem continébunt reges os suum, quem Gentes deprecabúntur : veni ad liberándum nos, iam noli tardáre. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Racine de Jessé, * qui êtes comme l’étendard des peuples [14], devant qui les rois fermeront leur bouche [15], et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus. [16] Le 20 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O clavis David, * et sceptrum domus Israël ; qui áperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo áperit : veni, et educ vinctum de domo cárceris, sedéntem in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Clef de David, * et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir [17] : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [18] Le 21 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Oriens, * splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Orient [19], * splendeur de la lumière éternelle [20], et soleil de justice [21] : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [22] Le 22 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Rex Géntium, * et desiderátus eárum, lapísque anguláris, qui facis útraque unum : veni, et salva hóminem, quem de limo formásti. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Roi des Nations, * et objet de leurs désirs [23], Pierre angulaire [24], qui réunissez en vous les deux peuples [25] : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon. [26]
A MATINES. avant 1960
Invitatoire. Le Seigneur est déjà proche, * venez, adorons-le.
Hymnus | Hymne |
Verbum supérnum, pródiens
E Patris ætérni sinu, Qui natus orbi súbvenis, Labénte cursu témporis : | Verbe suprême
qui sortez du sein éternel du Père, et qui, né dans le temps, venez au secours de l’uni vers. |
Illúmina nunc péctora,
Tuóque amóre cóncrema ; Ut cor cadúca déserens Cæli volúptas ímpleat. | Illuminez en ce moment nos cœurs ;
embrasez-les de votre amour ; pour que, détachés des biens périssables, ils soient remplis d’une joie céleste ; |
Ut, cum tribúnal Iúdicis
Damnábit igni nóxios, Et vox amíca débitum Vocábit ad cælum pios ; | |
Non esca flammárum nigros
Volvámur inter túrbines, Vultu Dei sed cómpotes Cæli fruámur gáudiis. | Nous ne soyons pas du nombre de ceux qui,
voués à des feux éternels, seront lancés dans un noir tourbillon ; mais que, favorisés de la vue de Dieu, nous goûtions les délices du Paradis. |
Patri, simulque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus, Sicut fuit, sit iúgiter Sæclum per omne glória. Amen. | Au Père, au Fils
et à vous, Esprit-Saint, soient à jamais dans tous les siècles, comme il fut toujours, la gloire. Ainsi soit-il. |
Au premier nocturne.
Ant. 1 Voici que viendra le Roi, le Très-haut, avec une grande puissance, pour sauver les nations, alléluia. Ps. 1.
Ant. 2 Fortifiez les mains languissantes, prenez courage et dites : Voici notre Dieu viendra et il nous sauvera, alléluia. [27] Ps. 2.
Ant. 3 Réjouissez-vous tos et livrez-vous à la joie, car voici que le Seigneur de la vengeance viendra, il amènera la rétribution, il viendra lui-même et nous sauvera. [28] Ps. 3.
V/. C’est de Sion que vient l’éclat de sa splendeur. [29]
R/. Notre Dieu viendra manifestement.
Du Prophète Isaïe. Cap. 35, 1-10 & 41, 1-4.
Première leçon. Elle se réjouira, la terre déserte et sans chemin, et elle exultera la solitude, et fleurira comme le lys. Germant, elle germera [30], et elle exultera, toute joyeuse, et chantant des louanges ; la gloire du Liban lui a été donnée, la beauté du Carmel et de Saron ; eux-mêmes verront la gloire du Seigneur et la majesté de notre Dieu. Fortifiez les mains languissantes et affermissez les genoux débiles. Dites aux pusillanimes : Prenez courage et ne craignez point ; car voici que votre Dieu amènera la vengeance de rétribution [31] ; Dieu lui-même viendra et il vous sauvera. Alors les yeux des aveugles s’ouvriront, et les oreilles des sourds entendront. Alors le boiteux bondira comme le cerf, et la langue des muets sera déliée [32], parce que des eaux se sont répandues dans le désert et des torrents dans la solitude. Et la terre qui était aride sera comme un étang, et celle qui avait soif comme des fontaines d’eaux.
R/. Sonnez de la trompette dans Sion, appelez les Nations, annoncez et dites aux peuples : [33] * Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra. V/. Annoncez et faites entendre ; parlez et criez. * Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra.
Deuxième leçon. Dans les repaires, dans lesquels auparavant habitaient des dragons, croîtra la verdure du roseau et du jonc [34]. Et là sera un sentier et une voie, et elle sera appelée la voie sainte ; l’impur n’y passera pas, et ce sera pour vous une voie droite, en sorte que les ignorants ne s’y égareront pas. Il n’y aura pas là de lion, et une mauvaise bête n’y montera pas et ne s’y trouvera pas ; mais ils y marcheront, ceux qui auront été délivrés. Et les rachetés par le Seigneur retourneront, et viendront à Sion, avec des chants de louange, et une allégresse éternelle sera sur leur tête ; ils obtiendront la joie et l’allégresse et la douleur fuira ainsi que le gémissement.
R/. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé : [35] * Et lui-même sera l’attente des Nations. V/. Ses yeux sont plus beaux que le vin, et ses dents plus blanches que le lait. [36] * Et.
Troisième leçon. Que les îles [37] se taisent devant moi, et que les Nations prennent une nouvelle force ; qu’elles s’approchent et alors qu’elles parlent, et entrons ensemble en jugement. Qui a suscité de l’Orient le juste ? L’a appelé pour qu’il le suivît ? Il mettra en sa présence des Nations et lui asservira des rois ; il [les] livrera comme de la poussière à son glaive, et comme une paille emportée par le vent à son arc. Il les poursuivra, il passera en paix, et la trace de ses pieds ne paraîtra pas [38]. Qui a opéré et fait ces choses, appelant les générations dès le commencement ? Je suis le Seigneur ; c’est moi qui suis le premier et le dernier.
R/. Il faut que je diminue, et qu’il croisse : Celui qui vient après moi a été fait avant moi ; [39] * Je ne suis pas digne de délier la courroie de ses chaussures. V/. Moi je vous ai baptisés dans l’eau ; mais lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint. [40] * Je ne suis pas. Gloire au Père. * Je ne suis pas.
Au deuxième nocturne.
Ant. 1 Réjouis-toi et livre-toi à la joie, fille de Jérusalem ; voici que ton Roi vient à toi ; Sion, ne crains pas, car ton salut viendra bientôt. [41] Ps. 8.
Ant. 2 Notre Roi, le Christ, viendra, lui que Jean a prédit être l’Agneau qui doit venir. Ps. 9 i.
Ant. 3 Voici que je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, dit le Seigneur ; c’est de donner à chacun selon ses œuvres. [42] Ps. 9 ii.
V/. Envoyez, Seigneur, l’Agneau dominateur de la terre. [43]
R/. De la pierre du désert à la montagne de la fille de Sion.
