Bénédiction et Procession |
La Messe |
Office |
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Bénédiction et Procession | |
¶ In Choro, dicta Tertia, fit aspersio aquæ more solito. Deinde Sacerdos, indutus Pluviali violaceo, vel sine Casula, cum Ministris similiter indutis, procedit ad benedicendum ramos palmarum, et olivarum, sive aliarum arborum, in medio ante Altare, vel ad cornu Epistolæ positos. Et primo cantatur a Choro Antiphona : | Au choeur, après Tierce, on fait l’aspersion de manière habituelle. Ensuite, le prêtre, revêtu de la chape violette, ou sans chasuble, avec les ministres vêtus de même, s’avance pour bénir les rameaux de palmiers et d’olivier, ou d’autres arbres, placés au milieu de l’autel, ou au coin de l’épître. Et d’abord, le chœur chante l’antienne : |
Antiphona. Matth. 21, 9. Hosánna fílio David : benedíctus, qui venit in nómine Dómini. O Rex Israël : Hosánna in excélsis. | Antienne Hosanna au fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur. O Roi d’Israël ! Hosanna au plus haut des cieux. |
¶ Deinde Sacerdos stans in cornu Epistolæ, non vertens se ad populum, dicit, manibus iunctis, in tono Orationis ferialis : | Ensuite, le prêtre, debout au coin de l’épître, sans se tourner vers le peuple, dit, les mains jointes, sur le ton férial de l’oraison : |
V/. Dóminus vobíscum. | Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | Et avec votre esprit. |
Orémus. Oratio. | |
Deus, quem dilígere et amáre iustítia est, ineffábilis grátiæ tuæ in nobis dona multíplica : et qui fecísti nos in morte Fílii tui speráre quæ crédimus ; fac nos eódem resurgénte perveníre quo téndimus : Qui tecum. | Dieu, que nous devons aimer pour avoir la justice, multipliez en nous les dons de votre grâce ineffable, et, comme par la mort de votre Fils vous nous avez donné droit d’espérer ce qui est l’objet de notre foi, faites-nous arriver, par sa résurrection, au terme vers lequel nous aspirons. |
¶ Postea Subdiaconus in loco solito cantat sequentem Lectionem in tono Epistolæ, et in fine osculatur manum Sacerdotis. | Après cela, le sous-diacre, à l’endroit habituel chante la leçon suivante sur le ton de l’épître, et à la fin baise la main du prêtre : |
Léctio libri Exodi. | Lecture du livre de l’Exode. |
Exodi 15, 27 ; 16, 1-7. | |
In diébus illis : Venérunt fílii Israël in Elim, ubi erant duódecim fontes aquárum et septuagínta palmæ : et castrametáti sunt iuxta aquas. Profectíque sunt de Elim, et venit omnis multitúdo filiórum Israël in desértum Sin, quod est inter Elim et Sínai : quintodécimo die mensis secúndi, postquam egréssi sunt de terra Ægýpti. Et murmurávit omnis congregátio filiórum Israël contra Móysen et Aaron in solitúdine. Dixerúntque fílii Israël ad eos : Utinam mórtui essémus per manum Dómini in terra Ægýpti, quando sedebámus super ollas cárnium, et comedebámus panem in saturitáte : cur eduxístis nos in desértum istud, ut occiderétis omnem multitúdinem fame ? Dixit autem Dóminus ad Móysen : Ecce, ego pluam vobis panes de cælo : egrediátur pópulus, et cólligat quæ suffíciunt per síngulos dies : ut tentem eum, utrum ámbulet in lege mea an non. Die autem sexto parent quod ínferant : et sit duplum, quam collígere sciébant per síngulos dies. Dixerúntque Móyses et Aaron ad omnes fílios Israël : Véspere sciétis, quod Dóminus edúxerit vos de terra Ægýpti : et mane vidébitis glóriam Dómini. | En ces jours-là, les enfants d’Israël arrivèrent à Elim, où il y avait douze sources d’eau et soixante-dix palmiers, et ils campèrent là, près de l’eau. Ils partirent d’Elim, et toute l’assemblée des enfants d’Israël arriva au désert de Sin, qui est entre Elim et le Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Egypte. Et toute l’assemblée des enfants d’Israël murmura dans le désert contre Moïse et Aaron. Les enfants d’Israël leur dirent : « Que ne sommes-nous morts par la main de Jéhovah dans le pays d’Egypte, quand nous étions assis devant les pots de viande et que nous mangions du pain à satiété ! Car vous nous avez amenés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude. ». Dieu dit à Moïse : « Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du haut du ciel. Le peuple sortira et en ramassera jour par jour la provision nécessaire, afin que je le mette à l’épreuve pour voir s’il marchera ou non dans ma loi. Le sixième jour, ils prépareront ce qu’ils auront rapporté et il y en aura le double de ce qu’ils en ramassent chaque jour. » Moïse et Aaron dirent à tous les enfants d’Israël : « Ce soir, vous reconnaîtrez que c’est Jéhovah qui vous a tait sortir d’Egypte et au matin vous verrez la gloire de Dieu. » |
¶ Deinde cantatur pro Graduali. | Ensuite on chante à la place du gradual : |
V/. Ioann. 11, 47-49, 50 et 53. Collegérunt pontífices et pharisǽi concílium, et dixérunt : Quid fácimus, quia hic homo multa signa facit ? Si dimíttimus eum sic, omnes credent in eum : * Et vénient Románi, et tollent nostrum locum et gentem. | Les pontifes et les pharisiens assemblèrent le conseil et dirent : Que faisons-nous ? car cet homme opère beaucoup de prodiges. Si nous le laissons ainsi, tous croiront en lui. *Craignons que les Romains ne viennent, qu’ils ne ruinent notre pays et ne fassent disparaître notre nation. |
V/. Unus autem ex illis, Cáiphas nómine, cum esset póntifex anni illíus, prophetávit dicens : Expedit vobis, ut unus moriátur homo pro pópulo, et non tota gens péreat. Ab illo ergo die cogitavérunt interfícere eum, dicéntes. Et vénient. | Mais l’un d’eux, nommé Caïphe, qui était grand-prêtre cette année-là, prophétisa et dit : Il vous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple et que toute la nation ne périsse point. De ce jour donc, ils songèrent à le faire mourir, disant : Craignons que les Romains ne viennent. |
Vel aliud V/. Matth. 28, 39 et 41. In monte Olivéti orávit ad Patrem : Pater, si fíeri potest, tránseat a me calix iste. * Spíritus quidem promptus est, caro autem infírma : fiat volúntas tua. | Ou bien Sur le mont des Oliviers, Jésus fit cette prière à son Père : Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi, * car l’esprit est prompt, mais la chair est faible ; que votre volonté soit faite. |
V/. Vigiláte et oráte, ut non intrétis in tentatiónem. Spíritus quidem. | Veillez et priez pour n’entrer point en tentation. Car l’esprit |
¶ Interim dum cantatur V/., Diaconus ponit librum Evangeliorum super Altare : et Sacerdos, ministrante Diacono naviculam, ponit incensum in thuribulo. Deinde Diaconus dicit : Munda cor meum, accipit librum de Altari, petit benedictionem a Sacerdote : postea, Subdiacono librum tenente, médius inter duos Acolythos tenentes candelábra accensa, signat librum, incensat, et cantat Evangelium, ut infra, more consueto : quo finito, Subdiaconus defert librum osculandum Sacerdoti, qui et incensatur a Diacono. | Pendant qu’on chante le V/., le diacre pose le livre des évangiles sur l’autel : et le prêtre, le diacre lui présentant la navette, impose l’encens. Ensuite le diacre dit : Purifiez mon cœur , prend le livre de l’autel, demande la bénédiction au prêtre : après, le sous-diacre tenant le livre, entre les deux acolytes tenant les chandeliers allumés, il signe le livre, l’encense, et chante l’évangile de la manière habituelle : cela finit, le sous-diacre porte le livre à baiser au prêtre qui est encensé par le diacre. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 21, 1-9. | |
In illo témpore : Cum appropinquásset Iesus Ierosólymis, et venísset Béthphage ad montem Olivéti : tunc misit duos discípulos suos, dicens eis : Ite in castéllum, quod contra vos est, et statim inveniétis ásinam alligátam et pullum cum ea : sólvite et addúcite mihi : et si quis vobis áliquid dixerit, dícite, quia Dóminus his opus habet, et conféstim dimíttet eos. Hoc autem totum factum est, ut adimplerétur, quod dictum est per Prophétam, dicéntem : Dícite fíliae Sion : Ecce, Rex tuus venit tibi mansuétus, sedens super ásinam et pullum, fílium subiugális. Eúntes autem discípuli, fecérunt, sicut præcépit illis Iesus. Et adduxérunt ásinam et pullum : et imposuérunt super eos vestiménta sua, et eum désuper sedére tecérunt. Plúrima autem turba stravérunt vestiménta sua in via : álii autem cædébant ramos de arbóribus, et sternébant in via : turbæ autem, quæ præcedébant et quæ sequebántur, clamábant, dicéntes : Hosánna fílio David : benedíctus, qui venit in nómine Dómini. | En ce temps-là, comme il approchait de Jérusalem, et qu’il était arrivé à Bethphagé, au mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, en leur disant : « Allez au village qui est devant vous et vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-les et amenez-les-moi. Si on vous dit quelque chose, vous direz : Le Seigneur en a besoin, et aussitôt on les laissera aller. » Or, cela se faisait afin que s’accomplît ce qui avait été dit par le Prophète : Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi plein de douceur et monté sur un âne et sur un ânon, le petit de celui qui porte le joug. Les disciples allèrent et firent comme Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs manteaux et l’y firent monter. Beaucoup de gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches d’arbres et en jonchèrent la route. Les foules qui précédaient Jésus et celles qui le suivaient criaient : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » |
¶ Post hæc benedicuntur rami. Sacerdos stans in eodem cornu Epistolæ, dicit in tono Orationis ferialis : | Après, on bénit les rameaux. Le prêtre debout du côté de l’épître dit sur le ton ferial de l’oraison : |
V/. Dóminus vobíscum. | Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | Et avec votre esprit. |
Orémus. Oratio. | |
Auge fidem in te sperántium, Deus, et súpplicum preces cleménter exáudi : véniat super nos múltiplex misericórdia tua : bene + dicántur et hi pálmites palmárum seu olivárum : et sicut in figúra Ecclésiæ multiplicásti Noë egrediéntem de arca, et Móysen exeúntem de Ægýpto cum fíliis Israël : ita nos, portántes palmas et ramos olivárum, bonis áctibus occurrámus óbviam Christo : et per ipsum in gáudium introëámus ætérnum : Qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus. | O Dieu, augmentez la foi de ceux qui espèrent en vous et, dans votre clémence, exaucez leurs supplications : que votre miséricorde descende sur nous en grâces multiples, que ces rameaux de palmier ou d’olivier soient bénits, et de même que, voulant figurer l’Église, vous avez multiplié vos grâces sur Noé sortant de l’arche et sur Moïse quittant l’Egypte avec les enfants d’Israël, ainsi faites que, portant ces rameaux de palmier et ces branches d’olivier, nous allions au-devant du Christ par nos bonnes œuvres et que, par lui, nous entrions dans la joie éternelle. Lui qui étant Dieu vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit. |
V/. Per omnia sǽcula sæculórum. | Dans tous les siècles des siècles. |
R/. Amen. | Amen. |
V/. Dóminus vobíscum. | Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum Spíritu tuo. | Et avec votre esprit. |
V/. Sursum corda. | Élevons nos cœurs. |
R/. Habémus ad Dóminum. | Nous les avons élevés vers le Seigneur. |
V/. Grátias agámus Dómino Deo nostro. | Rendons grâces au Seigneur notre Dieu. |
R/. Dignum et iustum est. | C’est convenable et juste. |
Vere dignum et iustum est æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine sancte, Pater omnípotens æterne Deus : Qui gloriáris in consílio sanctórum tuórum. Tibi enim sérviunt creatúræ tuæ : qui a te solum auctórem et Deum cognóscunt, et omnis factúra tua te colláudat, et benedícunt te sancti tui. Quia illud magnum Unigéniti tui nomen coram régibus et potestátibus huius sǽculi líbera voce confiténtur. Cui assístunt Angeli et Archángeli, Throni et Dominatiónes : cumque omni milítia cæléstis exércitus hymnum glóriæ tuæ cóncinunt, sine fine dicéntes. | Oui, il est convenable et juste, équitable et salutaire de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui êtes glorifié dans l’assemblée de vos saints. Toutes vos créatures vous reconnaissent comme leur seul auteur et leur seul Dieu. Votre œuvre tout entière vous loue et vos saints vous bénissent en confessant avec liberté, devant les princes et les puissances de ce siècle, le grand nom de votre Fils unique, auquel font cortège les anges et les archanges, les trônes et les dominations, chantant, avec toute l’armée de la céleste milice, l’hymne de votre gloire et disant sans fin : |
Et cantatur Sanctus a Choro. | Et le chœur chante le Sanctus |
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dó- minus, Deus Sábaoth. Pleni sunt cæli et terra glória tua. Hosánna in excélsis. Benedíctus, qui venit in nómine Dómini. Hosánna in excélsis. | Saint, saint, saint est le Seigneur, Dieu des armées ! Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire. Hosanna au plus haut des deux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! |
Sequitur. V/. Dóminus vobís-cum. | Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | Et avec votre esprit. |
Orémus. Oratio. | |
Pétimus, Dómine sancte, Pater omnípotens, ætérne Deus : ut hanc creatúram olívæ, quam ex ligni matéria prodíre iussísti, quamque colúmba rédiens ad arcam próprio pértulit ore, bene + dícere et sancti + ficáre dignéris : ut, quicúmque ex ea recéperint, accípiant sibi protectiónem ánimæ et córporis : fiátque, Dómine, nostræ salútis remédium tuæ grátiæ sacraméntum. Per Dóminum nostrum. | ous vous demandons. Seigneur saint. Père tout-puissant. Dieu éternel, de daigner bénir et sanctifier ces rameaux d’olivier, vos créatures, que vous avez fait naître sur l’arbre qui les portait et que la colombe, rentrant dans l’arche, apporta dans son bec, afin que ceux qui en recevront obtiennent votre protection pour leur âme et pour leur corps, et que ce symbole de votre grâce, Seigneur, devienne pour nous un remède efficace de salut. |
