Psalmus 9, iv | Psaume 9, iv |
Exsúrge, Dómine Deus, exaltétur manus tua : * ne obliviscáris páuperum. | Levez-vous, Seigneur Dieu, que votre main s’élève : * n’oubliez pas les pauvres. |
Propter quid irritávit ímpius Deum ? * dixit enim in corde suo : Non requíret. | Pourquoi l’impie a-t-il irrité Dieu ? * C’est qu’il a dit en son cœur : Il ne s’en souciera pas [1]. |
Vides quóniam tu labórem et dolórem consíderas : * ut tradas eos in manus tuas. | Vous le voyez, car vous considérez la peine et la douleur : * pour les livrer entre vos mains. |
Tibi derelíctus est pauper : * órphano tu eris adiútor. | C’est à vous qu’a été laissé le soin du pauvre : * vous serez le protecteur de l’orphelin. |
Cóntere brácchium peccatóris et malígni : * quærétur peccátum illíus, et non inveniétur. | Brisez le bras du pécheur et du méchant : * on cherchera son péché, et on ne le trouvera pas [2]. |
Dóminus regnábit in ætérnum, et in sǽculum sǽculi : * períbitis, gentes, de terra illíus. | Le Seigneur régnera éternellement et dans les siècles des siècles : * nations, vous disparaîtrez de sa terre. |
Desidérium páuperum exaudívit Dóminus : * præparatiónem cordis eórum audívit auris tua. | Le Seigneur a exaucé le désir des pauvres [3] : * votre oreille a entendu la préparation de leur cœur [4]. |
Iudicáre pupíllo et húmili, * ut non appónat ultra magnificáre se homo super terram. | Rendre justice à l’orphelin [5] et à l’opprimé, * afin que l’homme n’entreprenne plus de s’élever sur la terre. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Dieu attend, il supporte les pécheurs jusqu’à ce qu’ils soient victimes de l’excès même de leur injustice. Sa patience est comme un océan sans bornes ; il les voit et il ne les punit pas, parce qu’il attend qu’ils fassent pénitence. (S. Chrysostome).
[2] Le péché disparaîtra avec celui qui le commettait (Fillion). On ne trouvera pas son péché, soit que le châtiment lui en ait occasionné le pardon, soit que s’obstinant dans l’iniquité, il ne lui en reste aucun fruit.
[3] Qui sont ces pauvres ? Le Seigneur lui-même nous en avertit en ajoutant un qualificatif au mot pauvre : Bienheureux les pauvres par l’Esprit, c’est-à-dire ceux qui acceptent et portent leur pauvreté sous la direction de l’Esprit-Saint.
[4] Dieu ses plaît à exaucer les simples désirs, et son oreille est si délicate qu’il entend jusqu’à la préparation des cœurs. C’est cette préparation, ce premier désir, cet avant-propos de la vie, des pensées et des œuvres, qui doit être saint, pur, soumis à Dieu et consacré à son culte. Quand Dieu, dont le regard pénètre jusqu’au fond de notre être, découvre cette préparation bien formée par sa grâce dans le cœur de l’âme fidèle, il ne peut rien lui refuser. (Bourdaloue, Rec. des Saints).
[5] L’orphelin, c’est-à-dire celui pour lequel est mort le monde, son père selon la chair et qui peut déjà dire : Le monde m’est crucifié et moi je suis crucifié pour le monde. (Galates, VI. 14).