Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
La Station se faisait aujourd’hui dans le sanctuaire de saint Laurent dont l’âme fut tellement consumée des flammes de l’Esprit d’amour, qu’il ressentait à peine celles qui torturaient son corps. On choisit cette basilique du diacre Laurent pour lire l’Épître où il est question de Philippe, l’un des sept diacres de Rome. Le nom de ce dernier est cité dans les Actes (VI, 5), après celui de S. Etienne dont on garde les reliques dans cette même basilique. « Lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, avait dit Jésus à ses Apôtres, vous serez revêtus de force et vous me rendrez témoignage à Jérusalem, dans toute la Judée, en Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre ». Et la messe d’aujourd’hui nous montre le diacre Philippe qui, plein de l’Esprit-Saint, prêche le Christ en Samarie et y fait des miracles (Ep.). L’Évangile nous rappelle de même que le Christ, en donnant à ses Apôtres le pouvoir de guérir les malades, leur avait enjoint de prêcher partout le royaume de Dieu. Aussi, « remplis du Saint-Esprit, les Apôtres publièrent les merveilles de Dieu » (Com.) et remplirent le monde entier des effets prodigieux de l’Esprit divin (Intr., Alléluia). Ce que fit l’Église naissante, elle continue à le faire à travers tous les âges en ces fêtes de la Pentecôte, où la lumière du Saint-Esprit éclaire plus spécialement les âmes (Or,). Demandons à Dieu de nous donner le Saint-Esprit, afin que nous ayons le goût du bien et que nous jouissions de ses divines consolations (Or.).
Ant. ad Introitum. Sap. 1, 7. | Introït |
Spíritus Dómini replévit orbem terrárum, allelúia : et hoc quod cóntinet ómnia, sciéntiam habet vocis, allelúia, allelúia, allelúia. | L’esprit du Seigneur remplit l’univers, alléluia, et comme il contient tout, il connaît tout ce qui se dit, alléluia, alléluia, alléluia. |
Ps. 67, 2. | |
Exsúrgat Deus, et dissipéntur inimíci eius : et fúgiant, qui odérunt eum, a fácie eius. | Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dissipés, et que ceux qui le haïssent fuient devant sa face. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui hodiérna die corda fidélium Sancti Spíritus illustratióne docuísti : da nobis in eódem Spíritu recta sápere ; et de eius semper consolatióne gaudére. Per Dóminum... in unitáte eiúsdem Spíritus. | Dieu, qui avez instruit en ce jour les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit : donnez-nous, par le même Esprit, de goûter ce qui est bien ; et de jouir sans cesse de la consolation dont il est la source. Par Notre-Seigneur … en l’unité du même Esprit. |
Léctio Actuum Apostolórum. | Lecture des Actes des Apôtres. |
Act. 8, 5-8. | |
In diébus illis : Philíppus descéndens in civitátem Samaríæ, prædicábat illis Christum. Intendébant autem turbæ his, quæ a Philíppo dicebántur, unanímiter audiéntes et vidéntes signa, quæ faciébat. Multi enim eórum, qui habébant spíritus immúndos, clamántes voce magna, exíbant. Multi autem paralýtici et claudi curáti sunt. Factum est ergo gáudium magnum in illa civitáte. | En ces jours-là, Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, leur prêchait le Christ. Et les foules étaient attentives aux choses que Philippe disait, écoutant d’un commun accord, et voyant les miracles qu’il faisait. Car beaucoup d’esprits impurs sortaient de ceux qu’ils possédaient, en poussant de grands cris. Beaucoup de paralytiques et de boiteux furent aussi guéris. Il y eut donc une grande joie dans cette ville. |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 103, 30. Emítte Spíritum tuum, et creabúntur, et renovábis fáciem terræ. | Allelúia, allelúia. V/. Vous enverrez votre souffle et ils seront créés, et vous renouvellerez la face de la terre. |
Allelúia. (Hic genuflectitur) V/. Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium : et tui amóris in eis ignem accénde. | Allelúia. (On se met à genoux) V/. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. |
Sequentia. | Séquence. |
Veni, Sancte Spíritus,
et emítte cǽlitus lucis tuæ rádium. | Venez, ô Saint-Esprit,
Et envoyez du ciel Un rayon de votre lumière. |
Veni, pater páuperum ;
veni, dator múnerum ; veni, lumen córdium. | Venez, père des pauvres,
Venez, distributeur de tous dons, Venez, lumière des cœurs. |
Consolátor óptime,
dulcis hospes ánimæ, dulce refrigérium. | Consolateur suprême,
Doux hôte de l’âme, Douceur rafraîchissante. |
In labóre réquies,
in æstu tempéries, in fletu solácium. | Repos dans le labeur,
Calme, dans l’ardeur, Soulagement, dans les larmes. |
O lux beatíssima,
reple cordis íntima tuórum fidélium. | 0 lumière bienheureuse,
Inondez jusqu’au plus intime, Le cœur de vos fidèles. |
Sine tuo númine
nihil est in hómine, nihil est innóxium. | Sans votre secours,
Il n’est en l’homme, rien, Rien qui soit innocent. |
Lava quod est sórdidum,
riga quod est áridum, sana quod est sáucium. | Lavez ce qui est souillé,
Arrosez ce qui est aride, Guérissez ce qui est blessé. |
Flecte quod est rígidum,
fove quod est frígidum, rege quod est dévium. | Pliez ce qui est raide,
Échauffez ce qui est froid. Redressez ce qui dévie. |
Da tuis fidélibus,
in te confidéntibus, sacrum septenárium. | Donnez à vos fidèles,
qui en vous se confient Les sept dons sacrés. |
Da virtútis méritum,
da salútis éxitum, da perénne gáudium. Amen. Allelúia. | Donnez-leur le mérite de la vertu,
Donnez une fin heureuse, Donnez l’éternelle joie. Ainsi soit-il. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. |
Luc. 9, 1-6. | |
In illo témpore : Convocátis Iesus duódecim Apóstolis, dedit illis virtútem et potestátem super ómnia dæmónia, et ut languóres curárent. Et misit illos prædicáre regnum Dei et sanáre infírmos. Et ait ad illos : Nihil tuléritis in via, neque virgam, neque peram, neque panem, neque pecúniam, neque duas túnicas habeátis. Et in quamcúmque domum intravéritis, ibi manéte et inde ne exeátis. Et quicúmque non recéperint vos : exeúntes de civitáte illa, etiam púlverem pedum vestrórum excútite in testimónium supra illos. Egréssi autem circuíbant per castélla, evangelizántes et curántes ubíque. | En ce temps-là : Jésus ayant assemblé les douze apôtres, leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et le pouvoir de guérir les maladies. Puis il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades. Et il leur dit : Ne portez rien en route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n’ayez pas deux tuniques. Dans quelque maison que vous soyez entrés, demeurez-y et n’en sortez pas. Et lorsqu’on ne vous aura pas reçus, sortant de cette ville, secouez la poussière même de vos pieds, en témoignage contre eux. Étant donc partis, ils parcouraient les villages, annonçant l’Évangile et guérissant partout. |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Ps. 67, 29-30. | Offertoire |
Confírma hoc, Deus, quod operátus es in nobis : a templo tuo, quod est in Ierúsalem, tibi ófferent reges múnera, allelúia. | Affermissez, ô Dieu, ce que vous avez fait parmi nous, dans votre temple de Jérusalem, les rois vous offriront des présents, alléluia. |
Secreta. | Secrète |
Múnera, quǽsumus, Dómine, oblata sanctífica : et corda nostra Sancti Spíritus illustratióne emúnda. Per Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Rendez saints, nous vous en supplions, Seigneur, les dons qui vous sont offerts, et purifiez nos cœurs au moyen de la lumière du Saint-Esprit. Par N.-S. … en l’unité du même. |
Præfatio, Communicantes et Hanc igitur, ut in die Pentecostes. | Préface, Communicantes et Hanc igitur du jour de la Pentecôte . |
Ant. ad Communionem. Act. 2, 2 et 4. | Communion |
Factus est repénte de cælo sonus tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, ubi erant sedéntes, allelúia : et repléti sunt omnes Spíritu Sancto, loquéntes magnália Dei, allelúia, allelúia. | Tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux là où ils étaient assis, alléluia. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, annonçant les merveilles de Dieu, alléluia, alléluia. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Sancti Spíritus, Dómine, corda nostra mundet infúsio : et sui roris íntima aspersióne fecúndet. Per Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Seigneur, que l’infusion de l’Esprit-Saint purifie nos cœurs et qu’elle les féconde en les pénétrant de sa rosée. Par N.-S ... en l’unité du même. |
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Spíritus Dómini replévit orbem terrárum [1] : * Veníte, adorémus, allelúia. | Alléluia, l’Esprit du Seigneur a rempli l’univers : * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne |
Iam Christus astra ascénderat,
Revérsus unde vénerat, Patris fruéndum múnere, Sanctum datúrus Spíritum. | Déjà le Christ était monté aux cieux,
retourné d’où il était venu, pour nous donner le Saint-Esprit, qui fera jouir de la grâce du Père. |
Solémnis urgébat dies,
Quo mystico septémplici Orbis volútus sépties, Signat beáta témpora. | Il approchait le jour solennel,
où le cycle parcouru sept fois du septénaire mystérieux, annonce les temps bienheureux [2]. |
