Textes de la Messe |
Office |
AUX PREMIÈRES VÊPRES. |
A MATINES |
A LAUDES. |
AUX DEUXIÈMES VÊPRES. |
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Après le dogme de la Sainte Trinité, c’est celui de l’Incarnation de Jésus que le Saint-Esprit nous rappelle, en nous faisant célébrer, avec l’Église, le Sacrement par excellence qui, en résumant toute la vie du Sauveur, donne à Dieu une gloire infinie et applique aux âmes, à toutes les époques, les fruits de la Rédemption (Or.). C’est sur la croix que Jésus nous a sauvés, et l’Eucharistie, instituée la veille de la passion du Christ, en est restée le mémorial (Or.). L’autel est le prolongement du Calvaire, la messe « annonce la mort du Seigneur » (Epître). Jésus y est en effet à l’état de victime, car les paroles de la double consécration nous montrent que le pain n’est changé qu’au corps du Christ, et le vin n’est changé qu’en son sang, de telle sorte que par cette double action aux effets différents, qui constitue le sacrifice de la messe, les espèces du pain ont un titre spécial à s’appeler le corps du Christ, bien qu’elles contiennent Jésus tout entier puisqu’il ne peut plus mourir, et les espèces du vin un titre spécial à s’appeler le sang du Christ, alors qu’elles contiennent aussi Jésus tout entier. Et ainsi le Sauveur lui-même, qui est le prêtre principal à la messe, offre d’une façon non sanglante, en même temps que ses prêtres, son corps et son sang qui ont été séparés réellement sur la croix et qui ne le sont que d’une manière représentative ou sacramentelle (matières différentes, paroles et effets différents) sur l’autel. Par où l’on voit que l’Eucharistie fut instituée sous forme de nourriture (All.), afin que nous puissions nous unir à la victime du Calvaire. L’hostie sainte devient ainsi « le froment qui nourrit nos âmes » (Intr.) Et comme le Christ, en devenant Fils de Dieu, reçut la vie éternelle du Père, de même les chrétiens participent à cette vie éternelle (Év.) en s’unissant à Jésus par le Sacrement qui est le Symbole de l’unité (Secr.). Aussi cette possession anticipée de la vie divine sur terre par l’Eucharistie est-elle le gage et le commencement de celle dont nous jouirons pleinement au ciel (Postc.), « Le même pain des anges que nous mangeons maintenant sous les voiles sacrés, dit le Concile de Trente, nous le mangerons au ciel sans voile ».
Considérons la messe comme le centre de tout le culte de l’Église envers l’Eucharistie, et voyons dans la Communion le moyen établi par Jésus pour que nous participions plus pleinement à ce divin sacrifice. De la sorte notre dévotion envers le Corps et le Sang du Sauveur nous obtiendra efficacement les fruits de sa rédemption (Or.).
Au sujet de la procession qui suit la messe, rappelons comment les Israélites honoraient l’Arche d’alliance qui symbolisait la présence de Dieu parmi eux : Quand ils exécutaient leurs marches triomphales, l’arche sainte s’avançait, portée par des lévites, au milieu d’un nuage d’encens, au son des instruments de musique, des chants et des acclamations d’une foule enthousiaste. Nous avons, nous chrétiens, un trésor autrement précieux, car dans l’Eucharistie nous possédons Dieu lui-même. Soyons donc saintement fiers de lui faire escorte et relevons, autant qu’il est en notre pouvoir, son triomphe.
Ant. ad Introitum. Ps. 80, 17. | Introït |
Cibávit eos ex ádipe fruménti, allelúia : et de petra, melle saturávit eos, allelúia, allelúia, allelúia. | Il les a nourris de la fleur du froment, et il les a rassasiés du miel sorti du rocher, alléluia, alléluia, alléluia. |
Ps. ib., 2. | |
Exsultáte Deo, adiutóri nostro : iubiláte Deo Iacob. | Exultez en Dieu notre protecteur : jubilez en l’honneur du Dieu de Jacob. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nobis sub Sacraménto mirábili passiónis tuæ memóriam reliquísti : tríbue, quǽsumus, ita nos Córporis et Sánguinis tui sacra mystéria venerári ; ut redemptiónis tuæ fructum in nobis iúgiter sentiámus : Qui vivis et regnas. | Dieu, vous nous avez laissé sous un Sacrement admirable le mémorial de votre passion : accordez-nous, nous vous en prions, de vénérer les mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang ; de manière à ressentir toujours en nous le fruit de votre rédemption. |
Léctio Epistolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corinthios. | Lecture de l’Épître de saint Paul apôtre aux Corinthiens. |
1. Cor. 11, 23-29. | |
Fratres : Ego enim accépi a Dómino quod et trádidí vobis, quóniam Dóminus Iesus, in qua nocte tradebátur, accépit panem, et grátias agens fregit, et dixit : Accípite, et manducáte : hoc est corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem. Simíliter ei cálicem, postquam cenávit, dicens : Hic calix novum Testaméntum est in meo sánguine. Hoc fácite, quotiescúmque bibétis, in meam commemoratiónem. Quotiescúmque enim manducábitis panem hunc et cálicem bibétis, mortem Dómini annuntiábitis, donec véniat. Itaque quicúmque manducáverit panem hunc vel bíberit cálicem Dómini indígne, reus erit córporis et sánguinis Dómini. Probet autem seípsum homo : et sic de pane illo e dat et de calice bibat. Qui enim mánducat et bibit indígne, iudícium sibi mánducat et bibit : non diiúdicans corpus Dómini. | Mes frères : j’ai appris du Seigneur ce que je vous ai moi-même transmis : que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même le calice, après avoir soupé, en disant : Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain, et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que l’homme s’éprouve donc lui-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice. Car celui qui mange et boit indignement, mange et boit sa condamnation, ne discernant pas le corps du Seigneur. |
Graduale. Ps. 144, 15-16. | Graduel |
Oculi ómnium in te sperant, Dómine : et tu das illis escam in témpore opportúno. | Les yeux de tous, Seigneur, espèrent tournés vers vous : et vous leur donnez leur nourriture, en son temps. |
V/. Aperis tu manum tuam : et imples omne animal benedictióne. | V/. Vous ouvrez votre main : et vous comblez de bénédiction tout ce qui a vie. |
Allelúia, allelúia. | Alléluia, alleluia. |
V/. Ioann. 6, 56-57. Caro mea vere est cibus, et sanguis meus vere est potus : qui mandúcat meam carnem et bibit meum sánguinem, in me manet et ego in eo. | V/. Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage ; celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. |
Sequéntia. | Séquence. |
Lauda, Sion, Salvatórem, lauda ducem et pastórem in hymnis et cánticis. | Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur, par des hymnes et des cantiques. |
Quantum potes, tantum aude : quia maior omni laude, nec laudáre súffícis. | Autant que tu le peux, ose le chanter, car il dépasse toute louange, et tu ne suffis pas à le louer. |
Laudis thema speciális, panis vivus et vitális hódie propónitur. | Le sujet spécial de louange, c’est le pain vivant et vivifiant, qui nous est proposé aujourd’hui. |
Quem in sacræ mensa cenæ turbæ fratrum duodénæ datum non ambígitur. | Le pain qu’au repas de la sainte Cène, aux douze, ses frères, Jésus donna réellement. |
Sit laus plena, sit sonóra, sit iucúnda, sit decóra mentis iubilátio. | Que la louange soit pleine et vivante ; qu’elle soit joyeuse et magnifique, la jubilation de l’âme. |