Orémus. Oratio. | |
Deus, qui dispérsa cóngregas, et congregáta consérvas : qui pópulis, óbviam Iesu ramos portántibus, benedixísti : béne + dic étiam hos ramos palmæ et olívæ, quos tui fámuli ad honórem nóminis tui fidéliter suscípiunt ; ut, in quemcúmque locum introdúcti fúerint, tuam benedictiónem habitatóres loci illíus consequántur : et, omni adversitáte effugáta, déxtera tua prótegat, quos rédemit Iesus Christus, Fílius tuus, Dóminus noster : Qui tecum. | O Dieu, qui réunissez les choses séparées et les conservez après les avoir réunies, vous qui avez béni le peuple qui vint au-devant de Jésus avec des rameaux, bénissez aussi ces branches de palmier et d’olivier que vos fidèles serviteurs reçoivent en l’honneur de votre nom, afin que partout où on les introduira, les habitants en éprouvent votre bénédiction et que, toute adversité étant éloignée d’eux, votre droite protège ceux qu’a rachetés Jésus-Christ, votre Fils, Notre Seigneur. |
Orémus. Oratio. | |
Deus, qui miro dispositiónis órdine, ex rebus étiam insensibílibus, dispensatiónem nostræ salútis osténdere voluísti : da, quǽsumus ; ut devota tuórum corda fidélium salúbriter intéllegant, quid mýstice desígnet in facto, quod hódie, cælésti lúmine affláta, Redemptóri óbviam procédens, palmárum atque olivárum ramos vestígiis eius turba substrávit. Palmárum igitur rami de mortis príncipe triúmphos exspéctant ; súrculi vero olivárum spirituálem unctiónem advenísse quodámmodo clamant. Intelléxit enim iam tunc illa hóminum beáta multitúdo præfigurári : quia Redémptor noster, humánis cóndolens misériis, pro totíus mundi vita cum mortis príncipe esset pugnatúrus ac moriéndo triumphatúrus. Et ídeo tália óbsequens administrávit, quæ in illo ei triúmphos victóriæ et misericórdiæ pinguédinem declarárent. Quod nos quoque plena fide, et factum et significátum retinéntes, te, Dómine sancte, Pater omnípotens, ætérne Deus, per eúndem Dóminum nostrum Iesum Christum supplíciter exorámus : ut in ipso atque per ipsum, cuius nos membra fíeri voluísti, de mortis império victóriam reportántes, ipsíus gloriósæ resurrectiónis partícipes esse mereámur : Qui tecum. | O Dieu qui, par un ordre merveilleux de votre providence, avez voulu vous servir des choses même insensibles pour exprimer l’admirable économie de notre salut, éclairez les cœurs de vos fidèles et faites qu’ils comprennent, pour leur utilité, le mystère représenté par l’action de ce peuple, qui, poussé par l’inspiration céleste, marcha en ce jour au-devant du Rédempteur et joncha de rameaux de palmier et d’olivier la route qu’il devait parcourir. En effet, les branches de palmier marquaient la victoire qui allait être remportée sur le prince de la mort et les branches d’olivier publiaient en quelque manière que l’onction spirituelle allait se répandre. Cette heureuse multitude d’hommes pressentit alors que notre Rédempteur, touché des misères de l’humanité, allait lutter avec le prince de la mort pour la vie du monde entier et que, par sa mort, il triompherait. C’est pourquoi ce peuple offrit au Seigneur l’hommage de ces branches d’arbre, dont les unes exprimaient sa victoire et son triomphe et les autres l’abondante effusion de sa miséricorde. Nous donc, qui possédons la foi dans sa plénitude, voyant dans cet événement le fait et sa signification, nous vous supplions, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, par le même Jésus-Christ Notre Seigneur, dont vous nous avez faits les membres, de nous faire triompher en lui et par lui de l’empire de la mort et de nous rendre participants de sa glorieuse résurrection. |
Orémus. Oratio. | |
Deus, qui, per olívæ ramum, pacem terris colúmbam nuntiáre iussísti : præsta, quǽsumus ; ut hos olívæ ceterarúmque arbórum ramos cælésti bene .dictióne sanctífices : ut cuncto pópulo tuo profíciant ad salútem. Per Christum, Dóminum nostrum. | O Dieu, qui avez voulu qu’une colombe annonçât par une branche d’olivier la paix à la terre, daignez sanctifier par votre bénédiction céleste ces rameaux pris sur l’olivier et sur d’autres arbres, afin qu’ils servent à tout votre peuple pour son salut. Par le Christ Notre Seigneur. |
R/. Amen. | |
Orémus. Oratio. | |
Béne + dic, quǽsumus, Dómine, hos palmárum seu olivárum ramos : et præsta ; ut, quod pópulus tuus in tui veneratiónem hodiérna die corporáliter agit, hoc spirituáliter summa devotióne perfíciat, de hoste victóriam reportándo et opus misericórdiæ summópere diligéndo. Per Dóminum. | Daignez, Seigneur bénir ces branches de palmier ou d’olivier et faites que votre peuple accomplisse spirituellement, avec une dévotion véritable, ce qu’il fait extérieurement aujourd’hui en votre honneur, et que, remportant la victoire sur l’ennemi, il réponde par l’amour à l’œuvre de miséricorde que vous avez accomplie pour son salut. |
¶ Hic Celebrans ponit incensum in thuribulum, deinde ter aspergit ramos aqua benedicta, dicendo Antiphonam Aspérges me sine cantu, et sine Psalmo : et ter adolet incenso. Postea dicit : | Ici le célébrant met l’encens dans l’encensoir, ensuite il asperge trois fois les rameaux d’eau bénite, en disant l’antienne Aspérges me sans la chanter et sans le psaume : et il les vénère trois fois en encensant. Après, il dit : |
V/. Dóminus vobíscum. | Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | Et avec votre esprit. |
Orémus. Oratio. | |
Deus, qui Fílium tuum Iesum Christum, Dóminum nostrum, pro salute nostra in hunc mundum misísti, ut se humiliáret ad nos et nos revocáret ad te : cui etiam, dum Ierúsalem veniret, ut adimpléret Scripturas, credentium populorum turba, fidelissima devotione, vestimenta sua cum ramis palmarum in via sternébant : præsta, quæsumus ; ut illi fídei viam præparémus, de qua, remoto lápide offensiónis et petra scándali, fróndeant apud te ópera nostra iustítiæ ramis : ut eius vestigia sequi mereámur : Qui tecum. | O Dieu, qui, pour notre salut, avez envoyé en ce monde votre Fils Jésus-Christ Notre Seigneur, afin qu’en s’abaissant jusqu’à nous il nous fît remonter à vous, et qui avez voulu que, lorsqu’il entra à Jérusalem pour accomplir les Écritures, un peuple fidèle étendît avec une piété sincère ses vêtements et des palmes sur son passage, faites que nous aussi, par notre foi, nous lui préparions une voie, que nous étions la pierre d’achoppement et de scandale et que de nos œuvres poussent des rameaux de justice, afin que nous méritions de marcher sur ses traces. |
¶ Completa benedictione, dignior ex Clero accedit ad Altare, et dat ramum benedictum Celebranti, qui non genuflectit, nec osculatur manum dantis. Postea Celebrans stans ante Altare versus ad populum, distríbuit ramos, primum digniori, a quo ipse accepit, deinde Diacono et Subdiacono paratis, et aliis Clericis singulatim per ordinem, ultimo laicis : omnibus genuflectentibus et ramum ac manum Celebrantis osculantibus, exceptis Prælatis, si adsint. Et cum incœperit distribuere, a Choro cantantur sequentes Antiphonæ : | La benediction terminée, le plus digne du clergé monte à l’autel et donne un rameau bénit au célébrant qui ne génuflecte pas et ne baise pas la main de celui qui lui donne. Après, le célébrant se tient debout devant l’autel tourné vers le peuple et distribue les rameaux, d’abord au plus digne duquel il a reçu le sien, puis au diacre et au sous-diacre parés, et aux autres clercs selon leur ordre, enfin aux laïcs : tous sont à genoux et baise le rameau et la main du prêtre, sauf les prélats, s’il y en a. En pendant qu’on commence à distribuer, le chœur chante les antiennes suivantes : |
Pueri Hebræórum, portántes ramos olivárum, obviavérunt Dómino, clamántes et dicéntes : Hosánna in excélsis. | Les enfants des Hébreux, portant des branches d’olivier, allèrent au-devant du Seigneur ; ils criaient et disaient : Hosanna au plus haut des cieux. |
Alia Antiphona. Matth. 21, 8 et 9. Pueri Hebræórum vestiménta prosternébant in via et clamábant, dicéntes : Hosánna fílio David : benedíctus, qui venit in nómine Dómini. | Autre Antienne. Les enfants des Hébreux étendaient leurs vêtements sur le chemin ; ils criaient et disaient : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! |
¶ Quæ si non sufficiant, repetantur, quousque ramorum distributio finiatur. Deinde Sacerdos dicit : | Si elles ne suffisent pas, elles sont répétés jusqu’à ce que la distribution des rameaux soit terminée. Ensuite le prêtre dit : |
V/. Dóminus vobíscum. | Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | Et avec votre esprit. |
Orémus. Oratio. | |
Omnípotens sempitérne Deus, qui Dóminum nostrum Iesum Christum super pullum ásinæ sedére fecísti, et turbas populórum vestiménta vel ramos arbórum in via stérnere et Hosánna decantáre in laudem ipsíus docuísti : da, quǽsumus ; ut illórum innocéntiam imitári póssimus, et eórum méritum cónsequi mereámur. Per eúndem Christum, Dóminum nostrum. | Dieu tout-puissant et éternel, qui avez envoyé la foule du peuple au-devant de Jésus-Christ Notre Seigneur monté sur l’ânesse et leur avez inspiré d’étendre leurs vêtements, de jeter des branches sur son passage et de chanter Hosanna à sa louange, faites-nous la grâce d’imiter leur innocence et d’avoir part à leur mérite. |
R/. Amen. | |
¶ Postea fit Processio. Et primo Celebrans imponit incensum in thuribulum : et Diaconus vertens se ad populum, dicit : Procedámus in pace. Et Chorus respondet : In nómine Christi. Amen. | Ensuite on fait la procession. D’abord le célébrant impose l’encens : et le diacre se tournant vers le peuple dit : Avançons dans la paix. Et le chœur répond : Au nom du Christ, Amen. |
Præcedit Thuriferarius cum thuribulo fumiganti : deinde Subdiaconus paratus, deferens Crucem, medius inter duos Acolythos cum candelabris accensis : sequitur Clerus per ordinem, ultimo Celebrans cum Diacono a sinistris, omnes cum ramis in manibus : et cantantur sequentes Antiphonæ, vel omnes vel aliquæ, quousque durat Processio. | Le thuriféraire avance entête avec l’encensoir fumant ; ensuite le sous-diacre paré portant la Croix entre les deux acolytes avec les chandeliers allumés, puis le clergé par ordre, enfin le célébrant avec le diacre à sa gauche, tous portant les rameaux en main : et on chantes les antiennes suivantes, ou toutes ou quelques unes, selon que dure la procession. |
Alia Antiphona. Matth. 21, 1-3, 7, 8 et 9. Cum appropinquáret Dóminus Ierosólymam, misit duos ex discípulis suis, dicens : Ite in castéllum, quod contra vos est : et inveniétis pullum ásinæ alligátum, super quem nullus hóminum sedit : sólvite et addúcite mihi. Si quis vos interrogáverit, dícite : Opus Dómino est. Solvéntes adduxérunt ad Iesum : et imposuérunt illi vestiménta sua, et sedit super eum : alii expandébant vestiménta sua in via : alii ramos de arbóribus sternébant : et qui sequebántur, clamábant : Hosánna, benedíctus, qui venit in nómine Dómini : benedíctum regnum patris nostri David : Hosánna in excélsis : miserére nobis, fili David. | Autre Antienne. Notre Seigneur, étant proche de Jérusalem, envoya deux de ses disciples, en disant : Allez au village qui est devant vous ; vous y trouverez un ânon attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis ; détachez-le et amenez-le-moi. Si on vous interroge, dites : Le Seigneur en a besoin. Ayant donc détaché l’ânon, ils l’amenèrent à Jésus et le couvrirent de leurs vêtements, et Jésus le monta. Les uns étendaient leurs vêtements sur la route, les autres jetaient des branches d’arbres, et la foule qui l’accompagnait, criait : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne de David notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! Ayez pitié de nous, fils de David ! |
Alia Antiphona. Ioann. 12, 12 et 13. Cum audísset pópulus, quia Iesus venit Ierosólymam, accepérunt ramos palmárum : et exiérunt ei óbviam, et clamábant púeri, dicéntes : Hic est, qui ventúrus est in salútem pópuli. Hic est salus nostra et redémptio Israël. Quantus est iste, cui Throni et Dominatiónes occúrrunt ! Noli timére, fília Sion : ecce, Rex tuus venit tibi, sedens super pullum ásinæ, sicut scriptum est, Salve, Rex, fabricátor mundi, qui venísti redímere nos. | Autre Antienne. Le peuple, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des branches de palmier et marcha au-devant de lui. Les enfants criaient : Voici celui qui doit venir pour sauver son peuple ; il est notre salut et la rédemption d’Israël. Qu’il est grand ! Les trônes et les dominations viennent au-devant de lui. Ne crains point, fille de Sion : voici ton roi qui vient à toi, monté sur un ânon, comme il est écrit. Salut, ô Roi, créateur du monde, qui êtes venu pour nous racheter ! |
Alia Antiphona. Ante sex dies sollémnis Paschæ, quando venit Dóminus in civitátem Ierúsalem, occurrérunt ei pueri : et in mánibus portábant ramos palmárum, et clamábant voce magna, dicéntes : Hosánna in excélsis : benedíctus, qui venísti in multitúdine misericórdiæ tuae : Hosánna in excélsis. | Autre Antienne. Six jours avant la solennité de la Pâque, lorsque le Seigneur vint dans la ville de Jérusalem, des enfants allèrent au-devant de lui. Ils portaient dans leurs mains des rameaux de palmier et criaient à pleine voix : Hosanna au plus haut des cieux ! Soyez béni, vous qui êtes venu plein de miséricorde ! Hosanna au plus haut des cieux ! |
Alia Antiphona. Occúrrunt turbæ cum flóribus et palmis Redemptóri óbviam : et victóri triumphánti digna dant obséquia : Fílium Dei ore gentes prǽdicant : et in laudem Christi voces tonant per núbila : Hosánna in excélsis. | Autre Antienne. Des foules viennent au-devant du Rédempteur avec des fleurs et des palmes ; elles rendent un digne hommage à ce vainqueur triomphant. Les gentils publient la grandeur du Fils de Dieu et l’air retentit d’acclamations à la gloire du Christ : Hosanna dans les hauteurs ! |