Sermon de saint Léon, Pape.
Quatrième leçon. Si nous avons, mes bien aimés, selon la foi et la sagesse, l’intelligence de l’exorde de notre création, nous trouverons que l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, afin qu’il imitât son Auteur, et que la perfection première de notre race consiste à ce qu’en nous resplendisse, comme en une sorte de miroir, l’image de la bénignité divine. C’est sur ce type que la grâce du Sauveur nous refait tous les jours, lorsque ce qui est tombé dans le premier Adam, est relevé dans le second.
R/. Un enfant nous sera donné, et il sera appelé Dieu, Fort : [44] * Lui-même s’assiéra sur le trône de David, son père, et il exercera le pouvoir : sa puissance est sur son épaule. V/. En lui seront bénies toutes les tribus de la terre, toutes les Nations le serviront. [45] * Lui-même.
Cinquième leçon. Nous devons à la seule miséricorde de Dieu le bienfait de notre Rédemption ; nous ne l’aimerions pas, « s’il ne nous avait aimés le premier, » et s’il n’eût dissipé les ténèbres de notre ignorance par la lumière de sa vérité. C’est ce que Dieu nous apprend lui-même par le saint Prophète Isaïe : « Je conduirai les aveugles dans une voie qu’ils ne connaissaient pas ; et je les ferai marcher dans des sentiers qu’ils ignoraient. Je convertirai devant eux les ténèbres en lumière, et les chemins tortus en chemins droits ; je ferai ces merveilles pour eux et je ne les délaisserai pas. » Et encore : « J’ai été trouvé, dit-il, par ceux qui ne me cherchaient pas ; je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas. »
R/. Voici qu’est déjà venue la plénitude des temps en laquelle Dieu a envoyé sur terre son Fils, né de la Vierge, soumis à la loi : [46] * Pour racheter ceux qui étaient sous la loi. V/. A cause du grand amour dont Dieu nous a aimés, il a envoyé son Fils dans une chair semblable à celle du péché. [47] * Pour.
Sixième leçon. L’Apôtre saint Jean nous explique de quelle manière ce mystère s’est accompli, lorsqu’il dit : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné l’intelligence, pour que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous soyons en son vrai Fils. » Et encore « Aimons donc Dieu, puisque c’est lui qui nous a aimés le premier. » Or Dieu, en nous aimant, nous réforme sur son image ; et, pour trouver en nous des traits de sa bonté infinie, il nous donne des secours, afin que nous puissions faire ce qu’il fait lui-même : répandant les lumières de sa vérité dans notre esprit, et nous enflammant du feu de sa charité, pour que nous ne l’aimions pas seulement lui-même, mais que nous aimions tout ce qu’il aime.
R/. Vierge d’Israël, retourne vers les cités tiennes : [48] * Jusqu’à quand, dans la douleur, te détourneras-tu ? Tu enfanteras le Seigneur, le Sauveur, oblation nouvelle sur la terre : * Les hommes marcheront dans le salut. V/. Je t’ai aimée d’une charité éternelle ; c’est pourquoi je t’ai attirée, ayant pitié de toi. [49] * Jusqu’à. Gloire au Père. * Les hommes.
Au troisième nocturne.
Ant. 1 L’Ange Gabriel parla à Marie, disant : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. [50] Ps. 9 iii.
Ant. 2 Marie dit : Quelle pensez-vous que soit cette salutation ? Parce que mon âme a été troublée, et que je dois enfanter un Roi qui ne violera pas ma virginité. Ps. 9 iv.
Ant. 3 En l’avènement du souverain Roi, que les cœurs des hommes soient purifiés afin que nous marchions à sa rencontre d’une manière digne : car voici qu’Il vient et Il ne tardera pas. Ps. 10.
V/. Le Seigneur sortira de son lieu saint. [51]
R/. Il viendra pour sauver son peuple.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 3, 1-6.
En ce temps-là : La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée. Et le reste.
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Septième leçon. Jean disait à ceux qui accouraient en foule pour être baptisés : « Race de vipères, qui vous a montré à fuir la colère à venir ? » Or, la colère à venir est le châtiment final, que ne pourra fuir alors le pécheur, s’il ne recourt maintenant aux gémissements de la pénitence. Et i ! faut remarquer que ces rejetons mauvais, imitant la manière d’agir de parents méchants, sont appelés : race de vipères ; parce qu’en portant envie aux bons, en les persécutant, en faisant du mal à leur prochain, en se vengeant du dommage qu’on leur porte, ils suivent en tout cela les voies de leurs pères selon la chair, et agissent comme des enfants envenimés, nés de parents remplis eux-mêmes de venin.
R/. J’ai juré, dit le Seigneur, que je ne me mettrai plus désormais en colère contre la terre : les montagnes et les collines recevront ma justice. [52] * Et il y aura une alliance de paix dans Jérusalem. [53] V/. Mon salut est près de venir, et ma justice d’être révélée. [54] * Et.
Huitième leçon. Mais, puisque nous avons déjà péché, et que nous sommes enveloppés dans de mauvaises habitudes invétérées, qu’il nous dise ce que nous devons faire pour pouvoir fuir la colère à venir. Le voici : « Faites donc de dignes fruits de pénitence. » Il faut remarquer, dans ces paroles, que l’ami de l’Époux nous avertit de faire, non seulement des fruits de pénitence, mais de dignes fruits de pénitence. Car, c’est autre chose que de faire un fruit de pénitence, et de faire un digne fruit de pénitence. Pour bien parler de ces fruits de pénitence, il faut savoir que quiconque n’a rien commis d’illicite, a le droit d’user des choses licites : et ainsi, en s’exerçant dans les œuvres de piété, il lui est libre d’user, s’il le veut, des choses du monde.
R/. Nous ne nous éloignerons plus de vous, vous nous rendrez la vie, Seigneur, et nous invoquerons votre nom : [55] * Montrez-nous votre face et nous serons sauvés. V/. Souvenez-vous de nous, Seigneur, dans votre bienveillance ; visitez-nous pour nous sauver. [56] * Montrez-nous.
Neuvième leçon. Mais, si il quelqu’un est tombé dans de grands péchés, il doit d’autant plus se retrancher ce qui est permis, qu’il se souvient d’avoir commis des actions défendues. Et, en effet, les fruits des bonnes œuvres ne doivent pas être pareils en celui qui a peu péché, et en celui qui a péché beaucoup ; ou bien en celui qui n’a jamais commis de crimes, celui qui en a commis quelques-uns, et celui qui en a commis un grand nombre. Ces paroles donc : « Faites de dignes fruits de pénitence, » sont un appel à la conscience de chacun, l’invitant à acquérir par la pénitence un trésor de bonnes œuvres d’autant plus grand, qu’il s’est causé de plus grands dommages par le péché.
