Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
En 1955, le Décret de simplification des rubriques a supprimé l’Octave de l’Ascension. Depuis, au bréviaire, l’Office est réduit à la lecture de l’Écriture occurrente (ancien premier nocturne des Matines), la psalmodie est celle du jour de la semaine et non plus celle du Jour de l’Ascension.
Nous donnons ici l’Office des Matines avec les deux lectures patristiques propres à chaque jour, et les commentaires habituels.
La Messe est celle du jour de la Fête.
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Christum Dóminum ascendéntem in cælum, * Veníte adorémus, allelúia. | Alléluia, le Christ Seigneur montant au ciel, * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymne | |
Æterne Rex altíssime (matines de l’Ascension) | |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Eleváta est * magnificéntia tua super cælos, Deus, allelúia. | Ant. 1 Elle est élevée, * votre magnificence, ô Dieu, au dessus des cieux [1], alléluia. |
Psaume 8 | |
Ant. 2 Dóminus in templo * sancto suo, Dóminus in cælo, allelúia. | Ant. 2 Le Seigneur est * dans son temple saint, le Seigneur est dans le ciel [2], alléluia. |
Psaume 10 | |
Ant. 3 A summo cælo * egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius, allelúia. | Ant. 3 A l’extrémité du ciel * est sa sortie : et le terme de sa course à son extrémité [3], alléluia. |
Psaume 18 | |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, allelúia. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie [4], alléluia. |
R/. Et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | R/. Et le Seigneur, au son de la trompette, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
De Epístola secúnda beáti Petri Apóstoli. | De la seconde Épître du bienheureux Apôtre Pierre. |
Cap. 3, 1-7. | |
Hanc ecce vobis, caríssimi, secúndam scribo epístolam, in quibus vestram éxcito in commonitióne sincéram mentem : ut mémores sitis eórum, quæ prædíxi, verbórum a sanctis Prophétis, et Apostolórum vestrórum, præceptórum Dómini et Salvatóris. Hoc primum sciéntes, quod vénient in novíssimis diébus in deceptióne illusóres, iuxta próprias concupiscéntias ambulántes, dicéntes : Ubi est promíssio, aut advéntus eius ? Ex quo enim patres dormiérunt, ómnia sic persevérant ab inítio creatúræ. Latet enim eos hoc voléntes, quod cæli erant prius, et terra de aqua et per aquam consístens Dei verbo, per quæ ille tunc mundus aqua inundátus périit. Cæli autem, qui nunc sunt, et terra, eódem verbo repósiti sunt, igni reserváti in diem iudícii et perditiónis impiórum hóminum. | Voici, mes bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris ; dans l’une et l’autre je réveille vos âmes sincères par mes avertissements, afin que vous vous souveniez des paroles des saints Prophètes, que je vous ai rappelées, et des commandements que vos Apôtres vous ont faits au nom du Seigneur et Sauveur. Sachant avant tout qu’il viendra à la fin des jours des imposteurs artificieux, marchant selon leurs propres convoitises, disant : Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères se sont endormis, tout demeure comme au commencement de la création. Mais ils ignorent, le voulant bien, que par la parole de Dieu, existèrent d’abord les cieux et la terre qui sortit de l’eau, et qui subsiste par l’eau. Quant aux cieux qui existent maintenant, et à la terre, c’est par la même parole qu’ils sont conservés, étant réservés au feu pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies. |
R/. Post passiónem suam per dies quadragínta appárens eis, et loquens de regno Dei, allelúia : * Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | R/. Après sa passion il leur apparut pendant quarante jours, leur parlant du royaume de Dieu [5], alléluia : * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux [6], alléluia. |
V/. Et convéscens præcépit eis, ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent promissiónem Patris. | V/. Mangeant avec eux, il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père [7]. |
* Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 3, 8-13. | |
Unum vero hoc non láteat vos, caríssimi, quia unus dies apud Dóminum sicut mille anni, et mille anni sicut dies unus. Non tardat Dóminus promissiónem suam, sicut quidam exístimant : sed patiénter agit propter vos, nolens áliquos períre, sed omnes ad pœniténtiam revérti. Advéniet autem dies Dómini ut fur : in quo cæli magno ímpetu tránsient, eleménta vero calóre solvéntur, terra autem, et quæ in ipsa sunt ópera, exuréntur. Cum ígitur hæc ómnia dissolvénda sint, quales opórtet vos esse in sanctis conversatiónibus et pietátibus, exspectántes et properántes in advéntum diéi Dómini, per quem cæli ardéntes solvéntur, et eleménta ignis ardóre tabéscent ? Novos vero cælos et novam terram secúndum promíssa ipsíus exspectámus, in quibus iustítia hábitat. | Mais il est une chose que vous ne devez pas ignorer, mes bien-aimés, c’est qu’un seul jour devant le Seigneur est comme mille ans, et mille ans comme un seul jour. Ainsi le Seigneur ne retarde pas sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent ; mais il agit patiemment à cause de vous, ne voulant pas même que quelques-uns périssent, mais que tous recourent à la pénitence. Car le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; et alors, avec un grand fracas, les cieux passeront, les éléments embrasés seront dissous, et la terre et tout ce qui est en elle sera consumé par le feu. Puis donc que toutes ces choses doivent être détruites, quels ne devez-vous pas être en sainteté de conduite et en piété, attendant et hâtant le jour du Seigneur [8] ; jour où les cieux embrasés seront dissous, et les éléments fondus par l’ardeur du feu ? Car nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite. |