Cum lucis hora tértia
Repénte mundus íntonat, Apóstolis orántibus Deum veníre núntiat. | A la troisième heure du jour,
soudain le monde tonne, aux apôtres en prière il annonce que Dieu vient. |
De Patris ergo lúmine
Decórus ignis almus est, Qui fida Christi péctora Calóre Verbi cómpleat. | C’est donc de la lumière du Père
qu’est nourrit ce feu magnifique, qui remplit de la chaleur du Verbe les cœurs fidèles aux Christ. |
Impléta gaudent víscera,
Affláta Sancto Spíritu, Vocésque divérsas sonant, Fantur Dei magnália. | Au souffle de l’Esprit-Saint,
ils sont intérieurement comblés de joie, ils répandent des paroles diverses, ils publient les merveilles de Dieu. |
Notíque cunctis Géntibus,
Græcis, Latínis, Bárbaris, Simúlque demirántibus, Linguis loquúntur ómnium. | Compris par toutes les nations,
les Grecs, les Latins, les Barbares, et, à l’étonnement de tous, ils parlent le langage de tous. |
Iudǽa tunc incrédula,
Vesána torvo spíritu, Madére musto sóbrios Christi fidéles íncrepat. | La Judée alors incrédule,
égarée par un esprit mauvais, accuse d’un excès de vin nouveau les sobres disciples du Christ. |
Sed éditis miráculis
Occúrrit, et docet Petrus, Falsum profári pérfidos, Ioéle teste cómprobans. | Mais par les miracles accomplis
Pierre répond et enseigne, que les incrédules ont menti selon le témoignage du Prophète Joël [3]. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
Ad Nocturnum | Au Nocturne [4] |
Ant. 1 Factus est * repénte de cælo sonus adveniéntis spíritus veheméntis, allelúia, allelúia. | Ant. 1 Il se fit * soudain un bruit du ciel, comme celui d’un vent impétueux qui arrive [5], alléluia, alléluia. |
Psaume 47 | |
On répète l’antienne du psaume après chaque psaume. | |
Ant. 2 Confírma hoc, Deus, * quod operátus es in nobis : a templo sancto tuo, quod est in Ierúsalem [6], allelúia, allelúia. | Ant. 2 Affermissez, ô Dieu, * ce que vous avez opéré parmi nous, du milieu de votre saint temple, qui est dans Jérusalem, alléluia, alléluia. |
Psaume 67 | |
Ant. 3 Emítte Spíritum tuum, * et creabúntur : et renovábis fáciem terræ [7], allelúia, allelúia. | Ant. 3 Vous enverrez votre Esprit, * et vous renouvellerez la face de la terre, alléluia, alléluia. |
Psaume 103 | |
V/. Spíritus Dómini replévit orbem terrárum [8], allelúia. | V/. L’Esprit du Seigneur remplit l’univers, alléluia. |
R/. Et hoc quod cóntinet ómnia, sciéntiam habet vocis, allelúia. | R/. Et comme Il contient tout, Il connaît tout ce qui se dit, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 9, 1-6. | |
In illo témpore : Convocátis Iesus duódecim Apóstolis, dedit illis virtútem et potestátem super ómnia dæmónia, et ut languóres curárent. Et réliqua.. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus ayant assemblé les douze apôtres, leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et le pouvoir de guérir les maladies. Et le reste. |
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi. | Homélie de saint Ambroise, Évêque. |
Liber 6 in cap. 9 Lucæ | |
Qualis débeat esse, qui evangelízat regnum Dei, præcéptis evangélicis designátur : ut sine virga, sine pera, sine calceaménto, sine pane, sine pecúnia, hoc est, subsídii sæculáris adminícula non requírens, fidéque tutus, putet sibi quo minus ea requírat, magis posse suppétere. Quæ possunt, qui volunt, ad eum deriváre tractátum, ut spiritálem tantúmmodo locus iste formáre videátur afféctum : qui velut induméntum quoddam videátur córporis exuísse, non solum potestáte reiécta contemptísque divítiis, sed étiam carnis ipsíus illécebris abdicátis. Quibus primo ómnium datur pacis atque constántiæ generále mandátum, ut pacem ferant, constántiam servent, hospitális necessitúdinis iura custódiant : aliénum a prædicatóre regni cæléstis ástruens cursitáre per domos, et inviolábilis hospítii iura mutáre. | Les préceptes évangéliques nous enseignent comment doit être celui qui annonce le royaume de Dieu : il faut qu’il soit sans bâton, ni sac, ni chaussure, ni pain, ni argent, c’est-à-dire qu’il ne recherche point les secours et les appuis de ce monde, mais que, fort de sa foi, il pense trouver d’autant mieux ces choses, qu’il les recherche moins. Ces mêmes paroles de l’Évangile, on peut, si l’on veut, les entendre aussi comme nous enseignant à spiritualiser les affections de notre cœur. Le cœur, en effet, semble se dépouiller comme d’un vêtement matériel, lorsque, non content de rejeter l’ambition et de mépriser les richesses, il renonce encore aux séductions de la chair. Aux prédicateurs de l’Évangile, il est donné avant tout le précepte général de porter la paix, de maintenir la constance, de garder les lois qu’imposé l’hospitalité ; ce précepte affirme qu’il est malséant pour un prédicateur du royaume céleste de courir de maison en maison et de méconnaître les lois de l’inviolable hospitalité. |
R/. Advénit ignis divínus, non combúrens sed illúminans, non consúmens sed lucens : et invénit corda discipulórum receptácula munda : * Et tríbuit eis charísmatum dona, allelúia, allelúia. | R/. Il descendit un feu divin, ne brûlant pas, mais illuminant, ne consumant pas, mais éclairant : et il trouva dans les cœurs des disciples de purs réceptacles : * Et il leur accorda ses dons et ses grâces, alléluia, alléluia. |
V/. Invénit eos concórdes caritáte, et collustrávit eos inúndans grátia Deitátis. | V/. Il les a trouvés unis par la charité, et il les a tous éclairés par l’effusion de la grâce divine. |
* Et tríbuit eis charísmatum dona, allelúia, allelúia. | * Et il leur accorda ses dons et ses grâces, alléluia, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Sed, ut hospítii grátia deferénda censétur : ita étiam, si non recipiántur, excutiéndum púlverem, et egrediéndum de civitáte mandátur. Quo non medíocris boni remunerátio docétur hospítii : ut non solum pacem tribuámus hospítibus, verum étiam, si qua eos terrénæ obúmbrant delícta levitátis, recéptis apostólicæ prædicatiónis vestígiis auferántur. Nec otióse secúndum Matthǽum, domus, quam ingrediántur Apóstoli, eligénda decérnitur : ut mutándi hospítii, necessitudinísque violándæ causa non súppetat. Non tamen éadem cáutio receptóri mandátur hospítii : ne, dum hospes elígitur, hospitálitas ipsa minuátur. | Mais comme la gratitude pour le bienfait de l’hospitalité est prescrite, il est aussi commandé aux disciples, s’ils ne sont point reçus, de secouer la poussière, et de sortir de la ville. Ce qui nous apprend que la récompense de l’hospitalité ne sera pas un bien médiocre, c’est que non seulement nous apportons la paix à nos hôtes, mais que même, s’ils ont sur la conscience les taches de fautes commises par fragilité, elles leur seront enlevées par l’entrée et la réception des prédicateurs apostoliques. Ce n’est pas sans raison non plus que, dans l’Évangile de saint Matthieu, il est recommandé aux Apôtres de choisir la maison où ils doivent loger, afin qu’ils ne s’exposent point à l’occasion de violer les liens de l’hospitalité, en changeant de demeure. La même précaution n’est pas cependant requise de l’hôte, de crainte qu’en choisissant ceux qu’il reçoit, il n’exerce moins véritablement l’hospitalité. |
R/. Spíritus Sanctus replévit totam domum, ubi erant Apóstoli : et apparuérunt illis dispertítæ linguæ, tamquam ignis, sedítque supra síngulos eórum : * Et repléti sunt omnes Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui váriis linguis, prout Spíritus Sanctus dabat éloqui illis, allelúia, allelúia, allelúia. | R/. L’Esprit-Saint remplit toute la maison où étaient les Apôtres : alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partagèrent, et il se reposa sur chacun d’eux : * Et ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l’Esprit-Saint leur donnait de parler, alléluia, alléluia, alléluia. |
V/. Dum ergo essent in unum discípuli congregáti propter metum Iudæórum, sonus repénte de cælo venit super eos. | V/. Tandis que les disciples étaient tous rassemblés dans le même lieu de peur des Juifs, il se fit soudain au-dessus d’eux un bruit du ciel [9]. |