Dies enim sollémnis agitur, in qua mensæ prima recólitur huius institútio. | Car c’est aujourd’hui la solennité, qui rappelle la première institution de la Cène. |
In hac mensa novi Regis, novum Pascha novæ legis Phase vetus términat. | A cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle loi met fin à la Pâque antique. |
Vetustátem nóvitas, umbram fugat véritas, noctem lux elíminat. | Au rite ancien succède le nouveau, la vérité chasse l’ombre, la lumière dissipe la nuit. |
Quod in cœna Christus gessit, faciéndum hoc expréssit in sui memóriam. | Ce que le Christ accomplit à la Cène, il a ordonné de le faire en mémoire de lui. |
Docti sacris institútis, panem, vinum in salútis consecrámus hóstiam. | Instruits par ses ordres saints, nous consacrons le pain et le vin en l’hostie du salut. |
Dogma datur Christiánis, quod in carnem transit panis et vinum in sánguinem. | C’est une vérité proposée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ. |
Quod non capis, quod non vides, animosa fírmat fides, præter rerum órdinem. | Sans comprendre et sans voir, la foi vive l’atteste contre l’ordre habituel des choses. |
Sub divérsis speciébus, signis tantum, et non rebus, latent res exímiæ. | Sous des espèces diverses, simples apparences et non réalités, se cachent des réalités sublimes. |
Caro cibus, sanguis potus : manet tamen Christus totus sub utráque spécie. | La chair est nourriture, le sang breuvage : cependant le Christ demeure tout entier, sous l’une et l’autre espèce. |
A suménte non concísus, non confráctus, non divísus : ínteger accípitur. | On le reçoit sans le diviser, ni le briser, ni le rompre : il est reçu tout entier. |
Sumit unus, sumunt mille : quantum isti, tantum ille : nec sumptus consúmitur. | Un seul le reçoit, mille le reçoivent : celui-là autant que ceux-ci : on s’en nourrit sans le consumer. |
Sumunt boni, sumunt mali sorte tamen inæquáli, vitæ vel intéritus. | Les bons le reçoivent, les méchants aussi : mais que leur sort est différent, c’est la vie ou c’est la mort ! |
Mors est malis, vita bonis : vide, paris sumptiónis quam sit dispar éxitus. | Mort pour les méchants, vie pour les bons ; voyez combien du même festin, différente est l’issue. |
Fracto demum sacraménto, ne vacílles, sed meménto, tantum esse sub fragménto, quantum toto tégitur. | Si l’on divise la sainte Hostie, n’hésitez pas, mais souvenez-vous qu’il est autant sous chaque parcelle que dans le tout. |
Nulla rei fit scissúra : signi tantum fit fractúra : qua nec status nec statúra signáti minúitur. | Du Corps divin nulle brisure : seul, le signe est rompu ; ni l’état, ni la grandeur de la réalité signifiée n’est diminuée. |
Ecce panis Angelórum, factus cibus viatórum : vere panis filiórum, non mitténdus cánibus. | Voici le Pain des Anges devenu l’aliment des hommes voyageurs : c’est vraiment le pain des enfants, qui ne doit pas être jeté aux chiens. |
In figúris præsignátur, cum Isaac immolátur : agnus paschæ deputátur : datur manna pátribus. | D’avance il est désigné par des figures, l’immolation d’Isaac, l’Agneau pascal, la manne donnée à nos pères. |
Bone pastor, panis vere, Iesu, nostri miserére : tu nos pasce, nos tuére : tu nos bona fac vidére in terra vivéntium. | Bon pasteur, pain véritable, Jésus, ayez pitié de nous : Nourrissez-nous, gardez-nous, faites-nous jouir des vrais biens, dans la terre des vivants. |
Tu, qui cuncta scis et vales : qui nos pascis hic mortáles : tuos ibi commensáles, coherédes et sodáles fac sanctórum cívium. Amen. Allelúia | Vous qui savez et pouvez tout, qui nous nourrissez en cette vie mortelle : faites de nous là-haut les commensaux, les cohéritiers et les compagnons des saints du ciel, ainsi soit-il. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangéli secúndum Ioánnem. | Suite du Saint Évangile selon saint Jean. |
1. Ioann. 6, 56-59. | |
In illo témpore : Dixit Iesus turbis Iudæórum : Caro mea vere est cibus et sanguis meus vere est potus. Qui mandúcat meam carnem et bibit meum sánguinem, in me manet et ego in illo. Sicu misit me vivens Pater, et ego vivo propter Patrem : et qui mandúcat me, et ipse vivet propter me. Hic est panis, qui de cælo descéndit. Non sicut manducavérunt patres vestri manna, et mórtui sunt. Qui manducat hunc panem, vivet in ætérnum. | En ce temps-là : Jésus, dit aux Juifs : Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui m’a envoyé est vivant, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra aussi par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme la manne que vos pères ont mangée, après quoi ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement. |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Levit. 21, 6. | Offertoire |
Sacerdótes Dómini incénsum et panes ófferunt Deo : et deo sancti erunt Deo suo, et non pólluent nomen eius, allelúia. | Les prêtres du Seigneur offrent à Dieu l’encens et les pains : c’est pourquoi ils se conserveront saints pour leur Dieu, et ils ne souilleront point son nom, alléluia. |
Secreta. | Secrète |
Ecclésiæ tuæ, quǽsumus, Dómine, unitátis et pacis propítius dona concéde : quæ sub oblátis munéribus mýstice designántur. Per Dóminum nostrum. | Nous vous en supplions, Seigneur, accordez dans votre bonté à votre Église les dons de l’unité et de la paix : que figurent mystiquement les matières offertes en ce sacrifice. |
Post 1960 : Præfatio Communis. | Après 1960 : Préface Commune . |
ante 1960 : Præfatio de Nativitate, | Avant 1960 : Préface de la Nativité , |
ante 1955 : quæ dicitur per totam Octavam, iuxta rubricas. | Avant 1955 : que l’on dit pendant tout l’Octave selon les rubriques. |
In aliquibus diœcesibus : præfatio de Ssmo Sacramento. | Dans certains diocèses, préface du St Sacrement. |
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre,
nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus : per Christum Dóminum nostrum. | Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant : par le Christ notre Seigneur. |
Qui, remótis carnálium victimárum (inánibus) umbris,
corpus et sánguinem suum nobis in sacrifícium commendávit, ut in omni loco offerátur nómini tuo, quæ tibi sola complácuit, oblátio munda. | Qui, écartant les (vains) symboles des bêtes immolées,
nous a confié le sacrifice de sa chair et de son sang pour qu’en tout lieu soit faite à votre gloire l’offrande pure qui seule vous agrée. |
In hoc ígitur inscrutábilis sapiéntiæ et imménsæ caritátis mysterio,
idípsum quod semel in Cruce perfécit, non cessat mirabíliter operári, ipse ófferens, ipse et oblátio. Et nos, unam secum hóstiam efféctos, ad sacrum invítat convívium, in quo ipse cibus noster súmitur, recólitur memória Passiónis eius, mens implétur grátia, et futúræ glóriæ nobis pignus datur. | C’est ainsi qu’en ce mystère d’insondable sagesse et d’immense charité,
ce qu’une fois il accomplit sur la croix, il ne cesse pas de l’opérer d’un manière admirable, étant lui-même celui qui offre et celui qui est offert. Et nous, qui lui sommes associés dans l’unité d’une même offrande, il nous convie à ce festin sacré où il se fait lui-même notre aliment, où se renouvelle le mémorial de sa passion, où l’âme se remplit de grâce et où nous est donné le gage de la gloire future. |
Et ídeo cum Angelis et Archángelis,
