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Liturgiam Authenticam (2001)

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mercredi 28 mars 2001.


DE L’USAGE DES LANGUES VERNACULAIRES
DANS L’ÉDITION DES LIVRES DE LA LITURGIE ROMAINE

DE USU LINGUARUM POPULARIUM
IN LIBRIS LITURGIÆ ROMANÆ EDENDIS

CINQUIÈME INSTRUCTION
“POUR LA CORRECTE APPLICATION
DE LA CONSTITUTION SUR LA SAINTE LITURGIE”

INSTRUCTIO QUINTA
«AD EXSECUTIONEM CONSTITUTIONIS CONCILII VATICANI SECUNDI
DE SACRA LITURGIA RECTA ORDINANDAM»

(Const. art. 36)(Ad Const. art. 36)
Rome 2001
Romæ 2001
1. C’est une Liturgie authentique que le Saint Concile œcuménique Vatican II veut puiser dans la tradition spirituelle vivante et vénérable de l’Eglise, et une liturgie à la fois soigneusement préservée et adaptée avec sagesse aux situations pastorales particulières des différents peuples, de telle sorte que les fidèles, en participant pleinement d’une manière consciente et effective aux actes du culte, spécialement dans la célébration des Sacrements, aient accès à la source abondante des grâces, et à la possibilité de se conformer au contenu du mystère chrétien. [1]1. Liturgiam authenticam, e viva et vetustissima spirituali traditione Ecclesiæ exortam, valde optavit Sacrosanctum Concilium Œcumenicum Vaticanum Secundum studiose custodire atque ingenio variorum populorum pastorali cum sapientia accommodare, ita ut fideles in plena, conscia et actuosa participatione sacrarum actionum, præcipue in Sacramentorum celebratione, uberem fontem gratiarum et facultatem se continenter formandi ad mysterium christianum invenirent.[1]
2. Dès lors, sous la vigilance des Souverains Pontifes, on a commencé le travail considérable de la rénovation des livres liturgiques du Rite romain, qui comprend la traduction dans les diverses langues vernaculaires, [*] de telle façon que le renouveau de la sainte Liturgie est mis en œuvre, conformément à l’une des intentions principales du Concile.2. Exinde, Summorum Pontificum cura, magnum opus instaurandi libros liturgicos Ritus romani cœpit initium, quod amplectebatur translationem [*] in sermones populares eo consilio ut instauratio diligentissima sacræ Liturgiæ efficeretur, scilicet unum ex præcipuis prædicti Concilii propositis.
3. La renouveau de la Liturgie a eu jusqu’à maintenant des résultats positifs grâce au travail et à l’application de beaucoup, surtout des Evêques, au soin et à la vigilance desquels est confiée cette charge difficile. Ainsi, il faut beaucoup de prudence et de vigilance dans la préparation des livres liturgiques qui doivent se distinguer par leur saine doctrine, se concrétiser par une manière de s’exprimer soignée et exempte de toute arrière-pensée idéologique, et dans le même temps pourvus de toutes ces autres qualités, qui permettent à la fois de communiquer, avec assurance, à la prière, les saints mystères du salut et l’indefectible foi de l’Eglise au moyen du langage humain, et aussi de rendre au Dieu Très Haut le seul culte qui soit digne de lui. [2]3. Instauratio liturgica usque adhuc prosperos eventus habuit opera et ingenio multorum, præsertim Episcoporum, quorum curæ ac studio magnum hoc ac difficile munus est commissum. Pariter maxima prudentia et cura postulantur in libris liturgicis apparandis, qui sint sana doctrina insignes, in elocutione accurati, immunes omni effectu ideologico atque ceterum iis præditi qualitatibus, quibus sacra mysteria salutis et indefectibilis fides Ecclesiæ in orationem efficaciter transmittatur humana lingua, et cultus idoneus Deo Altissimo exhibeatur. [2]
4. Dans ses délibérations et ses décrets, le Concile œcuménique Vatican II attribue une grande importance aux rites liturgiques, aux traditions ecclésiales et à la discipline de la vie chrétienne, appartenant en propre aux Eglises particulières, spécialement Orientales, qui se distinguent par leur vénérable ancienneté, et qui donc manifestent de diverses manières une tradition venant des Apôtres et transmise par les Pères. [3] Le Concile a désiré vivement que les traditions de chacune de ces Eglises particulières soient conservées intégralement ; c’est pourquoi, en demandant que les divers Rites soient revus selon la saine tradition, le Concile a établi le principe de n’introduire de modifications que dans la mesure où ces dernières sont aptes à promouvoir un développement propre et organique. [4] Une telle vigilance est clairement requise pour la conservation et la promotion authentique des rites liturgiques, des traditions ecclésiales et de la discipline de l’Eglise latine, spécialement de celle du Rite romain. De même, une pareille vigilance doit être observée dans l’œuvre de traduction des textes liturgiques dans les langues vernaculaires, spécialement pour le Missel Romain, afin qu’il continue à être soit un signe remarquable, soit un instrument de l’intégrité et de l’unité du Rite romain. [5]4. Concilium Œcumenicum Vaticanum Secundum in deliberationibus ac decretis singulare momentum tribuit ritibus liturgicis, traditionibus ecclesiasticis ac disciplinæ vitæ christianæ, propriis illarum Ecclesiarum particularium, præsertim Orientalium, quæ veneranda antiquitate sunt præclaræ quæque propterea variis modis traditionem declarant per Patres ab Apostolis acceptam.[3] Concilium expetivit, ut traditiones uniuscuiusque ex his Ecclesiis particularibus integræ et intactæ servarentur; itaque, postulans ut varii Ritus secundum sanam traditionem recognoscerentur, principium statuit, ex quo solum eæ mutationes inducerentur, quibus proprius et organicus progressus foveretur.[4] Eadem vigil cura sane requiritur ad tuendos et authentica ratione provehendos ritus liturgicos, traditiones ecclesiasticas atque disciplinam Ecclesiæ Latinæ, specialiter Ritus romani. Eadem cura etiam adhiberi debet operi transferendi in linguas populares textus liturgicos, præsertim Missale Romanum, quod haberi pergat præstantissimum signum et instrumentum integritatis et unitatis Ritus romani.[5]
5. Il est légitime d’affirmer en toute vérité que le Rite romain constitue lui-même déjà un exemple précieux et un moyen de vraie inculturation. De fait, le Rite romain possède cette faculté tout à fait notable de pouvoir assimiler dans les textes, les chants, les gestes et les rites, empruntés aux coutumes et au génie de divers peuples et Eglises particulières, autant d’Orient que d’Occident, pour en réaliser une unité appropriée et harmonieuse, qui dépasse les limites de n’importe quelle région. [6] Cette faculté est particulièrement évidente en ce qui concerne les prières, qui possèdent cette qualité de pouvoir dépasser les limites des circonstances particulières et circonscrites, de telle manière qu’elles soient des prières des chrétiens de n’importe quel lieu ou époque. L’identité et l’unité d’expression du Rite romain doivent être conservées avec beaucoup de soin dans la préparation de toutes les traductions des livres liturgiques, [7] non pas d’abord comme un monument historique, mais surtout comme une manifestation des réalités théologiques et de l’unité ecclésiale. [8] L’œuvre d’inculturation, dont la traduction dans les langues vernaculaires constitue une partie, ne doit pas être considérée comme une voie conduisant à l’introduction de nouvelles catégories ou familles de rites, mais bien au contraire, il convient de considérer toute sorte d’adaptations, introduites en réponse aux nécessités culturelles et pastorales, comme faisant partie du Rite romain, dans lequel elles doivent donc être harmonieusement insérées. [9]5. Re quidem vera licet affirmari ipsum Ritum romanum iam esse prætiosum exemplum et instrumentum veræ inculturationis. Ritus enim romanus insignis est notabili facultate sibi assumendi textus, cantus, gestus et ritus a consuetudinibus atque ingenio diversarum gentium et Ecclesiarum particularium sive Orientis sive Occidentis deductos, ad aptam et convenientem unitatem, fines quarumvis regionum excedentem, efficiendam.[6] Hæc proprietas præsertim est conspicua in eius orationibus, quæ facultatem præbent primitivorum rerum adiunctorum limites superandi, ita ut orationes evadant christianorum cuiusvis loci atque ætatis. Ritus romani identitas atque expressio unitaria in præparandis cunctis translationibus librorum liturgicorum summa diligentia sunt servandæ,[7] non quasi quiddam mnemosynum historicum, sed ut manifestatio realitatum theologicarum communionis unitatisque ecclesialis.[8] Opus inculturationis, cuius rei translatio in linguas populares est pars, ideo ne habeatur quasi via ad nova genera vel familias rituum inferendas, contra, oportet reputetur quasvis accommodationes, inductas ut necessitatibus culturalibus aut pastoralibus occurratur, partes esse Ritus romani, eidemque inde harmonice inserendas.[9]
6. A partir de la promulgation de la Constitution sur la Sainte Liturgie, le travail de traduction des textes liturgiques en langues vernaculaires, promu par le Siège Apostolique, a comporté la promulgation de normes, et d’avis, communiqués aux Evêques. Cependant, il est devenu évident que les traductions des textes liturgiques ont besoin, en divers endroits, d’être améliorées, soit en les corrigeant, soit en réalisant une rédaction entièrement nouvelle. [10] Les omissions et les erreurs, qui affectent jusqu’à présent les traductions en langues vernaculaires, ont constitué un obstacle au juste progrès de l’inculturation, spécialement en ce qui concerne certaines langues ; cela entrave ainsi l’aptitude fondamentale de l’Eglise à préparer les bases d’un renouveau à la fois plus complet, plus sain et plus authentique.6. Ex quo Constitutio de sacra Liturgia est promulgata, opus, a Sede Apostolica promotum, pertinens ad translationem textuum liturgicorum in linguas populares, secum ferebat etiam emanationem normarum et consilia Episcopis transmissa. Attamen perspectum est translationes textuum liturgicorum variis in locis indigere mutatione in melius per emendationem vel per novam redactionem. [10] Omissiones aut errores, quibus quædam translationes in linguas populares usque adhuc sunt affectæ, impediverunt reapse debitam inculturationis progressionem, maxime quod ad quasdam attinet linguas; unde factum est ut Ecclesiæ præcluderetur capacitas fundamenta iaciendi plenioris, sanioris, veriorisque instaurationis.
7. C’est pour cette raison qu’il apparaît nécessaire, avec l’aide de l’expérience acquise ces dernières années, d’exposer de nouveau les principes qui devront être suivis désormais dans les futures traductions, c’est-à-dire autant celles qui seront de nouveau réalisées que les corrections des textes, et aussi de préciser les normes déjà publiées en tenant compte des nombreuses questions et des circonstances, qui sont celles de notre temps. Afin que soient prises en considération l’expérience qui a été élaborée à partir de la fin du Concile, il semble à propos d’établir des orientations, pour que les tendances concernant les traductions, qui, parfois, dans le passé, se sont manifestées comme suffisamment claires, puissent être identifiées et ainsi évitées à l’avenir. En réalité, il apparaît nécessaire de réfléchir de nouveau sur la notion juste de traduction liturgique, de telle sorte que les traductions de la sainte Liturgie en langues vernaculaires soient d’une manière certaine la voix authentique de l’Eglise de Dieu. [11] Ainsi, cette Instruction envisage et s’efforce de préparer une nouvelle période de renouveau, qui soit conforme à la nature et à la tradition des Eglises particulières, tout en maintenant avec sûreté la foi et l’unité de l’Eglise universelle de Dieu.7. Quapropter nunc necesse esse videtur nova ratione, maturiore experientia iuvante, exponere principia translationis, quibus inhærendum erit cum in futuris translationibus ex novo conficiendis tum in emendatione textuum iam in usum inductorum, atque normas quasdam iam vulgatas distinctius definire, ratione habita plurium quæstionum ac rerum adiunctorum temporibus nostris exortarum. Ut plenus usus fiat experientiæ, inde a celebrato Concilio haustæ, videtur ad rem valere, si normæ illæ interdum ut propensiones enuntientur, quæ in præteritis translationibus perspicuæ quæque in futuris vitandæ sunt. Reapse necessarium esse videtur ut vera notio translationis liturgicæ iterum perpendatur, ita ut translationes sacræ Liturgiæ in linguas populares sint securæ ut vox authentica Ecclesiæ Dei.[11] Hæc ergo Instructio providet et parare studet novam ætatem instaurationis, quæ indoli et traditioni Ecclesiarum particularium sit consentanea, sed etiam in tuto collocet fidem et unitatem universæ Ecclesiæ Dei.
8. Les dispositions contenues dans la présente Instruction se substituent à toutes celles qui avaient été publiées anterieurement, à l’exception de l’Instruction Varietates legitimæ de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, du 25 janvier 1994, à laquelle ces nouvelles normes doivent être intégrées. [12] Les normes, contenues dans cette Instruction, doivent être considérées comme applicables à la traduction des textes liturgiques du Rite romain, et, mutatis mutandis, des autres Rites de l’Eglise latine reconnus par le droit.8. Ea, quæ in hac præsenti Instructione statuuntur, substituantur pro omnibus normis de eadem re antehac editis, excepta Instructione, «Varietates legitimæ», a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum die 25 mensis ianuarii 1994 publici iuris facta, cum qua Instructione novæ hæ normæ componendæ esse reputentur.[12] Normas, quæ hac præsenti Instructione contineantur, iudicetur ad translationem pertinere textuum usui liturgico destinatorum in Ritu romano, et, mutatis mutandis, in ceteris Ritibus Ecclesiæ Latinæ iure recognitis.
9. Dans les cas où la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, après avoir recueilli les divers avis d’Evêques intéressés, considère que cela est opportun, on réalisera un document, appelé “ratio translationis”, ce dernier, établi par l’autorité de ce même Dicastère, appliquera les principes, exposés dans cette Instruction, plus spécifiquement à une langue déterminée. Ce document contiendra, si cela convient, plusieurs autres éléments, comme, par exemple, une liste de mots de vocabulaire en langue vernaculaire avec leur équivalent en latin, la présentation des principes particuliers à appliquer pour une langue donnée, etc.9. Ubi Congregationi de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum visum fuerit, exarabitur, collatis consiliis cum Episcopis, quibus interest, textus «ratio translationis» nuncupandus, auctoritate eiusdem Dicasterii definiendus, quo principia translationis in hac Instructione exposita ad certam quandam linguam pressius applicentur. Documentum illud, pro opportunitate, variis ex elementis constare potest, ex. gr., elencho vocabulorum popularium cum aliis latinis æquiparandorum, expositione principiorum specialiter ad determinatam linguam spectantium, et cetera.

I LE CHOIX DES LANGUES VERNACULAIRES EN VUE DE LEUR INTRODUCTION DANS LA LITURGIE

I DE ELIGENDIS LINGUIS POPULARIBUS IN USUM LITURGICUM INTRODUCENDIS

10. Le premier point qu’il convient d’examiner avec attention est le choix des langues qu’il est licite d’admettre dans les célébrations liturgiques. En effet, il convient que, dans chacun des territoires, soit élaboré un plan pastoral qui tienne compte des principaux idiomes qui y sont employés, en distinguant les langues parlées spontanément par la population, et celles, qui, du fait qu’elles n’arrivent pas à constituer un moyen naturel de communication dans le domaine pastoral, demeurent seulement un objet d’intérêt culturel. En réfléchissant sur ce plan et en le formulant, il est nécessaire de veiller à ce que, par le choix de certaines langues vernaculaires pour les introduire dans l’usage liturgique, on ne favorise pas la constitution de groupes trop restreints de fidèles, étant donné qu’il existe le danger de promouvoir la discorde entre concitoyens, au détriment de l’unité des peuples, et aussi de celle tant des Eglises particulières que de l’Eglise universelle.10. Primum perpendendum est de selectione linguarum, quas usurpari in liturgicis celebrationibus liceat. Opportunum est enim ut in unoquoque territorio ratio pastoralis elaboretur, quæ respectum habeat præcipuorum idiomatum ibi exstantium, distinguendo inter sermones, quibus populus sponte loquitur, et eos, qui, cum non attingant naturalem communicationem ad mensuram rei pastoralis, maneant tantum res culturali studio proposito. In ratione illa concipienda et efficienda debite caveatur ne per electionem linguarum popularium in usum liturgicum introducendarum fideles in parvas turmas secernantur, cum periculum sit ne inter cives discordia foveatur in detrimentum unitatis populorum, atque cum Ecclesiarum particularium tum Ecclesiæ universæ.
11. Dans le susdit plan, il faut distinguer clairement entre, d’une part, les langues qui sont généralement utilisées dans le domaine pastoral comme des moyens de communication, et, d’autre part, celles qui sont employées dans la sainte Liturgie. De même, en rédigeant le plan, il convient de soulever la question des ressources nécessaires à l’emploi d’une langue, comme par exemple le nombre des prêtres, des diacres et des collaborateurs laïcs, qui sont en mesure de se servir d’une telle langue particulière, et la disponibilité d’experts expérimentés, capables de préparer les traductions de l’ensemble des livres liturgiques du Rite romain en accord avec les principes énoncés dans le présent document, de même que la possibilité de réunir des moyens financiers et techniques pour la réalisation des traductions et l’impression des livres qui seraient vraiment dignes d’être employés dans la Liturgie.11. In illa ratione etiam dilucide distinguatur ab hac parte inter linguas, quæ universe ad communicationem pastoralem recipiantur, ab altera parte eas, quæ in sacra Liturgia adhibeantur. In ratione illa componenda oportet item principium ducatur necessariorum adiumentorum, quibus usus certi cuiusdem sermonis innitatur, sicut numerus sacerdotum, diaconorum et collaboratorum laicorum, qui sermone illo uti valeant, necnon numerus hominum peritorum, exercitatorum et facultatem habentium translationes omnium librorum liturgicorum Ritus romani cum principiis hic enuntiatiis congruentes præparandi; necnon subsidiorum nummariorum ac technicorum ad translationes conficiendas et libros typis imprimendos, usu liturgico vere idoneos.
12. De plus, il est nécessaire de distinguer, en ce qui concerne la liturgie, entre les langues et les dialectes. A cause des caractéristiques qui leur sont propres, les dialectes, qui manquent de l’appui d’une formation de base académique et culturelle, ne peuvent pas être reçus pour un usage complet dans la liturgie, car ils n’ont pas cette stabilité et cette amplitude, qui sont nécessaires, pour être reconnus comme des langues liturgiques dans des limites plus larges. Quoi qu’il en soit, il ne convient pas d’augmenter excessivement le nombre des diverses langues liturgiques. [13] Cela est nécessaire pour assurer, dans les célébrations liturgiques, une certaine unité linguistique à l’intérieur des limites d’une même nation.12. Necessaria insuper evadit distinctio in ambitu liturgico inter linguas et idiomata dialectalia. Peculiari ratione dialecti, quæ communem ingenii formationem academicam et culturalem non fulciunt, ad plenum liturgicum usum recipi nequeunt, quia deficiunt stabilitate et amplitudine, quæ necessaria sunt, ut sint sermones liturgici intra fines latiores. Quoquo modo, numerus particularium linguarum liturgicarum ne nimis augeatur. [13] Hoc necesse est, ut in liturgicis celebrationibus intra confinia eiusdem nationis unitas quædam sermonis foveatur.
13. Même si une langue n’est pas pleinement admise pour l’usage liturgique, elle n’est pas pour autant totalement exclue du domaine liturgique. Elle peut être employée au moins de temps en temps, par exemple, dans la Prière des fidèles, dans les cantiques, dans les monitions ou dans des parties de l’homélie, spécialement s’il s’agit d’un idiome propre à certains fidèles, qui participent à la célébration. Il reste qu’il est, toutefois, toujours possible d’employer la langue latine ou bien une autre langue qui est largement répandue dans le pays concerné, même si cette langue n’est pas celle de l’ensemble, ni de la majorité des fidèles qui participent la célébration liturgique en question, à condition toutefois d’éviter les risques de discorde entre les fidèles.13. Sermo autem, in plenum usum liturgicum non introductus, hac de causa non omnino ex ambitu liturgico excluditur. Adhiberi potest, saltem occasione data, in Oratione fidelium, in textibus cum cantu proferendis, in monitionibus aut partibus homiliæ, præsertim si agitur de sermone christifidelium participum proprio. Manet tamen semper possibilitas linguam sive latinam sive aliam in eadem natione valde diffusam adhibendi, etiamsi sit sermo neque omnium neque maioris partis christifidelium hic et nunc celebrationis liturgicæ participantium, dummodo discordia inter fideles vitetur.
14. Etant donné que l’introduction des langues vernaculaires dans la Liturgie de la part de l’Eglise, peut avoir un effet sur la progression de telle langue particulière, ou même décider de son sort, il faut veiller à promouvoir, parmi les langues, celles qui, même si elles n’ont pas une longue tradition littéraire, sont susceptibles d’être employées par un grand nombre de personnes. Il convient d’éviter la fragmentation des dialectes, surtout au moment où un dialecte, qui est jusqu’ici une expression orale, est transposé à l’écrit. Au contraire, il est toujours préférable de favoriser et de promouvoir les variétés linguistiques communes aux communautés humaines.14. Quoniam usurpatio linguarum in usum liturgicum, ex parte Ecclesiæ effecta, in ipsius linguæ progressionem incidere, immo eam determinare possunt, curandum est, ut illæ provehantur linguæ, quæ licet iis fortasse non sit longa traditio litteris mandata, usurpari posse videantur a personis maioris numeri. Dialectorum fragmentatio vitetur oportet, præsertim dum aliqua dialectus a forma vocali ad scriptam transit. Auspicandum est semper, ex contra, ut formæ loquendi communitatibus hominum communes foveantur seu promoveantur.
15. Il revient aux Conférences des Evêques de déterminer quelles langues, employées sur leur territoire, doivent être introduites totalement ou partiellement dans la liturgie. Ces dispositions doivent recevoir la recognitio du Siège Apostolique, avant que n’importe quel travail de traduction ne soit entrepris. [14] Avant de prendre une décision à ce sujet, la Conference des Evêques ne doit pas manquer de recueillir les avis, donnés par écrits, auprès d’experts et d’autres personnes intéressées, lesquels avis, ainsi que les autres actes, doivent être envoyés par écrit à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, de même que le rapport dont il est fait mention ci-dessous au n. 16.15. Conferentiæ Episcoporum erit statuere quinam sermones in eius territorio vigentes in usum sive plenum sive partialem inducendi sunt. Quæ statuta oportent a Sede Apostolica recognoscantur, antequam opus translationis quoquo modo inchœtur.[14] Priusquam sententiam hac de re ferat, Conferentia Episcoporum ne omittat mentem peritorum aliorumque operis sociorum per scripta colligere, quæ vota, una cum ceteris actis, ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum in scriptis mittantur, necnon una cum relatione, ut infra, ad art. 16.
16. Quant à la décision de la Conférence des Evêques concernant l’introduction d’une langue vernaculaire dans la Liturgie, il est nécessaire que les dispositions suivantes soient observées: [15]16. Quod ad iudicium attinet Conferentiæ Episcoporum, qua de inductione linguæ popularis in usum liturgicum decernatur, hæc, quæ sequuntur, sunt observanda (cf. n. 79):[15]
a) Pour qu’un décret soit légitime, il est requis le vote des deux tiers des suffrages à bulletins secrets, de la part de ceux qui, dans la Conférence des Evêques, ont voix délibérative.a) Ad legitima ferenda decreta, duæ ex tribus suffragiorum secretorum partes requiruntur, ab omnibus iis qui in Conferentia Episcoporum iure fruuntur suffragium deliberativum ferendi;
b) Tous les actes, qui doivent être approuvés par le Siège Apostolique, rédigés en double exemplaire, et munis de la signature du Président et du Secrétaire de la Conférence, ainsi du sceau de cette dernière, doivent être transmis à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Ces actes doivent contenir :b) Omnia acta ab Apostolica Sede probanda, in duplici exemplari exarata et a Præside et Secretario Conferentiæ et subscriptantur sigilloque debite muniantur, ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum sunt transmittenda. Illis actis hæc contineantur:
i) Les noms des Evêques ou bien de ceux qui sont assimilés aux Evêques par le droit, présents à la séance;i) nomina Episcoporum vel iure æquiparatorum, qui adunationi interfuerunt,
ii) un compte-rendu des décisions;ii) ratio de rebus actis, qua contineri debet exitus suffragationum, ad singula decreta pertinentium, addito numero faventium, adversantium et se suffragii latione abstinentium,
iii) le résultat du vote pour chacun des décrets, comprenant le nombre des votants et les suffrages favorables, défavorables, ainsi que les abstentions;iii) dilucida expositio singularum partium Liturgiæ, quæ in lingua vernacula proferri statuuntur;
iv) la présentation détaillée des différentes parties de la Liturgie dont il est décidé qu’elles peuvent être prononcées dans la langue vernaculaire;
c) Dans une relation particulière, on fera la présentation de la langue vernaculaire en question, ainsi que les motivations en faveur de son introduction dans la Liturgie.c) In relatione peculiari, dilucide declaretur lingua, de qua agitur, necnon causæ, quibus moventibus eiusmodi sermo in usum liturgicum ut introducendus sustinetur.
17. En ce qui concerne l’usage des langues artificielles, qui de temps en temps est proposé, l’approbation des textes, de même que la concession de la faculté en vue de leur usage dans les célébrations liturgiques sont strictement réservés au Saint-Siège. Cette faculté n’est accordée que dans des circonstances particulières et en raison du bien pastoral des fidèles, après avoir consulté les Evêques les plus concernés par le cas. [16]17. Circa usum linguarum«artificiosarum»qui interdum temporum decursu est propositus, textuum approbatio, necnon facultatis concessio, eos in actionibus liturgicis adhibendi, Sanctæ Sedi stricte reservatur, quæ facultas solummodo in peculiaribus rerum adiunctis atque pro bono pastorali fidelium tribuitur, collatis consiliis cum Episcopis quibus maius interest.[16]
18. Pour les célébrations qui s’adressent à des gens d’une autre langue, comme les étrangers, les migrants, les pèlerins, etc., il est permis, avec la permission de l’Evêque diocésain, qu’une telle célébration de la sainte Liturgie ait lieu dans la langue vernaculaire connue de ces personnes, en utilisant un livre liturgique approuvé par l’autorité compétente, et qui a reçu la recognitio du Siège Apostolique. [17] Si on a recours à ces célébrations plus fréquemment et de façon régulière, l’Evêque diocésain doit envoyer un bref rapport à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, pour exposer les circonstances, le nombre des participants et les livres liturgiques qui sont utilisés.18. In celebrationibus, quæ aguntur pro gente alterius sermonis, sicut advenæ, migrantes, peregrini, etc., licet, de consensu Episcopi diœcesani, sacram Liturgiam lingua populari celebrare eiusmodi hominibus nota, libro liturgico adhibito qui a compenti auctoritate iam sit approbatus atque a Sede Apostolica recognitus.[17]Quodsi eæ celebrationes certis temporibus frequentius recurrunt, Episcopus diœcesanus brevem relationem ad Congregationem de Divino Cultu et Disciplina Sacramentorum mittat, in qua condiciones, numerum participantium et editiones adhibitas describantur.

