Psalmus 3 | Psaume 3 [1] |
Dómine, quid multiplicáti sunt qui tríbulant me ? * multi insúrgunt advérsum me. | Seigneur, pourquoi se sont-ils multipliés ceux qui me persécutent ? * Une multitude s’élève contre moi. |
Multi dicunt ánimæ meæ : * Non est salus ipsi in Deo eius. | Beaucoup disent à mon âme : * Il n’y a pas de salut pour elle [2] dans son Dieu [3]. |
Tu autem, Dómine, suscéptor meus es, * glória mea, et exáltans caput meum. | Mais vous, Seigneur, vous êtes mon soutien, * ma gloire, et vous relevez ma tête. |
Voce mea ad Dóminum clamávi : * et exaudívit me de monte sancto suo. | De ma voix j’ai crié vers le Seigneur, * et Il m’a exaucé de sa montagne sainte [4]. |
Ego dormívi, et soporátus sum : * et exsurréxi, quia Dóminus suscépit me. | Je me suis endormi, et j’ai été assoupi : * et je me suis levé, parce que le Seigneur m’a soutenu [5]. |
Non timébo míllia pópuli circumdántis me : * exsúrge, Dómine, salvum me fac, Deus meus. | Je ne craindrai point les milliers d’hommes du peuple qui m’environnent : * levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu. |
Quóniam tu percussísti omnes adversántes mihi sine causa : * dentes peccatórum contrivísti. | Car vous avez frappé tous ceux qui s’opposaient à moi sans raison : * vous avez brisé les dents des pécheurs. |
Dómini est salus : * et super pópulum tuum benedíctio tua. | Du Seigneur est le salut [6] : * et sur votre peuple, votre bénédiction [7]. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. Ce Psaume est chanté aux Matines de Pâques ; son Antienne est formée du v. 5 qui renferme le mystère de la Passion et celui de la Résurrection. L’Église le lit aussi aux fêtes des Saints Martyrs et des saints Confesseurs ; le considérant comme la prière du Christ, elle en fait aussi la prière de ses membres. (Le. P. Emmanuel).
[2] Pour nous, si nos péchés crient à notre âme : « Il n’y a point de salut pour elle ; » la voix de la miséricorde de Dieu est encore plus forte. « Vous me ferez entendre une parole de consolation et de joie. » (Ps. IV, 9).
[3] Point de salut en Dieu tant que nous compterons sur nous-mêmes ; si nous le cherchons en lui, nous le trouverons infailliblement.
[4] La colline de Sion.
[5] Pourquoi nous troubler, nous agiter ? Quoi qu’il arrive, nous sommes sous la protection du Seigneur. — Les Pères de l’Église ont appliqué ce verset à notre Seigneur en interprétant ces mots : Je me suis endormi, j’ai sommeillé et je me suis levé, de la mort sur la croix, de la mise au tombeau et de la résurrection du Sauveur.
[6] Soyez assurés de cette vérité au moment du péril ; craignons notre faiblesse, mais ayons toute confiance dans la force de notre Dieu.
[7] La bénédiction qui vient de Dieu sur les hommes est la grâce ; la bénédiction que les hommes donnent à Dieu, c’est la louange et la gloire ; la bénédiction que les hommes donnent à leurs semblables, c’est la prière.