* Et repléti sunt omnes Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui váriis linguis, prout Spíritus Sanctus dabat éloqui illis, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Et repléti sunt omnes Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui váriis linguis, prout Spíritus Sanctus dabat éloqui illis, allelúia, allelúia, allelúia. | * Et ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l’Esprit-Saint leur donnait de parler, alléluia, alléluia, alléluia. Gloire au Père. * Et ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l’Esprit-Saint leur donnait de parler, alléluia, alléluia, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Sed hæc, ut secúndum lítteram de hospítii religióne venerábilis est forma præcépti : ita étiam de mystério senténtia cæléstis arrídet. Etenim cum domus elígitur, dignus hospes inquíritur. Videámus ígitur, ne forte Ecclésia præferénda designétur, et Christus. Quæ enim dígnior domus apostólicæ prædicatiónis ingréssu, quam sancta Ecclésia ? Aut quis præferéndus magis ómnibus vidétur esse quam Christus, qui pedes suis laváre consuévit hospítibus : et quoscúmque sua recéperit domo, pollútis non patiátur habitáre vestígiis ; sed maculósos licet vitæ prióris, in réliquum tamen dignétur mundáre procéssus ? Hic est ígitur solus, quem nemo debet desérere, nemo mutáre. Cui bene dícitur : Dómine, ad quem íbimus ? verba vitæ ætérnæ habes, et nos crédimus. | Mais si ce précepte sur les devoirs de l’hospitalité, dans son sens littéral, est digne de respect ; l’enseignement céleste, dans le sens mystique, est plein de charmes. Lorsqu’on choisit une maison, on recherche un hôte digne. Voyons donc si ce n’est pas l’Église et le Christ qui sont désignés à nos préférences ? En effet, y a-t-il une maison plus digne de recevoir la prédication apostolique que la sainte Église ? Et le Christ ne nous semble-t-il pas devoir être préféré à tous, lui qui a coutume de laver les pieds de ceux qu’il reçoit, et qui ne souffre pas que ceux qu’il a reçus dans sa maison restent dans un chemin souillé ; mais qui, les trouvant couverts des taches de leur vie antérieure, daigne néanmoins les purifier pour l’avenir ? Jésus-Christ est donc le seul hôte que personne ne doit abandonner, que personne ne doit quitter pour un autre. C’est à lui qu’on dit avec raison : « Seigneur, à qui irons-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle ; pour nous, nous croyons » [10]. |
Te Deum | |
A LAUDES.
Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia. | Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [11], alléluia. |
Psaume 92 | |
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia. | Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [12], alléluia. |
Psaume 99 | |
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia. | Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [13], alléluia, alléluia. |
Psaume 62 | |
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia. | Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [14], alléluia. |
Cantique des trois Enfants | |
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia. | Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [15], alléluia, alléluia. |
Psaume 148 | |
Capitulum Act. 2. 1-2. | Capitule |
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes. | Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. |
Hymnus | Hymne |
Beáta nobis gáudia
Anni redúxit órbita, Cum Spíritus Paráclitus Illápsus est Apóstolis. | Le cycle de l’année nous ramène
les joies bienheureuses du jour où l’Esprit Paraclet descendit sur les Apôtres. |
Ignis vibránte lúmine
Linguæ figúram détulit, Verbis ut essent próflui, Et caritáte férvidi. | Le feu à l’éclat vibrant
a pris la forme d’une langue, pour qu’ils abondent de paroles et soient brûlants de charité. |
Linguis loquúntur ómnium ;
Turbæ pavent Gentílium, Musto madére députant Quos Spíritus repléverat. | Ils parlent les langues de tous ;
les foules de Gentils sont dans la stupeur, ils croient pris de vin nouveau ceux que l’Esprit vient de remplir. |
Patráta sunt hæc mýstice,
Paschæ perácto témpore, Sacro diérum círculo, Quo lege fit remíssio. | Ces faits s’accomplissent selon le mystère,
le temps pascal étant écoulé, s’ouvre un cycle sacré de jours où la loi remettait toutes les dettes [16]. |
Te nunc, Deus piíssime,
Vultu precámur cérnuo : Illápsa nobis cælitus Largíre dona Spíritus. | Vous, maintenant, Dieu très clément,
nous vous en prions, prosternés : accordez-nous les dons de l’Esprit qui nous viennent du ciel. |
Dudum sacráta péctora
Tua replésti grátia : Dimítte nostra crímina, Et da quiéta témpora. | Vous venez de consacrer ces cœurs
remplis de votre grâce : remettez nos crimes, donnez des jours paisibles. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto, allelúia. | V/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, alléluia [17]. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Ad Bened. Ant. Convocátis Iesus * duódecim discípulis suis, dedit illis virtútem et potestátem super ómnia dæmónia, et ut languóres curárent : et misit illos prædicáre regnum Dei, et sanáre infírmos, allelúia. | Ant. au Benedictus Jésus ayant appelé * les douze Apôtres, il leur donna vertu et puissance sur tous les démons, et le pouvoir de guérir les maladies. C’est ainsi qu’il les envoya prêcher le royaume de Dieu, et rendre la santé aux malades [18], alléluia. |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Deus, qui hodiérna die corda fidélium Sancti Spíritus illustratióne docuísti : da nobis in eódem Spíritu recta sápere ; et de eius semper consolatióne gaudére. Per Dóminum... in unitáte eiúsdem Spíritus. | Dieu, qui avez instruit en ce jour les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit : donnez-nous, par le même Esprit, de goûter ce qui est bien ; et de jouir sans cesse de la consolation dont il est la source. Par Notre-Seigneur … en l’unité du même Esprit. |
AUX VÊPRES.
Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia. | Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [19], alléluia. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia. | Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [20], alléluia. |
Psaume 110 | |
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia. | Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [21], alléluia, alléluia. |
Psaume 111 | |
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia. | Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [22], alléluia. |
Psaume 112 | |
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia. | Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [23], alléluia, alléluia. |
Psaume 113 | |
Capitulum Act. 2. 1-2. | Capitule |
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes. | Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. |
Hymnus | Hymne |
Veni, Creátor Spíritus,
Mentes tuórum vísita Imple supérna grátia, Quæ tu creásti péctora. | Venez, Esprit Créateur [24],
Visitez les âmes de vos fidèles, Remplissez de la grâce céleste Les cœurs que vous avez créés. |
Qui díceris Paráclitus,
Altíssimi donum Dei, Fons vivus, ignis, cáritas, Et spiritális únctio. | Vous êtes appelé le Paraclet [25],
Le Don [26] de Dieu très haut, La source d’eau vive, le feu, l’Amour, Et l’onction spirituelle [27]. |
Tu septifórmis múnere,
Dígitus patérnæ déxteræ, Tu rite promíssum Patris, Sermóne ditans gúttura. | Vous êtes l’Auteur des sept dons [28],
Le doigt de la droite du Père [29] : Vous, promis solennellement par le Père, Vous mettez sur nos lèvres votre parole. |
Accénde lumen sénsibus :
Infúnde amórem córdibus : Infírma nostri córporis Virtúte firmans pérpeti. | Allumez la lumière dans nos esprits [30] ;
Versez l’amour dans nos cœurs ; Soutenez la faiblesse de notre corps Par votre incessante énergie. |
Hostem repéllas lóngius,
Pacémque dones prótinus : Ductóre sic te prǽvio Vitémus omne nóxium. | Repoussez l’ennemi loin de nous,
Hâtez-vous de nous donner la paix, Marchant ainsi sous votre conduite, Nous éviterons tout mal. |
Per te sciámus da Patrem,
Noscámus atque Fílium, Teque utriúsque Spíritum Credámus omni témpore. | Par vous, que nous connaissions le Père,
Faites-nous connaître aussi le Fils, Et qu’en vous, Esprit de l’un et de l’autre Nous croyons en tout temps. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Loquebántur váriis linguis Apóstoli, allelúia. | V/. Les Apôtres annonçaient en diverses langues [31], alléluia. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Ad Magnificat Ant. Spíritus, * qui a Patre procédit, allelúia : ille me clarificábit, allelúia, allelúia. | Ant. au Magnificat L’Esprit * qui procède du Père, alléluia : c’est lui qui me glorifiera [32], alléluia, alléluia. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Deus, qui hodiérna die corda fidélium Sancti Spíritus illustratióne docuísti : da nobis in eódem Spíritu recta sápere ; et de eius semper consolatióne gaudére. Per Dóminum... in unitáte eiúsdem Spíritus. | Dieu, qui avez instruit en ce jour les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit : donnez-nous, par le même Esprit, de goûter ce qui est bien ; et de jouir sans cesse de la consolation dont il est la source. Par Notre-Seigneur … en l’unité du même Esprit. |
Le divin Esprit qui tient unis dans un même tout les membres de la sainte Église, parce qu’il est lui-même unique, n’a pas seulement été envoyé pour assurer l’unité inviolable à l’Épouse du Christ. Cette Épouse d’un Dieu qui s’est appelé lui-même la Vérité [33], a besoin d’être dans la vérité, et ne peut être accessible à Terreur. Jésus lui a confié sa doctrine, il l’a instruite en la personne des Apôtres. « Tout ce que j’ai entendu de mon Père, dit-il, je vous l’ai manifesté » [34]. Mais comment cette Église, si elle est laissée à l’humaine faiblesse, pourra-t-elle conserver sans mélange et sans altération, durant la traversée des siècles, cette parole que Jésus n’a pas écrite, cette vérité qu’il est venu de si haut apportera la terre ? L’expérience prouve que tout s’altère ici-bas, que les textes écrits sont sujets à de fausses interprétations, et que les traditions non écrites deviennent méconnaissables par le cours des années.