II LA TRADUCTION DES TEXTES LITURGIQUES DANS LES LANGUES VERNACULAIRES

II DE TEXTUUM LITURGICORUM TRANSLATIONE IN LINGUAS POPULARES

1. Principes généraux concernant chaque traduction
1. Principia generalia cuivis translationi apta
19. Les paroles de la Sainte Ecriture, ainsi d’ailleurs que les autres paroles, qui sont employées dans les célébrations liturgiques, spécialement dans la célébration des sacrements, ne doivent pas être considérées en premier lieu comme si elles étaient en quelque sorte le reflet des dispositions intérieures des fidèles, mais elles expriment des vérités, qui dépassent les limites imposées par le temps et le lieu. De fait, c’est par ces paroles que Dieu s’entretient avec l’Epouse de son Fils bien-aimé, que l’Esprit Saint introduit les fidèles dans la connaissance de la vérité tout entière, et fait que la parole du Christ réside en eux avec toute sa richesse, et aussi que l’Eglise transmet sans cesse tout ce qu’elle est, et tout ce en quoi elle croit, en adressant les prières de tous les fidèles à Dieu le Père par le Christ et dans l’Esprit Saint. [18]19. Sacræ Scripturæ verba necnon alia, quæ dicta sunt in celebrationibus liturgicis, præsertim in celebrandis sacramentis, non in primis spectant, ut sint quasi speculum interioris dispositionis fidelium, sed veritates exprimunt, quæ temporis ac loci fines exsuperant. Per hæc enim verba Deus cum dilecti Filii sui Sponsa semper colloquitur, Spiritus Sanctus christifideles in omnem veritatem inducit verbumque Christi in eis abundanter inhabitare facit atque Ecclesia omne, quod ipsa est, et omne, quod credit, perpetuat atque transmittit, dum preces omnium fidelium ad Deum per Christum et in virtute Spiritus Sancti vertit.[18]
20. Les textes liturgiques du Rite romain latin, tout en puisant dans l’expérience qu’a eue l’Eglise de la transmission de la foi, qu’elle a reçue des Pères, sont aussi le fruit du récent renouveau liturgique. Afin qu’un tel patrimoine et tant de richesses soient conservés et transmis au long des siècles, on doit prêter attention en premier lieu au principe suivant lequel la traduction des textes de la Liturgie romaine ne sont pas une œuvre de créativité, mais qu’il s’agit plutôt de rendre de façon fidèle et exacte le texte original dans une langue vernaculaire. Même s’il est permis de recourir à des mots, de même qu’à la syntaxe et au style, qui peuvent produire un texte facile à comprendre dans la langue du peuple, et qui soit conforme à l’expression naturelle d’une telle langue, il est nécessaire que le texte original ou primitif soit, autant que possible, traduit intégralement et très précisément, c’est-à-dire sans omission ni ajout, par rapport au contenu, ni en introduisant des paraphrases ou des gloses; il importe que toute adaptation au caractère propre et au génie des diverses langues vernaculaires soit réalisée sobrement et avec prudence. [19]20. Textus liturgici latini Ritus romani, dum e sæculis experientiæ ecclesialis in transmittenda fide Ecclesiæ a Patribus accepta hauriunt, ipsi fructus sunt nuper allatus instaurationis liturgicæ. Ut tantum patrimonium tantæque divitiæ serventur et per sæcula transmittantur, ad principium in primis attendatur versionem textuum liturgicorum Liturgiæ romanæ opus esse non tam artificii quam potius textus primigenios in linguam popularem fideliter et accurate reddendi. Licet debita concedatur facultas verba componendi atque syntaxim et stylum statuendi ad textum popularem profluentem et orationis popularis cursui idoneum exarandum, textus vero originalis seu primigenius oportet ut, quantum fieri potest, integerrime et peraccurate transferatur, nullis scilicet interpositis omissionibus vel additamentis, quoad argumentum rerum, nec paraphrasibus aut glossis inductis; accommodationes ad proprietates seu indolem variorum sermonum popularium oportet sint sobriæ et caute efficiantur.[19]
21. Surtout dans les cas des traductions destinées aux peuples qui ont été conduits récemment à la foi du Christ, l’exactitude et la fidélité au texte primitif demanderont parfois que des termes déjà en usage soient employés dans un sens nouveau, que des mots et des locutions nouvelles soient créés, que des expressions trouvées dans les textes originaux soient adoptées en les rendant au moyen d’une orthographe et d’une prononciation adaptée à la langue vernaculaire, [20] ou que soient employées les tournures de la langue qui expriment intégralement le sens de la locution latine, même si elles diffèrent de cette même langue latine par les paroles ou la syntaxe. Des décisions de ce genre, surtout parce qu’il s’agit d’une question de grande importance, doivent être soumises à la considération de tous les Evêques intéressés avant d’être incorporés dans le texte définitif. De plus, il faut en donner l’explication détaillée dans le rapport mentionné au n. 79.On fera particulièrement attention à la question de l’introduction des mots qui proviennent des religions païennes. [21]21. In translationibus præsertim, quæ populis recentius ad fidem Christi adductis destinantur, fidelitati et congruentiæ cum sensu textus primigenii interdum opus est ut vocabula iam in usu communi nova ratione adhibeantur, verba vel locutiones novæ condantur, voces textuum primigeniorum diverso scribendi modo reddantur vel aptentur pronuntiationi linguæ popularis,[20] aut adhibeantur figuræ sermonis quæ ipsum sensum locutionis latinæ integre exprimant, licet verbis aut syntaxi ab eadem differant. Huiusmodi consilia, præsertim cum de re maximi momenti agatur, exhibeantur deliberationi omnium Episcoporum, ad quos pertinet, antequam textui definitivo inserantur. Præterea omni ex parte explicentur in relatione, de qua infra ad n. 79. Peculiari ratione cautela adhibeatur in vocabulis inducendis, quæ de religionibus ethnicis ducta sunt.[21]
22. Les adaptations des textes réalisées selon les articles 37-40 de la Constitution Sacrosanctum Concilium, doivent être considérées comme répondant aux vraies exigences culturelles et pastorales, et non pas comme dérivant d’un simple souhait d’introduire des éléments nouveaux ou de la variété. De telles adaptations ne peuvent être considérées non plus comme des moyens employés en vue de modifier les éditions typiques ou changer l’ensemble des énoncés théologiques, mais, au contraire, il faut que ces adaptations soient régies par les normes et les critères qui sont énoncés dans l’Instruction Varietates legitimæ. [22] C’est pourquoi les traductions en langue vernaculaire des livres liturgiques, qui sont transmises à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements pour recevoir la recognitio, doivent contenir, en plus de la traduction même, dans laquelle seront insérées les adaptations explicitement prescrites dans les éditions typiques, les seules adaptations ou changements qui ont déjà obtenu l’accord écrit de ce même Dicastère.22. Accommodationes textuum secundum articulos 37-40 Constitutionis «Sacrosanctum Concilium» considerentur ut veris necessitatibus culturalibus et pastoralibus respondentes, non ortæ e mera voluntate novitatem aut varietatem assequendi, nec putentur modi editiones typicas emendandi aut earundem summam sententiarum theologicarum mutandi, sed normis et procedendi rationibus regantur, quæ in prædicta Instructione Varietates legitimæ continentur.[22] Quapropter translationes in linguam popularem librorum liturgicorum, quæ recognitionis causa Congregationi de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum proponuntur, contineant, præter ipsam translationem cum quibusvis accommodationibus explicite præscriptis in editionibus typicis, tantum aptationes seu mutationes, quæ assensu iam gaudeant scripto eiusdem Dicasterii.
23. Dans les traductions des textes de composition ecclésiastique, même s’il est utile d’examiner les sources de ces textes, et de recourir à ces instruments fournis par l’histoire et les autres sciences, il faut néanmoins toujours que ce soit le texte de l’édition typique latine, qui soit traduit chaque fois que, dans le texte biblique ou liturgique, on se sert de mots venant d’autres langues anciennes (comme par exemple, les mots Alleluia et Amen, les mots araméens contenus dans le Nouveau Testament, ou bien les mots grecs du Trisagion,qui sont prononcés dans les Improperia du Vendredi Saint, et le Kyrie eleison de l’Ordinaire de la Messe, sans compter les nombreux noms propres), il faut examiner s’il convient de les conserver tels quels dans une nouvelle traduction en langue vernaculaire, au moins comme une possibilité parmi d’autres. Bien plus, le respect attentif du texte original imposera même parfois que l’on procède de cette manière.23. In translationibus textuum manu ecclesiastica compositorum, etsi eiusdem textus fontem quæ inveniatur inspicere et ope subsidiorum ad historiam aliasque scientias pertinentium agere expedit, tamen semper ipse textus editionis typicæ latinæ transferendus est. Quotiescumque in textu biblico aut liturgico servantur vocabula sumpta de aliis linguis antiquis (ex. gr. verba «Alleluia» et «Amen», vocabula aramaica in Novo Testamento contenta, vocabula græca de «Trisagion» sumpta, quæ in Improperiis feriæ VI in Passione Domini proferuntur, et «Kyrie eleison» Ordinis Missæ, præter multa nomina propria) deliberandum est an eadem in nova populari translatione conservanda sint, saltem inter alia possibiliter eligenda. Immo, diligens respectus textus primigenii interdum postulabit, ut hoc modo agatur.
24. De plus, il n’est pas licite de faire des traductions à partir d’autres traductions, déjà réalisées en d’autres langues, car il faut les effectuer directement à partir des textes originaux, à savoir de ceux qui sont rédigés en latin pour les textes liturgiques de composition ecclésiastique, et aussi, selon le cas, de l’hébreu, de l’araméen, ou du grec, en ce qui concerne les textes des Saintes Ecritures. De même, en réalisant des traductions de la Sainte Bible en vue d’un usage liturgique, on doit normalement consulter le texte de la Néo-Vulgate promulguée par le Siège Apostolique, afin de se conformer à la tradition d’interprétation qui est propre à la Liturgie Latine, comme, par ailleurs, cela est stipulé dans la présente Instruction. [23]24. Præterea omnino non licet translationes fieri e translationibus iam in alias linguas peractis, cum immediate ex textibus originalibus oporteat eas deduci, scilicet, de latino, quod spectat ad textus liturgicos manu ecclesiastica compositos, de lingua hebraica, aramaica vel græca, si casus fert, quod respicit ad textus Sacrarum Scripturarum. Item in exarandis translationibus Sacrorum Bibliorum ad usum liturgicum, pro more inspiciendus est ut subsidium textus Novæ Vulgatæ editionis a Sede Apostolica promulgatæ, ad traditionem exegeticam servandam, quæ peculiariter ad Liturgiam Latinam spectat, sicut alibi in hac Instructione est expositum.[23]
25 Afin que le contenu du texte original soit accessible même aux fidèles qui n’ont pas eu de formation intellectuelle spécialisée, et soit compris par ces derniers, il convient que les traductions soient réalisées à l’aide de mots qui soient facilement compréhensibles, mais qui en même temps respectent la dignité et la beauté ainsi que le contenu doctrinal exact des textes. [24] En employant les mots de louange et d’adoration, qui incitent à une attitude de révérence et de gratitude envers la majesté de Dieu, sa puissance, sa miséricorde, et sa nature transcendante, les traductions contribuent à combler la faim et la soif du Dieu vivant, éprouvées par le peuple de notre temps, tout en contribuant en même temps à la dignité et à la beauté de la célébration liturgique. [25]25. Ut ea, quæ in textu originali continentur etiam fidelibus peculiari institutione intellectuali carentibus pateant et ab iis intellegantur, translationibus id sit proprium, ut quibusdam verbis exprimantur, ad intellegentiam accommodatis, quæ tamen simul dignitatem, decorem atque accuratum argumentum doctrinale huiusmodi textuum servent.[24] Per verba laudis et adorationis, quæ reverentiam et animum gratum fovent erga Dei maiestatem eiusque potentiam, misericordiam, atque naturam transcendentem, translationes fami ac siti Dei vivi congruent, quas populus ætatis nostræ experitur, dum simul ad dignitatem et pulchritudinem ipsius celebrationis liturgicæ conferunt.[25]
26. La caractéristique des textes liturgiques d’être un instrument très puissant pour inculquer la foi et les mœurs chrétiennes dans la vie des fidèles, [26] doit être respectée avec grand soin dans les traductions. De même, la traduction des textes doit être conforme à la saine doctrine.26. Indoles textuum liturgicorum, utpote instrumentum potentissimum ad elementa fidei et morum christianorum in vita christifidelium inculcanda,[26] in translationibus omni cura est servanda. Item translatio textuum congruere debet cum sana doctrina.
27. Même s’il faut éviter d’employer des mots ou des expressions qui, en raison de leur caractère trop inusité ou étrange, empêchent une compréhension facile, tout aussi bien, il convient de considérer les textes liturgiques comme la voix de l’Eglise en prière plutôt que celle des groupes particuliers ou celle des individus, et c’est pour cette raison qu’il faut que les termes employés soient libres de toute adhésion trop étroite à des modes d’expression du moment. Si des mots ou des expressions, qui diffèrent du langage commun ou quotidien, peuvent parfois être employés dans les textes liturgiques, il en résulte souvent qu’ils sont plus faciles à mémoriser et qu’ils expriment plus efficacement les réalités d’en-haut. Bien plus, il semble que l’observance des principes contenus dans cette Instruction pourra servir afin que, progressivement, dans chaque langue vernaculaire, un style sacré soit élaboré, et reconnaissable comme un langage proprement liturgique. Ainsi, il peut arriver qu’une certaine manière de s’exprimer qui, dans le langage quotidien est considérée un peu obsolète, puisse continuer à être employée dans le contexte liturgique. De la même façon, dans la traduction des passages de la Bible, qui contiennent un vocabulaire ou des expressions particulièrement inélégants, il serait inopportun et inconsidéré d’éliminer cette caractéristique. Ces principes affranchissent la liturgie du besoin de révisions fréquentes, nécessitées par l’emploi d’expressions, qui ont ensuite disparu de la langue courante du peuple.27. Etiamsi vitanda sunt vocabula aut locutiones, quæ, propter indolem suam nimis insuetam aut importunam, facilem impediunt intellegentiam, nihilominus textus liturgici oportet considerentur vox Ecclesiæ orantis potius quam peculiarium cœtuum aut singulorum hominum, ideoque immunes esse debent ab usu nimis obnoxie inhærendi modis vigentium expressionum. Si vero vocabula aut locutiones aliquando in textibus liturgicis adhiberi possunt, quæ a sermone usitato et cotidiano differunt, haud raro hoc ipso evenit, ut textus revera faciliores ut memoria teneantur et efficaciores in rebus supernis exprimendis exstent. Immo videtur observantiam principiorum in hac Instructione expositorum prodesse ad gradatim efficiendum in omni lingua vulgari stylum sacrum, qui et tamquam sermo proprie liturgicus agnoscatur.Item fieri potest ut certa quædam ratio loquendi, quæ aliquantulum obsoleta in cotidiano sermone habeatur, pergat in liturgico contextu servari. Similiter, in locis biblicis transferendis, ubi vocabula aut locutiones specie inelegantes continentur, vitandus est nisus inconsideratus hanc proprietatem abstergendi. Hæc vero principia Liturgiam eximent necessitate revisionum frequentium, cum de diversis agatur exprimendi modis, qui e populi consuetudine abierunt.
28. La Sainte liturgie s’adresse non seulement à l’intelligence de l’homme, mais encore à toute sa personne, qui est le sujet d’une pleine et consciente participation dans la célébration liturgique. Ainsi, les traducteurs doivent laisser les symboles et les images contenus dans les textes, ainsi que les actions rituelles parler d’eux-mêmes, et non chercher à rendre trop explicite ce qui est implicite dans le texte original. C’est pour cette raison qu’il convient d’éviter avec prudence d’ajouter aux textes des explications qui n’existent pas dans l’édition typique. En outre, il faut veiller à ce que dans les éditions en langue vernaculaire, soient conservés au moins quelques textes en langue latine, puisés en particulier dans l’inestimable trésor du chant grégorien, que l’Eglise reconnaît comme propre à la Liturgie romaine, et qui, toutes choses d’ailleurs égales, doit occuper la principale place dans les actions liturgiques. [27] En effet, ce chant possède une grande capacité pour élever l’esprit de l’homme vers les réalités d’en-haut.28. Sacra Liturgia non solum hominis intellectum devincit, sed totam etiam personam, quæ est “subiectum” plenæ et consciæ participationis in celebratione liturgica. Sinant igitur interpretes signa imaginesve textuum et actiones rituales per se loqui, neque nitantur nimis explicitum reddere id, quod in textu originali est implicitum. Eandem ob causam, prudenter caveatur, ne textus explanationis addantur, qui in editione typica absunt. Attendatur insuper, ut in editionibus popularibus saltem aliquot textus lingua latina exarati serventur, præsertim de inæstimabili thesauro cantus gregoriani, quem Ecclesia ut Liturgiæ romanæ proprium agnoscit et qui ideo in actionibus liturgicis, ceteris paribus, principem locum obtinere debet.[27] Cantus enim ille maxime valet ad spiritum humanum ad res supernas elevandum.
29. C’est la tâche des homélies et de l’enseignement catéchétique d’expliquer le sens des textes liturgiques, [28] dans lesquels la position de l’Eglise est clairement mise en lumière, tant à l’égard des membres des Eglises particulières ou des communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique, que des membres des communautés juives et des adeptes des autres religions, de même qu’à l’égard de la véritable dignité et égalité de tous les hommes. [29] Il appartient pareillement aux catéchistes et à celui qui tient l’homélie, de transmettre une interprétation authentique du texte, en excluant tout préjudice, toute discrimination injuste basée sur des considérations de personnes, de sexe, de condition sociale, d’origine raciale ou d’autres raisons, car de telles attitudes sont totalement absentes dans les textes de la Sainte Liturgie. Bien qu’une telle considération soit parfois utile, dans le but de choisir entre diverses traductions éprouvées d’une locution, elle ne peut pourtant pas justifier une modification du texte biblique ou liturgique qui a été dûment promulgué.29. Homiliæ et catechesis est textuum liturgicorum significationem exponere,[28] quæ mentem Ecclesiæ in lucem accurate ponat, quod spectat ad sodales Ecclesiarum particularium vel communitatum ecclesialium a plena communione cum Ecclesia Catholica seiunctarum, communitatum Iudæorum aut ad sectatores aliarum religionum, necnon ad veram dignitatem et æqualitatem omnium hominum.[29] Similiter est catechistarum vel illius, qui homiliam habet, rectam interpretationem textuum transmittere, præiudicio vel discrimine quovis iniusto destitutam quoad personas, genus, conditionem socialem, stirpem vel alia, quæ vero textibus sacræ Liturgiæ minime insunt. Quamvis eiusmodi consideratio interdum iuvet, ut optetur inter varias translationes certæ cuiusdam locutionis, tamen ne habeatur causa textum biblicum aut liturgicum rite promulgatum immutandi.
30. Dans beaucoup de langues, on trouve des noms et des pronoms, qui présentent la même forme pour les deux genres, et expriment conjointement masculin et féminin. La demande d’une modification de cet usage ne doit pas nécessairement être admis comme si cela constituait la conséquence ou la manifestation d’un vrai progrès dans la forme actuelle de la langue en question. Même s’il est nécessaire de faire attention, dans la catéchèse, à ce que les mots appartenant à cette catégorie soient correctement compris dans leur sens “inclusif”, cependant il n’est souvent pas possible que, dans les traductions, d’autres mots soient employés sans porter préjudice aux nuances exactes du texte, ni à la relation harmonieuse des divers mots ou locutions, ni à l’équilibre qui existe entre eux. A titre d’exemple, si le texte originel emploie un mot unique pour exprimer le lien entre un seul homme et l’unité, ainsi que l’universalité de la famille ou communauté humaine (comme les mots hébreu adam, grec anthropos, latin homo), il faut conserver cette manière de s’exprimer du texte dans la langue d’origine dans la traduction. Comme il advint en d’autres périodes de l’histoire, l’Eglise doit prendre des décisions en toute liberté en ce qui concerne l’usage de la langue, en prenant comme point de référence avant tout sa mission doctrinale, et sans se soumettre à des normes linguistiques imposées de l’extérieur, et qui seraient au détriment de cette mission.30. Multis in linguis nomina et pronomina habentur, quæ unam eandem formam præbent coniunctim pro utroque genere, masculino et feminino. Instantia ut eiusmodi usus mutentur, non necessario habenda est tamquam effectus vel manifestatio germanæ progressionis ipsius sermonis vigentis. Etiamsi necesse sit per catechesim caveatur, ut eiusmodi vocabula intellegi pergant hoc sensu «inclusivo», in ipsis translationibus tamen sæpe fieri non potest, ut diversa vocabula adhibeantur sine detrimento subtilitatis in textu postulatæ, influxus reciproci variorum eius verborum et locutionum eiusve concinnitatis. Exempli gratia, cum textus originalis utitur singulo vocabulo, nexum exprimenti inter singulum hominem et familiæ vel communitatis humanæ universitatem atque unitatem (sicut verbum hebraicum «adam», græcum «anthropos», latinum «homo»), hæc ratio linguæ textus primigenii servanda est in translatione. Quemadmodum aliis temporibus historiæ accidit, Ecclesia ipsa libere statuere debet rationem linguæ, quæ maxime eius missioni doctrinali inserviat, neque decet eam subici normis glottologicis exterius iniunctis, quæ huiusmodi missioni sint detrimento.
31. En particulier: les dispositions qui consistent à recourir systématiquement à des solutions inconsidérées doivent être évitées, de même que la substitution improvisée des mots, le changement du singulier au pluriel, la séparation d’un mot unique exprimant une réalité collective dans les deux genres masculin et féminin, ou l’introduction de termes impersonnels ou abstraits, de tels procédés peuvent tous avoir comme résultat de ne pas rendre le sens plein d’un mot ou d’une expression du texte original. Les solutions de ce genre comportent le danger d’introduire des difficultés d’ordre théologique ou anthropologique dans les traductions. Voici les autres normes particulières :31. Singillatim: consilia systematice suscepta confugiendi ad improvidas solutiones sunt vitanda, sicut substitutio inconsiderata vocabulorum, commutatio a numero singulari ad pluralem, unicæ vocis significationem collectivam exprimentis fractio in partes masculinam et femininam, aut inductio vocabulorum impersonalium vel abstractorum, quæ omnia efficere possunt, ne proferatur idem sensus plenus alicuius verbi aut locutionis textus originalis. Huiusmodi solutiones periculum afferunt difficultates theologicas et anthropologicas in translationem inducendi. Hæ sunt aliæ normæ peculiares:
a) Quand il s’agit de Dieu tout puissant et de chacune des personnes de la Très Sainte Trinité, il faut respecter la vérité de la tradition et la pratique habituelle de chaque langue concernant le genre à attribuer.a) Ubi de Deo omnipotenti vel de singulis personis Sanctissimæ Trinitatis agitur, veritas traditionis atque statutus usus cuiusque linguæ circa usum generis sunt servandi.
b) Il convient de prendre un soin particulier à traduire fidèlement et exactement la locution composée : “Filius hominis” (Fils de l’Homme). La grande importance christologique et typologique de cette locution exige même qu’on adopte résolument une locution composée telle qu’elle puisse être comprise dans le cadre de toutes les traductions.b) Cura specialis adhibeatur oportet eo consilio, ut vocabula coniuncta «Filius hominis» fideliter et diligenter reddantur. Magnum momentum christologicum et typologicum huius locutionis postulat etiam, ut per totam translationem regula sermonis adhibeatur, quæ præstet hæc vocabula coniuncta comprehendi posse in contextu totius translationis.
c) Le mot “Patres” (Pères), qui apparaît dans de nombreux passages de la Bible et dans des textes liturgiques de composition ecclésiastique, doit être rendu en employant, dans les langues vernaculaires, un mot masculin adéquat, qui puisse se référer, selon le contexte, soit aux Patriarches, ou aux rois du peuple élu de l’Ancien Testament, soit aux Pères de l’Eglise.c) Vocabulum «patres», quod multis in locis biblicis et in textibus liturgicis manu ecclesiastica compositis invenitur, reddatur congruenti vocabulo masculino in linguas vernaculas, prout in contextu existimatur illud referri sive ad Patriarchas aut reges populi electi in Vetere Testamento sive ad Patres Ecclesiæ.
d) Autant que cela s’avère possible, dans une langue vernaculaire déterminée, l’usage du pronom féminin est préférable au neutre, s’il se rapporte à l’Eglise.d) Quantum fieri potest in certa aliqua lingua populari, usus pronominis feminini potius quam neutri servandus est, si ad Ecclesiam refertur.
e) Les termes exprimant les affinités familiales ou d’autres relations significatives, comme “frater” (frère), “soror” (sœur) etc., qui sont clairement selon le contexte au masculin ou au féminin, doivent être transcrits de cette manière dans la traduction.e) Vocabula propinquitatem familiarem aut alias relationes significantia, veluti «frater», «soror», etc., quæ dilucide sunt aut masculina aut feminina pro contextu, observentur in translatione.
f) Le genre grammatical des anges, des démons et des dieux et déesses païens est rendu, dans langue vernaculaire, en tenant compte du texte original, quand cela s’avère possible.f) Genus grammaticum angelorum, dæmonum et paganorum deorum dearumque secundum textum originalem in lingua populari servetur, quantum fieri potest.
g) Dans toutes les questions de ce genre, il convient d’appliquer les principes exposés aux nn. 27 et 29.
32. Il n’est pas permis dans la traduction de restreindre dans des limites plus strictes la pleine signification du texte d’origine. En plus, les expressions qui coïncident avec des publicités commerciales ou à des propos insérés dans des projets politiques et idéologiques, à des manières de s’exprimer caduques ou de caractère régional, ou bien encore à des termes, dont le sens est ambigu, doivent être évitées. Etant donné que les manuels de style scolaire ou des ouvrages semblables sont parfois favorables à ces tendances, ils ne peuvent être considérés comme déterminants pour les traductions liturgiques. Au contraire, les ouvrages, que l’on considère comme des “classiques” dans chacune des langues vernaculaires, peuvent être utiles pour fournir un modèle approprié quant aux mots et aux usages à employer.32. Non licet translationem textus primigenii plenam significationem arctioribus finibus circumscribere. Vitandæ sunt propterea locutiones propriæ præconiorum negotiatoriorum aut consiliorum vel inceptorum politicorum et ideologicorum, modorum caducorum vel obnoxiorum regionalibus idiomatibus vel ambiguitatibus significationis. Enchiridia scholarum ad stylum pertinentia vel similia opera, cum his proclivitatibus nonnumquam indulgent, nequeunt haberi exemplaria pro translatione liturgica. Opera autem, quæ communi ratione putantur «classica» in unaquaque lingua populari, utilia esse possunt ad proprium exemplar idoneum quoad vocabula et usum.
33. L’emploi des majuscules dans les textes liturgiques de l’édition typique en langue latine et aussi dans la traduction liturgique de la Sainte Bible - soit à titre honorifique, soit pour un motif concernant le sens théologique - doit être conservé dans la langue vernaculaire, du moins autant que la structure de cette même langue le permette.33. Usus litterarum uncialium in textibus liturgicis editionis typicæ latinæ necnon in translatione liturgica Sacrorum Bibliorum - sive honoris titulo sive alio modo cuiusdam momenti quoad sensum theologicum - in lingua populari retineatur, prout saltem structura alicuius linguæ id fieri posse concedat.

