Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Ant. ad Introitum. Phil. 4, 4-6 | Introït |
Gaudéte in Dómino semper : íterum dico, gaudéte. Modéstia vestra nota sit ómnibus homínibus : Dóminus enim prope est. Nihil sollíciti sitis : sed in omni oratióne petitiónes vestræ innotéscant apud Deum. | Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ! Je vous le répète : soyez joyeux. Votre sérénité dans la vie doit frapper tous les regards, car le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais dans toutes vos prières exposez à Dieu vos besoins. |
Ps. 84, 2 | |
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob. | Seigneur, vous avez béni votre domaine, vous avez délivré Jacob de la captivité. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Aurem tuam, quǽsumus, Dómine, précibus nostris accómmoda : et mentis nostræ ténebras, grátia tuæ visitatiónis illústra : Qui vivis. | Seigneur, prêtez l’oreille à nos prières : et quand vous nous ferez la grâce de venir parmi nous, apportez votre lumière dans l’obscurité de nos âmes. |
Lectio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Philippénses | Lecture de l’Epitre de Saint Paul aux Philippiens. |
Philipp. 4, 4–7 | |
Fratres : Gaudéte in Dómino semper : íterum dico, gaudéte. Modéstia vestra nota sit ómnibus homínibus : Dóminus prope est. Nihil sollíciti sitis : sed in omni oratióne et obsecratióne, cum gratiárum actióne, petitiónes vestræ innotéscant apud Deum. Et pax Dei, quæ exsúperat omnem sensum, custódiat corda vestra et intellegéntias vestras, in Christo Iesu, Dómino nostro. | Mes Frères : Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous. Que votre modération soit connue de tous les hommes : le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute circonstance faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. |
Graduale. Ps. 79, 2, 3 et 2 | Graduel |
Qui sedes, Dómine, super Chérubim, éxcita poténtiam tuam, et veni. | Vous, Seigneur, dont le trône est porté par les Chérubins, réveillez votre puissance et venez. |
V/. Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph. | Ecoutez-nous, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem. | Suite du Saint Evangile selon saint Jean. |
Ioann, I, 19–28 | |
In illo tempore : Misérunt Iudǽi ab Ierosólymis sacerdótes et levítas ad Ioánnem, ut interrogárent eum : Tu quis es ? Et conféssus est, et non negávit : et conféssus est : Quia non sum ego Christus. Et interrogavérunt eum : Quid ergo ? Elías es tu ? Et dixit : Non sum. Prophéta es tu ? Et respondit : Non. Dixérunt ergo ei : Quis es, ut respónsum demus his, qui misérunt nos ? Quid dicis de te ipso ? Ait : Ego vox clamántis in desérto : Dirígite viam Dómini, sicut dixit Isaías Prophéta. Et qui missi fúerant, erant ex pharisǽis. Et interrogavérunt eum, et dixérunt ei : Quid ergo baptízas, si tu non es Christus, neque Elías, neque Prophéta ? Respóndit eis Ioánnes, dicens : Ego baptízo in aqua : médius autem vestrum stetit, quem vos nescítis. Ipse est, qui post me ventúrus est, qui ante me factus est : cuius ego non sum dignus ut solvam eius corrígiam calceaménti. Hæc in Bethánia facta sunt trans Iordánem, ubi erat Ioánnes baptízans. | En ce temps-là : Les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites vers Jean pour demander : « Qui êtes-vous ? » Il déclara, et ne le nia point ; il déclara : " »Je ne suis point le Christ. » Et ils lui demandèrent : « Quoi donc ! Etes-vous Elie ? » Il dit « Je ne le suis point » « Etes-vous le prophète ? » Il répondit « Non » « Qui êtes-vous donc », lui dirent-ils, « afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ». « Que dites-vous de vous-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplaniss"ez le chemin du Seigneur, comme l’a dit le prophète Isaïe. » Or ceux qu’on lui avait envoyés étaient des Pharisiens. Et ils l’interrogèrent, et lui dirent : « Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n’êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi je baptise dans l’eau ; mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas, C’est celui qui vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure. » Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 84, 2. | Offertoire |