C’est ici encore que nous devons reconnaître la divine prévoyance de notre Emmanuel montant au ciel. De même que pour accomplir le désir qu’il a « que nous soyons un, comme il est un avec son Père », il a député vers nous son unique Esprit ; ainsi, pour nous maintenir dans la vérité, il nous a envoyé ce même Esprit qu’il appelle l’Esprit de vérité. « Quand il sera venu, dit-il, cet Esprit de vérité, il vous enseignera toute vérité » [35]. Et quelle est la vérité qu’enseignera cet Esprit ? « Il enseignera toutes choses, et il vous suggérera tout ce que je vous aurai dit » [36].
Rien donc ne se perdra de ce que le Verbe divin a dit aux hommes. La beauté de son Épouse aura pour fondement la vérité ; car la beauté est la splendeur du vrai. Sa fidélité à l’Époux sera parfaite ; car s’il est la Vérité, la Vérité est assurée en elle pour jamais. Jésus le déclare ainsi : « Le nouveau Consolateur que le Père vous enverra demeurera avec vous pour toujours, et il sera en vous » [37]. C’est donc par l’Esprit-Saint que l’Église possédera en propre la vérité, et cette possession ne lui sera jamais enlevée ; car cet Esprit envoyé par le Père et par le Fils s’attachera à l’Église et ne la quittera plus.
C’est ici le moment de se rappeler la magnifique théorie de saint Augustin. Selon sa doctrine qui n’est que l’explication des passages du saint Évangile que nous venons de lire, l’Esprit-Saint est le principe de la vie dans l’Église ; étant donc l’Esprit de vérité, il conserve la vérité en elle, il la dirige dans la vérité, en sorte qu’elle ne peut exprimer que la vérité dans son enseignement et dans sa conduite. Il assume la responsabilité de ses paroles, comme notre esprit répond de ce que profère notre langue ; et c’est pour cela que la sainte Église est tellement identifiée avec la vérité par son union avec l’Esprit divin, que l’Apôtre ne fait pas difficulté de nous dire qu’elle en est « la colonne et l’appui » [38]. Que l’on ne s’étonne donc pas si le chrétien se repose sur l’Église dans sa croyance. Ne sait-il pas que cette Église n’est jamais seule, qu’elle est toujours avec l’Esprit divin qui vit en elle, que sa parole n’est pas sa parole à elle, mais la parole de l’Esprit qui n’est autre que la parole de Jésus ? Or cette parole de Jésus, l’Esprit la conserve pour l’Église dans un double dépôt. Il veille sur elle dans les saints Évangiles qu’il a inspirés à leurs auteurs. Par ses soins, ces livres sacrés sont défendus contre toute altération, et ils traversent les siècles sans que la main de l’homme leur ait fait subir de changement. Il en est de même des autres livres du Nouveau Testament composés sous le souffle du même Esprit. Ceux dont se compose l’Ancien Testament sont également le produit de l’inspiration du divin Esprit. S’ils ne rapportent pas les discours de Jésus durant sa vie mortelle, ils parlent de lui, ils l’annoncent, en même temps qu’ils contiennent la première initiation aux choses divines. Cet ensemble des livres sacrés est rempli des mystères dont l’Esprit a la clef pour la communiquer à l’Église.
L’autre source de la parole de Jésus est la Tradition. Tout ne devait pas être écrit, et l’Église existait déjà que les Évangiles n’étaient pas encore rédigés. Cette Tradition, élément divin comme l’Écriture elle-même, comment aurait-elle survécu sans altération, si l’Esprit de Vérité ne veillait à sa garde ? Il la maintient donc dans la mémoire de l’Église, il la préserve de tout changement : c’est sa mission, et par la fidélité qu’il met à remplir cette mission, l’Épouse demeure en possession de tous les secrets de l’Époux.
Mais il ne suffit pas que l’Église possède la vérité écrite et traditionnelle, comme un dépôt scellé. Il faut encore qu’elle en ait le discernement, afin de pouvoir l’interpréter à ceux auxquels elle doit rendre les enseignements de Jésus. La vérité n’est pas descendue du ciel pour n’être pas communiquée aux hommes ; car elle est leur lumière, et sans elle ils languiraient dans les ténèbres, sans savoir d’où ils viennent et où ils vont [39]. L’Esprit de Vérité ne se bornera donc pas à conserver la parole de Jésus dans l’Église comme un trésor caché, il en dirigera l’épanchement sur les hommes, afin qu’ils y puisent la vie de leurs âmes. L’Église sera donc infaillible dans son enseignement ; car elle ne pourrait se tromper ni tromper les hommes, puisque l’Esprit de Vérité la conduit en tout et parle par son organe. Il est son âme, et nous avons reconnu, avec saint Augustin, que lorsque la langue s’exprime, c’est l’âme que l’on entend.
La voilà, cette infaillibilité de notre mère la sainte Église, résultat direct et immédiat de l’incorporation de l’Esprit de Vérité en elle ! C’est la promesse du Fils de Dieu, c’est l’effet nécessaire de la présence du Saint-Esprit. Quiconque ne reconnaît pas l’Église pour infaillible doit, s’il est conséquent avec lui-même, admettre que le Fils de Dieu a été impuissant à remplir sa promesse, et que l’Esprit de Vérité n’est qu’un Esprit d’erreur. Mais celui qui raisonne ainsi a perdu le sentier de la vie ; il a cru nier seulement l’Église, et sans s’en apercevoir, c’est Dieu même qu’il a renié. Tel est le crime et le malheur de l’hérésie. Le défaut de réflexion sérieuse peut voiler cette terrible conséquence : elle n’en est pas moins rigoureusement déduite. L’hérétique a rompu avec le Saint-Esprit, en rompant de pensée avec l’Église : il pourrait revivre en retournant humblement vers l’Épouse du Christ, mais présentement il est dans la mort ; car l’âme ne l’anime plus. Écoutons encore le grand Docteur : « Il arrive parfois, dit-il, qu’un membre du corps humain soit coupé, une main, un doigt, un pied : l’âme suit-elle le membre ainsi séparé du corps ? Non ; ce membre, quand il était uni au corps, jouissait de la vie ; isolé maintenant, c’est la vie même qu’il a perdue. De même le chrétien demeure catholique tant qu’il est adhérent au corps de l’Église ; en est-il séparé, le voilà hérétique ; l’Esprit ne suit pas le membre qui s’est détaché » [40].
Honneur soit donc à l’Esprit divin pour la splendeur de vérité qu’il communique à l’Épouse ! Mais pourrions-nous, sans le plus affreux péril, imposer des bornes à notre docilité, aux enseignements qui nous viennent à la fois de l’Esprit et de l’Épouse que nous savons unis d’une manière si indissoluble [41] ? Soit donc que l’Église nous intime ce que nous devons croire en nous montrant sa pratique, ou par la simple énonciation de ses sentiments, soit qu’elle déclare solennellement la définition attendue, nous devons regarder et écouter avec soumission de cœur : car la pratique de l’Église est maintenue dans la vérité par l’Esprit qui la vivifie ; renonciation de ses sentiments à toute heure est l’aspiration continue de cet Esprit qui vit en elle ; et quant aux sentences qu’elle rend, ce n’est pas elle seule qui prononce, c’est l’Esprit qui prononce en elle et par elle. Si c’est son Chef visible qui déclare la doctrine, nous savons que Jésus a daigné prier pour que la foi de Pierre ne défaille pas, qu’il l’a obtenu de son Père, et qu’il a confié à l’Esprit la charge de maintenir Pierre en possession d’un don si précieux pour nous. Si le Pontife suprême, à la tète du collège épiscopal réuni conciliairement, déclare la foi dans l’accord parfait du Chef et des membres, c’est l’Esprit qui dans ce jugement collectif prononce avec une majesté souveraine pour la gloire de la vérité et la confusion de l’erreur. C’est l’Esprit qui a abattu toutes les hérésies sous les pieds de l’Épouse victorieuse ; c’est l’Esprit qui a suscité dans son sein, à tous les siècles, les docteurs qui ont terrassé l’erreur aussitôt qu’elle s’est montrée.