cum Thronis et Dominatiónibus, cumque omni milítia cæléstis exércitus, hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes. | C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges,
avec les Trônes et les Dominations, avec la troupe entière de l’armée céleste, nous chantons une hymne à votre gloire, redisant sans fin |
In aliquibus diœcesibus : altera præfatio de Ssmo Sacramento. | Dans certains diocèses, autre préface du St Sacrement. |
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre,
nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus : per Christum Dóminum nostrum, verum æternúmque Pontíficem, et solum sine peccáti mácula Sacerdótem. | Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant : par le Christ notre Seigneur, le véritable et l’éternel pontife, et le seul prêtre que n’atteigne la souillure d’aucun péché. |
Qui in novíssima cena formam sacrifícii perénnis instítuens,
hóstiam se tibi primum óbtulit, et primus dócuit offérri. Cuius carne pro nobis, immoláta dum páscimur, roborámur, et fuso sánguine dum potámur, ablúimur. | Qui, instituant à la dernière cène le rite du sacrifice qui ne doit plus cesser,
s’offrit lui-même à vous et nous initia lui-même à cette offrande ; sa chair immolée pour nous, quand nous la mangeons, nous fortifie, et son sang pour nous répandu, quand nous le buvons, nous purifie. |
Et ídeo cum Angelis et Archángelis,
cum Thronis et Dominatiónibus, cumque omni milítia cæléstis exércitus, hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes. | C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges,
avec les Trônes et les Dominations, avec la troupe entière de l’armée céleste, nous chantons une hymne à votre gloire, redisant sans fin |
Ant. ad Communionem. 1. Cor. 11, 26-27. | Communion |
Quotiescúmque manducábitis panem hunc et cálicem bibétis, mortem Dómini annuntiábitis, donec véniat : itaque quicúmque manducáverit panem vel bíberit calicem Dómini indígne, reus erit córporis et sánguinis Dómini, allelúia. | Toutes les fois que vous mangerez ce pain, et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne : c’est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable d’avoir profané le corps et le sang du Seigneur, alléluia. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Fac nos, quǽsumus, Dómine, divinitátis tuæ sempitérna fruitióne repléri : quam pretiósi Corporis et Sanguinis tui temporalis percéptio præfigúrat : Qui vivis. | Nous vous en supplions, Seigneur, faites que nous soyons rassasiés par la jouissance éternelle de votre divinité : jouissance dont la réception dans le temps, de votre précieux Corps et de votre Sang, nous est une figure à l’avance. |
¶ Post 1960 : Septem sequentibus diebus, ubi fit processio, permittuntur duæ Missæ de Ssma Eucharistia, ad modum Missæ votivæ II classis. | ¶ Après 1960 : Les sept jours qui suivent, quand on fait la procession, sont permisses deux Messes de la très sainte Eucharistie, comme Messe votive de IIème classe [2]. |
Ant. 1 Sacérdos in ætérnum * Christus Dóminus secúndum órdinem Melchísedech, panem et vinum óbtulit. | Ant. 1 Prêtre à jamais * selon l’ordre de Melchisédech [3], le Christ Seigneur a offert le pain et le vin [4]. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 Miserátor Dóminus * escam dedit timéntibus se in memóriam suórum mirabílium. | Ant. 2 Le Seigneur miséricordieux * a donné, en mémoire de ses merveilles, une nourriture à ceux qui le craignent [5]. |
Psaume 110 | |
Ant. 3 Cálicem salutáris * accípiam : et sacrificábo hóstiam laudis. | Ant. 3 Le calice du salut, * je le prendrai, et je sacrifierai une hostie de louange [6]. |
Psaume 115 | |
Ant. 4 Sicut novéllæ olivárum, * Ecclésiæ fílii sint in circúitu mensæ Dómini. | Ant. 4 Comme de jeunes plants d’olivier, * qu’ainsi soient les enfants de l’Église autour de la table du Seigneur [7]. |
Psaume 127 | |
Ant. 5 Qui pacem * ponit fines Ecclésiæ, fruménti ádipe sátiat nos Dóminus. | Ant. 5 Celui qui dans la paix * établit le territoire de l’Église, le Seigneur, nous rassasie de la fleur du froment [8]. |
Psaume 147 | |
Capitulum 1 Cor. 11. 23-24. | Capitule |
Fratres : Ego enim accépi a Dómino quod et trádidi vobis, quóniam Dóminus Iesus, in qua nocte tradebátur, accépit panem, et grátias agens fregit, et dixit : Accípite et manducáte : hoc est corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem. | Mes frères : j’ai appris du Seigneur ce que je vous ai moi-même transmis : que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. |
Hymnus | Hymne [9] |
Pange, lingua, gloriósi
Córporis mystérium, Sanguinísque pretiósi, Quem in mundi prétium Fructus ventris generósi Rex effúdit Géntium. | Chante, ô ma langue, le mystère
du corps glorieux et du sang précieux que pour la rançon du monde, le fruit d’un sein généreux, le Roi des nations a versé. |
Nobis datus, nobis natus
Ex intácta Vírgine, Et in mundo conversátus, Sparso verbi sémine, Sui moras incolátus Miro clausit órdine. | Il nous fut donné ; pour nous il est né
de la Vierge sans tache ; il vécut dans le monde, il y a jeté la semence de sa parole, il acheva son séjour ici-bas par une admirable institution. |
In suprémæ nocte cænæ
Recúmbens cum frátribus, Observáta lege plene Cibis in legálibus, Cibum turbæ duodénæ Se dat suis mánibus. | Dans la nuit de la dernière cène,
attablé avec ses frères, ayant pleinement observé la loi avec les nourritures légales, au groupe des douze il se donne en aliment de ses propres mains. |
Verbum caro, panem verum
Verbo carnem éfficit ; Fitque sanguis Christi merum ; Et si sensus déficit, Ad firmándum cor sincérum Sola fides súfficit. | Le Verbe fait chair, par son Verbe,
fait de sa chair le vrai pain ; et le vin devient le sang du Christ ; si la raison défaille ici, pour rassurer le cœur pur [10] la foi seule suffit. |
¶ Sequens stropha, si coram Sanctissimo exposito Officium persolvatur, dicitur flexis genibus. | ¶ La strophe suivante, si l’Office est célébré devant le Saint Sacrement exposé, est dite à genoux. |
Tantum ergo Sacraméntum
Venerémur cérnui : Et antíquum documéntum Novo cedat rítui : Præstet fides suppleméntum Sénsuum deféctui. | Un si grand Sacrement
adorons donc, prosternés : que l’ancienne alliance cède la place à ce rite nouveau : et que la foi supplée à la défaillance des sens. |
Genitóri, Genitóque
Laus et iubilátio, Salus, honor, virtus quoque Sit et benedíctio : Procedénti ab utróque Compar sit laudátio. Amen. | Au Père et au Fils
louange et acclamation, salut et honneur et puissance en même temps que bénédiction : à Celui qui procède des deux soit un hommage égal. Amen. |
V/. Panem de cælo præstitísti eis, allelúia. | V/. Vous leur avez donné le pain du ciel [11], alléluia. |
R/. Omne delectaméntum in se habéntem, allelúia. | R/. Ayant en lui toutes délices, alléluia. |
Ad Magnificat Ant. O quam suávis est, * Dómine, spíritus tuus, qui, ut dulcédinem tuam in fílios demonstráres, pane suavíssimo de cælo prǽstito, esuriéntes reples bonis, fastidiósos dívites dimíttens inánes. | Ant. au Magnificat Qu’il est suave * votre Esprit, ô Seigneur ! Voulant montrer votre tendresse pour vos enfants, vous comblez de biens, par un pain très doux venu du ciel, ceux qui ont faim, laissant partir vides les riches dédaigneux [12]. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Deus, qui nobis sub Sacraménto mirábili passiónis tuæ memóriam reliquísti : tríbue, quǽsumus, ita nos Córporis et Sánguinis tui sacra mystéria venerári ; ut redemptiónis tuæ fructum in nobis iúgiter sentiámus : Qui vivis et regnas. | Dieu, vous nous avez laissé sous un Sacrement admirable le mémorial de votre passion : accordez-nous, nous vous en prions, de vénérer les mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang ; de manière à ressentir toujours en nous le fruit de votre rédemption. |