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob : remisísti iniquitatem plebis tuæ. | Seigneur, vous avez béni votre domaine, vous avez délivré Jacob de la captivité. Vous avez pardonné les fautes de votre peuple. |
Secreta. | Secrète |
Devotiónis nostræ tibi, quǽsumus, Dómine, hóstia iúgiter immolétur : quæ et sacri péragat institúta mystérii, et salutáre tuum in nobis mirabíliter operétur. Per Dóminum. | Faites, Seigneur, que sans cesse vous soit offerte la victime de notre sacrifice, pour que s’accomplisse le mystère divin que vous avez institué, et que s’opère en nous l’œuvre merveilleuse de notre salut. |
Præfatio communis. | Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Is. 35, 4. | Communion |
Dícite : pusillánimes, confortámini et nolíte timére : ecce, Deus noster véniet et salvábit nos. | Dites à ceux dont le cœur défaille : « Courage ! n’ayez plus peur !Voici notre Dieu qui vient : il va nous sauver. » |
Postcommunio. | Postcommunion |
Implorámus, Dómine, cleméntiam tuam : ut hæc divína subsídia, a vítiis expiátos, ad festa ventúra nos prǽparent. Per Dóminum. | Nous implorons Votre clémence, Seigneur : que cette nourriture divine nous purifie de nos fautes et nous prépare ainsi aux fêtes qui approchent. |
Leçons des Matines
Du Prophète Isaïe. Cap. 28, 1-7 ; 16-18.
Première leçon. Malheur à la couronne d’orgueil, aux hommes ivres d’Éphraïm [1], et à la fleur qui tombe, à la gloire de son exultation, à ceux qui étaient au haut de la vallée très grasse, chancelant par le vin. Voici que le Seigneur, fort et puissant, sera comme l’impétuosité de ta grêle, comme un tourbillon qui brise, comme l’impétuosité des grandes eaux inondantes et lâchées sur une terre spacieuse. Aux pieds sera foulée la couronné d’orgueil des hommes ivres d’Éphraïm [2].
R/. Voici que le Seigneur apparaîtra sur une nuée blanche. [3] * Et avec lui des milliers de Saints ; et il portera écrit sur son vêtement et sur sa cuisse : Roi des rois, et Seigneur des seigneur. [4] V/. Il paraîtra à la fin et il ne trompera pas ; s’il met un délai, s’il tarde, attends-le, car venant, il viendra. [5] * Et avec lui.
Deuxième leçon. Et elle tombera, la fleur de la gloire et de l’exultation de celui qui est au haut des vallées grasses, comme le [fruit] venant à temps avant l’automne ; dès que celui qui, le voyant, l’aura regardé et pris de la main, il le dévorera. En ce jour-là le Seigneur des armées sera une couronne de gloire, et un bouquet d’exultation pour le reste de son peuple ; et un esprit de jugement pour celui qui sera assis sur le [tribunal du] jugement ; et une force pour ceux qui retourneront de la guerre à la porte [de la ville]. Mais ceux-ci même ont manqué de connaissance par le vin, et, par l’ivresse, ils ont chancelé ; le prêtre et le Prophète ont manqué de connaissance par l’ivresse, absorbés par le vin [6].
R/. Bethléhem, ville du Dieu très haut, de toi sortira le Dominateur d’Israël et sa génération est du commencement des jours de l’éternité ; et il sera glorifié au milieu du monde : [7] * Et la paix sera dans notre terre, quand il sera venu. V/. Il publiera la paix aux Nations, et sa puissance depuis une mer jusqu’à l’autre mer. [8] * Et la paix.
Troisième leçon. C’est pourquoi le Seigneur Dieu dit ceci : Voici que moi, je poserai dans les fondements de Sion, une pierre, une pierre éprouvée, angulaire, précieuse, enfoncée dans le fondement [9]. Que celui qui croit ne se hâte pas. Et j’établirai avec un poids le jugement, et la justice avec mesure ; et la grêle détruira l’espérance du mensonge ; et la protection, les eaux l’inonderont. Et votre alliance avec la mort sera détruite, et votre pacte avec l’enfer ne subsistera pas.
R/. Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera point, et il n’y aura plus de crainte sur nos frontières : [10] * Parce que lui-même est notre Sauveur. V/. Il laissera de côté nos iniquités, et il jettera dans le profond de la mer tous nos péchés. [11] * Parce que lui-même. Gloire au Père. * Parce que lui-même.