R/. Considérez combien est grand celui qui s’avance pour sauver les Nations : lui-même est le Roi de justice. [57] * Dont la génération n’a pas de fin.. V/. Comme précurseur, il entre, pour nous, ayant été fait Pontife pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech. [58] * Dont. Gloire au Père. * Dont.
A LAUDES.
Ant. 1 Sonnez de la trompette * dans Sion, parce que le jour du Seigneur est proche : voici qu’il vient pour nous sauver, alléluia, alléluia. [59]
Ant. 2 Voici que viendra * le désiré de toutes les Nations, et la maison du Seigneur sera remplie de gloire, alléluia. [60]
Ant. 3 Les [chemins) tortueux * seront redressés et les raboteux deviendront des voies aplanies : venez, Seigneur, et ne tardez pas, alléluia. [61]
Ant. 4 Le Seigneur va venir, * allez au-devant de lui, disant : Sa puissance est grande et son règne n’aura pas de fin ; il est Dieu, Fort, Dominateur, Prince de la paix, alléluia, alléluia. [62]
Ant. 5 Votre parole toute-puis sante, * Seigneur, viendra du trône royal, alléluia. [63]
Capitule. 1 Cor. 4, 1-2.Mes Frères : Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. Eh bien ! ce que l’on cherche dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle.
Hymnus | Hymne |
En clara vox redárguit
Obscúra quæque, pérsonans : Procul fugéntur sómnia : Ab alto Iesus prómicat. | La voix puissante prêche ;
elle retentit au sein des obscurités ; que les songes fuient loin de nous : des hauteurs célestes, Jésus vient. |
Mens iam resúrgat, tórpida
Non ámplius iacens humi : Sidus refúlget iam novum, Ut tollat omne nóxium. | Que l’âme engourdie se réveille enfin,
qu’elle ne gise plus sur le sol : un astre nouveau déjà resplendit, pour faire disparaître tout ce qui nuit à notre bien. |
En Agnus ad nos míttitur
Laxáre gratis débitum : Omnes simul cum lácrimis Precémur indulgéntiam ; | Voici qu’un Agneau nous est envoyé
pour remettre gratuitement la dette ; joignons, tous, nos prières et nos larmes pour obtenir le pardon ; |
Ut, cum secúndo fúlserit,
Metúque mundum cínxerit, Non pro reátu púniat, Sed nos pius tunc prótegat. | Afin qu’au jour où, brillant à nos yeux pour la seconde fois,
il remplira le monde de crainte, le Seigneur n’ait point à nous punir de nos crimes ; mais plutôt à nous protéger dans sa miséricorde. |
Virtus, honor, laus, glória
Deo Patri cum Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Puissance, honneur, louange et gloire
à Dieu le Père et à son Fils, ainsi qu’au saint Consolateur, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
Ant. au Bénédictus Je vous salue, Marie, * pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, alléluia.
Le 21 décembre
Le 21 décembre, on omet l’antienne précédente et on dit :
Ant. au Bénédictus Ne craignez pas, * car notre Seigneur viendra à vous le cinquième jour.
Le 23 décembre
Le 23 décembre, on omet l’antienne précédente et on dit :
Ant. au Bénédictus Voici que sont accomplies * toutes les choses que l’Ange a dites de la Vierge Marie.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Les Antiennes & le Capitule de Laudes.
Hymnus | Hymne |
Creátor alme síderum,
Ætérna lux credéntium, Iesu, Redémptor ómnium, Inténde votis súpplicum. | Bienfaisant Créateur des Cieux,
lumière éternelle des croyants, Rédempteur de tous les hommes, ô Jésus, écoutez les vœux de ceux qui vous prient. |
Qui dǽmonis ne fráudibus
Períret orbis, ímpetu Amóris actus, lánguidi Mundi medéla factus es. | Afin d’empêcher la terre
de périr par les pièges du démon, dans l’élan de votre amour, vous vous êtes fait le remède des maux de ce monde coupable. |
Commúne qui mundi nefas
Ut expiáres, ad crucem E Vírginis sacrário Intácta prodis víctima. | Pour expier, sur la croix,
le crime commun des hommes, ô victime innocente, vous sortez de l’auguste sein de la Vierge. |
Cuius potéstas glóriæ,
Noménque cum primum sonat, Et cǽlites et ínferi Treménte curvántur genu. | A la vue de votre gloire et de votre puissance,
et dès que votre nom se fait entendre, au Ciel et dans les enfers tout fléchit le genou avec crainte. |
Te deprecámur últimæ
Magnum diéi Iúdicem, Armis supérnæ grátiæ Defénde nos ab hóstibus. | Juge souverain du dernier jour,
nous vous en supplions, daignez nous défendre de nos ennemis, par les armes de la grâce céleste. |
Virtus, honor, laus, glória
Deo Patri cum Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sǽcula. | Puissance, honneur, louange et gloire
à Dieu le Père et à son Fils, ainsi qu’au saint Consolateur dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Cieux, répandez la rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
R/. Que la terre s’ouvre et germe le Sauveur.
Introduction générale aux Antiennes O, voir ici
on dit l’Antienne O [64]Le 18 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Adonái, * et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Adonaï, * et Conducteur de la maison d’Israël [65], qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent [66], et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras. [67] Le 19 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O radix Iesse, * qui stas in signum populórum, super quem continébunt reges os suum, quem Gentes deprecabúntur : veni ad liberándum nos, iam noli tardáre. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Racine de Jessé, * qui êtes comme l’étendard des peuples [68], devant qui les rois fermeront leur bouche [69], et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus. [70] Le 20 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O clavis David, * et sceptrum domus Israël ; qui áperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo áperit : veni, et educ vinctum de domo cárceris, sedéntem in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Clef de David, * et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir [71] : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [72] Le 21 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Oriens, * splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Orient [73], * splendeur de la lumière éternelle [74], et soleil de justice [75] : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [76] Le 22 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Rex Géntium, * et desiderátus eárum, lapísque anguláris, qui facis útraque unum : veni, et salva hóminem, quem de limo formásti. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Roi des Nations, * et objet de leurs désirs [77], Pierre angulaire [78], qui réunissez en vous les deux peuples [79] : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon. [80] Le 23 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Emmánuel, * Rex et légifer noster, exspectátio Géntium, et Salvátor eárum : veni ad salvándum nos, Dómine, Deus noster. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Emmanuel [81], * notre Roi et notre Législateur [82], Attente des Nations [83] et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.
