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Saint Loup, évêque

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Au diocèse de Nancy et de Toul avant 1955.

Sommaire

  Dans le Diocèse de Nancy et de Toul  
  Dans le Diocèse de St Dié  

Au temps de St Alchas, ou peut-être de son successeur St Celsin, les deux frères Toulois, St Loup de Troyes et St Vincent de Lérins sont inséparables.

L’Église de Toul a la gloire d’avoir enfanté des prélats et des prêtres dont l’Église universelle a salué la science, proclamé et mis a profit les talents, puis, qu’elle a inscrits dans ses dyptiques après avoir placé leurs mortelles dépouilles sur ses autels. Il y a pour nous religion et patriotisme à les citer, chacun en son lieu, et c’est pour nous acquitter de ce doux et noble devoir que nous allons rappeler la mémoire de deux saints toulois : Loup et Vincent.

Saint Loup fut élevé dans les sciences humaines et dans la piété chrétienne, par les soins d’Allistique, son oncle, qu’en mourant, son père, Epitoque lui avait laissé pour tuteur. Ayant fait d’excellentes études, il parut au barreau et s’y fit une brillante réputation. Il épousa Piméniole, sœur de saint Hilaire d’Arles, qu’il trouva disposée comme il l’était lui-même à servir Dieu avec ferveur. Après qu’ils eurent ensemble passé six années, ils résolurent de mener un genre de vie plus parfait. D’un mutuel consentement, ils se séparèrent et s’engagèrent l’un et l’autre, par vœu, à garder désormais la continence. Loup se retira dans la célèbre abbaye de Lérins où son beau- frère Hilaire l’avait précédé, où son frère Vincent le suivit, et qui alors était gouvernée par saint Honorat. Il y vécut un an dans la plus parfaite régularité, ajoutant encore diverses austérités à celles qui se pratiquaient parmi les frères. Il eut à venir à Mâcon, en Bourgogne, pour s’y défaire d’une terre qu’il possédait dans ce pays, en distribuer le produit aux pauvres, ainsi qu’il en était convenu avec sa femme, avant leur séparation, et se constituer ainsi dans l’état d’une absolue pauvreté. Tous ces projets étant exécutés, il se disposait à retourner à Lérins ; mais les députés de l’Église de Troyes le demandèrent pour évêque, ayant perdu saint Ours, leur pasteur, mort en 426. Loup fit d’inutiles efforts pour s’opposer à son élection,, et fut sacré par les évêques de la province de Sens.

Agricola, disciple de Pelage et de Célestius ayant infesté 1a Grande-Bretagne des erreurs de ces hérésiarques, les catholiques de cette île eurent recours aux évêques des Gaules et les prièrent de leur envoyer des ministres évangéliques qui pussent arrêter chez eux les progrès du mal.

Les prélats assemblés en 429, dans la ville d’Arles, croit-on, élurent Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, pour aller combattre l’hérésie. Ces deux saints évêques acceptèrent avec résolution la tâche qui leur était imposée ; ils passèrent dans la Grande-Bretagne d’où, par leurs prières, leurs prédications et les miracles dont Dieu les fit l’instrument, ils bannirent l’erreur après l’avoir démasquée et vaincue.

Rentré dans son diocèse, Loup s’appliqua, plus activement que jamais, à la réformation des mœurs de son troupeau. Il montra, dans cette œuvre, autant de sagesse que de piété : aussi reçut-il les plus beaux éloges de Sidoine-Apollinaire qui l’appelle : « Le père des pères, l’évêque des évêques, le chef des prélats des Gaules, la règle des mœurs, la colonne de la vérité, l’ami de Dieu, le médiateur des hommes auprès du ciel. »