R/. Omnis pulchritúdo Dómini exaltáta est super sídera : * Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | R/. Toute la beauté du Seigneur a été exaltée au-dessus des astres [9] : * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement [10], alléluia. |
V/. A summo cælo egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius. | V/. A l’extrémité du ciel est sa sortie, et le terme de sa course à son extrémité [11]. |
* Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 3, 14-18. | |
Propter quod, caríssimi, hæc exspectántes, satágite immaculáti et invioláti ei inveníri in pace. Et Dómini nostri longanimitátem, salútem arbitrémini, sicut et caríssimus frater noster Paulus secúndum datam sibi sapiéntiam scripsit vobis, sicut et in ómnibus epístolis, loquens in eis de his, in quibus sunt quædam difficília intelléctu, quæ indócti et instábiles deprávant, sicut et céteras Scriptúras, ad suam ipsórum perditiónem. Vos ígitur, fratres, præsciéntes custodíte, ne insipiéntium erróre tradúcti excidátis a própria firmitáte. Créscite vero in grátia, et in cognitióne Dómini nostri et Salvatóris Iesu Christi. Ipsi glória et nunc, et in diem æternitátis. Amen. | C’est pourquoi, mes bien-aimés, attendant ces choses, mettez tous vos soins à ce qu’il vous trouve en paix, purs et sans aucune tache. Et croyez que la longanimité de notre Seigneur est un moyen de salut, comme notre très cher frère Paul lui-même vous l’a écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée, comme il le fait aussi en toutes ses lettres, où il parle du même sujet, et dans lesquelles il a quelques endroits difficiles à entendre, que des hommes ignorants et légers détournent à de mauvais sens, aussi bien que les autres Écritures, pour leur propre perte. Vous donc, mes frères, qui en êtes instruits d’avance, prenez garde à vous, de peur qu’entraînés par l’erreur des insensés, vous ne perdiez de votre propre fermeté. Croissez au contraire dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui la gloire, et maintenant, et jusqu’au jour de l’éternité. Amen. |
R/. Exaltáre, Dómine, allelúia, * In virtúte tua, allelúia. | R/. Élevez-vous, Seigneur [12], alléluia, * Dans votre puissance, alléluia. |
V/. Eleváta est, magnificéntia tua super cælos, Deus. | V/. Dieu, votre magnificence est élevée au-dessus des cieux [13]. |
* In virtúte tua, allelúia. Glória Patri. * In virtúte tua, allelúia. | * Dans votre puissance, alléluia. Gloire au Père. * Dans votre puissance, alléluia. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Exaltáre, Dómine, * in virtúte tua : cantábimus et psallémus, allelúia. | Ant. 4 Élevez-vous, Seigneur, * dans votre puissance : nous chanterons et nous psalmodierons [14], alléluia. |
Psaume 20 | |
Ant. 5 Exaltábo te, * Dómine, quóniam suscepísti me, allelúia. | Ant. 5 Je vous exalterai, * Seigneur, parce que vous m’avez relevé [15], alléluia. |
Psaume 29 | |
Ant. 6 Ascéndit Deus * in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | Ant. 6 Dieu est monté * au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur, au son de la trompette [16], alléluia. |
Psaume 46 | |
V/. Ascéndens Christus in altum, allelúia. | V/. Le Christ montant au ciel [17], alléluia. |
R/. Captívam duxit captivitátem, allelúia. | R/. A emmené captive la captivité [18], alléluia. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Leónis Papæ. | Sermon de saint Léon, Pape. |
Sermo 2 de Ascensione Domini. | |
Quod ítaque Redemptóris nostri conspícuum fuit, in sacraménta transívit : et ut fides excelléntior esset ac fírmior, visióni doctrína succéssit, cuius auctoritátem supérnis illumináta rádiis credéntium corda sequeréntur. Hanc fidem ascensióne Dómini auctam, et Spíritus Sancti múnere roborátam, non víncula, non cárceres, non exsília, non fames, non ignis, non laniátus ferárum, nec exquisíta persequéntium crudelitátibus supplícia terruérunt. Pro hac fide per univérsum mundum non solum viri, sed étiam féminæ : nec tantum impúbes púeri, sed étiam téneræ vírgines usque ad effúsiónem sui sánguinis decertárunt. Hæc fides dæmónia eiécit, ægritúdines dépulit, mórtuos suscitávit. | Ainsi donc tout ce qui a été visible en notre Rédempteur est passé dans l’ordre des mystères ; et, afin de rendre la foi plus excellente et plus ferme, la vue a été remplacée par un enseignement dont l’autorité, entourée d’un rayonnement céleste, pût entraîner les cœurs des croyants. Ni les chaînes, ni les cachots, ni l’exil, ni la faim, ni les bûchers, ni la dent des bêtes féroces, ni les supplices inventés par la cruauté des persécuteurs n’ont pu effrayer cette foi, augmentée par l’ascension du Seigneur et fortifiée par les dons de l’Esprit-Saint. C’est pour cette foi que, dans le monde entier, non seulement des hommes, mais aussi des femmes ; non seulement des enfants tout jeunes encore, mais des jeunes filles délicates, ont combattu jusqu’à l’effusion de leur sang. C’est cette foi qui a chassé les démons, guéri les malices, ressuscité les morts. |
