Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
St Tryphon, martyr phrygien, est inscrit au martyrologe hiéronymien le 3 juillet avec plusieurs des saints du 10 novembre.
La fête du 10 novembre est sans doute due à la reconstruction de la basilique Saint-Tryphon en 1006 où se tenait la station du samedi suivant les cendres : St Tryphon appartenant au groupe des Anargyres ou thaumaturges orientaux, l’évangile choisi pour ce jour de carême est un évangile où Notre-Seigneur apparaît comme thaumaturge. Elle a été détruite en 1738.
On ne sait rien de sûr au sujet de Respice.
Nymphe, martyr de Palerme. Sa dépouille fut ramenée à Rome, d’où sa popularité.
Fête inscrite au calendrier au XIIème siècle, devint commémoraison lors de l’inscription de la fête de St André Avellin en 1725.
Ant. ad Introitum. Ps. 33, 18. | Introït |
Clamavérunt iusti, et Dóminus exaudívit eos : et ex ómnibus tribulatiónibus eórum liberávit eos. | Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés : et il les a libérés de toutes leurs tribulations. |
Ps. ibid., 2. | |
Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus eius in ore meo. | Je bénirai le Seigneur en tout temps ; toujours sa louange sera à ma bouche. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Fac nos, quǽsumus, Dómine, sanctórum Mártyrum tuórum Tryphónis, Respícii et Nymphæ semper festa sectári : quorum suffrágiis, protectiónis tuæ dona sentiámus. Per Dóminum. | Faites, nous vous en prions, Seigneur, que nous honorions toujours la fête de vos saints Martyrs, Tryphon, Respice et Nymphe, afin que, favorisés de leurs suffrages, nous éprouvions les bienfaits de votre protection. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Romános. | Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre aux Romains. |
Rom. 8, 18-23. | |
Fratres : Exístimo, quod non sunt condignæ passiónes huius ttémporis ad futúram glóriam, quæ revelábitur in no-bis. Nam exspectátio creatúra revelatiónem filiórum Dei exspéctat. Vanitáti enim creatúra subiécta est non volens, sed propter eum, qui subiécit eam in spe : quia et ipsa creatúra liberábitur a servitúte corruptiónis, in libertátem glóriæ filiórum Dei. Scimus enim, quod omnis creatúra ingemíscit et párturit usque adhuc. Non solum autem illa, sed et nos ipsi primítias spíritus habéntes : et ipsi intra nos gémimus adoptiónem filiórum Dei exspectántes, redemptiónem córporis nostri : in Christo Iesu, Dómino nostro. | Mes frères, j’estime que les souffrances du temps présent n’ont pas de proportion avec la gloire à venir qui sera manifestée en nous. Aussi la créature attend-elle d’une vive attente la manifestation des enfants de Dieu. Car la créature a été assujettie à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l’a assujettie avec espérance ; en effet, la créature aussi sera elle-même délivrée de cet asservissement à la corruption, pour participer à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Car nous savons que toute créature gémit et est dans le travail de l’enfantement jusqu’à cette heure ; et non seulement elle, mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous gémissons en nous-mêmes, attendant l’adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps : en Jésus-Christ Notre-Seigneur. |
Graduale. Ps. 78, 10 et 2. | Graduel |
Vindíca, Dómine, sánguinem Sanctórum tuórum, qui effúsus est. | Vengez, Seigneur, le sang de vos Saits qui a été répandu. |
V/. Posuérunt mortália servórum tuórum, Dómine, escas volatílibus cæli : carnes Sanctórum tuórum béstiis terræ. | V/. Ils ont livré les cadavres de vos serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, et la chair de vos fidèles aux bêtes de la terre. |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 115, 15. Pretiósa in conspéctu Dómini mors Sanctórum eius. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. La mort de ses saints est précieuse aux yeux du Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 1-8. