Textes de la Messe après 1942 |
Textes de la Messe avant 1942 |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique |
Pape de 198 à 217. Fêté depuis le XIIème siècle.
« Le martyrologe hiéronymien et celui de Vienne annoncent le natale du pape Zéphyrin au 20 décembre, mais le Liber Pontificalis le fixe au 25 août. Le calendrier de Mantoue et les martyrologes de Florus, Adon et Usuard l’inscrivent au lendemain 26. C’est la date à laquelle la fête de saint Zéphyrin apparaît dans le calendrier du Latran. Ni les martyrologes, ni le Liber Pontificalis ne lui donnaient le titre de martyr. Il était vénéré au cimetière de Callixte dans un mausolée à triple abside érigé en surface, qui existe encore de nos jours. La tradition voulait au VIIe siècle qu’il reposât dans le même tombeau que le martyr saint Tharsicius » [1].
Missa Si díligis, de Communi unius aut plurium Summorum Pontificum. | Messe Si díligis, du Commun d’un ou plusieurs Souverains Pontifes. |
Missa Sacerdótes Dei, de Communi unius Martyris 2 loco, præter orationem sequentem : | Messe Sacerdótes Dei, du Commun d’un Martyr 2, sauf l’oraison suivante : |
Oratio. | Collecte |
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut qui beáti Zephyríni Mártyris tui atque Pontíficis, cuius gaudémus méritis, instruámur exémplis. Per Dóminum. | Dieu tout puissant, accordez-nous, nous vous en prions : puisque nous nous réjouissons des mérites du bienheureux Zéphyrin votre Martyr et Pontife, que nous soyons instruits de ses exemples. |
Leçon des Matines avant 1960.
Troisième leçon. Zéphirin, né à Rome, et préposé au gouvernement de l’Église, sous l’empereur Sévère, établit que ceux qui devaient être ordonnés le seraient suivant la coutume, en temps convenable et en présence de Clercs et de laïcs assemblés en grand nombre, et qu’on ne choisirait pour ce ministère que des hommes instruits et de mœurs recommandables. Il régla aussi que l’Évêque célébrant le Sacrifice serait assisté de tous les Prêtres. Enfin, il décréta que les Patriarches, les Primats, les Métropolitains, ne prononceraient aucune sentence contre un Évêque, sans être forts de l’autorité apostolique. La durée de son pontificat fut de dix-huit ans et de dix-huit jours. Il fit au mois de décembre quatre ordinations, dans lesquelles il consacra pour divers lieux, treize Prêtres, sept Diacres et treize Évêques. Il reçut la couronne du martyre sous le règne d’Antonin, et fut enseveli sur la voie Appienne, près du cimetière de Calixte, le sept des calendes de septembre.
Zéphyrin fut le premier des Pontifes ensevelis dans la crypte célèbre où les Papes du IIIe siècle vinrent après leurs combats dormir le dernier sommeil. La catacombe qui succédait ainsi au cimetière Vatican dans l’honneur d’abriter les vicaires du Christ avait été inaugurée, trente ans auparavant, par Cécile la vierge martyre : comme sur le point de quitter la vie elle consacrait son palais de Rome en église, du fond de la tombe elle faisait maintenant que sa sépulture de famille passât à l’Église maîtresse et mère. La donation funéraire des Cæcilii devenait, en face de l’État païen, le commencement de la propriété collective ecclésiastique, officiellement reconnue du pouvoir ; Zéphyrin confia l’administration du nouveau cimetière au premier personnage après lui de l’Église romaine, l’archidiacre Calliste. Le saint Pontife vit s’accentuer de son temps la lutte de l’hérésie touchant l’unité de Dieu et la trinité des divines personnes ; sans le secours d’un vocabulaire qui ne vint que plus tard fixer jusque dans , les mots l’exposition théologique, il sut tenir à égale distance les Sabelliens pour qui la Trinité n’était qu’un nom, et les précurseurs d’Arius qui se vengèrent en déversant sur lui l’outrage [2].
Successeur de Victor Ier, le Pontife de la Pâque, vous aussi fûtes dévoré du zèle de la maison de Dieu [3] pour maintenir, en les accroissant toujours, la régularité, la dignité, la splendeur du culte divin sur notre terre. Au ciel, la cour du vainqueur de la mort s’enrichit pendant votre pontificat des plus nobles conquêtes, les Irénée, les Perpétue, tous les martyrs sans nombre auxquels la persécution de Septime Sévère assura le triomphe. Parmi de périlleuses embûches, la vérité eut en vous le gardien divinement assisté que le Seigneur avait promis à son Église [4]. Votre fidélité fut récompensée par des progrès nouveaux de cette Épouse du Fils de Dieu à vous confiée, par l’affermissement définitif de ses pieds sur le sol d’un monde qu’elle doit acquérir tout envier à l’Époux. Nous retrouverons en octobre votre souvenir, inséparable qu’il est de celui de Calliste, aujourd’hui votre diacre, alors à son tour vicaire de l’Homme-Dieu. A cette heure, bénissez-nous comme père ; que Pierre connaisse toujours en nous ses fils.