2. Autres normes concernant la Saint Bible et la préparation des Lectionnaires

2. Aliæ normæ ad versiones Sacrorum Bibliorum et ad præparationem Lectionariorum pertinentes
34. Il est préférable de réaliser une version de la Sainte Ecriture, laquelle, tout en employant les principes d’une saine exégèse et une bonne rédaction littéraire, tienne compte aussi des exigences de l’usage liturgique, pour tout ce qui concerne le style, le choix des mots et l’option entre l’une ou l’autre interprétation.34. Potius optandum est versionem Sacrarum Scripturarum parare, servatis principiis sanæ exegesis atque exquisitæ rationis litteratorum, qua autem diligenter attendatur ad postulata peculiaria usus liturgici, quod spectat ad stylum, verborum electio, et optionem inter unam alteramve interpretationem.
35. Si l’on ne dispose pas dans une langue déterminée d’une version de la Sainte Bible de ce type, il sera nécessaire de recourir à une version déjà existante, et de modifier la traduction, afin de la rendre apte à son utilisation dans le contexte liturgique, selon les principes exposés dans la présente Instruction.35. Ubi eiusmodi versio Sacrorum Bibliorum in certam aliquam linguam non habetur, necesse erit adhibere versionem iam ante paratam, et translationem opportune mutare, ut apta sit usui in liturgico contextu, secundum principia in hac Instructione proposita.
36. Pour que les fidèles puissent conserver dans leur mémoire au moins des textes les plus significatifs de la Bible, afin que les mêmes fidèles puissent en subir l’influence même dans leur prière privée, il est de la plus haute importance que la traduction de la Sainte Bible, destinée à l’usage liturgique, se caractérise par une certaine uniformité et stabilité, de telle sorte que, dans chaque territoire, il n’y ait qu’une seule traduction approuvée, qui soit employée dans toutes les parties des différents livres liturgiques. Cette stabilité est particulièrement souhaitable dans les traductions bibliques dont l’usage est le plus fréquent, comme dans le Psautier, qui est le livre de prières fondamental du peuple chrétien. [30] Les Conférences des Evêques sont vivement encouragées à donner les facultés nécessaires à l’édition d’une traduction intégrale des Saintes Ecritures pour leur propre territoire, destinée à l’étude et à la lecture privée des fidèles, et qui s’accorde dans toutes ses parties avec le texte employé dans la Sainte Liturgie.36. Ut fideles possint saltem textus maxime significantes Sacræ Scripturæ memoria tenere, quibus etiam in privatis orationibus informentur, summi est momenti ut translatio Sacrorum Bibliorum, usui liturgico destinata, quadam uniformitate ac stabilitate sit prædita, ita ut in omni territorio habeatur una tantum translatio approbata, quæ in cunctis partibus variorum librorum liturgicorum adhibeatur. Huiusmodi stabilitas maxime est optanda in Sacrorum Bibliorum translationibus quorum crebrior est usus, veluti in Psalterio, quod est fundamentalis liber precum pro populo christiano.[30] Conferentiæ Episcoporum instanter animantur ut pro territoriis suis prospiciant licentiæ et editioni integræ translationis Sacrarum Scripturarum, studio et lectioni privatis fidelium destinatæ, quæ ex omni parte cum textu in sacra Liturgia adhibito congruat.
37. Si la traduction biblique, à partir de laquelle les Lectionnaires sont réalisés, comporte des lectures qui diffèrent de celles du texte liturgique latin, il convient de veiller à ce qu’ils se conforment à la Néo-Vulgate pour ce qui a trait à la définition du texte canonique des Saintes Ecritures. [31] Pour cette raison, dans les textes deutérocanoniques et en d’autres endroits, où il est évident qu’il existe des traditions manuscrites divergentes, il est important que la traduction liturgique suive la même tradition que celle de la Néo-Vulgate. Si cette traduction déjà existante se base sur un choix qui soit différent de ceux de la Néo-Vulgate, en ce qui concerne la tradition textuelle sous-jacente, pour l’ordre des versets et d’autres caractéristiques de ce genre, il convient d’y porter remède au moment de réaliser le Lectionnaire, de façon à se conformer au texte liturgique approuvé en langue latine. Dans la préparation des nouvelles traductions, il sera avantageux, bien qu’il ne s’agisse pas d’une obligation, de suivre de près le texte latin quant à la numérotation des versets.37. Si translatio biblica, unde Lectionarium est compositum, ostendit lectiones, quæ ab illis in textu liturgico latino propositis differunt, attendatur oportet omnia ad normam Novæ Vulgatæ editionis esse referenda quoad textum canonicum Sacrarum Scripturarum definiendum.[31] Ideo in textibus deuterocanonicis et alibi, scilicet ubi sunt traditiones manu scriptæ variæ, translatio liturgica oportet iuxta eandem traditionem conficiatur, quam Nova Vulgata editio est secuta. Si translatio quædam iam peracta optionem præbet contrariam iis, quæ in Nova Vulgata editione redduntur, quod pertinet ad traditionem textualem subiacentem, ad ordinem versiculorum aut similia, remedium oportet afferatur in quovis Lectionario apparando, ita ut conformatio ad textum liturgicum latinum approbatum pergatur. In novis translationibus apparandis utile erit, licet sine obligatione, ut numeratio versiculorum quam arctissime hunc textum sequatur.
38. Il arrive souvent que, dans les traductions des éditions critiques, et de l’avis commun des experts, une autre façon de lire le texte soit introduite. Pourtant cela n’est pas permis en ce qui concerne les textes liturgiques, s’il s’agit d’éléments qui sont importants à cause de leur rapport avec le contexte liturgique, ou bien si cela conduit à s’éloigner des principes énoncés dans la présente Instruction. Là où il s’agit de lieux bibliques par rapport auxquels il n’existe pas de consensus dans la critique textuelle, il faudrait tenir compte de façon attentive des options dont le texte latin approuvé est l’expression. [32]38. Sæpe conceditur ut, de consensu editionum critica ratione vulgatarum et probantibus generatim peritis, lectio altera versiculi inducatur. Hoc autem non licet, ad textus liturgicos quod attinet, si de elementis lectionis agitur, quæ momentum habent ob eorum convenientiam cum liturgico contextu, vel si principia in hac Instructione edita aliter in discrimen adducuntur. Circa locos hoc destitutos consensu critica ratione textus, peculiaris ratio ducatur earum optionum, quæ textu approbato latino continentur.[32]
39. L’étendue exacte des péricopes bibliques doit être en tout conforme à l’Ordo lectionum Missæ ou aux autres textes liturgiques approuvés et munis de la recognitio, selon le cas.39. Circumscriptio pericoparum biblicarum omnino conformetur ad Ordinem lectionum Missæ vel ad alios textus liturgicos approbatos et recognitos, ut casus fert.
40. Même en tenant compte des postulats d’une saine exégèse, il faut mettre beaucoup de soin à retenir la formulation des phrases bibliques communément employées dans la catéchèse et dans les prières de dévotion populaire. D’autre part il faut tout faire pour éviter un vocabulaire ou un style que les fidèles catholiques pourraient facilement confondre avec des manières de s’exprimer des communautés ecclésiales non catholiques, ou d’autres religions, de peur que cela ne provoque la confusion et des inconvénients.40. Servatis postulatis sanæ exegesis, omnis cura adhibeatur, ut verba sententiarum biblicarum communiter usitarum in catechesi et in orationibus devotionem popularem exprimentibus retineantur. Ex altera parte summa ope nitendum est, ne corpus verborum aut stylus recipiantur, quæ populus catholicus facile confundat cum loquendi consuetudine communitatum ecclesialium non catholicarum, aut aliarum religionum, ne inde confusio oriatur vel molestia afferatur.
41. On fera tout son possible pour veiller à ce que les traductions soient conformes à l’interprétation des lieux bibliques transmise par l’usage liturgique, et la tradition des Pères de l’Eglise, spécialement dans les textes de majeure importance, comme les Psaumes et les lectures qui sont employés dans les principales célébrations de l’année liturgique; dans ces cas, il convient de veiller en particulier à ce que la traduction exprime le sens traditionnel christologique, typologique ou spirituel, et que soient manifestés l’unité et le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. [33] C’est pourquoi :41. Opera detur, ut translationes ad intellectum locorum biblicorum ab usu liturgico ac traditione Patrum Ecclesiæ transmissum conformentur, præsertim cum de textibus magni momenti agitur, sicut psalmi et lectiones in præcipuis celebrationibus anni liturgici adhibitæ; his in casibus diligentissime curetur oportet, ut translatio traditum sensum christologicum, typologicum aut spiritualem exprimat atque unitatem et nexum inter utrumque Testamentum manifestet.[33] Quapropter:
a) Il convient de suivre la Néo-Vulgate quand il s’agit de discerner avec soin entre les diverses façons possibles de traduire un texte, celle qui est la plus apte à exprimer le sens attribué au texte, tel qu’il a été lu et reçu dans la tradition liturgique latine;a) expedit ut Novæ Vulgatæ editioni inhæreatur, cum necesse sit decernere inter varias rationes, quæ possunt haberi, maximam idoneam illam ad exprimendum modum, quo textus more tradito lectus est et receptus in traditione liturgica latina;
b) Pour atteindre ce but, on se se référera aux anciennes traductions des Saintes Ecritures, comme la version grecque de l’Ancien Testament, ordinairement appelée la Septante, qui est utilisée par les fidèles chrétiens depuis les premiers temps de l’Eglise; [34]b) ad hæc assequenda proposita referatur etiam ad antiquissimas versiones Sacrarum Scripturarum, velut græcam versionem Veteris Testamenti «a LXX viris» communiter nuncupatam, quæ usui fuit christifidelibus inde a priscis Ecclesiæ temporibus;[34]
c) De plus, en se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans la Septante, le nom de Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le tétragramme, et traduit en latin par le mot “Dominus”, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de la même signification.c) iuxta traditionem ab immemorabili receptam, immo in supradicta versione «LXX virorum» iam perspicuam, nomen Dei omnipotentis, sacro tetragrammate hebraice expressum, latine vocabulo «Dominus», in quavis lingua populari vocabulo quodam eiusdem significationis reddatur.
Enfin, les traducteurs sont instamment invités à tenir compte attentivement de l’histoire de l’interprétation, telle qu’il résulte des citations bibliques dans les écrits des Pères de l’Eglise, et même des illustrations de la Bible souvent présentées dans l’art et la poésie liturgique chrétiens.Denique translatores instanter moneantur, ut attente perspiciant historiam interpretationis, quæ hauriri potest e locis biblicis in scriptis Patrum Ecclesiæ prolatis, vel etiam ex imaginibus biblicis crebrius in arte et hymnodia christiana præbitis.
42. Même s’il faut faire attention à ce que le contexte historique des passages de la Bible ne soit pas rendu obscur, le traducteur doit se souvenir que la Parole de Dieu proclamée dans la Liturgie, ne constitue pas un document d’intérêt purement historique. En effet, le texte biblique ne traite pas seulement des personnes illustres et des évènements de l’Ancien et du Nouveau Testament, mais aussi des mystères du salut, et il s’adresse aux fidèles de notre temps et à leur vie. En respectant toujours l’exigence de fidélité au texte original, là où un mot ou une expression laisse la possibilité de choisir celle qui est la plus adéquate entre plusieurs traductions possibles, on essaiera de faire le choix qui permettra à l’auditeur de pouvoir discerner de façon dynamique lui-même et les éléments de sa propre vie dans les personnes et les évènements présentés dans les textes.42. Licet cavendum sit, ne historico contextui locorum biblicorum obscuritas afferatur, perpendat translator verbum Dei, in Liturgia nuntiatum, non esse ut documentum quoddam mere historicum. Textus enim biblicus non modo de præclaris hominibus et eventis Veteris ac Novi Testamenti agit, sed de mysteriis quoque salutis, et ad fideles nostræ ætatis necnon ad eorum vitam repetit. Servata semper norma fidelitatis erga textum originalem, cum aliquod verbum vel locutio optionem præbet inter plures translationis rationes, quæ fieri possunt, conetur, ut optio illa secum ferat auditorem seipsum ac lineamenta quædam suæ vitæ in personis et eventibus in textu propositis quam vivide agnoscere.
43. Tous les mots, qui transposent les images et les actions des êtres célestes sous des traits humains ou les expriment en employant des termes concrets, comme cela arrive très souvent dans le langage biblique, conservent toujours leur force, quand ils sont traduits littéralement, comme dans la Néo-Vulgate ; ainsi, il s’agit des mots: “marcher”, “bras”, “doigt”, “main”, “visage” de Dieu, “chair”, “corne”, “bouche”, “germe”, “visiter”; il est bien préférable de ne pas les applatir, ni de les rendre dans les langues vernaculaires par des termes plus abstraits ou vagues. En ce qui concerne les termes, comme ceux que la Néo-Vulgate traduit par “anima” (âme) ou bien “spiritus” (esprit), il faut respecter les principes énoncés ci-dessus aux nn. 40-41. Ainsi, il faut éviter d’employer pour ces derniers un pronom personnel ou un mot plus “abstrait”, à moins que cela ne s’avère, en certains cas, absolument nécessaire. Il faut se souvenir, en effet, que la traduction des locutions qui, dans la langue vernaculaire, suscitent un certain émerveillement, par ce fait même, peuvent stimuler l’intérêt de l’auditeur et fournir l’occasion de transmettre un enseignement catéchétique.43. Omnes formæ quæ cælitum imagines et gesta in humanam figuram fingunt vel denominationibus definitis seu «concretis» exprimunt, quod sæpissime in sermone biblico evenit, modo nonnumquam vim suam servant, cum ad litteram vertuntur, velut in Novæ Vulgatæ editionis vocabula «ambulare», «brachium», «digitus», «manus», «vultus» Dei, «caro», «cornu», «os», «semen», «visitare»; quæ vero potius est ne explanentur aut interpretata reddantur per voces vulgares magis «abstractas» vel vagas. Ad vocabula quædam quod attinet, velut ea, quæ «anima» et «spiritus» in Nova Vulgata transferuntur, cavendum est de principiis supra, ad nn. 40-41, expositis. Ideo vitandum est ut pro iis pronomen personale aut verbum magis «abstractum» potius habeatur, nisi hoc, aliquo in casu, stricte necessarium sit. Cogitetur enim translationem ad litteram factam locutionum, quæ miræ animadvertantur in sermone vulgari, hanc ipsam ob rem audientis inquisitionem exposcere atque occasionem dare catechesis tradendæ.
44. Afin que la traduction soit plus apte à être prononcée dans la Liturgie, il est nécessaire d’éviter toute locution ambiguë à l’audition ou si complexe que l’auditeur ne pourrait pas en saisir le sens :44. Ut aptior sit translatio in Liturgia enuntiari, necesse est vitetur omnis locutio ambigua auditu vel eo perplexa, ut audiens sensum rei amittat.
45. En outre, en tenant compte de ce qui est exposé dans les prænotanda de l’Ordo lectionum Missæ, il convient de suivre ce qui suit dans la préparation du Lectionnaire biblique en langue vernaculaire :45. Præter ea, quæ in Prænotandis Ordinis lectionum Missæ exponuntur, in biblico Lectionario vulgari sermone comparando ad postulata quæ sequuntur attendatur:
a) Les phrases de la Sainte Ecriture citées dans les Prænotanda doivent concorder en tout avec la traduction de ces mêmes passages dans les lectures bibliques contenues dans le Lectionnaire.a) Loci Sacræ Scripturæ in Prænotandis allati omnino congruant cum translatione eorundem locorum in biblicis lectionibus, quæ in Lectionario continentur.
b) De même, les titres thématiques, qui sont placés en tête des lectures, doivent correspondre avec exactitude à la traduction biblique employée dans la lecture elle-même, s’il y a une telle correspondance dans l’Ordo lectionum Missæ.
c) De même, enfin, les mots que l’Ordo lectionum Missæ place au début de la lecture, appelés aussi l’“incipit”, doivent suivre étroitement la version biblique en langue vulgaire, de laquelle ils s’inspirent le plus souvent, à l’exclusion de toute autre traduction. Quant aux expressions qui ne sont pas tirées du texte biblique, dans la préparation des Lectionnaires, ils doivent être traduits en langue vernaculaire à partir du texte latin, à moins que par une décision de la Conférence des Evêques, et avec l’accord préalable de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, il soit permis de procéder d’une autre manière à l’introduction de la lecture.c) Item demum verba, prout in Ordine lectionum Missæ præscripta, initio lectionis posita et «incipit» nuncupata, sequantur quam arctissime versionem biblicam in linguam vulgarem, unde de more sumpta sunt, neque aliis translationibus inhæreant. Quod vero ad huiusmodi elementa attinet, quæ ipsius textus biblici non sunt, in Lectionariis componendis accurate vertantur ex latino in sermonem vulgarem, nisi Conferentia Episcoporum petierit et consecuta sit præviam licentiam Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, qua concessum sit, ut alia procedendi ratio in lectionum introitu haberetur.

