Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Si ce jour tombe le 21 décembre, fête de saint Thomas, on dit la Messe et l’Office de l’Apôtre et on fait mémoire de l’Avent par les oraisons à la messe (3ème semaine), et à Laudes et à Vêpres par les antiennes qui suivent :
Aux Laudes
Ant. au Bénédictus Ne craignez pas, * car notre Seigneur viendra à vous le cinquième jour.
Aux Vêpres
Le 21 Décembre. Ant. au MagnificatAntienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Oriens, * splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Orient [1], * splendeur de la lumière éternelle [2], et soleil de justice [3] : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [4]
On ne lit pas Isaïe à Matines.
Aux autres dates, on fait l’Office et la Messe de l’Avent comme suit.
Ant. ad Introitum. Is. 45, 8. | Introït |
Roráte, cæli, désuper, et nubes pluant iustum : aperiátur terra, et gérminet Salvatórem. | Cieux, répandez votre rosée ; que des nuées descende le salut ! Que s’ouvre la terre et qu’elle donne naissance au Sauveur. |
Ps. 18, 2. | |
Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum eius annúntiat firmaméntum. | Les cieux chantent la gloire de Dieu : leur voûte solide proclame la puissance de ses mains. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Excita, quǽsumus, Dómine, poténtiam tuam, et veni : et magna nobis virtúte succúrre ; ut per auxílium grátiæ tuæ, quod nostra peccáta præpédiunt, indulgéntiæ tuæ propitiatiónis accéleret : Qui vivis et regnas. | Ecxitez, Seigneur, votre puissance et venez : donnez-nous le secours de votre force infinie, et qu’avec l’aide de votre grâce, votre indulgente bonté nous accorde sans délai ce que retardent nos péchés. |
Lectio Epístolæ beati Páuli Apóstoli ad Corinthios | Lectire de la première Epître de Saint Paul aux Corinthiens. |
1 Cor. 4, 1–5. | |
Fratres : Sic nos exístimet homo ut minístros Christi, et dispensatóres mysteriórum Dei. Hic iam quǽritur inter dispensatóres, ut fidélis quis inveniátur. Mihi autem pro mínimo est, ut a vobis iúdicer aut ab humano die : sed neque meípsum iudico. Nihil enim mihi cónscius sum : sed non in hoc iustificátus sum : qui autem iúdicat me, Dóminus est. Itaque nolíte ante tempus iudicáre, quoadúsque véniat Dóminus : qui et illuminábit abscóndita tenebrárum, et manifestábit consília córdium : et tunc laus erit unicuique a Deo. | Mes Frères : Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. Eh bien ! ce que l’on cherche dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain ; je ne me juge pas moi-même ; car, quoique je ne me sente coupable de rien, je ne suis pas pour cela justifié : mon juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps jusqu’à ce que vienne le Seigneur : il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est due. |
Graduale. Ps. 144, 18 et 21. | Graduel |
Prope est Dóminus ómnibus invocántibus eum : ómnibus, qui ínvocant eum in veritáte. | Le Seigneur est proche de ceux qui le prient, de tous ceux qui le prient en vérité. |
V/. Laudem Dómini loquétur os meum : et benedícat omnis caro nomen sanctum eius. | V/. Que ma voix proclame les louange du Seigneur, que tout ce qui vit chante son nom très saint ! |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam. | Suite du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 3, 1–6. | |
Anno quintodécimo impérii Tibérii Cǽsaris, procuránte Póntio Piláto Iudǽam, tetrárcha autem Galilǽæ Heróde, Philíppo autem fratre eius tetrárcha Iturǽæ et Trachonítidis regionis, et Lysánia Abilínæ tetrárcha, sub princípibus sacerdotum Anna et Cáipha : factum est verbum Domini super Ioannem, Zacharíæ filium, in deserto. Et venit in omnem regiónem Iordánis, prǽdicans baptísmum pæniténtiæ in remissiónem peccatórum, sicut scriptum est in libro sermónum Isaíæ Prophétæ : Vox clamántis in desérto : Paráte viam Dómini : rectas fácite sémitas eius : omnis vallis implébitur : et omnis moris et collis humiliábitur : et erunt prava in dirécta, et áspera in vias planas : et vidébit omnis caro salutáre Dei. | La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l’Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l’Abilène ; au temps des grands prêtres Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il vint dans toute la région du Jourdain, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés, ainsi qu’il est écrit au livre des oracles du prophète Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, toute montagne et colline seront abaissées ; les chemins tortueux deviendront droits, et les raboteux unis. Et toute chair verra le salut de Dieu. » |
