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Les nouvelles prières eucharistiques

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1968.


Décret promulguant les nouvelles prières eucharistiques et indiquant les normes à suivre, 23 mai 1968.

Les nouvelles prières eucharistiques

Décret

Dans la célébration de la messe, pour obéir à l’ordre du Seigneur, qui a dit : « Faites cela en mémoire de moi » (1 Col., 11, 24-25), l’Eglise emploie la prière eucharistique afin de renouveler ce que le Christ a fait à la dernière Cène et de rendre grâce au Père pour les merveilles qu’il a réalisées dans le Christ en accomplissant le plan du salut. En vue de le faire avec plus de richesse et de variété, beaucoup d’évêques et de fidèles, et aussi beaucoup de liturgistes, ont souhaité récemment que l’Eglise latine, comme les autres Eglises, puisse adopter d’autres prières eucharistiques, à côté du traditionnel et vénérable canon romain, qui demeure évidemment en usage.

Donc, sur l’ordre du Souverain Pontife, le Conseil chargé de mettre en oeuvre la Constitution sur la liturgie, a élaboré trois nouvelles prières eucharistiques ; il y a encore adjoint un choix plus large de préfaces : comme elles font partie de la prière eucharistique proprement dite, celles-ci développent et proclament de façon explicite, à travers le cycle annuel, le mystère du salut.

Notre congrégation des Rites a révisé ces textes élaborés par le Conseil en question et le Souverain Pontife Paul VI les a approuvés et en a permis la publication, afin qu’on puisse les utiliser dans toutes les églises de rite latin à partir du 15 août 1968, en la fête de l’Assomption de la Sainte Vierge.

Quant aux traductions dans les langues populaires, elles seront approuvées par les Conférences épiscopales, conformément à la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium (art. 36, § 3 et 4) et à l’Instruction Inter Oecumenici (n° 29 et 30). Les actes portant cette approbation, avec les traductions elle-mêmes, seront envoyés comme d’ordinaire, au Conseil susdit, pour recevoir du Saint-Siège agrément et confirmation.

Nonobstant toutes choses contraires.

Rome, le 23 mai 1968, en la fête de l’Ascension.

+ BENNO cardinal GUT, préfet de la S. Congrégation des Rites et président du « Conseil ».

+ FERDINANDO ANTONELLI, secrétaire de la S. Congrégation des Rites, évêque titulaire d’Idicra.

NORMES POUR L’EMPLOI DES PRIÈRES EUCHARISTIQUES

PRIÈRE EUCHARISTIQUE I

I. La première prière eucharistique, ou canon romain, qui peut toujours être employée, se dit de préférence aux jours pour lesquels est prévu un Communicantes propre, aux messes qui ont un Hanc igitur propre, aux fêtes des apôtres et des saints dont il est fait mention dans cette prière, et aussi le dimanche, à moins que pour des raisons pastorales on ne préfère une autre prière eucharistique.

II. Pour la concélébration et le chant, on suivra les normes données aux nos 35-42 du Ritus servandus in concelebratione Missæ du 7 mars 1965.

PRIÈRE EUCHARISTIQUE II

I. La deuxième prière eucharistique, en raison de ses caractéristiques, convient mieux aux messes célébrées en semaine ou dans des circonstances particulières.
Bien qu’elle comporte une préface propre, elle peut être employée aussi avec d’autres préfaces, surtout avec celles qui présentent le mystère du salut en résumé, par exemple avec les préfaces des dimanches per annum ou avec les préfaces communes.
Quand la messe est célébrée pour un défunt, on peut insérer la formule spéciale à l’endroit prévu, c’est-à-dire avant le Memento etiam.

II. Pour la concélébration :
1. Le Vere sanctus est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues.
2. Du Hæc ergo dona jusqu’au Et supplices, tous les concélébrants disent ensemble toutes les prières, de la façon suivante :
a) Pour le Hæc ergo dona, ils ont les mains étendues vers les offrandes, et ils les joignent à la fin.
b) Pour le Qui cum passioni et le Simili modo, ils ont les mains jointes, et ils inclinent la tête aux paroles gratias agens.
c) Pour les paroles du Seigneur, si cela paraît opportun, ils étendent la main droite vers le pain et le calice ; à l’élévation, ils regardent l’hostie et le calice, et ensuite ils s’inclinent profondément.
d) Pour le Memores igitur, ils ont les mains étendues.
e) Pour le Et supplices, ils s’inclinent profondément et ils ont les mains jointes.
3. Les intercessions pour les vivants : Recordare, Domine et pour les défunts : Mémento etiam fratrum nostrorum peuvent être confiées à l’un ou l’autre des concélébrants, qui les dit seul et les mains étendues.
4. La doxologie à la fin de la prière est dite par le célébrant principal seul ou par tous les concélébrants avec le célébrant principal.
5. L’acclamation après la consécration est commencée par le célébrant principal, qui dit : Mysterium fidei ; le peuple la continue par la formule proposée.

