Psalmus 144, ii | Psaume 144, ii |
Miserátor, et miséricors Dóminus : * pátiens, et multum miséricors. | Le Seigneur est clément et miséricordieux : * patient et grandement miséricordieux [1]. |
Suávis Dóminus univérsis : * et miseratiónes eius super ómnia ópera eius. | Le Seigneur est doux envers tous : * et ses miséricordes s’étendent sur toutes ses œuvres [2]. |
Confiteántur tibi, Dómine, ómnia ópera tua : * et sancti tui benedícant tibi. | Que toutes vos œuvres vous célèbrent, Seigneur : * et que vos saints vous bénissent [3]. |
Glóriam regni tui dicent : * et poténtiam tuam loquéntur : | Ils diront la gloire de votre règne : * et ils parleront de votre puissance : |
Ut notam fáciant fíliis hóminum poténtiam tuam : * et glóriam magnificéntiæ regni tui. | Afin de faire connaître aux enfants des hommes votre pouvoir : * et la gloire de la magnificence de votre règne [4]. |
Regnum tuum regnum ómnium sæculórum : * et dominátio tua in omni generatióne et generatiónem. | Votre règne est un règne de tous les siècles : * et votre domination s’étend de génération en génération. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Le Seigneur est clément et miséricordieux en accordant la rémission des fautes ; patient pour ceux qui n’ont point reçu le pardon, car loin de les condamner, il les attend et leur crie : Revenez à moi. Sa miséricorde est grande, même en ce qu’il te laisse ignorer quand tu sortiras de ce monde, car s’il avait marqué à chacun le jour de sa mort, cette assurance aurait multiplié les péchés des hommes. Il attend ton repentir et tu diffères ! S’il t’a promis le pardon au jour où tu te convertiras, il n’a promis aucun lendemain à tes retards. (S. Augustin).
[2] Le Psalmiste semble appuyer sur cette immensité infinie de la bonté divine qui n’exclut personne. On objectera peut-être que dire : allez, maudits, au feu éternel n’est plus de la miséricorde mais de la sévérité. A la vérité, si tu ne quittes pas tes œuvres mauvaises, Dieu déplorera sa sévérité, mais ce sera contre tes œuvres, non contre les siennes. (Saint Augustin).
[3] Ce sont les hommes pieux et saints qui rendent à Pieu la gloire la plus magnifique. La louange d’un humble chrétien en état de grâce rend plus de gloire à Dieu que toutes les harmonies de la nature et que tous les hommages de la simple raison humaine, et l’action de grâce d’un saint vaut mille fois celle de tous les chrétiens moins parfaits. (Lesêtre).
[4] Le règne de Dieu éclate dans toutes ses œuvres ; dès que l’homme commença d’exister, il reconnut ce règne, et il fut rebelle : cela est étonnant et doit humilier notre esprit. Celui qui médite les rapports que le lient au Créateur se dit : Je suis tout de Dieu, tout en Dieu, tout pour Dieu, et il fait connaître cette vérité. (Berthier).