R/. Tempus est, ut revértar ad eum, qui me misit, dicit Dóminus : nolíte contristári, nec turbétur cor vestrum : * Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | R/. Il est temps que je retourne à celui qui m’a envoyé [19], dit le Seigneur : ne soyez pas attristés, et que votre cœur ne se trouble pas [20] : * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même [21], alléluia, alléluia. |
V/. Nisi ego abíero, Paráclitus non véniet : cum assúmptus fúero, mittam vobis eum. | V/. Si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas : mais lorsque je serai monté, je vous l’enverrai [22]. |
* Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même, alléluia, alléluia. |
Lectio v | 5e leçon |
Unde et ipsi beáti Apóstoli, qui tot miráculis confirmáti, tot sermónibus erudíti, atrocitátem tamen Domínicæ passiónis expáverant, et veritátem resurrectiónis eius non sine hæsitatióne suscéperant ; tantum de ascensióne Dómini profecérunt, ut quidquid illis prius intúlerat metum, verterétur in gáudium. Totam enim contemplatiónem ánimi in divinitátem ad Patris déxteram considéntis eréxerant : nec iam corpóreæ visiónis tardabántur obiéctu, quo minus in id áciem mentis inténderent, quod nec a Patre descendéndo abfúerat, nec a discípulis ascendéndo discésserat. Tunc ígitur, dilectíssimi, Fílius hóminis, Dei Fílius excelléntius sacratiúsque innótuit, cum in patérnæ maiestátis glóriam se recépit : et ineffábili modo cœpit esse divinitáte præséntior, qui factus est humanitáte longínquior. | Ainsi les bienheureux Apôtres eux-mêmes, confirmés par tant de miracles, instruits par tant de discours, s’étaient laissés effrayer par l’atrocité de la passion du Seigneur. Ils n’avaient pas accepté sans hésitation la vérité de sa résurrection ; mais l’ascension du Seigneur leur fut si profitable, que tout ce qui naguère les remplissait de terreur, devint leur joie. Toute la force du regard de leur âme s’était élevée vers la divinité de celui qui est assis à la droite du Père ; la vue de son corps ne détournait plus l’attention de leur intelligence de la considération de ce mystère, qu’en descendant des cieux le Christ ne s’était pas séparé de son Père, pas plus qu’en y remontant il ne s’était séparé de ses disciples. Ainsi mes bien aimés, le Fils de l’homme s’est montré Fils de Dieu d’une manière plus haute et plus mystérieuse, alors qu’il est entré dans la gloire de la majesté paternelle ; et il a commencé, d’une façon ineffable, à être plus présent par sa divinité au moment où il s’éloignait davantage par son humanité. |
R/. Non turbétur cor vestrum : ego vado ad Patrem ; et cum assúmptus fúero a vobis, mittam vobis, allelúia, * Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | R/. Que votre cœur ne se trouble point [23] : moi je vais à mon Père ; et lorsque je vous aurai quittés, je vous enverrai [24], alléluia : * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira [25], alléluia. |
V/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis. | V/. Moi je prierai mon Père, et il nous donnera un autre Paraclet [26]. |
* Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira, alléluia. |
Lectio vi | 6e leçon |
Tunc ad æquálem Patri Fílium erudítior fides gressu mentis cœpit accédere, et contrectatióne in Christo corpóreæ substántiæ, qua Patre minor est, non egére : quóniam glorificáti córporis manénte natúra, eo fides credéntium vocabátur, ubi non carnáli manu, sed spiritáli intelléctu par Genitóri Unigénitus tangerétur. Hinc illud est, quod post resurrectiónem suam Dóminus Maríæ Magdalénæ persónam Ecclésiæ gerénti, cum ad contáctum ipsíus properáret accédere, dicit : Noli me tángere, nondum enim ascéndi ad Patrem meum : hoc est, Nolo ut ad me corporáliter vénias, nec ut me sensu carnis agnóscas : ad sublimióra te díffero, maióra tibi prǽparo : cum ad Patrem ascéndero, tunc me perféctius veriúsque palpábis, apprehensúra quod non tangis, et creditúra quod non cernis. | C’est alors que la foi mieux instruite apprit à s’élever par une ascension spirituelle jusqu’au Fils de Dieu égal au Père, et à ne plus avoir besoin de toucher dans le Christ cette substance corporelle en laquelle il est moins grand que le Père. En effet, la substance de ce corps glorifié demeurant la même, c’est là que la foi des croyants a été appelée, là où le Fils unique égal à son Père peut être atteint, non plus par une main de chair, mais par l’intelligence spirituelle. C’est pourquoi le Seigneur, après sa résurrection, lorsque Marie-Madeleine qui représentait l’Église, se hâtait de s’approcher pour le toucher, lui dit : « Ne me touche pas ; car je ne suis pas monté vers mon Père » [27] : comme s’il eût dit : Je ne veux plus que vous cherchiez ma présence corporelle, je ne veux plus me faire reconnaître par les sens charnels. Par ces délais, je vous appelle plus haut, je vous prépare des dons plus grands. Lorsque je serai monté vers mon Père, c’est alors que vous me toucherez d’une manière plus parfaite et plus vraie, devant saisir ce que vous ne touchez pas, devant croire ce que vous ne voyez pas. |