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Atténdite a ferménto pharisæórum, quod est hypócrisis. Nihil autem opértum est, quod non revelétur : neque abscónditum, quod non sciátur. Quóniam, quæ in ténebris dixístis, in lúmine dicéntur : et quod in aurem locuti estis in cubículis, prædicábitur in tectis. Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab his, qui occídunt corpus, et post hæc non habent ámplius quid fáciant. Osténdam autem vobis, quem timeátis : timéte eum, qui, postquam occídent, habet potestátem míttere in gehénnam. Ita dico vobis : hunc timéte. Nonne quinque pásseres véneunt dipóndio, et unus ex illis non est in oblivióne coram Deo ? Sed et capílli cápitis vestri omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis passéribus pluris estis vos. Dico autem vobis : Omnis, quicúmque conféssus fúerit me coram homínibus, et Fílius hóminis confiténtur illum coram Angelis Dei. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Car, ce que vous avez dit dans les ténèbres, on le dira dans la lumière ; et ce que vous avez dit à l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les toits. Je vous dis donc à vous, qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq passereaux ne se vendent-ils pas deux as ? Et pas un d’eux n’est en oubli devant Dieu. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or, je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 31, 11. | Offertoire |
Lætámini in Dómino et exsultáte, iusti : et gloriámini, omnes recti corde, allelúia, allelúia. | Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, et soyez dans l’allégresse ; et glorifiez-vous en lui vous tous qui avez le cœur droit, alléluia, alléluia. |
Secreta | Secrète |
Múnera tibi, Dómine, nostræ devotiónis offérimus : quæ et pro tuórum tibi grata sint honóre iustórum, et nobis salutária, te miseránte, reddántur. Per Dóminum nostrum. | Nous vous offrons, Seigneur, ces dons de notre piété ; qu’ils vous soient agréables en l’honneur de vos justes et qu’ils nous soient rendus salutaires, grâce à votre miséricorde. |
Ant. ad Communionem. Mt. 12, 50. | Communion |
Quicumque fecerit voluntátem Patris mei, qui in cælis est : ipse meus frater et soror et mater est, dicit Dóminus. | Quiconque aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est pour moi frère, sœur et mère, dit le Seigneur. |
Postcommunio | Postcommunion |
Præsta nobis, quǽsumus, Dómine : intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Tryphóne, Respício et Nympha ; ut, quod ore contíngimus, pura mente capiámus. Per Dóminum. | Accordez-nous, s’il vous plaît, Seigneur, que grâce à l’intercession de vos saints martyrs Tryphon, Respice et Nymphe nous gardions dans un cœur pur, ce que notre bouche a reçu. |
Leçon des Matines avant 1960
Neuvième leçon. Sous le règne de Dèce, Tryphon fut saisi par les satellites de cet empereur, au moment où il prêchait la foi du Christ et convertissait à son culte tous ceux qui l’écoutaient. On le tourmenta d’abord sur le chevalet, on le déchira au moyen d’ongles de fer ; ensuite on lui perça la plante des pieds avec des clous rougis au feu. On le frappa à coups de bâtons et on lui brûla les flancs en y appliquant des torches ardentes. Voyant la constance du Martyr au milieu de toutes ces souffrances, le tribun Respice se convertit aussitôt à la foi du Christ le Seigneur, et déclara publiquement qu’il était Chrétien. Après avoir infligé à celui-ci de cruels supplices, on le traîna avec Tryphon devant l’idole de Jupiter ; mais à peine Tryphon eut-il prié, que la statue tomba. Accablés, pour ce fait, de coups de verges plombées, ils achevèrent leur très glorieux martyre, le quatrième jour des ides de novembre. Le même jour, une vierge, nommée Nymphe, ayant déclaré à haute voix que Jésus-Christ est le vrai Dieu, ajouta la palme du martyre à la couronne de la virginité.
Rome nous invite à donner avec elle, en ce jour, un souvenir au groupe des Martyrs qui forment la protection et la richesse de son grand hôpital du Saint-Esprit, où ils reposent sous l’autel majeur. L’église de Saint-Augustin, voisine de l’ancienne église stationnale de saint Tryphon, possède elle-même une partie des précieux restes de ce dernier.
