L’incursion de peuples nordiques avait presque ruiné le diocèse de Strasbourg. Dieu eut pitié de son Église et lui envoya au VIe siècle un grand pontife dans la personne de saint Arbogast. Arbogast construisit son église-cathédrale, dédiée à Notre-Dame, sur l’emplacement qu’elle occupe encore actuellement. Sa vie d’ermite dans la forêt d’Haguenau relève du domaine de la légende. Mais ce qui est vrai, c’est que le grand évêque Arbogast installa sur l’ensemble de son territoire des monastères destinés à faire rayonner la lumière de l’Évangile dans les campagnes païennes : mentionnons l’abbaye de Surbourg, dans la forêt d’Haguenau, et, près de Strasbourg, une abbaye qui portera plus tard le nom de l’évêque. Sachant que « c’est le Seigneur qui édifie la cité », il mit son espérance dans la prière de ses moines ; lui-même vénérait grandement saint Martin de Tours, moine et évêque, auquel il dédia, le monastère de Surbourg. Durant six ans, il fat ainsi le bon Pasteur de son Église, rempli de la Sagesse divine, d’une sainte virilité et d’une paternelle bonté. Il annonçait la Parole de Dieu dans la force du Saint-Esprit. Ainsi son Église connut un véritable renouveau chrétien ; lui-même mérita d’entrer dans la joie de son Seigneur comme bon et fidèle serviteur (Ev.), et de recevoir du Christ, le prince des pasteurs, la couronne incorruptible de gloire (En.). Son corps fut enterré dans le cimetière de la ville, et sur sa tombe s’élevait une chapelle qu’il avait lui-même dédiée à saint Michel. Plus tard, ses reliques furent transférées en partie dans le monastère Saint-Arbogast, près de Strasbourg ; dans ces derniers, on célébrait chaque année comme læta dies la solennité de la Translation des reliques de saint Arbogast.
Le roi saint Dagobert II choisira l’ermite Saint Florent pour lui succéder.
Ant. ad Introitum. | Introït |
Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beáti Arbogásti, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei. | Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle du bienheureux Arbogast. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu. |
Ps. 131, 1. | |
Meménto, Dómine, David : et omnis mansuetúdinis eius. | Souvenez-vous, Seigneur, de David et de toute sa douceur. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui beátum Arbogástum, Confessórem tuum atque Pontíficem, formam gregis ex ánimo fíeri voluísti : concéde, quǽsumus ; ut eiúsdem patrocínio ea quæ ore dócuit, ópere adimpleámus. Per Dóminum. | O Dieu, vous avez voulu que le bienheureux Arbogast, votre confesseur et Pontife, devint de tout cœur le modèle de son troupeau ; accordez-nous de réaliser sous sa protection dans nos actes ce qu’il a enseigné par la parole de sa bouche. |
Léctio Epístolæ beáti Petri Apóstoli. | Lecture de la première Lettre de saint Pierre Apôtre. |
I Pet. 5, 1-4. | |
Caríssimi : Senióres qui in vobis sunt óbsecro, consénior et testis Christi passiónum : qui et eius, qua ; in futúro revelánda est, glóriæ communicator. Páscite qui in vobis est gregem Dei, providéntes non coácte, sed spontánee secundum Deum ; neque turpis lucri grátia, sed voluntárie ; neque ut dominántes in cleris, sed forma facti gregis ex ánimo. Et cum apparúerit Princeps Pastórum, percipiétis immarcescíbilem glóriæ corónam. | Frères bien-aimés, j’adresse mes recommandations aux chefs de vos communautés. Je suis prêtre comme eux, et, témoin des souffrances du Christ, j’espère partager aussi sa gloire qui doit se manifester un jour. Montrez-vous les pasteurs du troupeau de Dieu qui vous est confié ; veillez sur lui non pas à contrecœur, mais de plein gré à la manière de Dieu ; non pas pour en tirer un profit sordide, mais par dévouement ; sans faire peser votre autorité sur les fidèles, mais en devenant les modèles du troupeau. Alors, quand paraîtra le Pasteur suprême, vous recevrez une couronne de gloire qui ne se flétrit pas. |
Graduale. Eccli. 3, 2. | Graduel |
Iudícium patris audíte, fílii : et sic fácite, ut salvi sitis. | Écoutez les enseignements de votre père, ô fils : et suivez-lez, pour être sauvés. |
V/. Act. 20, 18 et 21. Scitis quáliter vobíscum per omne tempus fúerim, testíficans in Deum pæniténtiam, et fidem in Iesum Christum. | V/. Vous savez de quelle sorte je me suis conduit en tout temps avec vous, prêchant la pénitence envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. |