Nous voici entrés dans la Semaine qui précède immédiatement la Naissance du Messie : dans sept jours au plus tard, il viendra ; et selon la longueur du temps de l’Avent, laquelle varie chaque année, il se peut que l’Avènement tant désiré ait lieu dans six jours, dans trois jours, demain même. L’Église compte les heures d’attente ; elle veille jour et nuit, et ses Offices ont pris une solennité inaccoutumée depuis le 17 Décembre. A Laudes, elle varie chaque jour les Antiennes ; à Vêpres, elle exprime avec tendresse et majesté ses désirs d’Épouse par de brûlantes exclamations vers le Messie, dans lesquelles elle lui donne chaque jour un titre magnifique emprunté au langage des Prophètes.
Aujourd’hui [84] elle veut frapper le dernier coup pour émouvoir ses enfants. Elle les transporte dans la solitude ; elle leur montre Jean-Baptiste, de la mission duquel elle les a déjà entretenus au troisième Dimanche. La voix de cet austère Précurseur ébranle le désert, et se fait entendre jusque dans les cités. Elle prêche la pénitence, la nécessité de se purifier en attendant celui qui va paraître. Retirons-nous à l’écart durant ces jours ; ou si nous ne le pouvons faire à raison de nos occupations extérieures, retirons-nous dans le secret de notre cœur et confessons notre iniquité, comme ces vrais Israélites qui venaient, pleins de componction et de foi dans le Messie, achever, aux pieds de Jean-Baptiste, l’œuvre de leur préparation à le recevoir dignement, lorsqu’il allait paraître.
Or, voici la sainte Église qui, avant d’ouvrir le livre du Prophète, nous dit à l’ordinaire, mais avec une solennité de plus en plus grand :
Prope est iam Dóminus : veníte, adorémus. | Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le. |
Du Prophète Isaïe. CHAP. XXXV. (Voir leçons des Matines plus haut)
Elle sera donc bien grande, ô Jésus ! la joie de votre venue, si elle doit briller sur notre front à jamais comme une couronne ! Mais comment n’en serait-il pas ainsi ? Le désert même, à votre approche, fleurit comme un lis, et des eaux vives jaillissent du sein de la terre la plus altérée. O Sauveur ! Venez vite nous donner de cette Eau dont votre Cœur est la source, et que la Samaritaine, qui est notre image à nous pécheurs, vous demandait avec tant d’instances. Cette Eau est votre Grâce ; qu’elle arrose notre aridité, et nous fleurirons aussi ; qu’elle désaltère notre soif, et nous courrons la voie de vos préceptes et de vos exemples, ô Jésus ! avec fidélité, sur vos pas. Vous êtes notre Voie, notre sentier vers Dieu ; et Dieu, c’est vous-même : vous êtes donc aussi le terme de notre route. Nous avions perdu la voie, nous nous étions égarés comme des brebis errantes : que votre amour est grand de venir ainsi après nous ! Pour nous apprendre le chemin du ciel, vous ne dédaignez pas d’en descendre, et vous voulez faire avec nous la route qui y conduit. Non, désormais nos bras ne sont plus abattus ; nos genoux ne tremblent plus ; nous savons que c’est dans l’amour que vous venez. Une seule chose nous attriste : c’est de voir que notre préparation n’est pas parfaite. Nous avons encore des liens à rompre ; aidez-nous, ô Sauveur des hommes ! Nous voulons écouter la voix de votre Précurseur, et redresser tout ce qui offenserait vos pas sur le chemin de notre cœur, ô divin Enfant ! Que nous soyons baptisés dans le Baptême d’eau de la pénitence ; vous viendrez ensuite nous baptiser dans le Saint-Esprit et dans l’amour.
A LA MESSE.
Le Prophète a excité notre soif en nous parlant de la limpidité et de la fraîcheur des sources qui jaillissent à l’arrivée du Messie ; demandons, avec la sainte Église, la rosée qui rafraîchira notre cœur, la pluie qui le rendra fécond.
Dans la Collecte, l’Église fait instance pour être délivrée au plus tôt ; elle craint que ses péchés ne soient la cause du retard que l’Époux met avenir ; elle se recommande à sa miséricorde pour franchir cet obstacle.
ÉPÎTRE.
L’Église remet sous les yeux des peuples, dans cette Épître, la dignité du Sacerdoce chrétien, à l’occasion de l’Ordination qu’on a célébrée la veille, et rappelle en même temps aux Ministres sacrés l’obligation qu’ils ont contractée de se montrer fidèles dans la charge qui leur a été imposée. Au reste, il n’appartient pas aux brebis de juger le pasteur : tous, prêtres et peuple, doivent vivre dans l’attente du jour de l’Avènement du Sauveur, de ce dernier Avènement dont la terreur sera aussi grande qu’est attrayante la douceur du premier, et du second auquel nous préparons nos âmes. Après avoir fait retentir dans l’assemblée ces paroles sévères, la sainte Église reprend le cours de ses espérances, et célèbre encore l’arrivée prochaine de l’Époux. « Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent en vérité. V/. Ma bouche annoncera la louange du Seigneur ; que toute chair bénisse son saint Nom. Alléluia, alléluia. V/. Venez, Seigneur, et ne tardez plus : pardonnez les crimes d’Israël votre peuple. Alléluia. »
ÉVANGILE.
Vous êtes proche, Seigneur, car l’héritage de votre peuple a passé aux mains des Gentils, et la terre que vous aviez promise à Abraham n’est plus aujourd’hui qu’une province de ce vaste empire qui doit précéder le vôtre. Les oracles des Prophètes s’exécutent de jour en jour ; la prédiction de Jacob lui-même est accomplie : Le sceptre est ôté de Juda. Tout se prépare pour votre arrivée, ô Jésus ! C’est ainsi que vous renouvelez la face de la terre : daignez aussi renouveler mon cœur, et soutenir son courage, dans ces dernières heures qui précèdent votre venue. Il sent le besoin de se retirer au désert, d’implorer le baptême de la pénitence, de redresser ses voies : faites tout cela en lui, divin Sauveur, afin qu’au jour où vous allez descendre sa joie soit pleine et parfaite.
Pendant l’Oblation, l’Église salue la glorieuse Vierge dont les flancs recèlent encore le salut du monde. O Marie ! donnez-nous bientôt celui qui vous remplit de sa présence et de sa grâce. Le Seigneur est avec vous, ô Marie incomparable ; mais l’heure approche où il sera aussi avec nous ; car son nom est Emmanuel.
Pendant la Communion, l’Église, toute pleine du Dieu qui vient de descendre en elle, emprunte les paroles d’Isaïe pour célébrer la Vierge mère, et ce chant lui convient aussi, à elle qui vient d’être mystérieusement visitée par le même Fils de Dieu dont le sein de Marie est le tabernacle.