Ant. ad Offertorium. Luc. 1, 28. | Offertoire |
Ave, María, gratia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui. | Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénies entre les femmes ; et le fruit de vos entrailles est béni. |
Secreta. | Secrète |
Sacrifíciis præséntibus, quǽsumus, Dómine, placátus inténde : ut et devotióni nostræ profíciant et salúti. Per Dóminum. | Jetez, Seigneur, un regard apaisé sur le sacrifice que vous nous présentons ; qu’il nous attache à vous et assure notre salut. |
Præfatio communis. | Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Is. 7, 14. | Communion |
Ecce, Virgo concípiet et páriet fílium : et vocábitur nomen eius Emmánuel. | Et voici : La Vierge deviendra mère et mettra au monde un fils : on lui donnera le nom d’Emmanuel. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Sumptis munéribus, quǽsumus, Dómine : ut, cum frequentatióne mystérii, crescat nostræ salútis efféctus. Per Dóminum. | Après avoir reçu vos dons, Seigneur, nous vous demandons de faire croître en nos âmes les grâces du salut, à mesure que nous recourons à ce sacrement |
Leçons des Matines
Du Prophète Isaïe. Cap. 41, 8-16.
Première leçon. Et toi, Israël mon serviteur, Jacob que j’ai choisi, race d’Abraham, mon ami, dans lequel [5] je t’ai retiré des extrémités de la terre, et de ses [pays] lointains je t’ai appelé, et je t’ai dit : Mon serviteur, c’est toi, je t’ai choisi et je ne t’ai pas rejeté. Ne crains pas, parce que voici que je suis avec toi ; ne te détourne pas, parce que moi, je suis ton Dieu ; je t’ai fortifié, je t’ai secouru, et la droite de mon juste t’a secouru.
R/. Sonnez de la trompette dans Sion, appelez les Nations, annoncez et dites aux peuples : [6] * Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra. V/. Annoncez et faites entendre ; parlez et criez. * Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra.
Deuxième leçon. Voici qu’ils seront confondus et qu’ils rougiront, tous ceux qui combattent contre toi ; ils seront comme s’ils n’étaient pas, et ils périront, les hommes qui te contredisent. Tu les chercheras et tu ne les trouveras pas, ces hommes qui t’étaient rebelles ; ils seront comme s’ils n’étaient pas, et comme consumés, les hommes qui taisaient la guerre contre toi. Parce que c’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui te prends par la main et qui te dis : Ne crains pas ; c’est moi qui suis ton aide.
R/. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé : [7] * Et lui-même sera l’attente des Nations. V/. Ses yeux sont plus beaux que le vin, et ses dents plus blanches que le lait. [8] * Et.
Troisième leçon. Ne crains pas, vermisseau de Jacob, [ni vous], morts d’Israël [9] ; c’est moi qui suis venu à ton aide, dit le Seigneur ; et ton rédempteur est le saint d’Israël. C’est moi qui t’ai posé comme un chariot neuf qui foule le blé, qui a des dents pointues ; tu fouleras les montagnes et tu les briseras ; et les collines, tu les rendras comme la poussière. Tu les vanneras, et un vent les emportera, et un tourbillon les dissipera ; et tu exulteras dans le Seigneur ; dans le saint d’Israël, tu te réjouiras.
R/. Il faut que je diminue, et qu’il croisse : Celui qui vient après moi a été fait avant moi ; [10] * Je ne suis pas digne de délier la courroie de ses chaussures. V/. Moi je vous ai baptisés dans l’eau ; mais lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint. [11] * Je ne suis pas. Gloire au Père. * Je ne suis pas.
A LAUDES.