Invitatorium | Invitatoire |
Christum Regem adorémus dominántem Géntibus : * Qui se manducántibus dat spíritus pinguédinem. | Adorons le Christ-Roi, dominateur des nations : * Qui donne à ceux qui le mangent l’abondance de son esprit. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne [13] |
Sacris solémniis iuncta sint gáudia,
Et ex præcórdiis sonent præcónia ; Recédant vétera, nova sint ómnia, Corda, voces, et ópera. | Qu’à ces solennités sacrées se joignent nos joies,
que du fond des cœurs résonne les louanges ; loin de nous la vétusté, que tout soit nouveau, les cœurs, les voix et les œuvres. |
Noctis recólitur cœna novíssima,
Qua Christus créditur agnum et ázyma Dedísse frátribus, iuxta legítima Priscis indúlta pátribus. | Nous célébrons la mémoire de la dernière cène,
de cette nuit où nous savons que le Christ partagea aux frères l’agneau et les azymes, selon les rites légaux donnée à leurs pères [14]. |
Post agnum týpicum, explétis épulis,
Corpus Domínicum datum discípulis, Sic totum ómnibus, quod totum síngulis, Eius fatémur mánibus. | Après l’agneau figuratif, le repas terminé,
le corps du Seigneur fut donné aux disciples tout entier à tous, tout entier à chacun, par ses mains : c’est notre foi. |
Dedit fragílibus córporis férculum,
Dedit et trístibus sánguinis póculum, Dicens : Accípite quod trado vásculum ; Omnes ex eo bíbite. | Aux faibles, il donna son corps en aliment,
aux tristes, il donna son sang en boisson, disant : Prenez la coupe que je livre ; buvez-en tous. |
Sic sacrifícium istud instítuit,
Cuius offícium commítti vóluit Solis presbýteris, quibus sic cóngruit, Ut sumant, et dent céteris. | C’est ainsi qu’il institua ce sacrifice
dont il a voulu que le ministère fût confié aux seuls prêtres : à eux il appartient de s’en nourrir et d’en donner aux autres. |
Panis Angélicus fit panis hóminum ;
Dat panis cǽlicus figúris términum ; O res mirábilis : mandúcat Dóminum Pauper servus et húmilis. | Le pain des Anges devient le pain des hommes ;
le pain du ciel met fin aux figures ; o prodige admirable : il mange son Seigneur, le pauvre, l’esclave, le tout petit. |
Te, trina Déitas únaque, póscimus ;
Sic nos tu vísita, sicut te cólimus : Per tuas sémitas duc nos quo téndimus, Ad lucem quam inhábitas. Amen. | O Dieu unique et Trine, nous vous le demandons ;
visitez-nous en ce jour où nous vous honorons ; et, par vos sentiers [15], conduisez-nous au but auquel nous tendons, vers la lumière que vous habitez ! Amen. |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Fructum salutíferum * gustándum dedit Dóminus mortis suæ témpore. | Ant. 1 C’est un fruit apportant le salut * que le Seigneur nous a donné à savourer au temps de sa mort [16]. |
Psaume 1 | |
Ant. 2 A fructu fruménti * et vini multiplicáti fidéles in pace Christi requiéscunt. | Ant. 2 Multipliés par l’abondance du froment * et du vin, les fidèles se reposent dans la paix du Christ [17]. |
Psaume 4 | |
Ant. 3 Communióne cálicis, * quo Deus ipse súmitur, non vitulórum sánguine, congregávit nos Dóminus. | Ant. 3 C’est par la communion au calice * où l’on se nourrit de Dieu lui-même et non par le sang des taureaux, que le Seigneur nous a rassemblés [18]. |
Psaume 15 | |
V/. Panem cæli dedit eis, allelúia. | V/. Il leur a donné le pain du ciel [19], alléluia. |
R/. Panem Angelórum manducávit homo, allelúia. | R/. L’homme a mangé le pain des Anges, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
De Epístola prima beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | De la première Épître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Corinthiens. |
Cap. 11, 20-22. | |
Conveniéntibus vobis in unum, iam non est Domínicam cœnam manducáre. Unusquísque enim suam cœnam præsúmit ad manducándum. Et álius quidem ésurit, álius autem ébrius est. Numquid domos non habétis ad manducándum et bibéndum ? aut Ecclésiam Dei contémnitis, et confúnditis eos, qui non habent ? Quid dicam vobis ? Laudo vos ? In hoc non laudo. | Lorsque vous vous réunissez, ce n’est plus manger la cène du Seigneur. Car chacun anticipe le temps de prendre son repas. Et ainsi l’un souffre de la faim et l’autre regorge. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et voulez-vous faire honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous en louerai-je ? Non, je ne vous en loue point [20]. |
R/. Immolábit hædum multitúdo filiórum Israël ad vésperam Paschæ : * Et edent carnes et ázymos panes. | R/. La multitude des enfants d’Israël immolera un chevreau au soir delà Pâque [21] : * Et ils en mangeront les chairs avec des pains azymes. |
V/. Pascha nostrum immolátus est Christus : ítaque epulémur in ázymis sinceritátis et veritátis. | V/. Notre agneau pascal, le Christ, a été immolé : mangeons-le avec les azymes de la sincérité et de la vérité [22]. |
* Et edent carnes et ázymos panes. | * Et ils en mangeront les chairs avec des pains azymes. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 11, 23-26. | |
Ego enim accépi a Dómino quod et trádidi vobis, quóniam Dóminus Iesus, in qua nocte tradebátur, accépit panem, et grátias agens fregit, et dixit : Accípite et manducáte : hoc est corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem. Simíliter et cálicem, postquam cœnávit, dicens : Hic calix novum testaméntum est in meo sánguine : hoc fácite, quotiescúmque bibétis, in meam commemoratiónem. Quotiescúmque enim manducábitis panem hunc, et cálicem bibétis, mortem Dómini annuntiábitis, donec véniat. | Car j’ai reçu moi-même du Seigneur ce que je vous ai aussi transmis : que le Seigneur Jésus la nuit où il était livré, prit du pain, et rendant grâces, le rompit et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi. De même le calice après qu’il eût soupé, disant : Ce calice est le nouveau testament en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous boirez, en mémoire de moi. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. |
R/. Comedétis carnes, et saturabímini pánibus : * Iste est panis, quem dedit vobis Dóminus ad vescéndum. | R/. Vous mangerez de la chair, et vous serez rassasiés de pain [23] : * Voici le pain que le Seigneur vous a donné à manger. |
V/. Non Móyses dedit vobis panem de cælo, sed Pater meus dat vobis panem de cælo verum. | V/. Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel [24]. |
* Iste est panis, quem dedit vobis Dóminus ad vescéndum. | * Voici le pain que le Seigneur vous a donné à manger. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 11, 27-32. | |
