Hymnus | Hymne |
Pange, lingua, gloriósi
Láuream certáminis, Et super Crucis trophǽo Dic triúmphum nóbilem : Quáliter Redémptor orbis Immolátus vícerit. | Chante, ô ma langue,
les lauriers d’un glorieux combat, célèbre le noble triomphe dont la Croix est le trophée : dis comment le Rédempteur du monde a, par son immolation, remporté la victoire. |
De paréntis protoplásti
Fraude Factor cóndolens, Quando pomi noxiális In necem morsu ruit : Ipse lignum tunc notávit, Damna ligni ut sólveret. | Celui qui forma Adam de ses mains,
compatit à son malheur, quand, il mangea d’un fruit funeste et se précipita ainsi dans la mort : Pour ôter les méfaits d’un arbre, Dieu choisit alors un arbre. |
Hoc opus nostræ salútis
Ordo depopóscerat ; Multifórmis proditóris Ars ut artem fálleret, Et medélam ferret inde, Hostis unde lǽserat. | Le dessein divin [1] réclamait
cette œuvre de notre salut ; déjouer l’artifice d’un traître habile à prendre toutes les formes, et procurer le remède de l’arme même dont l’ennemi s’était servi pour nous blesser. |
Quando venit ergo sacri
Plenitúdo témporis, Missus est ab arce Patris Natus, orbis Cónditor ; Atque ventre virgináli Carne amíctus pródiit. | Lors donc que le temps marqué
par le décret divin fut accompli, celui par qui le monde a été créé, fut envoyé du haut du trône de son Père ; et naquit d’un sein virginal, revêtu de notre chair mortelle. |
Vagit infans inter arcta
Cónditus præsépia : Membra pannis involúta Virgo Mater álligat : Et Dei manus pedésque Stricta cingit fáscia. | Il vagit, l’enfant caché
Dans l’étroite crèche : la Vierge-Mère enveloppe ses membres de langes qui les captivent : elle entoure d’étroites bandelettes les mains et les pieds d’un Dieu. |
Sempitérna sit beátæ
Trinitáti glória, Æqua Patri, Filióque ; Par decus Paráclito : Uníus Triníque nomen Laudet univérsitas. Amen. | Gloire soit éternellement
à la bienheureuse Trinité, honneur égal au Père et au Fils, comme aussi au Paraclet : Que le nom du Dieu un et trois soit loué dans tout l’univers. Amen. |
[1] « Le Sauveur revêtit véritablement notre chair mortelle ; mais il n’eut du péché que la ressemblance, et c’est ce voile qui déroba au démon le piège dans lequel il devait tomber. » (Saint Bernard). « Car si Lucifer avait, par son exécrable malice, et aussi par une juste punition de Dieu, acquis sur Adam coupable et sur toute sa race pécheresse le droit de mort, ce droit, il devait le perdre à jamais le jour où il serait assez téméraire pour oser l’exercer contre le Juste. » (Saint Augustin).