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01/05 St Joseph, artisan

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Gaspard Lefebvre, la Croisade Liturgique  

Instituée en 1955, et remplaçant la fête du Patronage de St Joseph, cette fête fut un échec pastoral. En dehors du commentaire de St Albert le Grand aux Matines (3ème nocturne), on peut constater ce que devient la liturgie lorsqu’elle est considérée non plus comme le but de la pastorale mais comme un simple outil de celle-ci.

On se reportera avec fruit aux lectures de la fête du Patronage de St Joseph et de son octave (jeudi, vendredi, samedi, lundi, mardi, mercredi).

Textes de la Messe

die 1 maii
le 1 mai
SANCTI IOSEPH OPIFICIS
SAINT JOSEPH ARTISAN
SPONSI BEATÆ MARIÆ VIRGINIS
ÉPOUX de la Bse VIERGE MARIE
Confessoris
Confesseur
I classis (ante CR 1960 : duplex I classis)
Ière classe (avant 1960 : double de Ière classe)
Ant. ad Introitum. Sap. 10, 17.Introït
Sapiéntia réddidit iustis mercédem labórum suórum, et dedúxit illos in via mirábili, et fuit illis in velaménto díei et in luce stellárum per noctem. (T.P. Allelúia, allelúia.)La Sagesse a rendu aux justes la récompense de leurs travaux, les a conduits par une voie admirable, et leur a tenu lieu d’ombre pendant le jour, et de la lumière des étoiles pendant la nuit. (T.P. Alléluia, alléluia.)
Ps. 126, 1.
Nisi Dóminus aedificáverit domum, in vanum labórant qui aedíficant eam.Si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Rerum cónditor Deus, qui legem labóris humáno géneri statuísti : concéde propítius ; ut, sancti Ioseph exémplo et patrocínio, ópera perficiámus quae prǽcipis, et prǽmia consequámur quae promíttis. Per DóminumDieu créateur de toutes choses, qui avez imposé au genre humain la loi du travail : accordez-nous favorablement ; grâce à l’exemple et au patronage de saint Joseph, d’accomplir parfaitement le travail que vous nous fixez, et d’obtenir les récompenses que vous nous promettez.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Colossénses.Lecture de l’Epître de saint Paul Apôtre aux Colossiens.
Col. 3, 14-15, 17, 23-24.
Fratres : Caritátem habéte, quod est vínculum perfectiónis, et pax Christi exsúltet in córdibus vestris, in qua et vocáti estis in uno córpore, et grati estóte. Omne quodcúmque fácitis in verbo aut in ópere, ómnia in nómine Dómini Iesu Christi, grátias agéntes Deo et Patri per ipsum. Quodcúmque fácitis, ex ánimo operámini sicut Dómino, et non homínibus, sciéntes quod a Dómino accipiétis retributiónem hereditátis. Dómino Christo servíte.Mes Frères : Ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs ; et soyez reconnaissants. Quelque chose que vous fassiez, en parole, ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus-Christ, rendant gràces par lui à Dieu le Père. Tout ce que vous ferez, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez le Seigneur Christ.
Allelúia, allelúia. V/. De quacúmque tribulatióne clamáverint ad me, exáudiam eos, et ero protéctor eórum semper.Allelúia, allelúia. V/. Dans quelque tribulation qu’ils m’invoquent, je les exaucerai et je serai à jamais leur protecteur.
Allelúia. V/. Fac nos innócuam, Ioseph, decúrrere vitam : sitque tuo semper tuta patrocínio. Allelúia.Allelúia. V/. Faites-nous mener, ô Joseph, une vie sans tache et qui soit toujours en sécurité sous votre patronage. Alléluia.
In Missis votivis extra tempus paschale diciturAux messes votives hors du temps pascal, on dit :
Graduale. Ps. 127, 1-2.Graduel
Beatus quicúmque times Dóminum, qui ámbulas in viis eius.Heureux toi qui crains le Seigneur, et qui marches dans ses voies.
V/. Labórem mánuum tuárum manducábis et bene tibi erit.V/. Parce que tu te nourriras des travaux de tes mains, * tu es heureux et tu prospéreras.
Allelúia, allelúia. V/. Fac nos innócuam, Ioseph, decúrrere vitam : sitque tuo semper tuta patrocínio. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Faites-nous mener, ô Joseph, une vie sans tache et qui soit toujours en sécurité sous votre patronage. Alléluia.
Post Septuagesimam, omissis Allelúia et versu sequenti, diciturAprès la Septuagésime, on omet l’Alléluia et le verset suivant et on dit
Tractus. Ps. 111, 1-3.Trait
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis.Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements.
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicéturV/. Sa race sera puissante sur la terre ; la postérité des justes sera bénie.
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi.V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 13,54-58.
In illo témpore : Véniens Iesus in pátriam suam, docébat eos in synagógis eórum, ita ut miraréntur et dícerent : Unde huic sapiéntia hæc et virtútes ? Nonne hic est fabri fílius ? Nonne mater eius dícitur María, et fratres eius Iacóbus et Ioseph et Simon et Iudas ? Et soróres eius nonne omnes apud nos sunt ? Unde ergo huic ómnia ista ? Et scandalizabántur in eo. Iesus autem dixit eis : Non est prophéta sine honóre nisi in pátria sua et in domo sua. Et non fecit ibi virtútes multas propter incredulitátem illórum.En ce temps-là : Jésus étant venu dans son pays, il les instruisait dans leurs synagogues, de sorte qu’ils étaient dans l’admiration et disaient : D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? Et Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses soeurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ? Et ils prenaient de lui un sujet de scandale. Mais Jésus leur dit : Un prophète n’est sans honneur que dans son pays et dans sa maison. Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.
CredoCredo
Ant. ad Offertorium. Ps. 89, 17.Offertoire
Bónitas Dómini Dei nostri sit super nos, et opus mánuum nostrárum secúnda nobis, et opus mánuum nostrárum secúnda. (T.P. Allelúia.)Que la bonté du Seigneur notre Dieu soit sur nous ; dirigez d’en haut les ouvrages de nos mains ; oui, dirigez l’oeuvre de nos mains. (T.P. Alléluia.)
SecretaSecrète
Quas tibi, Dómine, de opéribus mánuum nostrárum offérimus hóstias, sancti Ioseph interpósito suffrágio, pignus fácias nobis unitátis et pacis. Per Dóminum.Nous vous offrons, Seigneur, ces hosties fruit du travail de nos mains : qu’à la prière de saint Joseph, elles soient pour nous le gage de l’unité et de la paix.
Præfatio de S. Ioseph. Et te in Solemnitáte. Préface de saint Joseph Et, en cette Solennité ...
Ant. ad Communionem. Matth. 13, 54, 55.Communion
Unde huic sapiéntia haec et virtútes ? Nonne hic est fabri fílius ? Nonne mater eius dícitur María ? (T.P. Allelúia.)D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? (T.P. Alléluia.)
PostcommunioPostcommunion
Haec sancta quæ súmpsimus, Dómine : per intercessiónem beáti Ioseph ; et operatiónem nostram cómpleant, et prǽmia confírment. Per Dóminum nostrum.Que ces mystères que nous avons reçus, Seigneur : par l’intercession de saint Joseph ; donnent leur valeur à notre travail et nous garantissent les biens éternels.