Itaque quicúmque manducáverit panem hunc, vel bíberit cálicem Dómini indígne, reus erit córporis et sánguinis Dómini. Probet autem seípsum homo : et sic de pane illo edat, et de cálice bibat. Qui enim mandúcat et bibit indígne, iudícium sibi mandúcat et bibit, non diiúdicans corpus Dómini. Ideo inter vos multi infírmi et imbecílles, et dórmiunt multi. Quod, si nosmetípsos diiudicarémus, non útique iudicarémur. Dum iudicámur autem, a Dómino corrípimur, ut non cum hoc mundo damnémur. | C’est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l’homme donc s’éprouve lui-même, et qu’il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice. Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de languissants, et que beaucoup s’endorment. Que si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions certainement point jugés. Et lorsque nous sommes jugés, c’est par le Seigneur que nous sommes repris, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde. |
R/. Respéxit Elías ad caput suum subcinerícium panem : qui surgens comédit et bibit : * Et ambulávit in fortitúdine cibi illíus usque ad montem Dei. | R/. Élie vit auprès de sa tête un pain cuit sous la cendre : se levant, il mangea et but [25] : * Et il marcha dans la force de cette nourriture jusqu’à la montagne de Dieu. |
V/. Si quis manducáverit ex hoc pane, vivet in ætérnum. | V/. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement [26]. |
* Et ambulávit in fortitúdine cibi illíus usque ad montem Dei. Glória Patri. * Et ambulávit in fortitúdine cibi illíus usque ad montem Dei. | * Et il marcha dans la force de cette nourriture jusqu’à la montagne de Dieu. Gloire au Père. * Et il marcha dans la force de cette nourriture jusqu’à la montagne de Dieu. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Memor sit Dóminus * sacrifícii nostri : et holocáustum nostrum pingue fiat. | Ant. 4 Que le Seigneur se souvienne * de notre sacrifice, et que notre holocauste lui soit agréable [27]. |
Psaume 19 | |
Ant. 5 Parátur * nobis mensa Dómini advérsus omnes, qui tríbulant nos. | Ant. 5 Elle est dressée * pour nous, la table du Seigneur, contre tous ceux qui nous persécutent [28]. |
Psaume 22 | |
Ant. 6 In voce exsultatiónis * résonent epulántes in mensa Dómini. | Ant. 6 Que des accents d’allégresse * retentissent parmi les convives, à la table du Seigneur [29]. |
Psaume 41 | |
V/. Cibávit illos ex ádipe fruménti, allelúia. | V/. Il les a nourris de la fleur du froment [30], alléluia. |
R/. Et de petra, melle saturávit eos, allelúia. | R/. Et pour les rassasier, il a fait sortir le miel de la pierre [31], alléluia. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Thomæ Aquinátis. | Sermon de saint Thomas d’Aquin. |
Opusc. 57 | |
Imménsa divínæ largitátis benefícia, exhíbita pópulo christiáno, inæstimábilem ei cónferunt dignitátem. Neque enim est, aut fuit aliquándo tam grandis nátio, quæ hábeat deos appropinquántes sibi, sicut adest nobis Deus noster. Unigénitus síquidem Dei Fílius, suæ divinitátis volens nos esse partícipes, natúram nostram assúmpsit, ut hómines deos fáceret factus homo. Et hoc ínsuper, quod de nostro assúmpsit, totum nobis cóntulit ad salútem. Corpus namque suum pro nostra reconcilatióne in ara crucis hóstiam óbtulit Deo Patri, sánguinem suum fudit in prétium simul et lavácrum ; ut redémpti a miserábili servitúte, a peccátis ómnibus mundarémur. Ut autem tanti benefícii iugis in nobis manéret memória, corpus suum in cibum, et sánguinem suum in potum, sub spécie panis et vini suméndum fidélibus derelíquit. | Les immenses bienfaits de la divine largesse accordés au peuple chrétien lui confèrent une dignité inestimable. Il n’est point, en effet, et il ne fut jamais de nation si grande, qui eût ses dieux s’approchant d’elle comme notre Dieu est près de nous [32]. Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature, afin que, fait homme, il divinisât les hommes. En outre, tout ce qu’il avait pris de nous, il le livra pour notre salut. Car son sang, il l’a, pour notre réconciliation, offert comme victime à Dieu son Père sur l’autel de la croix ; son sang, il l’a répandu tout à la fois et comme le prix de notre liberté, et comme le bain sacré qui nous lave, afin que nous fussions tout ensemble rachetés d’un misérable esclavage et purifiés de tous nos péchés. Mais, afin que nous gardions à jamais en nous la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles, sous l’apparence du pain et du vin, son corps pour être notre nourriture et son sang pour être notre breuvage. |
R/. Cœnántibus illis, accépit Iesus panem, et benedíxit, ac fregit, dedítque discípulis suis, et ait : * Accípite et comédite : hoc est corpus meum. | R/. Pendant qu’ils soupaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit, et le donna à ses disciples, disant [33] : * Prenez et mangez : ceci est mon corps. |
V/. Dixérunt viri tabernáculi mei : Quis det de cárnibus eius, ut saturémur ? | V/. Les hommes qui demeurent sous ma tente ont dit : Qui nous donnera de nous rassasier de sa chair [34] ? |
* Accípite et comédite : hoc est corpus meum. | * Prenez et mangez : ceci est mon corps. |
Lectio v | 5e leçon |
O pretiósum et admirándum convívium, salutíferum et omni suavitáte replétum ! Quid enim hoc convívio pretiósius esse potest ? in quo non carnes vitulórum et hircórum, ut olim in lege, sed nobis Christus suméndus propónitur verus Deus. Quid hoc Sacraménto mirabílius ? In ipso namque panis et vinum in Christi corpus et sánguinem substantiáliter convertúntur ; ideóque Christus, Deus et homo perféctus, sub módici panis et vini spécie continétur. Manducátur ítaque a fidélibus, sed mínime lacerátur ; quinímmo, divíso Sacraménto, sub quálibet divisiónis partícula ínteger persevérat. Accidéntia autem sine subiécto in eódem subsístunt, ut fides locum hábeat, dum visíbile invisibíliter súmitur aliéna spécie occultátum ; et sensus a deceptióne reddántur immúnes, qui de accidéntibus iúdicant sibi notis. | O festin précieux et admirable, salutaire et plein de toute suavité ! Que peut-il y avoir en effet de plus précieux que ce festin dans lequel on nous offre à manger, non la chair des veaux et des boucs, comme jadis sous la loi, mais le Christ, vrai Dieu ? Quoi de plus admirable que ce Sacrement ? En lui, en effet, le pain et le vin sont changés substantiellement au corps et au sang du Christ, tellement que le Christ, Dieu et homme parfait, est contenu sous l’apparence d’un peu de pain et d’un peu de vin ! Il est donc mangé par les fidèles sans être aucunement mis en pièces ; bien plus, si l’on divise le Sacrement, il demeure entier sous chacune des parties après la division. Les accidents subsistent dans sans leur sujet ou substance, afin que la foi ait à s’exercer, alors que l’on reçoit invisiblement ce corps, visible en soi, mais caché sous une apparence étrangère ; et afin que les sens soient préservés d’erreur, eux qui jugent d’accidents dont la connaissance leur appartient. |
R/. Accépit Iesus cálicem, postquam cœnávit, dicens : Hic calix novum testaméntum est in meo sánguine : * Hoc fácite in meam commemoratiónem. | R/. Jésus prit le calice après avoir soupe, disant : Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang [35] : * Faites ceci en mémoire de moi. |
V/. Memória memor ero, et tabéscet in me ánima mea. | V/. J’en conserverai toujours la mémoire, et mon âme sera comme défaillante d’amour à ce souvenir [36]. |
* Hoc fácite in meam commemoratiónem. | * Faites ceci en mémoire de moi. |
Lectio vi | 6e leçon |
