Textes de la Messe |
MESSE COMPLÈTE |
MESSE BRÈVE |
Office |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Après avoir enfanté à l’Église de nombreux nouveau-nés la nuit de la Pentecôte, l’Esprit-Saint va leur donner aujourd’hui des prêtres qui seront les instruments de sa grâce dans le monde [1] car il va se répandre dans ses serviteurs, comme Joël l’avait prophétisé pour les Apôtres (1ère Lecture). Aussi est-ce à l’église de St-Pierre, le pasteur des agneaux et des brebis, que se fait la Station, et l’Évangile nous parle-t-il d’une guérison opérée dans la maison de Pierre. Le Prêtre, ministre de Jésus-Christ, s’applique à guérir les âmes dévorées par la fièvre des passions. On a déjà remarqué que la Messe des Samedis des Quatre-Temps renferme, entre l’Introït et l’Épître, 5 Leçons avec Oraisons et Traits. La 5e est invariable. Elle contient le récit du miracle qui protégea les trois jeunes Hébreux dans la fournaise. Elle est suivie d’un extrait de leur Cantique d’actions de grâces. La Collecte de la messe s’inspire de cette leçon et sollicite de la bonté divine que nous ne soyons pas consumés par la flamme du vice. Le prêtre reçoit dans le Sacrement de l’Ordre une large effusion de l’Esprit de Dieu (Ev.) qui lui permet d’évangéliser le royaume de Dieu (Ep.). Les 2ème, 3eme et 4eme lectures font allusion aux moissons et à l’offrande des précieux fruits de la terre, car les Quatre-Temps furent institués pour obtenir la bénédiction de Dieu sur cette saison qui commence. Entrés dans la terre promise, les Israélites en ont offert les prémices à Dieu. Entrés dans l’Église par le baptême, offrons à notre tour à Dieu les prémices de tout ce que nous faisons sous l’influx surnaturel de l’Esprit-Saint. Demandons-lui qu’il augmente notre foi en Jésus (Ep. et Ev.) et qu’il remplisse nos cœurs de son saint amour (Ep.).
FORMA MISSÆ LONGIOR |
MESSE COMPLÈTE | |
¶ Hæc forma adhibenda est in Missa conventuali et in Missa, in qua Ordines conferuntur ; in ceteris Missis adhiberi potest forma brevior ut infra. | ¶ Ce formulaire dout être utilisé à la messe conventuelle et à la messe où l’on confère les ordinations ; pour les autres messes, on peut utiliser la forme brève qui suit. | |
¶ In sabbato Quatuor Temporum, Missa, in qua Ordines conferuntur, dicenda est de sabbato, etiam festo I vel II classis occurrente, et in ea additur oratio ritualis « In collatione Ordinum » sub unica conclusione cum oratione quæ sequitur Dóminus vobíscum, et omittuntur omnes commemorationes, nisi sint privilegiatæ. | ¶ Le Samedi des Quatre-Temps, la messe où l’on confère les ordinations doit être celle du samedi, même si ce jour là tombe une fête de Ière ou IIème classe ; on y ajoute l’oraison « Pour la collation des Ordres » sous la même conclusion à l’oraison qui suit le Dóminus vobíscum, et on omet toutes les autres commémoraisons, sauf celles privilégiées | |
Ant. ad Introitum. Rom. 5, 5. | Introït | |
Cáritas Dei diffúsa est in córdibus nostris, allelúia : per inhabitántem Spíritum eius in nobis, allelúia, allelúia. | L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs, alléluia, par son Esprit qui habite en nous, alléluia, alléluia. | |
Ps. 102, 1. | ||
Benedic, anima mea, Dómino : et ómnia, quæ intra me sunt, nómini sancto eius. | Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est au-dedans de moi bénisse son saint nom. | |
V/.Glória Patri. | ||
Post Kýrie, eléison dicitur Orémus, sine Flectámus génua, et similiter ad orationes sequentes. | Après le Kýrie, eléison on dit Orémus, sans Flectámus génua, et de même aux oraisons suivantes. | |
Oratio. | Collecte | |
Méntibus nostris, quǽsumus, Dómine, Spíritum Sanctum benígnus infúnde : cuius et sapiéntia cónditi sumus, et providéntia gubernámur. Per Dóminum… in unitáte eiúsdem. | Nous vous en supplions, Seigneur, répandez avec bonté, dans nos âmes, l’Esprit-Saint : dont la Sagesse nous a créés et dont la providence nous gouverne. Par N.-S... en l’unité du même. | |
¶ Præcedens oratio sumitur ad commemorandum Sabbatum Quatuor Temporum. | ¶ Cette oraison est utilisée s’il faut commémorer le samedi des Quatre-Temps. | |
Léctio Ioélis Prophétæ. | Lecture du Prophète Joël. | |
Ioël. 2, 28-32. | ||
Hæc dicit Dóminus Deus : Effúndam Spíritum meum super omnem carnem : et prophetábunt fílii vestri et fíliæ vestræ : senes vestri sómnia somniábunt, et iúvenes vestri visiónes vidébunt. Sed et super servos meos et ancíllas in diébus illis effúndam Spíritum meum. Et dabo prodígia in cælo et in terra, sánguinem et ignem et vapórem fumi. Sol convertétur in ténebras et luna in sánguinem : ántequam véniat dies Dómini magnus ei horríbilis. Et erit : omnis, qui invocáverit nomen Dómini, salvus erit. | Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens auront des visions. Même sur mes serviteurs et sur mes servantes je répandrai en ces jours-là mon Esprit. Je ferai paraître des prodiges dans le ciel et sur la terre, du sang, du feu et des tourbillons de fumée. Le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le grand et terrible jour du Seigneur. Et alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. | |
Allelúia. V/. Ioann. 6, 64. Spíritus est, qui vivíficat : caro autem non prodest quidquam. | Allelúia. V/. C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. | |
Oratio. | Collecte | |
Illo nos igne, quǽsumus, Dómine, Spíritus Sanctus inflámmet : quem Dóminus noster Iesus Christus misit in terram, et vóluit veheménter accéndi : Qui tecum . . . in unitáte eiúsdem. | Faites, s’il vous plaît, Seigneur, que l’Esprit-Saint nous embrase de ce feu que Notre-Seigneur Jésus-Christ a apporté sur la terre et qu’il a ardemment désiré voir étendre ses flammes. Lui, qui avec vous... en l’unité. | |
Léctio libri Levítici. | Lecture du Lévitique. | |
Levit. 23, 9-11, 15-17 et 21. | ||
In diébus illis : Locútus est Dóminus ad Móysen, dicens : Lóquere fíliis Israël, et dices ad eos : Cum ingréssi fuéritis terram, quam ego dabo vobis, et messuéritis ségetem, ferétis manípulos spicárum, primítias messis vestræ ad sacerdótem : qui elevábit fascículum coram Dómino, ut acceptábile sit pro vobis, áltero die sábbati, et sanctificábit illum. Numerábitis ergo ab áltero die sábbati, in quo obtulístis manípulum primitiárum, septem hebdómadas plenas, usque ad álteram diem expletiónis hebdómadæ séptiniæ, id est, quinquagínta dies : et sic offerétis sacrifícium novum Dómino ex ómnibus habitáculis vestris, panes primitiárum duos de duábus decimis símilæ fermentátæ, quos coquétis in primítias Dómini. Et vocábitis hunc diem celebérrimum atque sanctíssimum : omne opus servíle non faciétis in eo. Legítimum sempitérnum erit in cunctis habitáculis et generatiónibus vestris : dicit Dóminus omnípotens. | En ces jours-là, le Seigneur parla à Moïse en ces termes : Parlez aux enfants d’Israël, et dites-leur : Lorsque vous serez entrés dans la terre que je vous donnerai, et que vous moissonnerez le blé, vous porterez au prêtre une gerbe d’épis, comme les prémices de votre moisson ; et, le lendemain du sabbat, le prêtre élèvera devant le Seigneur cette gerbe, afin que le Seigneur vous soit favorable en la recevant, et il la consacrera au Seigneur. Vous compterez donc, depuis le lendemain du sabbat où vous aurez offert la gerbe des prémices, sept semaines pleines, jusqu’au lendemain du jour où la septième semaine sera accomplie, c’est-à-dire cinquante jours ; et vous offrirez au Seigneur comme un sacrifice nouveau, de tous les lieux où vous demeurerez, deux pains de prémices, de deux dixièmes de pure farine avec du levain, que vous ferez cuire pour être les prémices du Seigneur. Vous appellerez ce jour-là très célèbre et très saint ; vous ne ferez aucune œuvre servile en ce jour. Cette ordonnance sera observée éternellement dans tous les 1ieux où vous demeurerez, et dans toute votre postérité, dit le Seigneur tout-puissant. | |
Allelúia. V/. Iob 26, 13. Spíritus eius ornávit cælos. | Allelúia. V/. Son esprit a orné les cieux. | |
Oratio. | Collecte | |
Deus, qui, ad animárum medélam, ieiúnii devotióne castigári córpora præcepísti : concéde nobis propítius ; et mente et córpore tibi semper esse devótos. Per Dóminum. | 0 Dieu, qui pour la guérison des âmes avez ordonné de châtier les corps par le dévot exercice du jeûne, accordez-nous, dans votre bonté, de vous être toujours dévoués d’esprit et de corps. | |
Léctio libri Deuteronómii. | Lecture du Deutéronome. | |
Deut. 26, 1-11. | ||
In diébus illis : Dixit Moyses fíliis Israël : Audi, Israël, quæ ego præcípio tibi hódie. Cum intráveris terram, quam Dóminus, Deus tuus, tibi datúrus est possidéndam, et obtinúeris eam atque habitáveris in ea : tolles de cunctis frúgibus tuis primítias, et pones in cartállo, pergésque ad locum, quem Dóminus, Deus tuus, elégerit, ut ibi invocétur nomen eius : accedésque ad sacerdótem, qui fúerit in diébus illis, et dices ad eum : Profíteor hódie coram Dómino, Deo tuo, qui exaudívit nos, et respexit humilitátem nostram et labórem atque angústiam : et edúxit nos de Ægýpto in manu forti et bráchio exténto, in ingénti pavóre, in signis atque porténtis : et introdúxit ad locum istum, et trádidit nobis terram lacte et melle manántem. Et idcírco nunc óffero primítias frugum terræ, quam Dóminus dedit mihi. Et dimíttes eas in conspéctu Dómini, Dei tui, et adoráto Dómino, Deo tuo. Et epuláberis in ómnibus bonis, quæ Dóminus, Deus tuus, déderit tibi. | En ces jours-là, Moïse dit aux enfants d’Israël : Écoutez, ô Israël, les choses que je vous ordonne aujourd’hui : Lorsque vous serez entré dans le pays dont le Seigneur votre Dieu doit vous mettre en possession, que vous en serez devenu le maître, et que vous y serez établi, vous prendrez les prémices de tous les fruits de votre terre, et, les ayant mis dans une corbeille, vous irez au lieu que le Seigneur votre Dieu aura choisi afin que son nom y soit invoqué. Là, vous approchant du prêtre qui sera en ce temps-là, vous lui direz : Je déclare aujourd’hui au Seigneur votre Dieu que c’est lui qui nous a exaucés, et qui, regardant favorablement notre affliction, nos travaux, et l’extrémité où nous étions réduits, nous tira d’Egypte par sa main toute-puissante et en déployant toute la force de son bras, après avoir jeté une frayeur extraordinaire dans ces peuples par des miracles et des prodiges inouïs ; il nous a fait entrer dans ce pays, et nous a donné cette terre où coulent le lait et le miel. C’est pourquoi j’offre maintenant les prémices des fruits de la terre que le Seigneur m’a donnée. Vous laisserez ces prémices devant le Seigneur votre Dieu, et après avoir adoré le Seigneur votre Dieu, vous ferez un festin de réjouissance en mangeant de tous les biens que le Seigneur votre Dieu vous aura donnés. | |
Allelúia. V/. Act. 2, 1. Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes páriter sedéntes. | Allelúia. V/. Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé ; ils étaient tous ensemble assis. | |
Oratio. | Collecte | |
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, salutáribus ieiúniis erudíti, ab ómnibus etiam vítiis abstinéntes, propitiatiónem tuam facílius impetrémus. Per Dóminum nostrum. | Faites, nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, qu’instruits par ces jeûnes salutaires et nous abstenant aussi de tous les vices, nous obtenions plus facilement votre faveur. | |
Léctio libri Levítici. | Lecture du Lévitique. | |
Levit. 26, 3-12. | ||