3. Normes concernant d’autres textes liturgiques

3. Normæ circa translationem ceterorum textuum liturgicorum
46. Les normes indiquées ci-dessus par rapport à la Sainte Ecriture, doivent être appliquées, toutes choses égales, même aux textes liturgiques de composition ecclésiastique.46. Normæ supra statutæ et eæ, quæ Sacram Scripturam respiciunt, applicari debent, mutatis mutandis, textibus quoque liturgicis ecclesiastica manu compositis.
47. Puisqu’il convient que la traduction de l’ensemble très riche des prières séculaires soit réalisée dans un langage tel qu’elle soit compréhensible dans le “contexte culturel”, auquel elle est destinée, il faut être persuadé que la vraie prière liturgique n’est pas seulement constituée par le caractère propre de cette culture, mais que c’est elle-même qui vise à forger cette culture. Il n’est donc pas étonnant si, jusqu’à un certain point, elle diffère du langage commun. Une traduction liturgique qui transmet l’autorité et l’intégrité du sens des textes originaux, sert à former une langue sacrée vernaculaire, dont le vocabulaire, la syntaxe et la grammaire sont appropriés au culte divin, sans pour autant perdre la force et l’autorité qu’ont ces éléments dans le langage quotidien, comme cela fut le cas dans les langues des peuples d’antique évangélisation.47. Quoniam translatio thesaurum orationum oportet transmittat perennem sermone quodam expressum, qui scilicet intellegi possit in «contextu culturali», cui destinatur, regatur etiam persuasione, qua vera precatio liturgica non solum culturæ ingenio formatur, sed ipsa ad efformandam culturam confert, quapropter nihil mirum si aliquatenus differre potest a sermocinatione communi. Translatio liturgica, quæ debitam auctoritatis atque integritatis sensus textuum originalium rationem reddit, præstat, ut lingua sacra vulgaris gignatur, cuius vocabula, syntaxis et grammatica cultus divini propria sint, licet vero non prætermittant vim et auctoritatem habere in sermonem cotidianum, sicut evenit in linguas gentium antiquioris evangelizationis.
48. Il importe d’offrir aux fidèles les textes des principales fêtes de l’année liturgique, dans une traduction qui permette de se les remémorer facilement, et même de s’en servir dans la prière privée.48. Textus præcipuarum festivitatum per annum liturgicum occurrentium fidelibus præbeantur translatione, quæ facile memoria tenetur, ita ut etiam in privatis orationibus possint adhiberi.

A. Le vocabulaire

A. De vocabulis
49. Il fait partie de la tradition de la liturgie romaine et des autres Rites catholiques que de posséder, dans leurs prières, un ensemble cohérent constitué d’un vocabulaire et d’expressions traditionnelles, puisés dans la Sainte Ecriture et la tradition ecclésiale, surtout dans les écrits des Pères de l’Eglise. Ainsi, la manière de traduire les livres liturgiques doit favoriser la correspondance entre le texte de la Bible et celui des textes liturgiques, qui même s’ils sont de composition ecclésiastique, sont riches de mots bibliques ou du moins de références implicites à la Bible. [35] Il convient que pour les textes de ce genre, le traducteur prenne en considération la façon de s’exprimer de la traduction particulière de la Sainte Ecriture déjà approuvée pour l’usage liturgique dans les territoires auxquels la traduction est destinée. En même temps, pour ne pas alourdir le texte, il est important de faire attention à ne pas trop insister à expliciter grossièrement toutes les subtilités des allusions bibliques.49. Traditionis liturgicæ romanæ aliorumque catholicorum Rituum est, ut in eorum orationibus habeatur ratio per se cohærens vocabulorum et eloquendi consuetudinum, libris Sacræ Scripturæ et ecclesiali traditione sancitorum, potissimum autem scriptis Patrum Ecclesiæ. Ratio ergo translationis librorum liturgicorum gerendæ convenientiam faveat inter textum biblicum ipsum et textus liturgicos, manu ecclesiastica compositos, verbis biblicis aut de ipsis mentionem quandam saltem implicitam refertos.[35] In huiusmodi textibus expedit, ut translator dirigatur ratione eloquendi propria translationis Sacrarum Scripturarum iam approbatæ pro usu liturgico in territoriis, in quorum utilitatem translatio efficitur. Eodem tempore cura impendatur, ne textus deprimatur, eo quod nimis insistitur in subtilioribus huiusmodi significationibus biblicis inhabiliter provehendis.
50. Comme les livres liturgiques du Rite romain contiennent beaucoup de mots qui sont fondamentaux pour la tradition théologique et spirituelle de l’Eglise romaine, il faut s’appliquer à retenir ce vocabulaire et à ne pas le remplacer par d’autres mots étrangers à l’usage liturgique et catéchétique du Peuple de Dieu dans un contexte culturel et ecclésial déterminé. C’est pourquoi les principes particuliers suivants doivent être observés :50. Cum libri liturgici Ritus romani multa contineant verba fundamentalia traditionis theologicæ ac spiritualis Ecclesiæ romanæ, studeatur, ut horum vocabulorum ratio servetur, ne pro verbis alia substituantur, quæ aliena sint ab usu liturgico et catechetico populi Dei in certo contextu culturali et ecclesiali. Quapropter hæc principia specialiter sunt observanda:
a) Dans les traductions des mots qui ont une importance théologique particulière, il convient d’essayer d’assurer une correspondance entre le texte liturgique et la traduction en langue vernaculaire du Catéchisme de l’Eglise Catholique, s’il s’existe une telle traduction ou si elle est en voie de préparation dans cette langue vernaculaire, ou bien dans une langue proche.a) In transferendis verbis rationem theologicam maxime significantibus, conveniens coordinatio quæratur inter textum liturgicum et translationem in linguam vulgarem Catechismi Ecclesiæ Catholicæ auctoritate probatam, si eiusmodi translatio habetur aut componitur in linguam, de qua agitur, aut in linguam maxime affinem;
b) De plus, puisqu’il est bien que le même mot ou la même locution soit utilisé dans le texte liturgique et le Catéchisme, le traducteur doit veiller à exprimer tout le sens doctrinal et théologique qui est contenu dans les mots et dans l’ensemble du texte lui-même.b) Item cum dedecet, ut idem vocabulum vel eadem locutio in textu liturgico servetur quam in Catechismo, translator curare debet, ut reddatur totus sensus doctrinalis ac theologicus, qui in vocabulis atque in integritate textus ipsius continetur;
c) Les termes, qui se sont développés dans chaque langue vernaculaire pour désigner chacun des ministres de la liturgie, les vases sacrés, le mobilier et les vêtements du culte, doivent être distincts de ceux des personnes et des choses semblables, que l’on rencontre dans la vie quotidienne ou que l’on use chaque jour, et on ne doit pas leur substituer des mots qui n’ont pas de caractère sacré.c) Vocabula, quæ progressu quodam sunt aptata in lingua aliqua vulgari, ut singuli liturgici ministri, vasa, supellectilia et vestes, distinguantur a personis rebusque similibus, ad vitam usumque cotidianam pertinentibus, serventur neque pro iis verba tali sacra indole carentia substituantur;
d) Il convient d’être constant dans la traduction des mots importants dans les différentes parties de la Liturgie, en employant les normes indiquées ci-dessus au n. 53.d) Constantia in transferendis vocabulis magni momenti servanda est per varias partes Liturgiæ, ratione, ut decet, habita n. 53 infra positi.
51. Cependant, il faut maintenir dans les traductions une variété de mots semblable à ce que l’on trouve dans le texte original. Par exemple, si on emploie dans la langue vernaculaire un seul terme pour rendre une variété de verbes latins, comme “satiari”, “sumere”, “vegetari” et “pasci” d’une part, ou de noms comme “caritas” ou “dilectio” d’autre part, ou aussi de mots tels que “anima”, “animus”, “cor”, “mens” et “spiritus”, le fait de les répéter peut rendre le texte ennuyeux et banal. De même, une erreur similaire concernant la traduction des mots qui s’adressent à Dieu, tels que “Domine”, “Deus, “Omnipotens æterne Deus”, “Pater”, et ainsi de suite, ou des divers mots exprimant la supplication, l’expression des relations entre les fidèles et Dieu, peut rendre la traduction fastidieuse et atténuer l’éclat et la beauté du texte latin.51. Ceterum varietati vocabulorum in textu originali occurrenti respondeat, quantum fieri potest, varietas, qua translationes sint præditæ. Exempli gratia, usus eiusdem vocabuli vulgaris, quo variæ formæ verborum latinorum reddantur, sicut «satiari», «sumere», «vegetari» et «pasci» ex una parte, aut nomina «caritas» ac «dilectio» ex altera, aut item vocabula «anima», «animus», «cor», «mens» et «spiritus», cum iterantur, textum potest extenuare ac tritum efficere. Item defectus in translatione variorum modorum Deum alloquendi, velut «Domine», «Deus», «Omnipotens æterne Deus», «Pater», et cetera, aut variorum verborum supplicationem exprimentium, potest translationem efficere tædiosam atque obscurare modum locuplem ac speciosum, quo in textu latino relatio inter fideles ac Deum significatur.
52. Le traducteur s’efforcera de conserver la dénotation, c’est-à-dire le sens primaire des mots et des locutions du texte original, ainsi que leur “connotation”, c’est-à-dire les nuances ou bien les émotions produites par eux, et il fera en sorte que le texte soit ouvert à d’autres niveaux de significations, qui peut-être étaient expressément voulues par le texte original.52. Translator nitatur servare «denotationem» seu sensum primarium verborum ac locutionum, quæ in textu originali inveniuntur, necnon «connotationem» seu parva discrimina significationis vel affectus ab illis evocatam, et sic efficere, ut textus pateat aliis ordinibus significationis, qui fortasse consulto in textu originali erant quæsiti.
53. Là où l’on rencontre certains mots latins importants, qu’il est difficile de traduire exactement dans une langue moderne (comme les mots “munus”, “famulus”, “consubstantialis”, “propitius”, etc.), on peut employer pour la traduction divers procédés, soit en le rendant par un seul mot ou un groupe de mots, soit en créant un mot nouveau, en l’adaptant ou en le transcrivant avec une orthographe modifiée par rapport au texte original (cf. ci-dessus n. 21), soit en introduisant un mot, qui est déjà pourvu d’un certain nombre de significations. [36]53. Quotiescumque vocabulum aliquod latinum significationem habet gravem, quam difficile est in linguam ætate nostra vigentem reddere (veluti verba «munus», «famulus», «consubstantialis», «propitius», etc.), in translatione adhiberi possunt variæ rationes, sive eo quod vocabulum uno verbo sive pluribus coniunctis redditur sive ut vocabulum novum condatur, fortasse aptatum aut transcriptum diverso scribendi modo, respectu habito textus primigenii (cf. supra n. 21), sive inducendo vocabulum, quod iam habetur pluribus sensibus præditum.[36]
54. Il faut éviter d’introduire dans les traductions la tendance à la psychologie, ce qui peut arriver surtout lorsque, au lieu d’employer des locutions, qui concernent les vertus théologales, on les remplace par d’autres qui se réfèrent simplement aux sentiments humains. En ce qui concerne les mots ou les locutions, qui expriment une vraie notion théologique de causalité divine (comme, par exemple, dans le cas des mots latins “præsta, ut...”), il faut éviter d’y substituer des mots ou des locutions, qui rendent l’idée d’une aide purement extérieure ou profane.54. In translationibus proclivitas ad rem psychologicam introducendam vitetur, quod fit præsertim cum loco locutionum, quæ de virtutibus theologicis agunt, aliæ ponuntur, quæ mere ad motus affectionum humanarum referuntur. Quoad verba aut locutiones, quibus theologica notio causalitatis proprie divinæ redditur (ex. gr., latine expressa verbis «præsta, ut ... »), vitandum est, ipsorum loco, verba aut locutiones mere exteriorem aut profanam rationem auxilii ferendi significantia adhibere.
55. Plusieurs mots, qui, au premier abord, semblent être introduits dans le texte latin à raison du mètre ou bien pour d’autres motifs de technique littéraire, ont en réalité souvent un sens proprement théologique ; il faut donc veiller, quand cela s’avère possible, à les conserver dans les traductions. Il est nécessaire que les termes, qui expriment les divers aspects des mystères de la foi et du sens moral de la vie chrétienne, soient traduits avec une grande précision.55. Nonnulla vocabula, quæ in textum latinum liturgicum prima facie inducta esse videntur metri causa aut aliarum rationum pertinentium ad technicam disciplinam litterarum, revera sæpe significationem proprie theologicam præbent, quapropter in translationibus, quantum fieri potest, servanda sunt. Necesse est, ut vocabula, quæ aspectus mysteriorum fidei et christianorum animi rectum habitum exprimunt, accuratissime transferantur.
56. Certains mots, qui appartiennent au trésor de l’Eglise primitive tout entière, ou à une grande partie de celle-ci, de même que d’autres, qui se sont ajoutés au patrimoine intellectuel universel, doivent être conservés, quand cela s’avère possible, littéralement, comme, par exemple, les mots de la réponse du peuple : “Et cum spiritu tuo” ou la locution : “mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa”, dans l’acte pénitentiel de l’Ordinaire de la Messe.56. Vocabula quædam, quæ ad thesaurum pertinent totius Ecclesiæ primævæ aut ad magnam eius partem, atque alia, quæ ad humani ingenii patrimonium sunt adiuncta, in translatione observentur, quantum fieri potest, ad litteram, sicut verba responsionis populi «Et cum spiritu tuo» aut locutionis «mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa» in actu pænitentiali Ordinis Missæ.

B. De la syntaxe, du style et du genre littéraire

B. De syntaxi, stylo ac genere litterario
57. La caractéristique de l’insigne Rite romain de s’exprimer avec concision et de façon concrète, doit être respectée dans la traduction, quand cela s’avère possible. De plus, dans les différentes parties des livres liturgiques, il semble très opportun de traduire la même idée par la même locution. Il faudra observer les principes suivants :57. Indoles insignis Ritus romani, qui res enucleate breviter et pressius exprimit, in translatione, quantum fieri potest, servetur. Insuper in variis partibus librorum liturgicorum, quam opportunum videtur, eandem rationem pro eadem locutione transferenda servare. Hæc principia sunt observanda:
a) L’expression de la liaison entre les concepts, tels qu’on la trouve, par exemple, dans les propositions subordonnées et relatives, dans l’ordre des mots et dans les types de parallélismes, doit être rendue autant que possible dans la langue vernaculaire en se servant des moyens appropriés à celle-ci.a) Connexio inter enunciata, ut exstat, ex. gr. in locutionibus subordinatis et relativis, in verborum dispositione et variis rationibus parallelismi, plene, ut fieri potest, servetur modo linguæ vulgari accommodato.
b) Dans la traduction des mots, qui sont dans le texte original, il faut conserver, autant que possible, la même personne, le même nombre et le même genre.b) In translatione vocabulorum, quæ in textu originali continentur, servetur, ut fieri potest, eadem persona, numerus, genus.
c) Le sens théologique des mots exprimant la causalité, un rapport d’intention ou de résultat (comme “ut”, “ideo”, “enim” et “quia”) doit être conservé, même s’il faut employer des moyens d’expression adéquats à chacune des diverses langues.c) Significatio theologica verborum causalitatem, propositum aut eventum exprimentium (veluti «ut», «ideo», «enim» et «quia»), quamvis variæ linguæ diverso modo proferendi utantur, servetur.
d) Les principes, énoncés ci-dessus au n. 51, qui concernent la variété des termes, doivent être observés aussi pour ce qui concerne la variété de la syntaxe et du style (par exemple, pour la position, à l’intérieur de la Collecte, du vocatif qui s’adresse à Dieu).d) Principia, supra ad n. 51 exposita, ad varietatem vocabulorum spectantia, observentur etiam quod attinet ad varietatem eorum syntaxis et styli (ex. gr., in positione intra Collectam vocabulorum, casu vocativo, ad Deum directorum).
58. Il faut préserver le genre littéraire et rhétorique des divers textes de la Liturgie romaine. [37]58. Genus litterarium et rhetoricum variorum textuum Liturgiæ romanæ servetur.[37]
59. Puisque les textes liturgiques sont par nature destinés à être prononcés et entendus durant la célébration liturgique, certaines façons de s’exprimer leur sont propres et se distinguent des habituels discours communs ou bien des textes lus silencieusement, par exemple, par la syntaxe et le style, par le ton solennel ou élevé, par l’allitération et la consonnance, par les images concrètes et frappantes, par la répétition, le parallélisme et les contrastes, par un certain rythme, et parfois par la force lyrique des œuvres poétiques. S’il n’est pas possible de reproduire les mêmes éléments de style du texte original dans la langue vernaculaire (comme il arrive souvent dans le cas de l’allitération et de la consonnance), le traducteur doit réfléchir sur l’effet que ces éléments produisent dans l’esprit de l’auditeur, en ce qui concerne le thème, le contraste entre les notions, l’emphase, et ainsi de suite. Ensuite, il convient pour lui d’employer, avec un certain savoir-faire, toutes les possibilités de la langue vernaculaire, pour atteindre ce même but autant que possible, non seulement quant au sujet traité, mais encoreen ce qui concerne les autres éléments. Dans les textes poétiques, il y a besoin d’une plus grande flexibilité dans la traduction, afin de retenir la fonction d’une certaine forme littéraire pour exprimer l’argument. Il reste que les expressions ayant une valeur particulière doctrinale et spirituelle, ou celles qui sont particulièrement bien connues, devraient être traduites littéralement, quand cela est possible.59. Quoniam textibus liturgicis, ipsa eorum indole, propositum est ut ore proferantur et audiantur in celebratione liturgica, modi quidam dicendi eorum sunt propria, qui a communi loquendi consuetudine aut a textibus, qui tacite leguntur, differunt, velut exempla recurrentia et cognoscibilia syntaxis et styli, tonus sollemnis aut sublimis, agnominatio et consonantia, imagines concretæ ac vividæ, iteratio, parallelismus et discrepantiæ, rhythmus quidam, et interdum vis lyrica operum pœticorum. Si fieri non potest, ut eadem elementa styli de textu primigenio in lingua vulgari usurpentur (ut sæpe contingit, veluti cum de agnominatione vel de consonantia agitur), nihilominus translator oportet animadvertat horum elementorum quæsitum effectum in animum auditoris, quoad argumentum vel discrepantiam inter notiones vel emphasin, et cetera. Deinde cum aliqua sollertia uti debet omnibus facultatibus linguæ vulgaris, ut integre, quantum fieri possit, eundem effectum assequatur, non solum quidem circa ipsum argumentum, sed etiam circa res alias. In textibus pœticis maior flexibilitas exquiratur in translatione, eo consilio, ut comprobari possit officium ipsius formæ litterariæ in argumento textus reddendo. Nihilominus locutiones peculiare momentum doctrinale et spirituale habentes aut illæ, quæ peculiariter sunt pernotæ, ad litteram transferantur, ut fieri potest.
60. La plus grande partie des textes liturgiques est composée pour pouvoir être chantés par le prêtre célébrant, le diacre, le chantre, le peuple et la chorale. C’est pourquoi il convient de traduire le texte pour qu’il puisse être mis en musique. Il faut pourtant veiller à ce que, cependant, en mettant le texte en musique, on fasse attention à l’autorité du texte original, de sorte que ni dans les passages de la Sainte Ecriture, ni pour les textes choisis dans la Liturgie, et qui ont reçu la recognitio, on ne leur substitue pas des paraphrases dans le but de rendre le chant plus facile, et qu’on n’emploie pas des hymnes, qui soient considérés comme généralement constants. [38]60. Magna pars textuum liturgicorum ea est mente composita, ut canantur a sacerdote celebranti, a diacono, a cantore, a populo vel a schola cantorum. Quapropter textus transferatur oportet, ut idoneus fiat ad notas musicas. Attamen in textu notis musicis aptando plene attendatur ad auctoritatem textus ipsius, ita ut neque pro textibus e Sacra Scriptura neque pro iis e Liturgia desumptis, iam recognitione præditis, paraphrases substituantur, eo spectantes, ut cantus facilior reddatur, neque hymni usurpentur, qui generatim æquales esse putentur.[38]
61. Les textes destinés à être chantés ont une importance particulière, car ils inculquent aux fidèles le sens de la solennité de la célébration et manifestent l’unité dans la foi et la charité par l’union des voix. [39] Les hymnes et les cantiques, qui sont contenus dans les éditions typiques actuelles, ne constituent qu’une petite partie de l’immense trésor historique de l’Eglise Latine et il importe beaucoup qu’ils soient conservés dans les éditions typiques en langue vernaculaire, même s’ils sont présentés à côté d’autres, écrits dans une langue vernaculaire. Le texte des chants, qui sont composés en langue vernaculaire, devrait surtout être pris dans la Sainte Ecriture et dans le patrimoine liturgique.61. Textus cantui destinati peculiaris sunt momenti, cum fidelibus ingerant sensum sollemnitatis celebrationis atque unitatem in fide et caritate per unitatem vocum manifestent.[39] Hymni et cantica, quæ in hodiernis editionibus typicis continentur, minimam partem constituunt immensi thesauri historici Ecclesiæ Latinæ atque valde expedit ut in editionibus lingua vulgari typis datis serventur, etiam una cum aliis, lingua vulgari immediate exaratis. Textus cum cantu edendi directo ipsa lingua vulgari compositi, potius depromantur de Sacra Scriptura atque de thesauro liturgico.
62. Certains textes liturgiques de composition ecclésiastique accompagnent les diverses actions rituelles et s’accordent avec l’attitude du corps, les gestes et l’usage de certains symboles. C’est pourquoi il importe que dans l’élaboration des traductions adéquates, on tienne compte de considérations comme le temps qui est nécessaire pour prononcer le texte, soit en le récitant, soit en le chantant, ainsi que l’effet d’une répétition constante, etc.62. Textus quidam liturgici manu ecclesiastica compositi variis actionibus ritualibus sociantur peculiari habitu corporis, gestibus et usibus signorum expressis. Itaque in elaborandis aptis translationibus expedit, ut ad elementa attendatur sicut tempus ad textum recitandum necessarium, eius convenientiam cum recitatione vel cantu, aut cum continuis repetitionibus, etc.

4. Normes concernant des genres particuliers

4. Normæ ad specialia textuum genera spectantes

A. Les Prières eucharistiques

A. De Precibus eucharisticis
63. Le sommet de toute la Liturgie est la célébration de la Messe, en laquelle, particulièrement, la Prière Eucharistique ou Anaphore occupe la place principale. [40] C’est pourquoi les traductions des Prières eucharistiques approuvées doivent être préparées avec beaucoup de soin, spécialement en ce qui concerne les formules sacramentelles, pour lesquelles il est prévu des normes particulières décrites aux nn. 85-86 ci-dessous.63. Culmen totius actionis liturgicæ est Missæ celebratio, in qua, per vices, Prex Eucharistica seu Anaphora locum præcipuum obtinet.[40] Quapropter translationes Precum eucharisticarum approbatarum summa cum diligentia sunt parandæ præsertim quoad formulas sacramentales, circa quas specialis procedendi ratio infra, ad nn. 85-86, præscribitur.
64. Les révisions des traductions, qui pourraient suivre après un certain temps, ne doivent pas changer sans nécessité de manière considérable la traduction établie déjà approuvée des Prières Eucharistiques en langue vernaculaire, que les fidèles ont peu à peu mémorisées. Toutes les fois qu’il sera nécessaire de procéder à une traduction entièrement nouvelle, il faudra observer les normes indiquées ci-dessous au n. 74.64. Revisiones translationum, quæ postmodum sequantur, sine causis necessariis non debent notabiliter mutare textum vulgarem iam approbatum Precum Eucharisticarum, quas fideles gradatim memoria tenuerint. Quotiescumque translatio omnino nova necessario postulatur, observentur ea quæ infra, ad n. 74, dicuntur.