Nullum étiam sacraméntum est isto salúbrius, quo purgántur peccáta, virtútes augéntur, et mens ómnium spirituálium charísmatum abundántia impinguátur. Offértur in Ecclésia pro vivis et mórtuis, ut ómnibus prosit, quod est pro salúte ómnium institútum. Suavitátem dénique huius Sacraménti nullus exprímere súfficit, per quod spirituális dulcédo in suo fonte gustátur ; et recólitur memória illíus, quam in sua passióne Christus monstrávit, excellentíssimæ caritátis. Unde, ut árctius huius caritátis imménsitas fidélium córdibus infigerétur, in última cœna, quando Pascha cum discípulis celebráto, transitúrus erat de hoc mundo ad Patrem, hoc Sacraméntum instítuit, tamquam passiónis suæ memoriále perénne, figurárum véterum impletívum, miraculórum ab ipso factórum máximum ; et de sua contristátis abséntia solátium singuláre relíquit. | Aucun sacrement n’est plus salutaire que celui-ci ; par lui les péchés sont effacés, les vertus s’accroissent, et l’âme est engraissée de l’abondance de tous les dons spirituels. Il est offert dans l’Église pour les vivants et pour les morts, afin que serve à tous ce qui a été établi pour le salut de tous. Personne enfin ne peut dire la suavité de ce Sacrement, où l’on goûte à sa source la douceur spirituelle, où l’on célèbre la mémoire de cet excès de charité que le Christ a manifesté dans sa passion. Aussi, pour que l’immensité de cette charité s’imprimât plus profondément dans les cœurs des fidèles, ce fut à la dernière cène, lorsqu’ayant célébré la Pâque avec ses disciples, il allait passer de ce monde à son Père, qu’il institua ce Sacrement, comme le mémorial perpétuel de sa passion, l’accomplissement des anciennes figures, le plus merveilleux de ses ouvrages ; et il le laissa aux siens comme une singulière consolation dans les tristesses de son absence. |
R/. Ego sum panis vitæ ; patres vestri manducavérunt manna in desérto, et mórtui sunt [37] : * Hic est panis de cælo descéndens, ut, si quis ex ipso mandúcet, non moriátur. | R/. Je suis le pain de vie ; vos pères ont mangé la manne dans le désert et sont morts : * C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui le mange ne meure pas. |
V/. Ego sum panis vivus, qui de cælo descéndi : si quis manducáverit ex hoc pane, vivet in ætérnum. | V/. Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel, si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. |
* Hic est panis de cælo descéndens, ut, si quis ex ipso mandúcet, non moriátur. Glória Patri. * Hic est panis de cælo descéndens, ut, si quis ex ipso mandúcet, non moriátur. | * C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui le mange ne meure pas. Gloire au Père. * C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui le mange ne meure pas. |
In III Nocturno | Au 3ème Nocturne |
Ant. 7 Introíbo * ad altáre Dei : sumam Christum, qui rénovat iuventútem meam. | Ant. 7 Je viendrai * à l’autel de Dieu, je recevrai le Christ qui renouvelle ma jeunesse [38]. |
Psaume 42 | |
Ant. 8 Cibávit nos Dóminus * ex ádipe fruménti : et de petra, melle saturávit nos. | Ant. 8 Le Seigneur nous a nourris * de la fleur du froment, et pour nous rassasier il a fait sortir le miel de la pierre [39]. |
Psaume 80 | |
Ant. 9 Ex altári tuo, * Dómine, Christum súmimus : in quem cor et caro nostra exsúltant. | Ant. 9 A votre autel, * Seigneur, nous recevons le Christ, en qui exultent notre cœur et notre chair [40]. |
Psaume 83 | |
V/. Edúcas panem de terra, allelúia [41]. | V/. Faites sortir le pain de la terre, alléluia. |
R/. Et vinum lætíficet cor hóminis, allelúia. | R/. Et que le vin réjouisse le cœur de l’homme, alléluia. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 6, 56-59. | |
In illo témpore : Dixit Iesus turbis Iudæórum : Caro mea vere est cibus, et sanguis meus vere est potus. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus, dit aux Juifs : Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Et le reste. |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi. | Homélie de saint Augustin, Évêque [42]. |
Tract. 26 in Ioann., sub finem | |
Cum cibo et potu id áppetant hómines, ut neque esúriant, neque sítiant : hoc veráciter non præstat, nisi iste cibus et potus, qui eos, a quibus súmitur, immortáles et incorruptíbiles facit ; id est, socíetas ipsa Sanctórum, ubi pax erit et únitas plena atque perfécta. Proptérea quippe, sicut étiam ante nos hoc intellexérunt hómines Dei, Dóminus noster Iesus Christus corpus et sánguinem suum in eis rebus commendávit, quæ ad unum áliquid redigúntur ex multis. Namque áliud in unum ex multis granis confícitur : áliud in unum ex multis ácinis cónfluit. Dénique iam expónit, quómodo id fiat, quod lóquitur ; et quid sit manducáre corpus eius, et sánguinem bíbere. | Les hommes, dans la nourriture et le breuvage, se proposent de n’avoir plus ni faim ni soif. Mais ils n’y peuvent parvenir dans la vérité que par cette unique nourriture et cet unique breuvage, qui rendent immortels et incorruptibles ceux qui les reçoivent. Et c’est là cette société des saints, où se trouve la paix et la parfaite unité. C’est pour cela, ainsi que l’ont entendu les hommes de Dieu qui nous ont précédés, que notre Seigneur Jésus-Christ, nous laissant son corps et son sang, a choisi pour ce dessein des matières dont l’unité est composée de beaucoup de parties. De ces matières, l’une est faite un seul pain de beaucoup de grains de froment ; l’autre, un seul vin du suc mêlé de beaucoup de grains de raisin. Le Seigneur à la fin expose ce dont il parle, et ce que c’est que manger son corps et boire son sang. |
R/. Qui mandúcat meam carnem et bibit meum sánguinem, * In me manet, et ego in eo. | R/. Celui qui mange ma chair et boit mon sang [43], * Demeure en moi et moi en lui. |
V/. Non est ália nátio tam grandis, quæ hábeat deos appropinquántes sibi, sicut Deus noster adest nobis. | V/. Il n’est point d’autre nation, si grande qu’elle soit, qui ait des dieux s’approchant d’elle, comme notre Dieu est présent pour nous [44]. |
* In me manet, et ego in eo. | * Demeure en moi et moi en lui. |
Lectio viii | 8e leçon |
Qui mandúcat carnem meam et bibit meum sánguinem, in me manet, et ego in illo. Hoc est ergo manducáre illam escam, et illum bíbere potum, in Christo manére, et illum manéntem in se habére. Ac per hoc, qui non manet in Christo, et in quo non manet Christus, proculdúbio nec mandúcat spiritáliter carnem eius, nec bibit eius sánguinem, licet carnáliter et visibíliter premat déntibus Sacraméntum córporis et sánguinis Christi : sed magis tantæ rei sacraméntum ad iudícium sibi mandúcat et bibit, quia immúndus præsúmpsit ad Christi accédere Sacraménta, quæ áliquis non digne sumit, nisi qui mundus est ; de quibus dícitur : Beáti mundo corde, quóniam ipsi Deum vidébunt. | « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » Manger cette nourriture et boire ce breuvage, c’est donc demeurer dans le Christ et avoir le Christ demeurant en soi. Et par suite, celui qui ne demeure pas dans le Christ et en qui le Christ ne demeure pas, celui-là sans nul doute ne mange pas sa chair et ne boit point spirituellement son sang, bien que selon la chair et visiblement il presse de ses dents le Sacrement du corps et du sang du Christ ; mais au contraire, c’est pour son jugement qu’il mange et boit un si grand mystère, ayant osé s’approcher avec une conscience souillée du Sacrement du Christ, qu’on ne peut recevoir dignement que si l’on est pur, et selon cette parole : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu » [45]. |