In diébus illis : Dixit Dóminus ad Móysen : Lóquere fíliis Israël, et dices ad eos : Si in præcéptis meis ambulavéritis, et mandáta mea custodiéritis et fecéritis ea, dabo vobis plúvias tempóribus suis, et terra gignet germen suum, et pomis árbores replebúntur. Apprehéndet méssium tritúra vindémiam, et vindémia occupábit seméntem : et comedétis panem vestrum in saturitáte, et absque pavóre habitábitis in terra vestra. Dabo pacem in fínibus vestris : dormiétis, et non erit, qui extérreat. Auferam malas béstias, et gládius non transíbit términos vestros. Persequémini inimícos vestros, et córruent coram vobis. Persequéntur quinque de vestris centum aliénos et centum de vobis decem mília : cadent inimíci vestri gládio in conspéctu vestro. Respíciam vos et créscere fáciam : multiplicábo mini, et firmábo pactum meum vobíscum. Comedétis vetustíssima véterum, et vétera novis superveniéntibus proiiciétis. Ponam tabernáculum meum in médio vestri, et non abíciet vos ánima mea. Ambulábo inter vos, et ero Deus vester, vosque éritis pópulus meus : dicit Dóminus omnípotens. | En ces jours-là, Dieu dit à Moïse : Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : Si vous marchez selon mes préceptes, si vous gardez et pratiquez mes commandements, je vous donnerai les pluies en leur saison. La terre produira ses récoltes, et les arbres seront remplis de fruits. La moisson, avant d’être battue, sera pressée par la vendange ; et la vendange sera elle-même avant qu’on l’achève, pressée par le temps des semences. Vous mangerez votre pain, et vous serez rassasiés, et vous habiterez dans votre terre sans aucune crainte. J’établirai la paix dans l’étendue de votre pays ; vous dormirez en repos, et il n’y aura personne qui vous inquiète. J’éloignerai de vous les bêtes féroces, et l’épée ne passera point par vos terres. Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont en foule devant vous. Cinq d’entre vous en poursuivront cent, et cent d’entre vous en poursuivront dix mille ; vos ennemis tomberont sous l’épée devant vos yeux. Je vous regarderai favorablement, et je vous ferai croître ; vous vous multiplierez de plus en plus, et j’affermirai mon alliance avec vous. Vous mangerez les fruits de la terre que vous aviez en réserve depuis longtemps, et vous rejetterez à la fin les anciennes récoltes, dans la grande abondance des nouvelles. J’établirai ma demeure au milieu de vous, et je ne vous rejetterai point. Je marcherai parmi vous, je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple, dit le Seigneur tout-puissant. | |
Allelúia. (Hic genuflectitur) V/. Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium : et tui amóris in eis ignem accénde. | Allelúia. (On se met à genoux) V/. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. | |
Oratio. | Collecte | |
Pæsta, quǽsumus, omnípotens Deus : sic nos ab épulis carnálibus abstinére ; ut a vítiis irruéntibus páriter ieiunémus. Per Dóminum. | Faites, nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, que nous nous abstenions de telle sorte de l’usage des viandes, que nous puissions également nous garder exempts des vices qui tendent à nous envahir. | |
Léctio Daniélis Prophétæ. | Lecture du Prophète Daniel. | |
Dan. 3, 47-51. | ||
In diébus illis : Angelus Dómini descéndit cum Azaría et sóciis eius in fornácem : et excússit flammam ignis de fornáce, et fecit médium fornácis quasi ventum roris flantem. Flamma autem effundebátur super fornácem cúbitis quadragínta novem : et erúpit, et incéndit, quos répperit iuxta fornácem de Chaldǽis, minístros regis, qui eam incendébant. Et non tétigit eos omníno ignis, neque contristávit, nec quidquam moléstiæ íntulit. Tunc hi tres quasi ex uno ore laudábant, et glorificábant, et benedicébant Deum in fornáce, dicéntes : | En ces jours-là, l’Ange du Seigneur descendit auprès d’Azarias et de ses compagnons dans la fournaise, et il écarta les flammes et le feu de la fournaise, et il fit au milieu de la fournaise comme un vent de rosée qui soufflait. Et la flamme s’élevait quarante-neuf coudées de haut au-dessus de la fournaise ; et elle s’élança et brûla ceux des Chaldéens qu’elle trouva près de la fournaise. Et le feu ne les toucha nullement ; il ne les incommoda pas et ne leur causa aucune peine. Alors ces trois hommes, comme d’une seule bouche, louaient, glorifiaient et bénissaient Dieu dans la fournaise, en disant : | |
Hic non respondetur Deo grátias. | Ici on ne répond pas Deo grátias. | |
Allelúia. V/. Ibid., 52. Benedíctus es, Dómine, Deus patrum nostrórum, et laudábilis in sǽcula. | Allelúia. V/. Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères ; vous êtes digne de louange dans tous les siècles. | |
Finito Versu dicitur Glória in excélsis. | Le verset fini, on dit le Glória in excélsis. | |
Deinde V/. Dóminus vobíscum. R/. Et cum spíritu tuo. | ||
Oratio. | Collecte | |
Deus, qui tribus púeris mitigásti flammas ígnium : concéde propítius ; ut nos fámulos tuos non exúrat flamma vitiórum. Per Dóminum. | O Dieu, qui pour trois enfants, avez calmé l’ardeur d’une fournaise, accordez dans votre bonté que la flamme des vices ne nous brûle pas, nous qui sommes vos serviteurs. | |
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Romános. | Lecture de l’Épître du B. Apôtre Paul aux Romains. | |
Rom. 5, 1-5. | ||
Fratres : Iustificáti ex fide, pacem habeámus ad Deum per Dóminum nostrum Iesum Christum : per quem et habémus accéssum per fidem in grátiam istam, in qua stamus, et gloriámur in spe glóriæ filiórum Dei. Non solum autem, sed et gloriámur in tribulatiónibus : scientes, quod tribulátio patiéntiam operátur, patiéntia autem probatiónem, probátio vero spem, spes autem non confúndit : quia cáritas Dei diffúsa est in córdibus nostris per Spíritum Sanctum, qui datus est nobis. | Mes frères, étant justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons aussi d’avoir accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et de nous glorifier dans l’espérance de la gloire des enfants de Dieu. Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même dans les afflictions, sachant que l’affliction produit la patience ; la patience l’épreuve, et l’épreuve l’espérance. Or l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint, qui nous a été donné. | |
Tractus. Ps. 116, 1-2. Laudáte Dóminum, omnes gentes : et collaudáte eum, omnes pópuli. | Trait. Nations, louez toutes le Seigneur ; glorifiez-le tous, ô peuples. | |
V/. Quóniam confirmáta est super nos misericórdia eius : et véritas Dómini manet in ætérnum. | V/. Car sa miséricorde a été affermie sur nous, et la vérité du Seigneur demeure éternellement. | |
Sequentia. | Séquence. | |
Veni, Sancte Spíritus,
et emítte cǽlitus lucis tuæ rádium. | Venez, ô Saint-Esprit,
Et envoyez du ciel Un rayon de votre lumière. | |
Veni, pater páuperum ;
veni, dator múnerum ; veni, lumen córdium. | Venez, père des pauvres,
Venez, distributeur de tous dons, Venez, lumière des cœurs. | |
Consolátor óptime,
dulcis hospes ánimæ, dulce refrigérium. | Consolateur suprême,
Doux hôte de l’âme, Douceur rafraîchissante. | |
In labóre réquies,
in æstu tempéries, in fletu solácium. | Repos dans le labeur,
Calme, dans l’ardeur, Soulagement, dans les larmes. | |
O lux beatíssima,
reple cordis íntima tuórum fidélium. | 0 lumière bienheureuse,
Inondez jusqu’au plus intime, Le cœur de vos fidèles. | |
Sine tuo númine
nihil est in hómine, nihil est innóxium. | Sans votre secours,
Il n’est en l’homme, rien, Rien qui soit innocent. | |
Lava quod est sórdidum,
riga quod est áridum, sana quod est sáucium. | Lavez ce qui est souillé,
Arrosez ce qui est aride, Guérissez ce qui est blessé. | |
Flecte quod est rígidum,
fove quod est frígidum, rege quod est dévium. | Pliez ce qui est raide,
Échauffez ce qui est froid. Redressez ce qui dévie. | |
Da tuis fidélibus,
in te confidéntibus, sacrum septenárium. | Donnez à vos fidèles,
qui en vous se confient Les sept dons sacrés. | |
Da virtútis méritum,
da salútis éxitum, da perénne gáudium. Amen. | Donnez-leur le mérite de la vertu,
Donnez une fin heureuse, Donnez l’éternelle joie. Ainsi soit-il. | |
In fine non dicitur Allelúia. | A la fin, on ne dit pas Allelúia. | |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. | |
Luc. 4, 38-44. | ||
In illo témpore : Surgens Iesus de synagóga, introívit in domum Simónis. Socrus autem Simónis tenebátur magnis fébribus : et rogavérunt illum pro ea. Et stans super illam, imperávit febri : et dimísit illam. Et contínuo surgens, ministrábat illis. Cum autem sol occidísset, omnes qui habébant infírmos váriis languóribus, ducébant illos ad eum. At ille síngulis manus impónens, curábat eos. Exíbant autem dæmónia a multis clamántia et dicéntia : Quia tu es Fílius Dei : et íncrepans non sinébat ea loqui, quia sciébant ipsum esse Christum. Facta autem die egréssus ibat in desértum locum, et turbæ requirébant eum, et venérunt usque ad ipsum : et detinébant illum, ne discéderet ab eis. Quibus ille ait : Quia et áliis civitátibus opórtet me evangelizáre regnum Dei : quia ideo missus sum. Et erat prǽdicans in synagógis Galilǽæ. | En ce temps-là : Jésus, s’étant levé, sortit de la synagogue, et entra dans la maison de Simon. Or la belle-mère de Simon était retenue par une forte fièvre : et ils le prièrent pour elle. Alors, debout auprès d’elle, il commanda à la fièvre, et la fièvre la quitta. Et se levant aussitôt, elle les servait. Lorsque le soleil fut couché, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenaient. Et lui, imposant les mains sur chacun d’eux, les guérissait. Et les démons sortaient d’un grand nombre, criant et disant : vous êtes le Fils de Dieu. Mais il les menaçait, et il ne leur permettait pas de dire qu’ils savaient qu’il était le Christ. Lorsqu’il fut jour, il sortit et alla dans un lieu désert ; et les foules le cherchaient, et elles vinrent jusqu’à lui, et elles voulaient le retenir, de peur qu’il ne les quittât. Il leur dit. Il faut que j’annonce aussi aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Et il prêchait dans les synagogues de Galilée. | |
Credo | ||
Ant. ad Offertorium. Ps. 87, 2-3. | Offertoire | |
Dómine, Deus salútis meæ, in die clamávi et nocte coram te : intret orátio mea in conspéctu tuo, Dómine, allelúia. | Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous, tout le jour et la nuit, j’ai crié. Que ma prière pénètre jusqu’à vous. Seigneur, alléluia. | |
Secreta. | Secrète | |
Ut accépta tibi sint, Dómine, nostra ieiúnia : præsta nobis, quǽsumus ; huius múnere sacraménti purificátum tibi pectus offérre. Per Dóminum. | Afin que nos jeûnes vous soient agréables, ô Seigneur, accordez-nous, s’il vous plaît, de vous offrir un cœur purifié au moyen du bienfait de ce sacrement. | |
Præfatio, Communicantes et Hanc igitur, ut in die Pentecostes. | Préface, Communicantes et Hanc igitur du jour de la Pentecôte . | |
Ant. ad Communionem. Ioann. 3, 8. | Communion | |
Spíritus, ubi vult, spirat : et vocem eius audis, allelúia, allelúia : sed nescis, unde véniat aut quo vadat, allelúia, allelúia, allelúia. | Le vent souffle où il veut ; et on entend sa voix, alléluia, alléluia, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va, alléluia, alléluia, alléluia. | |
Postcommunio. | Postcommunion | |
Prǽbeant nobis, Dómine, divínum tua sancta fervórem : quo eórum páriter et actu delectémur et fructu. Per Dóminum. | Que vos saints mystères, Seigneur, nous inspirent une ferveur divine, et que, grâce à cette ferveur, nous goûtions leur célébration et ses fruits Par N.-S. | |
¶ Post Missam exspirat Tempus Paschale. | ¶ Après la Messe se termine le Temps Pascal. | |