Vraiment aujourd’hui, selon les anciens Ordines Romani, il ne devrait pas y avoir station, — Dominicat vacat, — puisque la messe dominicale de ce jour était précisément celle qui mettait fin à la vigile nocturne à Saint-Pierre. Ainsi en était-il au début ; pourtant, avec le temps, la pannuchis dominicale ayant été réduite et célébrée par anticipation dans l’après-midi du samedi, il ne parut pas convenable de laisser passer le jour du Seigneur sans offrir le Sacrifice. Peu à peu, s’introduisit l’usage d’une seconde messe stationnale en la basilique des Saints-Apôtres, et cela aussi en conformité avec l’habitude des autres Églises, où l’on ne célébrait pas la vigile, mais où on avait pourtant la coutume d’offrir le sacrifice dominical pour satisfaire à la dévotion du peuple.
Le choix de l’Église stationnale, où, deux jours plus tôt, s’est déjà tenue la synaxe eucharistique, n’a pas été fait par hasard. Nous savons que, dans un oratoire de l’Apostoleion de Narsès, l’on vénérait au moyen âge les reliques de sainte Eugénie, la célèbre martyre du cimetière d’Apronianus sur la voie Latine. Or, le Dies natalis de la sainte est le 25 décembre, et, comme on n’en peut célébrer aucune mémoire le jour de Noël, celle-ci, selon un antique usage romain, se fait pas anticipation le dimanche précédent.
La messe — comme la synaxe à Saint-Eusèbe le IIe dimanche après l’Épiphanie, peu de jours avant la fête de saint Vincent, vénéré dans cet ancien titre — ne contient pas d’allusion à l’éponyme de l’oratoire, et n’est aucunement en relation avec elle. Il suffisait aux anciens que la synaxe eucharistique elle-même fût célébrée en son honneur, sans qu’il fût besoin d’ajouter de collecte ou autre chose en mémoire de la martyre.
Une tradition très accréditée à Rome, attribuant la rédaction de l’antiphonaire de saint Grégoire à l’inspiration du divin Paraclet, a contribué à cette extrême réserve liturgique. Pour cette raison, l’œuvre était jugée intangible et n’admettait ni retouches ni additions. Par suite, les chants de la messe de ce jour furent empruntés à d’autres messes précédentes, en sorte que ce IVe dimanche de l’Avent n’a de propre que la première lecture de l’Apôtre, les trois collectes et l’offertoire. L’introït est celui du mercredi précédent. L’image de la rosée et de la pluie qui descend lentement pour rafraîchir le gazon aride est tirée de l’épisode bien connu de Gédéon ; elle fut utilisée fort à propos par le psalmiste, puis reprise par le prophète Isaïe, qui s’en servit même pour décrire le caractère tout de suavité et d’amour de la première apparition du Messie dans le monde. Le règne messianique ne se manifeste pas comme un tremblement de terre qui renverse avec impétuosité les maisons et détruit des provinces entières ; mais il est semblable à une petite plante fécondée par la rosée céleste, et qui, en dépit de tous les obstacles, croît et fleurit sous le baiser du soleil. Au contraire, la seconde venue de Jésus sur la terre se fera à l’improviste et soudainement. Alors, avec toute la puissance de son bras, II anéantira en un clin d’œil la gloire du règne de Satan, et le royaume de Dieu atteindra sa splendeur et son accroissement définitifs.
Dans la première collecte, nous supplions Dieu de se lever dans toute sa puissance et de venir à notre aide. Que si notre indignité méritait que son arrivée tardât, du moins que son infinie miséricorde la hâte. Les saintes Écritures, en effet, mettent beaucoup d’insistance à faire remarquer le caractère tout à fait gratuit du bienfait de l’Incarnation, et cela dans le but de provoquer toujours davantage notre amour et la plus vive gratitude pour un Dieu qui, offensé, nous aime, méprisé et fui, nous poursuit et vient au-devant de nous, et qui, condamné à mort, donne spontanément sa vie pour nous.
Dans la lecture, tirée de la première épître aux Corinthiens (I, IV, 1-5), saint Paul soustrait sa conduite à la libre censure des dissidents de cette Église toujours tumultueuse et déchirée par les partis, rappelant que lui, en sa qualité d’Apôtre et de ministre de Jésus-Christ, ne doit rendre compte qu’à Lui de son apostolat.
Sa conscience ne lui reproche rien il est vrai ; mais dans les choses spirituelles, il faut toujours craindre les illusions de l’amour propre, et il convient de réserver tout jugement définitif jusqu’à la parousie finale du Christ, lequel viendra dissiper les ténèbres des consciences et donner à chacun ce qu’il mérite. Comme il faut, par conséquent, être prudent pour juger non seulement le prochain, mais nous-mêmes ! Les hommes ont beau jeu à nous appeler bons ou méchants, à leur gré ; leur jugement ne modifiera en rien celui du Seigneur ; nous sommes réellement ce que nous sommes devant Dieu, et rien de plus.
Le répons est celui du mercredi précédent. Le verset alléluiatique s’inspire d’Isaïe et a été merveilleusement revêtu de mélodie dans le recueil grégorien ; on y sent toute l’ardeur affectueuse de l’âme qui ne peut plus résister loin de Dieu : « Venez, Seigneur, et ne tardez pas davantage à délivrer votre peuple des liens du péché. » Qui est cet heureux peuple ? Non certes aucun peuple spécial, considéré dans ses frontières topographiques, conventionnelles, mais l’humanité croyante tout entière, tous ceux qui, au moyen de la foi, vivent de Dieu et, pour cette raison, appartiennent au peuple de Dieu. C’est en ce sens que l’Apôtre oppose les Juifs, l’Israël secundum carnem, aux vrais fils d’Abraham selon l’esprit, c’est-à-dire ceux qui participent à la foi d’Abraham, et sont, avec lui, héritiers de ses bénédictions.
La lecture évangélique a déjà été faite la nuit précédente, et cela indique que la messe dominicale de ce jour n’est, en substance, qu’une répétition du Sacrifice matutinal offert à Saint-Pierre au terme de la Pannuchis.
Il faut remarquer le lieu où la voix de Dieu se fait plus ordinairement entendre, et où l’écouta le Précurseur lui-même : in déserta. Dieu n’est pas facilement entendu par les âmes lâches, dissipées et qui passent la vie, absorbées par le tourbillon des choses mondaines. Il est donc nécessaire que nous rentrions en nous-mêmes, que nous imposions silence, tant au monde extérieur qu’au microcosme de nos passions, que nous bannissions les illusions de l’esprit, — et très rares sont les âmes qui ne souffrent pas d’illusions, — afin de nous connaître, tels que nous sommes intimement devant Dieu, et, par suite, de nous montrer entièrement dociles à la voix divine. C’était la belle prière de Salomon dans son adolescence : Dabis servo tuo cor docile.
