Lien avec les autres livres liturgiques
Le Pontifical est normalement le livre qui contient les formules et les rites non-eucharistiques à l’usage de l’évêque. Or le Pontifical Romano-germanique, le Pontifical Romain du XIIème siècle, le Pontifical de la Curie Romaine contiennent aussi des éléments à l’usage du prêtre. Il faut attendre le Pontifical de Guillaume Durand pour avoir un Pontifical qui exclue tout élément presbytéral.
Le prêtre, comme l’évêque, a besoin d’un livre.
Au IXème siècle, l’émergence de la paroisse comme entité administrative et ecclésiastique favorisa le développement d’une liturgie presbytérale spécifique au sein des multiples fonctions sacerdotales du prêtre.
definition et terminologie
Les Rituels sont pour nous une source très précieuse de renseignements pour la vir liturgique parroissiale : ils nous donnent la vie liturgique au niveau le plus commun.
On observe en effet une très grande variété des rites d’un diocèse à l’autre pour l’administration du baptême, pour la mariage, les sépultures...
Cette diversité pose des problèmes complexes pour la classification des Rituels.
Noms les plus communs :
Le terme Rituel apparaît plus tard.
Origine
En théorie, le Rituel contient des éléments extraits des Pontificaux, mais en fait, la situation est plus complexe.
Concile de Tolède IV, 633, can. 26. : le prêtre doit recevoir un officiale libellum de son évêque à sa nomination en paroisse pour ne pas se tromper dans la célébration des divins sacrements :
Quando presbyteres in parochias ordinantur, libellum officiale a sacerdote suo accipiant, ut ad ecclesias sibi deputatas instructi accedant, ne per ignorantiam etiam ipsis divinis sacramentis offendant. [1]
En fait, pendant la plus grand partie du Moyen-Âge, le Rituel n’est pas un livre pur et il est nécessaire de l’étudier avec d’autres livres liturgiques.
Le rituel, élément de livres mixtes [2]
Il est nécessaire, d’après le père Gy, d’étudier le Rituel avec les Collectaires [3]et les Processionaux, ils entretiennent en effet des rapports étroits à partir du Xème siècle.
Le Collectaire-Rituel est surtout issu des milieux monastiques : il semble utile dans ces communautés que le célébrant puisse avoir tout ce qui lui est nécessaire soit au chœur, soit en dehors, dans un seul livre.
Ce livre mixte contient alors des éléments de la Liturgie des Heures, des indications pour la liturgie des malades, pour les funérailles, l’ordo ad faciendum monachum, des bénédictions et notamment celle de l’eau bénite pour l’aspersion dominicale des lieux conventuels.
Le Père Gy en indique 21 manuscrits.
On distingue quatre types de Rituel pur :
Le Rituel pur, c’est-à-dire indépendant de tout autre livre, se développe surtout à partir du XIIème siècle :
Avant le XIIIème siècle, la messe et le rite du mariage se trouvaient encore dans les pontificaux, au XIIIème siècle, ils passent dans le Rituel. C’est aussi l’époque où les Pontificaux éliminent les éléments sacerdotaux.
Les précurseurs du Rituale Romanum
Avant la réforme, les Rituels imprimés diffèrent peu des manuscrits.
Après, la Contre-Réforme produit des Rituels mieux organisés avec des ajouts pastoraux.
On considère trois éditions italiennes commes précurseurs de l’édition de 1614 :
Liber sacerdotalis de Castellani
Edité par Albert Castellani, à Venise en 1523, approuvé par Léon X, il s’intitule plus exactement Sacerdotale iuxta S.R.E... .
Comme les évêques ont le Pontificale, Castellani veut réunir dans un livre, Sacerdotale, ce qui concerne la liturgie presbytérale.
Le livre est divisé en trois parties :
Il eut une grande influence [4].
Sacerdotale de Samarini
Rome 1579, fondé sur Castellani, Sacerdotale sive sacerdotum Thesaurus collectus.
Rituale de Santorius
Rome 1602, Rituale Sacramentorum Romanum.
En 1584, Grégoire XIII, successeur de saint Pie V charge le cardinal Santori de préparer un Rituel qui réponde plus adéquatement aux nécessités pastorales et aux réformes tridentines. Sixte Quint et Clément VIII continuent le projet.
En 1602 Santori décède et ses héritiers publient ses travaux.
Le Rituale Romanum de 1614
Paul V (1605-1621) n’approuve pas les travaux de Santori et publie un autre Rituel en 1614 en utilisant certains éléments de Santori.
Ce Rituale Romanum n’a jamais été obligatoire et il a laissé subsister les éditions locales : en France jusqu’en 1853.
De nombreuses rééditions eurent lieu, apportant plus ou moins de changements : Benoît XIV (1742), Pie IX (1862), Léon XIII (1884), Pie XI (1925) et Pie XII (1952).
Le contenu du Rituale Romanum de Pie XII (1952)
Son contenu est réparti en 12 Tituli.
*** Appendix :
Après la réforme liturgique, le Rituel, comme le Pontifical, se retrouve séparé en différents libelli.
[1] MANSI, Conc. ampliss. coll., X, 627, can. 26.
[2] Cf. GY, Collectaire, Rituel, Processional, in La liturgie dans l’histoire, Paris, Cerf, 1990, pp.91-126.
[3] Un Collectaire contient et les capitules de l’Office et les oraisons collectes du président.
[4] Cf. l’article de Cattaneo dans les mélanges du Cardinal Lercaro.