R/. Misit me vivens Pater, et ego vivo propter Patrem : * Et qui mandúcat me, vivet propter me. | R/. Mon Père qui vit m’a envoyé, et je vis par mon Père [46] : * Et celui qui me mange vivra aussi par moi. |
V/. Cibávit illum Dóminus pane vitæ et intelléctus. | V/. Le Seigneur l’a nourri du pain de vie et d’intelligence [47]. |
* Et qui mandúcat me, vivet propter me. Glória Patri. * Et qui mandúcat me, vivet propter me. | * Et celui qui me mange vivra aussi par moi. Gloire au Père. * Et celui qui me mange vivra aussi par moi. |
Lectio ix | 9e leçon |
Sicut, inquit, misit me vivens Pater, et ego vivo propter Patrem : et qui mandúcat me, et ipse vivet propter me. Ac si díceret : Ut ego vivam propter Patrem, id est, ad illum tamquam ad maiórem réferam vitam meam, exinanítio mea fecit, in qua me misit : ut autem quisquam vivat propter me, participátio facit, qua mandúcat me. Ego ítaque humiliátus vivo propter Patrem : ille eréctus vivit propter me. Si autem ita dictus est, Vivo propter Patrem, quia ipse de illo, non ille de ipso est ; sine detriménto æqualitátis dictum est. Nec tamen dicéndo, Et qui mandúcat me, et ipse vivet propter me ; eámdem suam et nostram æqualitátem significávit, sed grátiam mediatóris osténdit. | « De même que mon Père qui est vivant m’a envoyé, dit le Seigneur, et que moi, je vis par mon Père ; ainsi celui qui me mange, vivra aussi par moi. » C’est comme s’il disait : Que je vive, moi, par mon Père, c’est-à-dire, que je rapporte ma vie à lui comme à plus grand que moi, c’est le résultat de l’anéantissement dans lequel il m’a envoyé ; que quelqu’un ensuite vive par moi, c’est l’effet de la communion en laquelle il entre avec moi quand il me mange. Humilié, je vis par mon Père ; celui qui me reçoit est élevé et vit par moi. Si le Christ dit : « Je vis par mon Père », parce que lui, il procède de son Père, et que le Père ne procède pas de lui ; ces paroles ne portent aucun détriment à son égalité avec le Père. Cependant lorsqu’il ajoute : « Et celui qui me mange, vivra aussi par moi, » il ne veut point signifier que nous sommes ses égaux ; mais il nous manifeste quelle grâce il nous apporte comme médiateur. |
Te Deum | |
Ant. 1 Sapiéntia * ædificávit sibi domum, míscuit vinum et pósuit mensam, allelúia. | Ant. 1 La sagesse * s’est bâti une maison, elle a mêlé le vin [48] et dressé la table, alléluia [49]. |
Psaume 92 | |
Ant. 2 Angelórum esca * nutrivísti pópulum tuum, et panem de cælo præstitísti eis, allelúia. | Ant. 2 De l’aliment des Anges * vous avez nourri votre peuple, et vous leur avez donné le pain du ciel, alléluia [50]. |
Psaume 99 | |
Ant. 3 Pinguis est panis * Christi, et præbébit delícias régibus, allelúia. | Ant. 3 Il est nourrissant le pain * du Christ, et il fournira des délices aux rois [51], alléluia [52]. |
Psaume 62 | |
Ant. 4 Sacerdótes sancti * incénsum et panes ófferunt Deo, allelúia. | Ant. 4 Des prêtres saints * offriront à Dieu l’encens et le pain du sacrifice, alléluia [53]. |
Cantique des trois Enfants | |
Ant. 5 Vincénti dabo * manna abscónditum, et nomen novum, allelúia. | Ant. 5 Au vainqueur je donnerai * la manne cachée et un nom nouveau [54], alléluia [55]. |
Psaume 148 | |
Capitulum 1 Cor. 11. 23-24. | Capitule |
Fratres : Ego enim accépi a Dómino quod et trádidi vobis, quóniam Dóminus Iesus, in qua nocte tradebátur, accépit panem, et grátias agens fregit, et dixit : Accípite et manducáte : hoc est corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem. | Mes frères : j’ai appris du Seigneur ce que je vous ai moi-même transmis : que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. |
Hymnus | Hymne [56] |
Verbum supérnum pródiens,
Nec Patris linquens déxteram, Ad opus suum éxiens, Venit ad vitæ vésperam. | Le Verbe, descendant des cieux,
sans quitter la droite du Père, sortant pour accomplir son œuvre, arriva au soir de sa vie. |
In mortem a discípulo
Suis tradéndus ǽmulis, Prius in vitæ férculo Se trádidit discípulis. | Un disciple doit le livrer
à ses envieux ennemis pour la mort, lui, le prévenant, se livra à ses disciples comme aliment de vie. |
Quibus sub bina spécie
Carnem dedit et sánguinem ; Ut dúplicis substántiæ Totum cibáret hóminem. | A ceux-ci, sous deux apparences
il donna sa chair et son sang ; afin de nourrir tout entier l’homme composé de deux substances. |
Se nascens dedit sócium,
Convéscens in edúlium, Se móriens in prétium, Se regnans dat in prǽmium. | En naissant, il s’est fait compagnon,
dans son repas, il s’est fait aliment, en mourant, il s’est fait rançon, dans son royaume, il se fait récompense. |
O salutáris hóstia,
Quæ cæli pandis óstium, Bella premunt hostília ; Da robur, fer auxílium. | O victime salutaire,
qui ouvrez la porte du ciel, l’ennemi nous presse par ses attaques ; donnez la force, apportez le secours. |
Uni trinóque Dómino,
Sit sempitérna glória : Qui vitam sine término Nobis donet in pátria. Amen. | Au Seigneur unique et trine
soit une gloire éternelle : qu’il nous donne en la patrie la vie qui n’aura pas de fin. Amen. |
V/. Pósuit fines tuos pacem, allelúia. | V/. Il a établi la paix sur tes frontières, alléluia [57]. |
R/. Et ádipe fruménti sátiat te, allelúia. | R/. Qu’il te rassasie de la fleur du froment, alléluia. |
Ad Bened. Ant. Ego sum * panis vivus, qui de cælo descéndi : si quis manducáverit ex hoc pane, vivet in ætérnum, allelúia. | Ant. au Benedictus Je suis * le pain vivant, qui descends du ciel : si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement, alléluia [58]. |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Deus, qui nobis sub Sacraménto mirábili passiónis tuæ memóriam reliquísti : tríbue, quǽsumus, ita nos Córporis et Sánguinis tui sacra mystéria venerári ; ut redemptiónis tuæ fructum in nobis iúgiter sentiámus : Qui vivis et regnas. | Dieu, vous nous avez laissé sous un Sacrement admirable le mémorial de votre passion : accordez-nous, nous vous en prions, de vénérer les mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang ; de manière à ressentir toujours en nous le fruit de votre rédemption. |
Ant. 1 Sacérdos in ætérnum * Christus Dóminus secúndum órdinem Melchísedech, panem et vinum óbtulit. | Ant. 1 Prêtre à jamais * selon l’ordre de Melchisédech [59], le Christ Seigneur a offert le pain et le vin [60]. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 Miserátor Dóminus * escam dedit timéntibus se in memóriam suórum mirabílium. | Ant. 2 Le Seigneur miséricordieux * a donné, en mémoire de ses merveilles, une nourriture à ceux qui le craignent [61]. |
Psaume 110 | |
Ant. 3 Cálicem salutáris * accípiam : et sacrificábo hóstiam laudis. | Ant. 3 Le calice du salut, * je le prendrai, et je sacrifierai une hostie de louange [62]. |
Psaume 115 | |
Ant. 4 Sicut novéllæ olivárum, * Ecclésiæ fílii sint in circúitu mensæ Dómini. | Ant. 4 Comme de jeunes plants d’olivier, * qu’ainsi soient les enfants de l’Église autour de la table du Seigneur [63]. |
Psaume 127 | |
Ant. 5 Qui pacem * ponit fines Ecclésiæ, fruménti ádipe sátiat nos Dóminus. | Ant. 5 Celui qui dans la paix * établit le territoire de l’Église, le Seigneur, nous rassasie de la fleur du froment [64]. |