Le verset ad offerendum est tiré de saint Luc et répète la belle salutation angélique à Marie, unie aux bénédictions que lui adressa l’heureuse mère du Précurseur. L’histoire de la prière Ave Maria, si chère à la piété des fidèles, et devenue si familière, grâce surtout au Rosaire marial, commence par ce splendide offertoire grégorien, qui nous donne le texte de l’Ave dans sa forme primitive, tel qu’il fut en usage durant tout le moyen âge. La seconde partie de la prière Sancta Maria, Mater Dei, ne provient pas, comme la première, de la sainte Écriture, mais jaillit du cœur de la piété chrétienne, qui, vers la première période franciscaine, se distingua surtout par son caractère de tendre amour pour la sainte Vierge.
Durant l’Avent, l’Église se presse, avec une dévotion toute spéciale, autour de l’Immaculée Mère de Dieu, parce que la première, pendant les neuf mois qu’elle porta Jésus dans son sein, elle sanctifia par son amour, par son humilité, par sa totale consécration à Jésus, ce temps de joyeuse attente et de préparation à la naissance du Fils de Dieu. La vertu propre de ce temps d’Avent est la préparation de l’âme à la venue du Verbe avec sa grâce ; or, Marie est notre Maîtresse et notre Modèle en cette céleste école de préparation. Il suffit en effet de parcourir les premières pages de l’Évangile de saint Luc pour voir immédiatement toute la sublimité du programme mariai en cette dominici schola servitii. Prudente et humble avec l’Ange, empressée et serviable avec Élisabeth, obéissante avec Joseph, pauvre et détachée de tout ce qui n’est pas Dieu, Elle, la Vierge bénie, fait resplendir dans ses actes les plus saintes dispositions, se dédiant sans réserve au service du Seigneur, ne cherchant point à se plaire à elle-même, mais seulement à Celui qui se l’était choisie pour servante et pour mère.
Dans la collecte d’introduction à la préface, nous supplions le Seigneur d’accueillir avec bienveillance le Sacrifice, afin que la grâce accroisse notre dévotion et nous assure le mérite du salut éternel. Il faut remarquer ici la pleine signification de la devotio latine, telle qu’elle est exprimée par la sainte liturgie, et qui est traduite très imparfaitement par le mot dévotion.
Devotio vient du verbe devoveo et comporte la pleine consécration d’une personne à Dieu, laquelle accomplit par vœu cette offrande d’elle-même. Dévotion n’est donc pas synonyme de piété, et, en toute rigueur, ne devrait s’appliquer qu’à la consécration baptismale, à cause des promesses qu’on y fait à Dieu, et aussi à la profession religieuse et à l’ordination sacrée.
L’antienne pour la Communion est identique à celle du mercredi précédent. Dans la loi nouvelle, Jésus prend le nom d’Emmanuel, pour indiquer le caractère indissoluble d’amitié établie entre Dieu et l’homme. Le péché ne pourra plus détruire cet ordre, puisque tant que Jésus sera Jésus, et Il le sera pour toujours, toujours aussi Il sera notre avocat près du Père et sera à même d’effacer nos péchés dans son sang.
Dans la collecte d’action de grâces, nous supplions le Seigneur de permettre que la fréquentation de la Table eucharistique augmente en nous la grâce dont nous avons absolument besoin pour parcourir la voie qui conduit au Ciel. C’est pourquoi Jésus, dans l’oraison dominicale, nous a appris à demander chaque jour notre pain supersubstantiel, sans lequel nous ne saurions réparer les pertes quotidiennes que nous causent les manquements habituels de la journée, ni ne pourrions conserver longtemps la vie surnaturelle de l’âme. Le christianisme réside tout entier en ceci : exprimer Jésus, revivre Jésus. Or, la sainte Communion nous communique précisément la vie et l’esprit de Jésus, selon sa promesse : Qui manducat me, et ipse vivet propter me. De même qu’au ciel, dans les splendeurs de sa gloire, Dieu nourrit de Lui-même les bienheureux, ainsi sur la terre, par anticipation, il accorde de le posséder aux fidèles voyageurs, et se donne à eux en nourriture sous les voiles du sacrement. Le mode et les conditions de possession diffèrent, mais, substantiellement, le don est le même. L’Eucharistie équivaut donc au paradis sur la terre ; bien plus, pour nous en tenir à l’étymologie du mot, elle est la vraie, unique, Eucharistia, c’est-à-dire la bonne grâce de Dieu.
Comment le Verbe de Dieu est-Il venu sur la terre, a-t-il apparu parmi les siens, et ceux-ci, après plusieurs milliers d’années d’attente anxieuse, ont-ils refusé de le reconnaître ? Par manque de préparation convenable. Les Hébreux ne cherchaient pas la gloire et le règne de Dieu, mais désiraient ardemment leur royaume terrestre et leurs propres intérêts nationaux et économiques. Ils attendaient donc un Messie conquérant, qui aurait secoué le joug des nations pesant sur Israël et les aurait rendues tributaires de la descendance d’Abraham. Jésus-Christ apparut, au contraire, pauvre, éprouvé, méprisé, payant Lui-même le tribut aux Romains et enseignant un royaume intime et spirituel. Le juif charnel ne comprit rien à cette nouvelle sorte de théophanie, et, malgré tous les miracles accomplis par le Sauveur, la rejeta dédaigneusement. Tant il importe, donc, de se préparer convenablement à la grâce de Dieu.
Maintenant tout est accompli.
La quatrième semaine de l’Avent constitue une montée dans l’Avent, mais non un nouveau stade ; ce n’est que le sommaire de toutes les préparations de l’Avent. Le plus souvent, cette semaine est très courte, c’est déjà la semaine de Noël et des fêtes qui l’accompagnent.
Toute chair verra le salut de Dieu.
La messe (Rorate coeli). — Ce dimanche était, dans les temps antiques, un dimanche sans liturgie, car la célébration des Quatre-Temps se prolongeait jusqu’au dimanche matin. Ce n’est que lorsque la messe des Quatre-Temps fut transférée au samedi matin qu’on composa, pour le dimanche, un formulaire spécial de messe en rassemblant des textes empruntés aux messes des Quatre-Temps (chants du mercredi, Évangile du samedi). La messe d’aujourd’hui se présente ainsi comme une célébration des Quatre-Temps renvoyée au dimanche pour les fidèles qui n’ont pas pu venir à l’Église pendant la semaine. C’est donc une célébration des Quatre-Temps pour la communauté réunie : nous jetons un regard en arrière sur le trimestre écoulé, dans des sentiments de reconnaissance et de pénitence. C’est le renouvellement de l’alliance pour le trimestre qui va commencer.
Dans l’Épître, on nous rappelle l’ordination des prêtres. Car c’est dans la nuit de ce jour que l’ancienne Église procédait de préférence aux ordinations. Combien de prêtres et d’évêques zélés ont pu recevoir en ce jour les saints Ordres ! Remercions-en Dieu, en ce jour, et prions pour les vocations.