A LAUDES.
Le Lundi à partir du 17 décembre
A LAUDES ET AUX HEURES.
Les Antiennes suivantes se disent à Laudes et aux Heures dans les six Féries qui précèdent la Vigile de la Nativité. On les commence le 17 Décembre, par les Antiennes assignées au jour où l’on se trouve. On dit de même, les jours qui suivent, celtes qui sont propres à la Férie où l’on est. Si le 17 Décembre tombe un Dimanche, ces Antiennes se commencent le Lundi, c’est-à-dire le 18. Quant à celles qui devraient se dire les jours où il y a occurrence d’une Fête à neuf Leçons, elles sont omises cette année-là.Ant. 1 Voici que viendra * le Seigneur, le Prince des rois de la terre : heureux ceux qui sont prêts à aller au-devant de lui. [12]
Ant. 2 Quand viendra * le Fils de l’homme, pensez-vous qu’il trouve de la foi sur la terre ? [13]
Ant. 3 Voici qu’est venue * maintenant la plénitude du temps, en laquelle Dieu a envoyé son Fils sur la terre [14]. [15]
Ant. 4 Vous puiserez des eaux * avec joie aux fontaines [16] du Sauveur. [17]
Ant. 5 Le Seigneur * sortira de son lieu saint [18] : il viendra jour sauver son peuple. [19]
Capitule. Is. 2, 3. Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur, de Jérusalem.
Ant. au Bénédictus Il sortira * un rejeton de la racine de Jessé, et toute la terre sera remplie de la gloire du Seigneur, et toute chair verra le salut de Dieu. [20]
AUX VÊPRES.
Capitule. Gen. 49, 10. Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations.
Ant. au Magnificat Elles me diront bienheureuse, * toutes les générations, parce que Dieu a regardé son humble servante. [21]
Introduction générale aux Antiennes O, voir ici
Si ce jour tombe le 17 ou le 18 décembre, on dit une Antienne O [22]Le 17 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Sapiéntia, * quæ ex ore Altíssimi prodiísti, attíngens a fine usque ad finem, fórtiter suavitérque dispónens ómnia : veni ad docéndum nos viam prudéntiæ. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Sagesse, * qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut [23], atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur [24] : venez pour nous enseigner la voie de la prudence. [25] Le 18 Décembre. Ant. au Magnificat
Antienne chantée par Scott Turkington, source NLM
O Adonái, * et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto. Pour écouter l’antienne, cliquer sur l’image O Adonaï, * et Conducteur de la maison d’Israël [26], qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent [27], et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras. [28]
Prope est iam Dóminus : veníte, adorémus. | Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le. |
Du Prophète Isaïe. CHAP. XXVIII. (Voir leçons des Matines plus haut)
Père céleste, vous vous préparez à poser dans les fondements de Sion une Pierre ferme et angulaire ; et cette Pierre qui donnera la solidité à Sion qui est l’Église, cette Pierre est votre Fils incarné. Déjà elle avait été figurée, suivant le commentaire de votre Apôtre, par ce Rocher du désert qui recelait les eaux abondantes et salutaires dans lesquelles votre peuple se désaltéra.
Voici que vous allez nous la donner bientôt en réalité ; elle est déjà descendue du ciel ; et l’heure approche où elle va être posée dans le fondement. O Pierre d’union et de solidité ! par vous, il n’y aura plus ni Juif, ni Gentil, mais une seule famille ; par vous, les hommes ne bâtiront plus sur le sable ces édifices éphémères que .les pluies et les vents emportaient au premier choc. L’Église s’élèvera sur la Pierre, et son faîte atteindra jusqu’au ciel sans qu’il y ait rien à craindre pour sa base ; et si faible, si mobile que soit l’homme dans ses pensées, pourvu qu’il s’appuie sur vous, ô Pierre divine, il participera à votre immutabilité. Malheur à celui qui vous dédaigne ! car vous avez dit, ô Vérité éternelle : « Celui qui tombera sur cette Pierre sera brisé ; et celui sur qui elle tombera sera écrasé. » Gardez-nous de ce double malheur, ô vous, Pierre auguste, appelées occuper la première place de l’angle, et qui pourtant avez été rejetée par d’aveugles architectes. Ne permettez pas que nous ayons le malheur d’être du nombre de ceux qui vous ont ainsi méconnue. Donnez-nous de vous honorer toujours comme le principe de notre force, comme l’unique raison de notre solidité ; et parce que vous avez communiqué cette qualité de Pierre immuable à un de vos Apôtres, et par lui à ses successeurs jusqu’à la consommation des siècles, accordez-nous de nous tenir sans cesse fermes sur le rocher de la sainte Église Romaine, avec laquelle toutes les Églises, sur toute la surface de la terre, se préparent à célébrer votre divine apparition, ô Pierre précieuse, Pierre éprouvée, qui venez détruire l’empire du mensonge et briser l’alliance que le genre humain avait faite avec la Mort et l’Enfer.