Office

AUX PREMIÈRES VÊPRES.

Ant. 1 Dieu, artisan du monde, * a créé l’homme pour qu’il travaille et garde la terre, alléluia.
Ant. 2 Le Christ, Fils de Dieu, * a daigné travailler de ses mains, alléluia.
Ant. 3 Saint Joseph, * en exerçant fidèlement son métier de charpentier, brille comme un modèle admirable de travail, alléluia.
Ant. 4 Serviteur fidèle et prudent, * que le Seigneur a établi sur sa famille, alléluia.
Ant. 5 Joseph, saint travailleur, * protège nos travaux, alléluia.
Capitule. Col. 3, 14-15.Mes Frères : Ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ règne dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants.

Hymnus Hymne
Te, Ioseph, célebrent ágmina cælitum,
Te cuncti résonent christíadum chori,
Qui clarus méritis, iunctus est ínclytæ
Casto fœdere Vírgini.
Que les chœurs célestes célèbrent ta gloire, ô Joseph !
Que les chants de tous les Chrétiens fassent résonner tes louanges !
Glorieux déjà par tes mérites, tu es uni
par une chaste alliance à l’auguste Vierge.
Almo cum túmidam gérmine cóniugem
Admírans, dúbio tángeris ánxius,
Afflátu súperi Fláminis Angelus
Concéptum Púerum docet.
Lorsque, en proie au doute et à l’anxiété,
tu t’étonnes de l’état où se trouve ton épouse,
un Ange vient t’apprendre que l’enfant qu’elle a conçu,
l’a été par l’opération de l’Esprit-Saint.
Tu natum Dóminum stringis, ad éxteras
Ægypti prófugum tu séqueris plagas ;
Amíssum Sólymis quæris, et ínvenis,
Miscens gáudia flétibus.
Le Seigneur est né, tu le presses dans tes bras ;
tu fuis avec lui vers les plages lointaines d’Égypte ;
tu le cherches à Jérusalem où tu l’as perdu, et tu le retrouves :
ainsi tes joies sont mêlées de larmes.
Post mortem réliquos sors pia cónsecrat,
Palmámque eméritos glória súscipit :
Tu vivens, Súperis par, frúeris Deo,
Mira sorte beátior.
D’autres sont glorifiés après une sainte mort, c
eux qui ont mérité là palme sont reçus au sein de la gloire ;
mais toi, par une admirable destinée, égal aux Saints, plus heureux même,
tu jouis dès cette vie de la présence de Dieu.
Nobis, summa Trias, parce precántibus,
Da Ioseph méritis sídera scándere :
Ut tandem líceat nos tibi pérpetim
Gratum prómere cánticum. Amen.
Trinité souveraine, exaucez nos prières, donnez-nous le pardon ;
que les mérites de Joseph nous aident à monter dans les cieux,
pour qu’il nous soit enfin donné de chanter à jamais
le cantique de la reconnaissance et de la félicité. Amen.
V/. C’est aujourd’hui la solennité de saint Joseph, alléluia.
R/. Qui de ses mains a servi le Fils de Dieu, alléluia.
Ant.au Magnificat Le Christ Seigneur * a daigné passer pour le fils du charpentier, alléluia.