La messe, dans sa composition actuelle, est un sommaire de tout l’Avent. Une fois encore se présentent à nos yeux les trois prédicateurs de l’Avent et nous entendons les paroles typiques qui, pendant tout l’Avent, ont si souvent retenti à nos oreilles. Isaïe répète son « Cieux répandez votre rosée », Jean le Baptiste nous dit encore « Préparez les voies », et nous offrons à Marie la « salutation angélique ».
Le Prophète Isaïe se tient au seuil (Intr.). C’est la place qui lui convient, car il appartient précisément à l’Ancienne Alliance. Nous entendons encore de sa bouche l’immortel appel de l’Avent : « Cieux répandez votre rosée et faites pleuvoir le Juste... ». Ce fut le premier stade et l’impression fondamentale de l’Avent. Nous entrons dans la nef de la maison de Dieu. Nous trouvons devant nous le second prédicateur de l’Avent, le Baptiste. Il marche devant le Seigneur, il conduit l’Époux (le Christ) à son Épouse (l’Église). Il est aussi celui qui crie dans le désert : « Préparez les voies du Seigneur. » Dans la Messe, c’est lui qui domine l’office de la lecture. C’est. son véritable rôle, car sa prédication de pénitence est la grande tâche morale de l’Avent.
Au commencement de l’Offrande, Marie nous conduit enfin à l’autel. Elle se tient déjà dans le sanctuaire. Elle aussi est à la place qui lui convient. Isaïe en effet est Prophète, il se tient encore devant des portes fermées, sur le seuil ; le Baptiste est prédicateur de pénitence et sa place est sur l’ambon de l’avant-messe. Mais Marie incorpore la grâce ; elle nous conduit vers l’autel, sur lequel le Rédempteur descend comme il descendit dans le sein de la Vierge quand l’ange vint la saluer. C’est là le plus haut point de l’Avent ; ce sont les préliminaires de la fête de Noël. Dans le saint sacrifice et dans la communion, l’Église et l’âme sont assimilées mystique ment à la Mère de Dieu, nous devenons nous aussi des porteurs du Christ, qui doit spirituellement être enfanté en nous le jour de Noël. Ces trois figures de l’Avent nous enseignent aussi finalement le sens profond de la liturgie de la messe et du bréviaire : Isaïe représente les matines de nuit, Jean l’avant-messe, Marie le sacrifice de la messe).
Lecture de l’Avent. — Aujourd’hui le Prophète chante un chant enthousiaste au sujet du nouveau royaume de Dieu (XXXV, 1-10).
« Ainsi parle le Seigneur :
On verra se réjouir le désert et la solitude,
La steppe tressaillira et fleurira comme le lis.
Il aura une végétation abondante et tressaillira de joie et d’allégresse.
La gloire du Liban lui sera accordée,
La magnificence du Carmel et de Saron.
Ils verront la gloire du Seigneur, La splendeur de notre Dieu.
Fortifiez les mains défaillantes
Et raffermissez les genoux chancelants.
Dites aux pusillanimes :
Consolez-vous et ne craignez point, car voici
Que votre Dieu vient pour accomplir sa vengeance.
Dieu vient lui-même et vous sauvera ;
Alors s’ouvriront les yeux des aveugles,
Les oreilles des sourds ne seront plus fermées.
Alors le paralytique bondira comme un cerf
Et la langue du muet se déliera.
Dans le désert jailliront les eaux
Et les ruisseaux arroseront la steppe.
La terre de la soif deviendra un lac
Et le sol altéré deviendra une source d’eau...
Il y aura là une route, une voie,
On l’appellera la voie sainte.
Nul impur n’y passera
Et les pécheurs n’y erreront pas.
Là point de lion, aucune bête féroce n’y mettra les pieds.
Les délivrés seuls y marcheront.
Ceux que le Seigneur a délivrés rentreront
Et s’en iront vers Sion avec des chants de louange.
La joie éternelle couronnera leur tête.
La joie et l’allégresse seront à eux,
Le chagrin et le gémissement seront loin. »
Voilà certes un merveilleux message d’Avent.
Chants de l’Avent. — Le bréviaire est encore riche de merveilleux répons :
Au lever du soleil, nous entendons tinter la cloche de l’Ave : « Salut, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes, Alléluia. »
[1] Joël. 2, 1.
[2] Aggée. 2, 8.
[3] Is. 40, 4.
[4] Is. 9, 6.
[5] Sap. 18, 15.
[6] Ce Verset, pour être bien compris, doit être rapporté au temps où les justes et les prophètes appelaient le Messie de leurs vœux ; mais nous pouvons aussi l’appliquer à la naissance spirituelle de Jésus-Christ dans nos âmes. « Jésus-Christ est admirablement comparé à la rosée : 1° la source de la rosée est cachée ; ainsi l’incarnation du Verbe est secrète ; 2° la rosée qui n’est autre chose qu’une pure vapeur qui se change en eau, est le symbole de la virginité de la Mère de Dieu ; 3° la rosée est douce et féconde, de même Jésus-Christ vivifie le monde par sa grâce ; 4° la rosée ressemble au diamant, or l’humanité de Jésus-Christ est un diamant divin qui est l’anneau de l’alliance du Verbe avec son Église et avec toute âme fidèle. » (Cornélius a Lapide).
[7] On dit solennellement les Antiennes O. On les dit à Magnificat, parce que c’est Marie qui nous a donné Jésus, et à Vêpres, parce que le Messie était attendu sur le soir du monde. D’après Honorius d’Autun, ces sept Antiennes se rapportent aux sept dons du Saint-Esprit. Dans la première, Jésus est appelé sagesse, parce qu’il est venu dans l’Esprit de sagesse. Dans la seconde, Adonaï, nom que Dieu indiqua à Moïse sur le Sinaï, parce que J.-C. est venu nous racheter par l’Esprit d’intelligence. Dans la troisième, Radix Jesse in signum populorum, c’est-à-dire en signe de la croix, parce qu’il est venu nous délivrer dans l’Esprit de conseil. Dans la quatrième, Clef de David, parce qu’il ouvre le Ciel aux justes et ferme l’enfer, dans l’Esprit de force. Dans la cinquième, Orient, parce qu’il nous éclaire par l’Esprit de science. Dans la sixième, Roi des Gentils et Pierre angulaire, parce qu’il sauve tous les hommes par l’Esprit de piété. Dans la septième, Emmanuel, parce qu’il vient dans l’Esprit de crainte, mais en donnant aussi la loi de l’amour. Ce nombre septénaire signifie encore les sept misères du genre humain, savoir : l’ignorance ; les peines éternelles et la mort ; l’esclavage du démon ; le péché ; les ténèbres ; l’exil de la patrie. Et voilà pourquoi nous avons besoin d’un Docteur, O Sapientia ; d’un Rédempteur O Adonaï ; d’un Libérateur, O Radix Jesse ; d’un Sauveur, O Clavis David ; d’un illuminateur, O Oriens ; d’un Chef et guide pour ramener à la patrie, soit les Gentils (O Rex Gentium), soit les Juifs (O Emmanuel).