Elle a donc en partage le don de l’infaillibilité, notre Église bien-aimée ; elle est donc vraie en tout et toujours, l’Épouse de Jésus ; et elle doit cet heureux sort à celui qui procède éternellement du Père et du Fils. Mais il est encore une gloire dont elle lui est redevable.
L’Épouse du Dieu saint doit être sainte. Elle l’est ; et c’est de l’Esprit de sainteté qu’elle reçoit la sainteté. La vérité et la sainteté sont unies en Dieu d’une manière indissoluble ; et c’est pour cela que Jésus voulant « que nous soyons parfaits comme notre Père céleste est parfait » [42], et que tout en restant de simples créatures nous cherchions notre type dans le souverain bien, demande « que nous soyons sanctifiés dans la Vérité » [43].
Jésus a donc remis son Épouse à la direction de l’Esprit, afin qu’il la rendît sainte. Or, la sainteté est tellement inhérente à cet Esprit divin qu’elle sert à le désigner comme sa qualité fondamentale. Jésus lui-même l’appelle le Saint-Esprit, en sorte que c’est sur le témoignage du Fils de Dieu que nous lui donnons ce beau nom. Le Père est la Puissance, le Fils est la Vérité, l’Esprit est la Sainteté ; et c’est pour cela que l’Esprit remplit ici-bas le ministère de sanctificateur, bien que le Père et le Fils soient saints, de même que la vérité est dans le Père et dans l’Esprit, et que l’Esprit ainsi que le Fils aient aussi la puissance. Les trois divines personnes ont leurs propriétés spéciales, mais elles sont unies dans une seule et même essence. Or, la propriété spéciale du Saint-Esprit est d’être l’amour, et l’amour produit la sainteté ; car il unit et identifie le souverain bien avec celui qui en a l’amour, et cette union ou identification est la sainteté qui est la splendeur du Bien, comme la beauté est la splendeur du Vrai.
Pour être digne de l’Emmanuel son Époux, l’Église devait donc être sainte. Il lui avait donne la vérité que l’Esprit a maintenue en elle ; l’Esprit à son tour lui donnera la sainteté, et le Père céleste la voyant vraie et sainte, l’adoptera pour sa fille : telle est sa destinée glorieuse. Voyons maintenant les traits de cette sainteté. Le premier est la fidélité à l’Époux. Or, l’histoire de l’Église tout entière dépose de cette fidélité. Tous les pièges lui ont été tendus, toutes les violences ont été dirigées contre elle, pour la séduire et pour la détacher de l’Époux. Elle a tout déjoué, tout bravé ; elle a sacrifié son sang, son repos, et jusqu’au territoire où elle régnait, plutôt que de laisser altérer entre ses mains le dépôt que l’Époux lui avait confié. Comptez, si vous pouvez, les martyrs depuis les Apôtres jusqu’aujourd’hui. Rappelez-vous les offres des princes, si elle voulait se taire sur la vérité divine, les menaces et les traitements cruels qu’elle a encourus plutôt que de laisser mutiler son symbole. Pourrait-on oublier les luttes formidables qu’elle a soutenues contre les empereurs d’Allemagne pour sauvegarder sa liberté dont son Époux est si jaloux ; le noble détachement qu’elle a montré, aimant mieux voir l’Angleterre rompre avec elle que de sanctionner par une dispense illicite l’adultère d’un roi ; la générosité qu’elle a fait paraître dans la personne de Pie IX, en bravant les dédains de la politique mondaine et les lâches étonnements des faux catholiques, plutôt que de laisser un enfant juif à qui le baptême avait été conféré en danger de mort, exposé à renier l’ineffable caractère de chrétien, et à blasphémer le Christ dont il était devenu l’heureux membre ?
L’Église agit et agira ainsi jusqu’à la fin, parce qu’elle est sainte dans sa fidélité ; et l’Esprit nourrit toujours en elle un amour qui ne calcule jamais en présence du devoir. Elle peut ouvrir le code de ses lois en présence de ses ennemis comme de ses enfants fidèles, et leur demander s’ils pourraient en signaler une seule qui n’ait pas pour objet de procurer la gloire de son Époux et le bien des hommes par la pratique de la vertu.
Aussi, voyons-nous sortir de son sein des millions d’êtres vertueux qui s’en vont à Dieu après cette vie. Ce sont les saints que l’Église sainte produit par l’influence de l’Esprit-Saint. Dans toutes ces myriades d’élus, il n’en est pas un que l’Église ne revendique comme le fruit de son sein maternel. Ceux-là mêmes qu’une permission divine a laissé naître dans les sociétés séparées, s’ils ont vécu dans la disposition d’embrasser la vraie Église quand elle leur serait manifestée, et s’ils ont pratiqué toutes les vertus dans une entière fidélité à la grâce qui est le fruit de l’universelle rédemption : cette Église sainte les réclame pour ses fils.
Chez elle fleurissent tous les dévouements, tous les héroïsmes. Des vertus inconnues au monde avant qu’elle fût fondée, sont journalières dans son sein. En elle il est des saintetés éclatantes qu’elle couronne des honneurs de la canonisation : il est des vertus humbles et cachées qui ne rayonneront qu’au jour de l’éternité. Les préceptes de Jésus sont observés par ses disciples, et il règne en eux comme un maître chéri. Mais ce maître a donné aussi des conseils qui ne sont pas à la portée de tous, et c’est la source d’un nouvel épanouissement de la sainteté intarissable de l’Épouse. Non seulement il est des âmes généreuses qui s’attachent avec amour à ces divins conseils ; mais le sein de l’Église fécondé par le divin Esprit ne cesse de produire et d’alimenter d’immenses familles religieuses, dont l’élément est la perfection, dont la loi suprême est la pratique des conseils unie par le vœu à celle des préceptes.
Nous ne nous étonnerons plus après cela que l’Épouse resplendisse de ce don des miracles qui atteste visiblement la sainteté. Jésus lui a promis que son front serait toujours entouré de cette surnaturelle auréole [44] : or, l’Apôtre nous enseigne que les prodiges opères dans l’Église sont l’œuvre directe du Saint-Esprit [45].
Que si quelqu’un fait la remarque que tous les membres de l’Église ne sont pas saints, nous lui répondrons qu’il suffit que cette Épouse du Christ offre à tous le moyen de le devenir ; mais que la liberté étant donnée pour être l’instrument du mérite, il serait contradictoire que ceux qui possèdent la liberté fussent en même temps nécessités au bien. Nous ajouterons qu’un nombre immense de ceux qui sont dans le péché, restant membres de l’Église par la foi et la soumission respectueuse aux pasteurs légitimes et principalement au Pontife romain, rentreront tôt ou tard en grâce avec Dieu et termineront leur vie dans la sainteté. La miséricorde de l’Esprit-Saint opère cette merveille par le moyen de l’Église qui, à l’exemple de son Époux, « n’éteint pas la mèche qui fume encore, et n’achève pas de rompre le roseau déjà éclaté » [46].
Celle qui a reçu, pour le communiquer à ses membres, le divin septénaire des Sacrements dont nous avons exposé la richesse dans le cours d’une des semaines précédentes, comment ne serait-elle pas sainte ? Est-il rien de plus saint que cet auguste ensemble de rites qui donnent les uns la vie aux pécheurs, les autres l’accroissement de la grâce aux justes ? Ces Sacrements établis par Jésus lui-même et qui sont l’héritage de la sainte Église, ont tous leur relation avec l’Esprit-Saint. Dans le Baptême, la Confirmation et l’Ordre, c’est lui-même qui agit directement ; dans le Sacrifice eucharistique, c’est par son action que l’Homme-Dieu vit et est immolé sur notre autel ; il fait renaître la grâce baptismale dans la Pénitence ; il est l’Esprit de Force qui conforte le mourant dans l’Onction suprême, le lien sacré qui unit indissolublement les époux dans le Mariage. En montant aux cieux, notre Emmanuel nous laissait comme gage de son amour ce septénaire sacramentel ; mais le trésor demeura scellé jusqu’à ce que l’Esprit divin fût descendu. Il devait lui-même mettre l’Épouse en possession d’un dépôt si précieux, l’ayant préparée, en la sanctifiant, à le recevoir dans ses royales mains et à l’administrer fidèlement à ses heureux membres.
