Terminologie
Mais la nomenclature reste flexible, il existe des comes qui ne sont que des capitulaires.
Types d’indication des lectures bibliques
indications marginales dans le texte biblique.
capitulaire : liste de péricope :
Lectionnaire proprement dit : livre avec le texte entier des péricopes, ce type est très rare avant le XIè s.
Les trois systèmes coexistent jusqu’au XIVè s. Les Epistoliers et les Evangéliaires se sont développés séparément sans coordination, ils ne coïncident pas avec les Sacramentaires.
Familles de Lectionnaires
Les manuscrits sont très nombreux. On peut distinguer les familles suivantes :
Gaule méro-carolingienne ( cf. lectionnaire de Luxeuil )
Italie du nord
Milan ( rite Ambrosien )
Espagne ( rite Mozarabe )
Italie centrale ( Campanie, Bénévent )
Rome
Nombre des lectures
Rit gallican + rits non romains : 3 lectures ( AT, NT, Evgl )
Rit Romain : trois lectures à l’origine, mais la troisième disparaît (disparaîtrait ?) vers la deuxième moitié du VIè.
Développement du Lectionnaire romain
Il se développe selon l’année liturgique : Temporal / Sanctoral.
L’étude chronologique se fait souvent à partir du Sanctoral, mais cela est parfois insuffisant pour trancher la question chronologique : il faut parfois recourir à l’étude de la structure du Temporal.
Temporal :
Les Epistoliers
Il y a trois types principaux d’Epistoliers :
I | adapté au Gélasien Antique | Würzburg |
II | adapté au Grégorien | Alcuin |
III | A romain, à partir de 900 | |
B romano franc, adapte III A au Gélasien du VIIIè | ||
Corbie, Murbach |
A : le comes de würzburg
Le manuscrit de Würzburg contient deux listes de péricopes ( épîtres et évangiles ) d’âge très différents et sans correspondance entre elles.
Le modèle romain de la liste des épîtres paraît de peu postérieur à Grégoire I ( entre 600 et 650 ).
Le document est unique et date d’une époque archaïque ( jeudis de Carême aliturgiques, dominica vacans...). Il correspond au Gélasien antique, son origine romaine est indiquée par 6 messes in natale papæ ( § 181-186 ) précédées d’un jeûne ( § 180 ).
La dernière partie du comes comprend 42 péricopes tirées des Epîtres de S.Paul selon l’ordre de la Vulgate ( § 214-255 ), il s’agit sans doute des lectures destinées aux dimanches post Pent. et aux dim. du 1er janvier au Ier de Carême. Mais on trouve des traces du VIIè s. dans l’octave de Pentecôte.
B : le comes d’Alcuin
Composé sous Honorius ( 625-638 ), il utilise avec liberté celui de Würzburg et révèle déjà la structure grégorienne. Il quitte Rome avant 715 car les lectures des jeudis de Carême ne sont pas celles de Rome. Le manuscrit est du IXè. Il semble être une synthèse Würzburg-Murbach. Il arrive en Gaule sous Charlemagne et reçoit un supplément avec retouches d’Alcuin ( la préface rédigée par Hélisachar donne Alcuin comme auteur ).
C : troisième type
La famille romaine est représentée par de nombreux manuscrits.
Le comes de Murbach est le plus ancien capitulaire où épîtres et évangiles sont ensemble, l’Epistolier semble fondé sur Alcuin. Ce serait une révision franque de l’Epistolier d’Alcuin et de l’Evangéliaire du second type.
Les Evangéliaires
Il y a quatre types fondamentaux d’Evangéliaires selon Klauser :
P | romain, (626) 645 | Würzburg |
L | romain, 740 | |
S | romain, 755 | |
D | romano-franc, 750 | dépendant de P |
Chavasse part du principe qu’il doit y avoir une correspondance entre les Epistoliers, les Evangéliaires et les Antiphonaires :
Classifications des Evangéliaires selon Chavasse :
I Gélasien, hypothétique car aucun manuscrit, mais traces dans P.
