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11/08 St Tiburce et Ste Suzanne, vierge, martyrs

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

Tiburce, culte attesté au Ve siècle. Suzanne, au VIe siècle. Fête au XIIe siècle. Simple commémoraison dans l’Octave de St Laurent, la fête des Sts Tiburce et Suzanne fut ‘élevée’ au rang de simple par St Pie X lors de sa réforme du calendrier, puis de nouveau réduite à une commémoraison sous Jean XXIII.

« Le martyr saint Tiburce fut inhumé au cimetière inter duas lauros sur la via Labicana. Le pape Damase orna sa tombe d’une inscription métrique. Le martyrologe hiéronymien fait mention de Tiburce, mais il annonce avec lui Valérien et Cécile, le confondant avec le martyr homonyme qui est commémoré le 14 avril. Les sacramentaires gélasien et grégorien, ainsi que l’évangéliaire de 645, connaissent sa fête. On l’a toujours célébrée à Rome depuis lors.

Pour fixer l’anniversaire de sainte Suzanne le Hiéronymien n’indique pas un cimetière, mais une église de la Ville, située sur l’Alta Semita, près des thermes de Dioclétien. Cette église, appelée en 499 titre de Gaius, était devenue en 595 le titre de sainte Suzanne. Le samedi de la troisième semaine de Carême, on y célébrait la messe stationnale, dans laquelle on lisait le récit de la délivrance de Suzanne au livre de Daniel [1]. La notice de sainte Suzanne se trouve dans Bède et ses héritiers, mais sa fête est à peu près inconnue en France, en Angleterre et en Italie. Elle est mentionnée, au contraire, en Pays alémaniques, à Spire, à Rheinau, à Saint-Gall surtout, où plusieurs calendriers en font mention dès le IXe siècle.

Au XIe siècle, les martyrologes romains de Saint-Cyriaque et de Saint-Pierre annoncent Natale Tyburtii et Susannae à la suite de Bède, ce qui incitera les calendriers à réunir leurs noms. Dans les documents liturgiques du XIe et du XIIe siècle on trouve tantôt Tiburce seul, selon la tradition, tantôt Tiburce et Suzanne, parfois Suzanne seule, comme dans le passionnaire du Latran. A la fin du XIIe, au Vatican on célèbre les deux saints ensemble, tandis qu’au Latran le missel et l’Ordo ne connaissent que Tiburce, le calendrier y ajoutant la mention de Suzanne » [2].