L’Église enfin est sainte au moyen de la prière qui en elle est incessante. Celui qui est « l’Esprit de grâce et de prières [47] » produit continuellement dans les fidèles de l’Église, les actes divers qui forment le sublime concert de la prière : adoration, action de grâces, demande, élans du repentir, effusions de l’amour. Il y joint chez plusieurs les dons de la contemplation, par lesquels la créature est tantôt ravie jusqu’en Dieu, tantôt voit descendre Dieu jusqu’à elle avec des faveurs qui tiennent de la vie à venir plus que de celle-ci. Qui pourrait compter les respirations de la sainte Église, je veux dire ses épanchements vers l’Époux, dans les millions de prières qui montent à chaque minute de la terre au ciel, et semblent les unir l’un à l’autre dans le plus étroit embrassement ? Comment ne serait-elle pas sainte, celle qui a ainsi, selon la forte expression de l’Apôtre : « sa conversation dans le ciel ? » [48].
Mais si la prière des membres est si merveilleuse dans sa multiplication et son ardeur, combien plus encore est imposante et plus belle la prière générale de l’Église elle-même dans la sainte Liturgie, où l’Esprit-Saint agit avec plénitude, inspirant l’Épouse, et lui suggérant ces touchants et nobles accents que nous avons cherché à traduire dans la succession de cet ouvrage ! Que ceux qui nous ont suivi jusqu’ici disent si la prière liturgique n’est pas la première de toutes, si elle n’est pas désormais la lumière et la vie de leur prière personnelle. Qu’ils applaudissent donc à la sainteté de l’Épouse qui leur donne de sa plénitude, et qu’ils glorifient « l’Esprit de grâce et de prière » de ce qu’il daigne faire pour elle et pour eux.
O Église, vous êtes « sanctifiée dans la vérité » ; et par vous nous sommes initiés à toute la doctrine de Jésus votre Époux ; par vous nous sommes établis dans la voie de cette sainteté qui est votre élément. Que pouvons-nous désirer, ayant ainsi le Vrai et le Bien ? Hors de vous c’est en vain que nous les chercherions, et notre bonheur consiste en ce que nous n’avons rien à chercher ; car votre cœur de mère ne désire que de répandre sur nous tout ce qu’il a reçu de dons et de lumières. Soyez bénie en cette solennité de la Pentecôte où vous avez tant reçu pour nous ! Nous sommes éblouis de l’éclat des prérogatives que la munificence de votre Époux vous a préparées, et dont l’Esprit-Saint vous comble de sa part ; et maintenant que nous vous connaissons mieux encore, nous promettons de vous être plus fidèles que jamais.
La Station du Jeudi de la Pentecôte est dans la basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs. Ce vénérable sanctuaire où repose la dépouille du vaillant Archidiacre de l’Église romaine, est un des plus nobles trophées de la victoire de l’Esprit divin sur le Prince du monde, et l’assemblée annuelle des fidèles dans un tel lieu depuis tant de siècles atteste combien fut complète la victoire qui donna au Christ Home et sa puissance.
L’Église arménienne se retrouve aujourd’hui pour nous fournir la matière des louanges que nous offrirons à l’Esprit Saint, dans ces belles strophes qui respirent un si odorant parfum d’antiquité.
CANON QUINTAE DIEI.
Aujourd’hui le chœur des Apôtres tressaille de bonheur à l’arrivée de l’Esprit de Dieu qui vient les consoler en place du Verbe incarné, et habiter avec eux ; rendons-lui gloire, et que nos voix célèbrent sa sainteté.
Aujourd’hui une eau vive a jailli dans Jérusalem ; les fleuves de Dieu en ont été remplis, et dans leur cours ils ont enivré la terre, comme les quatre sources qui arrosaient Eden ; rendons-lui gloire, et que nos voix célèbrent sa sainteté.
Aujourd’hui la rosée spirituelle est descendue des nuées, les jeunes plants de l’Église en ont été réjouis, ses sillons ont été fertilisés par la justice, ses déserts sont devenus gracieux par l’éclat de la virginité ; rendons-lui gloire, et que nos voix célèbrent sa sainteté.
Nous ajoutons cette belle Séquence que l’Allemagne a produite, et dans laquelle son illustre prophétesse, la grande et sainte abbesse Hildegarde, exprime son amour pour l’Esprit divin dont elle fut constamment l’organe inspiré.
SÉQUENCE. | |
O Ignis Spiritus Paraclite,
Vita vitæ omnis creaturæ. | Vous êtes un feu, ô Esprit Paraclet,
la source de vie pour toute créature ! |
Sanctus es, vivificando formas. | Saint êtes-vous, lorsque vous vivifiez les êtres. |
Sanctus es, ungendo
Periculose fractos. | Saint êtes-vous, lorsque par votre onction
vous êtes un baume pour nos mortelles blessures. |
Sanctus es, tergendo fœtida vulnera. | Saint êtes-vous, lorsque vous nettoyez nos plaies humiliantes. |
O spiraculum sanctitatis,
O ignis caritatis, O dulcis gustus In pectoribus, Et infusio cordium In bono odore virtutum ! | O souffle de sainteté !
O flamme de charité ! O saveur si douce à nos cœurs ! O parfum pénétrant qui leur faites répandre la bonne odeur des vertus ! |
O fons purissimus,
In quo consideratur Quod Deus alienos Colligit, Et perditos requirit ! | O source pure et vive,
qui manifestez la bonté de Dieu recueillant ceux qui lui étaient étrangers, et recherchant ceux qui étaient perdus ! |
O lorica vitæ,
Et spes compaginis Membrorum omnium ! O cingulum honestatis, Salva beatos ! | O défense de notre vie,
espérance de notre conservation, ceinture protectrice de la vertu, sauvez ceux dont vous êtes le bonheur ! |
Custodi eos
Qui carcerati sunt Ab inimico, Et solve ligatos, Quos divina vis Salvare vult. | Préservez
des coups de l’ennemi ceux qui sont encore dans ses liens ; brisez leurs chaînes, ô force divine, vous qui voulez les sauver ! |
O iter fortissimum,
Quod penetravit omnia, In altissimis, Et in terrenis, Et in omnibus abyssis, Quum omnes componis Et colligis. | O sentier puissant,
trace de la terre au Ciel, traversant tous les abîmes, afin de recueillir et de rassembler tous les élus. |
De te nubes fluunt,
Æther volat, Lapides humorem habent, Aquæ rivulos educunt Et terra viriditatem sudat. | Par vous les nuages parcourent le ciel,
l’atmosphère vivifiante s’étend autour de nous, les rochers recèlent des sources d’eau qui arrosent la terre en ruisseaux ; par vous la terre se couvre de sa verdure. |
Tu etiam semper
Educis doctos, Per inspirationem sapientiæ Lætificatos. | C’est vous aussi
qui instruisez les âmes et qui les réjouissez, en leur inspirant la sagesse. |
Unde laus tibi sit,
Qui es sonus laudis Et gaudium vitæ, Spes et honor fortissimus, Dans præmia lucis. Amen. | Louange donc soit à vous
qui êtes l’harmonie de nos chants, le charme de notre vie, notre espérance et notre gloire, celui qui nous confère le précieux don de la lumière. Amen. |
L’origine relativement tardive de toute l’octave de la Pentecôte, et de ce jeudi en particulier, ressort clairement de l’incertitude de la tradition romaine quant à la messe stationnale d’aujourd’hui. En effet, l’Antiphonaire grégorien, d’accord avec le Capitulaire de Würzbourg (du milieu du VIIe siècle), l’ignore. Le Missel actuel prescrit bien la station à Saint-Laurent hors les Murs — qui aurait dû se faire dès hier, comme le mercredi de Pâques, si l’antique station à Sainte-Marie-Majeure, traditionnelle à Rome le mercredi des Quatre-Temps, ne s’y était opposée ; toutefois il emprunte l’introït, l’offertoire et la communion au dimanche précédent. D’autres anciennes listes stationnales romaines, ne tenant pas compte de l’omission de Saint-Laurent, indiquent au contraire la fête de ce jour ad Apostolos, comme le jeudi de Pâques, ce que nous confirme la lecture des Actes des Apôtres pour aujourd’hui, avec le récit des prodiges opérés en Samarie par le diacre Philippe, identifié à tort avec l’apôtre du même nom, vénéré dans le sanctuaire au pied du Quirinal.
Le passage évangélique traite aujourd’hui de la première mission des douze Apôtres. Cela encore est en relation avec les Titulaires de la primitive église stationnale, plus qu’avec l’octave de la Pentecôte.
Tous les chants et les collectes de la messe de ce jour sont empruntés au dimanche de la Pentecôte. Il n’y a donc en propre que les deux lectures scripturaires.