B. Le Symbole ou la profession de foi

B. De Symbolo vel professione fidei
65. Le Symbole ou profession de foi a pour but de permettre que l’ensemble du peuple rassemblé donne une réponse à la Parole de Dieu annoncée dans les lectures et la Sainte Ecriture et exposée dans l’homélie, et prononce la règle de foi selon une formule prévue pour l’usage liturgique, qu’il confesse ainsi les grands mystères de la foi. [41] Le Credo doit être traduit par des mots bien choisis en conformité avec la tradition de l’Eglise Latine, et il faut employer la première personne du singulier, qui permet de manifester expressément : “la confession de la foi est transmise par le symbole comme par la personne de l’Eglise entière unie par la même foi”. [42] De plus, les mots “résurrection de la chair” doivent être traduits littéralement, toutes les fois que le Symbole des Apôtres est prescrit dans la Liturgie ou quand il est possible d’y recourir. [43]65. Symbolum seu professio fidei eo tendit, ut universus populus congregatus verbo Dei in lectionibus e sacra Scriptura nuntiato et per homiliam exposito respondeat et ut regulam fidei proferendo formula pro usu liturgico probata magna fidei mysteria recolat et confiteatur.[41] Symbolum transferendum est verbis accuratis, quæ traditio Ecclesiæ Latinæ ipsi tribuit, servato usu primæ personæ singularis, qua manifesto declaratur: «confessio fidei traditur in symbolo quasi ex persona totius Ecclesiæ, quæ per fidem unitur».[42] Insuper, verba «carnis resurrectionem» ad litteram sunt transferenda, quotiescumque Symbolum Apostolorum in Liturgia præscribitur vel adhiberi potest.[43]

C. Les prænotanda, les rubriques et les textes juridiques

C. De «Prænotandis» ac textibus indolis rubricalis vel iuridicæ
66. Toutes les parties d’un même livre liturgique doivent être présentées sous la forme d’une traduction suivant la même présentation que le texte latin de l’édition typique, sans excepter l’Institutio generalis, les prænotanda, les instructions placées avant les différents rites, de même que les rubriques particulières, qui constituent le support de toute la structure de la Liturgie. [44] La distinction entre les différentes fonctions liturgiques et les termes indiquant les différents ministres de la liturgie, tels qu’ils apparaissent dans les rubriques de l’édition typique, sont à préserver avec exactitude dans la traduction, selon ce qui est indiqué à leur sujet ci-dessus au n. 50 c. [45]66. Omnes partes uniuscuiusque libri liturgici eadem ratione transferri debent, qua in textu latino editionis typicæ ostenduntur, non exceptis institutione generali, prænotandis et instructionibus variis ritibus antepositis, necnon singulis rubricis, quæ totius structuræ Liturgiæ sunt fulmentum.[44] Distinctio inter varia munera liturgica et appellationem ministrorum liturgicorum, propriis eorum titulis declaratis, ut in rubricis editionis typicæ, in translatione accurate servetur, ratione, ut decet, habita eorum, quæ supra, ad n. 50c, dicuntur.[45]
67. Là où les prænotanda ou d’autres textes des éditions typiques requièrent explicitement des adaptations ou des précisions de la part de la Conférence des Evêques, et indique de façon spécifique certains points, comme par exemple les parties du Missel qui doivent être réglées de près par la Conférence des Evêques, il est permis d’introduire ces dispositions dans le texte, [46] à condition qu’ils aient obtenu préalablement la recognitio du Siège Apostolique. Selon la nature de la chose, il n’est pas convenable, dans ce cas, que ces parties soient traduites telles qu’elles se présentent dans l’édition typique. Il faut faire mention néanmoins des décrets d’approbation de la Conférence des Evêques, ainsi que de la recognitio subséquente de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.67. Ubi eiusmodi prænotanda aut alii textus editionum typicarum explicite postulant accommodationes aut definitiones, rem specifice indicantes, quæ a Conferentiis inducantur, ex. gr., partes Missalis quæ a Conferentia Episcoporum pressius definiendæ sunt,[46] licet eiusmodi præscripta textui inserere, dummodo eiusmodi partes recognitionem Apostolicæ Sedis acceperint. Ex natura rei, non expedit hoc in casu, ut eæ partes transferantur adamussim, prout in editione typica exstant. Nihilominus, mentio fiat decretorum approbationis Conferentiæ Episcoporum et recognitionis a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum concessæ.
68. Dans les éditions en langue vernaculaire, il faut placer au début les décrets par lesquels ont été promulguées les éditions typiques par le Discastère compétent du Siège Apostolique, selon les indications contenues dans le n. 78. Il faut aussi insérer les décrets qui contiennent la recognitio des traductions par le Saint-Siège, ou bien faire mention des mêmes avec le jour, le mois, l’année et le numéro du protocole du décret émis par le Dicastère. Puisque ce sont aussi des documents historiques, les noms des Dicastères et des autres organismes du Siège Apostolique doivent être traduits avec exactitude, selon l’état des choses au jour de la promulgation du document, et ils ne doivent pas être révisés en vue d’accommoder le nom de l’organisme actuel.68. In popularium editionum initio collocentur decreta, quibus editiones typicæ sunt promulgatæ a Dicasterio competenti Apostolicæ Sedis, ratione ducta præscriptionum ad n. 78 expositarum. Ponantur etiam decreta, per quæ translationibus concessa est recognitio Sanctæ Sedis, aut ipsa saltem recognitio concessa memoretur, additis die, mense, anno et numero protocolli decreti a Dicasterio emanati. Cum hæc etiam monumenta historica sint, nomina Dicasteriorum aliorumve Apostolicæ Sedis Institutorum accurate debent transferri, quod attinet ad diem promulgationis documenti, nec vero accommodari debent ad nunc vigens nomen eiusdem parisve institutionis.
69. Les éditions des livres liturgiques établies en langue vernaculaire doivent correspondre sous tous leurs aspects avec les titres, l’ordre des textes, les rubriques et la numérotation, qui apparaissent dans l’édition typique, sauf si les prænotanda de ces livres en disposent autrement. Il faut insérer en outre les éléments supplémentaires approuvés par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, soit dans un supplément soit dans une appendice, selon ce que le Siège Apostolique aura décidé.69. Editiones librorum liturgicorum lingua vulgari apparatæ omni ex parte congruant cum titulis, ordine textuum, rubricis et numerorum ratione, quæ in editione typica exstant, nisi in prænotandis iisdem libris præpositis aliter statuatur. Inserantur insuper quævis additamenta a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum approbata, sive in supplemento quodam seu appendice sive loco suo, prout Sedes Apostolica statuerit.

III LA PRÉPARATION DES TRADUCTIONS ET L’ÉTABLISSEMENT DES COMMISSIONS

III DE TRANSLATIONUM PRÆPARATIONE DEQUE COMMISSIONUM ERECTIONE

1. La manière de préparer chaque traduction
1. De præparandæ alicuius translationis ratione
70. En raison de l’office dont les Evêques sont chargés et qui consiste à obtenir des traductions liturgiques, [47] il convient de remettre ce travail particulier à la commission liturgique dûment constituée par la Conférence des Evêques. Là où manque une telle commission, le travail de traduction sera confié à deux ou trois Evêques, experts en liturgie, études bibliques, philologie ou musique. [48] Quant à l’examen et l’approbation des textes, tous et chacun des Evêques doivent considérer cette charge comme une affaire de confiance, directe, solennelle et personnelle.70. Propter officium Episcopis commissum translationes liturgicas procurandi,[47] id opus peculiariter committitur commissioni liturgicæ, a Conferentia Episcoporum debite constitutæ. Ubi talis commissio deest, munus translationem procurandi concredatur duobus vel tribus Episcopis, in studiis liturgicis, biblicis, philologicis aut musicis peritis.[48] Quod autem ad textuum perscrutationem et approbationem pertinet, omnes et singuli Episcopi hoc officium habere debent ut rem fiducialem directam, sollemnem et personalem.
71. Dans les nations où l’on emploie plusieurs langues, les traductions doivent être réalisées en plusieurs langues vernaculaires et leur examen sera confié aux Evêques intéressés. [49] Néanmoins, c’est à la Conférence des Evêques comme telle que reviennent le droit de même que l’autorité concernant les divers actes mentionnés dans la présente Instruction, qui la concernent ; et c’est donc à toute la Conférence des Evêques qu’il revient d’approuver les textes et de les transmettre au Siège Apostolique pour la recognitio.71. In nationibus ubi plures linguæ adhibentur, translationes in singulas linguas vulgares conficiantur et peculiari examini Episcoporum quorum interest subiciantur.[49] Nihilominus ad Conferentiam Episcoporum ut talem spectat ius et potestas circa omnes actus in hac Instructione memoratos ut ad huiusmodi Conferentiam pertinentes; ideoque ad totam Conferentiam spectat textum approbare et Apostolicæ Sedi recognitionis causa subicere.
72. Les Evêques, en mettant en œuvre la charge qui leur a été confiée de préparer les traductions des textes liturgiques, doivent pourvoir avec soin à ce que les traductions soient le résultat d’un travail réalisé en commun plus que celui d’une seule personne ou d’un groupe restreint de personnes.72. Episcopi, in exsequendo munere eis commisso translationes textuum liturgicorum aptandi, diligenter provideant, ut translationes sint fructus nisus vere communis potius quam unius cuiusque personæ aut cœtus paucorum hominum.
73. Chaque fois qu’est réalisée la promulgation d’une édition typique en langue latine d’un livre liturgique, il convient que soit élaborée une traduction de ce même livre, qui, une fois approuvée par la Conférence des Evêques, doit être envoyée à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, pour la recognitio, selon les normes exposées dans cette Instruction, et en tenant compte des autres normes juridiques. [50] S’il s’agit seulement de modifications d’une partie de l’édition typique latine ou de l’insertion de certains éléments nouveaux, ces innovations doivent être insérées totalement et fidèlement dans toutes les éditions en langue vernaculaire qui suivront.73. Omnem promulgationem editionis typicæ latinæ alicuius libri liturgici subsequatur oportet tempestiva exaratio translationis eiusdem libri, quam Conferentia Episcoporum, post debitam eius approbationem, ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum mittat, cuius est eam recognoscere secundum normas in hac Instructione expositas, aliisque iure servandis.[50] Si autem de mutatione alicuius tantummodo partis editionis typicæ latinæ vel de insertione quorundam elementorum novorum agitur, hæc innovationes in omnibus editionibus, lingua populari effectis, quæ sequentur, plene et fideliter serventur.
74. Il convient qu’une certaine stabilité soit observée, autant que possible, dans les éditions en langue moderne, qui se succèdent. Les passages qui doivent être mémorisés par le peuple, spécialement s’ils sont mis en musique, ne doivent être modifiés que pour une cause juste et de majeure importance. Néanmoins, s’il s’avère nécessaire d’introduire des modifications particulièrement importantes, afin que le texte soit rendu conforme aux normes de cette Instruction, il serait mieux qu’elles soient produites en même temps. Si cela arrive, il convient qu’il y ait un temps de catéchèse en vue d’expliquer le nouveau texte.74. Stabilitas quædam observetur oportet, quantum fieri potest, in editionibus, quæ sequentur, lingua aliqua huius ætatis vigente confectis. Partes populi memoriæ mandandæ, præsertim si cum cantu eduntur, solum ob causam iustam atque magnam immutentur. Nihilominus, si mutationes maioris momenti necessariæ fuerint eo consilio, ut textus aliquis ad normas, quæ hac Instructione continentur, conformetur, melius erit ut omnes simul producantur. Quod si fieri contingat, ad editionem novi textus accedat conveniens tempus catechesis.
75. La traduction des livres liturgiques requiert non seulement des connaissances d’un degré élevé, mais aussi un esprit de prière et la confiance en l’aide de Dieu, qui n’est pas accordé seulement aux traducteurs, mais à l’Eglise elle-même, durant tout le processus qui conduit à l’approbation d’un texte stable et définitif. Il est indispensable que chaque personne, chargée de la préparation de la traduction des livres liturgiques, fasse preuve d’une disponibilité habituelle à accepter que son propre travail puisse être évalué et révisé par d’autres. En outre, toutes les traductions et les textes rédigés en langue vernaculaire, sans excepter les prænotanda et les textes des rubriques doivent être présentés sans le nom de l’auteur, qu’il s’agisse d’un seul individu ou d’une institution collective, comme cela se fait dans les éditions typiques. [51]75. Translatio librorum liturgicorum expostulat non solum rarum gradum peritiæ, sed etiam spiritum orationis et fiduciam auxilii divini, quod non tantum translatoribus conceditur, sed ipsi Ecclesiæ, per totum cursum ad approbationem textuum certam ac definitam perducendum. Animus paratus pati ut proprium opus ab aliis expendatur et revideatur, est pernecessarius habitus, quo quivis oportet sit insignis, qui munus liturgicos libros transferendi suscepit. Præterea omnes translationes vel textus lingua vulgari exarati, non exceptis iis, quæ ad prænotanda spectant, atque textus ad rubricas pertinentes oportet sint sine nomine auctoris, quod attinet sive ad personas sive ad instituta e pluribus constantia, ut fieri contingit in editionibus typicis.[51]
76. Pour l’application des dispositions du Concile Vatican II sur la Sainte Liturgie, il est clair que, en considérant l’expérience de presque quarante années de renouveau liturgique instauré par le concile Œcuménique, des traductions des textes liturgiques - du moins dans les langues les plus répandues - sont nécessaires non seulement aux Evêques dans le gouvernement des Eglises particulières, mais aussi au Siège Apostolique lui-même, afin que dernier puisse exercer sa sollicitude universelle envers les fidèles dans la ville de Rome et dans le monde entier. En effet, dans le diocèse de Rome, spécialement dans de nombreuses églises et institutions de la Ville, qui dépendent de ce même diocèse ou d’organismes du Saint-Siège, de même que dans les activités des Dicastères de la Curie Romaine et auprès des Représentants Pontificaux, on utilise fréquemment les principales langues, y compris dans les célébrations liturgiques. C’est pourquoi, on a jugé convenable qu’à l’avenir la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements participe de façon plus étroite au travail de préparation des traductions dans les principales langues.76. Ad statuta Concilii Vaticani II de sacra Liturgia in effectum ducenda, patet e maturatione experientiæ quasi quattuor decenniorum instaurationis liturgicæ a Concilio Œcumenico decursorum, necessitatem habere translationum textuum liturgicorum - saltem quoad linguas diffusiores - non solum Episcopos in Ecclesiis particularibus regendis, sed etiam ipsam Sedem Apostolicam, ut universalem erga christifideles sollecitudinem in Alma Urbe atque per orbem terrarum efficaciter agat. In diœcesi enim romana, præsertim in multis ecclesiis et institutis Urbis, quæ ab eadem diœcesi vel ab organis Sanctæ Sedis aliquo modo dependent, necnon in actuositate Dicasteriorum Curiæ Romanæ et Repræsentantium Pontificiorum, maiores linguæ latius et frequentius adhibentur, etiam in celebrationibus liturgicis. Quare visum est, ut in posterum, quoad prædictas linguas maiores, Congregatio de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum in translationibus apparandis pressius seu intimius partem habeat.
77. En outre, en ce qui concerne les langues principales, il est nécessaire de réaliser une traduction intégrale de tous les livres liturgiques dans un délai raisonnable. Les traductions antérieures approuvées de façon provisoire doivent être perfectionnées ou entièrement revues, selon le cas, puis soumises aux Evêques en vue de leur approbation définitive selon les normes exposées dans cette Instruction, et ensuite envoyées à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, en vue de la recognitio du Siège Apostolique. [52]77. Quod insuper ad linguas præcipuas attinet, integra translatio omnium librorum liturgicorum tempore congruo conficiatur. Translationes antehac ad interim approbatæ perficiantur aut omni ex parte revideantur, ut casus fert, ac postea Episcopis subiciantur ad approbationem definitivam secundum ea quæ hac Instructione exponuntur, ac denique ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum mittantur, ad Apostolicæ Sedis recognitionem impetrandam.[52]
78. Quand il s’agit des langues moins usitées, qui sont approuvées seulement pour l’usage liturgique, il est possible de réaliser des traductions des livres liturgiques les plus importants, selon les nécessités pastorales, et en ayant obtenu le consentement de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Les livres particuliers, qui sont ainsi choisis, doivent être intégralement traduits, conformément au n. 66 ci-dessus. En ce qui concerne les décrets, l’Institutio generalis, les prænotanda et les instructions, il est permis de les imprimer dans une langue différente de celle qui est utilisée dans les célébrations, pourvu qu’elle soit comprise par les prêtres et les diacres qui célèbrent dans ce territoire. Il est permis d’imprimer le texte des décrets en latin, ou d’ajouter sa traduction, ou encore de la mettre à sa place.78. Cum agitur de sermonibus minus diffusis, qui ad usum liturgicum approbati sunt, transferri possunt in primis maiores tantum ex libris liturgicis, secundum necessitates pastorales, consentiente Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum. Singuli libri, qui sic seliguntur, integre transferendi sunt, ut supra, ad n. 66, dicitur. Quod attinet ad decreta, institutionem generalem, prænotanda et instructiones, licet ea typis imprimi lingua, quæ differt a lingua in celebratione adhibita et nihilominus prorsus intellegitur a sacerdotibus vel diaconis celebrantibus eo in territorio. Licet textum latinum decretorum typis imprimi aut translationi additum aut eius loco positum.

2. L’approbation de la traduction et la demande de recognitio adressée au Saint-Siège

2. De approbatione translationis ac petitione recognitionis a Sede Apostolica impetrandæ
79. L’approbation des textes liturgiques, soit définitive, soit provisoire, soit ad experimentum, doit être faite dans un décret. Pour qu’elle soit accomplie légitimement, il faut respecter les dispositions suivantes: [53]79. Approbatio textuum liturgicorum, sive definitiva sive ad interim seu ad experimentum, fieri debet per decretum. Ut hoc legitime patretur, hæc, quæ sequuntur, oportet observentur.[53]
a) Pour qu’un décret soit légitime, il est requis le vote des deux tiers des suffrages, à bulletins secrets, de la part de tous ceux qui, dans la Conférence des Evêques, ont voix délibérative.a) Ad legitima ferenda decreta, duæ ex tribus suffragiorum secretorum partes requiruntur, ab omnibus iis qui in Conferentia Episcoporum iure fruuntur suffragium deliberativum ferendi.
b) Tous les actes, qui doivent être approuvés par le Siège Apostolique, rédigés en double exemplaire, et munis de la signature du Président et du Secrétaire de la Conférence, ainsi que du sceau de cette dernière, doivent être transmis à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Ces actes doivent contenir :b) Omnia acta ab Apostolica Sede probanda, in duplici exemplari exarata, a Præside et Secretario Conferentiæ subscripta sigilloque debite munita, ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum sunt transmittenda. Illis actis contineantur:
i) Les noms des Evêques ou bien de ceux qui sont assimilés aux Evêques par le droit, présents à la séance,i) nomina Episcoporum vel iure æquiparatorum, qui adunationi interfuerunt,
ii) Un compte-rendu des décisions, comprenant le résultat du vote pour chacun des décrets, le nombre des votants et les votes favorables, défavorables, ainsi que les abstentions.ii) relatio de rebus actis, qua contineri debet exitus suffragationum, ad singula decreta pertinentium, addito numero faventium, adversantium et se suffragii latione abstinentium.
c) Deux exemplaires des textes liturgiques rédigés en langue vernaculaire doivent être envoyés ; quand cela est possible, ces mêmes textes doivent être envoyés sur des disquettes informatiques ;c) Duo exemplaria textuum liturgicorum vulgari sermone apparatorum mittantur; quantum fieri potest, idem textus præbeatur etiam per microdiscum instrumenti computatorii;
d) dans un rapport particulier, il faut expliquer clairement: [54]d) In relatione peculiari, ea quæ sequuntur, dilucide declarentur:[54]
i) les méthodes et les critères utilisés pour le travail de traduction,i) rationes seu criteria in opere translationis servata,
ii) la liste des personnes qui ont participé à la réalisation du travail à chaque étape, avec une brève note comportant la qualité académique et le degré de compétence de chacun,ii) elenchus personarum in diversis laboris gradibus participantium, una cum brevi nota spectante ad ingenii qualitatem et peritiam uniuscuiusque earum,
iii) les modifications qui ont été apportées à la traduction précédente de la même édition doivent être clairement indiquées, ainsi que les raisons de ces changements,iii) mutationes fortasse inductæ respectu prioris translationis eiusdem editionis libri liturgici distincte significentur una cum causis, cur mutationes sint factæ,
iv) la présentation des changements, qu’il a été nécessaire d’effectuer par rapport à l’édition typique en langue latine, ainsi que les raisons de ces modifications, avec la mention de l’autorisation préalable du Siège Apostolique.iv) expositio cuiusvis mutationis inductæ circa materiam editionis typicæ latinæ una cum causis, ob quas id necessarium fuerit, et una cum mentione prioris licentiæ a Sede Apostolica concessæ ad huiusmodi mutationem inducendam.
80. L’usage de demander la recognitio du Saint-Siège pour toutes les traductions des textes liturgiques, [55] offre la garantie que la traduction est authentique, et qu’elle correspond bien aux textes originaux ; cet usage est une expression du vrai lien et de la communion entre le successeur de Saint Pierre et ses frères dans l’Episcopat, et il y contribue. De plus cette recognitio n’est pas tant une formalité qu’un acte du pouvoir de gouvernement, absolument nécessaire (en cas d’omission, en effet, les actes des Conférences des Evêques sont dépourvus de la force de la loi) qui peut comporter des modifications, même substantielles. [56] Ainsi, il n’est pas permis de publier des textes liturgiques sous la forme de traduction, ou des textes de composition récente pour l’usage des célébrants ou généralement du peuple, si la recognitio fait défaut. Comme il convient toujours que la manière de prier (lex orandi) concorde avec la foi (lex credendi), et que soit manifestée et renforcée la foi du peuple chrétien, les traductions liturgiques ne peuvent être dignes du culte rendu à Dieu si elles ne rendent pas fidèlement dans la langue vernaculaire les richesses de la doctrine catholique qui sont présentes dans le texte original, de telle sorte que la langue sacrée s’adapte au contenu dogmatique. [57] De plus, on doit observer le principe, selon lequel chaque Eglise particulière doit être d’accord avec l’Eglise universelle non seulement en ce qui concerne la doctrine de la foi et les signes sacramentels, mais aussi quant aux usages universellement reçus de la tradition apostolique ininterrompue; [58] c’est ainsi que la recognitio du Siège Apostolique a pour but de veiller à ce que les traductions elles-mêmes, ainsi que les diverses adaptations légitimement introduites, ne nuisent pas à l’unité du Peuple de Dieu, mais plutôt la renforce toujours plus. [59]80. Usus recognitionem a Sede Apostolica impetrandi pro omnibus translationibus textuum liturgicorum [55] necessariam præstat securitatem, significantem translationem esse authenticam et cum textibus originalibus convenire, et verum vinculum exprimit atque efficit communionis inter beati Petri successorem et fratres in Episcopatu. Quæ insuper recognitio non est tantum formalitas quædam, sed actus potestatis regiminis, absolute necessarius (quo absente, actus Conferentiæ Episcoporum vi legis minime gaudet) et quo imponi possunt modificationes, etiam substantiales. [56] Quapropter nullos textus liturgicos translatos aut recenter compositos typis imprimi licet quibus celebrantes aut generatim populus utantur, si recognitio deest. Cum semper oporteat ut lex orandi cum lege credendi concordet ac fidem christiani populi manifestet atque corroboret, translationes liturgicæ Deo dignæ esse non poterunt nisi ubertatem doctrinæ catholicæ de textu originali in versionem vulgarem fideliter transferant, ita ut sermo sacer accommodetur ad rem dogmaticam, quam continet. [57] Observandum insuper est principium, iuxta quod unaquæque Ecclesia particularis cum Ecclesia universali concordare debet non solum quoad fidei doctrinam et signa sacramentalia, sed etiam quoad usus universaliter acceptos ab apostolica et continua traditione;[58] ideoque Apostolicæ Sedis debita recognitio spectat ad invigilandum, ut translationes ipsæ, necnon legitimæ quædam varietates in eas inductæ, nedum populi Dei unitati noceant, ei potius semper inserviant.[59]
81. La recognitio concédée par le Siège Apostolique doit être indiquée dans l’édition imprimée par la mention : “concordat cum originali” , suivie de la signature du Président de la Commission liturgique de la Conférence des Evêques, puis du mot “imprimatur” , suivi de la signature du Président de cette même Conférence. [60] Ensuite, deux exemplaires de chaque édition imprimée doivent être envoyés à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. [61]81. Recognitio ab Apostolica Sede concessa in editione typis excussa indicari debet una cum sententia «concordat cum originali», cui Præses Commissionis liturgicæ Conferentiæ Episcoporum subscripserit nec sine vocabulo «imprimatur», a Præside eiusdem Conferentiæ subnotato.[60] Præterea duo exemplaria cuiusvis editionis typis impressæ mittantur ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum.[61]
82. Dans un livre liturgique, qui a été approuvée par la Conférence des Evêques et qui a reçu la recognitio subséquente du Siège Apostolique, toute modification concernant la sélection des textes parmi les livres liturgiques déjà publiés ou un changement dans l’ordre des textes doivent être réalisés selon les procédés exposés au n. 79 ci-dessus, et en considérant les normes présentées au n. 22. Toute autre façon de procéder dans des circonstances particulières peut être adoptée seulement si cela a été prévu dans les statuts de la Conférence des Evêques ou au moyen d’une législation équivalente, avec l’approbation du Siège Apostolique. [62]82. Quævis mutatio in libro liturgico, a Conferentia Episcoporum iam approbato cum subsecuta recognitione Apostolicæ Sedis, spectans ad selectionem textuum ex libris liturgicis iam editis vel mutationem dispositionis textuum, fieri debet secundum modum procedendo, supra n. 79 statutum, ratione etiam habita præscriptionum supra, ad n. 22, expositarum. Quælibet alia ratio procedendi in peculiaribus rerum adiunctis adhiberi potest solummodo, si per Statuta Conferentiæ Episcoporum aut per æqualem legislationem, a sede Apostolica approbatum, ea sit sancita.[62]
83. Quant aux éditions des livres liturgiques en langue vernaculaire, l’approbation de la Conférence des Evêques, et la recognitio du Saint-Siège, sont valides seulement pour qu’elles soient utilisées sur le territoire de cette même Conférence, et donc elles ne peuvent être employées sur un autre territoire sans l’accord du Siège Apostolique, hormis dans les circonstances particulières, qui sont mentionnées ci-dessus aux nn. 18 et 76 et selon les normes prévues à cet endroit.83. Ad editiones librorum liturgicorum lingua vulgari exaratas quod attinet, intellegendum est Conferentiæ Episcoporum approbationem, necnon Apostolicæ Sedis recognitionem, solummodo pro territorio eiusdem Conferentiæ valere, neque has editiones sine Apostolicæ Sedis licentia in alio territorio adhiberi posse, exceptis in peculiaribus rerum adiunctis, prout supra, ad nn. 18 et 76, memorata sunt, servatisque normis ibi expositis.
84. Là où la Conférence des Evêques ne dispose pas de ressources financières ou d’autres moyens suffisants en vue de préparer et d’imprimer des livres liturgiques, le Président de cette Conférence exposera cette situation à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, à laquelle il appartient de formuler ou bien d’approuver une solution, telle que la publication des livres liturgiques, conjointement avec d’autres Conférences, ou bien l’utilisation des livres déjà publiés ailleurs. Une telle permission du Saint-Siège est concédée seulement cas par cas.84. Ubi Conferentia quædam Episcoporum bonis vel instrumentis sufficientibus ad librum liturgicum apparandum atque imprimendum careat, Præses ipsius Conferentiæ rem exponat Congregationi de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, cuius est quamvis aliam dispositionem aut capere aut approbare, quoad libros liturgicos una cum aliis Conferentiis editos illosve alibi iam adhibitos usurpandos. Quæ vero licentia Sanctæ Sedis solummodo ad actum conceditur.