Saint Loup écrivit, à différentes personnes, des lettres qui ne sont point parvenues jusqu’à nous. On a cependant celle qu’il écrivit à saint Sidoine pour le féliciter de sa promotion à l’épiscopat dont, en même temps, il lui montrait les travaux, les difficultés et les dangers. Dans le même temps, l’empire d’Occident fut affligé de diverses calamités par les incursions des barbares. Attila, roi des Huns, fondit sur les Gaules avec une armée innombrable. Ses coups allaient tomber sur Troyes dont les habitants étaient dans la plus grande consternation. Saint Loup intercéda pour son peuple ; il se livra d’abord, pendant plusieurs jours, à de ferventes prières qu’il accompagna de jeûnes et de larmes : puis, confiant en la protection du ciel, il se revêtit de, ses habits pontificaux et se rendit auprès d’Attila qui était à la tète de son armée. Le prince barbare ne put se défendre d’un sentiment de respect à la vue du saint évêque, et comme il se disait « Le fléau de Dieu » : « Nous respectons, répliqua le bon pasteur, ce qui nous vient de la part de Dieu ; mais si vous êtes le fléau par lequel il nous châtie, souvenez-vous de ne faire que ce qui vous est permis. » Attila frappé de ce discours promit d’épargner Troyes. Ainsi les prières de saint Loup, protégèrent une ville dépourvue de tout secours, contre une armée de quatre cent mille hommes qui avait porté, de toutes parts, la terreur et la désolation.

Le roi des Huns s’étant retiré dans la plaine de Méry-sur-Seine, à cinq lieues de Troyes, y fut attaqué et défait par les Romains que commandait Aétius. Forcé d’opérer une retraite, il fit prier saint Loup de l’accompagner jusqu’au Rhin, s’imaginant que la présence d’un si grand serviteur du vrai Dieu serait une sauvegarde pour son armée et pour lui. L’évêque ne crut pas devoir se refuser à cette démarche ; mais elle déplut aux généraux de l’empire qui soupçonnèrent Loup d’avoir favorisé l’évasion des barbares et le poursuivirent jusque là, qu’il fut obligé de s’éloigner de Troyes, pendant deux années. Mais sa patience et sa charité triomphèrent de la malice de ses ennemis. Il lui fut permis de rentrer dans son diocèse, où il mourut en 478, après l’avoir administré pendant cinquante-deux ans. On garde, à Troyes, son corps dans l’église qui porte son nom. Saint Loup forma plusieurs disciples qui méritèrent les honneurs de l’épiscopat : Polychrone de Verdun , Sévère de Trêves, Alpin de Châlons-sur-Marne et Camilien de Troyes. On l’honore le 29 de juillet dans les diocèses de Paris, de Soissons, de Toul [1], de Toulouse et de Metz.

D’après l’Abbé Guillaume, Histoire de diocèse de Toul et de celui de Nancy, t.1, p. 125-129.