Textes de la Messe

die 11 augusti
le 11 août
Ss. TIBURTII et SUSANNÆ Virg.
STS TIBURCE et SUZANNE Vierge
Martyrum
Martyrs
Commemoratio (ante CR 1960 : simplex)
Commémoraison (avant 1960 : simplex)
Ant. ad Introitum. Ps. 36, 39.Introït
Salus autem iustórum a Dómino : et protéctor eórum est in témpore tribulatiónis.Le salut des justes vient du Seigneur : et il est leur protecteur au temps de la tribulation.
Ps. Ibid., 1.
Noli æmulári in malignántibus : neque zeláveris faciéntes iniquitátem.Ne porte pas envie aux méchants : ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Sanctórum Martyrum tuórum Tiburtii et Susánnæ nos, Dómine, fóveant continuáta præsídia : quia non désinis propítius intuéri ; quos tálibus auxíliis concésseris adiuvári. Per Dóminum. Faites, Seigneur, que nous soyons toujours soutenus par la protection de vos saints Martyrs Tiburce et Suzanne : puisque vous ne pouvez manquer d’accueillir favorablement ceux qui par votre grâce, jouissent d’un tel appui.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Hebrǽos.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux.
Hebr. 11, 33-39.
Fratres : Sancti per fidem vicérunt regna, operáti sunt iustítiam, adépti sunt repromissiónes, obturavérunt ora leónum, exstinxérunt ímpetum ignis, effugérunt áciem gládii, convaluérunt de infirmitáte, fortes facti sunt in bello, castra vertérunt exterórum : accepérunt mulíeres de resurrectióne mórtuos suos : álii autem disténti sunt, non suscipiéntes redemptiónem, ut meliórem invenírent resurrectiónem : álii vero ludíbria et vérbera expérti, ínsuper et víncula et cárceres : lapidáti sunt, secti sunt, tentári sunt, in occisióne gládii mórtui sunt : circuiérunt in melótis, in péllibus caprínis, egéntes, angustiáti, afflicti : quibus dignus non erat mundus : in solitudínibus errántes, in móntibus et spelúncis et in cavérnis terræ. Et hi omnes testimónio fídei probáti, invénti sunt in Christo Iesu, Dómino nostro.Mes Frères : les Saints, par la foi, ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu l’effet des promesses, fermé la gueule des lions, éteint la violence du feu, échappé au tranchant de l’épée, triomphé de la maladie, déployé leur vaillance à la guerre, mis en fuite des armées ennemis ; par eux des femmes ont recouvré leurs morts ressuscités. Les uns ont péri dans les tortures, refusant la délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection ; d’autres ont souffert les moqueries et les verges ; de plus, les chaînes et les cachots ; ils ont été lapidés, sciés, éprouvés ; ils sont morts par le tranchant de l’épée ; ils ont erré çà et là, couverts de peaux de brebis et de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne ; Ils ont été errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et dans les antres de la terre. Et tous ceux-là ont obtenu un bon témoignage à cause de leur foi en Jésus-Christ.
Graduale. Ps. 33, 18-19.Graduel
Clamavérunt iusti, et Dóminus exaudívit eos : et ex ómnibus tribulatiónibus eórum liberávit eos.Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés : et il les a délivrés de toutes leurs tribulations.
V/. Iuxta est Dóminus his, qui tribuláto sunt corde : et húmiles spíritu salvábit.V/. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur affligé : et il sauvera les humbles d’esprit.
Allelúia, allelúia. V/. Te Mártyrum candidátus laudat exércitus, Dómine. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. La blanche armée des Martyrs chante vos louanges, Seigneur. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
Luc. 12, 1-8.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Atténdite a ferménto pharisæórum, quod est hypócrisis. Nihil autem opértum est, quod non revelétur : neque abscónditum, quod non sciátur. Quóniam, quæ in ténebris dixístis, in lúmine dicéntur : et quod in aurem locuti estis in cubículis, prædicábitur in tectis. Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab his, qui occídunt corpus, et post hæc non habent ámplius quid fáciant. Osténdam autem vobis, quem timeátis : timéte eum, qui, postquam occídent, habet potestátem míttere in gehénnam. Ita dico vobis : hunc timéte. Nonne quinque pásseres véneunt dipóndio, et unus ex illis non est in oblivióne coram Deo ? Sed et capílli cápitis vestri omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis passéribus pluris estis vos. Dico autem vobis : Omnis, quicúmque conféssus fúerit me coram homínibus, et Fílius hóminis confiténtur illum coram Angelis Dei.En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Car, ce que vous avez dit dans les ténèbres, on le dira dans la lumière ; et ce que vous avez dit à l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les toits. Je vous dis donc à vous, qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq passereaux ne se vendent-ils pas deux as ? Et pas un d’eux n’est en oubli devant Dieu. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or, je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu.
In Missis votives post Septuagesimam in fine sequentæ antiphonæ Allelúia omittitur.Aux Messes votives après la Septuagésime, on omet l’Allelúia à la fin de l’antienne qui suit.
Ant. ad Offertorium. Sap. 3, 1, 2 et 3.Offertoire
Iustórum ánimæ in manu Dei sunt, et non tanget illos torméntum malítiae : visi sunt óculis insipiéntium mori : illi autem sunt in pace, allelúia.Les âmes des Justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas ; aux yeux des insensés, ils ont paru mourir, cependant ils sont en paix, alléluia.
SecretaSecrète
Adésto, Dómine, précibus pópuli tui, adésto munéribus : ut, quæ sacris sunt obláta mystériis, tuórum tibi pláceant intercessióne Sanctórum. Per Dóminum.Recevez, Seigneur, les prières de votre peuple, recevez ses offrandes : et que ce qui vient d’être présenté pour la célébration des mystères sacrés vous soit rendu agréable par l’intercession de vos saints.
Ant. ad Communionem. Matth. 10, 27.Communion
Quod dico vobis in ténebris, dícite in lúmine, dicit Dóminus : et quod in aure audítis, prædicáte super tecta.Ce que je vous dis dans l’obscurité, dites-le dans la lumière, dit le Seigneur ; et ce qui est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits.
PostcommunioPostcommunion
Súmpsimus, Dómine, pignus redemptiónis ætérnæ : quod sit nobis, quǽsumus, interveniéntibus sanctis Martýribus tuis, vitæ præséntis auxílium páriter et futúræ. Per Dóminum.Nous avons reçu, Seigneur, le gage de l’éternelle rédemption : par les prières de vos saints Martyrs, qu’il soit pour nous le soutien de la vie présente et le secours pour obtenir la vie future.