3. La traduction et l’approbation des formules sacramentelles

3. De translatione et approbatione formularum sacramentalium
85. En ce qui concerne les formules sacramentelles, que la Congrégation pour le Culte Divin doit soumettre au jugement du Souverain Pontife, il faut respecter les dispositions suivantes, tout en tenant compte de celles qui concernent la traduction des autres textes liturgiques: [63]85. Circa translationes formularum sacramentalium, quas Congregatio de Cultu Divino iudicio Summi Pontificis subicere debet, sequentia sunt observanda, præter ea quæ ad translationem aliorum textuum liturgicorum requiruntur:[63]
a) Quand il s’agit des langues anglaise, française, allemande, espagnole, italienne et portugaise, toute la documentation doit être présentée dans l’une ou l’autre de ces langues,a) Cum de linguis anglica, gallica, germanica, hispanica, italica, lusitana agitur, omnia acta, singulis linguis conscripta, præsententur;
b) Si la traduction dans la langue vernaculaire diffère d’un texte qui a été déjà rédigé et approuvé, il faut exposer les raisons qui justifient ce changement;b) Si translatio a textu vulgari iam eadem lingua composito et approbato discrepat, oportet exponatur causa, ob quam mutatio est inducta;
c) Le Président et le Secrétaire de la Conférence des Evêques doivent attester que le texte a été approuvé par la Conférence des Evêques.c) Præses et Secretarius Conferentiæ Episcoporum testari debent translationem a Conferentia Episcoporum esse approbatam.
86. Quand il s’agit de langues moins diffusées, il faut tout accomplir selon les dispositions énoncées ci-dessus. Cependant les actes doivent être rédigés avec grand soin dans l’une des langues les plus répandues, énoncées ci-dessus, de telle façon à rendre mot à mot le sens de chacun des mots dans cette langue vernaculaire. Le Président et le Secrétaire de la Conférence des Evêques attesteront de l’authenticité de cette traduction, après avoir pris l’avis d’experts, dignes de confiance, si cela s’avère nécessaire. [64]86. Cum de linguis minus diffusis agitur, omnia peragantur, ut supra sunt exposita. Acta tamen una ex linguis supra dictis, quæ latius sunt cognitæ, redigeri debent summa cura, ita ut significatio uniuscuiusque verbi linguæ vulgaris reddatur. Præses et Secretarius Conferentiæ Episcoporum, postquam peritos, ut necesse est, fiducia dignos consuluerunt, authenticitatem huius translationis testificentur.[64]

4. Une unique version des textes liturgiques

4. De unica versione textuum liturgicorum
87. Il est souhaitable qu’il y ait une seule version des livres et des autres textes liturgiques dans chaque langue vernaculaire, à partir d’un accord établi entre les Evêques des régions où cette langue est en vigueur. [65] Si cela s’avère impossible à cause de circonstances diverses, chaque Conférence des Evêques, avec la consultation préalable du Saint-Siège, doit décider soit l’adaptation d’une traduction existante, soit la préparation d’une nouvelle traduction. Dans chacun des deux cas, cette décision a besoin de la recognitio de la part de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.87. Commendatur ut habeatur unica pro unoquoque vulgari sermone versio librorum aliorumque textuum liturgicorum, consilio inito inter Episcopos regionum ubi eadem lingua viget.[65] Si propter rerum adiuncta, id reapse fieri non potest, singulæ Conferentiæ Episcoporum, prævia consultatione Sanctæ Sedis, statuant aut translationem, quæ iam habetur, esse accommodandam aut novam apparandam. In utroque casu exquiratur actuum recognitio ex parte Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum.
88. S’il s’agit de l’Ordinaire de la Messe et des parties de la Sainte Liturgie qui impliquent la participation directe du peuple, il faut réaliser une seule traduction dans chacune des langues, [66] à moins que, dans des cas particuliers, on ne décide autrement.88. Si de Ordine Missæ iisque partibus sacræ Liturgiæ agitur, quæ directam populi participationem requirunt, unica habeatur translatio certa quadam lingua composita,[66] nisi aliter, singulis in casibus, provideatur.
89. Les textes, qui, selon les normes exposées aux nn. 87-88, sont communs à plusieurs Conférences des Evêques doivent être normalement approuvés par chacune des Conférences, qui s’en serviront, avant de recevoir la confirmation du Siège Apostolique. [67]89. Textus qui pluribus Conferentiis communes sunt, ut supra, ad nn. 87-88, ab omnibus et singulis Conferentiis Episcoporum, quæ iis uti debent, de more approbandi sunt, antequam eorundem textuum confirmatio ab Apostolica Sede concedatur.[67]
90. Tout en observant le respect dû aux diverses traditions catholiques et à l’ensemble des principes et des normes, qui sont contenus dans cette Instruction, il est très souhaitable qu’il y ait une certaine connexion ou coordination, si possible, entre les traductions qui sont utilisées en commun dans les divers Rites de l’Eglise Catholique, principalement en ce qui concerne les textes de la Sainte Ecriture. Les Evêques de l’Eglise Latine procèderont dans ce domaine dans un esprit de coopération respectueuse et fraternelle.90. Debito habito respectu traditionum catholicarum atque omnium principiorum et normarum, quæ hac Instructione continentur, aptus quidam nexus seu coordinatio maxime optatur, ubicumque fieri potest, inter quasvis translationes, communi usui destinatas in variis Ritibus Ecclesiæ Catholicæ, præsertim circa textus sacræ Scripturæ. Episcopi Ecclesiæ Latinæ hanc rem foveant in spiritu obsequentis fraternæque cooperationis.
91. Un rapprochement semblable est souhaitable aussi avec les Eglises Orientales particulières non Catholiques ou avec les autorités des communautés ecclésiales Protestantes, [68] pourvu qu’il ne s’agisse pas d’un texte liturgique qui comporte des points doctrinaux qui font encore l’objet de divergences, et à condition que les Églises et les communautés ecclésiales, dont il s’agit, aient des fidèles assez nombreux et que ceux qui sont consultés représentent vraiment ces mêmes communautés ecclésiales. Afin d’éviter tout risque de scandale ou de confusion parmi les fidèles, l’Eglise catholique doit conserver dans de tels cas une liberté d’action totale, même dans le droit civil.91. Similis consensus exoptatur etiam cum Ecclesiis Orientalibus particularibus non Catholicis aut cum auctoritatibus ecclesialium communitatum Protestantium,[68] dummodo ne agatur de textu liturgico ad res doctrinales adhuc disputatas spectante, ac dummodo Ecclesiæ vel communitates ecclesiales, de quibus agitur, sectatores habeant sat multos atque ii, qui consuluntur, vere vice fungantur earundem communitatum ecclesialium. Ut periculum scandali aut confusionis inter christifideles omnino vitetur, Ecclesia catholica plenam agendi libertatem in eiusmodi conventionibus, etiam in iure civili, debet servare.

5. Les commissions “mixtes”

5. De commissionibus «mixtis»
92. Le Siège Apostolique, dans le but de réaliser l’unité des livres liturgiques même traduits dans les langues vernaculaires et pour éviter que les ressources et les efforts de l’Eglise soient dépensés en vain, promeut, entre autres solutions possibles, la constitution de commissions dites “mixtes”, c’est-à-dire des commissions auxquelles participent en quelque sorte plusieurs Conférences des Evêques. [69]92. Apostolica Sedes, ut unitas librorum liturgicorum etiam in linguas populares translatorum haberetur neque bona et conatus Ecclesiæ frustra consumerentur, promovit, inter alias solutiones, quæ fieri possint, erectionem commissionum «mixtarum», idest earum, quarum operis plures Conferentiæ Episcoporum quodammodo participant.[69]
93. La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements érige une commission “mixte” de ce genre, à la demande des Conférences des Evêques concernées ; la commission est ensuite régie selon les statuts approuvés par le Siège Apostolique. [70] Même s’il est souhaitable que, en ce qui concerne la formulation de la demande de l’érection et la rédaction des statuts, chaque Conférence des Evêques, qui participent en quelque sorte à la commission, prenne cette décision et qu’une demande à cet égard soit adressée à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, il reste que, à cause du grand nombre de Conférences et de la longueur du temps requis éventuellement pour le vote, ou encore pour une nécessité pastorale particulière, si ce même Dicastère le juge bon, il n’est pas exclu que les statuts soient rédigés et approuvés par la Congrégation, après avoir recueilli les avis, autant que possible, de quelques-uns au moins des Evêques intéressés.93. Congregatio de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum huiusmodi commissionem «mixtam», petentibus Conferentiis Episcoporum, ad quas res spectat, erigit; commissio deinceps secundum statuta ab Apostolica Sede approbata gubernatur.[70] Licet de more auspicandum sit ut de prædicta erectione poscenda necnon de redactione statutorum discernerentur omnes et singulæ Conferentiæ Episcoporum, quæ commissionis quodammodo participant, priusquam de iisdem petitio Congregationi de Culto Divino et Disciplina Sacramentorum subiicitur, tamen, si ob magnum numerum earum Conferentiarum vel ob tempus protractior, quod ad suffragium peragendum forte requiritur, vel ob peculiarem necessitatem pastoralem visum erit prædicto Dicasterio, minime excluditur, ut statuta ab eodem, collatis consiliis, in quantum fieri poterit, aliquorum saltem Episcoporum quibus interest, et exarentur et approbentur.
94. Une commission “mixte”, par nature, constitue une aide aux Evêques et ne se substitue pas à eux, dans le domaine de leur charge pastorale et dans celui de leurs relations avec le Siège Apostolique. [71] La Commission “mixte”, en effet, n’est pas un tiers qui s’interpose entre le Siège Apostolique et les Conférences des Evêques, et ne doit pas être considérée comme constituant une voie de communication entre ces deux instances. Les membres de la commission sont toujours des Evêques, ou au moins des personnes qui sont assimilés aux Evêques par le droit. De plus, il appartient aux Evêques, en tant que membres, de diriger la commission.94. Commissio «mixta», suo indole proprio, adiumentum præbet Episcopis neque pro iis substituitur, quod ad eorum munus pastorale aut cum Apostolica Sede relationes pertinet.[71] Commissio enim «mixta» tertium quid non constituit inter Sedem Apostolicam et Conferentias Episcoporum posita, nec æstimanda est via communicationis inter ipsas. Membra commissionis semper sunt Episcopi, vel saltem Episcopo iure æquiparati. Episcoporum insuper est, ut Membra eiusdem, Commissionem dirigere.
95. Il convient que, parmi les Evêques, qui participent à la Commission “mixte”, il y en ait qui assument des responsabilités dans le domaine liturgique auprès de la Conférence, à laquelle ils appartiennent, comme, par exemple, le Président de la Commission liturgique de la Conférence.95. Expedit ut inter Episcopos, qui operis uniuscuiusque Commissionis «mixtæ» sunt participes, aliqui saltem sint, quibus est creditum circa res liturgicas in suis cuiusque Conferentiis tractandas, utpote, ex. gr., Præsidibus commissionis Conferentiæ de re liturgica.
96. En effet, autant que possible, une telle Commission doit fonctionner avec l’aide des commissions liturgiques des diverses Conférences des Evêques participantes, soit en ce qui concerne les experts, soit pour les moyens techniques, soit pour les services du secrétariat. On procédera surtout en coordonnant le travail du projet de telle façon, par exemple, que le premier schéma de traduction sera préparé par la commission liturgique d’une Conférence des Evêques, et puis perfectionnée par les autres commissions, en raison surtout de la diversité des expressions employées dans la même langue telle qu’elle est parlée dans les divers territoires.96. Eiusmodi enim commissio, quantum fieri potest, ope commissionum liturgicarum a singulis Conferentiis Episcoporum dependentium, quæ rei intersunt, sive quoad peritos sive quoad instrumenta technica adhibenda sive quoad auxilium «secretariale», officium suum exercet. Præsertim per coordinationem laboris incepti operatur, ita ex. gr. ut a commissione liturgica unius Conferentiæ Episcoporum primum schema translationis præparatur, ab aliis deinde commissionibus, etiam ob diversitatem locutionum eadem lingua in singulis territoriis sponte adhibitis, in melius mutatur.
97. Il convient que quelques Evêques, au moins, participent aux diverses étapes du travail, jusqu’à ce que le texte achevé soit présenté, pour être examiné et approuvé, par l’Assemblée Plénière de la Conférence des Evêques, et envoyé directement par le Président de la Conférence, qui doit le signer avec le Secrétaire Général, au Saint-Siège, pour obtenir la recognitio selon les normes du droit.97. Expedit ut in singulis laboris temporibus, eiusdem operis aliqui saltem Episcopi participent, donec textus maturus Cœtui Plenario Conferentiæ Episcoporum examinandus et approbandus præsentetur et immediate a Conferentiæ Preside, subscribente etiam Secretario Generali, ad normam iuris Sedi Apostolicæ ad recognitionem mittatur.
98. De plus, les Commissions “mixtes” doivent se limiter aux textes des éditions typiques, excluant les questions théoriques qui ne concernent pas directement ce travail ; elles n’entretiennent pas de relations avec les autres Commissions “mixtes” et elles ne rédigent pas de nouveaux textes.98. Insuper Commissiones «mixtæ» limites sibi ponant eo quod solum textus editionum typicarum pertractant, omittentes omnem rem theoreticam ad hoc earum opus non directe pertinentem, neque cum aliis Commissionibus «mixtis» relationes habeant neque novos textus componant.
99. Il demeure nécessaire d’ériger des commissions de Liturgie, de musique sacrée et d’art sacré, selon les normes du droit, dans chaque diocèse et pour chaque Conférence des Evêques. [72] Chacune d’entre elles doit assumer elle-même ses propres fonctions, sans se décharger en aucune façon de sa compétence sur une commission “mixte”.99. Firma enim manet necessitas commissiones de sacra Liturgia necnon de musica sacra et arte sacra ad normam iuris in unaquaque diœcesi et territorio Conferentiæ Episcoporum erigendi.[72] Hæ omnes ad proprium finem obtinendum per se ipsas laborent, ne res ipsis commissas ad quandam commissionem «mixtam» tractanda transeant.
100. Les principaux collaborateurs stables de toute Commission “mixte”, en plus des Evêques, avant de commencer à travailler ont besoin du “Nihil obstat” de la part de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, qui considère leurs titres académiques et les preuves de leur compétence, ainsi qu’une lettre de recommandation de leur propre Evêque diocésain. Dans les statuts qui doivent être rédigés, selon le n. 93 précité, il faudra préciser plus exactement ce qui est requis dans la demande en vue d’obtenir le nihil obstat.100. Ex qualibet Commissione «mixta» omnes præcipui cooperatores, qui non sint Episcopi quibusque munus ab his commissionibus stabiliter sit mandatum, antequam munus suum incipiant, declarationem indigent «Nihil obstat» a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum concessam, perpensis titulis academicis ac testimoniis ad peritiam spectantibus, attentisque litteris commendatitiis proprii Episcopi diœcesani. In statutis conficiendis, ut supra ad n. 93 est dictum, accuratius describatur, quomodo hæc petitio erit postulanda.
101. Tous, sans excepter les experts, doivent accomplir leur travail de façon anonyme et confidentiellement, et sont tenus à ces conditions, s’ils ne sont pas des Evêques, par contrat.101. Omnes, non exceptis peritis, operam conferre debent sine nomine scripto et secreto observato qua condicione cuncti, præter Episcopos, obligentur vi pactionis.
102. Il convient, en outre, qu’à intervalles réguliers, définis par les statuts, les charges des membres, des collaborateurs et des experts soient renouvelées. Pour des raisons de nécessité, qui apparaîtraient avec l’expérience et qui pèseraient sur les Commissions, la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements pourrait, si la demande lui en est faite, proroger par un indult pour certains membres, coopérateurs ou experts, le mandat prévu par les statuts.102. Expedit etiam, ut per temporis intervalla, Statutis definita, munera membrorum, cooperatorum et peritorum renoventur. Propter necessitates usu cognitas, quibus Commissiones quædam premuntur, Congregatio de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, poterit, si res ab ea postulatur, per indultum concedere, ut temporis spatium quibusdam membris, cooperatoribus aut peritis statutum, prorogetur.
103. En ce qui concerne les Commissions “mixtes” déjà existantes, leurs statuts doivent être révisés en conformité avec le n. 93 et les autres dispositions de la présente Instruction, dans un délai de deux années à compter de la mise en vigueur de cette Instruction.103. Quod ad Commissiones «mixtas» iam exstantes attinet, statuta earum ad normam n. 93 ceterorumque hac ab Instructione præscriptorum revidenda sunt intra biennium, a die quo vigere incipit hæc Instructio.
104. Pour le bien des fidèles, le Saint-Siège se réserve le droit de préparer et d’approuver pour l’usage liturgique des traductions en n’importe quelle langue. [73] Cependant, même si parfois il nécessaire que le Saint-Siège intervienne dans la préparation des traductions par l’intermédiaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, pour ce qui concerne leur approbation, pour l’usage liturgique à l’intérieur des limites d’un territoire ecclésiastique, ce dernier relève de la Conférence des Evêques, à moins qu’une autre disposition ait été prévue explicitement dans le décret d’approbation de cette même traduction promulgué par le Siège Apostolique. Ensuite, la Conférence transmet le décret d’approbation pour son propre territoire au Saint-Siège pour en obtenir la recognitio, avec le texte lui-même, selon les normes contenues dans cette Instruction et les autres dispositions du droit.104. Ob bonum fidelium, Sancta Sedes sibi reservat ius translationes in quamlibet linguam apparandi et ad usum liturgicum approbandi.[73] Attamen, etiamsi interdum in translationibus apparandis Sedes Apostolica per Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum necessario interveniet, approbatio earundem, ut in usum liturgicum intra fines cuiusvis territorii ecclesiastici assumerentur, spectare pergat ad competentem Conferentiam Episcoporum, nisi aliud, in decreto approbationis eiusdem translationis a Sede Apostolica promulgato, diserte provideatur. Deinde Conferentia decretum approbationis pro illo territorio recognitionis causa remittat Sanctæ Sedis, una cum textu ipso, ad normam huius Instructionis ceterorumque iuris statutorum.
105. Pour des raisons mentionnées ci-dessus aux nn. 76 et 84, et pour d’autres nécessités pastorales urgentes, des commissions, des conseils, des comités et des groupes de travail sont érigés par décret de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, afin qu’ils traitent des traductions d’un seul ou de plusieurs livres liturgiques dans une ou plusieurs langues. De tels organismes dépendent directement du Siège Apostolique. Dans ce cas, autant que possible, on consultera au moins quelques-uns des Evêques concernés.105. Moventibus causis ut supra, ad nn. 76 et 84, expositis, aliisve necessitatibus pastoralibus urgentibus, commissiones, consilia, comitatus vel cœtus laboris per decretum Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum eriguntur, quæ de translationibus sive singulorum quorundam librorum liturgicorum sive plurium, in una vel pluribus linguis, tractant, quæque directo ex Apostolica Sede pendent. Quo in casu, in quantum fieri potest, consultabuntur aliqui saltem ex Episcopis, ad quos res pertinet.

6. Les nouveaux textes liturgiques rédigés en langue vernaculaire

6. De novis textibus liturgicis in lingua vulgari conficiendis
106. En ce qui concerne la composition des nouveaux textes liturgiques, réalisés dans les langues vernaculaires, qui seront éventuellement ajoutés à la traduction des textes des éditions typiques en latin, on observera les normes déjà en vigueur, spécialement celles qui sont contenues dans l’Instruction “Varietates legitimæ”. [74] Chaque Conférence des Evêques doit instituer une ou plusieurs Commissions dans le but de rédiger les textes, ou bien de trouver un moyen pour adapter des textes. Les textes qui en résultent seront transmis pour la recognitio à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, avant qu’ils soient publiés dans n’importe quel livre destiné à l’usage des célébrants, ou généralement des fidèles. [75]106. Circa compositionem novorum textuum liturgicorum, linguis vulgaribus conficiendorum, qui fortasse iis ex editionibus typicis latinis translatis addantur, normæ iam vigentes observentur, peculiariter illæ, quæ in Instructione «Varietates legitimæ» continentur.[74] Singularis Conferentia Episcoporum unam aut plures Commissiones instituat ad textus conficiendos aut ad studium ponendum in apta textuum accommodatione, qui textus recognitionis causa ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum transmittantur, antequam quibusvis libris edantur, usui celebrantium et generatim christifidelium destinatis.[75]
107. Il faut se souvenir que la composition de nouveaux textes de prières ou de rubriques n’est pas une fin en soi, mais doit être entreprise seulement pour venir à l’encontre des nécessités culturelles ou pastorales. C’est pour cette raison que cette tâche revient uniquement aux Commissions liturgiques locales et nationales, et non pas aux Commissions, qui sont mentionnées aux nn. 92-104. Les textes nouveaux, composés en langue vernaculaire, aussi bien que les autres adaptations, qui sont introduites légitimement, ne doivent rien contenir de contraire à la fonction, au sens, à la structure, au style, à l’argument théologique ou au vocabulaire traditionnel, ainsi qu’aux autres qualités importantes des textes qu’on trouve dans les éditions typiques. [76]107. Animo perpendendum est compositionem novorum textuum precationum aut rubricarum non spectare ad se ut ad finem proprium, sed eo consilio suscipi debere, ut peculiari necessitati culturali aut pastorali occurratur. Quapropter hoc est stricte officium Commissionum liturgicarum localium et nationalium, non autem Commissionum, de quibus supra ad nn. 92-104 est dictum. Textus novi, lingua vulgari compositi, sicut aliæ accommodationes legitime inductæ nihil contineant repugnans muneri, significationi, structuræ, stylo, argumento theologico aut tradito thesauro vocabulorum neque aliis magni momenti qualitatibus textuum, quæ in editionibus typicis inveniuntur.[76]
108. Les cantiques et les hymnes liturgiques constituent des éléments d’une importance et d’une efficacité particulière. Surtout, le dimanche, “Jour du Seigneur”, les cantiques chantés par le peuple des fidèles réunis pour la célébration de la Sainte Messe ne sont pas moins importants que les oraisons, les lectures et l’homélie, dans la communication authentique du message de la Liturgie, car ils favorisent la proclamation commune de la foi et de la communion dans la charité. [77] Pour qu’ils soient plus diffusés parmi les fidèles, il convient qu’ils soient assez stables pour éviter la confusion dans le peuple. Dans un délai de cinq ans après l’édition de la présente Instruction, les Conférences des Evêques devront préparer pour la publication un directoire ou répertoire des textes destinés au chant liturgique, avec l’aide nécessaire des Commissions nationales ou diocésaines concernées, et celle d’autres experts. Ce répertoire devra être transmis à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements pour la recognitio.108. Cantus et hymni liturgici peculiaris momenti et efficacitatis sunt. Præsertim dominica, «die Domini», cantus populi fidelis ad celebrationem sacræ Missæ congregati, non minus quam orationibus, lectionibus et homilia, ratione authentica nuntium afferant Liturgiæ, dum sensum communis fidei et communionis in caritate fovent.[77] Si a popolo fideli diffusius adhibentur, satis sint stabiles, ita ut confusio in populo vitetur. Intra quinquennium ab editione huius Instructionis computandos, Conferentiæ Episcoporum, necessariam operam conferentibus Commissionibus nationalibus aut diœcesanis ad quas pertinet, aliisque peritis, edendum curent directorium seu repertorium textuum cantui liturgico destinatorum. Eiusmodi repertorium transmittatur, necessariæ recognitionis causa, ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum.