Alia Antiphona. Cum Angelis et púeris fidéles inveniántur, triumphatóri mortis clamántes : Hosánna in excélsis. | Autre Antienne. Fidèles , unissons-nous aux anges et aux enfants ; chantons le vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux ! |
Alia Antiphona. Turba multa, quæ convénerat ad diem festum, clamábat Dómino : Benedíctus, qui venit in nómine Dómini : Hosánna in excélsis. | Autre Antienne. Une foule nombreuse, qui était venue pour la fête, acclama Notre Seigneur : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! |
¶ In reversione Processionis, duo vel quatuor Cantores intrant in ecclesiam, et clauso ostio, stantes versa facie ad Processionem, incipiunt R/. Glória, laus, et decantant duos primos versus. Sacerdos vero, cum aliis extra ecclesiam, repetit eosdem. | Au retour de la procession, deux ou quatre chantres entre dans l’église, et la porte fermée, tournés vers la procession, ils commencent le R/. Glória, laus et chantent les deux premiers versets. Le prêtre, avec les autres hors de l’église, les répète. |
Deinde, qui sunt intus, cantant alios versus sequentes : vel omnes vel partem, prout videbitur : et, qui sunt extra, ad quoslibet duos versus respondent : Glória, laus, sicut a principio R/. | Ensuite, ceux qui sont à l’intérieur chantes les versets suivants, ou tous ou en partie, selon qu’il semble bon. Et ceux qui sont à l’extérieur, à chaque deux versets, répondent Glória, laus comme au début. |
Glória, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redémptor : Cui pueríle decus prompsit Hosánna pium. | Gloire, louange, honneur à vous, Christ-Roi, Rédempteur, à qui l’élite des enfants chanta avec amour : Hosanna ! |
R/. Glória, laus. | |
Israël es tu Rex, Davidis et ínclita proles : Nómine qui in Dómini, Rex benedícte, venis. | Vous êtes le roi d’Israël, le noble fils de David, ô Roi béni, qui venez au nom du Seigneur. |
R/. Glória, laus. | |
Coetus in excélsis te laudat cǽlicus omnis, Et mortális homo, et cuncta creáta simul. | L’armée angélique, au plus haut des cieux, l’homme mortel et toute créature vous louent ensemble. |
R/. Glória, laus. | |
Plebs Hebrǽa tibi cum palmis óbvia venit : Cum prece, voto, hymnis, ádsumus ecce tibi. | Le peuple hébreu vint au-devant de vous avec des palmes ; nous voici avec des prières, des vœux et des cantiques. |
R/. Glória, laus. | |
Hi tibi passúro solvébant múnia laudis : Nos tibi regnánti pángimus ecce melos. | Avant votre Passion ce peuple vous paya son tribut de louange : nous, nous vous adressons ces hymnes à vous qui régnez dans les cieux. |
R/. Glória, laus. | |
Hi placuére tibi, pláceat devótio nostra : Rex bone, Rex clemens, cui bona cuncta placent. | Leurs vœux furent agréés ; que notre dévotion le soit aussi, Roi de bonté. Roi de clémence, à qui tout ce qui est bon plaît toujours. |
R/. Glória, laus. | |
Postea Subdiaconus hastili Crucis percutit portam : qua statim aperta, Processio intrat ecclesiam, cantando : | Ensuite le sous-diacre frappe de la hamper de la Croix la porte. Celle-ci aussitôt ouverte, la procession entre dans l’église en chantant : |
R/. Ingrediénte Dómino in sanctam civitátem, Hebræórum púeri resurrectiónem vitæ pronuntiántes, * Cum ramis palmárum : Hosánna, clamábant, in excélsis. | Comme le Seigneur entrait dans la ville sainte, les enfants des Hébreux annoncèrent la résurrection de celui qui est la vie. Et, tenant des rameaux de palmier, ils criaient : Hosanna au plus haut des cieux ! |
V/.Cum audísset pópulus, quod Iesus veníret Ierosólymam, exiérunt óbviam ei. Cum ramis.Et non dicitur Glória Patri. | Ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, le peuple sortit au-devant de lui ; et tenant des rameaux de palmier, il criait : Hosanna au plus haut des cieux ! Et on ne dit pas Gloire au Père. |
¶ Deinde celebratur Missa, et rami tenentur in manibus, dum cantatur Passio et Evangelium tantum. | Ensuite on célèbre la messe, et les rameaux sont tenus en main quand on chante la Passion et l’évangile seulement. |
La Messe | |
Ant. ad Introitum. Ps. 21, 20 et 22. | Introït |
Dómine, ne longe fácias auxílium tuum a me, ad defensiónem meam áspice : líbera me de ore leonis, et a córnibus unicórnium humilitátem meam. | Seigneur, n’éloignez pas de moi votre secours : soyez attentif à me défendre ; délivrez-moi de la gueule du lion et des cornes des buffles, car je suis bien faible et humilié. |
Ps. ibid., 2. | |
Deus, Deus meus, réspice in me : quare me dereliquísti ? longe a salúte mea verba delictórum meórum. | O Dieu, mon Dieu, tournez vers moi votre regard ; pourquoi m’avez-vous abandonné ? La voix de mes péchés éloigne de moi le salut. |
Oratio. | Collecte |
Omnípotens sempitérne Deus, qui humáno generi, ad imitandum humilitátis exémplum, Salvatórem nostrum carnem súmere et crucem subíre fecísti : concéde propítius ; ut et patiéntiæ ipsíus habére documénta et resurrectiónis consórtia mereámur. Per eúndem Dóminum nostrum. | Dieu tout-puissant et éternel, qui avez voulu que notre Sauveur prît la chair humaine et supportât les tourments de la croix, afin de servir de modèle d’humilité au genre humain, accordez-nous, dans votre bonté, d’être, à son exemple, toujours courageux dans les épreuves et de mériter par là d’avoir part à sa résurrection. |
Et dicitur hæc tantum Oratio, etiam si qua ad Laudes facta fuerit Commemoratio. | Et on ne dit que cette oraison, même si on a fait une commémoraison à Laudes. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Philippénses. | Lecture de la lettre de l’Apôtre saint Paul aux Philippiens. |
Philipp. 2, 5-11. | |
Fratres : Hoc enim sentíte in vobis, quod et in Christo Iesu : qui, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æqualem Deo : sed semetípsum exinanívit, formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus, et hábitu invéntus ut homo. Humiliávit semetípsum, factus obœdiens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus exaltávit illum : ei donávit illi nomen, quod est super omne nomen : (hic genuflectitur) ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium, terréstrium et inférno rum : et omnis lingua confiteátur, quia Dóminus Iesus Christus in glória est Dei Patris. | Mes frères : Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus : bien qu’il fût Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme. Il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom (ici on fléchit le genou), afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Dieu. |
Graduale. Ps. 72, 24 et 1-3. | Graduel |
Tenuísti manum déxteram meam : et in voluntáte tua deduxísti me : et cum glória assumpsísti me. | Mon Dieu, vous m’avez pris la main droite ; vous m’avez conduit selon votre volonté et vous m’avez glorifié. |
V/. Quam bonus Israël Deus rectis corde ! mei autem pæne moti sunt pedes : pæne effúsi sunt gressus mei : quia zelávi in peccatóribus, pacem peccatórum videns. | Qu’il est bon, le Dieu d’Israël, pour tous ceux qui ont le cœur droit. J’étais sur le point de fléchir, mon pied a presque glissé, car je portais envie aux impies en voyant le bonheur de ces méchants. |
Tractus. Ps. 21, 2-9, 18, 19, 22, 24 et 32. | Trait. |
Deus, Deus meus, réspice in me : quare me dereliquísti ? | Mon Dieu, mon Dieu, tournez vers moi votre regard, pourquoi m’avez-vous abandonné ? |
V/. Longe a salúte mea verba delictórum meórum. | La voix de mes péchés éloigne de moi le salut. |
V/. Deus meus, clamábo per diem, nec exáudies : in nocte, et non ad insipiéntiam mihi. | Mon Dieu, je crie pendant le jour et vous ne m’écoutez pas ; la nuit, et je n’obtiens pas de soulagement. |
V/. Tu autem in sancto hábitas, laus Israël. | Pourtant vous habitez dans votre sanctuaire et vers vous montent les louanges d’Israël. |
V/. In te speravérunt patres nostri : speravérunt, et liberásti eos. | Nos pères ont espéré en vous et vous les avez délivrés. |
V/. Ad te clamavérunt, et salvi facti sunt : in te speravérunt, et non sunt confusi. | Ils ont mis en vous leur confiance et ils n’ont pas été trompés. |
V/. Ego autem sum vermis, et non homo : oppróbrium hóminum et abiéctio plebis. | Mais moi, je suis un ver de terre et non un homme, l’opprobre des hommes et le rebut du peuple. |
V/. Omnes, qui vidébant me, aspernabántur me : locúti sunt lábiis et movérunt caput. | Tous ceux qui me voient me méprisent. Ils ouvrent les lèvres et branlent la tête, en disant |
V/. Sperávit in Dómino, erípiat eum : salvum fáciat eum, quóniam vult eum. | « Il a mis sa confiance dans le Seigneur, qu’il le sauve, puisqu’il l’aime. » |
V/. Ipsi vero consideravérunt et conspexérunt me : divisérunt sibi vestiménta mea, et super vestem meam misérunt mortem. | Ils m’observent et me regardent. Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. |
V/. Líbera me de ore leónis : et a córnibus unicórnium humilitátem meam. | « Seigneur, délivrez-moi de la gueule du lion et des cornes des buffles. » |
V/. Qui timétis Dóminum, laudáte eum : univérsum semen Iacob, magnificáte eum. | Vous qui craignez le Seigneur, louez-le, vous tous, descendants de Jacob, chantez ses louanges. |
V/. Annuntiábitur Dómino generátio ventúra : et annuntiábunt cæli iustítiam eius. | On parlera du Seigneur à la génération future. Ils viendront et ils annonceront ce qu’il a accompli. |
V/. Pópulo, qui nascétur, quem fecit Dóminus. | Au peuple qui naîtra, ils diront ce qu’il a fait. |
¶ Passio Domini incipitur absolute : non dicitur Munda cor meum, non petitur benedíctio, non deferuntur luminaria, nec incensum : non dicitur Dóminus vobíscum, nec respondetur Glória tibi, Dómine, et Celebrans, seu Diaconus, dum pronuntiat Pássio Dómini nostri, non signat librum neque seipsum. Quod et in aliis diebus servatur, quando legitur Passio. | La Passion du Seigneur commence directement : on ne dit pas Purifiez mon cœur, on ne demande pas la bénédiction, on ne porte pas les chandeliers, on ne dit pas Le Seigneur soit avec vous et on ne répond pas Gloire à Vous Seigneur, et le célébrant ou le diacre, quand il prononce Passion de Notre-Seigneur, ne signe ni le livre ni lui-même. Ce qu’on observera les autres jours où on lit la Passion. |
Passio Dómini nostri Iesu Christi secúndum Matthǽum. | Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ selon saint Mathieu. |
Matth. 26, 1-75 ; 27, 1-66. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : + Scitis, quid post bíduum Pascha fiet, et Fílius hóminis tradétur, ut crucifigátur. C. Tunc congregáti sunt príncipes sacerdótum et senióres pópuli in átrium príncipis sacerdótum, qui dicebátur Cáiphas : et consílium fecérunt, ut Iesum dolo tenérent et occíderent. Dicébant autem : S. Non in die festo, ne forte tumúltus fíeret in pópulo. C. Cum autem Iesus esset in Bethánia in domo Simónis leprósi, accéssit ad eum múlier habens alabástrum unguénti pretiósi, et effúdit super caput ipsíus recumbéntis. Vidéntes autem discípuli, indignáti sunt, dicéntes : S. Ut quid perdítio hæc ? pótuit enim istud venúmdari multo, et dari paupéribus. C. Sciens autem Iesus, ait illis : + Quid molésti estis huic mulíeri ? opus enim bonum operáta est in me. Nam semper páuperes habétis vobíscum : me autem non semper habétis. Mittens enim hæc unguéntum hoc in corpus meum, ad sepeliéndum me fecit. Amen, dico vobis, ubicúmque prædicátum fúerit hoc Evangélium in toto mundo, dicétur et, quod hæc fecit, in memóriam eius. C. Tunc ábiit unus de duódecim, qui dicebátur Iudas Iscariótes, ad príncipes sacerdótum, et ait illis : S. Quid vultis mihi dare, et ego vobis eum tradam ? C. At illi constituérunt ei trigínta argénteos. Et exínde quærébat opportunitátem, ut eum tráderet. Prima autem die azymórum accessérunt discípuli ad Iesum, dicéntes : S. Ubi vis parémus tibi comédere pascha ? C. At Iesus dixit : + Ite in civitátem ad quendam, et dícite ei : Magíster dicit : Tempus meum prope est, apud te fácio pascha cum discípulis meis. C. Et fecérunt discípuli, sicut constítuit illis Iesus, et paravérunt pascha. Véspere autem facto, discumbébat cum duódecim discípulis suis. Et edéntibus illis, dixit : + Amen, dico vobis, quia unus vestrum me traditúrus est. C. Et contristáti valde, coepérunt sínguli dícere : S. Numquid ego sum, Dómine ? C. At ipse respóndens, ait : + Qui intíngit mecum manum in parópside, hic me tradet. Fílius quidem hóminis vadit, sicut scriptum est de illo : væ autem hómini illi, per quem Fílius hóminis tradétur : bonum erat ei, si natus non fuísset homo ille. C. Respóndens autem Iudas, qui trádidit eum, dixit : S. Numquid ego sum, Rabbi ? C. Ait illi : + Tu dixísti. C. Cenántibus autem eis, accépit Iesus panem, et benedíxit, ac fregit, dedítque discípulis suis, et ait : + Accípite et comédite : hoc est corpus meum. C. Et accípiens cálicem, grátias egit : et dedit illis, dicens : + Bíbite ex hoc omnes. Hic est enim sanguis meus novi Testaménti, qui pro multis effundétur in remissiónem peccatórum. Dico autem vobis : non bibam ámodo de hoc genímine vitis usque in diem illum, cum illud bibam vobíscum novum in regno Patris mei. C. Et hymno dicto, exiérunt in montem Olivéti. Tunc dicit illis Iesus : + Omnes vos scándalum patiémini in me in ista nocte. Scriptum est enim : Percútiam pastórem, et dispergéntur oves gregis. Postquam autem resurréxero, præcédam vos in Galilǽam. C. Respóndens autem Petrus, ait illi : S. Et si omnes scandalizáti fúerint in te, ego numquam scandalizábor. C. Ait illi Iesus : + Amen, dico tibi, quia in hac nocte, antequam gallus cantet, ter me negábis. C. Ait illi Petrus : S. Etiam si oportúerit me mori tecum, non te negábo. C. Simíliter et omnes discípuli dixérunt. Tunc venit Iesus cum illis in villam, quæ dícitur Gethsémani, et dixit discípulis suis : + Sedéte hic, donec vadam illuc et orem. C. Et assúmpto Petro et duóbus fíliis Zebedǽi, coepit contristári et mæstus esse. Tunc ait illis : + Tristis est ánima mea usque ad mortem : sustinéte hic, et vigilate mecum. C. Et progréssus pusíllum, prócidit