Psalmus 1 | Psaume 1 [1] |
Beátus vir, qui non ábiit in consílio impiórum, et in via peccatórum non stetit, * et in cáthedra pestiléntiæ non sedit : | Heureux [2] l’homme qui ne suit pas le conseil des impies, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs * et qui ne s’assied pas dans la compagnie des moqueurs : |
Sed in lege Dómini volúntas eius, * et in lege eius meditábitur die ac nocte. | Mais qui a sa volonté dans la loi du Seigneur, * et qui médite cette loi jour et nuit [3]. |
Et erit tamquam lignum, quod plantátum est secus decúrsus aquárum, * quod fructum suum dabit in témpore suo : | Il sera comme un arbre planté auprès des cours d’eau [4] ; * qui donnera fruit en son temps. |
Et fólium eius non défluet : * et ómnia quæcúmque fáciet, prosperabúntur. | Son feuillage ne se flétrira pas : *tout ce qu’il fera, réussira [5]. |
Non sic ímpii, non sic : * sed tamquam pulvis, quem proícit ventus a fácie terræ. | Non pas ainsi les impies, pas ainsi : * mais comme la poussière qu’emporte le vent. |
Ideo non resúrgent ímpii in iudício : * neque peccatóres in concílio iustórum. | Aussi les impies ne ressusciteront pas au jugement [6] : * ni les pécheurs dans l’assemblée des justes. |
Quóniam novit Dóminus viam iustórum : * et iter impiórum períbit. | Car le Seigneur connaît la voie des justes [7] : * et la voie des impies se perdra. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. L’Église chante ce Psaume aux Matines de Pâques, c’est l’hymne du triomphe de J.-C. ; aux Matines des Saints pour célébrer leurs vertus et leurs récompenses. La mention de l’arbre au v. 3 a rappelé à l’Église le mystère de la Croix dont le fruit est N.-S. que nous cueillons dans l’Eucharistie. On comprend la place de ce psaume aux fêtes de la Croix et du Saint Sacrement. (Le P. Emmanuel. Nouvel essai sur les psaumes).
[2] Toutes les fibres de l’intelligence et du cœur se soulèvent à ce mot si simple et si complet dans son expression, qui ouvre l’admirable collection des Cantiques inspirés de David, « Heureux, etc. » A ce mot, il semble à l’exilé qu’il entend parler de la patrie ; à l’enfant, qu’il vient d’entendre prononcer le nom d’une famille tendrement aimée qu’il aurait perdue. (Saint Thomas).
[3] Méditer la loi de Dieu nuit et jour, c’est conformer constamment sa conduite aux prescriptions de la loi. Nous prions sans interruption lorsque, par la pratique d’œuvres agréables à Dieu et faites pour sa gloire, toute notre vie devient une véritable prière. (S. Hilaire).
[4] Que faut-il entendre par le courant des eaux, si ce n’est la rosée de la grâce, qui fait porter à l’homme son fruit qui est N.-S. J.-C. ? Or, on aperçoit dans ce passage trois conditions de la vie parfaite, lesquelles accompagnent l’homme fertile en ce fruit. Car l’état de la perfection, c’est de remplir toujours le temps sans jamais se relâcher. C’est pourquoi il est dit expressément qu’il donne son fruit en son temps. L’état de la perfection, c’est aussi de ne point se livrer à des paroles et des discours vains et inutiles ; c’est pour cela qu’il est encore dit expressément : Et sa feuille ne tombera point. Enfin, l’état de perfection c’est de ne point omettre tout ce qui est propre à l’avancement de l’esprit ; c’est pour cela que David ajoute : Toutes les choses qu’il fera auront un heureux succès. Oui, il est certain que tout prospère à celui qui porte ce fruit par la charité. (Saint Bonaventure. Miroir de la Sainte Vierge, chap. 18e).
[5] Tout réussit au juste parce que, faisant tout par amour, tout lui est une occasion de progresser dans cet amour. Il réalise ainsi la parole de saint Paul : Tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu.
[6] C’est-à-dire qu’ils ne seront pas justifiés, mais irrévocablement condamnés, au tribunal de Dieu même, lorsque le bon grain sera séparé de la menue paille. (Fillion).
[7] On peut dire que Dieu connaît la voie des justes et qu’il ne connaît pas la voie des impies, non pas que Dieu ignore quelque chose, mais dans ce sens qu’être ignoré de Dieu, c’est périr, et qu’être connu de Dieu c’est vivre. (S. Augustin).