IV LA PUBLICATION DES LIVRES LITURGIQUES

IV DE LIBRORUM LITURGICORUM EDITIONE

109. Parmi les livres liturgiques du Rite romain qui contiennent seulement le texte latin, on appelle “editio typica” un livre publié par un décret de la Congrégation actuellement compétente. [78] Les éditions typiques publiées avant cette Instruction étaient diffusées par l’Imprimerie Polyglotte Vaticane ou par la “Libreria Editrice Vaticana” ; à l’avenir, elles seront normalement imprimées par l’Imprimerie vaticane et leur diffusion sera réservée de droit à la “Libreria Editrice Vaticana”.109. Librorum liturgicorum Ritus romani, tantummodo textum latinum præbentium, ea dicitur «editio typica», quæ ex decreto Congregationis pro tempore competentis edita sit.[78] Editiones typicæ publici iuris factæ ante hanc Instructionem Typis Polyglottis Vaticanis vel a «Libreria Editrice Vaticana» divulgabantur; in posterum vero illæ erunt de more Typis imprimendæ Vaticanis, iure eas divulgandi prædictæ «Libreria Editrice Vaticana» reservata.
110. Les normes de cette Instruction quant à tous les droits, concernant les editiones typicæ, ont été publiées ou seront publiées dans leur intégralité ou en partie, c’est-à-dire des éditions du Missale Romanum, de l’Ordo Missæ, du Lectionarium Missale Romanum, de l’Evangeliaire du Missale Romanum, du Missale Parvum et des extraits du Missale Romanum et du Lectionaire, de la Passio Domini Nostri Iesu Christi, de la Liturgia Horarum, du Rituale Romanum, du Pontificale Romanum, du Martyrologium Romanum, de la Collectio Missarum de Beata Maria Virgine et de son Lectionnaire, du Graduale Romanum, de l’Antiphonale Romanum, et des autres livres de chant grégorien, ainsi que des éditions des livres du Rite romain promulgués en editio typica par décret, comme par exemple le Cæremoniale Episcoporum et le Calendarium Romanum.110. Normæ huius Instructionis, quoad omnia iura, se referunt ad editiones typicas editas vel edendas sive de integro libro, sive de eius parte agatur: editiones nempe Missalis Romani, Ordinis Missæ, Lectionarii Missalis Romani, Evangeliarii Missalis Romani, Missalis parvi e Missali Romano et Lectionario excerpti, Passionis Domini Nostri Iesu Christi, Liturgiæ Horarum, Ritualis Romani, Pontificalis Romani, Martyrologii Romani, Collectionis Missarum et Lectionarii de Beata Maria Virgine, Gradualis Romani, Antiphonalis Romani, necnon aliorum librorum cantus gregoriani, atque editiones librorum Ritus romani tamquam editiones typicas per decretum promulgatas, uti v. gr. sunt Cæremoniale Episcoporum et Calendarium Romanum.
111. En ce qui concerne les livres liturgiques du Rite romain promulgués à l’époque en editio typica tant avant qu’après le Concile Vatican II par décret de la Congrégation compétente, le Siège Apostolique possède et revendique le droit de propriété de ce qui est appelé en langue vernaculaire le “copyright” par l’intermédiaire de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, ou, en son nom et par mandat reçu de ce dernier, par la “Libreria Editrice Vaticana”. Il revient à la seule Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements de concéder la licence en vue de les républier.111. Quoad libros liturgicos Ritus romani editione typica promulgatos sive ante sive post Concilium Vaticanum II ex decreto Congregationum pro tempore competentium, Sedes Apostolica per Administrationem Patrimonii aut, eius nomine et mandato, per «Libreria Editrice Vaticana» ius proprietatis, quod vulgo dicitur «copyright», obtinet ac sibi vindicat. Licentia tamen denuo imprimendi ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum spectat.
112. On appelle les éditions des livres liturgiques du Rite romain des éditions iuxta typicam, s’il s’agit de livres en langue latine, qui sont réalisées par un éditeur après la publication de l’editio typica, avec l’autorisation de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.112. Librorum liturgicorum Ritus romani editiones «iuxta typicam» dicuntur, si agitur de libris lingua latina exaratis qui ex concessione Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum ab editore post editionem typicam parantur.
113 En ce qui concerne ces éditions iuxta typicam, qui sont destinées à l’usage liturgique, le droit d’imprimer les livres liturgiques, qui reproduisent le seul texte latin, est réservé à la “Libreria Editrice Vaticana” et aux maisons d’éditions, à qui l’autorisation a été donnée expressément par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements moyennant un contrat, à moins que d’autres dispositions aient été insérées dans l’editio typica elle-même.113. Ad editiones «iuxta typicam», usui liturgico destinatas, quod attinet: ius libros liturgicos excudendi, qui unum textum latinum referunt, reservatur ad «Libreria Editrice Vaticana» atque iis editoribus, quibus Congregatio de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum concredere maluit expressis pactionibus, nisi aliud constet ex normis in ipsa editione typica insertis.
114. Le droit de traduire en langue vernaculaire les livres liturgiques du Rite romain, ou du moins de les approuver selon le droit pour l’usage liturgique, et d’en réaliser la publication, revient à chaque Conférence des Évêques pour son propre territoire, sauf les droits de recognitio [79] et de propriété du Siège Apostolique, y compris ceux qui sont exposés dans cette présente Instruction.114. Ius libros liturgicos Ritus romani lingua vernacula transferendi vel saltem ad usum liturgicum rite approbandi, atque eos edendi seu typis evulgandi in proprio territorio unice apud Conferentiam Episcoporum permanet, attentis tamen iuribus et recognitionis[79] et proprietatis Sedis Apostolicæ, etiam hac in Instructione expositis.
115. En ce qui concerne les éditions des livres liturgiques, qui, réalisés en langue vernaculaire, sont la propriété d’une Conférence des Evêques, elles sont réservées aux éditeurs, avec lesquels ladite Conférence des Evêques a passé explicitement des accords, en conformité avec la législation civile et la pratique juridique pour l’édition des livres en vigueur dans le pays concerné.115. Quoad libros vero liturgicos edendos, qui, in linguam vernaculam translati, proprii sunt cuiusdam Conferentiæ Episcoporum, ius editionis reservatur editoribus, quibus id Conferentia Episcoporum expressis pactionibus tributum sit, ratione habita tum præscriptorum legis civilis tum consuetudinum iuridicarum in unaquaque natione vigentium pro libris edendis.
116. Pour qu’un éditeur puisse réaliser des éditions iuxta typicam destinées à l’usage liturgique, il doit procéder comme suit :116. Ut editor ad editiones «iuxta typicam» usui liturgico destinatas imprimendas procedere possit, debet:
a) S’il s’agit de livres ne contenant que le texte latin, il doit obtenir chaque fois la licence de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, puis établir un contrat, dans lequel seront précisées les conditions de diffusion des livres en question, avec l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique ou avec la “Libreria Editrice Vaticana”, qui agit au nom de l’Administration et est mandatée par elle.a) si agitur de libris tantummodo textum latinum præbentibus, singulis vicibus licentiam obtinere a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, deinde cum Administratione Patrimonii Sedis Apostolicæ aut cum «Libreria Editrice Vaticana», quæ nomine et mandato eiusdem Administrationis aget, conventionem inire de condicionibus ad publicam horum librorum divulgationem spectantibus;
b) S’il s’agit de livres contenant le texte en langue vernaculaire, il faut obtenir la licence du Président de la Conférence des Evêques ou de l’organisme ou de la Commission, qui, avec l’autorisation du Saint-Siège, agit au nom de plusieurs Conférences, et en même temps, il faut établir un accord sur les conditions de diffusion des livres en question, en appliquant les normes et les lois qui sont en vigueur dans la nation.b) si agitur de libris textum lingua vernacula exaratum præbentibus, iuxta rerum adiuncta, licentiam obtinere a Præside Conferentiæ Episcoporum vel Instituti seu Commissionis, qui de Sanctæ Sedis licentia plurium Conferentiarum nomine res gerit, simulque cum eo de condicionibus pro publica horum librorum divulgatione conventionem inire, attentis normis et legibus in propria natione vigentibus;
c) S’il s’agit de livres qui reproduisent surtout le texte en langue vernaculaire, mais aussi largement le texte en latin, il faut appliquer pour la partie en langue latine, les normes du n. 116 a.c) si agitur de libris qui præsertim textum popularem referunt sed etiam diffuse textum latinum præbent, pro ista parte latina omnia ad normam n. 116a fiant.
117. Les droits d’édition et de propriété de toutes les traductions des textes liturgiques, ou au moins les droits d’ordre civil, qui sont nécessaires pour conserver une entière liberté de publier et de corriger les textes, doivent demeurer entre les mains des Conférences des Evêques ou de leurs Commissions liturgiques nationales. [80] Ces mêmes organismes prendront les mesures prévues par la loi, qui sont nécessaires pour empêcher ou remédier à l’usage impropre des textes.117. Iura editionis ac proprietatis ad omnes translationes textuum liturgicorum spectantia, aut saltem iura legis civilis, quæ necessaria sunt ad plenam libertatem pollendam in textibus publici iuris faciendis vel corrigendis, penes Conferentias Episcoporum aut earum Commissiones liturgicas nationales maneant.[80] Idem institutum fruatur iure consilia capiendi necessaria ad præcavendum et emendandum usum improprium textuum.
118. Là où le droit de propriété concernant les traductions en langue vernaculaire des textes liturgiques appartient en commun à plusieurs Conférences des Evêques, il faudrait rédiger une forme de licence pour chaque Conférence, pour que chacune d’elle puisse, autant que possible, administrer cette matière, selon les normes du droit. S’il en va différemment, un organisme devra être érigé par le Siège Apostolique à cette fin, après consultation des Evêques.118. Ubi ius proprietatis de textibus liturgicis in linguam popularem translatis commune sit pluribus Conferentiis Episcoporum, forma licentiæ singulis Conferentiis concedendæ, in quantum fieri potest, sic exaretur, ut res a singulis ipsis Conferentiis administrentur, ad normam iuris. Sin secus, cœtus quidem ad hoc administrandum ab Apostolica Sede erigetur, collatis consiliis cum Episcopis.
119. La concordance des livres liturgiques avec les editiones typicæ approuvées pour l’usage liturgique, s’il s’agit d’un texte uniquement en latin, doit être attestée par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements; s’il s’agit d’un texte en langue vernaculaire ou du cas prévu au n. 116 c, il faut obtenir l’attestation de l’Ordinaire du lieu, où seront publiés les livres. [81]119. Concordantia librorum liturgicorum cum editionibus typicis approbatis pro usu liturgico, si agitur de textu solummodo lingua latina exarato, constare debet ex attestatione Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum; si autem agitur de textu lingua vernacula exarato vel de casu ut supra, ad n. 116c, expositum, constare debet ex attestatione Ordinarii loci in quo libri publici iuris fiunt.[81]
120. Les livres, qui contiennent les textes liturgiques en langue vulgaire, destinés au peuple, doivent présenter un aspect extérieur digne dans le but d’enseigner aux fidèles le grand respect dû à la Parole de Dieu et aux choses sacrées. [82] Il est donc nécessaire que, aussitôt que possible, on dépasse la phase provisoire, durant laquelle sont utilisés des feuillets et des fascicules. Tous les livres liturgiques destinés à l’usage liturgique des prêtres et des diacres célébrants, doivent être d’un format suffisamment important pour se distinguer des livres qui sont destinés à l’usage personnel des fidèles. Il faut néanmoins éviter le trop grand luxe, qui, nécessairement, augmenterait le coût de ces livres, et apparaîtrait excessif à quelques-uns. Les illustrations de la couverture et celles de l’intérieur du livre doivent être réalisées dans un style à la fois noble et simple, et qui ait un caractère permanent et universel dans un contexte culturel déterminé.120. Libri, quorum ope textus liturgici cum populo vel pro eodem lingua vulgari proferuntur, ea sint dignitate insignes ut species exterior libri ipsa fideles ad maiorem reverentiam verbi Dei rerumque sacrarum inducat.[82] Idcirco necessarium est ut, quam primum fieri possit, gradus ad tempus institutus superetur, cuius propria sunt foliola et fasciculi in unum collecti, ubicumque habentur. Omnes libri, usui liturgico destinati sacerdotum celebrantium vel diaconorum, magnitudine sint sufficienter ampla, ita ut a libris distinguantur ad usum personalem fidelium spectantibus. In iis nimius vitetur luxus, qui necessarie sumptus afferret, aliquibus immodicos. Pictura linearis involucri et imagines pictæ in paginis libri item nobilem quandam simplicitatem præ se ferant atque inductionem eorum solummodo stylorum, qui in contextu culturali vim perennem atque universalem attrahendi habeant.
121. Même dans la réalisation des publications de caractère pastoral et privé à l’usage des fidèles, qui ont pour but de favoriser leur participation dans les célébrations liturgiques, les éditeurs doivent veiller aux droits concernant la propriété :121. Etiam in subsidiis pastoralibus pro privato usu fidelium edendis, quæ participationem in actionibus liturgicis foveant, editores attendere debent ad iura proprietatis:
a) du Saint-Siège, s’il s’agit du texte latin, ou de la musique grégorienne dans les livres de chant édités tant avant qu’après le Concile Vatican II, à l’exception de ceux qui ont été concédés ou seraient concédés à l’usage de tous;a) Sanctæ Sedis, si agitur de textu latino, vel de musica gregoriana in libris cantus edita sive ante sive post Concilium Vaticanum II, iis tamen exceptis quæ in usum omnium concessa sunt vel in futurum concedentur;
b) d’une Conférence des Evêques ou de plusieurs Conférences des Evêques, s’il s’agit d’un texte en langue vernaculaire et de la musique qui l’accompagne, et qui sont la propriété de la Conférence ou du groupe de Conférences.b) unius Conferentiæ Episcoporum vel plurium simul Conferentiarum Episcoporum, si agitur de textu lingua vernacula exarato et de musica in eodem textu impressa et quæ sit propria Conferentiæ vel Conferentiarum.
Pour de telles publications, spécialement si elles sont éditées sous la forme de livres, il faut l’autorisation de l’Evêque diocésain, selon les normes du droit. [83]Ad hæc subsidia, præsertim si in forma librorum eduntur, extendi debet licentia Episcopi diœcesani, ad normam iuris.[83]
122. En choisissant les éditeurs auxquels serait confiée la publication des livres liturgiques, il faut être attentif à écarter ceux dont les livres publiés ne sont pas tels qu’on y reconnaisse l’esprit et les normes de la tradition catholique.122. Invigilandum est optioni inter editores efficiendæ, quibus impressio per typos librorum liturgicorum committatur, eos excludendo, quorum libri editi non prompte cognoscantur conformari ad spiritum et normas traditionis catholicæ.
123. En ce qui concerne les textes réalisés par convention avec des Eglises particulières et des communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec le Saint-Siège, il faut respecter l’ensemble des droits légitimes des Evêques catholiques et du Siège Apostolique visant à introduire n’importe quelles modifications ou corrections qui seraient nécessaires pour l’usage de ces livres par les catholiques.123. Quoad textus vi conventionis cum Ecclesiis particularibus et communitatibus ecclesialibus a plena communione Sanctæ Sedis seiunctis effectæ, oportet plena et legitima iura Episcoporum catholicorum et Apostolicæ Sedis serventur inducendi quasvis mutationes et correctiones quæ necessariæ reputantur ad eius usum inter catholicos.
124. Selon le jugement des Conférences des Evêques, les opuscules et les feuillets comprenant des textes liturgiques à l’usage des fidèles peuvent déroger à la règle générale, qui exige que les livres liturgiques en langue vernaculaire doivent contenir intégralement tout ce qui se trouve dans l’editio typica en langue latine. En ce qui concerne, pourtant, les éditions officielles, c’est-à-dire celles qui sont destinées à l’usage liturgique du prêtre et du diacre ou du ministre laïc compétent, on appliquera ce qui est prescrit aux nn. 66-69. [84]124. Secundum iudicium Conferentiæ Episcoporum, libelli vel tabellæ pro usu fidelium textus liturgicos complectentes, excipi possunt a regula generali qua libri liturgici lingua vulgari exarati omnia continere debent, quæ in textu typico latino seu editione typica habentur. Quoad editiones autem officiales, nempe ad usum liturgicum sacerdotis, diaconi vel competentis ministri laici, serventur ea quæ supra, ad nn. 66-69 dicuntur.[84]
125. En plus de tous les éléments qui sont contenus ou prévus dans l’editio typica et pour tout ce qui est exposé en détail dans cette Instruction, aucun texte ne doit être ajouté à l’édition en langue vernaculaire sans l’approbation préalable de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.125. Præter ea, quæ in editione typica continentur vel providentur aut singillatim exposita sunt in hac Instructione, nullus textus addatur editioni vulgari, nisi præcedat approbatio a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum concessa.

V LA TRADUCTION DES TEXTES LITURGIQUES PROPRES

V DE TRANSLATIONE TEXTUUM PROPRIORUM LITURGICORUM


1. Les Propres diocésains

1. De Propriis diœcesium
126. Pour la préparation d’une traduction des textes du Propre liturgique diocésain, approuvé comme “typique” par le Siège Apostolique, il faut observer les dispositions suivantes :126. In translatione textuum ut typicorum a Sede Apostolica approbatorum Proprii liturgici diœcesium conficienda, hæc quæ sequuntur sunt observanda:
a) La traduction est réalisée par la Commission liturgique diocésaine [85] ou par une autre commission, instituée à cette fin par l’Evêque diocésain, puis elle doit être approuvée par l’Evêque diocésain, après avoir pris conseil auprès du clergé et d’experts compétents;a) Translatio fiat a Commissione liturgica diœcesana [86] aut alia ab Episcopo diœcesano ad hoc instituta et deinde ab Episcopo diœcesano approbari debet, consilio capto cleri atque in re peritorum;
b) La traduction doit être envoyée, pour la recognitio, à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, en trois exemplaires avec le texte typique;b) Translatio, recognitionis causa, proponatur Congregationi de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, tribus exemplaribus textus typici una cum translatione missis;
c) Un rapport doit être rédigé, comportant :c) Relatio insuper exaretur, quæ contineat oportet:
i) Le décret d’approbation par le Siège Apostolique du texte typique,i) decretum, quo a Sede Apostolica textus typicus approbatus est,
ii) Les méthodes et les critères utilisés pour la traduction,ii) rationes seu criteria in translatione observata,
iii) La liste des personnes, qui ont participé à la réalisation du travail à chaque étape, avec une brève description de leurs réalisations, ainsi que leur facultés et leurs titres académiques;iii) elenchus personarum, quæ variis in gradibus rei participarunt, una cum brevi descriptione experientiæ vel facultatum atque notarum academicarum, quæ illis sunt propriæ;
d) En ce qui concerne les langues moins répandues, la Conférence des Evêques concernée doit attester, en suivant les dispositions du n. 86, que la traduction a été réalisée de façon exacte.d) Cum de linguis agitur minus late diffusis, Conferentia Episcoporum testificari debet textum esse accurate translatum in linguam, ad quam res pertinet, ut supra, ad n. 86.
127. Dans la publication des textes, il faut inclure les décrets qui contiennent la recognitio des traductions concédée par le Saint-Siège, avec la mention du jour, du mois, de l’année et du numéro de protocole du Dicastère, en suivant les normes du n. 68. Deux exemplaires des textes imprimés doivent être transmis à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.127. In textibus typis excussis exhibeantur decreta, per quæ translationibus concessa est recognitio Sanctæ Sedis, aut saltem recognitio concessa memoretur, additis die, mense, anno et numero protocolli decreti a Dicasterio emanati, eisdem servatis normis ut supra, ad n. 68. Duo exemplaria textuum typis editorum ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum transmittantur.

2. Les Propres des familles religieuses

2. De Propriis familiarum religiosarum
128. Pour la préparation d’une traduction des textes du Propre d’une famille religieuse, approuvé comme “typique” par le Siège Apostolique, c’est-à-dire des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, ou d’autres associations ou groupes légitimement approuvés, qui ont ce droit, il faut observer les dispositions suivantes :128. In translatione textuum ut typicorum a Sede Apostolica approbatorum Proprii liturgici familiæ religiosæ conficienda, id est Instituti vitæ consecratæ vel Societatis vitæ apostolicæ aut alius associationis vel cœtus approbati iure illa habendi fruentis, hæc, quæ sequuntur, sunt observanda:
a) La traduction est réalisée par la Commission liturgique générale ou par une autre commission, instituée à cette fin par le Modérateur Suprême ou du moins par mandat de la part du Supérieur Provincial, puis elle doit être approuvée par le Modérateur Suprême, avec le vote délibératif de son conseil, après avoir pris, si cela s’avère opportun, le conseil des experts et des membres idoines de l’Institut ou de la Société;a) Translatio fiat a Commissione generali liturgica aut ab alia ad hoc constituta a Moderatore Supremo vel saltem de eius mandato Superiori Provinciali dato, et deinde a Moderatore Supremo cum voto deliberativo eius Consilii approbanda est, consilio, pro opportunitate, capto peritorum et sodalium idoneorum Instituti vel Societatis;
b) La traduction doit être envoyée, pour la recognitio, à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements en trois exemplaires avec le texte typique;b)Translatio, recognitionis causa, proponatur Congregationi de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, tribus exemplaribus textus typici una cum translatione missis;
c) Le rapport doit être rédigé, comportant:c) Relatio insuper exaretur, quæ contineat oportet:
i) Le décret d’approbation par le Siège Apostolique du texte typique,i) decretum, quo a Sede Apostolica textus typicus approbatus est,
ii) Les méthodes et les critères utilisés pour la traduction,ii) rationes seu criteria in translatione observata,
iii) La liste des personnes, qui ont participé à la réalisation du travail à chaque étape, avec une brève description de leurs réalisations, , ainsi que leurs facultés et leurs titres académiques;iii) elenchus personarum, quæ variis in gradibus rei participarunt, una cum brevi descriptione experientiæ vel facultatum atque notarum academicarum, quæ illis sunt propriæ;
d) En ce qui concerne les langues moins répandues, la Conférence des Évêques concernée doit attester, en suivant les dispositions du n. 86, que la traduction a été réalisée de façon exacte;d) Cum de linguis agitur minus late diffusis, Conferentia Episcoporum testificari debet textum esse accurate translatum in linguam, ad quam res pertinet, ut supra, ad n. 86;
e) Pour les familles religieuses de droit diocésain, il faut d’appliquer les dispositions précédentes, sauf le fait que l’Évêque diocésain doit envoyer le texte à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements avec son approbation du texte.e) Circa familias religiosas iuris diœcesani eadem ratio procedendi servetur, præterquam quod textus ab Episcopo diœcesano, una cum iudicio suæ approbationis mittendus, est ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum.
129. Dans les Propres liturgiques des familles religieuses, il faut employer la traduction de la Sainte Bible approuvée pour l’usage liturgique sur le même territoire. Si cela s’avère difficile, la question doit être soumise à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.129. In Propriis liturgicis familiarum religiosarum, translatio Sacrorum Bibliorum ad usum liturgicum eadem lingua pro eodem territorio ad normam iuris approbata adhibeatur. Si hoc difficile evadit, res ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum remittatur.
130. Dans la publication des textes, il faut inclure les décrets qui contiennent la recognitio des traductions concédée par le Saint-Siège avec la mention du jour, du mois, de l’année et du numéro de protocole du décret venant du Dicastère, en suivant les normes du n. 68. Deux exemplaires des textes imprimés doivent être transmis à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.130. In textibus typis excussis exhibeantur decreta, per quæ translationibus concessa est recognitio Sanctæ Sedis, aut saltem recognitio concessa memoretur, additis die, mense, anno et numero protocolli decreti a Dicasterio emanati, eisdem servatis normis ut supra, ad n. 68. Duo exemplaria textuum typis editorum ad Congregationem de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum transmittantur.