R/. Ascéndens Christus in altum, captívam duxit captivitátem, * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | R/. Le Christ montant au ciel a conduit captive la captivité [28], * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette [29]. |
* Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, Gloire au Père. * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
In III Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 7 Nimis exaltátus est, * allelúia : super omnes deos, allelúia. | Ant. 7 Vous êtes infiniment élevé, * alléluia, au-dessus de tous les dieux [30], alléluia [31]. |
Psaume 96 | |
Ant. 8 Dóminus in Sion, * allelúia : magnus et excélsus, allelúia. | Ant. 8 Le Seigneur est dans Sion, * alléluia ; il est grand et élevé [32], alléluia. |
Psaume 98 | |
Ant. 9 Dóminus in cælo, * allelúia : parávit sedem suam, allelúia. | Ant. 9 Le Seigneur dans le ciel, * alléluia, a préparé son trône [33], alléluia. |
Psaume 102 | |
V/. Ascéndo ad Patrem meum, et Patrem vestrum [34], allelúia. | V/. Je monte vers mon Père et votre Père, alléluia. |
R/. Deum meum, et Deum vestrum, allelúia. | R/. Vers mon Dieu et votre Dieu, alléluia. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Marcum. | Lecture du saint Évangile selon saint Marc. |
Cap. 16, 14-20. | |
In illo témpore : Recumbéntibus úndecim discípulis, appáruit illis Iesus : et exprobrávit incredulitátem eórum et durítiam cordis, quia iis, qui víderant eum resurrexísse, non credidérunt. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus se montra aux Onze eux-mêmes, tandis qu’ils étaient à table : et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité. Et le reste. |
Homilía sancti Gregórii Papæ. | Homélie de saint Grégoire, Pape. |
Eadem Homilia 29 | |
Signa autem eos qui creditúri sunt, hæc sequéntur : In nómine meo dæmónia eícient, linguis loquéntur novis, serpéntes tollent : et si mortíferum quid bíberint, non eis nocébit : super ægros manus impónent, et bene habébunt. Numquídnam, fratres mei, quia ista signa non fácitis, mínime créditis ? Sed hæc necessária in exórdio Ecclésiæ fuérunt. Ut enim ad fidem crésceret multitúdo credéntium, miráculis fúerat nutriénda : quia et nos, cum arbústa plantámus, tamdiu eis aquam infúndimus, quoúsque ea in terra iam coaluísse videámus : et si semel radícem fíxerint, irrigátio cessábit. Hinc est enim quod Paulus dicit : Linguæ in signum sunt non fidélibus, sed infidélibus. | « Or, voici les prodiges qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; ils prendront les serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, il ne leur nuira point ; ils imposeront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris. » Quoi, mes frères, parce que vous n’opérez pas ces miracles, ne croyez-vous pas ? Ils étaient nécessaires au commencement de l’Église, car pour faire croître la multitude des croyants, il fallait la nourrir par des miracles ; de même que lorsque nous plantons des arbustes, nous les arrosons jusqu’à ce que nous les voyions avoir bien repris ; mais s’ils ont fixé leurs racines, nous cessons de les arroser. Saint Paul dit à ce propos : « Le don des langues n’est pas un signe pour les fidèles, mais pour les infidèles » [35]. |
R/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis, * Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | R/. Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet [36] : * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
V/. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. | V/. Car, si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai [37]. |
* Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
Lectio viii | 8e leçon |
Habémus de his signis atque virtútibus, quæ adhuc subtílius consideráre debeámus. Sancta quippe Ecclésia quotídie spiritáliter facit, quod tunc per Apóstolos corporáliter faciébat. Nam sacerdótes eius cum per exorcísmi grátiam manum credéntibus impónunt, et habitáre malígnos spíritus in eórum mente contradícunt, quid áliud fáciunt, nisi dæmónia eíciunt ? Et fidéles quique, qui iam vitæ véteris sæculária verba derelínquunt, sancta autem mystéria ínsonant, Conditóris sui laudes et poténtiam, quantum prǽvalent, narrant : quid áliud fáciunt, nisi novis linguis loquúntur ? Qui dum bonis suis exhortatiónibus malítiam de aliénis córdibus áuferunt, serpéntes tollunt. | En ce qui concerne ces prodiges et ces miracles, il est encore d’autres points que nous devons examiner minutieusement. La sainte Église opère tous les jours spirituellement ce qui s’accomplissait alors corporellement par les Apôtres. En effet, que font les prêtres lorsqu’ils imposent les mains aux fidèles par la grâce des exorcismes, et qu’ils s’opposent à ce que les malins esprits demeurent dans les âmes, sinon chasser les démons ? Et les fidèles qui renoncent aux conversations mondaines de leur vie passée, qui font retentir les divins mystères, et publient autant qu’ils le peuvent les louanges et la puissance de leur Créateur, que font-ils, sinon parler des langues nouvelles ? Et ils prennent des serpents, ceux qui, par leurs bonnes exhortations, enlèvent la malice des cœurs des autres. |