FORMA MISSÆ BREVIOR |
MESSE BRÈVE | |
¶ Hæc forma adhiberi potest extra Missam conventualem et Missam in qua Ordines conferentur. | ¶ Cette forme peut être utilisée en dehors de la Messe conventuelle et de la Messe d’ordination. | |
Ant. ad Introitum. Rom. 5, 5. | Introït | |
Cáritas Dei diffúsa est in córdibus nostris, allelúia : per inhabitántem Spíritum eius in nobis, allelúia, allelúia. | L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs, alléluia, par son Esprit qui habite en nous, alléluia, alléluia. | |
Ps. 102, 1. | ||
Benedic, anima mea, Dómino : et ómnia, quæ intra me sunt, nómini sancto eius. | Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est au-dedans de moi bénisse son saint nom. | |
V/.Glória Patri. | ||
Post Kýrie, eléison dicitur Orémus, sine Flectámus génua. | Après le Kýrie, eléison on dit Orémus, sans Flectámus génua. | |
Oratio. | Collecte | |
Méntibus nostris, quǽsumus, Dómine, Spíritum Sanctum benígnus infúnde : cuius et sapiéntia cónditi sumus, et providéntia gubernámur. Per Dóminum . . . in unitáte eiúsdem. | Nous vous en supplions, Seigneur, répandez avec bonté, dans nos âmes, l’Esprit-Saint, dont la Sagesse nous a créés et dont la providence nous gouverne. Par N.-S... en l’unité du même. | |
¶ Præcedens oratio sumitur ad commemorandum Sabbatum Quatuor Temporum. | ¶ Cette oraison est utilisée s’il faut commémorer le samedi des Quatre-Temps. | |
Léctio Ioélis Prophétæ. | Lecture du Prophète Joël. | |
Ioël. 2, 28-32. | ||
Hæc dicit Dóminus Deus : Effúndam Spíritum meum super omnem carnem : et prophetábunt fílii vestri et fíliæ vestræ : senes vestri sómnia somniábunt, et iúvenes vestri visiónes vidébunt. Sed et super servos meos et ancíllas in diébus illis effúndam Spíritum meum. Et dabo prodígia in cælo et in terra, sánguinem et ignem et vapórem fumi. Sol convertétur in ténebras et luna in sánguinem : ántequam véniat dies Dómini magnus ei horríbilis. Et erit : omnis, qui invocáverit nomen Dómini, salvus erit. | Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens auront des visions. Même sur mes serviteurs et sur mes servantes je répandrai en ces jours-là mon Esprit. Je ferai paraître des prodiges dans le ciel et sur la terre, du sang, du feu et des tourbillons de fumée. Le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le grand et terrible jour du Seigneur. Et alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. | |
Allelúia. V/. Ioann. 6, 64. Spíritus est, qui vivíficat : caro autem non prodest quidquam. | Allelúia. V/. C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. | |
Hic dicitur Glória in excélsis. | Ici on dit le Glória in excélsis. | |
Oratio. | Collecte | |
Illo nos igne, quǽsumus, Dómine, Spíritus Sanctus inflámmet : quem Dóminus noster Iesus Christus misit in terram, et vóluit veheménter accéndi : Qui tecum . . . in unitáte eiúsdem. | Faites, s’il vous plaît, Seigneur, que l’Esprit-Saint nous embrase de ce feu que Notre-Seigneur Jésus-Christ a apporté sur la terre et qu’il a ardemment désiré voir étendre ses flammes. Lui, qui avec vous... en l’unité. | |
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Romános. | Lecture de l’Épître du B. Apôtre Paul aux Romains. | |
Rom. 5, 1-5. | ||
Fratres : Iustificáti ex fide, pacem habeámus ad Deum per Dóminum nostrum Iesum Christum : per quem et habémus accéssum per fidem in grátiam istam, in qua stamus, et gloriámur in spe glóriæ filiórum Dei. Non solum autem, sed et gloriámur in tribulatiónibus : scientes, quod tribulátio patiéntiam operátur, patiéntia autem probatiónem, probátio vero spem, spes autem non confúndit : quia cáritas Dei diffúsa est in córdibus nostris per Spíritum Sanctum, qui datus est nobis. | Mes frères, étant justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons aussi d’avoir accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et de nous glorifier dans l’espérance de la gloire des enfants de Dieu. Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même dans les afflictions, sachant que l’affliction produit la patience ; la patience l’épreuve, et l’épreuve l’espérance. Or l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint, qui nous a été donné. | |
Allelúia. (Hic genuflectitur) V/. Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium : et tui amóris in eis ignem accénde. | Allelúia. (On se met à genoux) V/. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. | |
Sequentia. | Séquence. | |
Veni, Sancte Spíritus,
et emítte cǽlitus lucis tuæ rádium. | Venez, ô Saint-Esprit,
Et envoyez du ciel Un rayon de votre lumière. | |
Veni, pater páuperum ;
veni, dator múnerum ; veni, lumen córdium. | Venez, père des pauvres,
Venez, distributeur de tous dons, Venez, lumière des cœurs. | |
Consolátor óptime,
dulcis hospes ánimæ, dulce refrigérium. | Consolateur suprême,
Doux hôte de l’âme, Douceur rafraîchissante. | |
In labóre réquies,
in æstu tempéries, in fletu solácium. | Repos dans le labeur,
Calme, dans l’ardeur, Soulagement, dans les larmes. | |
O lux beatíssima,
reple cordis íntima tuórum fidélium. | 0 lumière bienheureuse,
Inondez jusqu’au plus intime, Le cœur de vos fidèles. | |
Sine tuo númine
nihil est in hómine, nihil est innóxium. | Sans votre secours,
Il n’est en l’homme, rien, Rien qui soit innocent. | |
Lava quod est sórdidum,
riga quod est áridum, sana quod est sáucium. | Lavez ce qui est souillé,
Arrosez ce qui est aride, Guérissez ce qui est blessé. | |
Flecte quod est rígidum,
fove quod est frígidum, rege quod est dévium. | Pliez ce qui est raide,
Échauffez ce qui est froid. Redressez ce qui dévie. | |
Da tuis fidélibus,
in te confidéntibus, sacrum septenárium. | Donnez à vos fidèles,
qui en vous se confient Les sept dons sacrés. | |
Da virtútis méritum,
da salútis éxitum, da perénne gáudium. Amen. Allelúia. | Donnez-leur le mérite de la vertu,
Donnez une fin heureuse, Donnez l’éternelle joie. Ainsi soit-il. Alléluia. | |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. | |
Luc. 4, 38-44. | ||
In illo témpore : Surgens Iesus de synagóga, introívit in domum Simónis. Socrus autem Simónis tenebátur magnis fébribus : et rogavérunt illum pro ea. Et stans super illam, imperávit febri : et dimísit illam. Et contínuo surgens, ministrábat illis. Cum autem sol occidísset, omnes qui habébant infírmos váriis languóribus, ducébant illos ad eum. At ille síngulis manus impónens, curábat eos. Exíbant autem dæmónia a multis clamántia et dicéntia : Quia tu es Fílius Dei : et íncrepans non sinébat ea loqui, quia sciébant ipsum esse Christum. Facta autem die egréssus ibat in desértum locum, et turbæ requirébant eum, et venérunt usque ad ipsum : et detinébant illum, ne discéderet ab eis. Quibus ille ait : Quia et áliis civitátibus opórtet me evangelizáre regnum Dei : quia ideo missus sum. Et erat prǽdicans in synagógis Galilǽæ. | En ce temps-là : Jésus, s’étant levé, sortit de la synagogue, et entra dans la maison de Simon. Or la belle-mère de Simon était retenue par une forte fièvre : et ils le prièrent pour elle. Alors, debout auprès d’elle, il commanda à la fièvre, et la fièvre la quitta. Et se levant aussitôt, elle les servait. Lorsque le soleil fut couché, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenaient. Et lui, imposant les mains sur chacun d’eux, les guérissait. Et les démons sortaient d’un grand nombre, criant et disant : vous êtes le Fils de Dieu. Mais il les menaçait, et il ne leur permettait pas de dire qu’ils savaient qu’il était le Christ. Lorsqu’il fut jour, il sortit et alla dans un lieu désert ; et les foules le cherchaient, et elles vinrent jusqu’à lui, et elles voulaient le retenir, de peur qu’il ne les quittât. Il leur dit. Il faut que j’annonce aussi aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Et il prêchait dans les synagogues de Galilée. | |
Credo | ||
Ant. ad Offertorium. Ps. 87, 2-3. | Offertoire | |
Dómine, Deus salútis meæ, in die clamávi et nocte coram te : intret orátio mea in conspéctu tuo, Dómine, allelúia. | Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous, tout le jour et la nuit, j’ai crié. Que ma prière pénètre jusqu’à vous. Seigneur, alléluia. | |
Secreta. | Secrète | |
Ut accépta tibi sint, Dómine, nostra ieiúnia : præsta nobis, quǽsumus ; huius múnere sacraménti purificátum tibi pectus offérre. Per Dóminum. | Afin que nos jeûnes vous soient agréables, ô Seigneur, accordez-nous, s’il vous plaît, de vous offrir un cœur purifié au moyen du bienfait de ce sacrement. | |
Præfatio, Communicantes et Hanc igitur, ut in die Pentecostes. | Préface, Communicantes et Hanc igitur du jour de la Pentecôte . | |
Ant. ad Communionem. Ioann. 3, 8. | Communion | |
Spíritus, ubi vult, spirat : et vocem eius audis, allelúia, allelúia : sed nescis, unde véniat aut quo vadat, allelúia, allelúia, allelúia. | Le vent souffle où il veut ; et on entend sa voix, alléluia, alléluia, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va, alléluia, alléluia, alléluia. | |
Postcommunio. | Postcommunion | |
Prǽbeant nobis, Dómine, divínum tua sancta fervórem : quo eórum páriter et actu delectémur et fructu. Per Dóminum. | Que vos saints mystères, Seigneur, nous inspirent une ferveur divine, et que, grâce à cette ferveur, nous goûtions leur célébration et ses fruits Par N.-S. | |
¶ Post Missam exspirat Tempus Paschale. | ¶ Après la Messe se termine le Temps Pascal. |
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Spíritus Dómini replévit orbem terrárum [2] : * Veníte, adorémus, allelúia. | Alléluia, l’Esprit du Seigneur a rempli l’univers : * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne |
Iam Christus astra ascénderat,
Revérsus unde vénerat, Patris fruéndum múnere, Sanctum datúrus Spíritum. | Déjà le Christ était monté aux cieux,
retourné d’où il était venu, pour nous donner le Saint-Esprit, qui fera jouir de la grâce du Père. |
Solémnis urgébat dies,
Quo mystico septémplici Orbis volútus sépties, Signat beáta témpora. | Il approchait le jour solennel,
où le cycle parcouru sept fois du septénaire mystérieux, annonce les temps bienheureux [3]. |
Cum lucis hora tértia
Repénte mundus íntonat, Apóstolis orántibus Deum veníre núntiat. | A la troisième heure du jour,
soudain le monde tonne, aux apôtres en prière il annonce que Dieu vient. |
De Patris ergo lúmine
Decórus ignis almus est, Qui fida Christi péctora Calóre Verbi cómpleat. | C’est donc de la lumière du Père
qu’est nourrit ce feu magnifique, qui remplit de la chaleur du Verbe les cœurs fidèles aux Christ. |
Impléta gaudent víscera,
Affláta Sancto Spíritu, Vocésque divérsas sonant, Fantur Dei magnália. | Au souffle de l’Esprit-Saint,
ils sont intérieurement comblés de joie, ils répandent des paroles diverses, ils publient les merveilles de Dieu. |
Notíque cunctis Géntibus,
Græcis, Latínis, Bárbaris, Simúlque demirántibus, Linguis loquúntur ómnium. | Compris par toutes les nations,
les Grecs, les Latins, les Barbares, et, à l’étonnement de tous, ils parlent le langage de tous. |
Iudǽa tunc incrédula,
Vesána torvo spíritu, Madére musto sóbrios Christi fidéles íncrepat. | La Judée alors incrédule,
égarée par un esprit mauvais, accuse d’un excès de vin nouveau les sobres disciples du Christ. |
Sed éditis miráculis
Occúrrit, et docet Petrus, Falsum profári pérfidos, Ioéle teste cómprobans. | Mais par les miracles accomplis
Pierre répond et enseigne, que les incrédules ont menti selon le témoignage du Prophète Joël [4]. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
Ad Nocturnum | Au Nocturne [5] |