A MATINES.

Invitatoire. Le Roi des rois, le Seigneur, qui a daigné passer pour le fils du charpentier, * Venez, adorons-le, alléluia.

Hymnus Hymne
Te, pater Ioseph, ópifex colénde,
Názaræ felix látitans in umbra,
vócibus magnis animísque plenis
nocte canémus.
C’est toi, patriarche Joseph, travailleur digne de louanges,
heureux de te cacher dans l’ombre de Nazareth,
qu’à haute voix et à plein cœur,
nous chanterons cette nuit.
Régiam stirpem tenuémque victum
mente fers æqua tacitúsque portas,
sacra dum multo mánuum labóre
pígnora nutris.
Tu portes en silence et d’une âme paisible
ton origine royale et ta condition modeste,
tandis qu’en travaillant durement de tes mains
tu nourris l’Enfant sacré.
O Faber, sanctum spéculum fabrórum,
quanta das plebi documénta vitæ,
ut labor sudans, ut et officína
sanctificétur.
O charpentier, saint miroir des charpentiers,
quels exemples tu donnes au peuple par ta vie,
pour que le labeur épuisant et
l’atelier soient sanctifiés.
Qui carent escis, míseros fovéto ;
témpera effrénos perimásque lites ;
mýsticus Christus pátriæ sub umbrae
tégmine crescat.
Protège les malheureux qui manquent de pain ;
retiens les révoltés, apaise les conflits ;
que le Christ mystique grandisse sous la protection
de l’ombre paternelle.
Tu Deus trinus paritérque et unus,
qui pater cunctis opiféxque rerum,
fac patrem Ioseph imitémur actu,
morte imitémur.
Amen.
O toi Dieu trine en même temps qu’unique,
qui es un père pour tous, et l’artisan du monde,
fais que nous imitions le patriarche Joseph par notre conduite,
et que nous l’imitions par notre mort.
Amen.

Au premier nocturne. Ant. [1]L’homme sort * pour son travail et pour son labeur jusqu’au soir, alléluia.

V/. Gloire et modèle des travailleurs, saint Joseph, alléluia.
R/. A qui le Fils de Dieu voulut obéir, alléluia.

Du livre de la Genèse.

Première leçon. Cap. 1, 27-28, 31 ; 2, 1-3.
Au commencement, Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la. » Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour. Ainsi furent achevés le ciel et la terre, avec toute leur armée. Dieu conclut au septième jour l’ouvrage qu’il avait fait et, au septième jour, il chôma, après tout l’ouvrage qu’il avait fait. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car il avait alors , chômé après tout son ouvrage de création.
R/. Six jours tu travailleras, et tu feras toutes tes œuvres, et le septième jour est le Sabbat du Seigneur ton Dieu : * Tu n’y feras aucun travail, alléluia. V/. Car en six jours Dieu fit le ciel et la terre, et il se reposa le septième jour. * Tu.

Deuxième leçon. Cap. 2, 7-9, 15.
Alors le Seigneur modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de là connaissance du bien et du mal. Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder.
R/. Dieu établit l’homme qu’il avait modelé, dans le jardin de délices. * Pour le cultiver, alléluia. V/. Telle était la condition de l’homme au commencement. * Pour.

Troisième leçon. Cap. 3, 17-19, 23-24.
Et le Seigneur Dieu dit à Adam : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l’herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise. » Et le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie.
R/. Après le péché, Dieu bannit l’homme du jardin de délices. * Pour qu’il cultivât le sol par ses labeurs, alléluia. V/. Et c’est à la sueur de ton visage, dit Dieu, que tu mangeras ton pain. * Pour. Gloire au Père. * Pour.

Au deuxième nocturne.

Ant. Jésus, âgé de trente ans, * passait pour le fils de Joseph, alléluia.

V/. O grande dignité du travail, alléluia.
R/. Que le Christ a sanctifié, alléluia.