R/. Ponis nubem ascénsum tuum, Dómine : * Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. | R/. Vous montez, Seigneur, sur une nuée [38] : * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. |
V/. Confessiónem et decórem induísti, amíctus lumen sicut vestiméntum. | V/. Vous êtes revêtu de louange et d’honneur, enveloppé de lumière, comme d’un vêtement [39]. |
* Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. Glória Patri. * Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. | * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. Gloire au Père. * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. |
Lectio ix | 9e leçon |
Et dum pestíferas suasiónes áudiunt, sed tamen ad operatiónem pravam mínime pertrahúntur, mortíferum quidem est quod bibunt, sed non eis nocébit. Qui quóties próximos suos in bono ópere infirmári conspíciunt, dum eis tota virtúte concúrrunt, et exémplo suæ operatiónis illórum vitam róborant, qui in própria actióne títubant : quid áliud fáciunt, nisi super ægros manus impónunt, ut bene hábeant ? Quæ nimírum mirácula tanto maióra sunt, quanto spiritália : tanto maióra sunt, quanto per hæc non córpora, sed ánimæ suscitántur. | Et quand ils entendent des conseils empoisonnés, mais que néanmoins ils ne se laissent nullement entraîner à des œuvres mauvaises, ils boivent à la vérité un breuvage mortel, mais il ne leur nuira pas. Chaque fois que, voyant leur prochain s’affaiblir dans la vertu, ils lui viennent en aide de toutes leurs forces, et que, par l’exemple de leurs bonnes œuvres, ils soutiennent ceux qui chancelaient abandonnés à leur action personnelle, que font-ils, sinon imposer les mains à des malades pour les guérir ? Ces miracles sont d’autant plus grands qu’ils sont de l’ordre spirituel, ils sont d’autant plus grands que par leur moyen ce sont non les corps, mais les âmes qui sont relevées. |
Te Deum | |
A Laudes, comme les Laudes de la Fête.
Aux Vêpres, 1ères Vêpres du Dimanche dans l’Octave.
Il est donc monté aux cieux, l’homme que possédait la terre et qui résumait en lui toute sainteté. Elle n’est donc plus stérile pour le ciel, cette terre pourtant maudite ; la porte des cieux, fermée à notre race, a donc pu s’ouvrir pour laisser passer un fils d’Adam. Tel est le mystère de l’Ascension ; mais ceci n’en est qu’une partie, et il importe de le connaître tout entier. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre des nations : « Dieu qui est riche en miséricorde, mû par l’excessive charité dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos péchés, il nous a rendus à la vie avec Jésus-Christ ; il nous a ressuscites avec lui, et il nous a fait asseoir dans les cieux en sa personne » [40]. Ainsi, de même que nous avons célébré la résurrection de notre Sauveur dans la Pâque comme notre propre résurrection, l’Apôtre nous convie à célébrer l’Ascension de ce divin Rédempteur comme étant aussi la nôtre Mesurons la force de l’expression : « Dieu nous a fait asseoir dans les cieux en Jésus-Christ ; » dans cette Ascension, ce n’est pas lui seulement qui monte aux cieux, nous y montons avec lui ; ce n’est pas lui seulement qui est intronisé dans la gloire, nous le sommes avec lui.
Et, en effet, le Fils de Dieu n’était pas venu se revêtir de notre nature pour que la chair qu’il a prise en Marie fût seule établie dans les conditions de la gloire éternelle ; il est venu afin d’être notre Chef, mais un Chef qui réclame ses membres dans l’adhésion desquels consiste l’intégrité de son corps. « O Père ! s’écrie-t-il à la dernière Cène, ceux que vous m’avez donnés, je veux qu’ils soient là où je suis, afin qu’ils voient la gloire dont vous m’avez fait part » [41]. Et quelle gloire le Père a-t-il donnée à son Fils ? Écoutons David qui a célébré cette auguste journée de l’Ascension : « Celui qui est le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite » [42]. C’est donc sur le trône même du Père, à la droite même du Père, que nous verrons éternellement celui que l’Apôtre appelle « notre avant-coureur » [43] ; et nous lui adhérerons comme étant réellement les membres de son corps, en sorte que sa gloire sera la nôtre, et que nous serons rois avec lui, rois de sa royauté à jamais ; car il a dû partager tout avec nous, ayant voulu que nous fussions « ses cohéritiers » [44].
Il suit de là que l’auguste mystère de l’Ascension, ouvert aujourd’hui, se continue à chaque instant, jusqu’à ce que le dernier des élus étant monte aux cieux, le corps mystique de notre Emmanuel ait atteint son entier complément. Voyez cette nuée innombrable d’âmes saintes qui se presse sur ses pas en ce jour : nos premiers parents à la tête, les patriarches, les prophètes, les justes de toute race, que quatre mille ans avaient préparés pour ce triomphe. Captifs naguère dans les demeures souterraines des limbes, maintenant brillants de clarté, ils suivent avec la rapidité de l’aigle celui dont ils ornent le triomphe. Ils sont ses trophées, en même temps qu’ils forment sa cour dans le trajet de la terre au ciel. En les suivant du regard, écrions-nous donc dans les transports de David : « Royaumes de la terre, chantez au Seigneur, chantez à Dieu qui s’élève sur les cieux des cieux, vers l’Orient » [45].