Ant. 1 Factus est * repénte de cælo sonus adveniéntis spíritus veheméntis, allelúia, allelúia. | Ant. 1 Il se fit * soudain un bruit du ciel, comme celui d’un vent impétueux qui arrive [6], alléluia, alléluia. |
Psaume 47 | |
On répète l’antienne du psaume après chaque psaume. | |
Ant. 2 Confírma hoc, Deus, * quod operátus es in nobis : a templo sancto tuo, quod est in Ierúsalem [7], allelúia, allelúia. | Ant. 2 Affermissez, ô Dieu, * ce que vous avez opéré parmi nous, du milieu de votre saint temple, qui est dans Jérusalem, alléluia, alléluia. |
Psaume 67 | |
Ant. 3 Emítte Spíritum tuum, * et creabúntur : et renovábis fáciem terræ [8], allelúia, allelúia. | Ant. 3 Vous enverrez votre Esprit, * et vous renouvellerez la face de la terre, alléluia, alléluia. |
Psaume 103 | |
V/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto, allelúia. | V/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint [9], alléluia. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 4, 38-44. | |
In illo témpore : Surgens Iesus de synagóga, introívit in domum Simónis. Socrus autem Simónis tenebátur magnis fébribus. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus, s’étant levé, sortit de la synagogue, et entra dans la maison de Simon. Or la belle-mère de Simon était retenue par une forte fièvre. Et le reste. |
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi. | Homélie de saint Ambroise, Évêque. |
Lib. 4 in cap. 4 Lucæ, circa finem | |
Vide cleméntiam Dómini Salvatóris : nec indignatióne commótus nec scélere offénsus, nec iniúria violátus Iudǽam déserit : quin étiam ímmemor iniúriæ, memor cleméntiæ, nunc docéndo, nunc liberándo, nunc sanándo, infídæ plebis corda demúlcet. Et bene sanctus Lucas virum ab spíritu nequítiæ liberátum ante præmísit, et subdit féminæ sanitátem. Utrúmque enim sexum Dóminus curatúrus advénerat : sed prior sanári débuit, qui prior creátus est ; nec prætermítti illa, quæ mobilitáte magis ánimi, quam pravitáte peccáverat. | Considérez la clémence du Seigneur notre Sauveur : on ne le voit pas ému d’indignation, offensé du crime des Juifs, révolté de leurs outrages, abandonner la Judée , bien au contraire, oubliant l’injure et se souvenant de sa clémence, il cherche à gagner doucement les cœurs de ce peuple infidèle, tantôt en enseignant, tantôt en délivrant, tantôt en guérissant. Et c’est avec raison que saint Luc parle d’abord d’un homme délivré du mauvais esprit, et qu’il raconte ensuite la guérison d’une femme ; car le Seigneur était venu pour guérir l’un et l’autre sexe. Celui-là devait être guéri le premier qui a été créé le premier, mais il ne fallait pas oublier celle qui avait péché par légèreté d’esprit, plutôt que par perversité. |
R/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto : et cœpérunt loqui, prout Spíritus Sanctus dabat éloqui illis : * Et convénit multitúdo dicéntium, allelúia. | R/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint : et ils commencèrent à parler selon que l’Esprit-Saint leur donnait de parler [10] : * La multitude s’assemblait et tous disaient, alléluia. |
V/. Loquebántur váriis linguis Apóstoli magnália Dei. | V/. Les Apôtres, annonçaient en diverses langues les merveilles de Dieu. |
* Et convénit multitúdo dicéntium, allelúia. | * La multitude s’assemblait et tous disaient, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Sábbato medicínæ Domínicæ ópera cœpta signíficat, ut inde nova creatúra cœperit, ubi vetus creatúra ante desívit : nec sub lege esse Dei Fílium, sed supra legem in ipso princípio designáret : nec solvi legem, sed impléri. Neque enim per legem, sed verbo factus est mundus, sicut légimus : Verbo Dómini cæli firmáti sunt. Non sólvitur ergo lex, sed implétur : ut fiat renovátio hóminis iam labéntis. Unde et Apóstolus ait : Exspoliántes vos véterem hóminem, indúite novum, qui secúndum Deum creátus est. | Si le Seigneur opéra ces deux guérisons miraculeuses le jour du sabbat, cela signifie que le nouvel homme devait commencer au jour où fut autrefois achevée l’antique création, et que le Fils de Dieu n’est point assujetti à la loi, mais qu’il est au-dessus de la loi dans son principe même, que la loi n’est pas détruite, mais accomplie. En effet, ce n’est pas par la loi que le monde a été fait, mais par la parole, comme nous le lisons : « La parole du Seigneur a affermi les cieux » [11]. La loi donc n’est pas détruite, mais elle est accomplie, de façon que l’humanité déchue se renouvelle. C’est aussi pourquoi l’Apôtre nous dit : « Dépouillez-vous du vieil homme, et revêtez le nouveau qui est créé selon Dieu » [12]. |
R/. Iam non dicam vos servos, sed amícos meos ; quia ómnia cognóvistis, quæ operátus sum in médio vestri, allelúia : * Accípite Spíritum Sanctum in vobis Paráclitum : ille est, quem Pater mittet vobis, allelúia. | R/. Je ne vous appellerai plus serviteurs, mais mes amis, parce que vous avez connu tout ce que j’ai accompli parmi vous, alléluia [13] : * Recevez en vous l’Esprit-Saint le Paraclet : c’est lui que mon Père vous enverra, alléluia. |
V/. Vos amíci mei estis, si fecéritis quæ ego præcípio vobis. | V/. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande [14]. |
* Accípite Spíritum Sanctum in vobis Paráclitum : ille est, quem Pater mittet vobis, allelúia. Glória Patri. * Accípite Spíritum Sanctum in vobis Paráclitum : ille est, quem Pater mittet vobis, allelúia. | * Recevez en vous l’Esprit-Saint le Paraclet : c’est lui que mon Père vous enverra, alléluia. Gloire au Père. * Recevez en vous l’Esprit-Saint le Paraclet : c’est lui que mon Père vous enverra, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Et bene sábbato cœpit, ut ipsum se osténderet Creatórem, qui ópera opéribus intéxeret, et prosequerétur opus, quod ipse iam cœperat : ut si domum faber renováre dispónat, non a fundaméntis, sed a culmínibus íncipit sólvere vetustátem. Itaque ibi prius manum ádmovet, ubi ante desíerat : deínde a minóribus íncipit, ut ad maióra pervéniat. Liberáre a dǽmone et hómines, sed in verbo Dei possunt : resurrectiónem mórtuis imperáre, divínæ solíus est potestátis. Fortássis étiam in typo mulíeris illíus socrus Simónis et Andréæ, váriis críminum fébribus caro nostra languébat, et diversárum cupiditátum immódicis æstuábat illécebris. Nec minórem febrem amóris esse díxerim, quam calóris. Itaque illa ánimum, hæc corpus inflámmat. Febris enim nostra, avarítia est : febris nostra, libído est : febris nostra, luxúria est : febris nostra, ambítio est : febris nostra, iracúndia est. | C’est bien à propos que le Sauveur commence ses guérisons le jour du sabbat, afin de se montrer lui-même le Créateur qui devait enchaîner ses œuvres et poursuivre l’ouvrage que lui-même avait commencé. Il fait comme l’architecte qui, se proposant de rebâtir une maison, ne commence pas à démolir l’ancienne par les fondements mais par le haut de l’édifice. C’est ainsi que le Verbe met la main d’abord là où il avait cessé auparavant ; ensuite il commence par les moindres choses, pour en venir aux plus grandes. Délivrer du démon, les hommes peuvent aussi le faire, mais au nom de Dieu. Commander aux morts de ressusciter n’appartient qu’à la seule puissance divine. Peut-être aussi la belle-mère de Simon et d’André était-elle la figure de notre chair, qui languit accablée par les fièvres multiples de ses fautes, consumée par les désirs immodérés de ses passions diverses. J’ose dire que la fièvre d’une affection désordonnée n’est pas moindre que celle dont la chaleur se fait sentir au corps ; l’une brûle l’âme, l’autre brûle le corps. |
Te Deum | |
A LAUDES.
Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia. | Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [15], alléluia. |
Psaume 92 | |
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia. | Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [16], alléluia. |
Psaume 99 | |
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia. | Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [17], alléluia, alléluia. |
Psaume 62 | |
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia. | Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [18], alléluia. |
Cantique des trois Enfants | |
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia. | Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [19], alléluia, alléluia. |
Psaume 148 | |
Capitulum Act. 2. 1-2. | Capitule |
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes. | Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. |
Hymnus | Hymne |
Beáta nobis gáudia
Anni redúxit órbita, Cum Spíritus Paráclitus Illápsus est Apóstolis. | Le cycle de l’année nous ramène
les joies bienheureuses du jour où l’Esprit Paraclet descendit sur les Apôtres. |
Ignis vibránte lúmine
Linguæ figúram détulit, Verbis ut essent próflui, Et caritáte férvidi. | Le feu à l’éclat vibrant
a pris la forme d’une langue, pour qu’ils abondent de paroles et soient brûlants de charité. |
Linguis loquúntur ómnium ;
Turbæ pavent Gentílium, Musto madére députant Quos Spíritus repléverat. | Ils parlent les langues de tous ;
les foules de Gentils sont dans la stupeur, ils croient pris de vin nouveau ceux que l’Esprit vient de remplir. |
Patráta sunt hæc mýstice,
Paschæ perácto témpore, Sacro diérum círculo, Quo lege fit remíssio. | Ces faits s’accomplissent selon le mystère,
le temps pascal étant écoulé, s’ouvre un cycle sacré de jours où la loi remettait toutes les dettes [20]. |
Te nunc, Deus piíssime,
Vultu precámur cérnuo : Illápsa nobis cælitus Largíre dona Spíritus. | Vous, maintenant, Dieu très clément,
nous vous en prions, prosternés : accordez-nous les dons de l’Esprit qui nous viennent du ciel. |
Dudum sacráta péctora
Tua replésti grátia : Dimítte nostra crímina, Et da quiéta témpora. | Vous venez de consacrer ces cœurs
remplis de votre grâce : remettez nos crimes, donnez des jours paisibles. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto, allelúia. | V/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, alléluia [21]. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Ad Bened. Ant. Cáritas Dei * diffúsa est in córdibus nostris, per inhabitántem Spíritum eius in nobis, allelúia. | Ant. au Benedictus La charité de Dieu * est répandue en nos cœurs par son Esprit qui habite en nous [22], alléluia. |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Méntibus nostris, quǽsumus, Dómine, Spíritum Sanctum benígnus infúnde : cuius et sapiéntia cónditi sumus, et providéntia gubernámur. Per Dóminum… in unitáte eiúsdem. | Nous vous en supplions, Seigneur, répandez avec bonté, dans nos âmes, l’Esprit-Saint : dont la Sagesse nous a créés et dont la providence nous gouverne. Par N.-S... en l’unité du même. |
Post Nonam terminatur Officium de Octava, et, celebrata Missa, explicit Tempus Paschale. | Après None, se termine l’Office de l’Octave, et une fois la Messe célébrée, se conclut le Temps Pascal. |
Vesperæ de sequenti Festo sanctissimæ Trinitatis. | Les Vêpres sont celles de la Fête de la très sainte Trinité. |
La faiblesse de l’instruction chrétienne chez un grand nombre de fidèles en notre temps est cause que le dogme du Saint-Esprit n’est guère connu d’eux que d’une manière vague, et qu’ils ignorent pour ainsi dire son action spéciale dans l’Église et dans les âmes. Ces mêmes fidèles connaissent et honorent avec la plus louable dévotion les mystères de l’Incarnation et de la Rédemption du Fils de Dieu notre Seigneur ; mais on dirait qu’ils attendent l’éternité pour savoir en quoi ils sont redevables au Saint-Esprit.
