Psaume 33

Psalmus 33 Psaume 33 [1]
Benedícam Dóminum in omni témpore : * semper laus eius in ore meo.Je bénirai le Seigneur en tout temps [2] : * toujours sa louange sera dans ma bouche.
In Dómino laudábitur ánima mea : * áudiant mansuéti et læténtur.Mon âme mettra sa gloire dans le Seigneur [3] : * Que ceux qui sont doux entendent et se réjouissent.
Magnificáte Dóminum mecum : * et exaltémus nomen eius in idípsum.Célébrez le Seigneur avec moi [4] : * et exaltons tous ensemble son nom.
Exquisívi Dóminum, et exaudívit me : * et ex ómnibus tribulatiónibus meis erípuit me.J’ai cherché le Seigneur, et Il m’a exaucé [5] : * et Il m’a tiré de toutes mes tribulations.
Accédite ad eum, et illuminámini : * et fácies vestræ non confundéntur.Approchez-vous de Lui, et vous serez éclairés : * et vos visages ne seront pas couverts de confusion [6].
Iste pauper clamávit, et Dóminus exaudívit eum : * et de ómnibus tribulatiónibus eius salvávit eum.Ce pauvre a crié, et le Seigneur l’a exaucé [7] : * et Il l’a sauvé de toutes ses tribulations.
Immíttet Angelus Dómini in circúitu timéntium eum : * et erípiet eos.L’Ange du Seigneur environnera ceux qui Le craignent, * et Il les délivrera [8].
Gustáte et vidéte quóniam suávis est Dóminus : * beátus vir, qui sperat in eo.Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux [9] : * Heureux est l’homme qui espère en Lui.
Timéte Dóminum, omnes sancti eius : * quóniam non est inópia timéntibus eum.Craignez le Seigneur [10], vous tous ses saints : * car il n’y a pas d’indigence pour ceux qui Le craignent.
Dívites eguérunt et esuriérunt : * inquiréntes autem Dóminum non minuéntur omni bono.Les riches ont été dans le besoin, et ont eu faim : * mais ceux qui cherchent le Seigneur ne seront privés d’aucun bien [11].
Veníte, fílii, audíte me : * timórem Dómini docébo vos.Venez, mes fils, écoutez-moi : * je vous enseignerai la crainte du Seigneur.
Quis est homo qui vult vitam : * díligit dies vidére bonos ?Quel est l’homme qui désire la vie : * et qui aime à voir d’heureux jours [12] ?
Próhibe linguam tuam a malo : * et lábia tua ne loquántur dolum.Préserve ta langue du mal : * et que tes lèvres ne profèrent pas la tromperie.
Divérte a malo, et fac bonum : * inquíre pacem, et perséquere eam.Détourne-toi du mal, et fais le bien : * recherche la paix et poursuis-la [13].
Oculi Dómini super iustos : * et aures eius in preces eórum.Les yeux du Seigneur sont sur les justes [14] : * et ses oreilles sont ouvertes à leurs prières.
Vultus autem Dómini super faciéntes mala : * ut perdat de terra memóriam eórum.Mais le visage du Seigneur est sur ceux qui font le mal : * pour exterminer leur mémoire de dessus la terre.
Clamavérunt iusti, et Dóminus exaudívit eos : * et ex ómnibus tribulatiónibus eórum liberávit eos.Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés : * et Il les a délivrés de toutes leurs tribulations.
Iuxta est Dóminus iis, qui tribuláto sunt corde : * et húmiles spíritu salvábit.Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur affligé [15] : * et Il sauvera les humbles d’esprit.
Multæ tribulatiónes iustórum : * et de ómnibus his liberábit eos Dóminus.Les tribulations des justes sont nombreuses [16] : * et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines [17].
Custódit Dóminus ómnia ossa eórum : * unum ex his non conterétur.Le Seigneur préserve tous leurs os : * il n’y en aura pas un seul de brisé [18].
Mors peccatórum péssima : * et qui odérunt iustum, delínquent.La mort des pécheurs est affreuse : * et ceux qui haïssent le juste sont coupables.
Rédimet Dóminus ánimas servórum suórum : * et non delínquent omnes qui sperant in eo.Le Seigneur rachètera les âmes de ses serviteurs : * et tous ceux qui mettent leur espérance en Lui ne seront point frustrés [19].
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Applications liturgiques. L’Église applique ce psaume à tous les saints que la miséricorde de Dieu a retirés du mal, et préservés du sort funeste des impies. On le chante à la Toussaint, au 3e Nocturne, avec l’antienne prise des vv. 10 et 16 ; au commun des Apôtres, l’antienne est tirée du v. 18, 1er Nocturne ; et au commun de plusieurs Martyrs, 3e Nocturne. Le v. 9 Gustáte et vidéte a été appliqué à l’Eucharistie par les Pères. Le v. 8 a fait passer ce psaume dans l’office des saints Anges au 2e Nocturne. (Le P. Emmanuel).