Psaume 147 | |
Capitulum 1 Cor. 11. 23-24. | Capitule |
Fratres : Ego enim accépi a Dómino quod et trádidi vobis, quóniam Dóminus Iesus, in qua nocte tradebátur, accépit panem, et grátias agens fregit, et dixit : Accípite et manducáte : hoc est corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem. | Mes frères : j’ai appris du Seigneur ce que je vous ai moi-même transmis : que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. |
Hymnus | Hymne [65] |
Pange, lingua, gloriósi
Córporis mystérium, Sanguinísque pretiósi, Quem in mundi prétium Fructus ventris generósi Rex effúdit Géntium. | Chante, ô ma langue, le mystère
du corps glorieux et du sang précieux que pour la rançon du monde, le fruit d’un sein généreux, le Roi des nations a versé. |
Nobis datus, nobis natus
Ex intácta Vírgine, Et in mundo conversátus, Sparso verbi sémine, Sui moras incolátus Miro clausit órdine. | Il nous fut donné ; pour nous il est né
de la Vierge sans tache ; il vécut dans le monde, il y a jeté la semence de sa parole, il acheva son séjour ici-bas par une admirable institution. |
In suprémæ nocte cænæ
Recúmbens cum frátribus, Observáta lege plene Cibis in legálibus, Cibum turbæ duodénæ Se dat suis mánibus. | Dans la nuit de la dernière cène,
attablé avec ses frères, ayant pleinement observé la loi avec les nourritures légales, au groupe des douze il se donne en aliment de ses propres mains. |
Verbum caro, panem verum
Verbo carnem éfficit ; Fitque sanguis Christi merum ; Et si sensus déficit, Ad firmándum cor sincérum Sola fides súfficit. | Le Verbe fait chair, par son Verbe,
fait de sa chair le vrai pain ; et le vin devient le sang du Christ ; si la raison défaille ici, pour rassurer le cœur pur [66] la foi seule suffit. |
¶ Sequens stropha, si coram Sanctissimo exposito Officium persolvatur, dicitur flexis genibus. | ¶ La strophe suivante, si l’Office est célébré devant le Saint Sacrement exposé, est dite à genoux. |
Tantum ergo Sacraméntum
Venerémur cérnui : Et antíquum documéntum Novo cedat rítui : Præstet fides suppleméntum Sénsuum deféctui. | Un si grand Sacrement
adorons donc, prosternés : que l’ancienne alliance cède la place à ce rite nouveau : et que la foi supplée à la défaillance des sens. |
Genitóri, Genitóque
Laus et iubilátio, Salus, honor, virtus quoque Sit et benedíctio : Procedénti ab utróque Compar sit laudátio. Amen. | Au Père et au Fils
louange et acclamation, salut et honneur et puissance en même temps que bénédiction : à Celui qui procède des deux soit un hommage égal. Amen. |
V/. Panem de cælo præstitísti eis, allelúia. | V/. Vous leur avez donné le pain du ciel [67], alléluia. |
R/. Omne delectaméntum in se habéntem, allelúia. | R/. Ayant en lui toutes délices, alléluia. |
Ad Magnificat Ant. O sacrum convívium, * in quo Christus súmitur : recólitur memória passiónis eius : mens implétur grátia : et futúræ glóriæ nobis pignus datur, allelúia. | Ant. au Magnificat O banquet sacré, * où est reçu le Christ : et renouvelée la mémoire de sa passion : où l’âme est remplie de grâce : et le gage de la gloire future nous est donné, alléluia. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Deus, qui nobis sub Sacraménto mirábili passiónis tuæ memóriam reliquísti : tríbue, quǽsumus, ita nos Córporis et Sánguinis tui sacra mystéria venerári ; ut redemptiónis tuæ fructum in nobis iúgiter sentiámus : Qui vivis et regnas. | Dieu, vous nous avez laissé sous un Sacrement admirable le mémorial de votre passion : accordez-nous, nous vous en prions, de vénérer les mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang ; de manière à ressentir toujours en nous le fruit de votre rédemption. |
[1] C’est-à-dire que l’Octave de la Fête-Dieu, supérieur à celui de la Nativité, exclut toutes les fêtes qui ne seraient pas de Ière classe.
[2] Cette rubrique essaye de faire concorder la suppression de l’Octave de la Fête-Dieu en 1955 avec les pratiques pastorales qui solennisaient la fête durant l’Octave.
[3] Ps. 109, 5.
[4] Gen. 14, 18.
[5] Ps. 110, 4
[6] Ps. 115, 4.
[7] Ps. 127, 4.
[8] Ps. 147, 3.
[9] St Thomas d’Aquin.
[10] Nous traduisons cor sincerum par cœur pur, qui est l’acception la plus conforme à l’étymologie du qualificatif latin, et qui nous rappelle en outre tort à propos, au sujet de ce mystère, la parole de notre Seigneur : Bienheureux les cœurs purs, parce qu’ils verront Dieu. Cette béatitude, en effet, ne s’applique pas seulement à la vision de Dieu dans le ciel, mais aussi à la vision de Dieu sur la terre à travers les ombres eucharistiques. Celle-là n’est-elle pas la récompense de celle-ci, qui seule est méritoire ? (L’abbé Pimont.)
[11] Sap. 16, 20.
[12] Sap. 12, 1.
[13] St Thomas d’Aquin.
[14] de l’ancienne alliance.
[15] Puisque les voies que vous avez choisies pour venir et fixer votre séjour au milieu de nous sont celles de l’amour, du sacrifice et de l’anéantissement, que nous n’en suivions pas d’autres pour arriver, sous votre conduite, au but auquel nous tendons, à la lumière que vous habitez. (L’abbé Pimont.)
[16] Ps. 1, 3.
[17] Ps. 4, 8.
[18] Heb. 9, 12.
[19] Ps. 77, 24.
[20] L’Eucharistie se célébrait donc encore à ce moment à la fin d’un repas ordinaire, comme Notre-Seigneur l’avait célébrée à la fin du repas pascal. Mais tandis que les premiers fidèles de Jérusalem pratiquaient à ce repas la communauté du menu et non pas seulement celle de la table, les Corinthiens apportaient chacun leurs provisions.
[21] Ex. 12, 6.
[22] I Cor. 5, 7.
[23] Ex. 16, 12.
[24] Jn. 6, 32.
[25] III Reg. 19, 6.
[26] Jn. 6, 52.
[27] Ps. 19, 4.
[28] Ps. 22, 5.
[29] Ps. 41, 5.
[30] Ps. 80, 17.
[31] De miel sauvage déposé par les abeilles dans le creux des rochers.
[32] Cf. Deut. 4, 7.
[33] Matth. 26, 26.
[34] Job. 31, 31.
[35] Luc. 22, 20.
[36] Lament. 3, 20.
[37] Jn. 6, 48.
[38] Ps. 42, 4.
[39] Ps. 80, 17.
[40] Ps. 83, 3.
[41] Ps. 103, 4.
[42] Le texte de St Augustin est cité d’après une recension interpolée par Alcuin, PL. 100, col. 835 sq.
[43] Jn. 6, 57.
[44] Deut. 4, 7.
[45] Matth. 5, 8.
[46] Jn. 6, 58.
[47] Eccli. 15, 3.
[48] Dans l’antiquité, le vin, presque sirupeux, était toujours mêlé d’eau avant d’être consommé.
[49] Prov. 9, 1.
[50] Sap. 16, 20.
[51] Des vrais rois, de ceux qui, par la grâce de Dieu, sont rois d’eux-mêmes et rois de tout ce qui leur arrive, puisqu’ils savent faire servir à leur vie et à celle du monde leurs peines aussi bien que leurs joies.
[52] Gen. 49, 20.
[53] Lévit. 21, 6.
[54] Un sens mystérieux du divin qui renouvellera sa vie et la rendra digne d’un nom nouveau.
[55] Apoc. 2, 17.
[56] St Thomas d’Aquin.
[57] Ps. 147, 14.
[58] Jn. 6, 51.
[59] Ps. 109, 5.
[60] Gen. 14, 18.
[61] Ps. 110, 4
[62] Ps. 115, 4.
[63] Ps. 127, 4.
[64] Ps. 147, 3.
[65] St Thomas d’Aquin.
[66] Nous traduisons cor sincerum par cœur pur, qui est l’acception la plus conforme à l’étymologie du qualificatif latin, et qui nous rappelle en outre tort à propos, au sujet de ce mystère, la parole de notre Seigneur : Bienheureux les cœurs purs, parce qu’ils verront Dieu. Cette béatitude, en effet, ne s’applique pas seulement à la vision de Dieu dans le ciel, mais aussi à la vision de Dieu sur la terre à travers les ombres eucharistiques. Celle-là n’est-elle pas la récompense de celle-ci, qui seule est méritoire ? (L’abbé Pimont.)
[67] Sap. 16, 20.