Nous leur dirons donc ici que la mission de ce divin Esprit est si loin de faire oublier ce que nous devons à notre Sauveur, que sa présence au milieu de nous et en nous est le don suprême de la tendresse de celui qui a daigné nous racheter sur la croix. Le souvenir si touchant et si efficace que nous entretenons de ses mystères, par qui est-il produit et conservé dans nos cœurs, si ce n’est par l’Esprit-Saint ? Et le but de toutes ses sollicitudes dans nos âmes, quel est-il, sinon de former en nous le Christ, l’homme nouveau, afin que nous puissions lui être incorporés éternellement en qualité de ses membres ? L’amour que nous portons à Jésus est donc inséparable de celui que nous devons à l’Esprit-Saint, de même que le culte fervent de ce divin Esprit nous unit étroitement au Fils de Dieu dont il procède et qui nous l’a donné. Nous sommes remués et attendris à la pensée des douleurs de Jésus, et il en doit être ainsi ; mais il serait indigne de rester insensibles aux résistances, aux mépris et aux trahisons auxquels l’Esprit-Saint demeure exposé dans les âmes et qu’il y recueille sans cesse. Nous sommes les enfants du Père céleste : mais puissions-nous comprendre dès ce monde que nous en sommes redevables au dévouement des deux divines personnes qui nous auront servi aux dépens de leur gloire !
Après cette digression qui nous a semblé utile, nous continuons à décrire respectueusement les opérations de l’Esprit-Saint dans l’âme de l’homme. Ainsi que nous venons de le dire, le but de ses efforts est de former en nous Jésus-Christ par l’imitation de ses sentiments et de ses actes. Qui mieux que ce divin Esprit connaît les dispositions de Jésus dont il a produit l’humanité bienheureuse au sein de Marie, de Jésus qu’il a rempli et habité dans une plénitude au-dessus de tout, qu’il a assisté et dirigé en tout par une grâce proportionnée a la dignité de cette nature humaine personnellement unie à la divinité ? Son vœu est d’en reproduire la fidèle copie, autant que la faiblesse et l’exiguïté de notre humble personnalité, lésée déjà par la chute originelle, le lui pourra permettre.
Néanmoins le divin Esprit obtient dans cette œuvre digne d’un Dieu de nobles et glorieux résultats. Nous l’avons vu disputant au péché et à Satan l’héritage racheté du Fils de Dieu ; considérons-le opérant avec succès dans la « consommation des saints », selon la magnifique expression de l’Apôtre [24]. Il les prend dans l’état de déchéance générale, il leur applique d’abord les moyens ordinaires de sanctification ; mais résolu à les pousser jusqu’à la limite possible pour eux du bien et de la vertu, il développe son œuvre avec un courage divin. La nature est devant lui : nature tombée, et infectée d’un virus qui donnerait la mort ; mais nature qui garde encore quelque ressemblance avec son créateur, dont elle a retenu divers traits dans sa ruine. L’Esprit a donc à détruire la nature souillée et malsaine, en même temps qu’à relever, en la purifiant, celle qui n’a pas été atteinte mortellement par le poison. Il faut, dans cette œuvre si délicate et si laborieuse, qu’il emploie le fer et le feu, comme un habile médecin, et, chose admirable ! Qu’il emprunte le secours du malade lui-même pour appliquer le remède qui seul peut le guérir. De même qu’il ne sauve pas le pécheur sans lui, il ne sanctifie pas le saint, sans être aidé de sa coopération. Mais il anime et soutient son courage par les mille soins de sa grâce, et insensiblement la mauvaise nature perdant toujours du terrain dans cette âme, ce qui était demeuré intact va se transformant dans le Christ, et la grâce arrive à régner dans l’homme tout entier.
Les vertus ne sont plus inertes ou faiblement développées dans ce chrétien : chaque jour leur voit prendre un nouvel essor. L’Esprit ne souffre pas qu’une seule reste en arrière ; sans cesse il montre à son disciple le type qui est Jésus, en qui les vertus sont dans leur plénitude comme dans leur perfection. Parfois il fait sentir à l’âme son impuissance, afin qu’elle s’humilie ; il la laisse exposée aux répugnances et aux tentations ; mais c’est alors qu’il l’assiste avec plus de sollicitude. Il faut qu’elle agisse, comme il faut qu’elle souffre ; mais l’Esprit l’aime avec tendresse, et ménage ses forces tout en l’exerçant. C’est un grand œuvre d’amener un être borné et déchu à reproduire ce qu’il y a de plus saint. Dans ce labeur, plus d’une fois le courage défaille, et un faux pas est toujours possible ; mais, péché ou imperfection, rien ne résiste ; l’amour que le divin Esprit entretient avec un soin particulier dans ce cœur a bientôt consumé ces scories, et la flamme monte toujours. La vie humaine s’est évanouie ; c’est le Christ qui vit en cet homme nouveau, de même que cet homme vit dans le Christ [25].
La prière est devenue son élément ; car c’est en elle qu’il sent le lien qui l’unit à Jésus, et que ce lien se resserre de plus en plus. L’Esprit ouvre à l’âme des voies nouvelles pour lui faire trouver son souverain bien dans la prière. Il en a disposé les degrés comme une échelle divine qui monte de la terre et dont le sommet se perd dans les cieux. Qui pourrait raconter les faveurs de la divinité envers celui qui s’étant dégagé de l’estime et de l’amour de lui-même, n’aspire plus, dans l’unité et la simplicité de sa vie, qu’à voir et à goûter Dieu, qu’à se perdre en lui éternellement ? La divine Trinité tout entière s’intéresse au chef-d’œuvre de l’Esprit-Saint. Le Père céleste fait sentira cette âme les étreintes de sa tendresse paternelle, le Fils de Dieu ne contient plus les élans de l’amour qu’il a pour elle, et l’Esprit l’inonde toujours davantage de ses lumières et de ses consolations.
La cour céleste qui demeure attentive à tout ce qui intéresse l’homme, au point qu’elle tressaille de bonheur à la vue d’un seul pécheur qui fait pénitence [26], a vu ce beau spectacle, elle le suit avec un indicible amour, et rend honneur à l’Esprit divin qui sait opérer de tels prodiges au sein d’une nature disgraciée. Quelquefois Marie, dans sa joie maternelle, rend sa présence sensible à ce fils nouveau qui lui est né ; les Anges se montrent aux regards de ce frère déjà digne de leur société, et les saints de la race humaine entretiennent une aimable familiarité avec celui dont ils attendent d’ici à peu de temps l’arrivée au séjour de la gloire. Quoi d’étonnant que ce nourrisson de l’Esprit divin n’ait souvent qu’à étendre la main pour suspendre les lois de la nature, et consoler ses frères d’ici-bas dans leurs souffrances ou leurs besoins ? Ne les aime-t-il pas d’un amour puisé à la source infinie de l’amour, d’un amour que n’enchaînent plus l’égoïsme et les tristes retours sur soi-même auxquels est sujet celui en qui Dieu ne règne pas ?
Mais ne perdons pas de vue le point culminant de cette vie merveilleuse, moins rare que ne le pensent les hommes profanes ou distraits. C’est ici qu’apparaît la puissance des mérites de Jésus et son amour pour sa créature, en même temps que la divine énergie de l’Esprit-Saint. Cette âme est appelée à des noces sublimes, et ces noces ne seront pas réservées pour l’éternité. C’est dans le temps, sous l’horizon étroit de ce monde passager, qu’elles doivent s’accomplir. Jésus aspire à l’Épouse qu’il a rachetée de son sang, et l’Épouse n’est plus seulement son Église bien-aimée. C’est aussi cette âme qui était encore dans le néant il y a peu d’années, cette âme que les hommes ignorent, mais dont « il a convoité la beauté » [27]. Il est l’auteur de cette beauté qui est en même temps l’œuvre de l’Esprit ; il n’aura pas de repos qu’il ne se la soit unie. Alors s’accomplit par le divin Esprit en faveur d’une âme individuelle ce que nous l’avons vu opérer pour l’Église elle-même. Il la prépare, il l’établit dans l’unité, il la consolide dans la vérité, il la consomme dans la sainteté ; alors « l’Esprit et l’Épouse disent : « Venez » [28].
Il faudrait un livre entier pour décrire l’action du divin Esprit dans les saints, et nous n’avons pu en tracer qu’une insuffisante et grossière ébauche. Toutefois cet essai si incomplet, outre qu’il était nécessaire pour achever de décrire, si en abrégé que ce soit, le caractère complet de la mission du Saint-Esprit sur la terre d’après renseignement des divines Ecritures et la doctrine de la théologie dogmatique et mystique, pourra servir à diriger le lecteur dans l’étude et dans l’intelligence de la vie des Saints. Dans le cours de cette Année liturgique, où les noms et les œuvres des amis de Dieu sont si souvent rappelés et célébrés par l’Église elle-même, il importait de proclamer la gloire de l’Esprit sanctificateur.
Mais nous ne saurions laisser s’achever cette journée, la dernière du Temps pascal en même temps qu’elle est la dernière de l’Octave de la Pentecôte, sans offrir à la Reine de tous les Saints l’hommage qui lui est dû, et sans rendre gloire au divin Esprit pour toutes les grandes choses qu’il a opérées en elle. Après l’humanité de notre Rédempteur ornée par lui de tous les dons qui pouvaient la rapprocher, autant qu’il était possible à une créature, de la nature divine à laquelle la divine incarnation l’avait unie, l’âme, la personne entière de Marie ont été favorisées dans l’ordre de la grâce au-dessus de toutes les autres créatures ensemble. Il n’en pouvait être autrement, et on le concevra pour peu que l’on essaye de sonder par la pensée l’abîme de grandeurs et de sainteté que représente la Mère d’un Dieu. Marie forme â elle seule un monde à part dans l’ordre de la grâce ; â elle seule, un moment, elle a été l’Église de Jésus.