Dans le passage des Actes des Apôtres (VIII, 5-9), il est parlé de Philippe l’Évangéliste qui, à Samarie, confirme sa prédication par de nombreux miracles qui émeuvent de joie tout ce peuple. La joie, dont parle ici le texte sacré, est un don du Saint-Esprit ; on l’obtient quand l’âme se prête docilement à l’action de la grâce, sans en contrarier ou en arrêter les motions intimes. Si le monde aujourd’hui est plus que jamais inquiet et avide de divertissements, cela indique qu’il manque de la joie et de la consolation du divin Paraclet, s’en rendant indigne par la résistance qu’il oppose aux mouvements intérieurs de sa grâce. Dans une âme, la joie chrétienne est comme le thermomètre de sa température surnaturelle ; peu de joie démontre que la ferveur manque, et il convient alors de la rallumer dans l’oraison. Tristatur aliquis inter vos ? Oret... psallat, dit saint Jacques [49].
Il est un fait fort singulier, qui doit remplir d’une crainte salutaire les âmes pieuses, et il est noté très souvent dans les saintes Écritures. Les mieux disposés à la grâce ne sont pas toujours les Israélites, les Prêtres, les Docteurs de la Loi, mais les Samaritains exécrés, les publicains et les pécheresses. Cela provient de l’orgueil caché que parfois nous inspire une vie exempte de grands désordres. Alors nous présumons trop de nous-mêmes, comme si nous n’avions pas besoin de la miséricorde de Dieu pour nous tenir debout, tandis que les pauvres pécheurs sentent toute l’abjection de leur état, et, par leur profonde humilité, s’approchent davantage du trône de la divine miséricorde et inclinent Dieu à avoir une grande pitié de leur situation.
Aujourd’hui, dans le saint Évangile (Luc., IX, 1-6), le Seigneur envoie l’ouvrier évangélique absolument dépourvu de secours humains ; la divine Providence veut prendre directement le soin de lui procurer le nécessaire plutôt que de lui permettre de s’occuper en même temps des intérêts de Dieu et de ses besoins matériels. Non pas que le Divin Maître interdise ici tout soin des intérêts matériels, — et le seul fait qu’il ordonne aux Apôtres d’accepter de bon cœur l’hospitalité et la table chez ceux qui les invitent démontre bien le contraire, — mais il veut seulement déraciner du cœur de l’ouvrier évangélique l’attachement à ses intérêts et leur soin excessif, afin qu’il s’abandonne avec confiance à la divine Providence. On n’interdit donc pas tout soin de se pourvoir des choses nécessaires à la vie, — Judas gardait la bourse du collège apostolique présidé par Jésus, et Paul travaillait assidûment pour sa subsistance et celle de ses compagnons d’apostolat, — mais à l’ouvrier évangélique on demande le désintéressement.
Le Saint-Esprit et le sacrement de l’Ordre.
Ce jour, comme tous les jeudis, était, dans l’antiquité, dépourvu de liturgie. La Pentecôte, primitivement, n’avait pas d’Octave, car elle est elle-même l’Octave de la fête de Pâques. On la célébrait pendant trois jours. On ajouta bientôt les trois jours de Quatre-Temps. Il ne manquait plus, pour faire une Octave complète, que le jeudi. On reprit la messe du dimanche en y ajoutant cependant deux lectures propres ; choisies en considération de la station.
1. La messe (Spiritus Domini). — La pensée spécifique du jour se trouve dans la station et dans les deux lectures. L’Église conduit les nouveaux baptisés et les nouveaux confirmés (nous-mêmes) près du patron des catéchumènes : le diacre saint Laurent. C’est pourquoi, dans les deux lectures, la liturgie parle de l’activité des disciples.
La leçon raconte l’œuvre pastorale du diacre Philippe en Samarie. Nous entendons parler de sa prédication, des miracles qu’il opéra : « Les esprits impurs sortaient de beaucoup de démoniaques en poussant de grands cris ; beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris ».
A l’Évangile, nous entendons les instructions que le Seigneur donne aux douze Apôtres pour leur œuvre de mission. On aurait attendu, ici, l’Évangile de l’envoi des 72 disciples ; il est plus facile de comparer ces disciples avec les diacres. Peut-être faut-il voir le point de jonction entre les deux lectures dans le pouvoir donné sur les mauvais Esprits. Jésus donna aux douze Apôtres « pouvoir et puissance sur les mauvais Esprits ». Le Saint-Esprit est directement opposé à ces mauvais Esprits et peut les chasser par l’intermédiaire de ses instruments, les diacres et les prêtres consacrés que leur ordination a faits des « porteurs d’Esprit ».
Nous trompons-nous en estimant que la liturgie nous signale aujourd’hui les relations mystérieuses entre le Saint-Esprit et le Sacrement de l’Ordre ? Si les chrétiens reçoivent déjà, par la Confirmation, le sacerdoce général, c’est surtout par le sacrement de l’Ordre que le Saint-Esprit exerce son action. Quand le Seigneur, au soir de la Résurrection, conféra à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés, il souffla sur eux et dit : « Recevez le Saint-Esprit », c’est-à-dire recevez le pouvoir d’Ordre communiqué par le Saint-Esprit. C’est pourquoi aussi le rituel, dans la collation des trois Ordres Supérieurs (diaconat, prêtrise et épiscopat), insiste particulièrement sur l’action du Saint-Esprit. (Ce n’est pas le cas dans les Ordres mineurs, ni même dans le sous-diaconat). L’action du Saint-Esprit dans les prêtres nous est rappelée tous les jours par le salut liturgique : Dominus vobiscum. Les laïcs, et même les clercs jusqu’au sous-diaconat inclusivement, n’ont pas le droit d’employer ce salut parce qu’on ne peut répondre qu’aux prêtres et aux diacres : Et cum spiritu tuo, c’est-à-dire avec le Pneuma, le Saint-Esprit, qui t’a été communiqué, d’une manière éminente, dans l’ordination.
Ce salut devrait toujours nous inspirer un saint respect pour le sacerdoce consacré. Dans ces jours de Quatre-Temps, prions pour que le Saint-Esprit conserve dans la sainteté ceux qui sont ses instruments privilégiés ; pour que les prêtres remplissent leur tâche, qui est de chasser du monde les « Esprits impurs » et de faire descendre dans les âmes le Saint-Esprit. Mais l’office de ce jour nous rappelle aussi notre sacerdoce général que le Saint-Esprit a créé en nous. Nous exerçons ce sacerdoce général par la participation active au Saint-Sacrifice que nous offrons réellement, par le fait que nous pouvons être ministres du sacrement de baptême et du sacrement de mariage, par la participation à la sainte liturgie de l’année ecclésiastique et à la prière des Heures de l’Église. Nous l’exerçons, enfin, quand nous devons charge d’âme, soit comme parrains, soit comme parents. Tous les chrétiens, au reste peuvent et doivent exercer l’apostolat laïc. C’est surtout pendant le temps de la Pentecôte que nous devons réfléchir à cette haute charge.
2. A la prière des Heures, saint Ambroise explique notre Évangile et donne, pour finir, une belle interprétation allégorique. « Mais il y a encore dans ce passage un sens plus profond, plus mystérieux. Quand, en effet, on choisit une maison, on doit chercher un maître de maison qui soit digne. Or, cette maison que nous choisissons, c’est l’Église, et le maître de maison, c’est le Christ. En effet, quelle maison est plus digne de nous recevoir pour la prédication apostolique que la Sainte Église. Et qui mérite mieux d’être notre maître de maison que le Christ qui lave les pieds de ses hôtes. Car il ne laisse pas celui qu’il reçoit dans sa maison demeurer chez lui avec des pieds impurs, mais alors même que la vie précédente a été souillée, il en purifie cependant les pas pour l’avenir. Il est le seul que personne ne doit abandonner, que personne ne doit changer. On peut avec raison lui dire : Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle, et nous croyons ».
Un beau répons convient parfaitement aux pensées principales que nous inspire ce jour :
3. Les sept dons du Saint-Esprit. — On aime résumer dans les sept dons les grâces et les œuvres du Saint-Esprit, qui nous rendent aptes à mener une vraie vie chrétienne. Dans le rite de la Confirmation, l’évêque dit, en étendant les mains sur les confirmands : Dieu tout-puissant et éternel, fais descendre du ciel ton Esprit septiforme, le Paraclet : l’Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de science et de piété ; remplis-les de l’Esprit de la crainte du Seigneur ». Les confirmands répètent souvent : Amen.