Des Actes du Pape Pie XII.

Quatrième leçon. L’Église, mère très attentive de tous les hommes, a multiplié les efforts pour protéger et soulager les travailleurs, instituant et favorisant leurs associations que le Pontife Suprême Pie XII a voulu depuis longtemps confier au très puissant patronage de saint Joseph. En effet, saint Joseph, du fait qu’il était le père putatif du Christ qui daigna être appelé charpentier et fils du charpentier, à cause du lien étroit qui l’unissait à Jésus, puisa abondamment cet esprit par lequel le travail est ennobli et dépassé. De manière semblable, ces associations de travailleurs doivent tendre à ce que le Christ soit toujours présent en elles, dans leurs membres et dans les familles de ceux-ci et enfin en toute réunion de travailleurs ; en effet le but premier de ces associations est de garder et de nourrir la vie chrétienne chez leurs membres, et d’étendre le règne de Dieu, surtout chez les compagnons du même atelier.
R/. Tu ne calomnieras pas ton prochain, et tu ne l’opprimeras pas par la force ; * Le salaire de ton mercenaire ne restera pas auprès de toi jusqu’au lendemain, alléluia. V/. Car l’ouvrier a droit à son salaire. * Le salaire.

Cinquième leçon. Cette sollicitude de l’Église envers la nouvelle union des ouvriers a fourni argument au Pape lorsque, saisissant l’occasion d’une assemblée de travailleurs réunie à Rome le Ier mai 1955, il s’adressa à une foule immense rassemblée sur la place Saint-Pierre et recommanda hautement la formation des travailleurs. Car celle-ci à notre époque réclame une place croissante, afin que les travailleurs, pleinement conscients de la doctrine chrétienne, évitent les erreurs qui pullulent relativement à la constitution de la société et aux problèmes économiques, qu’ils connaissent bien l’ordre moral institué par Dieu, que l’Église révèle et interprète, sur les droits et les devoirs des travailleurs, et, devenus participants à la gestion de l’entreprise, collaborent effectivement à son organisation. Car c’est le Christ qui, le premier au monde, a promulgué et transmis à son Église les principes qui demeurent immuables et très puissants pour la solution de ces problèmes.
R/. Vous m’avez donné la protection de votre salut et votre droite m’a recueilli : * Vous êtes mon protecteur et mon répondant, alléluia. V/. Je suis ton protecteur et ta récompense très grande. * Vous êtes.

Sixième leçon. Et pour que la dignité du travail humain, et les principes qui la fondent se gravent plus profondément dans les esprits, Pie XII institua la fête de saint Joseph travailleur, pour qu’il donne son exemple et sa protection à toutes les unions de travail. A son exemple, en effet, ceux qui exercent les professions laborieuses doivent apprendre selon quel plan et quel esprit ils doivent accomplir leur charge afin qu’en obéissant tout d’abord à l’ordre de Dieu, ils soumettent la terre et contribuent à la prospérité économique, tout en gagnant en même temps les récompenses de la vie éternelle. Et le gardien prévoyant de la Famille de Nazareth n’abandonnera pas ceux qui sont ses compagnons de métier et de travail : il les couvrira de sa protection et il enrichira leurs maisons par les richesses célestes. Très à propos, le Souverain Pontife a ordonné de célébrer cette fête le Ier mai, jour qu’ont adopté les associations de travailleurs. On peut donc en espérer que ce jour, consacré à saint Joseph travailleur, n’exaspérera plus les haines ni n’excitera les conflits désormais, mais que, revenant chaque année, il invitera tous les hommes à accomplir de plus en plus ce qui manque à la paix civile, et même qu’il stimulera les gouvernants à réaliser activement ce que réclame le bon ordre de la communauté humaine.
R/. Je suis malheureux et pauvre ; * Le Seigneur s’est soucié de moi, alléluia. V/. Tu te nourriras du travail de tes mains, et tu en seras heureux, alléluia. * Le Seigneur. Gloire au Père. * Le Seigneur.

Au troisième nocturne.

Ant. Celui-ci * n’est-il pas le fils du charpentier ? N’est-il pas le fils de Joseph ? Alléluia.

V/. Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, alléluia
R/. A daigné travailler de ses mains, alléluia.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 13, 54-58.
En ce temps-là : Jésus étant venu dans son pays, il les instruisait dans leurs synagogues, de sorte qu’ils étaient dans l’admiration et disaient : D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas là le fils du charpentier ?. Et le reste.

Homélie de saint Albert le Grand, Évêque.