Pour elle seule d’abord l’Esprit a été envoyé, et il l’a remplie de la grâce dès l’instant même de sa conception immaculée. Cette grâce s’est développée en elle par l’action continue de l’Esprit jusqu’à la rendre digne, autant qu’une créature pouvait l’être, de concevoir et d’enfanter le propre Fils de Dieu qui est devenu aussi le sien. En ces jours de la Pentecôte, nous avons vu le divin Esprit l’enrichir encore de nouveaux dons, la préparer pour une mission nouvelle ; à la vue de tant de merveilles, notre cœur filial ne peut retenir l’élan de son admiration, ni celui de sa reconnaissance envers l’auguste Paraclet qui a daigné agir avec tant de munificence à l’égard de la Mère des hommes.
Mais aussi nous ne pouvons nous empêcher de célébrer, dans un enthousiasme légitime, la complète fidélité de la bien-aimée de l’Esprit à toutes les grâces qu’il a répandues en elle. Pas une n’a été perdue, pas une n’est retournée à lui sans effet, comme il arrive quelquefois pour les âmes les plus saintes. A son début, elle a été « semblable à l’aurore qui se lève » [29], et l’astre de sa sainteté n’a cessé de monter vers ce midi qui pour elle ne devait pas avoir de couchant. L’Archange n’était pas encore venu vers elle pour lui annoncer qu’elle allait concevoir dans son chaste sein le Fils du Tout-Puissant, et déjà, comme nous l’enseignent les Pères, elle avait conçu dans son âme ce Verbe éternel. Il la possédait comme son épouse, avant de l’appeler à l’honneur d’être sa mère. Si Jésus a pu dire en parlant d’une âme qui avait eu besoin de la régénération : « Celui qui me cherche me trouvera dans le cœur de Gertrude, » quelle a dû être l’identification des sentiments de Marie avec ceux du Fils de Dieu, et combien est étroite son union avec lui ! De cruelles épreuves l’attendaient en ce monde : elle a été plus forte que la tribulation ; et lorsque le moment est arrivé où elle devait se sacrifier dans un même holocauste avec son fils, elle s’est trouvée prête. Après l’Ascension de Jésus, le Consolateur est descendu sur elle ; il a ouvert devant elle une nouvelle carrière ; pour la parcourir il fallait que Marie acceptât un long exil de la patrie où régnait déjà le fruit de ses entrailles : elle n’a pas hésité, elle s’est montrée la servante du Seigneur, ne désirant autre chose qu’accomplir en tout sa volonté.
Le triomphe de l’Esprit-Saint en Marie a donc été complet ; si magnifiques qu’aient été ses avances, elle a répondu à toutes. La qualité sublime de Mère de Dieu à laquelle elle était destinée appelait sur elle des grâces immenses ; elle les a reçues et elles ont fructifié en elle. Dans l’œuvre de la « consommation des saints et de la construction du corps de Jésus-Christ » [30], le divin Esprit a ménagé à Marie, en retour de sa fidélité et à cause de sa dignité incomparable, la noble place qui lui convenait. Nous savons que son divin Fils est la tête du corps immense des élus, qui se réunissent au-dessous de lui avec une harmonie parfaite. Dans cet ensemble prédestiné, notre auguste Reine, selon la théologie mariale, représente le cou qui est étroitement lié à la tête, et par lequel la tête communique à tout le reste du corps le mouvement et la vie. Elle n’est pas agent principal, mais c’est par elle que cet agent influe sur chacun des membres. Son union, comme il était juste, est immédiate avec la tête, parce que nulle créature, si ce n’est elle, n’a eu et ne pourrait avoir une telle relation avec le Verbe incarné ; mais tout ce qui descend sur nous de grâces et de faveurs, tout ce qui nous illumine et nous vivifie, nous vient par elle de son Fils.
De là résulte l’action générale de Marie sur l’Église, et son action particulière sur chaque fidèle. Elle nous unit tous à son Fils qui nous unit tous à la divinité. Le Père nous a donné son Fils, le Fils s’est choisi une Mère parmi nous, et l’Esprit-Saint, en rendant féconde cette Mère virginale, a consommé la réunion de l’homme et de toute création avec Dieu. Cette réunion est le dernier terme que Dieu s’est proposé dans la création des êtres ; et maintenant que le Fils est glorifié et que l’Esprit est venu, nous connaissons toute la pensée divine. Plus favorisés que toutes les générations qui se sont succédé avant le jour de la Pentecôte, nous avons, non plus en promesse mais en réalité, un Frère que couronne le diadème de la divinité, un Consolateur qui demeure avec nous jusqu’à la fin des temps pour éclairer notre voie et nous y soutenir, une Mère dont l’intercession est toute-puissante, une Église, Mère aussi, par laquelle nous entrons en partage de tous ces biens.
La Station, à Rome, est aujourd’hui dans la Basilique de Saint-Pierre. C’est dans cet auguste sanctuaire que les néophytes de la Pentecôte paraissaient pour la dernière fois couverts de leurs robes blanches, et qu’ils étaient présentés au Pontife comme les derniers agneaux de la Pâque qui expire en ce jour.
Présentement la journée est encore célèbre par la solennité de l’Ordination. Le jeûne et la prière que la sainte Église a imposés durant trois jours à ses enfants, ont dû rendre le ciel favorable, et nous devons espérer que l’Esprit-Saint qui va imprimer sur les nouveaux prêtres et sur les nouveaux ministres le sceau immortel du Sacrement, daignera agir dans toute la plénitude de sa bonté comme de son pouvoir ; car il ne s’agit pas seulement en ce jour de l’initiation de ceux qui vont recevoir un si sublime caractère, mais encore du salut de tant d’âmes qui seront confiées à leurs soins.
A la louange du divin Esprit, nous empruntons à la Liturgie arménienne ces dernières strophes dont elle use en ce jour où se conclut la solennité de la Pentecôte.
CANON SEPTIMAE DIEI.
Toi qui, assis sur les ailes agiles des Séraphins qui dans leur vol spirituel lancent l’éclair de leurs feux, prends soin de toute créature dans ta providence : Esprit-Saint, tout ce que tu as créé te bénit.
Toi qui es éternellement célébré avec le Père et le Fils dans un concert sublime d’une harmonie merveilleuse, et qui daignes abaisser ton regard sur les créatures : Esprit-Saint, tout ce que tu as créé te bénit.
Aujourd’hui, par la bonté divine, tu fais retentir le Cénacle du bruit de la tempête, tu enivres les Apôtres de tes feux, et tu te distribues aux créatures : Esprit-Saint, tout ce que tu as créé te bénit.
Le répertoire des Séquences d’Adam de Saint-Victor nous fournira cette dernière qui est aussi d’une grande beauté, et par laquelle nous terminerons la série des hommages de la sainte Liturgie à l’Esprit du Père et du Fils.
SÉQUENCE. | |
Veni, summe Consolator,
Spes salutis, vitæ dator, Adsit tua gratia ! Dulcis ardor, ros divine, Bonitatis germine Eadem substantia. | Viens, ô Consolateur suprême,
espoir du salut, auteur de la vie ; viens avec ta grâce ! Douce ardeur, rosée divine, en l’unique et divine substance tu es le principe de bonté. |
Ab utroque derivatus,
Et a neutro separatus, Ad utrumque colligatus Sempiterno fœdere ; Ros et vapor utriusque, Donet Pater Filiusque Quod effluas ad nos usque Largifluo munere. | Procédant du Père et du Fils,
jamais séparé d’eux, rattaché à l’un et à l’autre par un lien éternel, ardeur et rosée au sein de la divinité, daignent le Père et le Fils te répandre sur nous dans l’abondance de tes dons. |
Rorem audis et vaporem,
Crede simul et odorem Quo Deus discernitur. Rorem istum quem emittit Qui plus gustat, magis sitit, Nec ardor reprimitur. | Ardeur et rosée,
parfum aussi qui révèle un Dieu ; cette rosée que répand l’Esprit, plus on la goûte, plus on en est altéré ; l’ardeur de ses feux ne faillit jamais. |
Plebs ut sacra renascatur,
Per hunc unda consecratur, Cui super ferebatur In rerum exordium ; Fons, origo pietatis, Fons emundans a peccatis, Fons de fonte deitatis, Fons sacrator fontium ! | Au commencement de toutes choses
il était porté sur les eaux ; c’est lui qui maintenant consacre l’eau de laquelle sort le peuple saint. Il est la fontaine d’où émane la piété, la fontaine qui purifie du péché, la fontaine jaillissante du sein de la divinité, la fontaine qui rend sacrées toutes les fontaines. |
Ignis vive, vivax unda,
Munda sinus et fecunda, Subministra gratiam ; Caritatis tactos igne, Nosmet tibi fac benigne Sanctitatis hostiam. | Feu ardent, onde vive,
purifie nos cœurs et rends-les féconds, apporte-nous la grâce ; visite-nous par la flamme de charité, daigne faire de nous une hostie de sainteté à ta gloire. |
Patris, Nati pium Flamen,
Vitiorum medicamen, Fessis esto sublevamen, Mœstis consolatio. Castus amor et honestus, Æstus ardens, sed modestus, Urit ardor quos incestus Tua sanet unctio. | Souffle sacré du Père et du Fils,
remède de tout péché, sois notre soulagement dans la fatigue, notre consolation dans la tristesse. Amour ardent, amour chaste, guéris par ton onction puissante ceux que brûle une ardeur coupable. |
Vox non sono designata,
Vox subtilis, vox privata, Vox beatis inspirata, O vox dulcis, o vox grata, Sona nostris mentibus ! Lux depellens falsitatem, Lux inducens veritatem, Vitam atque sanitatem Et æternam claritatem Nobis confer omnibus. Amen. | Voix qui s’énonce sans bruit,
voix mystérieuse qu’entend l’oreille du cœur, voix qui descend à l’âme fidèle ; douce voix, voix tant aimée, retentis dans nos âmes ! Lumière qui dissipes l’erreur, lumière qui donnes la vérité, apporte à nous tous vie et santé, et mets-nous en possession de l’éternelle splendeur. Amen. |
La série successive des Mystères est complète désormais, et le Cycle mobile de la sainte Liturgie est arrivé à son terme. Nous traversâmes d’abord, au Temps de l’Avent, les quatre semaines qui représentaient les quatre millénaires employés par le genre humain à implorer du Père l’envoi de son Fils. Enfin l’Emmanuel descendit ; nous nous associâmes tour à tour aux joies de sa naissance, aux douleurs de sa Passion, à la gloire de sa Résurrection, au triomphe de son Ascension. Enfin, nous avons vu descendre sur nous l’Esprit divin, et nous savons qu’il reste avec nous jusqu’à la fin. La sainte Église nous a assistés dans tout le cours de cet immense drame qui contient notre salut. Ses divins cantiques et ses augustes cérémonies nous ont chaque jour éclairés, et ainsi nous avons pu tout suivre et tout comprendre. Bénie soit cette Mère par les soins de laquelle nous avons été initiés à tant de merveilles qui ont ouvert nos esprits et réchauffé nos cœurs ! Bénie soit la Liturgie sacrée, source de tant de consolations et d’encouragements ! Maintenant il nous reste à achever le parcours du Cycle dans sa partie immobile. De sublimes épisodes nous y attendent. Préparons-nous donc à reprendre notre marche, comptant sur l’Esprit-Saint qui dirigera nos pas, et continuera de nous ouvrir, par la sainte Liturgie dont il est l’inspirateur, les trésors de la doctrine et de l’exemple.
Les ordinations et la vigile de cette nuit à Saint-Pierre, que nous attestent les documents dès le Ve siècle, voulaient affirmer cette idée romaine, que tout pouvoir ecclésiastique provient de l’Apôtre à qui Dieu confia les clefs du royaume des cieux. Quand, au VIIe siècle, en raison de l’octave solennelle de la Pentecôte, le jeûne des Quatre-Temps d’été fut retardé de quelques semaines, on institua la station à Saint-Etienne sur le Cœlius, au lieu de Saint-Pierre, changement qui d’ailleurs ne rencontra guère de faveur, si bien qu’au XIe siècle on revint à la tradition primitive.