In Diœcesi Nanceiensi et Tullensi

Dans le Diocèse de Nancy et de Toul

die 30 iulii
le 30 août
SANCTI LUPI
SAINT LOUP
Ep. et Conf.
Evêque et Confesseur
duplex
double
Ant. ad Introitum. Ezech. 33, 7.Introït
Speculatórem dedi te dómui Israël : áudiens ergo ex ore meo sermónem, annuntiábis eis ex me.Je t’ai établi comme un veilleur auprès de la maison d’Israël. Tu écouteras mes paroles et tu les leur répéteras de ma part.
Ps. 147, 1.
Lauda, Iérusalem, Dóminum : lauda Deum tuum, Sion.Jérusalem, acclame ton Seigneur ; Sion, acclame ton Dieu.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Omnípotens sempitérne Deus, qui ad prædicándum fídei verbum, beáto Lupo, Confessóri tuo atque Pontífici, copiósum munus grátiæ contulísti : præsta ; ut fidéles tui toto orbe diffúsi, stábili fide in confessióne nóminis tui persevérent. Per Dóminum.Dieu éternel et tout-puissant, qui avec doté abondament de votre grâce le bienheureux Loup, votre Confesseur et Pontife, pour annoncer la parole de la foi : faites ; que vos fidèles répandus dans le monde entier persévèrent par une foi ferme dans la confession de votre nom.
Et fit commemoratio Ss. Abdon et Sennen, Mm. :Et on fait mémoire des Sts Abdon et Sennen, Martyrs :
Oratio.Collecte
Deus, qui sanctis tuis Abdon et Sennen ad hanc glóriam veniéndi copiósum munus grátiæ contulísti : da fámulis tuis suorum véniam peccatórum ; ut, Sanctórum tuórum intercedéntibus méritis, ab ómnibus mereántur adversitátibus liberáti. Per Dóminum.O Dieu, qui avez fait à vos saints Abdon et Sennen la grâce insigne d’arriver à cette gloire, accordez à vos serviteurs le pardon de leurs péchés, afin que, aidés des mérites de vos Saints, nous puissions être délivrés de toute adversité.
Léctio Epístolæ beáti Petri Apóstoli.Lecture de la première Lettre de saint Pierre Apôtre.
I Pet. 5, 1-4.
Caríssimi : Senióres qui in vobis sunt óbsecro, consénior et testis Christi passiónum : qui et eius, qua ; in futúro revelánda est, glóriæ communicator. Páscite qui in vobis est gregem Dei, providéntes non coácte, sed spontánee secundum Deum ; neque turpis lucri grátia, sed voluntárie ; neque ut dominántes in cleris, sed forma facti gregis ex ánimo. Et cum apparúerit Princeps Pastórum, percipiétis immarcescíbilem glóriæ corónam.Frères bien-aimés, j’adresse mes recommandations aux chefs de vos communautés. Je suis prêtre comme eux, et, témoin des souffrances du Christ, j’espère partager aussi sa gloire qui doit se manifester un jour. Montrez-vous les pasteurs du troupeau de Dieu qui vous est confié ; veillez sur lui non pas à contrecœur, mais de plein gré à la manière de Dieu ; non pas pour en tirer un profit sordide, mais par dévouement ; sans faire peser votre autorité sur les fidèles, mais en devenant les modèles du troupeau. Alors, quand paraîtra le Pasteur suprême, vous recevrez une couronne de gloire qui ne se flétrit pas.
Graduale. Is 21, 8.Graduel
Super spéculam Dómini ego sum, stans júgiter per diem : et super custódiam meam ego sum, stans totis nóctibus.Sur la tour du guet, Seigneur, je me tiens, sans cesse tout le jour, et à mon poste je suis debout toutes les nuits.
V/. 1 Cor. 9, 22 Omnibus ómnia factus sum, ut omnes fácerem salvos.V/. Je me suis fait tout à tous afin de les sauver tous.
Allelúia, allelúia. V/. Mal. 2, 6. In pace et æquitáte ambulávit : et multos avértit ab iniquitáte. Alllelúia.Allelúia, alléluia. V/. Il vivait dans la paix et la droiture ; et il a détourné bien des hommes du péché. Alléluia.
In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, diciturAux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit
Tractus. Ps 77, 70-72.Trait
Elegit Dóminus, servum suum : et sústulit eum de grégibus óvium.Le Seigneur a choisi son serviteur, et le tira des bergeries.
V/. Páscere Jacob servum suum : et Israël hereditátem suam.V/. Pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage.
V/. Et pavit eos in innocéntia cordis sui : et in intelléctibus mánuum suárum dedúxit eos.V/. Et il les guida dans la droiture de son cœur, et il les conduisit d’une main habile.
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur :Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Mal. 2, 6. In pace et æquitáte ambulávit : et multos avértit ab iniquitáte.Allelúia, allelúia. V/. Il vivait dans la paix et la droiture ; et il a détourné bien des hommes du péché.
Allelúia. V/. Eccli. 45, 8. Dedit illi Dóminus sacerdótium gentis ; et beatificávit illum in glória. Allelúia.Allelúia. V/. Le Seigneur en fit le grand prêtre de son peuple et il lui a donné le bonheur dans la gloire du ciel. Alléluia !