Office

Leçon des Matines avant 1960.

Troisième leçon. — Tiburce, fils de Chromatius, préfet de Rome, avait embrassé le christianisme, à la persuasion de saint Sébastien. Amené pour ce motif devant le juge Fabien, il se mit à discourir en sa présence sur divers points de la foi chrétienne. Dans sa fureur, le juge ordonna de couvrir le pavé de charbons ardents, et lui dit : « Tiburce, il faudra, ou que tu sacrifies sans délai aux dieux de l’empire, ou que tu marches nu-pieds sur ces charbons » [3]. Se munissant alors du signe de la croix, le Martyr marcha plein de confiance sur le brasier. « Apprends par là, dit-il an juge, que le Dieu des Chrétiens est le seul Dieu. Tes charbons me semblent être des fleurs » [4]. Ce prodige ayant été attribué à la magie, on conduisit Tiburce hors de la ville sur la voie Lavicane, à trois milles de Rome, où on le décapita et où les Chrétiens l’ensevelirent. Le même jour, Suzanne, vierge d’une grande noblesse [5], qui avait refusé l’alliance de Galère Maxime, fils de l’empereur Dioclétien, à cause de son vœu de virginité, et que de nombreux supplices n’avaient pu détourner de sa résolution sainte, fut décapitée dans sa propre maison, sur l’ordre de l’Empereur. C’est ainsi qu’elle monta au ciel, couronnée de la double gloire de la virginité et du martyre.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Tiburce, fils de Chromatius préfet de Rome, suit aujourd’hui Laurent sur les charbons où la confession de sa foi l’amène lui-même. A quarante ans de distance, un même Esprit anime les deux témoins du Seigneur Christ et leur suggère une même réponse à leurs bourreaux. Tiburce, marchant sur le brasier, s’écrie : « Apprends que l’unique Dieu est celui des chrétiens ; car ces charbons me semblent des fleurs ».

Dans ce voisinage immédiat du grand archidiacre, assez brillante elle-même pour n’en être pas éclipsée, une vierge illustre prend place à son tour. Parente à la fois de l’empereur Dioclétien et du saint Pape Caïus, Susanne, dit-on, vit un jour le diadème impérial à ses pieds. La blanche couronne qu’elle lui préféra lui valut la palme du martyre, et toutes deux lui assurent une noblesse à jamais plus grande.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Saint Tiburce, martyr.
Station « ad duas lauros » sur la voie de Labicum.

Saint Tiburce, selon les Actes, était le fils du préfet Chromatius, et il fut mis à mort sous Dioclétien. Son corps fut enseveli dans le cimetière ad duas Lauros, non loin de ce qui devint plus tard la villa impériale de Constantin sur la voie Labicane.