HYMNE DE L’AVENT.
(Au Bréviaire Mozarabe, Ier Dimanche de l’Avent)
PRIÈRE DU MISSEL AMBROSIEN.
(En la Messe du VIe Dimanche de l’Avent, Préface.)
C’est une chose digne et juste, équitable et salutaire, que nous célébrions en ce saint temps la mémoire de la bienheureuse Marie, toujours Vierge ; elle qui porta dans l’enceinte étroite de ses entrailles le Maître du ciel, et qui, après avoir reçu le message prophétique de l’Ange, mit au jour le Verbe lui-même, devenu notre Sauveur dans une chair mortelle. C’est lui qui est le Rédempteur du monde, conçu dans un sein virginal, pénétrant ce qui est fermé et le laissant ferme après sa visite.
Le Bhx Schuster, ne commentant que le Liber Sacramentorum, s’en tient au Missel, on trouvera le commentaire de la messe de la Férie au 3ème Dimanche ici.
[Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch]
Venez à la lumière
Lecture de l’Avent. — Le Prophète nous présente de nouveau le Messie qui se manifeste comme le Rédempteur de l’humanité (XLIX, 1-13) :
« Écoutez-moi, îles lointaines,
Soyez attentifs, peuples éloignés.
Le Seigneur m’a appelé dès le sein de ma mère ;
Dès les entrailles de ma mère, il a songé à mon nom.
Il a rendu ma bouche semblable à une épée tranchante ;
Sous l’ombre de sa main, il m’a caché
Et a fait de moi une flèche aiguë, Il m’a caché dans son carquois.
Et il m’a dit : tu, es mon serviteur, Israël,
Car en toi je veux me glorifier...
Ce n’est pas assez d’être mon serviteur
Pour rétablir les tribus de Jacob Et ramener les restes d’Israël.
Voici que je t’établis pour être la lumière des nations,
Pour faire parvenir mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.
Ainsi parle le Seigneur, le Rédempteur et le Saint d’Israël, de celui qui est méprisé,
Détesté des nations, esclave des tyrans (= Jésus).
Les rois regarderont et les princes se lèveront
Et se prosterneront devant le Seigneur,
Le Juste, le Saint d’Israël.
Ainsi parle le Seigneur. Au temps de grâce je t’ai exaucé,
Au temps du salut, je t’ai aidé.
J’étends ma protection sur toi et je fais de nouveau de toi un peuple d’alliance
Pour relever le pays et pour hériter des plaines dévastées
Et tu peux dire aux captifs : Sortez
Et à ceux qui vivent dans les ténèbres : venez à la lumière.
Ils trouveront leur pâture le long des chemins
Et sur toutes les hauteurs sera le lieu de leur pâturage ;
Ils ne souffriront ni la faim ni la soif
Et ils ne seront pas tourmentés par la chaleur du soleil,
Car celui qui a pitié d’eux sera leur guide
Et les fera boire à des sources d’eau.
Je ferai de toutes mes montagnes des chemins et mes sentiers seront relevés.
Voici que les uns viennent de loin,
Ceux-ci du Nord et de l’Ouest Et ceux-là de l’Orient.
Cieux, poussez des cris de joie ; terre, tressaille d’allégresse,
Montagnes, éclatez de cris joyeux.