Allelúia, allelúia. V/. Act. 1, 38. Hic est qui fuit in Ecclesia cum pátribus nostris, qui accepit verba vitæ dare nobis. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. C’est lui qui fut dans l’Église avec nos ancêtres et qui reçut les paroles de vie à nous transmettre. Alléluia ! |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 25, 14-23. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis parábolam hanc : Homo péregre proficíscens vocávit servos suos, et trádidit illis bona sua. Et uni dedit quinque talénta, álii a tem duo, álii vero unum, unicuíque secúndum própriam virtútem, et proféctus est statim. Abiit autem, qui quinque talénta accéperat, et operátus est in eis, et lucrátus est ália quinque. Simíliter et, qui duo accéperat, lucrátus est ália duo. Qui autem unum accéperat, ábiens fodit in terram, et abscóndit pecúniam dómini sui. Post multum vero témporis venit dóminus servórum illórum, et pósuit ratiónem cum eis. Et accédens qui quinque talénta accéperat, óbtulit ália quinque talénta,dicens : Dómine, quinque talénta tradidísti mihi, ecce, ália quinque superlucrátus sum. Ait illi dóminus eius : Euge, serve bone et fidélis, quia super pauca fuísti fidélis, super multa te constítuam : intra in gáudium dómini tui. Accéssit autem et qui duo talénta accéperat, et ait : Dómine, duo talénta tradidísti mihi, ecce, ália duo lucrátus sum. Ait illi dóminus eius : Euge, serve bone et fidélis, quia super pauca fuísti fidélis, super multa te constítuam : intra in gáudium dómini tui. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Un homme, partant pour un long voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens. Il donna à l’un cinq talents, à un autre deux, et à un autre un seul, à chacun selon sa capacité ; puis il partit aussitôt. Celui qui avait reçu cinq talents s’en alla, les fit valoir, et en gagna cinq autres. De même, celui qui en avait reçu deux, en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un, s’en alla, creusa dans la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Et celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, et présenta cinq autres talents, en disant : Seigneur, vous m’avez remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi, et dit : Seigneur, vous m’avez remis deux talents ; voici que j’en ai gagné deux autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. |
Credo | Credo |
Ant. ad Offertorium. Philipp. 1,4, 7 et 9 | Offertoire |
In cunctis oratiónibus meis, pro ómnibus vobis deprecatiónem fáciens, eo quod hábeam vos in corde ; hoc oro, ut cáritas vestra magis ac magis abúndet. | Dans toutes mes prières, je supplie Dieu pour vous, car je vous porte dans mon cœur ; je prie pour vous pour que votre charité augmente de plus en plus. |
Secreta | Secrète |
Offérimus tibi, Dómine, in solemnitáte beáti Arbogásti Confessóris tui atque Pontíficis, hóstiam salutárem, ut sicut illum in pastoráli múnere sanctitátis glória decorásti, sic circa nos pietátis tuæ dona multíplices. Per Dóminum. | Seigneur, nous vous offrons un sacrifice salutaire en la fête du bienheureux Arbogast, votre confesseur et pontife ; de même que, dans sa charge pastorale, vous l’avez orné de la gloire de la sainteté, de même multipliez autour de nous les dons de votre bonté paternelle. |
Préface de saint Arbogast et des saints Evêques apôtres de l’Alsace . | |
Ant. ad Communionem. Philipp. 1, 3 et 6 | Communion |
Grátias ago Deo meo in omni memória vestri, confídens hoc ipsum, quia qui cœpit in vobis opus bonum, perfíciet usque in diem Christi Iesu. | Je remercie Dieu chaque fois que je pense à vous, ayant confiance que le Seigneur qui a commencé votre sanctification travaillera à son achèvement jusqu’au jour où reviendra le Christ Jésus. |
Postcommunio | Postcommunion |
Máneat in nobis, quǽsumus, Dómine, divíni sacraménti operátio : ut pópulus, qui beáti Arbogásti Confessóris tui atque Pontíficis patrocínio laetátur ; fídei veritáte tibi semper adhǽreat, et morum sanctitáte pláceat. Per Dóminum. | Nous vous prions, Seigneur : que l’effet du divin mystère demeure en nous, afin que le peuple qui se réjouit de la protection du bienheureux Arbogast, votre confesseur et pontife, vous reste attaché dans la vraie foi et mérite votre complaisance par la sainteté de ses mœurs. |