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 25, 14-23.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis parábolam hanc : Homo péregre proficíscens vocávit servos suos, et trádidit illis bona sua. Et uni dedit quinque talénta, álii a tem duo, álii vero unum, unicuíque secúndum própriam virtútem, et proféctus est statim. Abiit autem, qui quinque talénta accéperat, et operátus est in eis, et lucrátus est ália quinque. Simíliter et, qui duo accéperat, lucrátus est ália duo. Qui autem unum accéperat, ábiens fodit in terram, et abscóndit pecúniam dómini sui. Post multum vero témporis venit dóminus servórum illórum, et pósuit ratiónem cum eis. Et accédens qui quinque talénta accéperat, óbtulit ália quinque talénta,dicens : Dómine, quinque talénta tradidísti mihi, ecce, ália quinque superlucrátus sum. Ait illi dóminus eius : Euge, serve bone et fidélis, quia super pauca fuísti fidélis, super multa te constítuam : intra in gáudium dómini tui. Accéssit autem et qui duo talénta accéperat, et ait : Dómine, duo talénta tradidísti mihi, ecce, ália duo lucrátus sum. Ait illi dóminus eius : Euge, serve bone et fidélis, quia super pauca fuísti fidélis, super multa te constítuam : intra in gáudium dómini tui.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Un homme, partant pour un long voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens. Il donna à l’un cinq talents, à un autre deux, et à un autre un seul, à chacun selon sa capacité ; puis il partit aussitôt. Celui qui avait reçu cinq talents s’en alla, les fit valoir, et en gagna cinq autres. De même, celui qui en avait reçu deux, en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un, s’en alla, creusa dans la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Et celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, et présenta cinq autres talents, en disant : Seigneur, vous m’avez remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi, et dit : Seigneur, vous m’avez remis deux talents ; voici que j’en ai gagné deux autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
Ant. ad Offertorium. Reg. 1, 9Offertoire
Obtulit holocáustum Dómino, et clamávit ad Dóminum, et exaudívit eum Dóminus.Il offrit un holocauste au Seigneur, et il cria vers le Seigneur, et le Seigneur l’exauça.
SecretaSecrète
Deus, qui sacerdótes tuos præ céteris sanctos esse iussísti : da, quǽsumus ; ut eámdem, quam sanctus Lupus Póntifex tuus óbtulit, hóstiam immolántes, eódem quoque cordis ac mentis afféctu offerámus. Per Dóminum.Dieu, qui avez voulu que vos prêtres soient saints parmi les autres hommes : donnez-nous, nous vous en prions, qu’immolant cette hostie que saint Loup votre Pontife a offerte dans le passé, nous l’offrions avec les mêmes sentiments de corps et d’esprit qui étaient les siens.
Pro Ss MartyribusPour les Sts Martyrs
SecretaSecrète
Hæc hóstia, quǽsumus, Dómine, quam sanctórum Mártyrum tuórum natalítia recenséntes offérimus : et víncula nostræ pravitátis absolvat, et tuæ nobis misericórdiæ dona concíliet. Per Dóminum.Que cette hostie, nous vous en prions, Seigneur, que nous vous offrons en honorant de nouveau la naissance au ciel de vos saints Martyrs, brise les liens de notre perversité et nous attire les dons de votre miséricorde.
Ant. ad Communionem. Ps 21, 26.Communion
Vota mea reddam in conspéctu timéntium Dóminum.En présence de ceux qui honorent le Seigneur, je te rendrai hommage.
PostcommunioPostcommunion
Percípiat Ecclésia tua, Deus, beáti Lupi festivitáte plenæ devotiónis efféctum : ut cuius verbis et exémplis ædificatiónem accépit ; eius intercessióne iuvétur. Per Dóminum.Que votre Église, ô Dieu, reçoive l’effet d’une dévotion entière en la fête du bienheureux Loup : afin que, ayant reçu ses paroles et ses exemples édifiants, elle soit aidée par son intercession.
Pro Ss MartyribusPour les Sts Martyrs
PostcommunioPostcommunion
Per huius, Dómine, operationem mystérii, et vitia nostra purgéntur : et, intercedéntibus sanctis Martyribus tuis Abdon et Sennen, iusta desidéria compleántur. Per Dóminum.Par l’opération de ce musyère, Seigneur, faites que nous soyons purifies de nos vices : et par l’intercession de vos saints Martyrs Abdon et Sennen, nos justes desires soient comblés.
In Diœcesi Sancti Deodati

Dans le Diocèse de St Dié

Dans le calendrier de 1854, St Loup est inscrit comme semi-double le 30 juillet.

[1] Le 29 ou le 30 selon les différents calendriers du XIXe et XXe siècles à Nancy.