Damase y plaça l’inscription suivante :

TEMPORE • QVO • GLADIVS • SECVIT • PIA • VISCERA • MATRIS
EGREGIVS • MARTYR • CONTEMPTO • PRINCIPE • MVNDI
AETHERIS • ALTA • PETIT • CHRISTO • COMITANTE • BEATVS
HAEC • TIBI • SANCTVS • HONOR • SEMPER • LAVDESQVE • MANEBVNT
CARE • DEO • VT • FOVEAS • DAMASVM • PRECOR • ALME • TIBVRTI
Quand le glaive du persécuteur transperçait le sein de la Mère Église,
ce noble martyr, méprisant les ordres du prince temporel,
suivit, bienheureux, le Christ au royaume céleste.
Cela t’a mérité les honneurs de la liturgie sacrée et une louange impérissable.
O saint martyr Tiburce, cher à Dieu, je te supplie de protéger Damase.

Grégoire IV transféra le corps de Tiburce à Saint-Pierre, et, dans l’Ordo Romanus XI, nous lisons que le Pape, avant de commencer les vigiles solennelles au Vatican, allait encenser l’autel de saint Tiburce.

La liste des Évangiles de Würzbourg, d’accord avec la plus ancienne tradition romaine, n’indique que la seule messe de saint Tiburce, avec la lecture évangélique : Hoc est praeceptum meum [6], comme pour la vigile des Apôtres. Sainte Susanne est venue plus tard.

La messe était ainsi composée : Introït, Iustus ut palma, comme pour la fête de saint Paul ermite, le 15 janvier.

Collecte. — « Que la protection du bienheureux Tiburce nous aide sans cesse, Seigneur, car vous ne pourrez pas ne pas regarder favorablement ceux à qui vous accordez d’avoir un patron si puissant ». Voici un autre argument pour prouver que la dévotion aux saints ne retire rien au culte que nous devons à Dieu. C’est le Seigneur lui-même qui confie l’Église et les âmes des fidèles à la protection des saints, afin que ceux-ci, par leurs prières, soient, avec les anges gardiens, les ministres de la divine Providence pour conduire au salut éternel ceux qui les honorent dévotement.

Le répons-graduel Os iusti est la même que pour saint Pierre Nolasque, le 31 janvier, tandis que le verset alléluiatique, tiré du psaume 8, est le suivant : « Alléluia. Gloria et honore coronasti eum, Domine » [7].

L’antienne pour l’offrande des oblations est la même que le 31 janvier. Suit la collecte sur les oblations : « Recevez, Seigneur, les prières de votre peuple, recevez ses offrandes ; et que ce qui vient d’être présenté pour la célébration des mystères sacrés, vous soit rendu agréable par l’intercession de vos saints. »

Il y avait aussi pour ce jour une préface propre : Vere dignum... Qui dum beati Tiburtii merita gloriosa veneramur, auxilium nobis tuae protectionis adfore deprecamur ; quoniam credimus nos per eorum intercessionem qui tibi placuerunt, peccatorum nostrorum veniam impetrare. Per, etc [8].

L’antienne pour la Communion, Posuisti, est la même que le 26 janvier.

Après la Communion : « Nous avons reçu, Seigneur, le gage de l’éternelle rédemption. Par les prières du bienheureux Tiburce, qu’il soit pour nous le soutien de la vie présente et le secours pour obtenir la vie future ».

Sainte Susanne, vierge et martyre.
Station « ad duas domus, iuxta Diocletianas ».

Aujourd’hui le Martyrologe Hiéronymien indique la station de l’anniversaire de sainte Susanne dans l’antique titulus Gaii, ou titulus Susannae, près des thermes de Dioclétien, qui remonte au commencement du IVe siècle. Les Actes de la Sainte datent du siècle suivant et leur authenticité est douteuse. Selon ce document, Susanne périt par le glaive dans sa propre demeure, victime de la haine de Dioclétien contre la foi chrétienne. Son corps aurait été d’abord enseveli sur la voie Nomentane, près de la crypte du martyr Alexandre ; plus tard, cependant, on le vénéra dans le Titre élevé sous son vocable ; on y lisait cette inscription sépulcrale :

OLIM • PRESBYTERI • GABINI • FILIA • FELIX HIC • SVSANNA • IACET • IN • PACE • PATRI • SOCIATA [9]

Le culte de sainte Susanne prit, à Rome, un nouveau développement quand Serge Ier, qui avait été prêtre du titulus Susannae, fit restaurer cette église, la dotant de biens. Léon III et Charlemagne durent eux aussi y déployer leur munificence, car leurs images figuraient dans la mosaïque absidale, et une inscription commémorative de ces travaux attestait même que le Pontife avait également transporté en ce temple le corps de sainte Félicité.