Ant. 1 Voici que viendra * le Seigneur, le Prince des rois de la terre : heureux ceux qui sont prêts à aller au-devant de lui. [12]
Ant. 2 Quand viendra * le Fils de l’homme, pensez-vous qu’il trouve de la foi sur la terre ? [13]
Ant. 3 Voici qu’est venue * maintenant la plénitude du temps, en laquelle Dieu a envoyé son Fils sur la terre [14]. [15]
Ant. 4 Vous puiserez des eaux * avec joie aux fontaines [16] du Sauveur. [17]
Ant. 5 Le Seigneur * sortira de son lieu saint [18] : il viendra jour sauver son peuple. [19]
Capitule. Is. 2, 3. Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur, de Jérusalem.
Ant. au Bénédictus Le Seigneur dit : * Faites pénitence, car le royaume des cieux approche, alléluia. [20]
Le 21 décembre
Si cette Férie tombe le 21 décembre, alors on omet l’antienne précédente et on dit :
Ant. au Bénédictus Ne craignez pas, * car notre Seigneur viendra à vous le cinquième jour.
Le 23 décembre
Si cette Férie tombe le 23 décembre, alors on omet l’antienne précédente et on dit :
Ant. au Bénédictus Voici que sont accomplies * toutes les choses que l’Ange a dites de la Vierge Marie.
AUX VÊPRES.
Capitule. Gen. 49, 10. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations.
Introduction générale aux Antiennes O, voir ici
on dit l’Antienne O [21]Le 19 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O radix Iesse, * qui stas in signum populórum, super quem continébunt reges os suum, quem Gentes deprecabúntur : veni ad liberándum nos, iam noli tardáre. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Racine de Jessé, * qui êtes comme l’étendard des peuples [22], devant qui les rois fermeront leur bouche [23], et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus. [24] Le 20 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O clavis David, * et sceptrum domus Israël ; qui áperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo áperit : veni, et educ vinctum de domo cárceris, sedéntem in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Clef de David, * et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir [25] : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [26] Le 21 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Oriens, * splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Orient [27], * splendeur de la lumière éternelle [28], et soleil de justice [29] : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. [30] Le 22 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Rex Géntium, * et desiderátus eárum, lapísque anguláris, qui facis útraque unum : veni, et salva hóminem, quem de limo formásti. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Roi des Nations, * et objet de leurs désirs [31], Pierre angulaire [32], qui réunissez en vous les deux peuples [33] : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon. [34] Le 23 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Emmánuel, * Rex et légifer noster, exspectátio Géntium, et Salvátor eárum : veni ad salvándum nos, Dómine, Deus noster. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Emmanuel [35], * notre Roi et notre Législateur [36], Attente des Nations [37] et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.
Prope est iam Dóminus : veníte, adorémus. | Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le. |
Du Prophète Isaïe. CHAP. XII. (Voir leçons des Matines plus haut)
C’est ainsi que vous nous relevez dans notre bassesse, ô Fils éternel du Père ! c’est ainsi que vous nous rassurez contre les trop légitimes terreurs que nous causent nos péchés. « Israël, mon serviteur, nous dites-vous, Jacob que j’ai élu, fils d’Abraham mon ami, je t’ai appelé de bien loin : ne crains point, car je suis avec toi. » Mais pour être ainsi avec nous, ô Verbe divin ! de quelles hauteurs ne vous a-t-il pas fallu descendre ! Nous ne pouvions venir à vous ; un chaos immense vous séparait de nous. Bien plus, nous n’avions aucun désir de vous voir ; tant nos péchés avaient appesanti notre cœur ! et d’ailleurs, nos yeux n’auraient pu supporter votre éclat. Dans cette extrémité, vous êtes descendu en personne, et, voilé de votre humanité comme d’un nuage, vous vous êtes donné à voir à nos faibles yeux.