in fáciem suam, orans et dicens : + Pater mi, si possíbile est, tránseat a me calix iste : Verúmtamen non sicut ego volo, sed sicut tu. C. Et venit ad discípulos suos, et invénit eos dormiéntes : et dicit Petro : + Sic non potuístis una hora vigiláre mecum ? Vigiláte et oráte, ut non intrétis in tentatiónem. Spíritus quidem promptus est, caro autem infírma. C. Iterum secúndo ábiit et orávit, dicens : + Pater mi, si non potest hic calix transíre, nisi bibam illum, fiat volúntas tua. C. Et venit íterum, et invenit eos dormiéntes : erant enim óculi eórum graváti. Et relíctis illis, íterum ábiit et orávit tértio, eúndem sermónem dicens. Tunc venit ad discípulos suos, et dicit illis : + Dormíte iam et requiéscite : ecce, appropinquávit hora, et Fílius hóminis tradétur in manus peccatórum. Súrgite, eámus : ecce, appropinquávit, qui me tradet. C. Adhuc eo loquénte, ecce, Iudas, unus de duódecim, venit, et cum eo turba multa cum gládiis et fústibus, missi a princípibus sacerdótum et senióribus pópuli. Qui autem trádidit eum, dedit illis signum, dicens : S. Quemcúmque osculátus fúero, ipse est, tenéte eum. C. Et conféstim accédens ad Iesum, dixit : S. Ave, Rabbi. C. Et osculátus est eum. Dixítque illi Iesus : + Amíce, ad quid venísti ? C. Tunc accessérunt, et manus iniecérunt in Iesum et tenuérunt eum. Et ecce, unus ex his, qui erant cum Iesu, exténdens manum, exémit gládium suum, et percútiens servum príncipis sacerdótum, amputávit aurículam eius. Tunc ait illi Iesus : + Convérte gládium tuum in locum suum. Omnes enim, qui accéperint gládium, gládio períbunt. An putas, quia non possum rogáre Patrem meum, et exhibébit mihi modo plus quam duódecim legiónes Angelórum ? Quómodo ergo implebúntur Scripturae, quia sic oportet fíeri ? C. In illa hora dixit Iesus turbis : + Tamquam ad latrónem exístis cum gládiis et fústibus comprehéndere me : cotídie apud vos sedébam docens in templo, et non me tenuístis. C. Hoc autem totum factum est, ut adimpleréntur Scripturae Prophetárum. Tunc discípuli omnes, relícto eo, fugérunt. At illi tenéntes Iesum, duxérunt ad Cáipham, príncipem sacerdótum, ubi scribæ et senióres convénerant. Petrus autem sequebátur eum a longe, usque in átrium príncipis sacerdótum. Et ingréssus intro, sedébat cum minístris, ut vidéret finem. Príncipes autem sacerdótum et omne concílium quærébant falsum testimónium contra Iesum, ut eum morti tráderent : et non invenérunt, cum multi falsi testes accessíssent. Novíssime autem venérunt duo falsi testes et dixérunt : S. Hic dixit : Possum destrúere templum Dei, et post tríduum reædificáre illudǽ C. Et surgens princeps sacerdótum, ait illi : S. Nihil respóndes ad ea, quæ isti advérsum te testificántur ? C. Iesus autem tacébat. Et princeps sacerdótum ait illi : S. Adiúro te per Deum vivum, ut dicas nobis, si tu es Christus, Fílius Dei. C. Dicit illi Iesus : + Tu dixísti. Verúmtamen dico vobis, ámodo vidébitis Fílium hóminis sedéntem a dextris virtútis Dei, et veniéntem in núbibus cæli. C. Tunc princeps sacerdótum scidit vestiménta sua, dicens : S. Blasphemávit : quid adhuc egémus téstibus ? Ecce, nunc audístis blasphémiam : quid vobis vidétur ? C. At illi respondéntes dixérunt : S. Reus est mortis. C. Tunc exspuérunt in fáciem eius, et cólaphis eum cecidérunt, álii autem palmas in fáciem eius dedérunt, dicéntes : S. Prophetíza nobis, Christe, quis est, qui te percússit ? C. Petrus vero sedébat foris in átrio : et accéssit ad eum una ancílla, dicens : S. Et tu cum Iesu Galilǽo eras. C. At ille negávit coram ómnibus, dicens : S. Néscio, quid dicis. C. Exeúnte autem illo iánuam, vidit eum ália ancílla, et ait his, qui erant ibi : S. Et hic erat cum Iesu Nazaréno. C. Et íterum negávit cum iuraménto : Quia non novi hóminem. Et post pusíllum accessérunt, qui stabant, et dixérunt Petro : S. Vere et tu ex illis es : nam et loquéla tua maniféstum te facit. C. Tunc coepit detestári et iuráre, quia non novísset hóminem. Et contínuo gallus cantávit. Et recordátus est Petrus verbi Iesu, quod díxerat : Priúsquam gallus cantet, ter me negábis. Et egréssus foras, flevit amáre. Mane autem facto, consílium iniérunt omnes príncipes sacerdótum et senióres pópuli advérsus Iesum, ut eum morti tráderent. Et vinctum adduxérunt eum, et tradidérunt Póntio Piláto pr.sidi. Tunc videns Iudas, qui eum trádidit, quod damnátus esset, pæniténtia ductus, réttulit trigínta argénteos princípibus sacerdótum et senióribus, dicens : S. Peccávi, tradens sánguinem iustum. C. At illi dixérunt : S. Quid ad nos ? Tu vidéris. C. Et proiéctis argénteis in templo, recéssit : et ábiens, láqueo se suspéndit. Príncipes autem sacerdótum, accéptis argénteis, dixérunt : S. Non licet eos míttere in córbonam : quia prétium sánguinis est. C. Consílio autem ínito, emérunt ex illis agrum fíguli, in sepultúram peregrinórum. Propter hoc vocátus est ager ille Hacéldama, hoc est, ager sánguinis, usque in hodiérnum diem. Tunc implétum est, quod dictum est per Ieremíam Prophétam, dicéntem : Et accepérunt trigínta argénteos prétium appretiáti, quem appretiavérunt a fíliis Israël : et dedérunt eos in agrum fíguli, sicut constítuit mihi Dóminus. Iesus autem stetit ante pr.sidem, et interrogávit eum præses, dicens : S. Tu es Rex Iudæórum ? C. Dicit illi Iesus : + Tu dicis. C. Et cum accusarétur a princípibus sacerdótum et senióribus, nihil respóndit. Tunc dicit illi Pilátus : S. Non audis, quanta advérsum te dicunt testimónia ? C. Et non respóndit ei ad ullum verbum, ita ut mirarétur præses veheménter. Per diem autem sollémnem consuéverat præses pópulo dimíttere unum vinctum, quem voluíssent. Habébat autem tunc vinctum insígnem, qui dicebátur Barábbas. Congregátis ergo illis, dixit Pilátus : S. Quem vultis dimíttam vobis : Barábbam, an Iesum, qui dícitur Christus ? C. Sciébat enim, quod per invídiam tradidíssent eum. Sedénte autem illo pro tribunáli, misit ad eum uxor eius, dicens : S. Nihil tibi et iusto illi : multa enim passa sum hódie per visum propter eum. C. Príncipes autem sacerdótum et senióres persuasérunt populis, ut péterent Barábbam, Iesum vero pérderent. Respóndens autem præses, ait illis : S. Quem vultis vobis de duóbus dimítti ? C. At illi dixérunt : S. Barábbam. C. Dicit illis Pilátus : S. Quid ígitur fáciam de Iesu, qui dícitur Christus ? C. Dicunt omnes : S. Crucifigátur. C. Ait illis præses : S. Quid enim mali íecit ? C. At illi magis clamábant,dicéntes : S. Crucifigátur. C. Videns autem Pilátus, quia nihil profíceret, sed magis tumúltus fíeret : accépta aqua, lavit manus coram pópulo, dicens : S. Innocens ego sum a sánguine iusti huius : vos vidéritis. C. Et respóndens univérsus pópulus, dixit : S. Sanguis eius super nos et super fílios nostros. C. Tunc dimísit illis Barábbam : Iesum autem flagellátum trádidit eis, ut crucifigerétur. Tunc mílites pr.sidis suscipiéntes Iesum in prætórium, congregavérunt ad eum univérsam cohórtem : et exuéntes eum, chlámydem coccíneam circumdedérunt ei : et plecténtes corónam de spinis, posuérunt super caput eius, et arúndinem in déxtera eius. Et genu flexo ante eum, illudébant ei, dicéntes : S. Ave, Rex Iudæórum. C. Et exspuéntes in eum, accepérunt arúndinem, et percutiébant caput eius. Et postquam illusérunt ei, exuérunt eum chlámyde et induérunt eum vestiméntis eius, et duxérunt eum, ut crucifígerent. Exeúntes autem, invenérunt hóminem Cyren.um, nómine Simónem : hunc angariavérunt, ut tólleret crucem eius. Et venérunt in locum, qui dícitur Gólgotha, quod est Calváriæ locus. Et dedérunt ei vinum bíbere cum felle mixtum. Et cum gustásset, nóluit bibere. Postquam autem crucifixérunt eum, divisérunt vestiménta eius, sortem mitténtes : ut implerétur, quod dictum est per Prophétam dicentem : Divisérunt sibi vestiménta mea, et super vestem meam misérunt sortem. Et sedéntes, servábant eum. Et imposuérunt super caput eius causam ipsíus scriptam : Hic est Iesus, Rex Iudæórum. Tunc crucifíxi sunt cum eo duo latrónes : unus a dextris et unus a sinístris. Prætereúntes autem blasphemábant eum, movéntes cápita sua et dicéntes : S. Vah, qui déstruis templum Dei et in tríduo illud reædíficas : salva temetípsum. Si Fílius Dei es, descénde de cruce. C. Simíliter et príncipes sacerdótum illudéntes cum scribis et senióribus, dicébant : S. Alios salvos fecit, seípsum non potest salvum fácere : si Rex Israël est, descéndat nunc de cruce, et crédimus ei : confídit in Deo : líberet nunc, si vult eum : dixit enim : Quia Fílius Dei sum. C. Idípsum autem et latrónes, qui crucifíxi erant cum eo, improperábant ei. A sexta autem hora ténebræ factæ sunt super univérsam terram usque ad horam nonam. Et circa horam nonam clamávit Iesus voce magna, dicens : + Eli, Eli, lamma sabactháni ? C. Hoc est : + Deus meus, Deus meus, ut quid dereliquísti me ? C. Quidam autem illic stantes et audiéntes dicébant : S. Elíam vocat iste. C. Et contínuo currens unus ex eis, accéptam spóngiam implévit acéto et impósuit arúndini, et dabat ei bíbere. Céteri vero dicébant : S. Sine, videámus, an véniat Elías líberans eum. C. Iesus autem íterum clamans voce magna, emísit spíritum. (Hic genuflectitur, et pausatur aliquántulum) Et ecce, velum templi scissum est in duas partes a summo usque deórsum : et terra mota est, et petræ scissæ sunt, et monuménta apérta sunt : et multa córpora sanctórum, qui dormíerant, surrexérunt. Et exeúntes de monuméntis post resurrectiónem eius, venérunt in sanctam civitátem, et apparuérunt multis. Centúrio autem et qui cum eo erant, custodiéntes Iesum, viso terræmótu et his, quæ fiébant, timuérunt valde, dicéntes : S. Vere Fílius Dei erat iste. C. Erant autem ibi mulíeres multæ a longe, quæ secútæ erant Iesum a Galilǽa, ministrántes ei : inter quas erat María Magdaléne, et María Iacóbi, et Ioseph mater, et mater filiórum Zebedǽi. Cum autem sero factum esset, venit quidam homo dives ab Arimathǽa, nómine Ioseph, qui et ipse discípulus erat Iesu. Hic accéssit ad Pilátum, et pétiit corpus Iesu. Tunc Pilátus iussit reddi corpus. Et accépto córpore, Ioseph invólvit illud in síndone munda. Et pósuit illud in monuménto suo novo, quod excíderat in petra. Et advólvit saxum magnum ad óstium monuménti, et ábiit. Erat autem ibi María Magdaléne et áltera María, sedéntes contra sepúlcrum. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Vous savez que la Pâque se fera dans deux jours et que le Fils de l’Homme sera livré pour être crucifié. » Alors les princes des prêtres et les anciens du peuple s’assemblèrent à la cour du prince des prêtres, appelé Caïphe, et tinrent conseil ensemble pour trouver le moyen de se saisir adroitement de Jésus et de le faire mourir. Mais ils disaient : « Il ne faut pas que ce soit pendant la fête, de peur qu’il n’y ait du tumulte parmi le peuple. » Or, comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme vint à lui avec un vase d’albâtre plein de parfum d’un grand prix qu’elle répandit sur sa tête lorsqu’il était à table. En voyant cela, ses disciples s’indignèrent et dirent : « A quoi bon cette perte ? On aurait pu vendre ce parfum bien cher et en donner l’argent aux pauvres. » Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Ce qu’elle vient de faire pour moi est une bonne œuvre, car vous aurez toujours des pauvres parmi vous, mais moi vous ne m’aurez pas toujours ; elle a répandu ce parfum sur mon corps en vue de ma sépulture. Je vous dis en vérité que partout où sera prêché cet Évangile, qui le doit être par tout le monde, on racontera à sa louange ce qu’elle vient de faire. » Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariote, alla trouver les princes des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner et je vous le livrerai ? » Et ils convinrent avec lui de trente pièces d’argent. Dès ce moment, il cherchait une occasion de le livrer entre leurs mains. Or, le premier jour des azymes, les disciples, venant à Jésus, lui dirent : « Où voulez-vous que nous préparions ce qu’il faut pour manger la Pâque ? » Jésus répondit : « Allez dans la ville chez un tel et dites-lui : Le Maître vous fait dire : Mon temps est proche ; je ferai la Pâque chez vous avec mes disciples. » Et les disciples firent ce que Jésus leur avait commandé et ils préparèrent la Pâque. Le soir étant venu, il se mit à table avec ses douze disciples. Et pendant qu’ils mangeaient, il leur dit : « Je vous dis en vérité que l’un de vous me trahira. » Cette parole les contrista beaucoup et chacun d’eux se mit à lui dire : « Seigneur ; est-ce moi ? » Il leur répondit : « Celui qui porte avec moi la main au piaf, celui-là me trahira. Le Fils de l’Homme s’en va selon ce qui a été écrit de lui ; mais malheur à celui par qui le Fils de l’Homme sera trahi ! Il vaudrait mieux pour cet homme qu’il ne fût pas né. Judas, celui qui le trahit, dit alors : " Maître, est-ce moi ? » Il répondit : « Vous l’avez dit. » Or, pendant qu’ils soupaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez et mangez, ceci est mon corps. » Et prenant le calice, il rendit grâces et le leur donna, disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance : qui sera répandu pour plusieurs en rémission des péchés. Or, je vous le dis : je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai de nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » Après avoir dit l’hymne, ils se rendirent au mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : « Je vous serai cette nuit à tous une occasion de scandale ; car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées ; mais, après que je serai ressuscité je vous précéderai en Galilée. » Pierre lui répondit : « Quand tous seraient scandalisés à cause de vous, pour moi je ne le serai jamais. » Jésus lui répondit : « Je vous le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. » Pierre lui dit : « Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai point. » Et tous les autres parlèrent de même. Alors Jésus arriva avec eux