II Grégorien (P, Würzburg) qui se sépare au VIIIè. :
Type P : le Lectionnaire de Würzburg
Le capitulare evangeliorum de Würzburg a été confectionné probablement sous Vitalien ( 657 - 672 ) et il reflète la consuetudo romaine vers 650. Y manquent les jeudis de Carême.
Il est intitulé : incipiunt capitula lectionum evangeliorum de circulo anni et commence à la messe de minuit et non à la vigile comme l’Epistolier.
Pour Chavasse, à travers des retouches qui s’échelonnent pendant la première moitié du VIIè s., la variété P nous aurait conservé un Evangélaire de s. Grégoire.
Types L et S
Tous deux d’origine romaine, ils sont des variétés plus tardives du type P, ils s’en distinguent par le sanctoral ( le sanctoral commun à P, L, et S a été arrêté sous Honorius (625-638) et par l’apparition de péricopes pour les jeudis de carême.
Type D
Comme pour le Gélasien du VIIIè, il s’agissait d’adapter les lectures évangéliques romaines aux nécessités des Eglises franques. Le sanctoral de D apparaît gonflé de fêtes gallicanes, correspondant au contenu du Gél. franc.
Cet Evangélaire romano-franc de 750, en plus de l’Epistolier du même type, s’imposera dans ses grandes lignes dans la majeure partie des églises d’occident. Le caractère propre d’un Evangéliaire se détermine avant tout par son sanctoral qu’il faut étudier en premier lieu.
Les Evangéliaires de la catégorie D se répartissent en deux familles (A et B), l’une d’origine romaine, l’autre non-romaine, ces origines étant clairement établies par la provenance des manuscrits qui les ont respectivement conservées.
Les familles A et B remontent toutes deux au VIIIè s.
Le Lectionnaire du Missale Romanum 1570
Le développement des lectures du X au XVIè siècles est difficile à retracer, le comes de Murbach devient la base du missel romain médiéval et de celui de 1570.
On peut résumer l’évolution en disant que du comes de Murbach à la réforme de Vatican II, le Lectionnaire est demeuré quasi inchangé.
Le Lectionnaire du Missale Romanum 1970
En 1954, une rencontre internationale de liturgie au Mont-César étudie un nouveau système de lecture.
Quo ditior mensa verbi Dei paretur fidelibus, thesauri biblici largius aperiantur, ita ut, intra præstitutum annorum spatium, præstantior pars Scripturarum Sanctarum populo legatur. [1]
Travaux du Consilium, cf. Bugnini, et a monk’s tale, biographie de Dom Diekmann, relateur du groupe par K. Hughes.
Ordo Lectionum Missæ , editio typica, 1969, editio altera, 1981
Tableau récapitulatif
rapports avec | EPISTOLIER | EVANGELIAIRE |
GEL | comes de Würzburg | Evangéliaire hypothétique, |
composition : ca. 600-650 | trace en P | |
GREG | comes d’Alcuin | type P |
Epistolier fondé sur Würzburg, | Evangéliaire de Würzburg | |
supplément fondé sur Murbach. | composition : ca. 600-650 | |
composition : ca. 626-627 | mss : ca. 700 | |
mss : début IXè. | ||
type L | ||
composition : ca. 740 | ||
mss : ca. 800 | ||
type S | ||
composition : ca. 755 | ||
mss : ca. 800 | ||
GEL VIII° | a) famille romaine (ca. 700) | a) famille romaine (ca. 700) |
b) famille romano-franque | b) famille romano-franque | |
( ca. 700-740 ) | ( ca. 700-740 ) | |
comes de Murbach | type D | |
Epistolier fondé sur le c. d’Alcuin | composition : ca. 750 | |
Evangélaire fondé sur P | mss : fin VIIIè. ? | |
composition : cf. supra | ||
mss : ca. fin VIIIè. | ||
comes de Corbie | ||
mss : ca. fin VIIIè s. |
[1] Sacrosanctum Concilium, § 51