« Qui doutera, s’écrie saint Bernard dans son premier Sermon de l’Avent, qui doutera que ce ne soit là une grande chose, qu’une si sublime Majesté ait daigné descendre de si haut dans un lieu si indigne ? Oui, certes, c’est là une grande a chose ; car c’est une miséricorde immense, une pitié excessive, une charité infinie. En effet, pourquoi vient-il ? Il vient chercher sa centième brebis qui s’était égarée. O admirable condescendance d’un Dieu ! ô dignité sublime de l’homme, objet d’une telle recherche ! Certes, si l’homme s’en glorifie, ce ne sera pas sans motif, non pas qu’il doive se considérer en cela comme s’il était quelque chose par lui-même ; mais bien parce qu’il est l’objet d’une telle estime de la part de son auteur. Toutes les richesses, toute la gloire du monde, tout ce qu’on désire dans le monde, est moins que cette gloire ; que dis-je ? n’est rien en comparaison. O Seigneur ! qu’est-ce donc que l’homme, pour que vous le traitiez avec tant de gloire, pour que vous lui attachiez ainsi votre Cœur ? » Montrez-vous donc bientôt à vos brebis, ô divin Pasteur ! Vous les connaissez, vous les avez vues du haut du ciel, vous les contemplez avec amour, du sein de Marie où vous reposez encore ; elles veulent vous connaître aussi ; elles ont hâte de considérer vos traits chéris, d’entendre votre voix, d’entrer dans les heureux pâturages que vous leur promettez.
HYMNE POUR LE TEMPS DE L’AVENT.
(Composée par saint Ambroise ; elle est au Bréviaire Ambrosien, au VIe Dimanche de l’Avent.)
PRIÈRE DU MISSEL AMBROSIEN.
(En la Messe du Ve Dimanche de l’Avent.)
O Dieu , qui ayant vu l’homme tombé dans la mort, l’avez voulu racheter par l’Avènement de votre Fils unique ; faites, nous vous en prions, que ceux qui confessent sa glorieuse Incarnation méritent d’obtenir la société éternelle de ce divin Rédempteur, qui vit et règne avec vous dans les siècles des siècles. Amen.
Le Bhx Schuster, ne commentant que le Liber Sacramentorum, s’en tient au Missel, on trouvera le commentaire de la messe de la Férie au 4ème Dimanche ici.
[Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch]
Le sceptre ne sortira pas de Juda
Lecture de l’Avent. — Le prophète nous adresse aujourd’hui une exhortation. (Chap. LVIII) :
« Donne ton pain à celui qui a faim
Et mène les pauvres et ceux qui sont sans abri dans ta maison :
Si tu vois quelqu’un nu, habille-le
Et ne méprise pas ta chair.
Alors ta lumière se lèvera comme l’aurore
Et tu ne tarderas pas à trouver la guérison ;
Ta justice marchera devant toi
Et la gloire du Seigneur t’accompagnera.
Appelle alors et le Seigneur t’écoutera,
Crie et il dira : Me voici.
Si tu donnes abondamment à ceux qui ont faim
Et si tu consoles les affligés
Ta lumière brillera dans l’obscurité
Et ta puissance sera comme la clarté de midi.
Le Seigneur t’accordera pour toujours le repos
Et remplira ton âme de clarté
Et affermira ta force.
Tu seras comme un jardin bien arrosé
Et comme une source intarissable.
Par toi les antiques ruines seront de nouveau bâties
Et tu poseras des fondements pour des générations futures.
On t’appellera le réparateur des brèches,
Celui qui donne la sécurité aux chemins.
Si, le jour du sabbat, tu retiens ton pied
Et ne fais pas tes propres affaires en mon saint jour ;
Si tu appelles le sabbat tes délices,
Un jour saint et consacré au Seigneur
Et si tu le considères comme sacré, en ne faisant point de chemin,
En ne te livrant pas à tes propres affaires
Et à de vains discours ;
Alors tu auras de la joie dans le Seigneur
Et je t’élèverai au-dessus des hauteurs de la terre
Et je te ferai jouir de l’héritage de Jacob ton père.