Les six lectures scripturaires qui précèdent le Gloria de la messe se rapportent en partie à la solennité de la Pentecôte, et en partie au jeûne du IVe mois, comme l’appelait saint Léon-le-Grand. Elles représentent une sorte de compromis et une fusion des deux rites. Autrefois, la vigile durait toute la nuit, et on y lisait douze leçons, tant en grec qu’en latin. Mais du temps de saint Grégoire le Grand, on l’abrégea et on la réduisit à de plus sobres limites, qu’elle a conservées dans le Missel actuel.
L’introït est tiré de l’épître aux Romains (V, 5). « L’amour de Dieu s’est répandu dans nos cœurs — Alléluia— au moyen de l’Esprit Saint qui nous a été donné. Alléluia, Alléluia. » Suit le psaume 102 : « Mon âme, et toutes mes ; facultés intérieures, bénissez le Seigneur et son saint Nom. » Pour se faire aimer de l’homme élevé à la grâce de la divine filiation, Dieu a mis dans sa poitrine son propre Cœur, et ce cœur de l’Auguste Trinité, c’est le Paraclet.
Suit la prière litanique : Kyrie eleison ; puis, au lieu d’entonner l’Hymne angélique, on récite la collecte suivante, de caractère délicatement trinitaire. La Sagesse à laquelle on fait allusion, c’est le Verbe de Dieu ; la Providence, c’est le Père éternel. « Dans votre bonté, répandez. Seigneur, nous vous en prions, votre Esprit Saint dans nos âmes ; nous avons été créés par sa sagesse et nous sommes gouvernés par sa providence. Par notre Seigneur. »
La lecture est tirée de Joël (II, 28-32) et rapporte ce passage auquel se référait précisément l’apôtre Pierre dans son premier discours aux Juifs le matin de la Pentecôte. Il s’agit de l’effusion du Saint-Esprit sur l’Église universelle qui inaugure avec l’ère messianique le dernier âge du monde, lequel prépare la parousie finale et la destruction du monde présent.
Rappelons encore, pour l’intelligence du rite vigilial, que dans l’antiquité, chaque lecture était ordinairement suivie du chant d’un psaume responsorial ; ensuite, après l’invitation du prêtre ou du diacre à la prière privée : Oremus. Flectamus genua, les fidèles se prosternaient pour prier en silence chacun en particulier. Le diacre donnait de nouveau le signal de se relever (Levate), pour qu’on accompagnât du cœur la prière sacerdotale. Celle-ci prenait le nom de Collecte parce que le prêtre recueillait en une brève formule les vœux de toute l’assemblée, et, ainsi réunis, les présentait à Dieu.
« Alléluia. » (Ioan., VI, 64.) « L’Esprit donne la vie, la chair ne sert de rien. » — Cela veut dire que la nature seule et abandonnée à elle-même est incapable de mériter pour la vie éternelle. Pourtant si le corps se prête comme un instrument docile à l’âme fidèle enflammée de charité et de zèle pour Dieu, alors la chair elle-même a part aux mérites, à la récompense et à la gloire de l’âme. La psalmodie s’achève par la collecte suivante : « Que le Saint-Esprit nous enflamme, nous vous le demandons, Seigneur, de ce feu que notre Seigneur Jésus-Christ apporta sur la terre et voulut ardemment allumer. Lui qui vit et règne avec vous, etc. »
La IIe lecture (Lévitique XXIII, 9-21) ne se rapporte aucunement au don du Saint-Esprit qui pourtant a orienté toute la liturgie durant cette semaine ; elle devait probablement faire partie de l’ancien groupe de leçons vigiliales pour le jeûne du IVe mois, — l’année commençant en mars, — alors que l’octave de la Pentecôte n’avait pas encore été instituée. La Pentecôte juive, ainsi qu’il est dit dans ce passage du Lévitique, était comme une fête d’action de grâces après la récolte, ce qui correspond très bien au caractère primitif des Quatre-Temps d’été dans la tradition liturgique romaine. Il s’agissait à l’origine d’une classique fête champêtre à laquelle le christianisme donna une orientation religieuse.
On offre au Seigneur les dîmes et les prémices pour attester qu’il est le maître universel et que tout bien nous venant de lui, doit être employé par nous à sa plus grande gloire. Suit le verset alléluiatique tiré des prophéties de Job. « Alléluia ! » J. (Job, XXVI, 13) : « L’Esprit du Seigneur orna les cieux. » La beauté de la création nous révèle l’ineffable amour de Dieu pour sa créature ; aussi est-ce à bon droit que Dante, dans sa Divine Comédie, chanta l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles.
Suit la collecte : « O Dieu, qui pour le remède des âmes, avez ordonné de châtier les corps par un jeûne religieux, soyez-nous propice et faites que nous vous soyons toujours fidèles d’âme et de corps. Par notre Seigneur, etc. » En effet, quand le corps jeûne, le cœur, l’âme, la volonté doivent aussi jeûner, en s’abstenant de tout ce qui offense la sainteté à laquelle nous convie le caractère sacré de fils de Dieu, auquel nous a élevés le Baptême.
La lecture du Deutéronome (XXVI, 1-11) se rapporte également aux prémices de la récolte, qu’on offrait au Seigneur cinquante jours après la Pâque. Il faut pourtant remarquer que la première gerbe d’épis d’orge mûr avait été déjà présentée au Temple le 16 Nisan, c’est-à-dire le second jour de la Pâque juive ; ainsi ces deux sacrifices constituaient-ils comme les termes extrêmes de la sainte cinquantaine pascale, qui reçut plus tard des Hellénistes le nom de Pentecôte, demeuré dans la liturgie chrétienne.
Il est plus facile de recevoir de la main du Seigneur les douleurs que la félicité. La douleur conduit beaucoup d’âmes à la religion, tandis que la prospérité fait oublier Dieu par un grand nombre. Il faut imiter la sainteté de Job qui, avec une égale reconnaissance, recevait de la main de Dieu tant les joies que les peines. Celles-ci ne peuvent jamais paraître désagréables quand on réfléchit qu’elles viennent de manu Domini [31].
Suit le verset alléluiatique. « Alléluia. » (Act., II, i.) « Au moment où s’accomplissait le cinquantième jour, ils étaient tous ensemble. » — Voici l’esprit de charité fraternelle et de concorde, qui est une des conditions les plus favorables pour nous concilier les dons de celui qui s’appelle le Dieu de paix et d’amour.
Suit la collecte : « Nous vous demandons, Dieu tout-puissant, que, instruits par ces jeûnes salutaires et nous abstenant de tous les vices, nous obtenions plus facilement votre miséricorde. Par notre Seigneur. »
La lecture suivante, tirée du Lévitique (XXVI, 3-12), rappelle les promesses faites par Dieu à son peuple, s’il se maintenait fidèle à l’observance de la loi. Il faut remarquer toutefois que, bien que le péché soit ce qui rend malheureux, même matériellement, les hommes (et à un peuple de peu d’intelligence et charnel comme l’étaient les Juifs, on ne pouvait parler d’autre langage que celui du bien-être matériel), le but de la vie n’est pas la félicité d’ici-bas ; bien plus, pour le chrétien la vie présente est comme la continuation de la Via Crucis de Jésus, en attendant la véritable et parfaite béatitude seulement dans le ciel.
Suit l’invocation du Paraclet : « Venez, ô Saint-Esprit », comme le jour de la Pentecôte. Puis on récite la cinquième collecte : « Accordez-nous, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, de nous abstenir de telle sorte des aliments charnels que nous jeûnions également des vicesquinous assiègent. Par notre Seigneur, etc. »
La dernière lecture, identique à celle des Quatre-Temps de décembre, qui termine régulièrement l’office de vigile, contient l’histoire des trois jeunes gens jetés par Nabuchodonosor dans la fournaise de Babylone. Ce récit était si populaire chez les premiers fidèles, que nous le voyons encore aujourd’hui exprimé en mille peintures et sculptures des quatre premiers siècles. Le cantique qui suivait, dit des Bénédictions, servait comme de transition entre l’office de la vigile et la messe proprement dite. Pourtant cette fois, en raison sans doute de l’alléluia pascal qui le précède, il a perdu son caractère primitif de chant responsorial, et il est resté comme atrophié, réduit qu’il est à son seul verset initial. Nous le retrouvons en entier aux autres samedis des Quatre-Temps. « Alléluia. Soyez béni, ô Dieu, Seigneur de nos pères, digne de louange dans tous les siècles. »
Le Gloria qui suit était primitivement lui aussi un chant de transition entre la vigile nocturne et la messe. Aujourd’hui il est hors de sa place, puisqu’il sépare la lecture et le cantique de Daniel de la belle collecte qui se rapporte justement aux trois enfants de Babylone délivrés miraculeusement par l’Ange pour les mérites de leur foi héroïque qui leur fit refuser de se prosterner devant l’idole royale et de l’adorer.
« O Dieu qui pour les trois enfants avez rendu douces les flammes du feu, soyez-nous propice et faites que la flamme des vices ne nous brûle pas, nous vos serviteurs. Par notre Seigneur, etc. » Voilà la vraie fournaise qui met à l’épreuve les fidèles de Jésus-Christ : ce sont les passions, le feu de la sensualité, de l’orgueil, de l’amour-propre. Celui qui a la foi passe indemne à travers ces flammes, tandis que celui qui ne l’a pas y succombe.
Suit un passage de l’Épître aux Romains où, en traits rapides mais énergiques, est décrite toute l’essence de la vie chrétienne, c’est-à-dire la régénération au moyen de la foi en Jésus-Christ, l’espérance en l’héritage futur du ciel, qui nous revient en vertu de notre caractère d’enfants de Dieu, et la charité qui est répandue en nous par le divin Paraclet. Après la lecture de saint Paul, on récite le psaume (Tractus) 116, comme il est de règle tous les samedis des Quatre-Temps.
A l’origine, le tractus représentait la forme psalmodique festive de l’Église romaine, avant l’introduction du verset alléluiatique au temps de saint Grégoire. Les messes fériales étaient privées du trait, mais il se retrouve au samedi des Quatre-Temps, parce que primitivement ces messes étaient de véritables messes dominicales, et avaient un caractère festif. Le psaume 116, après les ordinations, a le sens d’un vrai chant d’action de grâces au Seigneur. Au VIIe siècle, la lecture évangélique qui suivait en ce jour le tractus était prise de saint Matthieu (XX, 29-34) et traitait des deux aveugles guéris par le Rédempteur. Mais quand la liturgie des Quatre-Temps se fusionna définitivement avec celle de l’octave de la Pentecôte, on préféra le passage, peut-être désigné déjà antérieurement, de saint Luc (IV, 38-44) qui raconte la guérison de la belle-mère de Simon, la station étant précisément célébrée dans la domus Simonis vaticane.
Cette nuit, la séquence, ne faisant pas partie du verset alléluiatique, n’est pas suivie de l’acclamation finale alléluia.
La lecture du saint Évangile est la même qu’au jeudi après le IIIe dimanche de Carême. Jésus entre dans la maison de Simon, et, à la prière des Apôtres, il guérit la belle-mère de celui-ci. Saint François de Sales observe à ce propos que ce n’est pas la vertueuse malade qui demande la santé à Jésus. Il lui est indifférent de se trouver bien ou mal, pourvu qu’elle accomplisse la volonté de Dieu. Ce sont les autres qui obtiennent pour elle la santé. Elle accepte cette grâce avec une égale tranquillité d’esprit, et vite emploie ses forces recouvrées pour recevoir Jésus et les Apôtres dans sa maison, les servant dans tout ce qui pouvait leur être utile.
L’offertoire des samedis des Quatre-Temps est toujours le même : une antienne tirée du psaume 87, en relation avec le caractère nocturne de la messe : In die clamavi et nocte coram te.