De leur côté les milices angéliques se pressent au-devant de l’Emmanuel, et alors commence le sublime dialogue que l’oreille prophétique de David entendit, et qu’il nous a rendu à l’avance. La légion innombrable et triomphante qui suit et accompagne l’Emmanuel crie aux gardiens de la Jérusalem céleste : « Princes, élevez vos portes ! Portes éternelles, élevez-vous ; c’est le Roi de gloire qui va entrer ». Et les Anges fidèles répondent avec majesté : « Et quel est-il, ce Roi de gloire ? » — « C’est le Seigneur, » répondent les élus de la terre, « le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats », comme l’attestent les victoires qu’il a remportées sur Satan, sur la mort et l’enfer, les victoires dont nous sommes l’heureux trophée [46]. Après une seconde interpellation qui donne lieu d’exalter une seconde fois les grandeurs de l’Emmanuel, les portes éternelles se lèvent, et le Christ vainqueur pénètre dans les cieux avec son glorieux cortège.
Elles ne retomberont plus désormais pour nous fermer le passage, ces portes éternelles qui ont donné entrée à notre libérateur : et c’est ici qu’il faut admirer l’incommunicable grandeur du mystère de l’Ascension. Ce mystère s’est ouvert aujourd’hui, Jésus l’a inauguré en s’élançant de la terre au ciel, mais il ne l’a pas clos ; il a voulu qu’il fût permanent, qu’il s’accomplit en tous ses élus successivement, soit qu’ils montent du lieu des expiations, soit qu’ils s’élèvent de notre terrestre vallée avec le vol de la colombe. Salut donc, ô glorieux mystère que tant d’autres mystères ont préparé, terme et accomplissement du dessein éternel de Dieu ! Mystère qui fus suspendu durant des siècles par notre chute, mais qui reprends aujourd’hui ton cours en l’Emmanuel, pour ne plus l’interrompre qu’au moment solennel où la voix éclatante de l’Ange criera : « Le temps n’est plus » [47]. Jusque-là tu demeures ouvert pour nous, et l’espérance vit dans notre cœur que tu t’accompliras aussi en nous.
Daignez donc permettre, ô Jésus, que nous prenions pour nous cette parole que vous avez dite : « Je vais vous préparer une place » [48]. Vous avez tout disposé dans ce but ; et vous êtes venu en ce monde pour nous ouvrir la voie que vous avez vous-même franchie aujourd’hui. La sainte Église, votre Épouse, nous ordonne d’élever nos regards ; elle nous montre le ciel ouvert, et le sillon lumineux que tracent jusqu’à nous les âmes qui montent à chaque instant pour s’unir à vous.
Nos pieds posent encore sur la terre ; mais l’œil de notre foi vous découvre au terme de cette voie, vous, « le Fils de l’homme, assis à la droite de l’Ancien des jours » [49]. Mais comment franchir l’espace qui nous sépare de vous ? Nous ne pouvons, comme vous, nous élever par notre propre vertu ; il faut, ô Emmanuel, que vous nous attiriez à vous. Vous l’avez promis [50], et nous n’attendons plus que l’heure. Marie, votre mère, qui consent à demeurer encore avec nous, l’attendit aussi, cette heure, dans la soumission et dans l’amour ; elle l’attendit dans la fidélité et dans le labeur, vivant avec vous sans vous voir encore. Donnez-nous, Seigneur, une part à cette foi et à cet amour de notre commune mère, afin que nous puissions nous appliquer cette parole de l’Apôtre : « Déjà par l’espérance nous sommes sauvés » [51]. Il en sera ainsi, si vous daignez, selon votre promesse, nous envoyer votre Esprit que nous attendons avec ardeur ; car il doit venir confirmer en nous tout ce que la succession de vos mystères y a déjà préparé, et être le gage assuré de notre ascension glorieuse.
Nous résumerons aujourd’hui tous nos vœux, en nous appropriant les sublimes enseignements que l’Église gothique d’Espagne adressait à ses fidèles dans la solennité de l’Ascension.