Car le Seigneur console son peuple, Il a pitié de ses pauvres.
Et quand Sion dirait : le Seigneur m’a abandonnée,
Le Seigneur m’a oubliée ; (moi je dis)
Une femme peut-elle oublier son enfant
Et ne pas avoir pitié de son propre fils ?
Alors même qu’elle l’oublierait,
Moi je ne t’oublierai jamais,
Je t’ai gravée sur la paume de mes mains. »
C’est là encore une merveilleuse lecture d’Avent. Le Rédempteur de toute l’humanité est devant nous et pourtant c’est lui que les hommes méprisent. Avec quelle force la Rédemption nous est décrite comme le temps de grâce ; l’amour de Dieu ressemble à l’amour d’une mère. Le Seigneur nous a inscrits sur la paume de ses mains ; cette inscription, ce sont ses plaies.
Chants de l’Avent. — Les chants de l’Église nous font voir et désirer le Seigneur.
Le matin, au lever du soleil, l’Église chante : « Un rameau sortira de la racine de Jessé et toute la terre sera remplie de la gloire du Seigneur ; toute chair verra le salut de Dieu. Il Quel accent impressionnant n’a pas ce cantique quand se lève le soleil, le symbole du Christ !
Le soir, à Magnificat, nous pensons de nouveau à la Mère de Dieu, nous chantons avec elle : « Bienheureuse me proclameront toutes les générations, car Dieu a abaissé son regard vers son humble servante. »
Un psaume de l’Avent. — A la messe du troisième dimanche de l’Avent, l’Église chante trois fois le psaume 84 : à l’Introït, à l’Offertoire et à la Communion. C’est un signe que ce psaume exprime parfaitement ses sentiments. C’est le joyeux cantique de notre Rédemption. Ce psaume nous accompagne à travers tout l’Avent. Le premier dimanche, nous l’avons chanté à l’Alléluia et à la Communion, le second dimanche à l’Offertoire, aujourd’hui, il est le chant dominant de la messe. Dans la nuit de Noël, nous le récitons ou le chantons tout entier à Matines.
Au sens littéral, le psaume parle de la délivrance de la captivité de Babylone ; mais cette délivrance n’est qu’un symbole de la Rédemption par le Christ. Dans la liturgie de l’Église, ce psaume est un cantique de la Rédemption. Il décrit la gloire du royaume du Christ, qui commence à se manifester lors de son premier avènement, et trouvera sa plénitude à son avènement dernier. Essayons d’interpréter le psaume dans ce sens : Tu as, ô Dieu, par la venue du Christ, béni de nouveau la terre maudite. Tu as par la mort du Sauveur pardonné tous les péchés. La Rédemption est complète (objectivement), il appartient à chacun de nous de nous l’appliquer (subjectivement) : c’est cela que nous demandons dans la seconde partie de la première strophe (c’est là la vraie prière de l’Avent, nous la faisons aussi chaque jour à la fin des prières graduelles : Avec un regard tu nous rends la vie...). La seconde strophe est comme une joyeuse réponse de Dieu : Oui, tu recevras une délivrance complète, ici-bas par la grâce et là-haut dans la gloire, mais, bien entendu, si tu es du nombre de ceux « qui se tournent vers le Seigneur ». Dans ce cas, pour toi aussi, « son salut sera proche » et « sa gloire habitera en toi ». Alors les anges de Dieu t’entoureront avec tendresse, ces anges seront sa miséricorde, sa fidélité, sa justice et sa paix. Alors la terre de l’âme produira de riches fruits. Oui, le Sauveur passe sur la terre précédé de la justice, accompagné de la paix. — Récitons souvent ce cantique pendant cette semaine.
[1] « La couronne d’orgueil, c’est-à-dire Samarie, capitale du royaume d’Israël, située sur une colline qui s’élevait au milieu d’une vallée très fertile. On appelait Éphraïm les tribus qui régnaient à Samarie, et Juda les deux autres tribus. Les ivrognes d’Éphraïm sont ceux qui, à la place du Seigneur, adorent les veaux d’or à Dan et à Béthel. Ils furent autrefois une part de la fleur du Seigneur et de sa gloire, lorsque David et Salomon les gouvernaient, et qu’ils étaient des douze tribus adorant Dieu dans le temple de Jérusalem. Ils étaient alors au sommet de la grasse vallée, en hébreu Ge Semanin. C’est l’indication du lieu où J.-C. fut trahi ; au sommet de cette vallée est bâti le temple du Seigneur. » (Saint Jérôme).