CONCLUSION

CONCLUSIO

131. L’approbation des traductions liturgiques concédée dans des cas particuliers dans le passé ne cesse pas d’être valide, même si les principes et les critères adoptés diffèrent des normes contenus dans cette Instruction. Toutefois, à partir du jour où cette Instruction est rendue publique, une nouvelle période commence pour ce qui concerne l’introduction des corrections ou la reconsidération des dispositions concernant l’admission des langues vernaculaires dans la liturgie, ainsi que la révision des traductions déjà réalisées dans les langues vernaculaires.131. Approbatio tempore præterito singillatim concessa translationibus liturgicis non desinit vigere, licet principium vel criterium sit adhibitum, quod ab iis differt, quæ in hac Instructione continentur. A die tamen, quo hæc Instructio publici iuris facta est, novum temporis spatium cœpit initium quoad emendationes efficiendas, aut considerationes denuo disceptandas de sermonibus seu idiomatibus vulgaribus in usum liturgicum inducendis, necnon translationes vulgari sermone iam hucusque confectas recognoscendas.
132. Dans un délai de cinq ans à partir du jour où la présente Instruction est rendue publique, les Présidents des Conférences des Evêques et les Modérateurs Suprêmes des familles religieuses et des instituts de même droit présenteront à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, un rapport complet concernant les livres liturgiques en langue vernaculaire, en usage sur leur territoire ou dans leur institut.132. Intra quinquennium a die, quo hæc Instructio publici iuris facta est, Præsides Conferentiarum Episcoporum et Supremi Moderatores familiarum religiosarum et institutorum eiusdem iuris præsentare tenentur Congregationi de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum integram agendi rationem circa libros liturgicos, in cuiusque territorio vel instituto, vulgari sermone redditos.
133. De plus, les normes établies par la présente Instruction sont valides pour la correction des traductions déjà réalisées. Il faudra veiller à ce que les corrections de ce genre ne tardent pas trop. On espère que ce nouvel effort puisse donner lieu à une nouvelle stabilité dans la vie de l’Eglise, et contribue à poser des fondements solides pour la vie liturgique du Peuple de Dieu et le renouveau de la catéchèse.133. Insuper normæ hac Instructione statutæ vim totam consequantur ad translationes, quæ iam habentur, emendandas, atque præcaveatur ne huiusmodi emendationes ulterius procrastinentur. Novus hic nisus, ut speratur, momentum stabilitatis habebit in vita Ecclesiæ, adeo ut firmum fundamentum comparetur, in quo navitas liturgica populi Dei nitatur atque impensa afferatur renovatio catechesis.
Cette Instruction, rédigée par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, selon le mandat du Souverain Pontife, reçu par la lettre de Son Eminence le Cardinal Secrétaire d’Etat du 1er février 1997 (Prot. 408.304), a été approuvée et confirmée de son autorité par le même Souverain Pontife Jean-Paul II, lors de l’audience accordée à Son Eminence le Cardinal Secrétaire d’Etat, le 20 mars 2001, ordonnant qu’elle soit rendue publique et qu’elle entre en vigueur le 25 avril de cette même année.Hanc Instructionem, quæ de mandato Summi Pontificis, litteris Em.mi Cardinalis Secretarii Status die 1 mensis februarii anno 1997datis (Prot. n.408.304),a Congregatione de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum exarata est, ipse Summus Pontifex Ioannes Paulus II, in audientia die 20 mensis martii anno 2001 Em.mo Domino Cardinali Secretario Status concessa, approbavit et auctoritate Sua confirmavit, mandans ut publici iuris fieret et die 25 mensis aprilis eiusdem anni vigere inciperet.
Au siège de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 28 mars 2001.Ex ædibus Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, die 28 mensis martii anno 2001.
Jorge A. Card. MEDINA ESTÉVEZ
Préfet
Georgius A. Card. Medina Estévez
Præfectus
Francesco Pio Tamburrino
Archevêque Secrétaire
+ Franciscus Pius Tamburrino
Archiepiscopus a Secretis

[1] Cf. Conc. Œcum.Vat. II, Const.de S. LiturgiaSacrosanctum Concilium, nn. 1, 14, 21, 33; cf. Conc. Œcum. Trid.,Sess. XXII,diei 17septembris1562, Doctr. De ss. Missæ sacrif., c. 8:Denz.-Schönm. n. 1749.

[*]

Pour exprimer le fait qu’un texte est traduit, on utilise souvent en latin les mots : “versio”, “conversio”, “interpretatio”, “redditio”, ou bien “mutatio” ou “transductio”, et d’autres mots proches pour exprimer l’action ou le geste de traduire. On rencontre ces termes dans la Constitution Sacrosanctum Concilium et dans de nombreux autres documents du Saint-Siège de notre époque. Pourtant, il n’est pas rare que le sens, qui est attribué à ces expressions dans les langues modernes, comporte la notion d’une divergence ou variation du texte nouveau par rapport au sens du texte original. Pour écarter toute ambiguïté, cette Instruction, qui traite explicitement de cette matière, emploie principalement le mot translatio ainsi que tous les mots de la même famille qui en dérivent. Même si l’usage de ces mots est un peu dur quant au style en latin, et entre dans la catégorie des “néologismes”, ces expressions ont une dimension internationale, et, ainsi, se prêtent à communiquer plus facilement, à notre époque, sans danger d’erreur, en de nombreuses langues, selon l’intention du Siège Apostolique.Textus quidem in aliam linguam redditus sæpius vocabulis «versio», «conversio», «interpretatio», «redditio», vel etiam «mutatio» aut «transductio» latine designatur, ipsa vero actio seu gestus sic faciendi verbis affinibus exprimitur. Quod in Constitutione «Sacrosanctum Concilium» perplurimisque documentis Sanctæ Sedis nostra ætate obtinet. Attamen haud raro sensus qui huiusmodi locutionibus in linguis hodiernis attribuitur, notionem alicuius varietatis seu discrepationis respectu habito ad textum primigenium eiusque significationem præ se fert. Ad omnem ambiguitatem excludendam, hac in Instructione, qua explicite de eodem argumento tractatur, adhibetur præsertim vocabulum «translatio» cum verbis ipsi cognatis. Etiamsi usurpatio eorundem durior quoad stylum latinitatis evadit aut de sic dicto «neologismo» redolet, hæ locutiones indole quadam internationali gaudent, atque mentem Sedis Apostolicæ in nostra ætate communicare faciliusque in multas linguas sine erroris periculo excipi possunt.

[2] Cf.S.Congr. pro Cult. Div.,Ep. ad Præsides Conferentiarum Episcoporum «De linguis vulgaribus inS. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976)300-302.

[3] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Decr. de Ecclesiis Orientalibus Catholicis Orientalium Ecclesiarum, n. 1.

[4] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 4; Decr. Orientalium Ecclesiarum, nn. 2, 6.

[5] Cf. Conc. Œcum. Vat. II,Const. Sacrosanctum Concilium, n. 38; Paulus Pp. VI, Const. Ap. Missale Romanum: AAS 61 (1969) 217-222. Cf. Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 399.

[6] Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr.,Instr. IV «ad exsecutionem Constitutionis Concilii Vaticani II de sacra Liturgia recte ordinandam» Varietates legitimæ,n. 17:AAS87(1995)294-295; Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 397.

[7] Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,n. 38;Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 397.

[8] Paulus Pp. VI, Allocutio ad Consilium «adexsequendam Constitutionem de S. Liturgia», diei 14 octobris 1968: AAS 60 (1968) 736.

[9] Cf. Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr.,Instr. Varietates legitimæ,n. 36: AAS87 (1995) 302; cf. etiam Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 398.

[10] Cf. Ioannes Paulus Pp. II, Litt.Ap.Vicesimus quintus annus, diei 4decembris 1988, n. 20: AAS 81(1989)916.

[11] Cf. Paulus Pp. VI, Allocutio iis habita qui operam dant liturgicis textibus in vulgares linguas convertendis, diei 10 novembris 1965: AAS 57(1965)968.

[12] Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr., Instr. Varietates legitimæ: AAS87 (1995)288-314.

[13] S.Congr. pro Sacr. et Cult. Div., Ep.ad Præsides Conf. Episc. «De linguis vulgaribus in S. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12 (1976) 300-301.

[14] Cf. Conc. Œcum. Vat. II,Const. Sacrosanctum Concilium, , n. 36 §3; S. Congr.proSacr. et Cult. Div.,Ep. ad Præsides Conf. Episc.«De linguis vulgaribus inS. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976)300-301.

[15] Cf. Conc. Œcum. Vat. II,Const. Sacrosanctum Concilium, n. 36 §3;Paulus Pp. VI, Litt.Ap.Sacram Liturgiam,diei 25 ianuarii 1964: AAS 56 (1964) 143;S. Rituum Congr.,Instr. Inter Œcumenici, diei 26 septembris 1964, nn. 27-29: AAS 56(1964) 883;cf. S. Congr. pro Sacr. et Cult. Div., Ep. ad Præsides Conf. Episc.«De linguis vulgaribus inS. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976) 300-302.

[16] Cf. ex. gr. Congr. pro Cult. Div. et Disc. Sacr.,Normæ de celebranda Missa in«esperanto»,diei 20 martii 1990: Notitiæ 26(1990)693-694.

[17] Cf. S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici, n. 41: AAS 56(1964) 886.

[18] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 33; Const. Dogm. de divina Revelatione Dei Verbum, n. 8; cf. Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 2.

[19] Cf. Consilium«ad exsequendam Constitutionem de S. Liturgia», Ep.ad Præsides Conf.Episc., diei 21 iunii 1967: Notitiæ 3(1967) 296;Card. Secr. Status, Litt. adPro-Præfectum Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr. datæ, diei1 februarii 1997.

[20] Cf. Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr., Instr. Varietates legitimæ, diei 25 ianuarii 1994, n. 53: AAS87(1995) 308.

[21] Ibidem, n. 39:AAS87 (1995) 303.

[22] Ibidem: AAS87 (1995) 288-314; cf. Missale Romanum, editio typica tertia, Institutio Generalis, n. 397.

[23] Cf. S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici, n. 40, a: AAS 56(1964)885.

[24] Cf. Paulus Pp. VI, Allocutioiis habita qui operam dant liturgicis textibus in vulgares linguas convertendis,diei 10 novembris 1965: AAS 57(1965) 968; Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr., Instr.Varietates legitimæ, n. 53:AAS 87 (1995) 308.

[25] Cf. Ioannes Paulus Pp. II, Allocutioad quosdam Civitatum Americæ Septemtionalis episcopos in sacrorum liminum visitatione,diei 4 decembris 1993, n. 2:AAS 86 (1994) 755-756.

[26] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 33.

[27] Cf. ibidem, n. 116; S. Rituum Congr., Instr. Musicam sacram, diei 5 martii 1967, n. 50; S. Congr. pro Culto Divino, Ep. qua volumen«Iubilate Deo»ad Episcopos missum est, diei 14 aprilis 1974: Notitiæ 10 (1974) 123-124; Ioannes Paulus Pp. II, Ep. Dominicæ Cenæ, diei 24 februarii 1980, n. 10: AAS 72 (1980) 135; Allocutio adquosdam Episcopos Conf. Civitat. Fœderat. Americæ Septentr. occasione oblata «Ad limina Apostolorum» coram admissos, diei 9 octobris 1998, n. 3: AAS 91 (1999) 353-354; cf. Missale Romanum, editio typica tertia, Institutio Generalis, n. 41.

[28] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 35, 52;S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, n. 54: AAS 56 (1964) 890; cf. Ioannes Paulus Pp. II, Adh. Ap. Catechesi tradendæ, diei 16 octobris 1979, n. 48: AAS 71 (1979) 1316. Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 65.

[29] Cf. Conc. Œcum. Vat. II,Decr. de Œcumenismo Unitatis redintegratio; Decl. de Ecclesiæ habitudine ad Religiones non christianas Nostra ætate.

[30] Cf.Paulus Pp. VI,Const. Ap. Laudis canticum, diei 1 novembris 1970, n. 8: AAS 63 (1971) 532-533; Officium Divinum, Liturgia Horarum iuxta Ritum romanum, editio typica altera 1985: Institutio Generalis de Liturgia Horarum, n. 100; Ioannes PaulusPp.II,Litt.Ap.Vicesimus quintusannus, n. 8: AAS 81(1989) 904-905.

[31] Cf. Conc. Œcum. Trid., SessioIV, diei 8 aprilis1546, De libris sacris et de traditionibus recipiendis, et De vulgata editione Bibliorum et de modo interpretandi s. Scripturam: Denz.-Schönm, nn. 1501-1508; Ioannes Paulus Pp. II, Const.Ap. Scripturarum thesaurus, diei 25aprilis 1979: AAS 71(1979)558-559.

[32] Cf. Paulus Pp. VI, Allocutioad Cardinales et ad Curiæ Romanæ Prælatos,diei 23 decembris 1966, n. 11: AAS 59(1967) 53-54; cf. Allocutio ad Cardinales et ad Curiæ Romanæ Prælatos,diei 22 decembris 1977: AAS 70(1978) 43; cf. Ioannes Paulus Pp. II,Const.Ap.Scripturarum thesaurus,diei 25 aprilis 1979: AAS 71(1979) 558; Nova Vulgata Bibliorum Sacrorum, editio typica altera 1986, Præfatio ad Lectorem.

[33] Cf. Officium Divinum, Liturgia Horarum iuxta Ritum romanum, editio typica altera 1985: Institutio Generalis de Liturgia Horarum, nn. 100-109.

[34] Cf. Conc. Vat. II, Const. Dei Verbum, n. 22.

[35] Cf. Paulus Pp.VI, Adh.Ap.Marialis cultus,diei 11 februarii 1974, n. 30: AAS 66(1974) 141-142.

[36] Cf. Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr., Instr. Varietates legitimæ, n. 53: AAS87 (1995) 308.

[37] Cf. ibidem; cf.Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 392.

[38] Cf. Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, nn. 53, 57.

[39] Cf. Ioannes Paulus Pp. II, Litt. Ap. Dies Domini, n. 50: AAS 90(1998)745.

[40] Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 78.

[41] Cf.ibidem, n. 67.

[42] S. Thomas Aquinas Summa Theologiæ, IIa IIæ, I, 9.

[43] Cf. S. Congr. pro Doctr. Fidei, Communicatio, diei2 decembris 1983: Notitiæ 20(1984) 181.

[44] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 63b; S. Congr. de Cult. Div., Declaratio «De interpretationibus popularibus novorum textuum liturgicorum», diei15 septembris 1969: Notitiæ 5(1969) 333-334.

[45] Cf. Congr. pro Clericis et al., Instr. Ecclesiæ de mysterio, diei 15 augusti 1997, art. 1-3, 6-12: AAS 89 (1997) 861-865, 869-874.

[46] Cf. Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 389.

[47] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 36; cf. Codex Iuris Canonici, can. 838§ 3.

[48] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 44; S. Rituum Congr.,Instr. Inter Œcumenici, nn. 40 b, 44; AAS 56(1964) 885-886.

[49] Cf. S. Rituum Congr.,Instr. Inter Œcumenici, n. 40 d; AAS 56(1964)886.

[50] Cf. Codex Iuris Canonici, can. 838.

[51] Cf.S. Congr. pro Cult. Div.,Declaratio, diei 15 maii 1970: Notitiæ6(1970) 153.

[52] Cf. Ioannes Paulus Pp. II, Litt.Ap.Vicesimus quintus annus, n. 20: AAS 81(1989) 916.

[53] Cf.Conc. Œcum. Vat. II,Const. Sacrosanctum Concilium, n. 36; Paulus Pp. VI, Litt. Apost. Sacram Liturgiam, IX: AAS 56 (1964) 143; S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici,27-29: AAS 56(1964) 883; Comm. centralis coordinamdispost Concilium laboribuset Conciliidecretisinterpretandis,Responsum ad propositum dubium:AAS 60(1968)361; cf. S. Congr. pro Sacr. et Cult. Div., Ep. ad Præsides Conf. Episc.«De linguis vulgaribus inS. Liturgiam inducendis», diei 5iunii 1976 Notitiæ 12(1976) 300-302.

[54] Cf. S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici, n. 30: AAS 56(1964) 883; S. Congr. pro Sacr.etCult. Div., Ep. ad Præsides Conf.Episc.«De linguis vulgaribus inS. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976)302.

[55] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,n. 36; S.Rituum Congr.,Instr. Inter Œcumenici, nn. 20-21,31: AAS 56 (1964) 882, 884;Codex Iuris Canonici, can. 838.

[56] Cf. Pont. Comm. Codici Iuris Recognoscendo, Acta: Communicationes 15 (1983) 173.

[57] Cf. Paulus Pp. VI, Allocutio ad Sodales et Peritos Consilii «ad exsequendam Constitutionem de S. Liturgia», diei 13 octobris 1966: AAS 58 (1966) 1146; Allocutio ad Sodales et Peritos Consilii «ad exsequendam Constitutionem de S. Liturgia», diei 14 octobris 1968: AAS 60 (1968) 734.

[58] Missale Romanum, editio typica tertia, Institutio Generalis, n. 397.

[59] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. de Ecclesia Lumen Gentium, n. 13; cf. Ioannes Paulus Pp. II, Litt. Ap.motu proprio datæ, Apostolos suos, diei 21 maii 1998, n. 22: AAS 90 (1998) 655-656.

[60] Cf. Codex Iuris Canonici, cann.824,838.

[61] Cf. S. Congr. de Sacr.et Cult. Div.,Ep.ad Præsides Conf.Episc. «De linguis vulgaribus in S. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976) 302.

[62] Cf. ibidem, pp. 300-302.

[63] Cf. S. Congr. pro Cult.Div.,Ep. ad Præsides Conf. Episc. «Denormis servandis quoad libros liturgicos in vulgus edendos, illorum translatione in linguas hodiernas peracta», diei 25 octobris 1973: AAS 66(1974) 98-99; S. Congr. de Sacr. et Cult. Div.,Ep.ad Præsides Conf.Episc. «De linguis vulgaribus in S. Liturgiam inducendis», diei5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976) 300-302.

[64] Cf. S. Congr. pro Cult. Div.,Ep. ad Præsides Conf. Episc. «Denormis servandis quoad libros liturgicos in vulgus edendos, illorum translatione in linguas hodiernas peracta», diei 25 octobris 1973: AAS 66(1974) 98-99; S. Congr. de Sacr. et Cult. Div., Ep.ad Præsides Conf.Episc. «De linguis vulgaribus in S. Liturgiam inducendis», diei 5 iunii 1976: Notitiæ 12(1976) 300-302.

[65] Cf. S. Congr. pro Cult. Div., Normæ «De unica interpretatione textuum liturgicorum», diei6 februarii 1970: Notitiæ 6(1970) 84-85; cf.S. Rituum Congr.,Instr. Inter Œcumenici, n. 40 c: AAS 56(1964) 886.

[66] Cf. S. Congr. pro Cult. Div.,Normæ «De unica interpretatione textuum liturgicorum», diei6 februarii 1970: Notitiæ 6(1970) 84-85.

[67] Cf.ibidem, p. 85.

[68] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Dei Verbum, n. 22; Codex Iuris Canonici, can. 825, §2; Pont. Cons. adUnitatem christianorumfovendam, DirectoriumŒcumenicum, diei 25 martii 1993, nn. 183-185, 187: AAS 85(1993) 1104-1106; cf. Codex Canonum Ecclesiarum Orientalium can. 655, § 1.

[69] Cf. Consilium«ad exsequendam Constitutionem de S. Liturgia», Ep.Præsidis, diei 16 octobris 1964: Notitiæ 1(1965) 195; Paulus Pp. VI, Allocutio habita iis qui operam dant liturgicis textibus in vulgares linguas convertendis, diei 10 novembris 1965: AAS 57(1965) 969; S. Congr. de Cult. Div.,Normæ de unica interpretatione textuum liturgicorum, diei 6 februarii 1970: Notitiæ 6(1970) 84-85.

[70] Cf. S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici, n. 23 c: AAS 56 (1964) 882; Codex Iuris Canonici, cann. 94, 117, 120; cf. Ioannes Paulus Pp. II, Const. Ap. Pastor Bonus, diei 28 iunii 1988, art. 65: AAS 80 (1988) 877.

[71] Cf. Ioannes Paulus Pp. II, Litt. Ap. Apostolos suos, diei 21 maii 1998, nn. 18-19: AAS 90 (1998) 653-654.

[72] Cf. Pius Pp. XII, Litt. Enc.Mediator Dei, diei 20 novembris 1947: AAS 39(1947) 561-562; Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,nn. 44-46; Paulus Pp. VI, Litt. Ap. Sacram Liturgiam: AAS 56 (1964) 141; S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici, nn. 44-46: AAS 56 (1964) 886-887.

[73] Codex Iuris Canonici, cann. 333, 360; Ioannes Paulus Pp. II, Const. Ap. Pastor Bonus, diei 28 iunii 1988, art. 62-65: AAS 80 (1988) 876-877; cf. S. Congr. pro Cult. Div., Ep. ad Præsides Conf. Episc.«Denormis servandis quoad libros liturgicos in vulgus edendos, illorum translatione in linguas hodiernas peracta», diei 25 octobris 1973, n. 1: AAS 66 (1974) 98.

[74] Cf. Congr. de Cult. Div. et Disc. Sacr., Instr. Varietates legitimæ, diei 25 ianuarii 1994: AAS87(1995)288-314.

[75] Cf. ibidem, n. 36: AAS87 (1995)302.

[76] Cf. Missale Romanum, editio typica tertia: Institutio Generalis, n. 398.

[77] Ioannes Paulus Pp. II,Litt. Ap. Dies Domini, diei 31 maii 1998, nn. 40, 50: AAS 90 (1998) 738, 745.

[78] Cf. Codex Iuris Canonici, can. 838 § 2.

[79] Cf. ibidem, can. 838 § 3.

[80] S. Congr. pro Cult. Div., Declaratio, diei 15 maii 1970: Notitiæ6(1970) 153.

[81] Cf. Codex Iuris Canonici, can. 826 § 2.

[82] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 122; S. Rituum Congr., Instr. Inter Œcumenici, n. 40 e: AAS 56 (1964) 886.

[83] Codex Iuris Canonici, can. 826 § 3.

[84] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 63b; S. Congr. de Cult. Div.,Declaratio «De interpretationibus popularibus novorum textuum liturgicorum», diei 15 septembris 1969: Notitiæ 5(1969) 333-334.

[85] Cf. Pius Pp. XII, Litt.Enc.Mediator Dei, diei 20novembris 1947: AAS 39(1947)561-562; Conc. Œcum. Vat. II,Const. Sacrosanctum Concilium, n. 45.