MISSA. | |
Placeat, dilectissimi fratres, sæcularium cogitationum fasce deposito, erectis in sublime mentibus subvolare : et impositam ætheris fastigio assumpti hominis communionem, sequacibus cordis oculis contueri. Ad incomparabilem nobis claritatem attonitus vocandus aspectus, est Jesus Dommus noster : humilitatem nobis terrarum cœlorum dignitate commutat : acutus necesse est visus esse respicere quo sequimur. Hodie Salvator noster post assumptionem carnis, sedem repetit deitatis. Hodie hommem suum intulit Patri, quem obtulit passioni. Hunc exaltans in cœlis, quem humiliaverat in infernis. Hic visurus gloriam, qui viderat sepulturam. Et qui adversus mortem mortis suæ dedit beneficium, ad spem vitæ donavit resurrectionis exemplum. Hodie rediit ad Patrem, cum tamen sine Patris, qui sibi æqualis est, potestate non venerit. Hodie ascendit in cœlum qui obsequia cœlestium cum descenderet, non amisit. Ita in Patris natura unitate consistens, ut cum homo cœlum novus intraret, novum tamen Deus hominem non haberet. Petamus igitur ab omnipotentia Patris, per nomen Filii salvatoris, gratiæ spiritalis ingressum, æternæ beatitudinis donum, beatæ mansionis ascensum, catholicæ credulitatis augmentum, hæreticæ infidelitatis excidium. Audiet profecto in confessione, quos in perditione quæsivit. Adstitit suis, qui non destitit alienis. Aderit agnitus, qui non defuit agnoscendus. Non patietur orphanos esse devotos, qui filios facere dignatus est inimicos. Dabit effectum supplicationis, qui promisit Spiritum sanctitatis. Amen. | Nous vous convions, très chers Frères, à déposer le fardeau des pensées du siècle, et à donner en ces jours l’essor à vos pensées, en les dirigeant vers le ciel. Il s’agit de considérer des yeux du cœur votre propre nature humaine s’élevant dans le Christ au plus haut des cieux. L’objet que nous sommes appelés à contempler au milieu d’une lumière incomparable est Jésus notre Seigneur, qui change la bassesse de notre terrestre existence avec la gloire des cieux. Combien doit être pénétrante notre vue, pour apercevoir ce séjour où nous sommes appelés à le suivre ! C’est aujourd’hui que notre Sauveur, après avoir revêtu la chair ici-bas, est remonté sur le trône de sa divinité : aujourd’hui qu’il a présenté à son Père cette même humanité qu’il avait offerte à la souffrance, glorifiant dans les cieux celle qu’il avait humiliée ici-bas. Il est parti pour être environné de gloire, celui qui était descendu jusqu’au sépulcre. Lui qui nous avait octroyé le bénéfice de sa propre mort pour vaincre la mort, il nous a, en ressuscitant, gratifiés de l’espérance de la vie. Aujourd’hui il est retourné au Père, celui qui avait paru ici-bas avec toute la puissance du Père dont il est l’égal. Il est aujourd’hui monté aux cieux, celui qui, dans sa descente au milieu de nous, ne cessa pas de recevoir les hommages des esprits célestes. Établi dans le Père par l’éternelle unité de nature, il est entré au ciel dans de nouvelles conditions par son humanité ; mais, lui qui est Dieu, ce n’est point une nouvelle nature qu’il a prise. Implorons donc de la toute-puissance du Père, par le nom de son Fils, notre Sauveur, notre admission à la grâce spirituelle, le don de l’éternelle béatitude, l’ascension vers le séjour du bonheur, le progrès de la foi catholique, la ruine de l’hérétique infidélité. Il écoutera les hommages de ceux qu’il daigna chercher lorsqu’ils étaient perdus ; il sera attentif à ceux qui lui appartiennent, lui qui n’a pas abandonné ceux même qui s’étaient donnés à un autre ; il se montrera à nos regards, celui qui a daigné se mettre à notre portée pour se faire connaître de nous. Il ne nous laissera point dans l’état d’orphelins, lui qui a daigné faire de nous ses fils, lorsque nous étions devenus ses ennemis ; et il nous accordera l’objet de nos instances, lui qui nous a promis l’Esprit de sainteté. Amen. |
L’Octave reprenant la Messe de la Fête, le Bhx Schuster ne donne pas de commentaire propre.
Tu es assis à la droite du Père.
1. L’Ascension du Christ. — Nous entendons encore aujourd’hui, à la prière des Heures, la parole de trois grands papes : saint Pierre, saint Léon 1er, Saint Grégoire 1er. Saint Léon nous montre comment, par l’Ascension, notre foi est approfondie et spiritualisée : « Ce qui dans notre Rédempteur a été visible, est maintenant passé dans les saints mystères. Et afin que la foi soit plus élevée et plus ferme, à la vision a succédé la doctrine de foi dont l’autorité doit être suivie par les cœurs fidèles qu’illuminent les clartés supérieures. Cette foi qui a été accrue par l’Ascension, fortifiée par la descente du Saint-Esprit, rien ne peut l’ébranler, ni les chaînes, ni les prisons, ni l’exil, ni la faim, ni la mise en pièces par les bêtes féroces, ni les supplices inventés par la cruauté des persécuteurs. Pour cette foi, dans le monde entier, non seulement des hommes, mais encore des femmes, non seulement des garçons impubères, mais encore de tendres jeunes filles ont lutté jusqu’à l’effusion de leur sang. Cette foi a expulsé les démons, chassé les maladies, ressuscité les morts ».