Septième leçon. Le jour du sabbat, il entra dans la synagogue où tous se réunissent afin d’écouter. Et tous, dans la synagogue, fixaient les yeux sur lui. Mais les uns le faisaient par dévotion, d’autres par curiosité, et d’autres l’observaient pour prendre en défaut ses paroles. Et les scribes et les pharisiens disaient au peuple qui avait déjà conçu pour lui de la foi et de la dévotion : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » Ils marquent leur mépris e, le désignant sans daigner le nommer. Le Fils de Joseph : l’évangéliste est moins complet ici que dans le texte qu’il avait connu chez Matthieu aussi bien que chez Marc : « N’est-ce pas là le fils du charpentier ? N’est-ce pas là le charpentier, le fils de Marie ? » Tout cela est dit avec mépris.
R/. Jésus, lors de ses débuts, avait environ trente ans. * Et il passait pour le fils de Joseph, alléluia. V/. Or Joseph était charpentier, l’époux de la Vierge Marie, de laquelle est né le Christ. * Et.

Huitième leçon. On dit que Joseph fut charpentier, gagnant sa vie par son métier et le travail de ses mains, au lieu de manger son pain dans le loisir et les délices, comme faisaient les scribes et les pharisiens. Marie aussi gagnait sa vie par sa quenouille et par l’habileté de ses mains. Le sens est donc celui-ci : Cet homme de méprisable et très pauvre extraction, ce ne peut être le Christ Seigneur, qui a reçu l’onction divine. Et par conséquent on ne doit pas ajouter foi à un homme aussi grossier et aussi bas.
R/. D’où lui viennent cette sagesse et ces pouvoirs miraculeux ? * N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Alléluia. V/. On parlait ainsi dans la ville de Nazareth. * N’est-ce pas là. Gloire au Père. * N’est-ce pas là.

Neuvième leçon. Cependant le Seigneur était charpentier. Car le prophète a dit de lui : « C’est toi gui agenças l’aurore et le soleil. » On trouve le même ton méprisant dans le livre des Rois, où des gens disent de Saül élevé à la royauté : « Qu’est-il arrivé au fils de Cis ? Saul est-il aussi parmi les prophètes ? » Une courte phrase contient donc un grand mépris. Or le Seigneur dit : « En vérité, je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. » Le Seigneur, ici, se déclare prophète. Car lui qui connaît tout par sa divinité ne reçoit aucune révélation par l’inspiration. Ce qu’il appelle sa patrie c’est, au sens étroit, le lieu où il fut conçu et élevé. Il ne fut pas bien reçu par les gens de son village qui étaient animés de haine envers lui.

A LAUDES.

Ant. 1 Dieu, artisan du monde, * a créé l’homme pour qu’il travaille et garde la terre, alléluia.
Ant. 2 Le Christ, Fils de Dieu, * a daigné travailler de ses mains, alléluia.
Ant. 3 Saint Joseph, * en exerçant fidèlement son métier de charpentier, brille comme un modèle admirable de travail, alléluia.
Ant. 4 Serviteur fidèle et prudent, * que le Seigneur a établi sur sa famille, alléluia.
Ant. 5 Joseph, saint travailleur, * protège nos travaux, alléluia.
Capitule. Col. 3, 14-15.Mes Frères : Ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ règne dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants.

HymnusHymne
Auróra, solis núntia
florúmque mensi prǽvia,
fabri sonóram málleo
domum salútat Názaræ.
L’aurore, annonciatrice du soleil
et qui ouvre le mois des fleurs,
salue la maison de Nazareth
où résonne le marteau du charpentier.
Salve, caput domésticum,
sub quo suprémus Artifex,
sudóre salso róridus,
exércet artem pátriam.
Salut, chef de famille,
sous les ordres de qui l’Artisan suprême,
baigné d’une sueur amère,
s’exerce au métier paternel.
Altis locátus sédibus
celsǽque Sponsæ próximus,
adásto nunc cliéntibus,
quos vexat indigéntia.
Résidant au séjour céleste,
tout proche de l’Épouse sublime,
assiste maintenant tes protégés
que meurtrit l’indigence.
Absíntque vis et iúrgia,
fraus omnis a mercédibus ;
victus cibíque cópiam
mensúret una párcitas.
Que s’éloignent violence et conflits,
et toute fraude, dans les salaires ;
que la frugalité seule limite
l’abondance des biens et de la nourriture.
O Trinitátis Unitas,
Ioseph precánte, quǽsumus,
in pace nostros ómnium
gressus viámque dírige.
Amen.
O Unité de la Trinité,
à la prière de saint Joseph,
dirige dans la paix
tous nos pas et notre voyage.
Amen.

V/. Priez pour nous, saint Joseph, alléluia.
R/. Protecteur fidèle de nos labeurs, alléluia.

Ant. au Bénédictus Jésus descendit * avec Marie et Joseph, il vint à Nazareth, et il leur était soumis, alléluia.

AUX DEUXIÈMES VÊPRES.

Antiennes et Capitule comme à Laudes.

