Psalmus 9, ii | Psaume 9, ii |
Psállite Dómino, qui hábitat in Sion : * annuntiáte inter gentes stúdia eius : | Chantez au Seigneur qui habite dans Sion [1] : * annoncez parmi les nations Ses desseins : |
Quóniam requírens sánguinem eórum recordátus est : * non est oblítus clamórem páuperum. | Car en demandant compte du sang versé, il s’est souvenu de ses serviteurs : * et Il n’a pas oublié le cri des pauvres [2]. |
Miserére mei, Dómine : * vide humilitátem meam de inimícis meis. | Ayez pitié de moi, Seigneur : * voyez l’humiliation où mes ennemis m’ont réduit. |
Qui exáltas me de portis mortis, * ut annúntiem omnes laudatiónes tuas in portis fíliæ Sion. | Vous qui me relevez des portes de la mort, * pour que j’annonce toutes vos louanges aux portes de la fille de Sion [3]. |
Exsultábo in salutári tuo : * infíxæ sunt gentes in intéritu, quem fecérunt. | J’exulterai à cause du salut : * les nations [4] se sont enfoncées dans le gouffre qu’elles avaient fait. |
In láqueo isto, quem abscondérunt, * comprehénsus est pes eórum. | Dans leur propre piège qu’elles avaient caché, * leur pied a été pris. |
Cognoscétur Dóminus iudícia fáciens : * in opéribus mánuum suárum comprehénsus est peccátor. | On reconnaîtra le Seigneur qui rend justice : * le pécheur a été pris dans les œuvres de ses mains [5]. |
Convertántur peccatóres in inférnum, * omnes gentes quæ obliviscúntur Deum. | Que les pécheurs soient précipités dans l’enfer, * et toutes les nations qui oublient Dieu. |
Quóniam non in finem oblívio erit páuperis : * patiéntia páuperum non períbit in finem. | Car le pauvre ne sera pas en oubli pour toujours : * la patience des pauvres ne périra pas à jamais. |
Exsúrge, Dómine, non confortétur homo : * iudicéntur gentes in conspéctu tuo. | Levez-vous, Seigneur ; que l’homme ne se fortifie pas [6] : * que les nations soient jugées devant votre face. |
Constítue, Dómine, legislatórem super eos : * ut sciant gentes quóniam hómines sunt. | Établissez, Seigneur, un législateur [7] sur eux : * afin que les peuples sachent qu’ils ne sont que des hommes [8]. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Dans Sion, c’est-à-dire dans l’Église. (Saint Chrysostome).
[2] Nous voyons que l’humilité est comme le char de la prière car Dieu est proche de ceux qui ont le cœur contrit. (S. Chrysostome).
[3] C’est Jésus-Christ qui relève l’homme et qui l’élève au dessus des convoitises qui sont les portes du trépas puisque par elles il va à la mort. Mais les portes de Sion sont les saints désirs qui aboutissent à la Vision de la paix dans la sainte Église. (Saint Augustin).
[4] Les nations qui s’obstinent dans l’infidélité.
[5] Les interventions divines dans l’ordre temporel ne se produisent pas toujours, mais seulement dans la mesure où Dieu le juge bon pour nous rappeler qu’il est là, et que ce qu’il fait quelquefois dans l’ordre naturel, il le fait toujours dans l’ordre surnaturel en faveur des âmes justes qui se confient en lui. Dans la joie de la délivrance prions pour ceux qui luttent. (Le P. Hugueny).
[6] Souhait digne d’un chrétien : que l’homme, c’est-à-dire que le vieil homme, avec ses inclinations vicieuses, ne se fortifie pas en nous. (Duguet).
[7] Un maître qui les réprime.
[8] Si Dieu a donné une loi aux hommes ce n’est pas pour ôter leur liberté, c’est qu’il a voulu les conduire comme des créatures intelligentes. (Bossuet Serm. pour la Purif.).