Cette préface, propre à de nombreux diocèses de France, apparaît dans le Missale Parisiense de 1738.
Vere dignum et iustum est,
æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus : | Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant : |
Qui hanc oratiónis domum,
quam ædificávimus, bonórum ómnium largítor inhábitas, et Ecclésiam, quam ipse fundásti, incessábili operatióne sanctíficas. | Vous, le dispensateur de tous les biens,
qui habitez cette maison de la prière que nous avons bâtie, comme vous ne cessez de sanctifier par votre grâce l’Église que vous-même avez fondée. |
Hæc est enim vere domus oratiónis,
visibílibus ædifíciis adumbráta, templum habitatiónis glóriæ tuæ, sedes incommutábilis veritátis, sanctuárium ætérnæ caritátis. | L’Église, en effet, est la véritable maison de la prière,
symbolisée par nos édifices matériels, le temple où réside votre gloire, le siège de l’inaltérable vérité, le sanctuaire de l’éternelle charité. |
Hæc est arca
quæ nos a mundi eréptos dilúvio, in portum salútis indúcit. | C’est elle l’arche
qui nous sauve du déluge où s’engloutit le monde, pour nous conduire au port du salut. [1] |
Hæc est dilécta et única sponsa,
quam acquisívit Christus sánguine suo, quam vivíficat Spíritu suo, cuius in sinu renáti per grátiam tuam, lacte verbi páscimur, pane vitæ roborámur, misericórdiae tuæ subsídiis confovémur. | C’est elle l’épouse unique et bien-aimée,
que le Christ s’est acquise au prix de son sang, et qu’il fait vivre de son Esprit, dans son sein maternel nous sommes nés à la vie nouvelle par votre grâce, nous sommes nourris du lait de la Parole, fortifiés par le Pain de vie et réchauffés par les secours de votre miséricorde. |
Hæc fidelíter in terris,
Sponso adiuvánte, mílitat, et perénniter in cælis, ipso coronánte, triúmphat. | C’est elle qui est sur la terre fidèlement militante
aidée par son Époux, et dans le ciel éternellement, couronnée par lui, elle triomphe. [2] |
Et ídeo cum Angelis et Archángelis,
cum Thronis et Dominatiónibus, cumque omni milítia cæléstis exércitus, hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes. | C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges,
avec les Trônes et les Dominations, avec la troupe entière de l’armée céleste, nous chantons une hymne à votre gloire, redisant sans fin. |
Elle fut édulcorée (on n’aime pas les expressions d’Églises militante et triomphante dans l’Église moderne ; et peut-être que l’allusion à l’arche a déplu) dans le missel bilingue Latin-Français de 1964.
Donc c’est dans le supplementum pro Gallia, soit. Il n’en reste pas moins qu’elle fut édulcorée. Et que le résultat est donc le même.
On s’en tiendra donc au texte antérieur approuvé pour chaque diocèse en ayant l’usage, puisque le supplementum pro Gallia, ce n’est pas faute de l’avoir cherché, reste une chose abstraite, absente de toutes les sacristies et de tous les missels qui me sont passés par les mains.