Saint Tryphon, et un enfant nommé Respice, furent, croit-on, martyrisés à Nicée durant la persécution de Dèce (250). Au temps de Justinien, il y avait une église de saint Tryphon à Constantinople ; Rome en possédait également une fort ancienne, où se tenait la station le samedi précédant le Ier dimanche de Carême. Cela démontre la faveur dont jouissait le culte de ce Saint, qui appartient d’ailleurs au groupe des anargyres ou thaumaturges orientaux.
Il est remarquable que l’Évangile du jour de la station quadragésimale à Saint-Tryphon nous montre Jésus sous l’aspect de thaumaturge, alors que tous ceux qui touchaient la frange de son vêtement retrouvaient immédiatement la santé. L’allusion au saint Anargyre est manifeste.
Les Byzantins fêtent saint Tryphon le Ier février, et les Arméniens le jour suivant. De l’Orient, le culte de ce martyr se répandit en Italie.
Comment ses reliques sont-elles venues à Rome, nous l’ignorons. On croit qu’elles sont conservées dans la vieille église du Saint-Esprit in Sassia, d’où, il y a quelques années, on retira une partie d’entre elles, que Benoît XV donna à la cathédrale de Cerignola dont saint Tryphon est le céleste patron.
Nymphe, selon les Actes, serait une martyre de Palerme. Sa fête a pénétré dans le calendrier romain parce que son corps était vénéré dans l’église de Sainte-Marie in Monticelli, dans la région de l’Arenula, avec celui des saints Mamilien ou Marcellien, Eustase et Quod-vult-Deus, que le pape Urbain III y aurait transférés de Porto.
Il est cependant probable qu’on doit distinguer deux différentes saintes du même nom. Quoiqu’il en soit, Clément VII donna au Sénat de Palerme une partie du corps de la martyre Nymphe conservé à Sainte-Marie in Monticelli, et le Sénat, en remerciement, fit don à cette église de cinq mille écus qui servirent à la restaurer, et, avec elle, le tombeau des martyrs qui y étaient ensevelis.
La messe révèle la rédaction du haut moyen âge, époque où se conservait encore la bonne tradition liturgique.
L’introït Clamaverunt et la première lecture sont les mêmes que pour la fête des martyrs Pierre et Marcellin le 2 juin.
Prière. — « Accordez-nous, Seigneur, de célébrer toujours la naissance de vos martyrs Tryphon, Respice et Nymphe ; et que leurs prières servent à nous faire éprouver la grâce de votre protection. »
Un coupable n’ose pas se présenter au juge sans un puissant médiateur qui plaide efficacement sa cause. Ainsi faisons-nous, nous aussi, pour excuser notre lâcheté dans le service divin, nous nous présentons au Seigneur accompagnés des martyrs aux membres sanglants et mutilés, afin que la pourpre de leurs souffrances recouvre et pare notre honteuse nudité.
La lecture évangélique est la même que pour les martyrs Jean et Paul le 26 juin. Le Sauveur insiste sans cesse pour que nous ne nous laissions pas effrayer par les menaces des hommes, et pour que nous ne redoutions pas trop ceux qui peuvent nous causer des préjudices matériels. La crainte se combat par la crainte : pour ne pas craindre les hommes, il faut craindre beaucoup Dieu.
Les saints Tryphon, Respice et Nymphe. — Saint Tryphon subit héroïquement le martyre sous l’empereur Décius (vers l’an 250). Le tribun Respice se convertit à la suite de son martyre et mourut lui aussi en donnant au Christ le témoignage de son sang. — La vierge Nymphe mourut martyre à Palerme, au IVe siècle. Tous trois furent enterrés à Rome dans l’église stationnale Saint Tryphon. Lorsque l’église tomba en ruines, on transféra les reliques ainsi que la station à l’église voisine, dédiée à saint Augustin, où elles reposent aujourd’hui. (Voir le samedi après le mercredi des cendres).