dans une propriété appelée Gethsémani, et dit à ses disciples : « Asseyez vous ici, pendant que j’irai là pour prier. » Et ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être centriste et rempli d’amertume. Alors il leur dit : « Mon âme est triste jusqu’à la mort : demeurez ici et veillez avec moi. » Et, s’étant éloigné un peu, il se prosterna le visage contre terre, priant et disant : « Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi ; néanmoins, non pas comme je veux, mais comme vous voulez. » Il vint ensuite à ses disciples et, les trouvant endormis, il dit à Pierre ; « Ainsi, vous n’avez pu veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, pour ne point tomber dans la tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible. » Il s’en alla une seconde fois et pria, disant : « Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite. » Et il vint de nouveau et les trouva endormis, car leurs yeux étaient appesantis. Et, les laissant, il s’en alla encore et pria une troisième fois, répétant les mêmes paroles. Après, il revint à ses disciples et leur dit : « Dormez maintenant et reposez-vous. Voici que l’heure approche où le Fils de l’homme va être livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous et allons : celui qui doit me trahir est près d’ici. » Il parlait encore lorsque Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une troupe nombreuse de gens armés d’épées et de bâtons, envoyés par les princes des prêtres et les anciens du peuple. Or, le traître leur avait donné un signe, disant : « Celui que je baiserai, c’est lui, arrêtez-le. » Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit : « Salut, Maître », et il le baisa. Jésus lui dit : « Mon ami, pourquoi êtes-vous venu ? » Alors les autres s’avancèrent, mirent la main sur Jésus et se saisirent de lui. Et voilà qu’un de ceux qui étaient avec Jésus, étendant la main, tira son épée et, frappant un des gens du grand-prêtre, lui coupa l’oreille. Alors Jésus lui dit : « Remettez votre épée en place, car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Croyez-vous que je ne puisse pas prier mon Père et qu’il ne m’enverrait pas aussitôt plus de douze légions d’Anges ? Comment donc s’accompliront les Écritures, car il faut que cela arrive ? » En même temps, Jésus dit à cette troupe : « Vous êtes venu à moi comme à un voleur, avec des épées et des bâtons, pour me saisir ; j’étais tous les jours au milieu de vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas arrêté. Or, tout cela s’est fait afin que les paroles des prophètes fussent accomplies. » Alors tous les disciples l’abandonnèrent et ils s’enfuirent. Mais ceux qui s’étaient saisi de Jésus l’emmenèrent chez Caïphe, grand-prêtre, où les scribes et les anciens s’étaient réunis. Or, Pierre le suivit de loin jusque dans la cour de la maison du grand-prêtre et, y étant entrés, il s’assit avec les domestiques pour voir la fin. Cependant les princes des prêtres et tout le conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire mourir et ils n’en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, deux faux témoins vinrent déposer : « Il a dit : Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir après trois jours. » Et le grand-prêtre se leva et lui dit : « Vous ne répondez rien à ce qu’ils déposent contre vous ? » Mais Jésus se taisait. Et le grand-prêtre lui dit : « Je vous adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si vous êtes le Christ, le Fils de Dieu ? » Jésus lui répondit : « f Vous l’avez dit ; au reste, je vous le déclare, vous verrez un jour le Fils de l’homme assis à la droite du Dieu tout-puissant et venant sur les nuées du ciel. » Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements, disant : « Il a blasphémé, qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème ; que vous en semble ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. » Aussitôt, on lui cracha au visage, on le frappa à coups de poing et d’autres lui donnèrent des soufflets, disant : a Christ, prophétise-nous, qui est-ce qui t’a frappé ? » Pierre cependant était dehors assis dans la cour et une servante, s’approchant, lui dit : « Vous aussi, vous étiez avec Jésus de Galilée. » Mais il le nia devant tous, disant : « Je ne sais ce que vous voulez dire. » Et comme il sortait, une autre servante, l’ayant vu, dit à ceux qui étaient là : « Celui-ci accompagnait également Jésus de Nazareth. » Et il le nia une seconde fois avec serment, disant : « Je ne connais point cet homme. » Et peu après, ceux qui étaient là, s’approchant, dirent à Pierre : « Vous êtes certainement de ces gens-là, car votre langage vous trahit. » Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer qu’il ne connaissait point cet homme, et aussitôt le coq chanta. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : i Avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. » Et, étant sorti, il pleura amèrement. Le lendemain matin, tous les princes des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. Et, l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent au gouverneur Ponce Pilate. Alors Judas, le traître, voyant qu’il était condamné, se repentit et reporta les trente pièces d’argent aux princes des prêtres et aux anciens, leur disant : « J’ai péché en livrant le sang innocent. » Mais ils lui dirent : « Que nous importe ? c’est votre affaire. » Et ayant jeté cet argent dans le temple, il se retira et alla se pendre. Mais les princes des prêtres, ayant pris l’argent, dirent : « Il n’est pas permis de le mettre dans le trésor, parce que c’est le prix du sang. » Et ayant délibéré là-dessus, ils en achetèrent le champ d’un potier pour y ensevelir les étrangers. C’est pourquoi ce champ est appelé encore aujourd’hui Hacéldama, c’est-à-dire, le champ du sang. Alors cette parole du prophète Jéré-mie fut accomplie : « Ils ont reçu trente pièces d’argent, suivant l’appréciation des enfants d’Israël, et ils les ont données pour le champ d’un potier, comme le Seigneur me l’a ordonné. » Or, Jésus comparut devant le gouverneur, qui l’interrogea en ces termes : « Êtes-vous le Roi des Juifs ? » Jésus lui répondit ; t « Vous le dites. » Et comme les princes des prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : « N’entendez-vous pas tout ce dont ils vous accusent ? » Et il ne lui répondit pas un seul mot, de sorte que le gouverneur en était fort étonné. Or, le gouverneur avait coutume, à la solennité de Pâque, de délivrer un prisonnier, celui que le peuple voulait. Il y en avait alors un fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient donc réunis, Pilate leur dit : « Lequel voulez-vous que je vous délivre. Barabbas ou Jésus, qui est appelé le Christ ? » Car il savait qu’ils l’avaient livré par envie. Pendant qu’il était assis à son tribunal, sa femme lui envoya dire : a Ne vous impliquez point dans l’affaire de ce juste, car j’ai été aujourd’hui étrangement tourmentée en songe à cause de lui. » Mais les princes des prêtres et les anciens persuadèrent au peuple de demander Barabbas et de faire périr Jésus. Le gouverneur leur dit donc : « Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre ? » Ils lui répondirent : « Barabbas. » Pilate leur dit : « Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle le Christ ? » Ils dirent tous : « Qu’il soit crucifié I » Le gouverneur dit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Mais ils se mirent à crier encore plus fort : « Qu’il soit crucifié ! » Alors Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte croissait de plus en plus, prit de l’eau et, se lavant les mains devant le peuple, il dit : « Je suis innocent du sang de ce juste ; vous en répondrez. » Et tout le peuple répondit : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » Alors il leur délivra Barabbas, et ayant fait fouetter Jésus, il le leur livra pour être crucifié. Alors les soldats du gouverneur, ayant mené Jésus dans le prétoire, assemblèrent autour de lui toute la cohorte et, l’ayant dépouillé, ils le revêtirent d’un manteau d’écarlate. Et tressant une couronne d’épines, ils la lui mirent sur la tête, et un roseau dans la main droite, et s’agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui, disant : « Salut, Roi des Juifs. » Et, lui crachant au visage, ils prenaient le roseau et lui en frappaient la tête. Après s’être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses habits et l’emmenèrent pour le crucifier. Comme ils sortaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils contraignirent à porter la croix de Jésus. Et étant arrivés au lieu appelé le Golgotha, c’est-à-dire le lieu du Crâne (Calvaire), ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; et Jésus, l’ayant goûté, n’en voulut point boire. Après qu’ils l’eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, les tirant au sort, afin que s’accomplît ce qu’avait dit le prophète : « Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré ma robe au sort. » Et, s’étant assis, ils le gardaient. Ils mirent au-dessus de sa tête une inscription indiquant la cause de sa condamnation : C’est Jésus, le Roi des Juifs. En même temps, on crucifia avec lui deux voleurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Et les passants l’accablaient d’injures, branlant la tête et lui disant : « Eh bien, toi qui détruis le temple de Dieu et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ; si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix. » Les princes des prêtres se moquaient aussi de lui, avec les scribes et les anciens, disant : « Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même. S’il est le Roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui. Il met sa confiance en Dieu ; si Dieu l’aime, qu’il le délivre : car il a dit qu’il était le Fils de Dieu. » Les voleurs qui étaient crucifiés avec lui, lui disaient les mêmes injures. Or, depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, toute la terre fut couverte de ténèbres, et vers la neuvième heure, Jésus poussa un grand cri, disant : « Eli, Eli, lamma sabachthâni ? » c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » Quelques-uns de ceux qui étaient là, ayant entendu cela, disaient : « Il appelle Élie. » Et aussitôt, l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il remplit de vinaigre, et, l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui présenta à boire. Les autres disaient : « Attendez, voyons si Élie viendra le délivrer. » Mais Jésus, poussant encore un grand cri, rendit l’esprit. (Ici on se met à genoux, l’espace d’un Pater.) Et voilà que le voile du temple fut déchiré en deux, du haut jusqu’en bas ; la terre trembla, les pierres se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent et plusieurs corps de Saints, qui étaient morts, ressuscitèrent et sortant de leurs tombeaux après sa résurrection, ils vinrent dans la ville sainte et apparurent à plusieurs. Or, le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. » Il y avait là aussi, un peu plus loin, plusieurs femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir, parmi lesquelles étaient Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. Sur le soir, un homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, qui était lui aussi disciple de Jésus, alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Pilate commanda qu’on le lui donnât. Joseph ayant pris le corps, l’enveloppa dans un linceul blanc et le mit dans un sépulcre neuf qu’il avait fait tailler dans le roc : et ayant roulé une grande pierre à l’entrée du sépulcre, il s’en alla. Marie-Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises auprès du sépulcre. |
¶ Hic dicitur Munda cor meum , petitur benedictio, defertur incensum sine luminaribus, et incensatur liber : non dicitur Dóminus vobíscum, et Celebrans aut Diaconus non signat librum neque seipsum : et quod sequitur, cantatur in tono Evangelii : in cuius fine Celebrans osculatur librum, et incensatur. Quæ omnia et in aliis Passionibus servantur, præterquam Feria VI in Parasceve. | Ici on dit Purifiez mon Coeur, on demande la benediction, on porte l’encens sans les chandeliers et on encense le livre. On ne dit pas Le Seigneur soit avec vous, et le célébrant ou le diacre ne signe ni le livre ni lui-même. On chante ce qui suit sur le ton de l’évangile. A la fin, le célébrant baise le livre et est encensé. On observe cela pour les autres Passions, sauf le Vendredi Saint. |
Altera autem die, quæ est post Parascéven, convenérunt príncipes sacerdótum et pharisǽi ad Pilátum, dicéntes : Dómine, recordáti sumus, quia sedúctor ille dixit adhuc vivens : Post tres dies resúrgam. Iube ergo custodíri sepúlcrum usque in diem tértium : ne forte véniant discípuli eius, et furéntur eum, et dicant plebi : Surréxit a mórtuis ; et erit novíssimus error peior prióre. Ait illis Pilátus : Habétis custódiam, ite, custodíte, sicut scitis. Illi autem abeúntes, muniérunt sepúlcrum, signántes lápidem, cum custódibus. | Le lendemain, qui était le jour du Sabbat, les princes des prêtres et les pharisiens, s’étant assemblés, vinrent trouver Pilate et lui dirent : « Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit, lorsqu’il vivait encore : Après trois jours, je ressusciterai. Commandez donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent dérober son corps et ne disent ensuite au peuple : Il est ressuscité d’entre les morts ; et ainsi la dernière erreur serait pire que la première. » Pilate leur dit : « Vous avez des gardes, allez, et gardez-le comme vous l’entendez, » Ils s’en allèrent donc, et pour s’assurer du sépulcre, ils en scellèrent la pierre et y mirent des gardes. |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Ps. 68, 21-22. | Offertoire |