La prière qui prélude à l’anaphore est la suivante : « Afin que nos jeûnes soient acceptés de vous, Seigneur, nous vous en prions, faites que nous vous offrions un cœur purifié, grâce au don de ce sacrement. Par notre Seigneur. » Voici exprimée à nouveau cette belle pensée, que nous aussi nous devons nous unir à l’oblation de Jésus, en immolant toute notre nature dans les flammes de l’amour de Dieu.
L’antienne de la Communion contient une dernière allusion à l’octave de la Pentecôte et au temps pascal qui va s’achever. L’alléluia lui-même, au moins selon l’ancien rite grégorien, est prêt à s’envoler et à retourner au ciel : Sed nescis unde veniat aut quo vadat : alleluia, alleluia, alleluia. Ce chant est tiré de saint Jean (III, 8) « L’Esprit souffle où il veut ; tu entends son souffle, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Alléluia, Alléluia, Alléluia. »
II est vrai que le texte grec de l’Évangile parle ici, non du Saint-Esprit, mais du vent. Toutefois, comme Jésus s’est précisément servi de l’image du vent pour expliquer à Nicodème le caractère suprasensible et surnaturel de la grâce de l’Esprit Saint, ainsi l’emploi que fait de ce verset la liturgie romaine au moment où se clôt le cycle de la Pentecôte, n’est nullement arbitraire.
« Que votre Sacrement, Seigneur, nous donne une divine ferveur afin que nous nous délections également et de son accomplissement et de son fruit. Par notre Seigneur. » Ferveur actuelle, goût spirituel, solide profit et avancement dans la voie de la perfection, voilà le triple fruit eucharistique que l’Église nous fait implorer aujourd’hui après la sainte Communion. Très souvent, des âmes s’abstiennent de l’Eucharistie uniquement parce qu’elles n’éprouvent ni ferveur ni goût spirituel. C’est agir comme celui qui ne mangerait pas sous prétexte que son estomac est affaibli. C’est au contraire une raison de plus pour recourir à la nourriture. La ferveur et le goût suivent la sainte Communion et ne sont point une condition essentielle pour y participer. L’Église nous enseigne que pour recevoir Jésus dans l’Eucharistie, même tous les jours, sont seulement requises la pureté de conscience et l’intention droite. Or la parole de l’Église doit nous suffire pour nous faire mettre de côté toute inopportune hésitation. D’ailleurs, en ce qui concerne le goût spirituel, il ne convient pas de s’y attacher par trop, puisque dans la prière il faut chercher non pas tant notre goût que celui de Dieu.
La sainte messe clôt dignement le temps pascal. Désormais la Rédemption est accomplie, et le Saint-Esprit est venu comme pour en assurer définitivement l’efficacité, moyennant le caractère sacramentel qu’il imprime dans l’âme. Telle est la propriété personnelle du divin Paraclet : il accomplit, termine, opère toujours quelque chose de définitif, à l’égal d’une conclusion qui, inévitablement et inébranlablement, sort des prémisses. C’est la raison pour laquelle les péchés contre le Saint-Esprit n’obtiennent, en fait, jamais le pardon : ils représentent l’obstination définitive de l’âme dans la haine suprême contre le souverain amour.
L’amour de Dieu a été répandu en nous par le Saint-Esprit.
Aujourd’hui est le grand jour d’action de grâces de la solennité des Quatre-Temps. Dans l’esprit de l’ancienne Église, nous nous rassemblons, durant la nuit du samedi au dimanche, dans l’église mondiale de Saint-Pierre à Rome ; nous y apportons, à l’offrande, la dîme du trimestre écoulé (dans les communautés liturgiques et dans les paroisses, on devrait offrir, aujourd’hui, le blé pour le pain du sacrifice). Nous remercions surtout pour la moisson spirituelle à la fin du temps pascal.
1. Pensées festivales. — « L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs, Alléluia, par le Saint-Esprit qui demeure en nous, Alléluia, Alléluia ». Cette belle parole de saint Paul est, pour ainsi dire, l’ite missa est de l’octave de la Pentecôte (Introït, Épître, Ant. Bened.). La liturgie résume ainsi tout ce qu’elle a à dire sur le Saint-Esprit. L’amour de Dieu est la filiation divine, la grâce sanctifiante, la gloire ; c’est la participation à la vie glorifiée du Christ. C’est l’essence de notre religion. Croître de plus en plus dans cet « amour de Dieu » est la tâche de notre vie, et le but de la sainte liturgie est de produire cet accroissement. « Répandu » est un mot de prédilection de la liturgie quand elle parle du Saint-Esprit (dans notre messe : diffusa, infunde, effundam). C’est donc le Saint-Esprit qui nous confère la grâce de la filiation divine ; mais, en même temps que la grâce, il vient lui-même et demeure en nous ; Et c’est aussi, pour le temps qui vient, notre grande consolation et notre force : nous sommes les temples de l’Esprit du Christ. Ce sera la tâche et ce sera notre tâche, pendant le temps qui suit la Pentecôte, de parer ce temple. — C’est avec reconnaissance que nous prenons congé du temps pascal, pendant lequel nous avons reçu tant de grâces. Ce n’est pas sans mélancolie, cependant, que nous retournons aux difficultés de la vie quotidienne, aux rudes combats de l’existence.
2. La solennité des Quatre-Temps. (Caritas Dei). — A l’Introït, nous nous sentons déjà remplis du Saint-Esprit, qui demeure en nous et répand dans nos cœurs l’amour de Dieu. Le psaume d’Introït est, aujourd’hui, un cantique d’action de grâces pour le miracle de la Pentecôte (Psaume 103). Autrefois, c’était un psaume nocturne (le psaume 84 ou 87 qui font l’un et l’autre allusion à la solennité nocturne).
Les deux premières oraisons sont des oraisons du Saint-Esprit ; les trois oraisons suivantes sont des oraisons de pénitence. Cela nous montre déjà les deux thèmes principaux de la messe : le Saint-Esprit et les Quatre-Temps. « Daigne répandre dans nos âmes le Saint-Esprit par la sagesse duquel nous avons été créés, et par la Providence duquel nous sommes conduits ». « Que le Saint-Esprit daigne nous embraser de ce feu que Notre-Seigneur Jésus-Christ a apporté sur la terre et qu’il voulait voir brûler vivement ». Nous devrions recueillir ces magnifiques prières et les réciter dans le reste de l’année.
La première leçon nous donne la prophétie connue de Joël sur la Pentecôte, que saint Pierre cite dans son premier sermon de Pentecôte (voir mercredi des Quatre-Temps). Les trois leçons suivantes sont tirées des prescriptions de Moïse concernant la célébration de la Pentecôte juive. Ces leçons nous indiquent ceci : les Quatre-Temps de la Pentecôte sont l’action de grâces pour la moisson et l’accomplissement de la Pentecôte juive. Les fidèles, eux aussi, doivent, le jour qui suit le sabbat, apporter au prêtre les prémices de leur moisson. Eux aussi doivent appeler ce jour un jour « de grande fête et de solennité » (le samedi des Quatre-Temps était une grande fête) (2ème leçon).
La fête de ce jour comporte deux motifs d’action de grâces :
1. Nous remercions Dieu pour la récolte.
2. Le Seigneur nous a tirés, nous aussi (maintenant, à Pâques), de la servitude de l’Égypte et nous a introduits dans le pays où coulent le lait et le miel (le royaume de Dieu) ; C’est pourquoi nous apportons les prémices des fruits et nous faisons un « festin de fête » (la Sainte Eucharistie) (3e leçon).
Les promesses de Dieu aux Juifs ne trouvent leur pleine réalisation que dans l’Église. Si nous sommes vraiment les enfants de Dieu, nous aurons le bien-être, nous aurons le pain et le vin en abondance (l’Eucharistie), nous aurons la paix et nous triompherons de nos ennemis. « J’établirai ma demeure au milieu de vous... je marcherai au milieu de vous et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple » (4e leçon). Vers le matin, nous songeons de nouveau aux trois enfants dans la fournaise (5e leçon). Nous savons déjà, par les autres samedis de Quatre-Temps, la signification de cette leçon qui remonte à la plus lointaine antiquité. C’est la pensée de la Résurrection et le martyre que cette leçon place devant nos yeux. Peut-être la liturgie songe-t-elle au feu du Saint-Esprit, car, dans cette messe, il est assez souvent question de ce feu. Il n’est pas sans importance de remarquer qu’immédiatement avant cette leçon nous nous mettons à genoux pour chanter la belle prière de Pentecôte : « Viens, Saint-Esprit, remplis les cœurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour ».
Jusqu’à la 5e leçon, nous sommes encore dans l’antique vigile (les Matines d’autrefois) Maintenant, commence la messe proprement dite. C’est pourquoi on chante le Gloria in excelsis.
L’Épître résume, encore une fois, tout le temps pascal et nous donne un aperçu sur la vie de combat et de martyre qui va commencer. De la foi à la paix, c’est dans cette courte formule que l’oraison du lundi de la Pentecôte a déjà caractérisé Pâques et la Pentecôte, le baptême et la Confirmation. C’est aussi ce que dit l’Épître. « Comme nous avons été justifiés par la foi, puissions-nous avoir la paix avec Dieu par Notre Seigneur Jésus-Christ, ». Le passage de l’Introït concernant l’amour de Dieu est un écho de l’Épître. Puisse-t-il retentir longtemps dans notre cœur !
L’Évangile représente le magnifique « mystère » de la messe : « Jésus entra dans la maison de Simon » (Station à Saint-Pierre). « Quand le soleil fut couché (la messe était célébrée, jadis, dans la nuit du samedi), on lui amena les malades » (ces malades, c’est nous qui venons à la messe) ; « il leur imposa les mains » (l’imposition des mains est le signe de la communication du Saint-Esprit), et il les guérit. Mais quand il fit jour, il s’en alla (après la messe, il nous quitte ; le temps pascal est achevé).
Le « mystère » trouve son accomplissement au Saint-Sacrifice. Dans la communion, les fidèles sentent le souffle du Saint-Esprit. Dans les anciens antiphonaires, on trouve une antienne de communion qui convient très bien ici. Nous entendons le Maître qui nous quitte nous dire, à la fin du temps pascal : « Je ne vous laisse pas orphelins, mais je reviens (chaque fois que se célèbre le sacrifice eucharistique) et votre cœur se réjouira ».
[1] On procédait traditionnellement aux ordinations en ce jour.
[2] Sap. 1, 7.
[3] Sept semaines figuratives avaient séparé la sortie d’Égypte de la promulgation de la loi sur le Sinaï, et l’Hymne divise le temps de Pâques à la Pentecôte, comme l’Écriture le fait elle-même, en sept fois sept jours, après lesquels apparaît le cinquantième qui désigne l’éternité ; le nombre sept rappelle aussi les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit.
[4] Joël. 2, 28.
[5] Comme les Matines de l’Octave de Pâques, les Matines de l’Octave de la Pentecôte ne comporte qu’un seul nocturne de trois psaumes et trois lectures.
[6] Act. 2, 2.
[7] Ps. 67, 28.
[8] Ps. 103, 30.
[9] Act. 2, 4.
[10] Act. 2, 4.
[11] Ps. 32, 6.
[12] Col. 3, 9.
[13] Jn. 15, 15.
[14] Jn. 15, 14.
[15] Act. 2, 1.
[16] Sap. 1, 7.
[17] Act. 2, 4.
[18] Dan. 3, 77.
[19] Act. 2, 11.
[20] Allusion au jubilé, ère de pardon, de libération des esclaves, de remise de dettes, qui avait lieu tous les cinquante ans.
[21] Act. 2, 4.
[22] Rom. 5, 5.
[23] Philip. II, 6-7.
[24] Eph. IV, 12.
[25] Gal. II, 20.
[26] Luc. XV, 7.
[27] Psalm. XLIV.
[28] Apoc. XXII, 17.
[29] Cant. VI, 9.
[30] Eph. IV, 12.
[31] « De la main du Seigneur. »