Hymnus Hymne
Te, Ioseph, célebrent ágmina cælitum,
Te cuncti résonent christíadum chori,
Qui clarus méritis, iunctus est ínclytæ
Casto fœdere Vírgini.
Que les chœurs célestes célèbrent ta gloire, ô Joseph !
Que les chants de tous les Chrétiens fassent résonner tes louanges !
Glorieux déjà par tes mérites, tu es uni
par une chaste alliance à l’auguste Vierge.
Almo cum túmidam gérmine cóniugem
Admírans, dúbio tángeris ánxius,
Afflátu súperi Fláminis Angelus
Concéptum Púerum docet.
Lorsque, en proie au doute et à l’anxiété,
tu t’étonnes de l’état où se trouve ton épouse,
un Ange vient t’apprendre que l’enfant qu’elle a conçu,
l’a été par l’opération de l’Esprit-Saint.
Tu natum Dóminum stringis, ad éxteras
Ægypti prófugum tu séqueris plagas ;
Amíssum Sólymis quæris, et ínvenis,
Miscens gáudia flétibus.
Le Seigneur est né, tu le presses dans tes bras ;
tu fuis avec lui vers les plages lointaines d’Égypte ;
tu le cherches à Jérusalem où tu l’as perdu, et tu le retrouves :
ainsi tes joies sont mêlées de larmes.
Post mortem réliquos sors pia cónsecrat,
Palmámque eméritos glória súscipit :
Tu vivens, Súperis par, frúeris Deo,
Mira sorte beátior.
D’autres sont glorifiés après une sainte mort, c
eux qui ont mérité là palme sont reçus au sein de la gloire ;
mais toi, par une admirable destinée, égal aux Saints, plus heureux même,
tu jouis dès cette vie de la présence de Dieu.
Nobis, summa Trias, parce precántibus,
Da Ioseph méritis sídera scándere :
Ut tandem líceat nos tibi pérpetim
Gratum prómere cánticum. Amen.
Trinité souveraine, exaucez nos prières, donnez-nous le pardon ;
que les mérites de Joseph nous aident à monter dans les cieux,
pour qu’il nous soit enfin donné de chanter à jamais
le cantique de la reconnaissance et de la félicité. Amen.

V/. Priez pour nous, saint Joseph, alléluia.
R/. Protecteur fidèle de nos labeurs, alléluia.

Ant. au Magnificat Quant à Jésus, * lors de ses débuts, il avait environ trente ans, tandis qu’il passait pour le fils de Joseph, alléluia.

Dom Gaspard Lefebvre, la Croisade Liturgique

Après avoir reconnu officiellement les associations chrétiennes des travailleurs italiens le 11 mars 1945, Pie XII, s’adressant le 1er mai 1955 à 200.000 ouvriers rassemblés sur la place Saint-Pierre à Rome, leur déclara qu’il instituait une fête de Saint Joseph, ouvrier. Cette fête serait célébrée chaque année le 1er mai en sorte qu’elle puisse exercer, sur tous les travailleurs sans exception, sa bienfaisante influence dans le sens voulu par l’Évangile et préconisé par l’Église.

Par la liturgie de la parole et du sacrifice puisons :

1 et 2) Aux sources de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Aux matines de ce jour, l’Église emprunte les lectures du 1er nocturne au livre de la Genèse qui fait le récit de la création du monde et de l’homme par Dieu. « Au commencement Dieu créa l’homme à son image. Il le créa à l’image de Dieu ; homme et femme il les créa. Et Dieu les bénit disant : Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la ».

Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici que c’était très bon. Ainsi furent achevés le ciel et la terre... Et Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia parce qu’il se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite en le créant.

Puis Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé... Il le plaça dans ce jardin pour qu’il le cultive et le garde.

(Après la désobéissance d’Adam) Dieu lui dit : « Puisque tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais prescrit de ne pas manger, que maudit soit le sol dans ton travail : tu t’en nourriras par un labeur pénible tous les jours de ta vie. Il fera pousser pour toi des ronces et des épines. A la sueur de ton front tu mangeras du pain...

Et Dieu te renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré » (Gen. ch. 1, 2, 3 passim).

Des répons spécifient :

« Dieu plaça l’homme dans le jardin pour qu’il le cultive. Telle fut dès l’origine la condition de l’homme ».

« Après le péché Dieu expulsa l’homme du paradis terrestre pour qu’il travaille laborieusement la terre. Et Dieu lui dit : « Tu te nourriras à la sueur de ton front ».

Après nous avoir indiqué le travail fait par le divin Créateur et la loi du travail donnée à l’homme dès l’origine, et qui devint pénible à la suite du péché de nos premiers parents, l’Église attire notre attention sur Jésus, dont le père putatif était Joseph qui exerçait le rude métier de charpentier.