Impropérium exspectávit cor meum et misériam : et sustínui, qui simul mecum contristarétur, et non fuit : consolántem me quæsívi, et non invéni : et dedérunt in escam meam fel, et in siti mea potavérunt me acéto. | Mon coeur est dans l’attente des humiliations et des souffrances. Je cherche quelqu’un qui s’attriste avec moi, mais en vain ; un consolateur, et je n’en trouve pas. Pour nourriture, ils me donnent du fiel ; et dans ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. |
Secreta. | Secrète |
Concéde, quæsumus, Dómine : ut oculis tuæ maiestátis munus oblátum, et grátiam nobis devotionis obtineat, et efféctum beátæ perennitátis acquírat. Per Dóminum nostrum. | Faites, Seigneur, nous vous en prions, que ce sacrifice que nous offrons à votre divine Majesté nous obtienne la grâce de la dévotion et nous acquière la récompense du bonheur éternel. |
Præfatio de Cruce [*]. | Préface de la Croix. |
Ant. ad Communionem. Matth. 26, 42. | Communion |
Pater, si non potest hic calix transíre, nisi bibam illum : fiat volúntas tua. | Père, si ce calice de souffrances ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Per huius, Dómine, operatiónem mystérii : et vitia nostra purgéntur, et iusta desidéria compleántur. Per Dóminum nostrum. | Seigneur, que, par l’action de ce divin sacrement, nous soyons délivrés de nos vices et que nos désirs légitimes soient comblés. |
¶ In Missis privatis legitur in fine Evangelium Cum appropinquásset Iesus ut supra in benedictione Palmarum. | Aux messes privées, on lit à la fin l’Evangile Cum appropinquásset Iesus comme ci-desus à la bénédiction des Rameaux. |
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Capitulum Phil. 2, 5-7. | Capitule |
Fratres : Hoc enim sentíte in vobis, quod et in Christo Iesu : qui, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æqualem Deo : sed semetípsum exinanívit, formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus, et hábitu invéntus ut homo. | Mes frères : Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus : bien qu’il fût Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme. |
Hymnus | Hymne |
Vexílla Regis pródeunt :
Fulget Crucis mystérium, Qua vita mortem pértulit, Et morte vitam prótulit. | Les étendards du Roi s’avancent :
il resplendit le mystère de la Croix, sur laquelle la Vie a souffert la mort, et par la mort a produit la vie. |
Quæ, vulneráta lánceæ
Mucróne diro, críminum Ut nos laváret sórdibus, Manávit unda et sánguine. | C’est là que, transpercé du fer
cruel d’une lance, son côté épancha l’eau et le sang, pour laver la souillure de nos crimes. |
Impléta sunt quæ cóncinit
David fidéli cármine, Dicéndo natiónibus : Regnávit a ligno Deus. | Il s’est accompli, l’oracle de David
qui, dans un chant inspiré, avait dit aux nations : « Dieu régnera par le bois. » |
Arbor decóra et fúlgida,
Ornáta Regis púrpura, Elécta digno stípite Tam sancta membra tángere. | Tu es beau, tu es éclatant,
arbre paré de la pourpre du Roi ; noble tronc appelé à l’honneur de toucher des membres si sacrés. |
Beáta, cuius bráchiis
Prétium pepéndit sǽculi, Statéra facta córporis, Tulítque prædam tártari. | Arbre bienheureux, dont les bras
ont porté la rançon du monde ! Tu es la balance où fut pesé ce corps, et tu as enlevé à l’enfer sa proie. |
Sequens stropha dicitur flexis genibus. | La strophe suivante se dit à genoux. |
O Crux, ave, spes única,
Hoc Passiónis témpore Piis adáuge grátiam, Reísque dele crímina. | Salut, ô Croix, unique espérance !
En ces jours de la Passion, accrois la grâce chez les justes, efface le crime des coupables. |
Te, fons salútis, Trínitas,
Colláudet omnis spíritus : Quibus Crucis victóriam Largíris, adde prǽmium. Amen. | O Trinité, source de notre salut,
que tous les esprits vous louent ensemble : vous nous donnez la victoire par la Croix : daignez y ajouter la récompense. Amen. |
V/. Eripe me, Dómine, ab hómine malo. | V/. Arrachez-moi, Seigneur, à l’homme mauvais. |
R/. A viro iníquo éripe me. | R/. A l’homme d’iniquité, arrachez-moi. |
Ad Magnificat Ant. Pater iuste, * mundus te non cognóvit : ego autem novi te, quia tu me misísti. | Ant. au Magnificat Père juste, * le monde ne vous a point connu, mais moi je vous ai connu, car c’est vous qui m’avez envoyé. |
A MATINES avant 1960
Invitatorium | Invitatoire |
Hódie, si vocem Dómini audiéritis, * Nolíte obduráre corda vestra. | Aujourd’hui si vous entendez la voix du Seigneur, * N’endurcissez pas vos cœurs. |
Hymnus | Hymne |
Pange, lingua, gloriósi
Láuream certáminis, Et super Crucis trophǽo Dic triúmphum nóbilem : Quáliter Redémptor orbis Immolátus vícerit. | Chante, ô ma langue,
les lauriers d’un glorieux combat, célèbre le noble triomphe dont la Croix est le trophée : dis comment le Rédempteur du monde a, par son immolation, remporté la victoire. |
De paréntis protoplásti
Fraude Factor cóndolens, Quando pomi noxiális In necem morsu ruit : Ipse lignum tunc notávit, Damna ligni ut sólveret. | Celui qui forma Adam de ses mains,
compatit à son malheur, quand, il mangea d’un fruit funeste et se précipita ainsi dans la mort : Pour ôter les méfaits d’un arbre, Dieu choisit alors un arbre. |
Hoc opus nostræ salútis
Ordo depopóscerat ; Multifórmis proditóris Ars ut artem fálleret, Et medélam ferret inde, Hostis unde lǽserat. | Le dessein divin [1] réclamait
cette œuvre de notre salut ; déjouer l’artifice d’un traître habile à prendre toutes les formes, et procurer le remède de l’arme même dont l’ennemi s’était servi pour nous blesser. |
Quando venit ergo sacri
Plenitúdo témporis, Missus est ab arce Patris Natus, orbis Cónditor ; Atque ventre virgináli Carne amíctus pródiit. | Lors donc que le temps marqué
par le décret divin fut accompli, celui par qui le monde a été créé, fut envoyé du haut du trône de son Père ; et naquit d’un sein virginal, revêtu de notre chair mortelle. |
Vagit infans inter arcta
Cónditus præsépia : Membra pannis involúta Virgo Mater álligat : Et Dei manus pedésque Stricta cingit fáscia. | Il vagit, l’enfant caché
Dans l’étroite crèche : la Vierge-Mère enveloppe ses membres de langes qui les captivent : elle entoure d’étroites bandelettes les mains et les pieds d’un Dieu. |
Sempitérna sit beátæ
Trinitáti glória, Æqua Patri, Filióque ; Par decus Paráclito : Uníus Triníque nomen Laudet univérsitas. Amen. | Gloire soit éternellement
à la bienheureuse Trinité, honneur égal au Père et au Fils, comme aussi au Paraclet : Que le nom du Dieu un et trois soit loué dans tout l’univers. Amen. |
Lectio i | 1ère leçon |
De Ieremía Prophéta | |
Cap. 2, 12-17 | |
Obstupéscite, cæli, super hoc, et, portæ eius, desolámini veheménter, dicit Dóminus. Duo enim mala fecit pópulus meus : Me dereliquérunt fontem aquæ vivæ, et fodérunt sibi cistérnas, cistérnas dissipátas, quæ continére non valent aquas. Numquid servus est Israël, aut vernáculus ? Quare ergo factus est in prædam ? Super eum rugiérunt leónes, et dedérunt vocem suam, posuérunt terram eius in solitúdinem : civitátes eius exústæ sunt, et non est qui hábitet in eis. Fílii quoque Mémpheos et Taphnes constupravérunt te usque ad vérticem. Numquid non istud factum est tibi, quia dereliquísti Dóminum Deum tuum eo témpore, quo ducébat te per viam ? | Cieux, soyez frappés de stupeur sur cela ; et vous, portes du ciel, soyez dans la plus grande désolation, dit le Seigneur. Car mon peuple a fait deux maux : ils m’ont abandonné, moi, source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes entr’ouvertes qui ne peuvent retenir les eaux. Est-ce qu’Israël est un esclave ou fils d’un esclave ? Pourquoi donc est-il devenu en proie ? Les lions ont rugi contre lui, ils ont fait entendre leur voix, ils ont réduit sa terre en une solitude ; ses cités ont été brûlées, et il n’y a personne qui y habite. Les fils de Memphis et de Taphnès t’ont déshonorée jusqu’au sommet de la tête. Est-ce que tout cela ne t’est pas arrivé, parce que tu as abandonné le Seigneur ton Dieu, dans le temps même où il te gardait dans la droite voie ? |
R/. In die qua invocávi te, Dómine, dixísti : Noli timére : * Iudicásti causam meam, et liberásti me, Dómine, Deus meus. | R/. Au jour [2] où je vous ai invoqué, Seigneur, vous l’avez dit : Ne crains pas : * Vous avez jugé ma cause et vous m’avez délivré. Seigneur mon Dieu. |
V/. In die tribulatiónis meæ clamávi ad te, quia exaudísti me. | V/. Au jour de ma tribulation [3], j’ai crié vers vous, parce que vous m’avez exaucé. |
R/. Iudicásti causam meam, et liberásti me, Dómine, Deus meus. | R/. Vous avez jugé ma cause et vous m’avez délivré. Seigneur mon Dieu. |
Lectio ii Cap. 2, 18-22 | 2e leçon |
Et nunc quid tibi vis in via Ægýpti , ut bibas aquam túrbidam ? et quid tibi cum via Assyriórum, ut bibas aquam flúminis ? Arguet te malítia tua, et avérsio tua increpábit te. Scito, et vide quia malum et amárum est reliquísse te Dóminum Deum tuum, et non esse timórem mei apud te, dicit Dóminus Deus exercítuum. A sǽculo confregísti iugum meum, rupísti víncula mea, et dixísti : Non serviam. In omni enim colle sublimi, et sub omni ligno frondoso, tu prosternebáris méretrix. Ego autem plantávi te víneam eléctam, omne semen verum : quómodo ergo conversa es mihi in pravum, vinea aliéna ? Si láveris te nitro, et multiplicáveris tibi herbam borith, maculáta es in iniquitáte tua coram me, dicit Dóminus Deus. | Et maintenant que veux-tu faire dans la voie de l’Égypte ? Boire de l’eau bourbeuse ? Et que t’importe la voie des Assyriens ? Est-ce pour boire de l’eau d’un fleuve ? Ta malice t’accusera, et ton éloignement de moi te gourmandera. Sache et vois combien il est mal et amer d’avoir abandonné le Seigneur ton Dieu, et de n’avoir plus ma crainte auprès de toi, dit le Seigneur Dieu des armées. Dès les temps anciens tu as brisé mon joug, tu as rompu mes liens et tu as dit : Je ne servirai pas. Pour moi, je t’avais plantée comme une vigne choisie, comme un plant franc ; comment donc es-tu devenue pour moi un plant bâtard, ô vigne étrangère ? Quand tu te laverais avec du nitre, quand tu multiplierais pour toi le borith, tu es souillée par ton iniquité devant moi, dit le Seigneur Dieu. |
R/. Fratres mei elongavérunt se a me : et noti mei * Quasi aliéni recessérunt a me. | R/. Mes frères [4] se sont éloignés de moi : et mes amis, * Comme des étrangers, se sont retirés de moi. |
V/. Dereliquérunt me próximi mei, et qui me novérunt. | V/. Mes proches et ceux qui me connaissaient m’ont abandonné. |
R/. Quasi aliéni recessérunt a me. | R/. Comme des étrangers, se sont retirés de moi. |
Lectio iii Cap. 2, 29-32 | 3e leçon |
Quid vultis mecum iudício conténdere ? Omnes dereliquístis me, dicit Dóminus. Frustra percússi fílios vestros, disciplínam non recepérunt : devorávit gládius vester prophétas vestros, quasi leo vastator generátio vestra. Vidéte verbum Dómini : Numquid solitúdo factus sum Israéli, aut terra serótina ? Quare ergo dixit pópulus meus : Recessimus, non veniémus ultra ad te ? Numquid obliviscétur virgo ornaménti sui, aut sponsa fásciæ pectorális suæ ? pópulus vero meus oblítus est mei diébus innúmeris. | Pourquoi voulez-vous entrer avec moi en jugement ? Tous, vous m’avez abandonné, dit le Seigneur. En vain j’ai frappé vos enfants, ils n’ont pas reçu la correction ; votre glaive a dévoré vos Prophètes ; comme un lion destructeur est votre génération. Voyez la parole du Seigneur : Est-ce que je suis devenu pour Israël une solitude ou une terre tardive ? Pourquoi donc mon peuple a-t-il dit : Nous nous sommes retirés, nous ne viendrons plus à vous ? Est-ce qu’une vierge oubliera sa parure ; ou une épouse la bandelette qu’elle porte sur la poitrine ? Mais mon peuple m’a oublié pendant des jours innombrables. |
R/. Attende, Dómine, ad me, et audi voces adversariórum meórum : * Numquid redditur pro bono malum, quia fodérunt fóveam ánimæ meæ ? | R/. Seigneur [5], portez votre attention sur moi et entendez la voix de mes adversaires : * Est-ce que pour le bien est rendu le mal, puisqu’ils ont creusé une fosse à mon âme ? |
V/. Recordare quod steterim in conspéctu tuo, ut loquerer pro eis bonum, et avérterem indignatiónem tuam ab eis. | V/. Souvenez-vous que je me suis tenu en votre présence, afin de parler en leur faveur, et afin de détourner votre indignation d’eux. |
R/. Numquid redditur pro bono malum, quia fodérunt fóveam ánimæ meæ ?R/. Attende, Dómine, ad me, et audi voces adversariórum meórum : Numquid redditur pro bono malum, quia fodérunt fóveam ánimæ meæ ? | R/. Est-ce que pour le bien est rendu le mal, puisqu’ils ont creusé une fosse à mon âme ?R/. Seigneur, portez votre attention sur moi et entendez la voix de mes adversaires : Est-ce que pour le bien est rendu le mal, puisqu’ils ont creusé une fosse à mon âme ? |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Leónis Papæ | Sermon de saint Léon, Pape. |
Sermo 11 de Passióne Domini | |
Desideráta nobis, dilectíssimi, et univérso optábilis mundo adest festívitas Domínicæ passiónis, quæ nos inter exsultatiónes spirituálium gaudiórum silére non patítur. Quia etsi diffícile est, de éadem solemnitáte sǽpius digne aptéque dissérere : non est tamen líberum sacerdóti in tanto divínæ misericórdiæ sacraménto fidélibus pópulis subtráhere sermónis offícium : cum ipsa matéria ex eo quod est ineffábilis, fandi tríbuat facultátem : nec possit defícere quod dicátur, dum numquam potest satis esse quod dícitur. Succúmbat ergo humána infírmitas glóriæ Dei, et in explicándis opéribus misericórdiæ eius, ímpárem se semper invéniat. Laborémus sensu, hæreámus ingénio, deficiámus elóquio : bonum est ut nobis parum sit, quod étiam recte de Dómini maiestáte sentímus. | La solennité de la passion du Seigneur, désirée par nous, et désirable pour le monde entier, est venue : et elle ne nous permet point de garder le silence parmi les transports des joies spirituelles qu’elle répand dans nos âmes. Car bien qu’il soit difficile de parler très souvent d’une manière digne et juste sur le même sujet, un Évêque n’est cependant pas libre de refuser au peuple fidèle le discours qu’il lui doit, sur ce grand mystère de la divine miséricorde. La matière, par cela même qu’elle est ineffable, fournit abondamment de quoi parler, et les paroles ne peuvent faire défaut, puisque jamais ce qu’on dira sur ce sujet ne sera suffisant. Que la faiblesse humaine se reconnaisse vaincue par la gloire de Dieu et toujours incapable d’expliquer les œuvres de sa miséricorde, que notre intelligence fasse effort, que notre esprit reste en suspens, que l’expression nous manque ; il nous est bon de voir combien les idées les plus hautes que nous puissions avoir de la majesté du Seigneur, sont encore peu de chose auprès de la réalité. |