Une messe distincte, en l’honneur de sainte Susanne, le 11 août, apparaît déjà en diverses listes de péricopes évangéliques, comme, par exemple, dans les manuscrits de Rheinau et de Spire, publiés par Gerbert, Ranke, etc. Le Missel actuel a fondu les deux synaxes primitives de saint Tiburce et de sainte Susanne — celle de la voie Labicane et celle de l’alta semita, ad duas domus — en une unique messe : (Salus autem), du Commun. Les collectes, avec l’adjonction du nom de Susanne, sont les mêmes que celles que nous avons rapportées plus haut pour saint Tiburce ; et la première lecture est identique à celle de la fête de saint Sébastien, le 20 janvier.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Témoins du Christ.

1. Saint Tiburce et sainte Suzanne. — Jour de mort : le 11 août, vers 303. Tombeaux : le corps de saint Tiburce fut déposé dans le cimetière proche de la voie de Lavicum ; Grégoire IV le fit plus tard transporter à Saint-Pierre. Les reliques de sainte Suzanne sont à Rome, dans l’église qui porte son nom. Vie : Nous éprouvons toujours une profonde vénération pour les martyrs des anciens temps de l’Église. Quand bien même nous les connaissons fort peu, nous voyons toujours en eux des représentants de la « glorieuse armée des martyrs », des témoins du Christ. Le martyrologe relate : « A Rome, « entre les deux lauriers », fête de saint Tiburce, martyr. Sous le juge Fabien, durant la persécution de Dioclétien, il fut condamné à marcher nu-pieds sur des charbons ardents. Comme il confessait sa foi avec d’autant plus de constance, on le conduisit à trois milles de la ville où il eut la tête tranchée ». D’après les Actes, Tiburce était le fils du préfet Cromatius. — « A Rome, sainte Suzanne, vierge de haute naissance et nièce du pape Caïus, décapitée ; elle mérita ainsi la palme du martyre ».

2. La Messe. — C’est la messe du commun de Martyrs (Salus autem). L’Épître seule est propre (Ép. aux Hébreux, XI, 33-39) ; elle rappelle en peu de mots toute l’étendue des souffrances endurées par nos saints martyrs. Cela uniquement pour rendre témoignage au Christ. En entendant cette épître, sachons reconnaître combien nous sommes petits. Quels sacrifices faisons-nous pour notre foi ? Cette lecture sera plus impressionnante encore, si nous nous représentons au tombeau des martyrs où nous voyons, pour ainsi dire, leurs blessures se rouvrir et saigner.

[1] Dan. 13,1, 63.

[2] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

[3] Je ne sacrifie, répondit Tiburce qu’à un seul Dieu, le Créateur du monde qui règne sur la terre et dans les cieux, et mon plus grand désir est d’être immolé et sacrifié moi-même pour cette confession.

[4] Pour beaucoup de martyrs le Seigneur voulut adoucir miraculeusement certains supplices. Pour d’autres il laissa aux tourments toute leur acuité. Sa grâce s’est montrée également puissante dans l’un et l’autre cas.

[5] Sainte Suzanne était fille de saint Gabinius, frère du Pape saint Caïus, et proche parente de Dioclétien. Elle subit le martyre en 286.

[6] Ioann. 15. 12-16.

[7] Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur.

[8] Il est vraiment digne... Alors que nous vénérons les mérites glorieux du bienheureux Tiburce, nous vous prions de nous accorder le secours de votre protection ; car nous croyons que par l’intercession de ceux qui vous ont plus, nous pouvons demander le pardon de nos péchés.

[9] Autrefois heureuse fille du prêtre Gabin, ici Suzanne repose en paix associée son père.