L’on sait, en effet, que jusqu’à l’âge de trente ans, Jésus travailla avec son père nourricier dans l’atelier de Nazareth.

Le Verbe « par qui tout a été fait » ennoblit le travail en s’y adonnant après son incarnation. « Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, alléluia (dit le verset du 3me nocturne). A daigné travailler de ses mains, alléluia ».

Un an après avoir entrepris son travail apostolique et prêché et fait des miracles dans toute la Galilée, il revint dans sa ville pour y annoncer aussi le royaume de Dieu. « En ce temps-là, arrivé dans sa patrie (Nazareth), Jésus instruisait les siens dans leur synagogue, si bien que, saisis d’étonnement, ils disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Est-ce que sa mère ne s’appelle pas Marie, et ses frères, Jacques, Joseph. Simon et Jude ? Ses sœurs ne sont-elles pas toutes avec nous ? Alors d’où lui vient tout cela ? Et ils étaient déconcertés à son sujet. Maïs Jésus leur dit : « Un prophète n’est mésestimé que dans sa patrie et dans sa maison ». Et il ne fit là que peu de miracles, à cause de leur incrédulité » (Mat. 13, 54-58).

Ces quatre frères, dont saint Matthieu donne les noms, et les sœurs, qui ne sont pas nommées, n’étaient en réalité que les cousins et cousines de Jésus. En Orient les mots frères et sœurs ont toujours été employés dans un sens moins restreint que dans nos pays. Ils désignaient donc aussi une parenté plus ou moins proche.

L’étonnement des habitants de Nazareth provient de’ ce qu’ils connaissent fort bien la famille à laquelle appartient Jésus. Ils savent que Joseph, qu’ils croyaient être son père, exerçait le rude métier de charpentier et que ce n’est pas dans ce milieu où il travailla de longues années avant de commencer son ministère, qu’il a pu acquérir la science d’un Maître en Israël.

Et quant à sa réputation de thaumaturge ils restaient incrédules car jamais il n’en avait fait durant tout son séjour autrefois à Nazareth.

Ils ne voyaient donc en lui que le fils d’un artisan.

« N’est-il pas le fils du charpentier ? N’est-il pas le fils de Joseph ? » (Ire antienne du 3e nocturne).

Jésus les a détrompés en leur montrant sa science des choses de Dieu, dans leur réunion du sabbat à la synagogue. Et quant aux miracles il ne voulut pas leur faire cette faveur, sinon d’une façon très atténuée car leur incrédulité ne la méritait pas.

Dans son commentaire de cet évangile saint Albert le Grand nous dit : « On dit de Joseph qu’il fut un ouvrier charpentier cherchant sa nourriture dans son métier et le travail de ses mains. Il ne mangeait pas son pain dans le loisir et la facilité comme le faisaient les scribes et les pharisiens. Marie, elle, se procurait aussi sa nourriture par le travail de ses mains. Le sens de l’objection était donc : « Celui-ci (Jésus), qui est d’une naissance aussi pauvre et obscure, ne peut être le Seigneur Christ, oint par Dieu. Il ne faut donc pas croire en celui qui est d’une condition si basse et ordinaire. Et pourtant il était bien le Seigneur car le prophète a dit de lui : « Tu as fait l’aurore et le soleil »... Et le Seigneur (Jésus) a déclaré : « En vérité, je vous le dis, personne n’est considéré comme prophète dans sa propre patrie ». Lui, qui connait toutes choses en tant que Dieu, ne reçoit pas son inspiration de ce qu’il appelle sa patrie, qui désigne ici le lieu où il a été conçu et nourri » (8e et 9e leçons des Matines).

3) Aux sources de l’Église par le ministère de laquelle le Christ, unique grand-prêtre, continue l’œuvre de notre salut et nous y fait participer activement.

L’Église, chargée de continuer l’œuvre du Seigneur, a institué la fête de saint Joseph, ouvrier, pour le donner comme modèle à toute la classe ouvrière afin de lui montrer la dignité de la condition de ceux qui travaillent de leurs mains comme l’a fait l’époux de la Vierge Marie et Jésus-Christ lui-même qu’on pensait être le fils du charpentier de Nazareth.

Voilà ce que disait à ce sujet Pie XII le 1er mai 1956, en haranguant des milliers d’ouvriers réunis sur la place Saint Pierre. Une bonne partie de ces paroles constitue les leçons du 2e nocturne de la fête de ce jour.

« Dès leurs origines, nous avons mis vos associations sous le puissant patronage de saint Joseph. Il ne pourrait, en effet, y avoir de meilleur protecteur pour vous aider à faire pénétrer dans vos vies l’esprit de l’Évangile.