R/. Conclusit vias meas inimícus, insidiátor factus est mihi sicut leo in abscóndito, replévit et inebriávit me amaritúdine : deduxérunt in lacum mortis vitam meam, et posuérunt lápidem contra me. * Vide, Dómine, iniquitátes illórum : et iúdica causam ánimæ meæ, defénsor vitæ meæ. | R/. Mon ennemi [6] a fermé mes voies, il est devenu pour moi un ours en embuscade, un lion dans des lieux cachés, il m’a rempli et enivré d’amertume : ils ont conduit ma vie dans la fosse, et ils ont posé une pierre sur moi. * Voyez, Seigneur, leurs iniquités : et jugez la cause de mon âme, ô défenseur de ma vie. |
V/. Factus sum in derísum omni pópulo meo, cánticum eórum tota die. | V/. Je suis devenu la raillerie de tout mon peuple, leur chanson durant tout le jour. |
R/. Vide, Dómine, iniquitátes illórum : et iúdica causam ánimæ meæ, defénsor vitæ meæ. | R/. Voyez, Seigneur, leurs iniquités : et jugez la cause de mon âme, ô défenseur de ma vie. |
Lectio v | 5e leçon |
Dicénte enim prophéta : Quǽrite Dóminum, et confírmámini, quǽrite fáciem eius semper : némini præsuméndum est, quod totum quod quærit, invénerit, ne désinat propinquáre, qui cessárit accédere. Quid autem inter ómnia ópera Dei, in quibus humánæ admiratiónis fatigátur inténtio, ita contemplatiónem mentis nostræ et obléctat et superat, sicut passio Salvatóris ? Qui ut humánum genus vínculis mortíferæ prævaricatiónis absólveret, et sæviénti diábolo poténtiam suæ maiestátis occúluit, et infirmitátem nostræ humilitátis obiécit. Si enim crudelis et superbus inimícus consílium misericórdiæ Dei nosse potuísset, Iudæórum ánimos mansuetúdine pótius temperáre, quam iniústis ódiis studuísset accéndere : ne ómnium captivórum amítteret servitútem, dum nihil sibi debéntis perséquitur libertátem. | Le Prophète ayant dit : « Cherchez le Seigneur et soyez fortifiés [7], ne cessez de chercher sa face [8] », que personne n’ait la présomption de croire avoir trouvé tout ce qu’il cherche ; de peur que, cessant d’avancer, il ne renonce aussi à approcher. Parmi toutes les œuvres de Dieu que l’admiration humaine s’épuise à observer, en est-il une qui touche notre âme et dépasse en même temps la portée de notre intelligence comme la passion du Sauveur ? Pour délivrer le genre humain des liens formés par une prévarication mortelle, le Christ cacha la puissance de sa majesté divine au démon qui brûlait d’exercer sa rage, et ne lui montra que l’infirmité de notre bassesse humaine. Si cet ennemi cruel et orgueilleux avait pu connaître le dessein de la miséricorde de Dieu, il aurait plutôt cherché à adoucir les esprits des Juifs, qu’à les enflammer d’une haine injuste ; de crainte de perdre, en poursuivant la liberté de celui qui ne lui devait rien, ses droits sur tous ceux que le péché avait rendus ses esclaves. |
R/. Salvum me fac, Deus, quóniam intravérunt aquæ usque ad ánimam meam : ne avértas fáciem tuam a me : * Quóniam tríbulor, exáudi me, Dómine, Deus meus. | R/. Sauvez-moi [9], ô Dieu, parce que des eaux sont entrées jusque dans mon âme [10] : ne détournez [11] pas votre face de moi : * Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. |
V/. Inténde ánimæ meæ, et líbera eam : propter inimícos meos éripe me. | V/. Soyez attentif à mon âme et délivrez-la ; à cause de mes ennemis, sauvez-moi. |
R/. Quóniam tríbulor, exáudi me, Dómine, Deus meus. | R/. Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. |
Lectio vi | 6e leçon |
Feféllit ergo illum malígnitas sua, íntulit supplícium Fílio Dei, quod cunctis áliis hóminum in remédium verterétur. Fudit sánguinem iustum, qui reconciliándo mundo et prétium esset, et póculum. Suscépit Dóminus, quod secúndum propósitum suæ voluntátis elégit. Admísit in se ímpias manus furéntium : quæ dum proprio incúmbunt scéleri, famulátæ sunt Redemptóri. Cuius étiam circa interfectóres suos tanta erat pietátis afféctio, ut de cruce súpplicans Patri, non se vindicári, sed illis postuláret ignósci. | Le diable fut donc trompé par sa propre malignité ; il fit souffrir au Fils de Dieu un supplice qui est devenu le remède de tous les enfants des hommes. Il répandit le sang innocent qui devait être le prix de la réconciliation du monde, et notre breuvage. Le Seigneur souffrit le genre de mort qu’il avait librement choisi, confermement à ses desseins. Il permit à des hommes furieux de porter sur lui leurs mains impies, et, en accomplissant un crime énorme, elles ont servi à l’exécution des desseins du Rédempteur. La tendresse de son amour était si grande, même envers ses meurtriers, que, suppliant son Père du haut de la croix, il lui demanda non pas de le venger, mais de leur pardonner. |
R/. Noli esse mihi, Dómine, alienus : parce mihi in die mala : confundántur omnes qui me persequúntur, * Et non confúndar ego. | R/. Ne soyez pas pour moi un étranger, Seigneur : pardonnez-moi au jour mauvais : qu’ils soient tous confondus, ceux qui me persécutent [12], * Et que je ne sois pas confondu moi-même. |
V/. Confundántur omnes inimíci mei, qui quærunt ánimam meam. | V/. Qu’ils soient [13] confondus, tous mes ennemis qui cherchent mon âme. |
R/. Et non confúndar ego.R/. Noli esse mihi, Dómine, alienus : parce mihi in die mala : confundántur omnes qui me persequúntur, Et non confúndar ego. | R/. Et que je ne sois pas confondu moi-même.R/. Ne soyez pas pour moi un étranger, Seigneur : pardonnez-moi au jour mauvais : qu’ils soient tous confondus, ceux qui me persécutent, et que je ne sois pas confondu moi-même. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.. |
Cap. 21, 1-9 | |
In illo témpore : Cum appropinquásset Iesus Ierosólymis, et venísset Béthphage ad montem Olivéti : tunc misit duos discípulos, dicens eis. Et réliqua. | En ce temps-là : Lorsque Jésus approcha de Jérusalem, et qu’il fut venu à Bethphagé, près du mont des Oliviers, il envoya deux disciples, leur disant. Et le reste. |
Homilía sancti Ambrósii Episcopi | Homélie de saint Ambroise, Évêque. |
Liber 9 in Lucam | |
Pulchre relictis Iudæis, habitatúrus in afféctibus Géntium, templum Dóminus ascéndit. Hoc enim templum est verum, in quo non in littera, sed in spíritu Dóminus adorátur. Hoc Dei templum est, quod fídei series, non lapidum structura fundávit. Deserúntur ergo qui óderant : eligúntur qui amatúri erant. Et ídeo ad montem venit Oliveti, ut novellas óleas in sublimi virtúte plantaret, quarum mater est illa, quæ sursum est, Ierusalem. In hoc monte est ille cæléstis agricola : ut plantáti omnes in domo Dei, possint virítim dícere : Ego autem sicut olíva fructífera in domo Domini. | Il est remarquable [14] que le Seigneur, ayant laissé les Juifs, monte au temple, lui qui devait habiter dans les cœurs des Gentils. Car le vrai temple c’est celui où le Seigneur est adoré, non selon la lettre, mais en esprit. Le temple de Dieu, c’est celui qui s’établit, non sur une structure de pierres, mais sur l’enchaînement des vérités de la foi. Le Seigneur abandonne donc ceux qui le haïssent et il choisit ceux qui doivent l’aimer. Et voilà pourquoi il vient au mont des oliviers planter en sa vertu divine ces jeunes plants d’olivier qui ont pour mère la Jérusalem d’en haut. Sur cette montagne, il est lui-même le céleste jardinier, pour que tous ceux qui sont plantés dans la maison de Dieu puissent dire, chacun en particulier : « Pour moi, je suis comme un olivier qui porte du fruit dans la maison de Dieu. [15] » |
R/. Dóminus mecum est tamquam bellator fortis : proptérea persecúti sunt me, et intellígere non potuérunt : Dómine, probas renes et corda : * Tibi revelavi causam meam. | R/. Le Seigneur est avec moi comme un guerrier vaillant : c’est pour cela qu’ils m’ont persécuté et qu’ils n’ont pas pu comprendre : Seigneur, vous éprouvez les reins et les cœurs : * A vous j’ai révélé ma cause. |
V/. Vidísti, Dómine, iniquitátes eórum advérsum me : iúdica iudícium meum. | V/. Vous avez vu, Seigneur, leurs iniquités contre moi : jugez ma cause. |
R/. Tibi revelavi causam meam. | R/. A vous j’ai révélé ma cause. |
Lectio viii | 8e leçon |
Et fortásse ipse mons Christus est. Quis enim álius tales fructus ferret oleárum, non curvescéntium ubertáte baccárum, sed spíritus plenitúdine Géntium fœcundárum ? Ipse est per quem ascéndimus, et ad quem ascéndimus. Ipse est iánua, ipse est via, qui aperítur, et qui áperit : qui pulsatur ab ingrediéntibus, et ab eméritis adorátur. Ergo in castello erat, et ligátus erat pullus cum ásina : non poterat solvi nisi iussu Dómini. Solvit eum manus apostolica. Talis actus, talis vita, talis grátia. Esto talis et tu, ut possis ligatos sólvere. | Le Christ est peut-être lui-même aussi cette montagne. Quel autre que lui, produirait en effet une telle moisson d’oliviers ? non pas de ces oliviers qui ploient sous l’abondance de leurs fruits, mais de ceux qui prouvent leur fécondité en communiquant aux nations la plénitude du Saint-Esprit. Il est celui par qui nous montons et vers qui nous montons. Il est la porte et il est la voie ; il est la porte qui s’ouvre et il est celui qui l’ouvre, la porte à laquelle frappent ceux qui veulent entrer, et le Dieu qu’adorent ceux qui ont mérité d’entrer. Jésus était donc dans un bourg, et il y avait un ânon lié auprès de sa mère ; cet ânon, il ne pouvait être détaché que sur l’ordre du Seigneur. La main d’un Apôtre le délie. Telles sont les actions, telle est la vie, telle est la grâce. Soyez donc tels vous aussi, que vous puissiez délivrer ceux qui sont liés. |
R/. Dixérunt ímpii apud se, non recte cogitántes : Circumveniámus iustum, quóniam contrarius est opéribus nostris : promittit se sciéntiam Dei habere, Fílium Dei se nóminat, et gloriátur patrem se habére Deum : * Videámus si sermónes illíus veri sunt : et si est vere Fílius Dei, líberet eum de mánibus nostris : morte turpíssima condemnémus eum. | R/. Les impies ont dit [16], pensant faussement en eux-mêmes : Circonvenons le juste, parce qu’il est contraire à nos œuvres : il se vante d’avoir la science de Dieu, il se nomme le Fils de Dieu, et il se glorifie d’avoir pour père, Dieu : * Voyons si ses paroles sont véritables : et s’il est le vrai Fils de Dieu, il le délivrera de nos mains : condamnons-le à la mort la plus honteuse. |
V/. Tamquam nugaces æstimáti sumus ab illo, et ábstinet se a viis nostris tamquam ab immunditiis : et præfert novíssima iustórum. | V/. Nous sommes estimés par lui frivoles, il s’abstient de nos voies comme de souillures : il préfère les derniers moments des justes. |
R/. Videámus si sermónes illíus veri sunt : et si est vere Fílius Dei, líberet eum de mánibus nostris : morte turpíssima condemnémus eum. | R/. Voyons si ses paroles sont véritables : et s’il est le vrai Fils de Dieu, il le délivrera de nos mains : condamnons-le à la mort la plus honteuse. |
Lectio ix | 9e leçon |
Nunc considerémus qui fúerint illi, qui erróre detecto, de paradiso eiecti, in castellum sint relegati. Et vides, quemádmodum quos mors expúlerat, vita revocáverit. Et ídeo secúndum Matthǽum, et ásinam et pullum légimus : ut quia in duobus homínibus uterque fuerat sexus expulsus, in duobus animálibus sexus uterque revocétur. Ergo illic in ásina matre quasi Hevam figurávit erroris : hic autem in pullo generalitátem pópuli Gentilis expressit : et ídeo pullo sedétur ásinæ. Et bene, in quo nemo sedit : quia nullus, antequam Christus, natiónum pópulos vocávit ad Ecclésiam. Denique secúndum Marcum sic habes : Quem nemo adhuc sedit hóminum. | Considérons maintenant quels sont ceux qui, après avoir été convaincus de péché, furent chassés du paradis et relégués dans une demeure vulgaire que je compare à ce bourg. Et voyez de quelle manière la Vie rappelle ceux que la mort avait exilés. Nous lisons dans saint Matthieu que le Fils de Dieu envoya délier un ânon et une ânesse, afin que, comme l’un et l’autre sexe avaient été chassés du paradis en la personne de nos premiers parents, il montrât par le symbole de ces deux animaux, qu’il venait rappeler les deux sexes. Il semble que l’ânesse figurait Ève coupable, et l’ânon désignait la généralité du peuple gentil : c’est pourquoi le Sauveur s’assit sur le petit de l’ânesse. Il est dit justement que personne n’avait encore monté cet ânon, parce que personne avant le Christ n’avait appelé les peuples de la gentilité à entrer dans l’Église. On lit en effet dans saint Marc : « Vous trouverez un ânon lié, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis. [17] » |
R/. Circumdedérunt me viri mendáces : sine causa flagellis cecidérunt me : * Sed tu, Dómine defensor, víndica me. | R/. Des hommes menteurs m’ont environné : sans motif, ils m’ont frappé de fouets : * Mais vous, Seigneur, qui êtes mon défenseur, vengez-moi. |
V/. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet. | V/. Parce que la tribulation [18] est proche, et il n’y a personne qui porte secours. |
R/. Sed tu, Dómine defensor, víndica me.R/. Circumdedérunt me viri mendáces : sine causa flagellis cecidérunt me : Sed tu, Dómine defensor, víndica me. | R/. Mais vous, Seigneur, qui êtes mon défenseur, vengez-moi.R/. Des hommes menteurs m’ont environné : sans motif, ils m’ont frappé de fouets : Mais vous, Seigneur, qui êtes mon défenseur, vengez-moi. |
A LAUDES.