C’est sans doute là le texte liturgique le plus solennel et le plus important, où soient énumérés les sept dons du Saint-Esprit. Ce texte nous apprend également quels sont les effets du sacrement de Confirmation : Par la Confirmation, nous sommes remplis des sept dons du Saint-Esprit. Cherchons maintenant si nous trouverons, dans la Sainte Écriture, les sept dons ; nous les trouvons dans le Prophète Isaïe (XI, 1-8) : « Un rameau sortira de la racine de Jessé, et une fleur s’élèvera de sa racine, et l’Esprit du Seigneur reposera sur lui, l’Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de science et de piété, l’Esprit de la crainte du Seigneur ». C’est dans ce texte que l’on trouve, pour la première fois, la mention des sept dons. Demandons-nous ce que veut dire ici le Prophète. Il parle du Rédempteur qui sortira, comme un rameau, de la tige de David. Il dit ensuite que l’Esprit de Dieu reposera sur lui, et que cet Esprit est un Esprit de sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, etc. De fait, nous lisons dans l’Évangile que, au moment du baptême de Jésus, le Saint-Esprit descendit sur le Seigneur et y demeura. Nous apprenons ainsi que le Sauveur est le premier sur lequel soient descendus les sept dons du Saint-Esprit. Cela est pour nous une pensée importante. Quand Dieu nous communique les sept dons du Saint-Esprit, dans la Confirmation et maintenant, à la Pentecôte, cela signifie que nous devons devenir semblables au Christ ou, comme le dit l’Apôtre, atteindre l’âge d’homme du Christ. Si nous voulons savoir comment les sept dons du Saint-Esprit opèrent en nous, nous n’avons qu’à considérer le Seigneur dans sa vie terrestre, car le Saint-Esprit reposait sur lui avec ses sept dons.
Il ne nous serait pas difficile de trouver dans sa vie tel ou tel fait qui nous montre comment le Seigneur a possédé les sept dons d’une manière parfaite. Cela nous conduirait loin. Cependant, si nous comparons les sept dons les uns avec les autres, nous nous rendons compte que la différence entre eux n’est pas très tranchée. On peut les ramener à trois groupes. La sagesse, l’intelligence et le conseil se ramènent à la sagesse. Le deuxième groupe est la force ; nous pourrions dire aussi la force de volonté. Nous réunissons dans le troisième groupe les deux derniers dons, la piété et la crainte de Dieu. Si nous y regardons de près, ces trois vertus constituent l’idéal du chrétien. La première se rapporte à l’intelligence ; la deuxième, à la volonté ; la troisième, à l’amour de Dieu. Les quatre dons qui se rapportent à l’intelligence veulent nous donner la véritable sagesse de vie. C’est la sagesse telle qu’elle est louée et chantée dans l’Ancien Testament, la sagesse qui est à la fois une vertu et l’absence de péché, la sagesse qui, dans toutes les circonstances de la vie, se dirige selon la volonté de Dieu. La force est l’énergie de la volonté dont nous avons besoin pour combattre les attraits de la nature inférieure, pour surmonter les obstacles, pour avoir la patience dans la vie et pour subir le martyre. L’intelligence et la volonté ont été affaiblies et obscurcies par le péché du premier homme. Le Saint-Esprit veut réparer ces dommages et venir à notre secours par ses dons. Le but des deux derniers dons est de nous unir intimement avec Dieu et de nous porter à faire de lui le centre de notre vie. Nous le voyons, le rôle des sept dons est de faire de nous des chrétiens complets et parfaits.
Encore une dernière pensée. Les sept dons ont aussi une relation avec le triple ministère du Christ. Le Christ est Roi, Prêtre et Prophète. Mais nous aussi, nous participons à cette triple dignité. Cela est dit, en effet, dans la bénédiction du saint chrême : « les fidèles sont investis de la dignité royale, sacerdotale et prophétique ». Le roi a besoin de sagesse, de conseil et de force ; le prêtre a besoin de piété ; le prophète doit posséder tous les dons, car il doit porter l’action de Dieu parmi les hommes.
[1] Sap. 1, 7.
[2] Sept semaines figuratives avaient séparé la sortie d’Égypte de la promulgation de la loi sur le Sinaï, et l’Hymne divise le temps de Pâques à la Pentecôte, comme l’Écriture le fait elle-même, en sept fois sept jours, après lesquels apparaît le cinquantième qui désigne l’éternité ; le nombre sept rappelle aussi les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit.
[3] Joël. 2, 28.
[4] Comme les Matines de l’Octave de Pâques, les Matines de l’Octave de la Pentecôte ne comporte qu’un seul nocturne de trois psaumes et trois lectures.
[5] Act. 2, 2.
[6] Ps. 67, 28.
[7] Ps. 103, 30.
[8] Sap. 1, 7.
[9] Act. 2, 2.
[10] Jn. 6, 69.
[11] Act. 2, 1.
[12] Sap. 1, 7.
[13] Act. 2, 4.
[14] Dan. 3, 77.
[15] Act. 2, 11.
[16] Allusion au jubilé, ère de pardon, de libération des esclaves, de remise de dettes, qui avait lieu tous les cinquante ans.
[17] Act. 2, 4.
[18] Luc. 9, 1.
[19] Act. 2, 1.
[20] Sap. 1, 7.
[21] Act. 2, 4.
[22] Dan. 3, 77.
[23] Act. 2, 11.
[24] « Le Saint-Esprit est appelé ici créateur, par rapport à la nouvelle création dont le Psalmiste a dit : « Créez en moi un cœur pur, un esprit droit. » (Ps. 50).Ce n’est pas qu’il ne soit Créateur dans la 1ère création avec le Père et le Fils ; mais la création nouvelle lui est donnée par une attribution particulière. » (Bossuet).
[25] Paraclet vient d’un mot grec qui veut dire à la fois Consolateur et Avocat. Jésus-Christ lui-même a désigné sous ce nom l’Esprit-Saint. (Saint Jean, 14, 26). L’Apôtre nous dit aussi qu’il est « le Dieu de toute consolation » (2 Cor., 1, 3), et ailleurs, « qu’il supplie pour nous avec des gémissements inénarrables » (Rom., 8, 26), et ces deux assertions répondent au sens du mot Paraclet.
[26] « Le mot Don appliqué à une personne divine forme un nom propre du Saint-Esprit. Cela se conçoit : tout don procède de l’amour, et la première chose que nous donnons est l’amour même par lequel nous désirons le bien de notre ami. Puisque l’Esprit-Saint procède comme Amour, il procède avec la nature de premier don. C’est là ce qui fait dire à saint Augustin : Les dons qui sont partagés aux membres de Jésus-Christ leur viennent du Don qui est l’Esprit-Saint. » (Saint Thomas).
[27] Le divin Esprit est cette source d’eau vive dont le Sauveur parlait à la Samaritaine. Il est le feu qui consume en nous la souillure et la rouille du péché, qui fond la glace de nos cœurs, et y allume la pure flamme du divin amour. Bien que la Trinité entière soit amour (I Saint Jean, 4, 16), dit saint Thomas, ce nom, quand il ne s’entend plus de l’essence, mais de la personne, est un nom propre de l’Esprit-Saint.— L’onction spirituelle doit s’entendre du Saint-Esprit opérant : 1° ce mystère d’amour, qui a accompagné notre justification, et par lequel nous avons été oints pour un sacerdoce royal (I Saint Pierre, 2, 9) ; 2° agissant ensuite en nous par le rayonne ment continu de sa divine présence. Cette opération persévérante est également appelée Onction, parce qu’elle est, comme l’huile, merveilleusement douce et pénétrante. » (L’abbé Pimont).
[28] « Les dons du Saint-Esprit peuvent se définir des bienfaits que Dieu nous accorde relativement aux mouvements de sa grâce, afin que nous les suivions avec promptitude. Ils présupposent les vertus théologales qui sont la base de notre union avec l’Esprit-Saint, et celui qui a la charité les possède tous. Ils sont supérieurs aux vertus intellectuelles et morales et diffèrent de ces vertus. Celles-ci sont, en effet, des habitudes qui perfectionnent notre volonté ou nos autres facultés pour suivre les ordres de la raison, tandis que les dons nous perfectionnent pour obéir fidèlement à l’Esprit-Saint qui nous meut. » (Saint Thomas).
[29] « Le divin Paraclet est ainsi nommé parce que Dieu le Père nous montre, par la lumière et l’impulsion du Saint-Esprit, les actions conformes à la justice et à la vérité qu’il faut accomplir pour lui plaire, et le mal que nous devons éviter. » (Denys le Chartreux). « C’est aussi par le Saint-Esprit qu’il grave de plus en plus dans nos âmes les pieux sentiments ». (Père de Caussade).
[30] Ou, plus littéralement : dans nos sens, ce qui doit s’entendre des sens intérieurs qui sont les facultés de notre âme.
[31] Act. 2, 11.
[32] Jn. 16, 14.
[33] Johan. XIV, 6.
[34] Ibid. XV, 15.
[35] Johan. XVI, 13.
[36] Ibid. XIV, 26.
[37] Ibid. 16, 17.
[38] I Tim. III, 15.
[39] Johan. XII, 35.
[40] Serm. CCLVII. In die Pentecostes.
[41] Apoc. XXII. 17.
[42] Matth. V, 48.
[43] Johan. XVII, 19.
[44] Johan. XIV, 12.
[45] I Cor. XII, 11.
[46] Isai. XLII, 3.
[47] Zach. XII, 10.
[48] Philip, III, 20.
[49] « Quelqu’un parmi vous est-il dans la tristesse ? Qu’il prie… qu’il chante des cantiques. » Jac. 5, 13.