C’est du cœur de l’Homme-Dieu, Sauveur du monde, que cet esprit passe en vous et en tous les hommes. Mais il est certain également qu’aucun travailleur n’en fut jamais aussi parfaitement et profondément pénétré que le Père putatif de Jésus qui vécut avec lui dans la plus étroite intimité et communauté de famille et de travail. De même, si vous voulez être près du Christ, nous vous disons : « Ite ad Joseph : Allez à Joseph I » (Gen. 41, 55).

Le monde du travail s’est adjugé le 1er mai comme sa fête propre, avec l’intention que tous reconnaissent la dignité du travail et que celle-ci inspire la vie sociale et les lois fondées sur la juste répartition des droits et des devoirs.

Accueilli de la sorte par les travailleurs chrétiens et recevant pour ainsi dire la consécration chrétienne, le 1er mai, bien loin de réveiller les discordes, la haine et la violence, est et sera une invitation périodique adressée à la société moderne pour achever ce qui manque encore à la paix sociale. Fête donc, c’est-à-dire jour de jubilation pour le triomphe concret et progressif des idéaux chrétiens de la grande famille du travail.

Aussi nous fixons la fête de saint Joseph ce jour-là parce que l’humble artisan de Nazareth, non seulement incarne auprès de Dieu et de la Sainte Église la dignité du travailleur manuel, mais reste toujours votre vigilant gardien et celui de vos familles.

Par votre fidèle adhésion à la doctrine de l’Évangile et aux directives de la Sainte Hiérarchie vous ne collaborerez pas seulement, dans le camp du travail, au triomphe du règne de Dieu dans une société qui souvent oublie sa présence, sa volonté et ses droits sacrés, mais vous vous inscrirez parmi les premières troupes de ces forces saines du corps social engagées dans la pacifique bataille pour le salut commun des peuples- Prenez pleine conscience de l’honneur que comporte cette double collaboration et Dieu ne manquera pas de vous faire goûter les fruits de la justice, de l’ordre et de la paix que vous aurez puissamment contribué à mûrir ».

En conséquence l’Église fait lire en ce jour ce passage de l’épître de saint Paul aux Colossiens qui est une exhortation à la charité, à la paix, à la reconnaissance et à l’esprit surnaturel puisés dans le Christ : « Frères, revêtez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ règne en vos cœurs, cette paix à laquelle vous avez été appelés pour ne former qu’un seul corps. Montrez-vous reconnaissants. Et quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus-Christ, en rendant grâces par lui à Dieu le Père. Quoi que vous fassiez, travaillez de toute votre âme, pour le Seigneur et non pour les hommes. Vous savez qu’en récompense vous recevrez l’héritage des mains du Seigneur. Servez le Seigneur Christ » (Col. 3, 14-24).

But final du drame rédempteur : l’apothéose céleste dont la liturgie est l’annonce, la préparation et le prélude ici-bas.

Le travail fait en esprit surnaturel assure une récompense éternelle. C’est ce que la Ire oraison de la messe, nous fait demander en recourant à la protection de saint Joseph. Collecte : « Dieu créateur de toutes choses, vous qui avez imposé aux hommes la loi du travail, faites, dans votre bonté, qu’à l’exemple de saint Joseph et sous son patronage, nous accomplissions parfaitement l’ouvrage que vous commandez et parvenions aux récompenses que vous promettez ».

Et après la communion l’Église nous fait aussi demander : Postcommunion : « Que les saints mystères auxquels nous avons communié, Seigneur, achèvent, par l’intercession du bienheureux Joseph, ce qui manque à nos œuvres et nous assurent vos récompenses ».

Notre engagement personnel et communautaire dans la célébration liturgique de la fête de saint Joseph, ouvrier.

Pour participer à l’esprit de cette fête qui est la glorification du travail fait sous l’égide de saint Joseph et dans des dispositions vraiment chrétiennes, méditons ces prières de l’Église :

Introït (Sag. 10, 17 ; ps. 126, 1), « Aux justes la Sagesse donna le salaire de leurs peines, Elle leur tint Heu d’abri pendant le jour, de lumière des étoiles durant la nuit ». « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain les maçons peinent. ».

Alléluia pascal : « Dans quelque tribulation qu’ils m’invoquent, je les exaucerai, et je serai à jamais leur protecteur. Alléluia ». « Faites-nous mener, ô Joseph, une vie sans tache et qui soit toujours en sécurité sous votre patronage. Alléluia ».

Offertoire : « Que repose sur nous l’amabilité du Seigneur notre Dieu ; fais prospérer l’œuvre de nos mains ; l’œuvre de nos mains fais-la prospérer ».

Secrète : « Ces présents que nous vous offrons, en sacrifice, œuvre du travail de nos mains, faites qu’ils deviennent pour nous, Seigneur, grâce à l’appui de saint Joseph, gage d’unité et de paix. Par notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils ».

[1] Pendant le Temps pascal, les trois psuames de chacun des nocturnes des Matines sont dits sous une seule antienne.