[8] Eccli., 24, 3.
[9] Sap. 8, 1.
[10] ou de la justiceIs. 40, 14.
[11] Exod. 6, 2, 3, 13.
[12] Exod. 3, 2.
[13] Exod. 6, 6.
[14] Is. 11, 10 & Rom. 15, 12.
[15] Is. 52, 15.
[16] Habac. 2, 3 & Hebr. 10, 37.
[17] Is. 22, 22 & Apoc. 3, 7.
[18] Is. 44, 7 ; Ps. 106, 14 & Apoc. 3, 7 ; Luc. 1, 79.
[19] Zach. 6, 12.
[20] Hebr. 1, 3.
[21] Malach. 4, 2.
[22] Is. 9, 2 ; Luc. 1, 78-79.
[23] Agg. 2, 8.
[24] Is. 28, 16.
[25] Ephes. 2, 14.
[26] Gen. 2, 7.
[27] Is. 35, 3.
[28] Is. 35, 4.
[29] Ps. 49, 2.
[30] Hébraïsme pour elle germera beaucoup. — Ce passage se rapporte à. l’Église. « Elle était auparavant aride et solitaire, parce qu’elle n’avait pas la source des eaux vives, et que les pieds du Seigneur ne la visitaient pas ; et maintenant elle fleurira, afin de pouvoir s’écrier avec l’Apôtre : Nous sommes la bonne odeur de J.-C. (2 Cor., 2, 15). Toute l’innocence, tout le culte de Dieu, le Carmel, ou la science de la circoncision spirituelle, toutes les plaines fertiles, appelées Saron, seront données à l’Église. Il est enjoint aux Apôtres de fortifier et de soutenir les Gentils, afin que ceux dont le bras affaibli ne pouvait auparavant faire le travail de Dieu, l’étendent pour les bonnes œuvres ; afin que ceux qui s’égaraient par différents sentiers parmi les idoles, d’un pas boiteux, s’avancent d’un pas ferme sur le chemin de la vérité ». (Saint Jérôme).
[31] C’est-à-dire la vengeance dans laquelle on rendra à chacun selon son mérite.
[32] Ce passage désigne, non seulement les miracles que J.-C. a opérés sur les corps, mais encore ceux de sa grâce.
[33] Joël. 2, 1.
[34] Dans les âmes des gentils, où habitaient les dragons, il y aura des roseaux pour écrire la foi du Seigneur, et là sera Celui qui a dit : « Je suis la voie. » (Saint Jérôme).
[35] Gen. 49, 10.
[36] Gen. 49, 12.
[37] C’est-à-dire les régions lointaines, ou bien « Les Nations qui sont battues par les flots amers des erreurs de ce monde. » (Saint Jérôme).
[38] C’est-à-dire qu’il n’éprouvera aucune des défaillances de notre humanité. » (Saint Jérôme).
[39] Johan. 3, 30 ; 1, 15.
[40] Marc. 1, 26.
[41] Zach. 9, 9.
[42] Apoc. 22, 12.
[43] Is. 16, 1.
[44] Is. 9, 6.
[45] Ps. 71, 16.
[46] Galat. 4, 4.
[47] Rom. 2, 4 ; 8, 3.
[48] Jerem. 31, 21.
[49] Jerem. 31, 3.
[50] Luc. 1, 28.
[51] Is. 26, 1.
[52] Is. 54, 9.
[53] Ps. 71, 12.
[54] Is. 56, 1.
[55] Ps. 79, 18.
[56] Ps. 105, 4.
[57] Hebr. 7, 4.
[58] Hebr. 6, 20.
[59] Joël. 2, 1.
[60] Aggée. 2, 8.
[61] Is. 40, 4.
[62] Is. 9, 6.
[63] Sap. 18, 15.
[64] On dit solennellement les Antiennes O. On les dit à Magnificat, parce que c’est Marie qui nous a donné Jésus, et à Vêpres, parce que le Messie était attendu sur le soir du monde. D’après Honorius d’Autun, ces sept Antiennes se rapportent aux sept dons du Saint-Esprit. Dans la première, Jésus est appelé sagesse, parce qu’il est venu dans l’Esprit de sagesse. Dans la seconde, Adonaï, nom que Dieu indiqua à Moïse sur le Sinaï, parce que J.-C. est venu nous racheter par l’Esprit d’intelligence. Dans la troisième, Radix Jesse in signum populorum, c’est-à-dire en signe de la croix, parce qu’il est venu nous délivrer dans l’Esprit de conseil. Dans la quatrième, Clef de David, parce qu’il ouvre le Ciel aux justes et ferme l’enfer, dans l’Esprit de force. Dans la cinquième, Orient, parce qu’il nous éclaire par l’Esprit de science. Dans la sixième, Roi des Gentils et Pierre angulaire, parce qu’il sauve tous les hommes par l’Esprit de piété. Dans la septième, Emmanuel, parce qu’il vient dans l’Esprit de crainte, mais en donnant aussi la loi de l’amour. Ce nombre septénaire signifie encore les sept misères du genre humain, savoir : l’ignorance ; les peines éternelles et la mort ; l’esclavage du démon ; le péché ; les ténèbres ; l’exil de la patrie. Et voilà pourquoi nous avons besoin d’un Docteur, O Sapientia ; d’un Rédempteur O Adonaï ; d’un Libérateur, O Radix Jesse ; d’un Sauveur, O Clavis David ; d’un illuminateur, O Oriens ; d’un Chef et guide pour ramener à la patrie, soit les Gentils (O Rex Gentium), soit les Juifs (O Emmanuel).
[65] Exod. 6, 2, 3, 13.
[66] Exod. 3, 2.
[67] Exod. 6, 6.
[68] Is. 11, 10 & Rom. 15, 12.
[69] Is. 52, 15.
[70] Habac. 2, 3 & Hebr. 10, 37.
[71] Is. 22, 22 & Apoc. 3, 7.
[72] Is. 44, 7 ; Ps. 106, 14 & Apoc. 3, 7 ; Luc. 1, 79.
[73] Zach. 6, 12.
[74] Hebr. 1, 3.
[75] Malach. 4, 2.
[76] Is. 9, 2 ; Luc. 1, 78-79.
[77] Agg. 2, 8.
[78] Is. 28, 16.
[79] Ephes. 2, 14.
[80] Gen. 2, 7.
[81] Is. 7, 14 & 8, 8.
[82] Is. 33, 22.
[83] Gen. 49, 10.
[84] Le quatrième Dimanche de l’Avent est appelé Rorate à cause de l’Introït ; mais plus souvent on le nomme Canite tuba, qui sont les premiers mots du premier Répons de Matines, et de la première Antienne de Laudes et de Vêpres.