Psalmus 42 | Psaume 42 [1] |
Iúdica me, Deus, et discérne causam meam de gente non sancta, * ab hómine iníquo, et dolóso érue me. | Jugez-moi, ô Dieu, et séparez ma cause de celle d’une nation qui n’est pas sainte [2], * arrachez-moi de l’homme méchant et trompeur [3]. |
Quia tu es, Deus, fortitúdo mea : * quare me repulísti ? et quare tristis incédo, dum afflígit me inimícus ? | Car vous êtes ma force, ô Dieu : * pourquoi m’avez-vous repoussé [4], et pourquoi faut-il que j’avance attristé, tandis que l’ennemi m’afflige ? |
Emítte lucem tuam et veritátem tuam : * ipsa me deduxérunt, et adduxérunt in montem sanctum tuum, et in tabernácula tua. | Envoyez votre lumière et votre vérité : * elles me conduiront et m’amèneront à votre montagne sainte et à vos tabernacles. |
Et introíbo ad altáre Dei : * ad Deum, qui lætíficat iuventútem meam. | Et j’entrerai à l’autel de Dieu [5] : * au Dieu [6] qui réjouit ma jeunesse. |
Confitébor tibi in cíthara, Deus, Deus meus : * quare tristis es, ánima mea ? et quare contúrbas me ? | Je vous louerai sur la cithare, ô Dieu, mon Dieu : * Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? |
Spera in Deo, quóniam adhuc confitébor illi : * salutáre vultus mei, et Deus meus. | Espère en Dieu, car je Le louerai encore : * Lui, le salut de mon visage et mon Dieu [7]. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. Ce psaume se chante aux Laudes du Samedi-Saint. C’est la voix du Sauveur se reposant dans l’attente de sa Résurrection. A la Fête-Dieu on le chante (au IIIe Noct.) pour exprimer la foi de l’Église et l’ardeur de ses désirs pour Celui qui est tout avec elle. (Le P. Emmanuel). Ce psaume est surtout remarquable parce que l’Église s’en sert d’introduction au saint sacrifice de la Messe. L’alternative des sentiments de crainte, de désir et d’espérance qu’il exprime, convient très bien au prêtre qui est sur le point de célébrer les redoutables mystères. (Lesêtre).
[2] Je ne crains pas votre jugement, car je connais votre miséricorde. Dans cet exil je vis avec l’ivraie, la faiblesse m’est commune avec elle mais nos désirs sont opposés : discernez donc ma cause de la sienne. (Saint Augustin).
[3] Qui est plus trompeur que l’inventeur de toute iniquité, le démon ? (S. Jérôme). Mais l’homme injuste, l’homme qui fraude au service de Dieu, ne le portons-nous point tous en nous, et n’avons-nous pas à soutenir contre lui une lutte toujours renaissante ?
[4] C’est là une demande familière et procédant de la confiance en Dieu. Il cherche pourquoi Dieu a permis qu’il fût éprouvé au point qu’il semblerait presque le repousser de son amitié. (Bellarmin).
[5] De sa montagne sainte, c’est-à-dire de sa sainte Église, je passerai à cet autel de Dieu qui est dans le ciel. Celui-là seul peut en approcher qui peut approcher avec sécurité de l’autel d’ici-bas. Quel est le sacrifice qu’on y offre ? Celui qui y a accès y est offert en holocauste. (S. Augustin).
[6] Remarquez la gradation : à la montagne de Sion, au sanctuaire, à l’autel, à Dieu. (A. Van der Heeren).
[7] Dans l’humble aveu de tes fautes, dis sans crainte à ton âme qui se trouble : Espère en Dieu, non pas en toi ; tu trouveras la santé en celui qui a souffert tant de blessures pour toi. (Saint Augustin).