[2] La tribu d’Éphraïm tenait le premier rang dans le royaume d’Israël, par sa richesse.
[3] Apoc. 14, 14.
[4] Apoc. 14, 1 & 19, 16.
[5] Habac. 2, 3.
[6] Quand la gueule du diable aura dévoré les hérétiques qui sont montés sur la montagne la plus grasse de l’orgueil, le Seigneur sera la couronne de gloire pour ceux qui demeurent dans l’Église. A l’exemple des Scribes et des Pharisiens, les prêtres et les prophètes des hérétiques sont ivres de vin, parce qu’ils entendent mal et faussent les Écritures. » Saint Jérôme).
[7] Mic. 5, 2.
[8] Zach. 19, 13.
[9] J.-C. est cette pierre qui unit, comme deux murailles opposées, Juifs et Gentils ; fondement inébranlable de l’Église, pierre de refuge pour ceux qui espèrent en Lui.
[10] Habac. 2, 3.
[11] Mich. 7, 19.
[12] Apoc. 1, 5.
[13] Luc. 18, 8.
[14] J.-C. est né à l’heure fixée pour son entrée en ce monde, et prédite par les Prophètes. I) est né dans le temps, afin de nous délivrer des vicissitudes du temps. (Saint Augustin).
[15] Galat. 4, 4.
[16] Par fontaines du Sauveur, nous devons entendre la doctrine évangélique. (Saint Jérôme).
[17] Is. 12, 3.
[18] C’est-à-dire qu’il descendra des Cieux, sans les quitter néanmoins.
[19] Mich. 1, 3.
[20] Is. 11, 1 ; Luc. 3, 6.
[21] Luc. 1, 48.
[22] On dit solennellement les Antiennes O. On les dit à Magnificat, parce que c’est Marie qui nous a donné Jésus, et à Vêpres, parce que le Messie était attendu sur le soir du monde. D’après Honorius d’Autun, ces sept Antiennes se rapportent aux sept dons du Saint-Esprit. Dans la première, Jésus est appelé sagesse, parce qu’il est venu dans l’Esprit de sagesse. Dans la seconde, Adonaï, nom que Dieu indiqua à Moïse sur le Sinaï, parce que J.-C. est venu nous racheter par l’Esprit d’intelligence. Dans la troisième, Radix Jesse in signum populorum, c’est-à-dire en signe de la croix, parce qu’il est venu nous délivrer dans l’Esprit de conseil. Dans la quatrième, Clef de David, parce qu’il ouvre le Ciel aux justes et ferme l’enfer, dans l’Esprit de force. Dans la cinquième, Orient, parce qu’il nous éclaire par l’Esprit de science. Dans la sixième, Roi des Gentils et Pierre angulaire, parce qu’il sauve tous les hommes par l’Esprit de piété. Dans la septième, Emmanuel, parce qu’il vient dans l’Esprit de crainte, mais en donnant aussi la loi de l’amour. Ce nombre septénaire signifie encore les sept misères du genre humain, savoir : l’ignorance ; les peines éternelles et la mort ; l’esclavage du démon ; le péché ; les ténèbres ; l’exil de la patrie. Et voilà pourquoi nous avons besoin d’un Docteur, O Sapientia ; d’un Rédempteur O Adonaï ; d’un Libérateur, O Radix Jesse ; d’un Sauveur, O Clavis David ; d’un illuminateur, O Oriens ; d’un Chef et guide pour ramener à la patrie, soit les Gentils (O Rex Gentium), soit les Juifs (O Emmanuel).
[23] Eccli., 24, 3.
[24] Sap. 8, 1.
[25] ou de la justiceIs. 40, 14.
[26] Exod. 6, 2, 3, 13.
[27] Exod. 3, 2.
[28] Exod. 6, 6.
[Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch] A partir du mercredi de la 2ème semaine de l’Avent, l’auteur ne suit plus la lecture continue d’Isaïe au bréviaire.