Le Liber Pontificalis indique, en ce jour, la mort de Zéphyrin, mais il a contre lui le Martyrologe Hiéronymien qui la mentionne le 20 décembre 217.
Le gouvernement du vieux Pontife fut long et important, car, à ce moment-là, l’Église romaine atteignit un grand développement et, grâce surtout au docte archidiacre Callixte, elle organisa la résistance contre les hérétiques. Nous savons même par Optat de Milève que le Pape prit personnellement la plume contre eux et laissa un ouvrage contre leurs erreurs. Ce fut aussi sous Zéphyrin que le prêtre Caius écrivit son dialogue contre le montaniste Proclus ; en même temps, Callixte tenait tête aux hardiesses du subtil Hippolyte qui, à force de distinctions, semblait séparer la Trinité, jusqu’à en faire trois dieux.
A Zéphyrin revient aussi la gloire d’avoir agrandi, sur la voie Appienne, la nécropole appelée plus tard de Callixte, du nom de l’archidiacre auquel il voulut en confier l’administration. Avec lui s’interrompt la série des Papes ensevelis au Vatican, près de saint Pierre, et s’inaugure la crypte papale de la voie Appienne. Zéphyrin ne fut cependant pas enseveli sous terre, mais il eut sa tombe dans le pavement de la basilique trichora qui existe encore sur les catacombes de Callixte, du côté de la voie Ardéatine, et que De Rossi dénomma à tort, de sainte Sotère. Plus tard, à la suite sans doute des destructions opérées par les Goths dans les cimetières, les ossements de saint Tarcisius furent recueillis dans un même tombeau avec ceux de saint Zéphyrin, et furent ainsi l’objet d’une égale vénération. Ibi sanctus Tarsicius et sanctus Zeferinus in uno tumulo iacent, comme l’atteste l’Épitomé de Locis Sanctis. Au IXe siècle, ces saintes reliques furent transférées dans la nouvelle église de Saint-Silvestre au Champ de Mars où, en effet, elles sont mentionnées dans la Notitia Nataliciorum qu’on y conserve :
MENSE • IVLIO • DIE • XXVI • NAT • SCORVM • ZEFIRINI • PAPAE
ET • TARSICII • MARTYRIS
La messe est du Commun Sacerdótes Dei [5], mais la première collecte est la suivante : « Faites, Seigneur, que nous puissions profiter des exemples de votre bienheureux martyr Zéphyrin pape, des mérites duquel nous nous réjouissons en ce jour ».
Saint Zéphyrin ne mourut pas de mort violente. Si, chez des auteurs tardifs, il reçoit le titre de martyr, cela doit s’entendre largement, en tant qu’il vécut à l’époque de la persécution,
La liturgie et le sacerdoce.
Saint Zéphyrin. — Jour de mort : 26 août 217. Tombeau : Les premiers papes étaient ensevelis au Vatican, près de saint Pierre. Saint Zéphyrin est le premier qui fut enterré dans la crypte papale de la Catacombe de Calixte, sur la voie Appienne. Au neuvième siècle, ses reliques furent transportées, avec celles de saint Tarsicius, dans l’église Saint-Sylvestre, sur le Champ de Mars. Vie : Le gouvernement de ce pape avancé en âge fut long et important (198-217). L’Église romaine fut alors particulièrement florissante et très active contre l’hérésie.
Le bréviaire signale plusieurs réformes liturgiques notables entreprises par le pape Zéphyrin : « Il décida que ceux qui devaient être ordonnés le seraient suivant la coutume, en temps convenable, et en présence des clercs et des laïcs assemblés en grand nombre, et qu’on ne choisirait pour ce ministère que des hommes instruits et de vie recommandable. Il décréta en outre que tous les prêtres, assisteraient à la messe célébrée par l’évêque. Il décida enfin que les Patriarches, les Primats, les Métropolitains ne pourraient porter aucune sentence contre un Évêque sans l’autorité apostolique ».
Pratique. — Un double trait commun à tous les papes des premiers siècles :
1) Leur plus grand souci est celui de la liturgie : ils publient des décisions sur la célébration de la messe, sur l’administration du sacrement de l’Ordre. Le zèle du service de Dieu a toujours été et sera toujours la plus haute obligation du pape, des évêques et des prêtres.
2) Par le sacrifice de leur vie, les premiers papes sont devenus semblables au Liturge Divin. — La messe est du commun des Souverains Pontifes (Si diligis).
[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.
[2] Philosophumena, Lib. IX.
[3] Johan. II, 17.
[4] Luc. XXII, 32.
[5] Jusqu’en 1942.