[2] Quand tout prospère, est-ce alors seulement que tu béniras le Seigneur ? Non, en tout temps, car si Dieu donne et retire les biens, lui ne se retire point de l’âme qui le bénit. (Saint Augustin).

[3] Mettra sa gloire, littéralement sera louée=. Quand mon âme aura supporté avec courage les tribulations du monde, elle sera louée par ceux qui sont au Seigneur. (S. Jérôme).

[4] Marie dira aussi, comme s’inspirant de son royal ancêtre : « Magnificat, etc. » Comme sa pureté et son amour dépassent mille fois la pureté et l’amour de toutes les créatures, son âme à elle seule célébrera dignement le Seigneur. Pour louer Dieu, David appelle à son aide les petits et les humbles, et dans toute la suite des siècles, ils viendront s’unir à son chant. (Lesêtre).

[5] Autre chose est de chercher quelque chose dans le Seigneur, autre chose de chercher le Seigneur lui-même. « Ne demande à Dieu rien qui ne soit Dieu, et tu parleras encore qu’il dira : Me voici ! » (S. Augustin).

[6] « Approchez-vous de lui, par la foi et la prière, par la conversion et la pénitence »(Bellarmin), et vous serez éclairés, les yeux de votre âme obtiendront la lumière, et votre visage n’aura à rougir ni maintenant d’un refus ou d’un reproche humiliant, ni d’une condamnation au jour du jugement.

[7] Ce pauvre c’est David. « Il prouve par son exemple qu’il faut avoir recours à Dieu au temps de la tribulation ». (Bx. Bellarmin) Ce pauvre, c’est aussi Jésus-Christ qui s’est fait pauvre pour nous et a crié vers son Père dans sa passion. (S. Jérôme). Ce pauvre c’est enfin tout fidèle qui prie avec le sentiment de son indigence et confiance en Dieu.

[8] L’ange du Seigneur est comme toute une armée autour du juste ; métaphore qui exprime la puissance et le soin vigilant de ce protecteur. (Lesêtre).

[9] Le Saint-Esprit invite ici le fidèle à connaître la bonté de Dieu, non plus seulement par la raison et par la foi mais par l’expérience directe. Ce goût est une grâce prévenante de Dieu. (Lesêtre).

[10] Craignez, de cette crainte pure et filiale qui renferme la charité, parce que celui qui aime craint de déplaire à celui qu’il aime. (Bellarmin).

[11] D’aucun bien. Comment entendrai-je ces paroles ? Des biens spirituels. Où sont-ils ? Quiconque les aime, les voit. Mais bien des riches n’ont pas de pain, ils n’ont pas le vrai pain qui dit lui-même : Je suis le pain vivant. (S. Augustin).

[12] Nous pouvons appliquer cette expression à la vie éternelle et aux jours sans fin. (Saint Jérôme).

[13] Poursuis-la, efforce-toi de l’obtenir et d’y amener le prochain en sacrifiant ton amour-propre et même, dans une certaine mesure, tes intérêts temporels. (Crampon).

[14] Le regard de Dieu sur les justes est un regard qui dissipe les nuages, qui calme les troubles de la conscience, un regard d’amour qui tend à les sauver ; le regard de Dieu sur les pécheurs est un regard de justice qui tend à les punir. (Bossuet).

[15] Jésus-Christ est toujours près de l’âme qui souffre. Avec lui point de délaissements. Sa mission est de guérir ceux qui ont le cœur brisé et de consoler ceux qui pleurent. (Péronne).

[16] Surtout sous la loi nouvelle où les persécutions sont représentées comme un bonheur et une récompense. (S. Marc, X, 30.) (Lesêtre).

[17] Sous l’ancienne loi comme sous la nouvelle, les justes étaient éprouvés ; mais depuis que le Sauveur a souffert pour nous, la croix doit paraître moins redoutable. C’est plus que jamais le chemin du ciel.

[18] La promesse s’est, réalisée littéralement pour le Sauveur, le véritable agneau pascal. (S. Jean, XIX, 36) Saint Basile entend ce verset des dépouilles du chrétien sur lesquelles Dieu veille jusqu’au jour de la résurrection. (Lesêtre).

[19] Quels que soient nos efforts, il est impossible que la vie humaine soit sans péché ; du moins ne péchons point sous le rapport de l’espérance en celui qui remet les péchés. (S. Augustin).