III. Il est permis de chanter les parties suivantes de cette prière eucharistique : Qui cum passioni, Simili modo, Memores igitur, et aussi la doxologie finale.

PRIÈRE EUCHARISTIQUE III

I. La troisième prière eucharistique peut être dite avec n’importe quelle préface. Comme le canon romain, on l’utilisera de préférence les dimanches et jours de fête.
Dans cette prière, on peut employer une formule spéciale pour un défunt, à insérer à l’endroit prévu, c’est-à-dire après les paroles : Omnes filios tuos ubique dispersos, tibi, clmens Pater, miseratus coniunge.

II. Pour la concélébration :
1. Le Vere sanctus est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues.
2. Du Supplices ergo te, Domine jusqu’au Respice, quæsumus, tous les concélébrants disent ensemble toutes les prières, de la façon suivante :
a) Pour le Supplices ergo te, Domine, ils ont les mains étendues vers les offrandes, et ils les joignent à la fin, lorsqu’ils disent : cuius mandata hæc mysteria celebramus.
b) Pour le Ipse enim in qua nocte tradebatur et le Simili modo, ils ont les mains jointes, et ils inclinent là tête aux paroles gratias agens.
c) Pour les paroles du Seigneur, si cela paraît opportun, ils étendent la main droite vers le pain et le calice ; à l’élévation, ils regardent l’hostie et le calice, et ensuite ils s’inclinent profondément.
d) Pour le Memores igitur, ils ont les mains étendues.
e) Pour le Respice, quæsumus, ils s’inclinent profondément et ils ont les mains jointes.
3. Les intercessions Ipse nos tibi perficiat et Hæc hostia nostræ reconciliationis peuvent être confiées à l’un ou l’autre des concélé-, brants, qui les dit seul et les mains .étendues.
4. La doxologie à la fin de la prière est dite par le célébrant principal seul ou par tous les concélébrants avec le célébrant principal.
5. L’acclamation après la consécration est commencée par le célébrant principal, qui dit : Mysterium fidei ; le peuple la continué par la formule proposée.

III. Il est permis de chanter les parties suivantes de cette prière eucharistique : Ipse enim, Simili modo, Memores igitur, et aussi la doxologie finale.

PRIÈRE EUCHARISTIQUE IV

I. La quatrième prière eucharistique a une préface invariable, et elle présente un résumé de toute l’histoire du salut. Elle peut être employée aux messes qui n’ont pas de préface propre, et de préférence là où l’assemblée est constituée de fidèles ayant une connaissance assez profonde de la Sainte Ecriture.
Dans cette prière, du fait de sa structure, on ne peut pas insérer de formule spéciale pour un défunt.

II. Pour la concélébration :
1. La préface et le Confitemur tibi, Pater sancte jusqu’à omnem sanctificationem compleret sont dites par le célébrant principal seul, les mains étendues.
2. Du Quæsumus igitur, Domine jusqu’au Respice, Domine, tous les concélébrants disent ensemble toutes les prières, de la manière suivante :
a) Pour le Quæsumus igitur, Domine, ils ont les mains étendues vers les offrandes, et ils les joignent à la fin.
b) Pour le Ipse enim, cum hora venisset et le Simili modo, ils ont les mains jointes, et ils inclinent la tête aux paroles gratias egit, qui dans cette prière se disent seulement avant la consécration du vin.
c) Pour les paroles du Seigneur, si cela paraît opportun, ils étendent la main droite vers le pain et le calice ; à l’élévation, ils regardent l’hostie et le calice, et ensuite ils s’inclinent profondément.
d) Pour le Unde et nos, ils ont les mains étendues.
e) Pour le Respice, Domine, ils s’inclinent profondément et ils ont les mains jointes.
3. Les intercessions Nunc ergo, Domine, omnium recordare peuvent être confiées à l’un des concélébrants, qui les dit seul et les mains étendues.
4. La doxologie à la fin de la prière est dite par le célébrant principal seul ou par tous les concélébrants avec le célébrant principal.
5. L’acclamation après la consécration est commencée par le célébrant principal, qui dit : Mysterium fidei ; le peuple la continue par la formule proposée.

III. Il est permis de chanter les parties suivantes de cette prière eucharistique : Quæsumus igitur, Ipse enim, Simili modo, Unde et nos, et aussi la doxologie finale.