Car la bouche du Seigneur a parlé. »
Chants de l’Avent. — Les chants de l’Église expriment l’attente et l’espérance. Déjà nous voyons en esprit le Seigneur comme Roi et comme Enfant :
Le Précurseur annonce le lever du divin Soleil, c’est pourquoi la lune (lui-même et l’Ancien Testament) doit pâlir :
Au coucher du soleil, nous entendons la voix du Précurseur : « Ainsi parle le Seigneur : faites pénitence, le royaume des cieux est proche. »
Le Symbole de l’arbre de Noël. — C’est vraiment un merveilleux usage que de faire des cadeaux de Noël aux enfants, mais à condition de leur faire remarquer : C’est le petit Jésus qui apporte les cadeaux. La coutume populaire a réalisé ici un chef-d’œuvre. Elle a fait couler un fleuve de joie dans nos pays chrétiens. Pendant des semaines, les enfants ne parlent que de la venue du petit Jésus et de ses cadeaux. Celui qui est né et a grandi dans une famille heureuse, sait que Noël est, à proprement parler, la fête de la famille. Tout l’amour, toute l’intimité, tout le dévouement, bref, tout ce qu’on ne montre pas dans la rudesse des jours ordinaires, éclate alors autour de l’arbre de Noël. Combien sont touchantes les surprises qu’on s’est mutuellement réservées. Dès qu’il y a des enfants dans la famille, la fête est un débordement de joie. C’est en vain que les adversaires cherchent quelque chose pour remplacer notre usage chrétien ; ils ne trouvent rien. Les Juifs même et les incroyants l’imitent pour leurs enfants. Pourtant nous devrions voir plus loin et bien comprendre l’importance de cet usage. Que nous disent les cadeaux de Noël ? Que doit-être l’arbre de Noël ? Image et symbole de ce que nous célébrons à Noël en tant que chrétiens. Que fêtons-nous donc ? C’est un grand message de joie que nous célébrons dans notre fête. Voici quel est ce message : Sur cette misérable terre est venu le Sauveur, le Rédempteur et il veut nous rendre heureux. Tel est le contenu du joyeux message. C’est pourquoi nous fêtons l’arrivée du Christ dans le monde, sa naissance à Bethléem. Noël est une fête de Rédemption. Nous n’avons qu’à prendre en main les textes liturgiques ; sans cesse l’Église chante et dit « qu’aujourd’hui la véritable paix est descendue du ciel ». L’Église voit donc déjà, dans la naissance du Christ, l’accomplissement de toute la Rédemption. Dans le Christ tout bien nous a été donné ; en lui nous avons reçu de Dieu le plus grand don ; tout ce que notre foi nous offre comme grand et désirable, nous l’avons reçu dans le Christ : la filiation divine, l’Église, l’Eucharistie, le ciel...On dirait que notre Mère l’Église veut répandre de nouveau devant nous, en ce jour de Noël, toute l’abondance des grâces du chrétien. Maintenant nous comprenons le symbole de l’arbre de Noël. C’est pourquoi nous nous faisons des cadeaux, nous essayons de nous faire plaisir, nous nous comblons de gâteries, nous voulons prouver notre affection. Tout cela est l’image du plus grand des dons que le ciel pouvait nous accorder, le Christ. Et comme le Christ lui-même est l’amour, la joie, la paix, chacun de nous veut être l’Enfant Jésus. Nos cadeaux viennent du petit Jésus. Y a-t-il un plus beau spectacle que l’arbre de Noël illuminé et chargé de cadeaux et, tout autour, les yeux rayonnants de joie des enfants ? C’est là une image du christianisme. Toute lumière, tout bonheur, toute joie pure vient de là Nous pouvons l’apprendre des enfants. Nous pouvons appliquer là aussi la parole du Christ : « Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » Les enfants ne se tiennent plus d’impatience jusqu’à la venue de Noël, ils sont d’une joie débordante quand Noël est arrivé. Faisons comme eux. L’enfant est pour nous un modèle de l’attente pendant l’Avent, un modèle de la joie de Noël. Si nous avons un enfant dans notre entourage, considérons-le souvent pendant ces jours ; examinons et faisons-en le symbole de notre attente du Christ, de notre joie dans le Christ.
[1] Zach. 6, 12.
[2] Hebr. 1, 3.
[3] Malach. 4, 2.
[4] Is. 9, 2 ; Luc. 1, 78-79.
[5] Dans la personne duquel. Ceci s’explique d’Israël, appelé de la Chaldée en la personne d’Abraham, et ensuite de l’Égypte, en la personne des descendants de Jacob. « Mais Dieu s’adresse plutôt ici à l’Israël spirituel. Ainsi les Apôtres, après avoir servi la loi comme préceptrice, furent élus dans l’Évangile, et méritèrent d’être enfants d’Abraham, l’ami de Dieu. » (Saint Jérôme).
[6] Joël. 2, 1.
[7] Gen. 49, 10.
[8] Gen. 49, 12.