Ant. 1 Dóminus Deus * auxiliator meus : et ídeo non sum confúsus. | Ant. 1 Le Seigneur Dieu [19] * est mon aide : et c’est pour cela que je n’ai pas été confondu. |
Ant. 2 Circumdántes * circumdedérunt me : et in nómine Dómini vindicábor in eis. | Ant. 2 Environnant [20], * ils m’ont environné : et c’est au nom du Seigneur que je me suis vengé d’eux. |
Ant. 3 Iúdica causam meam : * defénde, quia potens es, Dómine. | Ant. 3 Jugez ma cause : * défendez-moi, car vous êtes puissant, Seigneur. |
Ant. 4 Cum Angelis * et púeris fidéles inveniámur, triumphatóri mortis clamántes : Hosánna in excélsis. | Ant. 4 Avec les Anges * et les enfants, que nous soyons trouvés fidèles, acclamant le triomphateur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux. |
Ant. 5 Confundántur * qui me persequúntur, et non confúndar ego, Dómine, Deus meus. | Ant. 5 Qu’ils soient confondus [21] * ceux qui me persécutent, et que je ne sois pas confondu moi-même, ô Seigneur mon Dieu. |
Capitulum Phil. 2, 5-7. | Capitule |
Fratres : Hoc enim sentíte in vobis, quod et in Christo Iesu : qui, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æqualem Deo : sed semetípsum exinanívit, formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus, et hábitu invéntus ut homo. | Mes frères : Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus : bien qu’il fût Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme. |
Hymnus | Hymne |
Lustra sex qui iam peregit,
Tempus implens córporis, Sponte líbera Redémptor Passióni deditus, Agnus in Crucis levátur Immolándus stipite. | Le temps de six lustres [22] est écoulé,
la durée de sa vie mortelle est accomplie, le Rédempteur, de lui-même, se livre aux tourments de sa Passion, Agneau, il est cloué à la croix, s’immolant sur le bois. |
Felle potus ecce languet :
Spina, clavi, láncea Mite corpus perforárunt : Unda manat, et cruor : Terra, pontus, astra, mundus, Quo lavántur flúmine ! | On l’abreuve de fiel, il languit :
les épines, les clous et la lance transpercent le doux corps : De l’eau jaillit, avec elle, du sang : Terre, océan, astres, monde, que le fleuve vous purifie ! |
Crux fidélis, inter omnes
Arbor una nóbilis : Silva talem nulla profert Fronde, flore, gérmine : Dulce ferrum, dulce lignum, Dulce pondus sústinent. | O Croix, objet de notre confiance,
arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits [23] : O doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez ! |
Flecte ramos, arbor alta,
Tensa laxa víscera, Et rigor lentéscat ille, Quem dedit natívitas ; Et supérni membra Regis Tende miti stípite. | Ploie tes rameaux, arbre altier,
relâche tes fibres tendues, que s’adoucisse cette rigidité que t’a donnée la nature ; Offre un soutien plus doux aux membres sacrés du Roi du ciel. |
Sola digna tu fuísti
Ferre mundi víctimam ; Atque portum præparáre Arca mundo naufrago, Quam sacer cruor perúnxit, Fusus Agni córpore. | Seul tu fus digne
de porter la victime du monde ; Et de préparer un port à l’arche du monde naufragé, car tu fus empourpré du sang divin qui s’échappe du corps de l’Agneau. |
Sempitérna sit beátæ
Trinitáti glória, Æqua Patri, Filióque ; Par decus Paráclito : Unius Triníque nomen Laudet univérsitas. Amen. | Gloire soit éternellement
à la bienheureuse Trinité, honneur égal au Père et au Fils, comme aussi au Paraclet : Que le nom du Dieu un et trois soit loué dans tout l’univers. Amen. |
V/. Eripe me de inimícis meis, Deus meus. | V/. Arrachez-moi à mes ennemis, ô mon Dieu. |
R/. Et ab insurgéntibus in me líbera me. | R/. Et délivrez-moi de ceux qui se dressent contre moi. |
Ad Bened. Ant. Turba multa, * quæ convénerat ad diem festum, clamábat Dómino : Benedíctus qui venit in nómine Dómini : Hosánna in excélsis. | Ant. au Bénédictus Une foule nombreuse, * qui s’était rassemblée pour le jour de la fête, acclamait le Seigneur : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur : Hosanna au plus haut des cieux. |
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Capitulum Phil. 2, 5-7. | Capitule |
Fratres : Hoc enim sentíte in vobis, quod et in Christo Iesu : qui, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æqualem Deo : sed semetípsum exinanívit, formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus, et hábitu invéntus ut homo. | Mes frères : Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus : bien qu’il fût Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme. |
Hymnus | Hymne |
Vexílla Regis pródeunt :
Fulget Crucis mystérium, Qua vita mortem pértulit, Et morte vitam prótulit. | Les étendards du Roi s’avancent :
il resplendit le mystère de la Croix, sur laquelle la Vie a souffert la mort, et par la mort a produit la vie. |
Quæ, vulneráta lánceæ
Mucróne diro, críminum Ut nos laváret sórdibus, Manávit unda et sánguine. | C’est là que, transpercé du fer
cruel d’une lance, son côté épancha l’eau et le sang, pour laver la souillure de nos crimes. |
Impléta sunt quæ cóncinit
David fidéli cármine, Dicéndo natiónibus : Regnávit a ligno Deus. | Il s’est accompli, l’oracle de David
qui, dans un chant inspiré, avait dit aux nations : « Dieu régnera par le bois. » |
Arbor decóra et fúlgida,
Ornáta Regis púrpura, Elécta digno stípite Tam sancta membra tángere. | Tu es beau, tu es éclatant,
arbre paré de la pourpre du Roi ; noble tronc appelé à l’honneur de toucher des membres si sacrés. |
Beáta, cuius bráchiis
Prétium pepéndit sǽculi, Statéra facta córporis, Tulítque prædam tártari. | Arbre bienheureux, dont les bras
ont porté la rançon du monde ! Tu es la balance où fut pesé ce corps, et tu as enlevé à l’enfer sa proie. |
Sequens stropha dicitur flexis genibus. | La strophe suivante se dit à genoux. |
O Crux, ave, spes única,
Hoc Passiónis témpore Piis adáuge grátiam, Reísque dele crímina. | Salut, ô Croix, unique espérance !
En ces jours de la Passion, accrois la grâce chez les justes, efface le crime des coupables. |
Te, fons salútis, Trínitas,
Colláudet omnis spíritus : Quibus Crucis victóriam Largíris, adde prǽmium. Amen. | O Trinité, source de notre salut,
que tous les esprits vous louent ensemble : vous nous donnez la victoire par la Croix : daignez y ajouter la récompense. Amen. |
V/. Eripe me, Dómine, ab hómine malo. | V/. Arrachez-moi, Seigneur, à l’homme mauvais. |
R/. A viro iníquo éripe me. | R/. A l’homme d’iniquité, arrachez-moi. |
Ad Magnificat Ant. Scriptum est enim : * Percútiam pastórem, et dispergéntur oves gregis : postquam autem resurréxero, præcédam vos in Galilǽam : ibi me vidébitis, dicit Dóminus. | Ant. au Magnificat Il est écrit : * Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau seront dispersées : mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée, c’est là que vous me verrez, dit le Seigneur. |
[*]
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre,
nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus : | Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant : |
Qui salútem humáni géneris
in ligno Crucis constituísti : ut, unde mors oriebátur, inde vita resúrgeret : et, qui in ligno vincébat, in ligno quoque vincerétur : per Christum Dóminum nostrum. | Qui avez placé le salut du genre humain
dans le bois de la Croix : pour, là-même où la mort été née, y faire surgir la vie : et pour que celui qui vainquit par le bois fut aussi vaincu par le bois par le Christ notre Seigneur. |
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli,
adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes. | C’est par Lui que les Anges louent votre majesté,
que les Dominations vous adorent, que les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins s’associent à eux dans cette commune louange. Daignez ordonner, nous vous en conjurons, que nos voix suppliantes puissent se méler aux leurs en disant. |
[1] « Le Sauveur revêtit véritablement notre chair mortelle ; mais il n’eut du péché que la ressemblance, et c’est ce voile qui déroba au démon le piège dans lequel il devait tomber. » (Saint Bernard). « Car si Lucifer avait, par son exécrable malice, et aussi par une juste punition de Dieu, acquis sur Adam coupable et sur toute sa race pécheresse le droit de mort, ce droit, il devait le perdre à jamais le jour où il serait assez téméraire pour oser l’exercer contre le Juste. » (Saint Augustin).
[2] Lam. 3, 57.
[3] Ps. 85, 7.
[4] Job. 19, 13.
[5] Jer. 8, 19.
[6] Lam. 3, 9.
[7] Soyez fortifiés, hébraisme, pour et vous serez fortifiés.
[8] Ps. 104, 4.
[9] Ps. 68, 2.
[10] David compare ici la véhémence des douleurs de Notre Seigneur à des eaux profondes : Je suis devenu, dit-il, semblable à celui qui, jeté dans la mer, sent l’eau pénétrer dans sa poitrine, en sorte qu’il ne peut plus respirer ni vivre. (Bx Bellarmin).
[11] Ps. 68, 18.
[12] Jer. 17, 18.
[13] Ps. 69, 2.
[14] Le premier mot de celle leçon Pulchre offre ici une réelle difficulté de traduction. La solution adoptée a été suggérée par la définition philosophique de ce terme qui nous semble l’invitation naturelle d’un auteur allant expliquer un acte symbolique d’où se dégagera une leçon profonde et cachée.
[15] Ps. 51, 8.
[16] Sap. 2, 1.
[17] Marc. 11, 2.
[18] Ps. 21, 12.
[19] Is. 50, 7.
[20] Ps. 117, 11.
[21] Jer. 17, 18.
[22] On désignait sous le nom de lustre, un espace de 5 ans.
[23] Fronde : ce feuillage mystérieux n’est-il pas l’humble semence de Bethléem, aussi petite dans la crèche que le grain de sénevé, et qui est devenu le grand arbre sur les rameaux duquel viennent se reposer maintenant les oiseaux du ciel, c’est-à-dire les âmes prédestinées ? Flore : cette fleur incomparable n’est-elle pas celle-là même qui est née sur le rejeton de la racine de Jessé, c’est-à-dire le Sauveur fils de la Vierge, qui, selon l’heureuse expression de saint Ambroise, a purifié le monde des fétides émanations du péché, pour y répandre la suave odeur de la terre des vivants ? Germine : Jésus est aussi le fruit béni dont la vivifiante saveur doit neutraliser à jamais le venin mortel de cet autre fruit qui, dès l’origine, avait empoisonné les entrailles de tous les enfants d’Adam. Celui-là fut un fruit de mort, celui-ci est le fruit de vie, formé par l’Esprit-Saint dans les chastes flancs de la Vierge, mûri au Calvaire sous le feu de la souffrance, et jusqu’à la consommation des siècles offert chaque jour à nos âmes sur la table eucharistique pour devenir leur céleste aliment. (L’Abbé Pimont).