Saint Grégoire 1er, le pasteur pratique, cherche à tirer de l’Évangile des leçons de vie : « Pour ceux qui croient, les miracles suivront... Est-ce que, mes frères, parce que vous n’opérez pas ces miracles, vous perdez votre foi ? Non, ces miracles étaient nécessaires au moment de la fondation de l’Église. Afin que la multitude des fidèles grandît dans la foi, il lui fallait la nourriture des miracles. Nous aussi, quand nous plantons des arbustes, nous les arrosons jusqu’à ce que nous voyons qu’ils sont affermis en terre. Quand ils sont bien enracinés, nous cessons de les arroser. On peut rapporter ici ce que dit saint Paul : Les langues sont des signes non pour les fidèles, mais pour les infidèles [52]. Dans ces signes et ces vertus, il y a quelque chose qui mérite une considération plus profonde. La sainte Église fait encore spirituellement tous les jours ce qu’elle faisait alors visiblement par les Apôtres. Quand ses prêtres, dans l’exorcisme, imposent la main aux fidèles et empêchent les mauvais Esprits de demeurer dans leur âme, ne chassent-ils pas les démons ? Et quand les fidèles abandonnent les discours mondains de leur vie antérieure pour s’entretenir des saints mystères et raconter, autant qu’ils peuvent, les louanges et la toute puissance de leur Créateur, que font-ils autre chose que parler un nouveau langage ? Et quand, par leurs bonnes exhortations, ils enlèvent la méchanceté du cœur des autres, ne soulèvent-ils pas des serpents ? »
2. Lecture d’Écriture (II Pierre, chap. 2 et 3). — Saint Pierre se tourne contre les semeurs d’erreur qui, parce que le retour généralement attendu du Seigneur n’a pas encore eu lieu, nient ce retour : « Sachez avant tout que dans les derniers temps il viendra des moqueurs, pleins de raillerie, vivant au gré de leurs convoitises et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que nos pères sont morts, tout continue à subsister comme depuis le commencement de la création ». Saint Pierre signale deux faits : le déluge et la patience de Dieu. « Il est une chose que vous ne devez pas oublier : un jour est pour le Seigneur comme mille ans, et mille ans comme un jour (Ps. 89). Non, le Seigneur ne retarde pas l’accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent, mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la pénitence. Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre sera consumée avec les ouvrages qu’elle renferme. Puisque, donc, toutes choses sont destinées à se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, attendant et hâtant l’avènement du jour de Dieu, jour où les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ? Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habite. Dans cette attente, faites tous vos efforts afin d’être trouvés, par lui, sans tache et irréprochables dans la paix. Utilisez la longue patience de Notre-Seigneur pour votre salut ».
[1] Ps. 8, 2.
[2] Ps. 10, 5.
[3] Ps. 18, 7.
[4] Ps. 46, 6.
[5] Act. 1, 3.
[6] Act. 1, 9.
[7] Act. 1, 4.
[8] « Hâtant le jour du Seigneur : disant tous les jours, selon le précepte du Christ : Que votre règne arrive. » (Corn. a Lap.).
[9] Ps. 67, 35.
[10] Ps. 9, 8.
[11] Ps. 18, 7.
[12] Ps. 20, 14.
[13] Ps. 8, 2.
[14] Ps. 20, 14.
[15] Ps. 29, 1.
[16] Ps. 46, 6.
[17] Ephes. 4, 8 ; cf. Ps. 67, 18-19.
[18] « Le mot captivité peut s’entendre ici des captifs ou de ceux qui tenaient des captifs. Suivant la première acception, le Christ triomphant a emmené avec lui au ciel les Patriarches, les Prophètes et les autres saints, délivrés de la captivité des limbes et devenus les bienheureux captifs du Sauveur. Suivant la seconde, le Christ a rendu captifs le péché, la mort, le démon et l’enfer dont nous étions devenus les captifs. » (Corn. a Lapide).
[19] Tob. 12, 20.
[20] Jn. 14, 1.
[21] Jn. 17, 9.
[22] Jn. 16, 7.
[23] Jn. 14, 1.
[24] Jn. 15, 26.
[25] Jn. 16, 22.
[26] Jn. 14, 16.
[27] Jn. 20, 17.
[28] Ephes. 4, 8.
[29] Ps. 46, 6.
[30] « Quels dieux ? Les idoles n’ont point de vie, les démons ont le sentiment et la vie, mais sont mauvais. Quelle gloire donnons-nous au Sauveur en l’élevant au-dessus des idoles et des démons ? Les démons sont les dieux des nations ; des hommes aussi ont été appelés des dieux. Notre-Seigneur Jésus-Christ est bien supérieur à tous, non seulement aux idoles, non seulement aux démons, mais encore aux hommes justes ; c’est peu encore, il est supérieur à tous les Anges. » (Saint Augustin).
[31] Ps. 96, 9.
[32] Ps. 98, 2.
[33] Ps. 102, 19.
[34] Jn. 20, 17.
[35] I Cor. 4, 22.
[36] Jn. 14, 16.
[37] Jn. 16, 7.
[38] Ps. 103, 3.
[39] Ps. 103, 3.
[40] Eph. II, 4-6.
[41] Johan. XVII, 24.
[42] Psalm. CIX.
[43] Heb. VI, 20.
[44] Rom. VIII, 17.
[45] Psalm. LXVII.
[46] Psalm. XXIII.
[47] Apoc. X, 6.
[48] Johan. XIV, 2.
[49] Dan. VII, 13.
[50] Johan. XII, 32.
[51] Rom. VIII, 24.
[52] 1 Cor., XIV, 22.