[9] Les Prophètes représentent souvent la maladie, l’affliction, l’exil, comme une mort ou comme le tombeau. Selon Saint Jérôme, le chœur des Apôtres est appelé ver, à cause de sa bassesse d’extraction et du mépris dont il est l’objet, à l’exemple du Sauveur. Comme un ver pénètre dans la terre, ainsi la parole apostolique entra dans les cœurs les plus endurcis. Les Apôtres peuvent dire avec saint Paul : Je meurs chaque jour (2 Cor. 15, 31) et encore : Ce n’est plus moi qui vis, c’est J.-C, qui vit en moi (Galat., 2, 20). — Le ministre de l’Église est comme un chariot tout neuf, en ce sens qu’il ne travaille pas dans la vieillesse de la lettre, mais dans la jeunesse de l’esprit. La prédication évangélique écrase les puissances ennemies et l’esprit du mal, qui s’élève contre la science de Dieu.(Saint Jérôme).
[10] Johan. 3, 30 ; 1, 15.
[11] Marc. 1, 26.
[12] Apoc. 1, 5.
[13] Luc. 18, 8.
[14] J.-C. est né à l’heure fixée pour son entrée en ce monde, et prédite par les Prophètes. I) est né dans le temps, afin de nous délivrer des vicissitudes du temps. (Saint Augustin).
[15] Galat. 4, 4.
[16] Par fontaines du Sauveur, nous devons entendre la doctrine évangélique. (Saint Jérôme).
[17] Is. 12, 3.
[18] C’est-à-dire qu’il descendra des Cieux, sans les quitter néanmoins.
[19] Mich. 1, 3.
[20] Matth. 3, 2.
[21] On dit solennellement les Antiennes O. On les dit à Magnificat, parce que c’est Marie qui nous a donné Jésus, et à Vêpres, parce que le Messie était attendu sur le soir du monde. D’après Honorius d’Autun, ces sept Antiennes se rapportent aux sept dons du Saint-Esprit. Dans la première, Jésus est appelé sagesse, parce qu’il est venu dans l’Esprit de sagesse. Dans la seconde, Adonaï, nom que Dieu indiqua à Moïse sur le Sinaï, parce que J.-C. est venu nous racheter par l’Esprit d’intelligence. Dans la troisième, Radix Jesse in signum populorum, c’est-à-dire en signe de la croix, parce qu’il est venu nous délivrer dans l’Esprit de conseil. Dans la quatrième, Clef de David, parce qu’il ouvre le Ciel aux justes et ferme l’enfer, dans l’Esprit de force. Dans la cinquième, Orient, parce qu’il nous éclaire par l’Esprit de science. Dans la sixième, Roi des Gentils et Pierre angulaire, parce qu’il sauve tous les hommes par l’Esprit de piété. Dans la septième, Emmanuel, parce qu’il vient dans l’Esprit de crainte, mais en donnant aussi la loi de l’amour. Ce nombre septénaire signifie encore les sept misères du genre humain, savoir : l’ignorance ; les peines éternelles et la mort ; l’esclavage du démon ; le péché ; les ténèbres ; l’exil de la patrie. Et voilà pourquoi nous avons besoin d’un Docteur, O Sapientia ; d’un Rédempteur O Adonaï ; d’un Libérateur, O Radix Jesse ; d’un Sauveur, O Clavis David ; d’un illuminateur, O Oriens ; d’un Chef et guide pour ramener à la patrie, soit les Gentils (O Rex Gentium), soit les Juifs (O Emmanuel).
[22] Is. 11, 10 & Rom. 15, 12.
[23] Is. 52, 15.
[24] Habac. 2, 3 & Hebr. 10, 37.
[25] Is. 22, 22 & Apoc. 3, 7.
[26] Is. 44, 7 ; Ps. 106, 14 & Apoc. 3, 7 ; Luc. 1, 79.
[27] Zach. 6, 12.
[28] Hebr. 1, 3.
[29] Malach. 4, 2.
[30] Is. 9, 2 ; Luc. 1, 78-79.
[31] Agg. 2, 8.
[32] Is. 28, 16.
[33] Ephes. 2, 14.
[34] Gen. 2, 7.
[35] Is. 7, 14 & 8, 8.
[36] Is. 33, 22.
[37] Gen. 49, 10.
[Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch] A partir du mercredi de la 2ème semaine de l’Avent, l’auteur ne suit plus la lecture continue d’Isaïe au bréviaire.